XIXe siècle

 

1800

# De nombreux hectares de vignes disparaissent en raison du phylloxéra.

# Dans le courant de l’année, nouveau projet de voie d’eau navigable. On ne désarme en rien malgré la succession d’échecs. S’inspirant de cette voie romaine qui traverse la plaine de Beauce de Chartres à Orléans, l’idée de créer un canal en ligne droite en vue du transport des grains et des céréales, fait son chemin dans l’esprit de deux opportunistes MM.Armand de Bouraine et Sellier, avec une possibilité d’irrigation des cultures. Projet trop ambitieux qui tombe à l’eau. L’avénement du chemin de fer coupe court à ce projet devenu obsolète, l’amélioration du réseau routier s’y ajoute, précipitant l’échec.

Eugène de Buchère de Lépinois (1814/Rouen 19 novembre 1873), auteur d’une Histoire de Chartres en deux tomes (1854/1858), plus une notice sur Claude Rabet.

# En ce début de siècle, l’Eure et Loir va progressivement conquérir en matière gustative, le fruit d’un croisement de gallinacés. Un début de siècle qui, après différentes études menant des croisements de races, a permis de proposer tant à la ponte qu’à la chair, la poule dite la Faverolles, du nom de ce village situé à côté de Nogent-le-Roi. Un village de moins de 800 habitants dont certains agriculteurs se sont consacrés à l’élevage, et par voie de conséquence pour se rendre célèbres, sans le savoir sur le moment. Sans entrer dans le détail technique, reconnaissons à cette poule d’être un gallinacé aussi à l’aise en confinement relatif tout de même. Née à l’origine d’un croisement avec’une race voisine, celle de Houdan, elle s’est imposée dans les assiettes. Qui plus est, on lui accorde d’être agréable en compagnie, pas farouche, bien au contraire.. Une belle poule de références qui, par la suite, va être présentée dans les concours. Si bien qu’elle va semer en Europe ses caractéristiques, au point de retrouver d’identifier, par la suite, la Faverolles anglaise, la Faverolles allemande. Ainsi en deux siècles, ce beau gallinacé par son port, sa chair, ses œufs emporte le trophée d’une chair particulièrement goûteuse.

# XIXe..Le mardi précédant les jours gras, c’est-à-dire au mois de février, une tradition a été entretenue par les écoliers de Brou et Yèvres qui se réunissaient pour choisir un coq de bonne taille et de bon poids qui est alors  » baptisé  »le  » roi de la joute aux coqs  », une tradition plus paisible s’inspirant des combats de coq qui se sont déroulés en Beauce par le passé, et se déroulent encore ponctuellement. Le coq était alors décoré de rubans, les enfants le considérant comme un roi avec des attributs éphémères pour aller de maison en maison qui nous fait penser à la fête d’Halloween au XXIe siècle. Ile se faisaient un plaisir de titiller le gallinacé pour prouver son caractère belliqueux, sans pour autant penser à provoquer un combat. Ils présentaient leurs paniers que les habitants remplissaient d’oeufs. A la fin d’une journée fructueuse, on attribuait les rubans d’une victoire fictive du coq comme s’il avait combattu. Les enfants se réunissaient alors dans une auberge pour se faire servir une omelette baveuse, ultime satisfaction d’une journée de franche détente, remettant le coq parmi ses poules sans qu’il y eut de sacrifice.

# octobre Sans pouvoir préciser l’année précisément de leur rencontre, Adrien de Montmorency-Laval, diplomate et homme politique,alors âgé de 32 ans, tombe amoureux de Madame Récamier, 23 ans, femme du banquier du même nom. Alors qu’il se trouve justement en octobre en Bretagne,Adrien, esseulé, envoie une lettre enflammée à Juliette :  » Je vous rends hommage de ce que j’ai senti»… Puis il évoque son séjour en Bretagne: «Je suis ici à 120 lieues de vous, pour parler à des paysans qui ne parlent pas français sur une terre qui a été ensanglantée par toutes les fureurs de la guerre civile. Votre situation, en votre jeunesse extrême vous ont rendue étrangère à tous ces souvenirs mélancoliques. J’irai demain à cheval jusqu’à Quiberon pour m’abymer dans ces pensées»… Enfin il en vient à sa passion: «Vous qui m’avez fait éprouver tant de sentimens divers, vous, que j’ai tant de raisons pour aimer, et j’oserai dire pour haïr, vous que je ne connois pas encore, parce que je vous ai trop connue, je vous prie de ne pas m’oublier. J’ai vû couler vos larmes; et ces larmes sur un visage tel que le vôtre m’ont parû, par leur aveu, et leur intimité le plus touchant spectacle qui se puisse voir. Dans quelques jours je retournerai à Paris, si vous lisez cette lettre avec la bonne partie de votre coeur, vous me répondrez un mot […]. Vous me direz si vous êtes à Paris, et si je puis aller vous voir à l’instant. Adieu. J’honore trop votre caractère, et le mien, vous croire que notre liaison puisse jamais s’avilir dans une amitié vulgaire  » Sans connaître la date exacte de la venue de Juliette Récamier à Montigny-le-Gannelon, cette rencontre devrait, selon toute coïncidence devrait coïncider, à quelques mois près avec l’exil de son amant, lequel est poussé à quitter Paris , en raison de son opposition à Napoléon,ce qu’il fait pour rejoindre son château d’Eure et Loir. Le châtelain amoureux aurait eu le temps de demander à ses jardiniers de créer une  » rose Juliette Récamier  ». On dit que ce geste aurait eu pour but de retenir la belle Juliette le plus possible à Montigny-le-Gannelon

Robert de Saint-Amand, originaire de Chartres, est un artiste-peintre, auteur de : Une Sainte Famille(1869) – Tête de Christ mourant – Retour du militaire blessé devant le portrait de son pềre défunt.

# Originaire de Dreux, semble-t-il, sans autre précision, Pierre Petit dit le Polygoniste, mathématicien, auteur d’un Essai sur la trisection de l’angle (1823).

Charles Robbe exerçait la profession de tapissier marchand de meubles à Chartres, passait pour être un fin rimeur beauceron, doué d’un esprit satirique. Il fit alors le bonheur de la famille des imagiers Allabre* lorsque l’imagier avait besoin d’une chanson chargée de commenter l’image allégorique Le Diable d’Argent, ou compléter un cantique. Mais voilà lorsqu’il s’agissait d’écrire un de ses textes sur la religion, son esprit caustique l’emportait, et ce cantique qui lui fut commandé ne vit jamais le jour, parce que ce compositeur avait de la peine à se maîtriser. Il n’avait rien trouvé de mieux que d’exprimer un miracle à son façon qui n’eut pas l’heur de plaire à celui qui l’avait commandé.

Adolphe Yvon (1817/1893) artiste-peintre bien qu’il ne soit nullement originaire d’Eure et Loir, reste néanmoins attaché à cette région. Fils de fonctionnaire, il débute dans la vie professionnelle à Dreux comme surnuméraire dans l’Administration des Eaux et Forêts, un poste que sa famille aurait lui voir conserver, mais le jeune Adolphe est beaucoup plus tourné vers la peinture que vers un poste de gratte-papier. Il part pour Paris contre l’accord de ses parents, et entre comme élève à l’Ecole des beaux-arts.Par la suite, il suit des cours auprès du peintre Paul Delaroche (1797/1856). Toutefois, il revient autant que possible dans le cercle familial, notamment chez un oncle, percepteur à la Ferté-Vidame qu’il affectionne. A plusieurs reprises, il ira reproduire des oeuvres exposées à l’église de Lamblore. C’est surtout un spécialiste des scènes militaires (événements et batailles) du Second Empire où il acquiert sa notoriété, tout en faisant le portrait de nombreuses personnalités de l’époque. Par la suite, il sera professeur à l’Ecole des Beaux-arts où il formera plusieurs centaines d’élèves se montrant un pédagogue reconnu par ses pairs et les peintres qu’il forme.

27 janvier– En raison du regroupement de certains détenus de la bande d’Orgères, des femmes appartenant à celle-ci sont transférées au château de Châteaudun. Pour la petite histoire, Charles Albert de Luynes en a fait l’acquisition (revendu en 1938), dont une partie est louée à la municipalité aux fins de prison, à savoir les parties basses du Temple Décadaire. A ce moment, les officiers municipaux chartrains chargés du transfert, apprennent par les concierges (gardiens de prison) qu’une évasion aux Carmélites a été évitée de justesse. Des membres éminents de la bande étaient entrain de se faire la belle. A savoir Sans-Pouce, le Rouge d’Auneau, Le Borgne de Jouy, et les deux frères Leteigneux avaient confectionné une corde à l’aide de draps attachés à une croisée Les officiers municipaux interviennent, mais les détenus quasiment pris sur le vif se révoltent. Avec renfort policier, il faudra la force pour les maîtriser. Menottés fermement, ils sont transférés à la Maison de Justice à la Maison de Justice, et mis aux fers, à l’exception du Borgne-de-Jouy surnommé par ses complices  » Le Mouton  », et mis à l’abri. Mais l’atmosphère se tend, les autres détenus envoient des projectiles, cassent du matériel, des vitres. Ils seront mis très vite à la raison, retournant dans leur misérable détention.

28 janvier – Suite à la tentative d’évasion, on apprendra par le Directeur du Jury, qui instruit l’affaire criminelle que ces hommes éminents avaient été transférés dans des conditions plus clémentes espérant quelques révélations.

31 janvier – Exécution de Johan Deffy, chartrain de 29 ans, pour avoir commis un crime sur la personne du citoyen Nicolas Chevallier, cultivateur à Brunelles (Hors affaire d’Orgères) 

13 février – naissance à Chartres de François-Jules de Boisthibault. Tout en étant avocat, il se prononça contre la peine de mort, et étudia le régime cellulaire. De nombreux ouvrages de référence lui sont reconnus. Il s’éteint à Chartres en 1856 – 

16 février – Les 6 districts du département passent à 4 arrondissements .

17 février  (28 plûviose an VIII) Napoléon crée la fonction de préfet dans le chef lieu de chaque département, Jean-François Delaitre, ancien avocat, devient le premier préfet d’Eure et Loir jusqu’en 1813. Auparavant, en 1807, il avait institué un prix scolaire qui fut remporté à l’âge de 15 ans par François Isambert (voir 1792) pour avoir initié une  » Ode sur la Paix  ». Il se signala par sa grande rigueur pendant les seize années où il géra le département, prenant un soin particulier à ce que sa dignité ne soit pas mise en doute. Il était très dévoué à l’empereur dont il exécutait les ordres avec zèle. Et il alla parfois bien au dessus de ses prérogatives quand il éprouva une profonde aversion envers le médecin-chef de l’Hôtel-Dieu dont il n’appréciait pas dut tout l’esprit dont cet homme se paraît aussi bien en société que dans l’exercice de ses fonctions. Le Journal de Chartres de 1843 raconte une farce d’étudiant sur laquelle le médecin ferma les yeux quand deux canards sortirent d’un soupirail de l’hôpital parés d’une cocarde et d’une écharpe tricolore qui eut l’heur de déplaire souverainement au préfet qui fit comprendre au médecin qu’il n’avait plus sa place dans la cité beauceronne, et qui dut se réfugier à Paris.

#  17 mars – ouverture du procès à Chartres de la bande d’Orgères qui durera quatre mois jusqu’au 27 juillet. L’acte d’accusation comporte 3 000 pages, et le jury aura à répondre à 7 800 question, les débats étant menés par le juge Liendon qui dira qu’il n’y avait pas qu’une seule bande d’Orgères mais plusieurs. 23 accusés seront condamnés à mort dont trois femmes, et 3 autres par contumace (Le Beau François, Charles de Paris et François le Serrurier). Deux des 23 se suicideront avant l’exécution. 

# En ce début d’année, une affaire pour le moins nébuleuse trouble Nogent-le-Rotrou. En fait une Ténébreuse Affaire, comme l’a écrite Balzac, s’inspirant de ce douloureux fait divers. Au centre, un Nogentais, parfaitement innocent des faits que l’on va lui reprocher, comme si la justice voulait trouver des coupables. Revenons sur les faits. Jean de Mauduison , neveu de François de Mauduison, est en 1800, propriétaire du château familial des Oursières, près d’Argenvilliers. Il a hérité de la demeure parce que son oncle a émigré. Il vit alors à Nogent-le-Rotrou tranquillement en son hôtel particulier. Royaliste convaincu, il n’exprime rien ouvertement ce qui va néanmoins causer sa perte. On connaît simplement ses opinions, mais il est fiché sans pour être autant agitateur en cette période du Consulat. Pendant ce temps, un fait troublant se déroule au château de Beauvais-sur-Cher en Touraine où demeure de temps en temps Clément de Ris, sénateur. Ce dernier est soupçonné de détenir certains documents compromettants, archives qui inquiètent Fouché, alors ministre de la police de Bonaparte. Il demande à ses sbires d’aller les voler qui, en fait, ne trouvent rien de bien compromettant, fouille effectuée devant le propriétaire. S’en suit une rocambolesque affaire qui va faire grand bruit, et remonter aux oreilles de Bonaparte. La rencontre inopinée des hommes de Fouché et Clément de Ris va confronter les cambrioleurs à prendre une décision, enfermer le sénateur durant une vingtaine de jours. La nouvelle du retour du sénateur dans le monde fait réagir Bonaparte, eu égard à la personnalité de l’homme politique. Le Premier Consul ordonne à Fouché de retrouver les coupables et de les châtier. Disons que dès lors les versions divergent. Toujours est-il que les enquêteurs remontent jusqu’à Jean de Mauduison pour des raisons obscures que seule une découverte de la vérité pourrait nous expliquer. Ce qui n’est pas le cas. L’enquête est rondement menée, et plusieurs suspects ou déclarés comme tels sont arrêtés pour leurs opinions royalistes, leur seul crime. Jean de Mauduison est appréhendé au petit matin dans son hôtel de la cité percheronne, et conduit aussitôt à Tours. Il a beau protesté de son innocence, posséder un alibi incontestable, on n’en a cure. De même ses supposés complices Gaudin, Auguste du Moustier, marquis de Cauchy sont également mis dans la même charrette. On affirme même qu’un borgne royaliste fut pris dans la nasse pour faire plus vrai, puisque Clément de Ris a affirmé qu’il y avait un borgne parmi ses assaillants. Bonaparte félicite Fouché, et la justice immanente lève le glaive qui va s’abattre sur des innocents. Le procès va être rondement mené, les accusés sont transférés de Tours à Angers pour des raisons assez obscures. Le 2 novembre, ils comparaissent à plusieurs car ont été ajoutés un ex-officier des chouans, le dénommé Renard qui sera condamné à la prison, et une dame Lacroix également qui exécutera sa peine de prison à Loches. D’autres complices imaginaires pour faire encore plus vrai sont également jugés. On ne fait pas dans la dentelle. La sanction tombe, et le lendemain Mauduison, Gaudin et Cauchy sont guillotinés. Mais ils auraient pu être sauvés, et sans aucun doute lavés de toutes accusation, si Clément de Ris avait eu le courage, sinon le devoir, de comparaître comme témoin. Il ne prit pas cette décision au grand désespoir de la défense –

# De nombreux hectares de vignes disparaissent en raison du phylloxéra. – 

L’Eure et Loir compte près de 300 000 habitants. Chartres 18 234 h en 1851, et 24 103 en 1911- Point de départ de la fonderie de l’industriel Fontaine à Chartres.

#  20 avril – naissance à Châteaudun de Louis-Gustave Guérineau de Boisvillette, ingénieur des Ponts et Chaussées à qui on doit la réalisation de nombreuses routes en Eure et Loir. Mais ce qui le singularise, l’archéologie, notamment sa relation avec la mosaïque de Mienne (Marboué) dont il fit l’acquisition. Il obtint du Conseil Général de conduire des fouilles. Il est également l’un des fondateurs de la Société Archéologique d’Eure et Loir et nommé comme son premier président. Il s’éteint le 7 avril 1863. –

26 mai – Pierre Beaumont, dit Longjumeau alors au cachot, comme membre de la bande d’Orgères s’étrangle. Pour l’anecdote, deux jours plus tard, le citoyen Cosme, professeur d’histoire naturelle à l’école centrale de Chartres, pratiqua une dissection du corps de Longjumeau en présence de nombreux personnes en leur expliquant les différentes parties du corps.

27 juillet – Fin du procès de la bande d’Orgères

12 septembre – Vente du Château des Comtes en fort mauvais état à Vincent Chevard pour la somme de 100 000 francs en assignat. La démolition aura lieu dans la foulée, emplacement qui deviendra plus tard le marché de la place Billard.

27 septembre – Le tribunal de cassation confirme le jugement du tribunal criminel. Tous les pourvois sont rejetés.

3 octobre.Au petit matin, les bourreaux et leurs assesseurs ont pris place près l’échafaud. Afin de cacher aux spectateurs les têtes et les corps des suppliciés, le dessous du plancher a été encaissé, pour jeter les tête dess guillotines par une trappe, un panier teint en routeétant prévu pour les recevoir, alors que les corps des suppliciés sont jetés dans une charrette.

# Selon les témoins qu’ils soient oculaires ou non, certes de bonne foi, ont pu se faire l’écho d’attitudes des condamnés face à la mort. Certains gardiens ont affirmé avoir entendu le Rouge d’Auneau chanter toute la nuit. Au petit matin, à l’écoute des bruits venant de l’extérieur, ce dernier aurait déclaré à ses complices.  » Je ne sais pas…j’ai entendu le bruit d’une voiture…cela ne sent pas bon.  » Un autre, au sortir de leur prison, s’étonne que les femmes condamnées ne soient pas encore sorti  » Ces dames se font prier…elles sont longtemps à leur toilette.  » s’étonna le Borgne-du-Mans, qui souhaita au pied de l’échafaud d’être le dernier exécuté. Il le fut  » Je suis bien aise, on me tient parole jusqu’au bout.  » Dans la charrette l’emmenant au lieu d’exécution, il s’aperçut que le convoi passait de la fenêtre du vidâmes de Chartres. s’exclama d’une façon d’être entendu.  » Un bon pingre (voleur) ne doit jamais tuer, il ne verrait pas la guillotine.  ». La suite de l’histoire n’assure pas que le premier magistrat de la ville ait perçu le message en question. Pour conclusion, les condamnés furent dignes devant la mort, certains riant jusqu’au couperet, parlant encore jusqu’au moment où la lame s’abat sur leur nuque. Le couple Pelletier/Lange demanda le pardon  » Nous demandons pardon à Dieu et aux hommes  »

# En deux heures, sur le coup de midi, devant une foule immense, avec des crieurs de journaux profitant de la circonstance, pour garder un  » souvenir  », l’exécution se déroule place du Marché-aux-Chevaux à Chartres (aujourd’hui l’Apostrophe) de 21 membres de la bande d’Orgères. Deux se sont suicidés la veille. Trois femmes figurent parmi les condamnés à mort, et elles sont les premières à être exécutées.

# Voici les noms de ces scélérats / Jacques Allais dit Jacques d’Etampes, Jean Auger dit le Chat Gauthier (aucune filiation avec le Beau-François s’étant dénommé – entre autres- François Auger), Madeleine Beruet dite La Grande Marie, Aignan Boistard, Jacques Bouvier dit Le Gros Normand, Vincent Chaillou dit Vincent Le Tonnelier, Nicolas Cloche dit la Cloche, Victor Esnard, Jean Joly dit Berrichon Belhome, Gilles-Nicolas Lechesne dit Duchese, André Monnet, dit André Berrichon, Gervais-Pierre Morel dit Le Nromand de Rambouillet, Michel Peccat ou Ringette dit le Rouge d’Auneau, Jacques Percheron dit Beauceron La Blouse, Jacques Richard dit Le Borgen du Mans, Jean-Bernard Robin dit Le Canonnier, Thomas Roncin dit Le Grand Dragon, François Rottier dit Sans Orteaux, François-Théodore Pelletier, Marie-Thérèse Lange, sa femme, et Elisabeth Tondu, dite la femme d’André Monnet. Deux autres condamnés ont  » préféré  » se suicider : Cipaire dit Sans-Pouce, et Pilliat dit Pierre d’Arpajon. (Nota. La grande majorité de ces criminels n’est pas originaire de l’Eure et Loir. L’émulation dans le crime génère des complicités au hasard des rencontres, et de fait construit une bande. )

# A deux heures de l’après-midi, Jacques Montage, officier public de l’état civil, vient constater les décès ( au cas où un supplicié sans tête aurait survécu ?) et entérine les déclarations faites par les citoyens Chambrethe, préposé aux inhumations, et Nicolas Adhemard, concierge de la mairie.

# Les autorités prendront le temps de faire réaliser des masques mortuaires des têtes guillotinées, confiés d’abord à la société archéologique, puis au Musée de Chartres. Une copie saisissante se trouve à Villeprevost,(Tillay-le-Péneux) le pigeonnier ayant été aménagé à cet effet comme un musée dédié à cette affaire criminelle de grande envergure.

Nuit du 3 au 4 octobre – Chartres – Une scène hallucinante se déroule. Alors que les lieux se sont vidés du monde, et qu’il s’agit d’en finir avec le corps des suppliciés, si d’aventure quelque quidam avait marqué sa curiosité, il aurait pu voir le bourreau de Chartres et son collègue de Dreux, se battre sous l’échafaud dans le cloaque de boue et de sang, en déshabillant les cadavres pour se partager les vêtements, avant que leurs cadavres ne soient enterrés non loin de là, dans l’anonymat le plus complet bien entendu.

5,6,7, et 8 octobre – 24 condamnés aux fers et à la réclusion subissent pendant six heures, leur exposition à la vue du public, place aux Bleds (blés) à l’emplacement de la place des Halles de nos jours. Un pilori a été dressé avec un carcan, sous forme d’un collier de fer fixé à un poteau, dans lequel on glisse le cou des criminels qui ont été marqués au fer chaud sur une épaule, pour les identifier à jamais.

# Pour clore l’essentiel de cette affaire de la bande d’Orgères, la femme tint une place importante parmi ces nombreux criminels dont le nombre total constitue plus de 400 complices plus ou moins impliqués dans ce monde criminel. Parmi eux, on dénombre environ cent quarante femmes avec des rôles différents les unes pour assurer le gîte, l’alimentaire, l’écoulement des objets volés, etc. Pour certaines originaires de la région, pour d’autres venant de tous les coins de France car faire partie du monde de la délinquance et du crime amènent beaucoup d’entre elles à parcourir le pays souvent avec leurs conjoints. On évalue à une bonne dizaine d’éléments féminins qui ont participé à de nombreuses attaques, et dont le comportement sanguinaire n’avait qu’un but : exciter les hommes dans leur besogne de mort. Si leurs cris galvanisaient leurs amants, certaines d’entre elles, le sabre à la main, n’ont pas hésité à trancher les chairs de leurs victimes. Trois d’entre elles furent condamnées à mort, Madeleine Beruet, 33 ans dont le comportement criminel est associé à de nombreux assassinats, de même Marie-Thérèse-Victoire Lange, coupable d’un crime horrible à Lèves (Chartres). Quant Elisabeth Tondu, 39 ans, elle fut exécutée pour l’exemple, tout laissant penser qu’elle n’a jamais eu de sang sur les mains. De nos jours elle aurait connu la correctionnelle. Ces trois femmes précédèrent leurs complices hommes lors de leur exécution. Trois autres femmes furent condamnées à 24 ans de réclusion (Charlotte Pinot, 24 ans – Marguerite Bouvier, 28 ans, La Belle Cécile, 22 ans, pour vol avec violence et armes meurtrières). Elles furent exposées sur un pilori – place des Halles à Chartres – en public durant une journée, marquées au fer chaud, un collier de fer autour du cou. Seule Marie Louise Chamoisi dite La Jabot fut condamnée à 4 ans de prison pour vol. 37 femmes furent jugées, avec des peines de principe pour certaines, et 11 estimées  » incoupables  » furent libérées sur le champ. Ayons aussi une pensée pour la Petite Nanette, une toute jeune fille, horriblement assassinée dans le Bois de la Muette (Loiret), le 11 janvier 1796, par des membres de la bande parce qu’elle refusait de s’associer au crime qui la répugnait. A partir de révélations par certains instigateurs, le Beau François, chef de bande aurait été l’instigateur de ce jugement criminel à l’encontre de tout individu, quels que soient son sexe, son âge, ayant enfreint la loi des brigands. Ses restes ne furent jamais retrouvés. Nombreuses furent les femmes qui sont mortes dans les prisons chartraines, les conditions sanitaires étant loin celles de la détention normale, avant même de pouvoir être jugées.

8 octobre. Naissance à Nogent-le-Rotrou de Jules Desnoyers qui, comme géologue, archéologue et spéléologue, fut à l’origine de la Société géologique de France. Il meurt dans sa ville de naissance le 1 septembre 1887.

# 16 octobre. Un drame de la démence a lieu sur la commune de Lanneray. Un conflit de couple éclate. En effet, Pierre Bois, un journalier veut envoyer son fils de 14 ans mener un troupeau au pré. L’épouse s’y oppose. Pris d’une folie assassine, sans doute sous le coup d’un excès d’alcool, brandit une serpe, et frappe à de nombreuses reprises la pauvre femme. On dit même qu’il en aurait léché le sang Entendant les cris de la victime, les voisins interviennent, et tentent d’immobiliser l’assassin. Mais il n’est point si facile à maîtriser. Il ne veut pas se rendre à la police, et trompant la vigilance de ceux-là même qui le gardent, va se précipiter dans une marnière béante, et se tue. La femme Bois, comme par miracle, sera sauvée.

21 novembre – Un rapport de Fouché fait état de 47 départements nettoyés avec 300 brigands arrêtés, dont dix passés par les armes.

# 10 décembre. Beau-François, chef de la bande d’Orgères aurait été vu au sud du département, de même dans le nord du Loiret. Certains témoins vont même jusqu’à préciser qu’il aurait été aperçu en compagnie de femmes, vivant à la petite semaine, notamment avec la Putain-de-Saclas. Comme il aurait été repéré en d’autres lieux, la volonté paysanne voulant aider les autorités dans cette traque.

1801

# Le Concordat de l’année 1801 fait disparaître l’évêché de Chartres au profit de celui de Versailles, et sera rétabli en 1817.

Chartres. Décès de l’abbé Balthazar, auteur de L’Année chrétienne ou Précis de la Vie des saints (1789) publié à Paris, et de l’Isle des philosophes et plusieurs autres nouvellement découvertes et remarquables dans leurs rapports avec la France actuelle (1790) publié à Chartres.

Chartres. André-Joseph Heleine Philidor, 39 ans, arrive de Paris pour devenir conseiller de la Préfecture de Chartres. Ce Philidor n’est pas n’importe qui, sans hériter pour autant du génie de son père, il n’en demeure pas moins le fils ainé de Philidor le Grand, joueur d’échecs et compositeur. En 1801, il devient conseiller à la Préfecture de Chartres, puis s’établit à Montlandon dont il va devenir maire de 1830 à 1841. Il achète une propriété à Frétigny ( commune devenue Santigny) dénommée  » La Philidorerie  » imprégné qu’il est au sein de cette grande famille des Philidor. Il revend ce domaine en 1843, et s’en retourne à Paris où il est né, et meurt en 1845.

8 avril – Exécution de François Le Serrurier, complice de la bande d’Orgères place des Halles à Chartres.

# 31 mai. Châteaudun. Naissance de Paul Auguste de Boisguion (ou Boisguyon). Alors qu’il se trouve à Paris pour affaires, il découvre la photographie en 1858. Il en fait sa distraction puis la passion va le gagner que ses photographies vont lui permettre d’entrer à la Société Française de photographie. Il va exposer de nombreux clichés pris en Bretagne. En 1861, il revient en Eure et Loir, s’installant dans sa demeure dite le  » château de Fresne (Blandainville) qui va devenir en quelque sorte son atelier. L’importance de la demeure le conduit à engager un nombreux personnel ce qui atteste une passion fort lucrative. Il y meurt le 18 février 1892. Les auteurs, Yves Libres et Bernard Choque (voir bibliographie) dans leur ouvrage consacré aux photographes euréliens sur un siècle (1839/1939) nous racontent que le notaire chargé de la succession (pas de descendance) ne trouva rien concernant le matériel photographique, aucune photo. Le mystère le plus complet

13 juillet – Jean Auger (et autres noms suivant les circonstances), dit Beau-François qui s’est évanoui, dans la nature est brûlé en effigie par devant Armand Halgrin, huissier-audiencier, ceci place de la marché-au-bled à Chartres (place des Halles de nos jours) alors d’autres complices sont condamnés au bagne. Toutes les recherches qui ont été menée dans une large périphérie de la cité beauceronne par Vasseur et ses hommes ne donneront rien. Par la suite de nombreuses légendes et témoignages invérifiables Ce dernier est un peu  » vu  » partout, on affirme même qu’il aurait détroussé des diligences avec un certain Mignier dit Grand Gars, ce qui n’a jamais été prouvé, ce dernier ayant été exécuté. On en finit avec la bande d’Orgères, de nouvelles exécutions ponctuelles, des complices envoyés aux galères. La plupart va mourir sur les lieux de détention. Lors de cette éradication, la justice  » n’a pas fait dans la dentelle  », tant à l’égard des femmes subissant pour certaines le sort réservé aux hommes, et les nombreux enfants destinés à repérer les lieux, ont été envoyés en maison de redressement spécialement dédiées. trainé un peu partout, selon lesquels on l’aurait  » de nos yeux vu  ».

#  17 juillet – Naissance à Nogent-le-Rotrou de Louis Meunier, instituteur et journaliste, connu pour ses opinions avancées qui lui valurent de nombreux soucis. Il meurt à Evreux en 1864.- 

20 août – Naissance à Chartres d’Emmanuel Louis Robbe, médecin et poète. Spécialiste des maladies infantiles, partisan de la vaccination préventive, il est nommé inspecteur des enfants trouvés d’Eure et Loir. Il collabore à de nombreux journaux de médecine, plus particulièrement à la Lancette. Par ailleurs, fin poète, il publie de nombreuses poésies et chansons. Il meurt d’une rupture d’anévrisme à Nogent-le-Rotrou le 2 juin 1842.

17 septembre. Chartres. Naissance d’Augustin Rossard de Mainville, juge au tribunal civil, il prend la fonction de conservateur de la Bibliothèque Municipale en 1849 à la suite de son père trop vieux pour conserver son fauteuil. Décédé à Chartres le 14 janvier 1892.

#  23 septembre – Inauguration place Marceau à Chartres de l’obélisque dédié au général Marceau – 

1 novembre – Le préfet Delaître propose l’érection d’un monument à la gloire du premier Consul sur une place qui porterait son nom. Et Vincent Chevard, maire, et fort admirateur de cet homme qu’il juge providentiel, appuie ce projet  » La ville de Chartres va ainsi pouvoir acquitter une partie de sa dette envers le vrai fondateur de la République, le père du peuple, le pacificateur et bienfaiteur du monde, le héros immortel qui réunit dans un degré imminent tous les genres de gloire  ». Ne pouvait-on être plus élogieux envers Bonaparte. Pourtant, ce fut un projet qui tomba à l’eau, Marceau ayant été préféré à bien des égards. Ce ne fut que justice.

1802

#  – L’église Saint-Pierre à Dreux est rendue au culte. Datant du début du XIIIe, elle ne fut en réalité jamais achevée, tout en étant richement dotée de sculptures, de vitraux jusqu’au XVIIe. Elle connut les vicissitudes lors de la Révolution ayant été fortement dégradée. Ce n’est qu’en 1841 que de gros travaux de restauration seront entrepris.

Châteaudun. Décès de Pierre Roussel, 60 ans, originaire de l’Ariège, médecin et philosophe. Reçu docteur à Montpellier, il monte à Paris, où il se lia avec le célèbre Bordeu, pratiquant la médecine avec un certain succès. Mais sensible à la douleur humaine, il abandonne en partie son métier pour se livrer à la théorie ou il développe un vrai talent d’observateur et d’écrivain, mais sans recherche d’honneur ni de fortune. Bonhomie, grâce, paresse, galanterie, esprit malicieux le caractérisent. Il a collaboré à plusieurs journaux : Journal des Beaux Arts – La Clef du Cabinet des Souverains – Le Journal des Savons. On a de lui Eloge de Bordeu- Système physique et moral de la femme (1775) – Note sur les sympathies – Essai sur la sensibilité – Notice sur Madame Helvetius – Doutes historiques sur Sapho.

# – Dessèchement du Loir sur une grande partie de son cours, en raison de fortes chaleurs.

1803

# – 14 octobre. Décès à Brou de Nicolas Bourgeois, 50 ans, originaire de Chartres. Médecin à Châteaudun, il fut député de la Convention nationale, déclare le roi déchu, et s’efface du vote prétextant être malade ce qui ne l’empêcha nullement d’être un vif opposant à la royauté.

1804

Boissy-les-PercheLouis-André de Beausier de Chateauvert, fils du président de l’arrondissement de Senonches. Lieutenant des vaisseaux du Roi, le 4 aout 1782, il s’empare d’un bateau corsaire, mais un éclat de mât lui brise les deux jambes. Rétabli, il ira reconnaître les cartes à Saint-Domingue, rentre en France pour rejoindre l’armée des princes en 1791, et émigre. Reparti à Saint-Domingue, il s’illustre au combat, reçoit un brevet de colonel. Sur intervention de Joséphine de Beauharnais,il obtient d’être radié de la liste des émigrés. Alors qu’il allait reprendre du service dans la marine, il meurt prématurément dans le château de famille de Bois-Josse. Il avait 41 ans.

# Avec ses De même ses fils Stanislas et Louis, habitant à la Vignardière (Nogent-le-Rotrou), Denis-Michel l’Ecuyer de la Papotière est un ancien officier au Régiment de Colonel-général, comparaissant devant la Cour de justice criminelle du département de L’Orne (1804). Au coeur d’une affaire troublante, ayant suscité bien des questions sur la culpabilité des personnes soupçonnées sans que l’on puisse clairement établir la culpabilité. Accusés de vol à force armée, et d’avoir engagé des hommes de main qui ont agi avec ou sans eux pour commettre une attaque sur une diligence à Monlandon. Une perquisition au domicile des accusés mena à la saisie quelques fusils, pistolets et de cartouches, sans pour autant que cette présence accuse les détenteurs qui pouvaient s’en servir pour la chasse ou se défendre dans leur maison isolée, dans une campagne infestée de voleurs, fait notable et connu. Du numéraire fut saisi, mais qui ne prouve pas que celui provenait du vol de la diligence. Le fait que les accusés aient chassé, des témoins le confirmant,mettait les enquêteurs devant l’embarras. Tout un lot de contradictions et de rétractations des témoins. Que des preuves muettes accompagnées de oui-dire ce qui est peu pour faire condamner. A l’évidence, l’aura entourant les accusés va les préserver par le doute qui s’inscrit de la part d’accusateurs au passé douteux. Le principal accusé prit part aux assemblées de la noblesse tenues à Chartres en 1789, faisant partie de l’une des plus anciennes familles du Perche. Mort en 1835, la seigneurerie fut acquise par un agriculteur.

1805

# Chartres. La place du Marché-Neuf devient place Marceau, et la rue du Chapelet cède son nom à celui de Marceau.

31 mars. Thiville. Naissance de Jean Chaussidier qui fut principal d’une étude notariale à Chartres, puis notaire à Ouzouer-le-Marché, commune dont il sera maire où il décède le 11 octobre 1863.

# 21 août – décès au château des Vaux (Saint-Germain-Saint-Maurice) de Louis d’Ussieux, en réalité pour l’état civil Dussieux. Né à Angoulême en 1744, devenu écrivain, journaliste, agronome, il fut l’un des fondateurs du célèbre Journal de Paris. Ses convictions politiques le tournèrent vers le parti des Girondins, et à cet égard, il fut déclaré proscrit. Il fut sauvé par Sergent (Sergent-Marceau). Il était le gendre d’Alexandre Bellier du Chesnay, dont il épousa la fille Marie-Alexandre, descendante par sa mère du général Marceau, dont cette dernière était cousine. En 1794, on le retrouve au château des Vaux cultivant la betterave, les carottes et le blé venant de Turquie (source Wikipedia). Précision, ce château des Vaux est déclaré appartenant au XIXe siècle. Il est vraisemblable que sa construction a débuté fin XVIIIe siècle. Propriétaire de ce château, Dussieux a choisi la particule pour être dans la note. Toujours est-il que sa veuve ne put trouver un acheteur. Depuis 1946, il appartient à la Fondation des Apprentis d’Auteuil.

1806

16 avril – Naissance à Chartres de Jean-Joseph Gallot-Blot, aquarelliste qui, parti au Brésil, devint directeur de musée. On lui doit une Vue de Chartres prise des hauteurs des Filles-Dieu.

24 avril. Décès à Versailles de Jacques Fremanger, 45 ans, député d’Eure et Loir à la Convention

1 mai – Châteaudun, naissance d’Auguste Marceau Villeray, fils du demi-frère du général Marceau. Polytechnicien, il se tourne vers la marine. Enseigne de vaisseau, il participe à plusieurs expéditions scientifiques en Egypte, puis combat à Madagascar. Il quitte la marine en 1842, et refuse, pour raison de santé, un poste de gouverneur du Sénégal. Durant sa vie, il ne se sépara jamais de la carabine avec laquelle le soldat tyrolien tua son oncle.

# – 15 mai. Naissance à Chartres de Jacques Marin Garnier, auteur d’un ouvrage intitulé  » Histoire de l’imagerie populaire et des cartes à jouer à Chartres  »(1869). Fondateur et propriétaire du Journal de Chartres.Décédé le 1 mars 1882.

22 juin. Chartres. Le maire, M.Billard, prend un arrêté fixant le plan, l’emplacement des boutiques, leur location avec numérotage, définissant un alignement pour permettre une meilleure circulation de la foule dont la présence limite la circulation à l’occasion des fêtes.

25 juin – naissance à Chartres de Guy Doullay-Gilot, issu d’une vieille famille chartraine sur cinq générations. Il devint maire de Chartres, et au bout d’un an, il démissionna en raison de ses prisons de position insolites, s’élevant notamment contre l’utilisation des trottoirs (!) –

14 octobre – Jean-Louis de Billy, général du 1er Empire trouve la mort à la bataille d’Iéna. Avant d’être aux ordres de Napoléon, il servit Marceau. Il était originaire de Dreux où il naquit en 1763.

#  22 octobre – Peut-être est-il né à à la proximité de Chartres. Poète, conteur,et marginal, Séverin Leduc est auteur des Diableries de Poisvilliers. Il meurt en prison en 1829 – 

22 octobre – Naissance à Bonneval de Louis-Jean Jacottet, artiste-peintre qui voyage en Europe, notamment peignant des paysages d’Ecosse. Revenu dans sa ville de naissance à partir de 1865, il se consacre à des  » vedute  » à savoir des vues sur la vie au quotidien. Outre quelques œuvres au hasard de ses voyages en France, il reproduit de nombreux paysages d’Eure et Loir. Ses détracteurs lui reprochèrent des œuvres sans caractère, dépourvues d’un style bien à lui. Il meurt à Paris en 1880 .

28 novembre. Naissance à Chartres d’André-Saturnin Morin qui fut notaire, avocat, administrateur, écrivain et Sous-Préfet de Nogent-le-Rotrou. Connu pour ses nombreux travaux – parfois sous le pseudonyme de Miron – relatifs au magnétisme, aux sciences occultes, de même les questions religieuses. Décès en 1888 sans doute à Paris

1807

# Originaire à cette date de Chartres, semble-t-il, Edouard Lefèvre, est un historien  de la Beauce, avec de nombreuses monographies.

5 Novembre. Naissance à Chartres de Jacques-Jules Delacroix, pharmacien et homme politique. Après des études en pharmacie à la Faculté de Paris, il est nommé pharmacien de IIe classe. Il abandonne cette voie et entre en politique en 1848. Il disait ‘’ L’idée républicaine ne peut prévaloir qu’avec le concours de tous les hommes qui mettent le patriotisme au dessus des intérêts du parti. ‘’.Après la révolution du 4 septembre 1870, il devint maire de Chartres, ensuite député d’Eure et Loir et sénateur le 30 janvier 1876. Il s’éteint dans sa ville natale le 16 décembre 1888.

18 novembre – Naissance à Chartres d’André Saturnin Morin, un anticlérical farouche, homme politique, et intellectuel respecté. Partisan de la séparation de l’Eglise et de l’État, et très critique contre la religion. Il est à l’origine du procédé de crémation. Il meurt en 1888. 

22 novembre. Nogent-le-Rotrou. Naissance de Charles Adrien Guerrier de Haupt, grammarien et littérateur. On lui doit un cours classique et raisonné de langue française, avec questionnaire, ouvrage approprié, d’après une méthode nouvelle et simplifiée à tous les degrés de l’enseignement ainsi qu’un Abrégé de grammaire.

1808

# – 5919 hectares de vignes étaient exploitées en Eure et Loir. En 1866, 4 000, en 1876 774, en 1956 23 hectares.

# Cette même année, le Maréchal Ney, le brave des braves, fait l’acquisition du château des Coudreaux proche de Marboué. Il y viendra de très nombreuses fois, pendant sept ans, pour se reposer dans l’intervalle des campagnes napoléoniennes.

# – Décès de Joséphine Désirée Marceau, soeur du général Marceau, à l’âge de 31 as. Elle fut marié en 1796 avec Gérôme Guillard dit Guillard-Maisons, originaire de Chartres, âgé de 33 ans qui fut accusateur public au tribunal communal puis élu député au Conseil des Cinq-Cents, et procureur impérial. Il plaida contre Emira, pour la succession du général Marceau.

6 septembre – Naissance à Broué d’Henri Hureau de Senarmont, minéralogiste et physicien, directeur à l’Ecole des Mines, auteur de nombreuses études qui ont fait autorité, notamment la théorie de la double réfraction.Il meurt à Paris en 1862. 

14 octobre – Napoléon 1er de passage en Eure et Loir couche dans un hôtel de Courville situé au 58 rue Pannard. Pour célébrer cette venue, les pâtissiers du coin vont rivaliser d’imagination, et vont réaliser des pâtisseries à son effigie et à celle de ses soldats : ainsi naît lecochelin, sous forme d’une brioche, fourrée aux amandes, ou au chocolat, aux framboises selon l’imagination permettant de varier à l’infini avec un glaçage. Pour finir, la brioche est décorée sur le dessus par des pépites de couleur. Le seul problème réside dans sa datation et sa véritable origine, puisque certains historiens prétendent que cette sucrerie serait d’origine moyenâgeuse. Elle était distribuée lors des mariages. Toujours d’actualité dans ces occasions ou lors de la Nouvelle Année, elle est célébrée à sa juste mesure dans cette commune du Perche. 

1809

1 janvier 1809 – Naissance d’Achille Guénée à Châteaudun , entomologiste, et fondateur de la Société entomologique de France Auteur d’une étude de 1300 pages sur les Noctuidae dans le monde. Il s’éteint à Châteaudun en 1880

9 octobre – Naissance à Dreux de Charles Delescluze, homme politique, surnommé  » barre de fer  » qui prit part d’une façon très active aux révolutions de 1830 et 1848. Il sera plusieurs fois emprisonné, et surtout envoyé au bagne notamment de Cayenne. Revenu, il continuera à militer, et en 1871, on le retrouve sur les barricades où il meurt.

1810

# – Une année calamiteuse sur le plan des inondations dans le département.

# – 7 mai. Naissance à Nogent-le-Rotrou d’Adolphe Decroix qui fut un homme politique, et sénateur de Loire-Atlantique, qu’il ne put mener à son terme, étant décédé en cours de législature le 29 décembre. 1894.Quand il siégea , il vota résolument contre le restriction de la liberté de la presse, de même contre le projet instituant le énat pour juger des attentats contre la Sureté de l’Etat, se référant à l’affaire du boulangisme qui fit trembler la Troisième République.

1811

#– Démantèlement d’une machine hydraulique qui était destinée à monter l’eau au château de Crécy. Elle disparaîtra définitivement en 1848.

# Depuis sept ans, le château d’Anet est en proie aux pioches de démolisseurs faisant suite à sa vente en février 1798 en plusieurs lots. Tout sera motif pour le dépouiller de son passé d’antan, sans respect pour ce haut lieu de mémoire. Le parc est également en proie à des destructions, notamment celle de magnifiques arbres plusieurs fois centenaires. Qui plus est, un entrepreneur, un certain Demond, trouvant que les travaux de démolition ne vont pas assez vite, a recours en 1804 à des explosifs, mettant à mal les deux tiers de cette magnifique demeure. Donc depuis sept ans, les Anetais sont particulièrement remontés contre l’atteinte à ce patrimoine. Leur appel sera entendu, sauf par l’entrepreneur qui est sourd à leurs revendications. En effet, un ouvrier monté sur la toiture de l’aile gauche, entreprend de la démonter pour achever la besogne dans le but de voir le château disparaître à jamais. Cet homme chute et se tue. Les habitants excédés se rassemblent en nombre au pied du château menaçant à mort l’entrepreneur qui, devant cette émeute, décide de tout abandonner, et s’enfuit pour ne plus revenir. Le tiers du château sera ainsi sauvegardé pour la postérité. Il faudra encore un siècle pour que la demeure soit digne de recevoir des visiteurs, non sans avoir connu moult propriétaires.

#  21 mai – naissance à Châteaudun d’Adolphe Lemay, maire de Châteaudun, il fut grièvement blessé par un obus lors de la bataille de la ville. ce qui lui valut la Légion d’honneur pour sa conduite courageuse. Auteur de deux ouvrages :- Organisation générale des ministères – Fonctionnement du ministère des finances.

2 juin – Napoléon Ier et l’impératrice Joséphine sont reçus à La Loupe, y passant un court moment pour se reposer à l’auberge Saint-Thibault  

3 juin – Venue de Napoléon 1er à Chartres accompagné de l’impératrice Marie-Louise, le couple venant de Cherbourg. Ils passent deux nuits à l’ancien palais épiscopal devenu siège de la préfecture d’Eure et Loir. On dansa à l’Hôtel de Ville face aux deux souverains assis sur un grand trône dressé à cet effet, avec tout l’apparat que requiert une telle visite. Le couple impérial repart le 4 juin. Lorsque Napoléon entre dans la cathédrale, il aurait prononcé cette phrase  » Un athée se sentirait bien mal à l’aise ici  ». Au cours de cette visite, l’Empereur remettra au maire Nicolas-Pierre-Dominique Billard aurait reçu une sorte d’écrin orné de diamants.

25 juin – Saint-Luperce. Mariage civil, à l’âge de 19 ans, de Frédéric Mérode Westerloo à Marie-Antoinette Ducluzel, fille d’un lieutenant général, domiciliée au château de Blanville. Seul élément qui rapproche cette famille illustre et surtout Frédéric Mérode de l’Eure et Loir. Sa célébrité, il la doit à la Belgique lors de la Révolution de ce pays, rejoignant son frère Félix. Cet engagement de haute noblesse, en l’année 1930, va impressionner les insurgés belges combattant contre le roi des Pays-Bas, Guillaume 1er. Son héroïsme va le mener à être considéré comme un héros national, encensé par ceux-là même qu’il aida pour que le pays aspire à voir l’occupant s’en aller. Le 4 novembre de la même année, il trouve la mort à Malines. Il avait été gravement blessé à une jambe par un obus à la bataille de Berchème, ce qui entraîna l’amputation, mais ayant perdu trop de sang, il en meurt. La Belgique lui a consacré des stèles à sa gloire.

# 5 août  Agathe de Châteaugiron, qui fut aimée du général Marceau, meurt en donnant naissance à un fils. Elle s’était mariée en 1802.( Nota : une certain confusion de date semble apparaitre dès lors qu’une autre année de mariage est citée comme étant 1800, et sa date de décès 1802.)

1 novembre – Naissance à Chartres d’Antoinette Gallas, mère d’Anatole France.

1812

# Douze ans après l’exécution des membres de la bande d’OrgèresPierre Vasseur, élevé au grade de lieutenant, est décoré de la Légion d’honneur. Vasseur est considéré comme étant celui à qui la gendarmerie est devenue ce qu’elle est , succédant à la Maréchaussée. A sa retraite, il aurait été gratifié du grade de capitaine.A son propos, des  » fake-news  » de l’époque ont voulu détériorer l’image de ce gendarme le soupçonnant de s’être enrichi à bon compte, ayant découvert au cours de ces enquêtes, de multiples souterrains en Beauce où les bandits avaient entassé leurs trésors criminels. Pure invention, surtout qu’un seul souterrain a été découvert lors des inspections de village, celui du hameau de Guedreville (Bazoches-les-Gallerandes) dans le département du Loiret. Une excavation appartenant à Pierre Rousseau, piolet (équarrisseur) qu’il utilisait pour faire fondre et garder ses suifs. Son exploration a permis de se rendre compte que ce souterrain fait trois mètres de profondeur sur cinq mètres de long, et parait-il trente mètres (?) de large disposant d’une cheminée. point de trésor, et surtout aucun enrichissement de Pierre Vasseur, enquêteur intègre que ses états de service ont prouvé.

# Naissance à Dreux d’Idelphonse Favé .Général et écrivain, polytechnicien, officier d’ordonnance de Napoléon III, il participa à la défense de Paris en 1870. Il publia de des ouvrages sur l’histoire et la technique de l’artillerie. –

# Suite à un décret impérial signé par Napoléon le 19 janvier 1811, mise en place notamment à Dreux d’un cylindre de bois encastré dans un pilier de la chapelle de l’Hôtel-Dieu, dénommé  » Tour des enfants trouvés  » qui permet à certaines femmes d’abandonner leurs enfants dont elles ne peuvent assurer la subsistance. Ce recours à l’abandon avait été initié par Saint-Vincent-de-Paul en 1638. et légalisé pratiquement deux cent ans plus tard. Cette mesure avait été prise pour favoriser l’anonymat de l’abandon, faire diminuer les infanticides comme les avortements très nombreux à cette époque. Les femmes déposaient leur enfant en bas-âge dans ce cylindre, actionnaient une cloche ce qui permettait d’avertir à une soeur-tourière ( sœur chargée du service extérieur) de récupérer l’enfant avant de le conduire à l’Assistance publique. Ce dispositif a fonctionné jusqu’en 1837 permettant de recueillir tout de même 500 bébés. Classé aux MH. Ces tours d’abandon ont été supprimées définitivement par la loi du 27 juin 1904. – 

# Pierre Favre voit le jour à Janville. Spécialiste des civilisations orientales. Le premier en France, il entreprit l’étude comparée des langues malayo-polynésiennes et publia des dictionnaires ainsi que des grammaires consacrés au malais et au javanais. Il meurt à Paris en 1887 

#  Mars – disette en France. Le pain est cher

2 octobre.Boissy-sous-Drouais Naissance de Pierre-Philippe Paquet, qui fut directeur du Grand Séminaire de Chartres. Homme respecté par tous ceux qu’il a côtoyés . Date de décès inconnue.

# – La relation de Jean-Marie Hervegant avec l’Eure et Loir découle de son inhumation en la commune d’Abondant en cette année-là. Etrange destin pour cet homme qui profita de la tendance de certaines personnes malveillantes à vouloir profiter du manque d’éléments probants pour se faire passer pour le dauphin Louis XVII, mort au Temple, une certitude désormais. De nombreux ragots furent colportés, selon lesquels le fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette ne serait jamais mort là où l’histoire a toujours certifié qu’il ait rendu le dernier soupir. Ce jeune homme se présenta comme étant l’enfant du Temple à Madame de Tourzel, dame de compagnie de la Reine prenant en charge les enfants royaux. Cette dernière crut reconnaître en lui Louis XVII. En sa propriété d’Abondant,elle avait fait construire un monument souvenir dédié au dauphin. Finalement, lefaussaire fut interné à Bicêtre en 1812. La duchesse impressionnée, et sans doute quelque peu soumise aux aléas d’une mémoire défaillante, fit transporter son corps dans sa propriété pour le faire inhumer dans un jardin du parc dénommé Le Jardin du Roi. Lors de fouilles, des ossements furent retrouvés et regroupés avec la toute la famille en un autre lieu.

1813

Châteaudun. Naissance de Michel Aubert qui fut commissaire de police, et représentant au Ministère public. Auteur de : Le casier des lois anciennes avant 1759 (1868), et Carnet impérial : Mémento des droits et devoirs politiques (1863)

28 novembre – Naissance à Chartres de Noël Parfait, homme politique, journaliste, auteur dramatique et agitateur.En septembre 1833, en publiant son poème L’ Aurore d’un beau jour, il est accusé d’apologie à l’insurrection, ce qui lui valut deux ans de prison assorti d’une forte amende. S’en s’assagir pour autant, il entre en politique, élu député d’Eure et Loir siégeant à gauche.

1814

Aunay-sous-Auneau. A son époque, Auguste Blanqui a été considéré comme une homme parfaitement utopique aux idées révolutionnaires, républicain socialiste, prônant le suffrage universel pour l’égalité homme/femme, entre autres. Cela lui vaudra de s’attirer les foudres de la justice pour ses prises de position où ses attaques contre la monarchie déplaisent et irritent. De fait, il passera quelques trente sept années de son existence en prison ce qui lui vaudra le surnom de  » L’Enfermé  ». Son rapport avec le département d’Eure et Loir part d’un héritage d’une tante pour la famille Blanqui qui de Puget-Théniers (Alpes-Maritimes). Les parents déménagent et rejoingnent le château du  » Grand Mont  » situé à Aunay-sous-Auneau, durant l’hiver 1814. Le petit Auguste n’a pas dix ans, et il suivra des études prodiguées par un père qui n’a aucune autorisation d’ouvrir une classe qui sera vite fermée par décision administrative. Trois années passent, et Auguste qui a désormais treize ans, suit son grand frère, Adolphe, à Paris où il poursuit ses études d’une façon plus conforme. Il reviendra cependant à Aunay, voir sa famille, mais aussi se mettre au vert lorsque les problèmes interviendront. C’est en septembre 1837, à la suite d’une perquisition diligentée dans le cadre de la découverte d’un complot, que la population d’Aunay sera marquée par cette descente policière, et chacun y sera de sa version pour raconter cet épisode. Toujours est-il qu’Aunay ne reverra plus Auguste Blanqui, puisqu’en 1839, il sera arrêté, emprisonné au Mont-Saint-Michel. Et s’en suit la vie tumultueuse d’un homme qui tenta de faire avaloir son bon droit et qui perdit la face face à un pouvoir guère ouvert à des idées parfois anarchistes. Il s’éteint le 1 janvier 1881 à l’âge de 76 ans.

# Naissance à Châteaudun d’Edmond Lescarbault. Médecin, il ouvre son cabinet à Orgères-en-Beauce (1848/1872). Parallèlement, passionné d’astronomie, il installe un observatoire dans sa maison, se rendant célèbre pour sa lettre en date du 28 mars 1859 adressée à Urban Le Verrier (1811/1877) astronome et mathématicien, considéré comme le père de l’astronomie moderne, et l’informant qu’il avait vu la planète Vulcain entre l’orbite de Mercure et du Soleil. Décès en 1894.

# – Châteaudun. Naissance d’Ernest Goupil. Peintre aquarelliste, et ses illustrations de marine dont il était peintre officiel. Ses œuvres remarquées sont très nombreuses, surtout qu’il représente ce qu’il voit au cours de ses très nombreux voyages à travers le monde. Sa notoriété l’atteignit très jeune,, et on aurait connaître une plus grande gloire s’il n’avait pas été victime de dysenterie dont il meurt en 1840 en Australie, plus précisément à Hobart.

4 janvier.Naissance à Chartres d’Adolphe Lecocq qui aurait pu prendre la succession de son père, artisan tonnelier, travailla quelque temps avec lui, mais ce métier n’était pas de son goût, alors même qu’il aurait pu lui assurer une vie aisée. La trentaine, il décida de prendre une autre voie, nourri par la passion de l’histoire mais il lui manquait l’essentiel : une culture de base, n’ayant pas pu suivre un cycle scolaire suffisant. Il s’en contenta, et à force persévérance, il put acquérir partie de connaissances pour s’intéresser à l’histoire chartraine. Il se fit remarquer très rapidement, surtout qu’en esprit curieux, il n’avait de cesse de faire des observations. A ce jeu là il fit plusieurs découvertes d’importance sur la mémoire chartraine, les consigna dans plusieurs ouvrages, tout en faisant profiter de ses recherches comme de ses fouilles plusieurs journaux. Chaque jour, par tout temps, il accomplissait son tour de la ville, persuadé de trouver quelque chose qui aurait pu échapper à sa sagacité, et lors de l’une de ses promenades, il est victime d’une attaque cardiaque qui le terrassa. On lui doit , entre autres, une Histoire de Chartres en 4 tomes . Sur le site Gallica de la BNF, à découvrir une liste impressionnante de soixante ouvrages, véritable référence en matière de mémoire chartraine..Décès à Chartres le 26 août 1881

15 janvier  – Chartres. Naissance de Jules Hetzel, éditeur de référence de Jules Verne ce qui a permis à l’auteur de science-fiction d’atteindre la célébrité.Figure incontournable de l’édition, Jules Hetzel a édité d’autres écrivains Alfred de Musset, Balzac , Gérard de Nerval, Alphonse Karr, Victor Hugo, etc. Retiré à Monte-Carlo, il y meurt en 1886.

25 mars. Chartres. Naissance de Louis Petey La Charmois. Tout en étant receveur à l’Enregistrement, il était réputé collectionneur averti. (?)

# 30 mars – Venue de l’Impératrice Marie-Louise à Chartres avec son fils venant de Rambouillet. Un courrier de Napoléon en date du 1 avril lui apprend la reddition de l’empereur, abdication qui interviendra le 6 avril. L’impératrice quitte Chartres dans la foulée.

4 avril. Le jour de l’abdication de l’Empereur Napoléon Ier, les Allemands pénètrent dans Chartres par la Porte Guillaume.

13 avril – Jean Baubion, cultivateur, natif de Chaudon, 20 ans, affecté le 29 octobre 1813 au 5ème bataillon 4eme compagnie des armées napoléoniennes, déserte, sans que l’on sache ce qu’il est devenu.

20 avril. Chartres. Naissance d’Eudoxe Marcille. Grand collectionneur de tableaux, il termina sa carrière d’artiste-peintre, et surtout directeur de musée des Beaux-Arts et d’école de dessin à Orléans. Il meurt à Chécy (Loiret) en 1890.

22 Avril. Naissance à Maintenon de Jacques-Victor Bonnet. Docteur en droit, il collabore à plusieurs journaux au rang desquels on trouve Le Pays, l’Assemblée nationale et la Revue des Deux-Mondes, tout encontribuant, par ses écrits, à la défense des principes sur lesquels repose la Banque de France lorsque celle-ci fut attaquée en 1863 et 1864 par une rivale la Banque de Savoie. On lui doit de nombreux ouvrages et parmi ceux-ci : Le Crédit et les finances ( 1865) – Études d’économie politique et financière ( 1867 – Étudessur la monnaie ( 1870)- Les Impôts après la guerre ( 1871 ). Décédé à Lucerne le 23 juillet 1885.

24 mai. A une époque où la Franc-Maçonnerie est très présente dans le département, leur adhésion au courant napoléonien n’a pas toujours reçu un avis favorable, bien au contraire. Il suffit de se reporter à une histoire des obédiences rédigées par un historien, Yves Loyau d’Alleray, ancien chartrain, lui-même franc-maçon, pour se rendre compte de l’image renvoyée par Napoléon sur certaines loges notamment celles du Grand Orient de France, sous la plume d’un Vénérable d’une Loge chartraine:  « Quel cœur français, quel bon maçon a pu rester spectateur indifférent des événements heureux qui viennent de changer d’une manière si miraculeuse la position de notre chère patrie. Nous étions en proie à tous les maux, la guerre ravageait nos fertiles guérets, des maladies conta­gieuses moissonnaient nos concitoyens, différentes contrées du royaume étaient menacées de famine et ces fléaux affreux l’au­raient totalement envahi… Un esprit de vertige s’est emparé du Dévastateur de l’Europe ; il n’a plus conçu que des plans erronés, il n’a plus fait que de faux calculs. Du faîte de sa grandeur, il est tombé dans le néant et du fond de l’abîme qu’il avait creusée, nous avons vu le descendant d’Henri IV, les enfants de l’auguste famille des Bourbons venir s’asseoir sur le trône… »

# – 11 août. Châteaudun. Naissance d’Edmond Modeste Lescarbault qui exerça comme médecin à Orgères-en-Beauce. Accessoirement, il se passionna d’astronomie, s’installa un observatoire ce qui lui permet de faire part de ses observations avec les Sociétés savantes., et remarqué,félicité pour ses communications à propos de la planète Vulcain. Il s’éteint le 6 avril 1894.

17 août. Naissance à Chartres d’Eugène Talbot.Professeur de lettres et écrivain. Après de brillantes études à Paris notamment au collège Charlemagne, il entra dans l’enseignement comme répétiteur lui permettant de poursuivre ses études. Il sera alors reçu agrégé de lettres en 1845 et rejoignit Nantes, ville où il fut affecté comme professeur. En 1850, il est reçu docteur ès lettres, se faisant remarquer par son talent, ce qui lui permit de se voir offrir les chaires de rhétorique au collège Rollin puis au lycée Condorcet à Paris. On lui doit Légende d’Alexandre le Grand, dans les romans français du XIIe siècle – de nombreuses traductions des auteurs grecs comme Xénophon, de Sophocle et de Plutarque. – un Dictionnaire français-grec – une Histoire romaine – Morceaux choisis des grands écrivains du XVIe siècle.Décès à Paris 1888.

26 décembre  – naissance à Villeau de François Huet, philosophe, précurseur du socialisme libéral (refus du totalitarisme ) du socialisme utopique (société idéale). Dans son livre Le règne social du christiannisme (1852), il fait passer toutes ses idées où sa foi dans l’Evangile, dans la liberté, l’Egalité et la Liberté, devise de 1789 sont la base d’une société libérale qu’il défend ardemment avec toute sa foi. – 

1815

1814/1815 –Chartres occupée par les troupes coalisées qui luttent contre Napoléon,. Le général von Bülow qui commande les troupes, vient passer une nuit dans l’ancien palais épiscopal.

# Décès à Longny-au-Perche (Orne) d’Honorée Suzanne Bertin Haussy, demi-soeur du général Marceau, fut maîtresse d’école dans la commune qui la vit naître. Son père ayant refusé son projet de mariage avec Jacques Bertin d’Haussy, ce dernier l’enleva. Hélas son mariage ne fut en rien l’union qu’espérait cette ouvrière en robes. Le décès de son époux en 1799 la délivra.

# Originaire la cité beauceronne, Philippe de Chartres, est un architecte qui prit la direction de la construction de l’église de Brou (Ain) ayant remplacé durant cinq mois,à partir du mois de septembre, André Colombeau. Au retour de ce dernier, il continua à oeuvrer comme architecte secondaire.

16 avril  naissance à La Bazoche-Gouët de Jean-Adrien Philippe, horloger, créateur à Genève de la célèbre maison Patek & Philippe (1851). Il fut également un inventeur reconnu, concepteur du remontoir sans couronne au pendant, à savoir sans clé. De même, il a mis au point la bride glissante – extrémité du ressort-moteur libre. Il meurt en 1894 en Suisse. 

30 juin – Napoléon passe en coup de vent et pratiquement incognito à Chartres, venant de Rambouillet, puis direction Châteaudun pour aller sur Vendôme et rejoindre Niort le lendemain, et s’embarquera sur un navire anglais pour Sainte-Hélène.

13 juillet – les troupes allées et victorieuses contre Napoléon occupent Dreux ceci jusqu’au 16 octobre de la même année. De nombreuses exactions par les troupes allemandes. Les Cosaques investissent Marsauceux.- 

# 15 juillet. Les Allemands, avec à leur tête le prince Guillaume de Prusse, reviennent à Chartres pour y caserner jusqu’en octobre de la présente année.

26 septembre – naissance à Pontgouin de Louis-François-Désiré Pie, qui reçut la pourpre de cardinal des mains du pape Léon XIII.Ordonné prêtre à Chartres en 1839, il s’élève avec aisance dans les échelons religieux. En 1869, à la tête de la commission doctrinale, il prit une part prépondérante dans les travaux du concile œcuménique du Vatican qui débouchent sur une reconnaissance définitive de l’infaillibilité du pape. Il meurt à Angoulême en 1880. –

# Le Préfet de Breteuil, nouvel administrateur royal à Chartres se fait le chantre d’un excès de zèle.Il décide de débaptiser Place Marceau au profit de Place aux Herbes. Pourquoi cette nouvelle appellation ? Bien malin qui saura le dire. Peut-être en qualité d’adepte d’une contre-révolution. Allez savoir à moins d’avoir prévu de la transformer en jardin 

# – Naissance à Chartres de Ferdinand Dugué, dramaturge auteur de mélodrames. Il possédait le château, plutôt un domaine de Mainvilliers où il reçut de grands écrivains. Il meurt à Paris en 1913 victime d’un accident de tramway. Sa mère avait fait démolir le manoir qui précédait cette bâtisse, et datant du XVIe siècle, époque Renaissance. En 1940, l’ensemble immobilier subit l’occupation allemande.. En 1980, le domaine disparait voué à des constructions nouvelles. 

# Naissance à la Bazoche-Gouet, Zéphirin Féron est journaliste et homme de lettres, originaire de la Bazoche-Gouet. Sur la fin de sa vie, il se déclare lithographe et typographe, au moment de sa rupture avec un associé, médecin de profession, alors qu’il a repris en 1877 la direction d’un journal : L’Impartial de l’Aisne, journal de l’arrondissement de Vervins. Il est également auteur d’un ouvrage, intitulé Le Moulin de Trompe-Souris (1885). Décédé en 1885.

1 mai – naissance à Chartres de Camille Marcille, collectionneur d’oeuvres d’art, possédant des œuvres de peintres prestigieux comme Fragonard, Boucher, Géricault, et des toiles de l’atelier de Véronèse rapportées par le marquis d’Aligre. Il a été propriétaire du château de Oisème dit  » Le château du Goulet  », et fit construire un atelier  » Le Donjon  » non seulement pour peindre, mais également accueillir des oeuvres d’autres peintres. Avec cette ambition d’en faire en quelque sorte un musée Paris-Campagne accueillant également les collectionneurs.. Il était également un restaurateur reconnu, bien que vivant d’une façon recluse. Une anecdote nous revéle que lorsque son fils voulut se marier avec la petite-fille du préfet, le baron Walkenaer, le père eut pour condition que la future soit un amateur éclairé de la peinture. En 1863, le couple reçut Jules et Edmond Goncourt qui furent émerveillés par l’importance des collections du XVIIIe siècle. Il meurt le 19 septembre 1875 en sa ville de naissance.

Mai – Première pierre posée pour la construction de la chapelle royale Saint-Louis de Dreux à l’emplacement de l’ancienne forteresse des comtes de Dreux.

# A la suite de l’éruption du volcan Tambara située sur l’île du même nom en Indonésie le 10 avril de la présente année, de graves répercussions économiques ont affecté la planète. le département n’a pas été exempt de conséquences puisque 1816 est celle d’une  » année sans été  ». Avec de graves répercussions sur les cours du blé puisque celui-ci a pratiquement doublé entre 1815 et 1816. De nombreux magasins de grains furent pillés dans la France entière, l’Eure et Loir n’échappa pas à ces révoltes de subsistance. Il y eut même un refroidissement climatique qui fit baisser la température de 3°.

# 20 décembre. Dreux.Naissance d’Honoré-Alexandre Dujarier, fils d’un épicier. Journaliste à Paris, il saisit toutes les opportunités, et devint patron de presse. Il devint l’amant de la célèbre Lola Montez, courtisane, aventurière et actrice dont les amants, et non des moindres, vinrent la séduire. Hélas pour Dujarier, un différend l’oppose à un certain Beauvallon qui le tue en duel le 11 mars 1845. Ainsi disparait tragiquement, un homme de presse qui fut l’objet de bon nombre de sollicitations pour faire paraître dans ses journaux toutes ses relations qui le conduisirent au prestige qui fut le sien.

1816

# Napoléon est désormais à Sainte-Hélène, Louis XVIII est remonté sur le trône. Cependant la nostalgie de  » l’usurpateur  » appelé de cette façon par les tribunaux, habite certains euréliens qui critiquent ouvertement Louis XVIII. Il ne saurait être question de laisser ces attitudes contraires à la Restauration, et de nombreuses arrestations se déroulent, les auteurs étant alors condamnés d’une façon ferme et sévère, les faits étant assimilés à de la délation. Pour la petite histoire, attardons-nous à quelques unes de ces peines. Jean-Louis Beaufils, meunier à Tardais, quatre mois de prison et 150 francs d’amende (environ 500 euros) pour avoir tenu  » des propos offensants pour l’auguste personne du roi  »..Jacques Buisson,vigneron-cultivateur à Montlouet (Maintenon), trois mois de prison, et 50 francs d’amende (170 euros environ) pour avoir affiché sur le linteau de la porte cochère de sa maison  » Ici on crie, comme dans tous autres pays, vive Napoléon, Empereur des Français ! Vive sa sainte famille ! Vive la paix et la tranquillité !. Même condamnation pour Pierre Gallas, auteur d’un  » écrit injurieux envers la Famille royale  ». Un autre, plus lourdement condamné en la personne de Claude Lée, tonnelier à Aunay-sous-Auneau, pour avoir répandu  » des nouvelles alarmantes sur le prétendu retour de Buonaparte en France  ». Un an de prison et 50 francs d’amende (170 euros environ) De même Jacques Marin Lisoire Poullard, cafetier à Chartres au café Vidame,alors qu’un régiment de chasseurs royaux défilait aux cris  » Vive le roi  », a déclaré à qui voulait l’entendre  » Cela n’est pas encore fini, je crois qu’il se trame quelque chose  ». Trois mois de prison et 50 francs d’amende. Jacques Joseph Montegu, garçon meunier à Châteaudun pour avoir tenu des  » propos séditieux au marché de Courtalain  » un an de prison, et 50 francs d’amende., etc. (Nota.Mémorial administratif de la Préfecture d’Eure et Loir, année 1816 + Histoire de la Beauce et de l’Eure et Loir de 1739 à 1905.Jean-Charles Leloup)

1817

– Théodore Noël (ou un certain Depreux), entrepreneur, se charge de la destruction pierre par pierre de l’abbaye de Coulombs de même celle du château de Nogent-le-Roi .Un confrère, Laurent Morin, au titre des bâtiments vendus comme bien national(27 janvier 1791 puis 18 août 1798 s’était rendu acquéreur de l’ensemble, lors de l’adjudicationUne partie des matériaux servira en complément à la construction de la Chapelle Royale de Dreux, celle-ci ayant débuté un an auparavant. Le château est alors remplacé par une habitation, le reste est laissé en friche.. Un marché juteux pour les entrepreneurs. Ainsi deux édifices majeurs de l’histoire de France vont disparaître corps et biens, tournant une page sur ce qui aurait pu être, de nos jours, un témoin majeur du passé eurélien, convergence d’événements qui ont marqué un pan de l’histoire religieuse en particulier pour l’abbaye de Coulombs. Seuls restent les archives et écrits, permettant de se faire une idée de ce témoin de la chrétienté.

# Apparition de l’archange Raphaël au laboureur Martin de Gallardon pourl’inciter à demander audience au roi.

# – Chartres voit son paysager urbain bouleverser. De nombreuses portes sont supprimées le long de ce qui reste de remparts (portes saint-Michel, Châtelet, Morard, saint-Jean, le château comtal subit le même sort) –

# Le choeur gothique de l’abbaye de Thiron-Gardais s’effondre sans faire de victime.-

# La ville de Dreux doit beaucoup à Henry Tellot, archéologue et collectionneur, descendant par sa mère de la famille de Rotrou. Né dans la cité drouaise le 14 juin , il s’employa à réunir des archives disséminées lors de la Révolution française. Maire-adjoint de la ville, il eut l’insigne honneur d’accueillir en personne le général Mac Mahon qui le proposa pour services rendus à la Légion d’honneur qu’il refusa. Il meurt en sa ville de naissance en 1906. –

# Du 3 juillet au 2 août, René de Châteaubriand alors en villégiature chez la baronne de Montboissier à proximité de Bonneval, dans ce château démoli en 1795 dont il ne reste que deux pavillons, séjournant dans celui des Roses. Il rédige une partie de son autobiographie connue sous le nom de mémoires d’Outre-Tombe . Il y évoque son passage en ce lieu, et évoque la grave maladie dont est alors victime la baronne (Livre III – chapitre I). On peut également y lire ce qui suit. » Je suis maintenant à Montboissier, sur les confins de la Beauce et du Perche Le château de cette terre, appartenant à Madame la comtesse de Colbert-Montboissier, a été vendu et démoli pendant la Révolution ; il ne reste que deux pavillons séparés par une grille et formant autrefois le logement du concierge. Le parc, maintenant à l’anglaise, conserve des traces de son ancienne régularité française : des allées droites, des taillis encadrés dans des charmilles, lui donnent un air sérieux ; il plait comme une ruine. Hier soir, je me promenais seul ; le ciel ressemblait à un ciel d’automne ; un vent froid soufflait par intervalles. A la percée d’un fourré, je m’arrêtai pour regarder le soleil ; il s’enfonçait dans les nuages au-dessus de la tour d’Alluye d’où Gabrielle avait vu comme moi le soleil se coucher il y a deux cent ans. Que sont devenus Henriet Gabrielle ? Ce que je serai devenu quand ces Mémoires seront publiées. Je fus tiré de mes réflexions par la gazouillement d’une grive, perchée sur la plus haute branche d’un bouleau. A l’instant ce son magique fit reparaître à mes yeux le domaine paternel ; j’oubliais les catastrophes dont je venais d’être le témoin, et, transporté subitement dans le passé, je revis ces campagnes où j’entendis si souvent siffler la grive  »

# 23 août– Naissance à Nogent-le-Rotrou de Louis Moullin, artiste-peintre et dessinateur, à la carrière discrète, pourtant talentueuse, eu égard à sa collaboration avec des journaux d’importance comme le Monde Illustré, de même l’Illustration. Il peint pour l’Hôtel de Ville (quelle ville? Sans doute la ville qui le vit naître) une Liberté aux bras nus, mais à cette époque, ce genre d’illustration n’est guère appréciée, si bien que le tableau finit dans les caves à l’abri des regards. Louis Moullin est également noté professeur de dessins, et auteur de portraits de gens côtoyés au hasard de ses promenades dans la campagne ou à la ville Décès dans la ville natale le 21 mars 1876.

1818

 

# – Moins de 200 religieux pour une population de 14 000 chartrains.

# – Création de la place Billard prenant la place du Château des Comtes de Chartres, dénommé également Palais-Royal, qui renfermait dans son enceinte, les salles d’audience du Bailliage, de l’Election et le Prévôté ainsi que les prisons et cachots, en grand état de vétusté. 

# Depuis le 19e siècle, la chapelle, située sur les hauteurs de Dreux, dominant la ville, abrite les sépultures de la famille d’Orléans. Un ensemble de gisants impressionnants témoigne de la descendance princière, où le travail des sculpteurs démontre la finesse de la reproduction des personnages dans leur habit de mort, un art maîtrisé au long des siècles par cette relation avec la pierre permettant au ciseau de valoriser tout ce qui contribue au rappel du disparu. Cette nécropole de haute lignée compte de nombreuses dépouilles entre autres celle d’Henri d’Orléans (1908/1999), comte de Paris, et son épouse Isabelle d’Orléans et de Bragance (1911/2003). On peut admirer le tombeau du roi Louis-Philippe 1er (1773/1850) et de sa femme la reine Marie-Amélie (1782/1866), de leur fils Ferdinand d’Orléans (1810/1842), du duc d’Aumale (1822/1897), du duc de Nemours (1814/1896), du prince de Joinville (1818/1900), ces deux derniers étant les fils de Louis-Philippe.

# 12 janvier. Décès à Paris de Félicie Dupont à l’âge de 58 ans. Elle était l’épouse de Brissot de Warville.

# 18 mai – Un certain nombre de bâtiments de l’abbaye de Josaphat de Lèves ayant échappés à la démolition après avoir été vendus comme bien national,, connaissent une nouvelle vie grâce au marquis d’Aligre, chancelier et pair de France, qui fonde un asile destiné à recevoir  » trois cents malheureux du département d’Eure et Loir  ».

15 décembre – naissance à Beaumont-les-Autels d’Eugène Lejeune, peintre de portraits, et des scènes de vie. Artiste reconnu par ses pairs, même si parfois il exposa avec des peintures anonymes, ses nombreuses participations furent reconnues à leur juste valeur. Décès à Paris en 1885.

1819

# –  Ulysse, comte de Ratti-Menton, alors qu’il fait ses études à Chartres, reçoit en la présente année le prix unique de moralité et de bonne conduite. Seule attache avec le département pour ce futur diplomate dont la carrière va se dérouler au contact de ka Chine, chargé de mettre en place le traité de commerce avec la France.

# – 28 janvierChartres. Naissance d’Eugène Bellier de la Chavignerie, entomologiste qui a possédé une grande collection de lépidoptères, s’intéressant aux coléoptères, tout en travaillant au Ministère de la Justice. Une recherche qui n’avait de cesse, parcourant plusieurs régions de France, allant jusqu’en Sicile pour augmenter ses collections, et poursuivre ses études sur ces insectes. Décédé à Evreux en 1888

# – 11 juin – Naissance à Chartres de Léon-Alfrède Chaboche, lithographe, auteur d’une configuration de Chartres au Moyen-Age.

 11 décembre – Naissance à Chartres de Gaspard Pescou, marquis de Cherville, prête-plume d’Alexandre Dumas pour le compte de l’éditeur chartrain Jules Hetzel. Et pourtant qui aurait pu imaginer que cet homme fantasque, cocufiant sa femme à loisir, trouvant maîtresse qui lui donne deux enfants, aurait pu être un tel sous-traitant anonyme vis-à-vis d’un écrivain aussi connu que lui est un parfait anonyme, totalement inconnu du monde littéraire. Vulgaire gratte-papier chez un libraire, il choisit de s’éclipser de Paris avec son amante, l’actrice Constance Davenay, pour tenter de trouver une nouvelle voie à Bruxelles (1852). Une actrice au demeurant qui n’a guère laissé de talent à la postérité. Il est vrai que sa famille est scandalisée par les frasques du marquis qui choisit une retraite éloignée que de subir les foudres parentales et familiales. En cette ville belge, il trouve le salut en faisant la connaissance d’Alexandre Dumas, de Jules Hetzel et de Victor Hugo. Un tantinet hâbleur, il raconte ce qu’il a vu à Paris, en rajoute pour faire plus vrai, et à sa façon de s’exprimer, il devient néanmoins un interlocuteur de choix, et persuade son entourage. L’amante trouve grâce aux yeux de la société belge qu’elle côtoie ce qui lui permet de remonter sur les planches, pendant que l’amant fait son chemin. Mais voilà, les dispositions qu’il détient ne sont pas pour autant source de revenus surtout qu’il gaspille une place de co-directeur du vaudeville de Bruxelles, une place privilégiée qu’il ne sait pas gérer, et le voilà confronté à la disette. Hetzel va intervenir en sauveur en leur offrant un gîte à Spa où le couple avec ses deux enfants s’installe. Cherville peut alors se consacrer à l’écriture, tout en rendant visite à de nombreuses reprises à son ami Hetzel qui habite en face. De longues promenades s’en suivent au cours desquelles on devise, on refait le monde, puis Hetzel lui propose de devenir écrivain fantôme de Dumas, une proposition qu’il va mettre un certain temps à examiner. Ses finances étant au plus bas, il va accepter, et rédiger le premier volet à savoir Le Chasseur de Sauvagine et Le Lièvre de mon grand-père, un conte fantastique. Dès à présent, ses finances sont requinquées, hélas entamées par une amante et actrice dispendieuse. Il tentera, sans grand succès, de créer sa propre ligne de romans, et seule sa chronique  » La Vie à la campagne  » lui vaudra une certaine et éphémère reconnaissance littéraire. Il recevra la prix Vitet, accordé, à l’époque, par l »Académie française et s’éteint dans sa ville de naissance en 1898.  

1820

1820/1830 – Vogue des globes de mariées nés sous le Second Empire avec une apogée en 1890. Disparition vers 1935 au profit de la photo, de la carte postale. Un musée s’y consacra, à l’initiative d’une artiste-peintre, en sa gentilhommière de Vacheresses-les-Basses. Cette collection a été cédée au début des années 2000 à un collectionneur américain, et franchit définitivement l’Atlantique.

# – Fils de Zoe Talon, favorite de Louis XVIII, Pierre-Ugolin de Baschi du Caylan a alors 16 ans, et fait son entrée au petit séminaire de Terminiers. Cet établissement fort élitiste, accepte des enfants à condition qu’ils démontrent une fervente piété, associée à une conduite irréprochable, l’un ne pouvant aller sans l’autre. Ces élèves sont alors surnommés  » Les enfants de Marie  ». Les abbés chargés de l’enseignement voient, à leur grande stupéfaction, débarquer une berline assez élégante tirée par deux chevaux en livrée, un enfant accompagné d’un prêtre qui va s’avérer un enseignant venant en complément de l’enseignement du séminaire. Une présence fort mystérieuse, le choix de Terminiers évitant, sans aucun doute, que l’enfant soit importuné, à une époque où une dame du grand monde, préfère la discrétion.On dit que le jeune Pierre-Ugolin reçoit fréquemment la visite de gens mystérieux,à l’anonymat préservé . Vers 1823, l’enfant repart à l’abri des regards, et le séminaire n’entendra plus parler de lui. De santé très délicate, il serait mort vers 1828, sans autre précision. (Références. Le Petit séminaire – Abbés Sainsot et Augis – 1842/1929)

# Naissance à Brou de François Sébastien Rondin qui devient photographe itinérant, et que l’on retrouve par la suite, tourneur sur nacre dans la Manche. Puis, déguerreotypeur au Mans, ensuite loueur de pianos et accordeur. Il revient dans la Manche, s’établit à Saint-Hilaire du Harcouet comme photographe, où il réalisera plus de 300 portraits, dont Gallica, site internet de la Bibliothèque de France, cite une photo montrant un groupe de trois personnes. Son fils, Jules Francisque a pris sa suite comme photographe. François Sébastien Rondin meurt le 31 décembre 1889 à Alençon.

# Naissance à Nogent-le-Rotrou d’Elodie Emilie Hurvoy de Portzamparc, Auteure d’un album comportant 14 dessins aquarelles consacrés à sa ville natale qui est présenté à l’Exposition des Beaux-Arts à Chartres (1910). Décès en 1910 en sa ville natale.

#  Naissance à Brou (ou Combres) de Firmin Gillot, lithographe et photograveur à qui on doit l’invention du premier procédé de transformation d’une épreuve lithographique en cliché typographique.

25 avril – Venue au monde à Chartres de Louis Auguste Rogeard, publiciste et surtout pamphlétaire. Profondément libéral, il montra son opposition au Prince-Président Napoléon III dont il critique la monarchie héréditaire. Ses pamphlets le poussent à quitter la France pour éviter la prison. Il est arrêté deux fois en 1855 et 1856. En 1865, il fonde le journal la Rive gauche où il publie les Propos de Labenius, pamphlet qui connut une vogue énorme. Condamné à cinq ans de prison,il brûle la politesse à ceux envoyés à sa recherche et gagne Bruxelles. Il ne revint à Paris qu’après le 4 septembre 1870 et collabore au journal le Vengeur.Membre de la Commune ( 1871), il échappe de nouveau à la police et vécu en Belgique puis en Autriche don il fut expulsé en 1873.Réfugié ensuite au Luxembourg . En 1880 son retour dans l’Hexagone, il collabora ensuite au Rappel.Il est l’auteur de :- l’ Abstention ( 1863) – Pauvre France ( 1865 ), recueil de poésie- Histoire d’une brochure ( 1870). Il meurt à Paris en 1896.

juilletBonneval. Ayant fait l’acquisition de l’abbaye Saint-Florentin détenue précédemment par Julien Batteux, ancien maître de poste de Bonneval suite à sa vente comme bien national, Pierre Dutartre, négociant à Paris met en place une filature de coton qui va employer jusqu’à soixante ouvriers, hommes et femmes. Mais son exploitation va péricliter pour être vendue à cette date à MM.Demenou et Lambert qui lancent une fabrique de tapis qui va atteindre rapidement une certaine notoriété sous la désignation  » Tapis de Bonneval  » qui fait appel à une technique de préservation du tapis lui-même sous brevet dénommé  » Le Tricoteur français  ».Là encore, cette exploitation va subir la concurrence dans le créneau dit de luxe. La fabrique cesse ses activités trois ans plus tard, et venue au marquis d’Aligre.( Texte inspiré du Bulletin archéologique d’Eure et Loir – 1er trimestre 1955 – tome XX – feuilles 12 et 13 ).

25 octobre – Paris. Meurt à cette date Jacques Marie Rouzet, comte de Fomon(ou Folmont), 77ans, disparition qui n’aurait rien à voir avec l’Eure et Loir alors que le plus curieux découle de son inhumation qui a lieu en la Chapelle Royale de Dreux. Pour autant, il accomplit de brillantes études le menant à la carrière d’avocat, puis député de la Gironde lors de la Révolution. A ce titre, il est arrêté comme tous les députés de cette tendance, et fait la connaissance en prison, à 50 ans, de Louise Adélaïde de Bourbon Sicile, 40 ans, qui devient sa maîtresse. Après la Révolution, au cours de pérégrinations, le voilà bichonné par son amante qui le propulse comte, surtout qu’étant attaché à la royauté, et pour cause, il n’a d’yeux que pour elle. Cet attachement à la cause orléanaise le fait entrer de plain-pied dans cette famille monarchique, ce qui explique qu’il soit inhumé à Dreux. Sa maîtresse meurt moins d’un an après lui, et sera enterrée à ses côtés.

1821

# Le rapprochement de Victor Hugo avec l’Eure et Loir se situe au niveau de Cherisy, ce petit village niché à quelques encablures de Dreux. On dit qu’il venait à pied de Paris ce qui semble un exploit même en amoureux. Sa chérie lui a envoyé une mèche de cheveux, un cadeau qui ne fait que renforcer ses sentiments. C’est lui qui l’affirme quand il l’écrit à Alfred de Vigny, sans doute un long voyage en plein été, ponctué de plusieurs haltes durant lesquelles il écrit. Trois jours de marche car il n’est point riche et ne peut se payer la diligence trop cher pour sa modeste bourse. Il est reçu chez des amis, et sa détente, il la trouve avec sa plume pour se plonger dans l’écriture. C’est surtout Cherisy qui est plus particulièrement retenu puisqu’on lui connaît sa composition  » Ode au vallon de Chérisy  ». C’est à cet endroit qu’il rencontre Adèle Foucher qu’il compte voir chez le père de la jeune fille. Un père fonctionnaire qui couve sa fille. Le jeune homme entend faire sa demande en mariage, bien qu’il sorte d’une dure épreuve puisque sa mère est décédée à la fin de juin. Nous sommes le 16 juillet de la présente année. Il a 18 ans, elle un an de moins, et pour ce fou amoureux qui aime en secret, en connivence avec sa dulcinée. Les parents à cette dernière se trouvent fortuitement à Dreux en résidence d’été chez un ami, et les deux jeunes gens ont choisi Chérisy pour se mettre à l’abri. Le coin vallonné est apprécié par le futur grand écrivain qui voit dans cette campagne, une source créative. Finalement, il obtiendra un feu vert pour se fiancer, mince consolation, mais il doit se résoudre à l’exigence des parents de la jeune Adèle qui préfèrent attendre que Victor dispose d’une meilleure situation pour assurer le ménage. Ce n’est qu’un an plus tard que l’union aura lieu en octobre 1822.

# Naissance à Chartres d’Henri Chotard que l’on retrouve plus tard professeur d’histoire à la Faculté de lettres à Besançon. Il est auteur d’une Histoire du Moyen-Age (1850).

Illiers. Naissance d’Éman Martin, philologue autrement dit spécialiste de la linguistique historique à partir de documents écrits faisant autorité dans ce domaine, notamment avec Deux cents locutions, origine et explications.Décès en 1882.

13 janvier.Brou. Naissance de François Sébastien Rondin. Signalé comme photographe itinérant, on le retrouve daguerreotypeur au Mans, tout en étant déclaré loueur et accordeur de pianos. Il est certain qu’il lui faut vivre, en cette époque du début de la photo. Présent un temps, avant de le retrouver dans l’Orne, puis la Manche où il s’adonne réellement à la photographie, réalisant des portraits à la demande. Il s’est argué d’avoir réalisé plus de 300 portraits. Certains figurent chez Gallica(BnF), comme dans un musée dans l’Orne(Alençon) puis se porte sur Cherbourg. Là, il se prend à faire moult photographies sur des équipages de bateaux. Il revient à Alençon où il meurt le 31 décembre 1889. Son fils Jules Francisque continua le métier de son père.

16 janvier – naissance à Chartres d’Auguste Hoyau, fondateur et le dessinateur du Messager de la Beauce, du Perche et de la Basse-Normandie avec un financement reposant sur 45 000 lecteurs. Très jeune, il révéla des dispositions étonnantes pour le dessin. A 15 ans il reproduit d’une façon magistrale l’incendie de la cathédrale de Chartres, montrant les flammes dévorant la charpente. Au sein de sa collaboration avec le Messager, on lui attribue pas moins de 3000 dessins. Il est le créateur de bonshommes impayables (expression de l’époque) portant nom de Godichard, Bobolein et Gloutonnet. Décès à Chartres en 1911.  

Les 2,3 et 4 juin, l’empereur Napoléon et l’impératrice Joséphine viennent séjourner à Chartres dans le bâtiment de l’évêché de Chartres auprès de la cathédrale de Chartres, et de nos jours musée des Beaux-Arts. Cette même année le rétablissement du diocèse amène la restitution du palais épiscopal à l’évêque.

# #20 octobre.Châteaudun. Décès de Louis du Houx de Viamenil, 76 ans Comme capitaine, il accomplit d’une façon brillante et courageusement une carrière dans les armes Un cousin, Antoine Louis de Viamenil fut gouverneur de la Martinique (1789), un autre, Charles-Joseph, maréchal de France (1816).(Réf.Louis Gabriel Michaud. Bibliothèque Universitaire Ancienne et Moderne)

# – 6 décembre. Chartres. Naissance d’Emile Bellier de la Chavignerie, historien de l’art français, archéologue également qui s’intéressa au passé de sa province natale pour éclaircir certains points. Lors de la guerre de 1870, ne pouvant être des combattants, il se dévoue pour soigner les blessés, s’exposant aussi aussi aux malades contagieux, notamment ceux atteints par la variole dont il succombe. Auparavant, il avait de nombreuses communications dans des revues de prestige.Décès le 6 février 1871 à Saint-Malo.

1822

– Le Baron de Bézenval, propriétaire du château de Beaumont-les-Autels ouvre une faïencerie grâce à une terre spéciale trouvée dans sa propriété.S’inspirant de faïences rustiques ou  » cailloux  » fabriqués dans la Sarthe et en Touraine, il crée sa propre ligne qui connut un certain rayonnement commercial. 

# L’église Saint-Aignan à Chartres est rendue au culte. Construire de plusieurs siècles, elle a connu des modifications au fil du temps. A l’époque de la Révolution, elle a bien failli disparaître car elle fut en quelque sorte réquisitionnée devant une prison, un hôpital, un magasin à fourrage, une écurie.

# Chartres.Le maire Nicolas-Pierre-Dominique Billard fait détruire une partie du château des Comtes qui se dégrade sérieusement, cette destruction affectant la prison et le tribunal du bailliage.

# Quel parcours étrange pour Marie-Anne Frémont qui, par autorisation du tribunal civil de Nogent-le-Rotrou, reçut l’autorisation de porter des vêtements d’homme, cette année en référence. Depuis, elle est connue sous le sobriquet de Père Blaise. Au long de sa vie, en femme bien charpentée, elle fera partie de ses saisonniers qui offrent le service à la semaine comme batteur en grange, faucheur, calvanier, carrier, terrassier, somme toute des métiers réservés aux hommes. Mais la dureté de ces différents métiers eut raison de sa force physique, si bien qu’elle s’installa à l’Etang-Ferré, commune d’Authon du Perche, pour carder la laine, et assurer quelques menus travaux ne nécessitant pas grande force. Elle revint rendre le dernier soupir dans son lieu de naissance.

# Texte emprunté dans son intégralité à Gilles Feyel (Université Paris II Panthéon-Assas, Institut Français de Presse).  à propos de l’imprimerie Roger-Durand. Bnf.hypotheses.org  » Les archives de l’imprimerie Durand, à Chartres (Eure-et-Loir), permettent de mesurer la lente industrialisation d’une entreprise dont l’activité a dépendu jusqu’en 1870 de son environnement politique. Maître imprimeur libéral, Félix Durand (qui dirige l’atelier entre 1822 et 1864), voit son chiffre d’affaires diminuer lors des deux périodes de réaction, au temps de Villèle et des ultra (1822- 1826) et pendant la période autoritaire du Second Empire (1852-1861), pour rebondir et parvenir à des maximas encore jamais atteints avec l’épanouissement du libéralisme à la fin de la Restauration, sous la monarchie de Juillet et pendant la seconde République. Par la suite, libérée des contraintes politiques, l’imprimerie entre dans l’ère industrielle en installant des presses mécaniques, l’énergie vapeur, une clicherie, etc. Les registres de l’imprimerie montrent qu’auparavant occupée de travaux de ville et de commandes administratives, elle l’est surtout par l’impression d’un journal libéral, Le Glaneur d’Eure-et-Loir (1830-1851). Par la suite, elle retrouve son dynamisme à la fin du Second Empire, avec l’impression de journaux pour le département mais aussi pour Paris, avant de travailler surtout pour l’édition parisienne. Ces registres permettent aussi de connaître les ouvriers de l’établissement. Peu nombreux dans les premiers temps (6 ou 8, parfois jusqu’à 10 ou 15 en 1848 et 1849), mais seulement 3 à 5 en 1861, 8 ou 9 en 1864, ils se multiplient avec l’industrialisation menée par Georges et Roger Durand : 14 entre 1867 et 1868, 44 en 1895, 98 en 1903, 106 en 1913. La grève ouvrière de janvier 1914 achève de prouver que l’imprimerie est devenue une entreprise industrielle : on disait auparavant « l’atelier », on dit alors « les ateliers » : toute la mutation est là!

18 mars – naissance à Nogent-le-Rotrou de Clara Filleul, artiste-peintre spécialiste de portraits et natures mortes.

30 mars – Décès à Chartres de Jean-François Lacombe, 78 ans, né en Belgique, compositeur typographe, fondateur en 1781 des Affiches du pays chartrain.

Maisons.1 mai.Adélaïde Duchon est la supérieure des Epouses du Sacré-Coeur de Jésus-Pénitent de Loigny ( de nos jours Loigny-la-Bataille) sous le nom de Paul Joseph. Ancienne receveuse des Postes à Toury où elle fut mutée en 1876, venant de Ladon (Loiret) où elle avait cette même position, elle rencontre Mathilde Marchat en 1883 qui va l’aider à s’installer. Et, à partir de ce moment, s’amorce une curieuse collaboration entre Adélaïde et Mathilde, celle-ci étant une voyante. Certains accuseraient Adélaïde de manipulation pour assouvir ses désirs de pouvoir spirituel et temporel Toujours est-il que l’on retrouve Adélaïde en Supérieure qui acquiert des immeubles e

28 août. Château de Montgraham (Coudray-au-Perche). Officier au régiment Chartres-cavalerie,Emmanuel Louis Durfort-Boissière est élevé au grade de colonel de chasseurs à cheval. Sa relation proche avec le comte d’Artois, puis Louis XVI, lui valut quelques soupçons, et il crut bon émigrer, et servit dans l’armée des princes de 1792 à 1795, étant proche de tous ceux qui avaient préféré fuir la France. Revenu en France en 1814, le 22 juin il est promu au grade de maréchal de camp. Le retour de Napoléon de l’Ile d’Elbe le contraint à suivre le roi à Gand, et revient avec lui à l’abdication de l’Empereur. Il fut alors admis à la retraite après 46 ans de service avec le titre de lieutenant général. Alors qu’il se trouvait en villégiature chez l’une de ses petites filles à Coudray-au-Perche dans le château de Montgraham, un mal violent le terrasse ce 28 août à 69 ans.

1823

10 Mars – Montigny-le-Gannelon. Naissance de Pierre Charrier dont le père était régisseur du château de ladite commune. Il fut maire de Blois entre 1874 et 1878., Décède à Paris le 11 juin 1891.

# 26 mars.Chartres. Disparition de Joseph Marie Bouton, originaire de Cadix où il est né en 1768, peintre miniaturiste auprès du roi d’Espagne. La mort de Napoléon 1er l’oblige à quitter la péninsule avec toute sa famille On le retrouve à Carcassonne comme professeur à l’école de dessins. En 1814, son épouse lui trouve à Chartres une charge d’entreposeur (grossiste) particulier de tabacs. A sa retraite, il reste définitivement dans la cité beauceronne.

9 juin. Bû. Naissance d’Auguste -Angélique Vavasseur. Après avoir été avocat à la Cour d’appel de Paris, il devient le 19 septembre 1870 maître des requêtes au Conseil d’Etat. sera également maire du IIe arrondissement à Paris de 1879 à 1904. Rédacteur en chef de la Revue des Sociétés, il s’intéressera avec beaucoup d’autorité à la sécurité des fortunes privées ,à la prospérité publique, à la législation sur les sociétés dans de nombreux articles prenant en compte l’actualité voir l’historique du droit. Décès à paris le 11 septembre 1905.

21 aoûtChartres. Voilà une affaire criminelle expédiée en moins de quatre mois. Dans la nuit du 21 au 22 juin de la présente année, un double assassinat est perpétré dans la cité beauceronne sur la personne de deux femmes, ceci pour le vol de deux montres en or. S’en suit le procès aux assises le 21 août. Les deux auteurs, André-François Bouin dit La Palette, portefaix (porteur de fardeaux),32 ans, né à Chartres et Charles Philippe Fréon, même âge, perruquier-parfumeur sont condamnés à mort. Le 13 décembre, toujours de la même année, ils sont guillotinés sur la place principale de Chartres.

30 octobre.Champseru. Naissance de Narcisse Anténor Leloup. Son aventure mérite qu’on s’y arrête. Cultivateur à Gasville-Oisème, il échange beaucoup avec son ami d’enfance Ferdinand Narcisse Jumeau qui évolue dans le même domaine (voir à ce nom en 1885). Epris peut-être l’un et l’autre d’horizons nouveaux, ont-ils évoqué la Nouvelle-Calédonie qui est devenue officiellement colonie française depuis 1860. Année où le gouvernement français, dans un souci de peupler l’île, fait appel à des condamnés de droit commun, libérés sous condition de s’y installer. Aurait-il voulu apporter sa compétence pour aider ces hommes nouveaux de la terre, rien n’est exclu. Ainsi en 1863, Narcisse-Aténor Leloup s’embarque avec sa femme et ses deux enfants. L’installation, le climat, l’ambiance, la réalité de la colonisation, l’éloignement du pays vont contribuer à lui atteindre le moral. De fait, il va échanger de nombreux lettres entre 1863/1867 avec son ami d’enfance, relatant la condition de vie de l’époque. En 2016, parait un ouvrage Narcisse Aténor Leloup, pionnier de Nouvelle-Calédonie 1863/1867. Malade, il meurt à Nouméa le 28 août 1869, ayant cru sans doute pouvoir apporter sa pierre dans un pays où les conditions étaient dures, loin des espoirs qu’il nourrissait.

22 ou 28 décembre – Décès à Chartres de Jean-Baptiste Chapelle, commerçant en épicerie. S’il n’avait eu que ce métier à son arc, il serait tombé dans l’anonymat le plus complet. Petit, bien enveloppé de sa personne à l’air stupide dit-on, il profita de son physique pour se produire dans des vaudevilles, avec art et humour. Il jouait d’instinct, et avait cette particularité de soupeser la partie du manuscrit qu’il devait apprendre, pour juger de la qualité du contenu. Sa notoriété fut grande sur toutes les scènes où il se produisait, plus particulièrement à Chartres, tout en continuant son commerce. Hélas, on profita de son air candide pour ne point le payer comme il aurait dû l’être, si bien qu’il tomba dans la misère car les épices ne lui rapportaient guère. Recueilli avec sa femme par un ami abbé, il fit pénitence de sa vie, chanta à chaque messe, et mourut d’une crise de goutte.

1824

# Maréchal ferrant de Marsauceux, où il est né en 1824, Louis Girard a succédé à son père lequel avait repris l’activité de son grand-père décédé en 1846, et en 1838, il se marie avec Hortense Denard, le couple ayant une fille Eliska (voir à Eliska Vincent). Bien qu’éloigné du tumulte qui agite la France, il s’intéresse néanmoins aux idées révolutionnaires de l’époque. Il quitte sa région drouaise, pour s’installer avec toute sa famille à Asnières-sur-Seine en 1847. Il devient un disciple d’Étienne Cabet, (1788/1856), classé parmi les socialistes utopiques et côtoie les hommes politiques en vue. Lors du coup d’État, il fut arrêté et détenu au fort de Bicêtre. Relâché au bout de quelques mois, il se remit au travail. Il inculquera à sa fille ses idées de liberté et d’émancipation, base des doctrines de l’époque. Sa fille disait de lui, et non sans fierté  » Je dois à mon père mon éducation républicaine et mon ardente combativité.  ». Il ne put qu’être fier d’avoir relayé à sa fille ce qui convenait à son combat.

10 novembre – On retrouve à proximité de Chartres (Propylées) le corps à moitié dévoré d’un mendiant que l’on identifie comme étant le Beau-François, ancien chef de la bande d’Orgères. Des témoins reconnaissent le bâton noueux propre à ces malandrins.  Solution de facilité à défaut de documents qui clôt cette affaire criminelle de grande envergure. Et pourtant des témoins continueront à affirmer qu’ils l’ont rencontré.Plusieurs hypothèses sont émises à propos de son patronyme. Les uns affirmaient qu’il s’agissait de Jean Anger, d’autres de François Girodot. Toujours est-il qu’il fut arrêté ainsi que toute sa bande le 7 février 1798 mais le Beau-François parvint à s’échapper de l’infirmerie de la prison. Ils furent vingt-et-un dont deux femmes à monter à l’échafaud le 4 octobre 1800 à Chartres. Le Beau-François s’éclipsa dans la nature et ne fit plus parler de lui. On ne le retrouva jamais, si ce n’est que quelques personnes crurent le reconnaître à Nogent-le-Roi dix sept ans plus tard. De nombreux ouvrages sont parus sur cette affaire criminelle de grande envergure. Découvrir ce parcours hors du commun est relaté dans un ouvrage particulièrement recommandé ,intitulé Sur les traces de la bande d’Orgères, paru en 2006 aux Editions Sutton. 

30 juin – Chartres– Naissance de Jacques Maunoury, qui a collaboré à la Compagnie du Canal de Suez de Ferdinand de Lesseps. Revenu à Chartres, il est élu député d’Eure et Loir jusqu’en 1889. Retiré dans sa ville de naissance, il y meurt en 1898.

1825

Chartres. Arrêté du maire, NPD.Billard, déplorant que  » le Bras de la rivière à partir du lavoir du Pont de la Courtille jusqu’au Pont Neuf, longeant les fossés de la porte Morard et de la Porte Guillaume, est constamment encombré d’immondices, d’animaux morts qui répandent une odeur pestilentielle  » L’Eure était alors considérée comme un véritable égout, un constat récurrent au fil des années.

# Bien qu’il soit de Tours et attaché à cette cité sur le plan familial et professionnel, s’initiant, grâce à son père, à la taille de la pierre puis devenant  » ouvrier en faïences  », Charles-Jean Avisseau reçoit un enseignement conséquent en Eure et Loir, lui permettant d’asseoir sa notoriété. On le considère de nos jours comme l’un des grands potiers qui ont marqué la faïence et ses dérivés. Dés 1825, il rejoint Beaumont-les-Autels,(Authon-du-Perche) travaillant comme contremaître dans un atelier sur faïence, dite  » de réverbère  ». Durant cinq ans, il dirige et apprend tout ce qui va convenir à être un ouvrier à multiples facettes. En 1828, il publie un Traité des couleurs pour la peinture à réverbère. Cette technique est dite décor au réverbère, dit de  » petit feu  », technique qui consiste à appliquer la peinture sur une pièce émaillée, en fait une terre cuite qui a déjà subi une deuxième cuisson pour fixer l’émail. En 1830, il quitte le département pour Tours, et va être à l’origine de l’Ecole de Tours, connue également sous le nom de l’École des suiveurs de Bernard Palissy. Sa science des couleurs lui a valu, à son époque, le respect de tous voulant suivre son enseignement dans un art où il excellait. Il s’inspira de Palissy pour réaliser des poteries vernissées à relief d’animaux, de plantes et de coquillages, magnifiant, à sa façon, cet art consommé. Il a également fait revivre les procédés employés au XVIe siècle dans la fabrication des rarissimes faïences connues sous le nom de Faïences Henri II ou Faïences d’Oiron. 

# – Naissance à Chartres d’Henri Garnier, lithographe et photograveur, décédé en 1888.

1 janvierChartres. Naissance de Désiré Gallas qui va inaugurer une longue lignée d’opticiens, au sein de la cité beauceronne. Outre ce métier, il va s’illustrer dans la photographie, la presse locale lui reconnaissant un réel talent notamment avec ses vues sur Chartres, la cathédrale en particulier. Dépositaire d’un brevet, il ouvre largement les portes de son magasin pour accueillir des confrères photographes pour exposer leurs oeuvres comme les siennes au demeurant, tout en vendant du matériel photographique. Après avoir adhéré à la Société française de photographie, il vend son commerce, et fait profession de la photo. De nombreuses expositions le rendent incontournable, et de très nombreuses fois récompensé. Il meurt le 1 décembre 1901. Entre temps, son fils Georges, né en 1853, s’inspire de son père, et publie un important ouvrage montrant de nombreux clichés sur Chartres. Son frère ainé Raoul Gallas n’est pas en reste, se consacrant autant faire ce que peut à la photographie, fixant à jamais la mémoire eurélienne. (Voir bibliographie).

15 avril.Chartres. Naissance d’Henri-Gabriel Lemaire. Garde national, il doit sa relative célébrité d’être mort à 5 heures du soir à proximité d’une barricade de la Bastille lors de l’insurrection de juin 1848, plus particulièrement le 23 juin, et , mortellement blessé. Son corps fut ramené à Chartres, les autorités de la ville voulurent lui rendre hommage en lui accordant des obsèques dignes de son sacrifice

19 avril.Châteaudun. Naissance d’Alexandre Ernest Billault de Gerainville. Professeur de rhétorique et histoire et ardent pamphlétaire vis-à-vis des instances politiques de son temps. A son actif,,une œuvre reconnue majeure par ses contemporains : Histoire de Louis-Philippe.

24 novembre  – naissance à Louville-la-Chenard de Félix Masure, agrégé de sciences et inventeur. On lui doit l’invention d’un appareil de lévigation(réduction) des terres arables mis au point en 1859, à savoir séparation, par un entraînement dans un courant d’eau, des constituants d’un mélange préalablement réduit en poudre .Mort à Orléans en 1894 où il a accompli l’essentiel de sa carrière. En 1865, il avait reçu la Légion d’honneur des mains de l’empereur Napoléon III récompensant ses nombreux travaux en matière agricole.

1826

 – Ancien notaire de SenonchesPierre Nicolas Tastemain, perfectionne une machine dite à moissonner, l’engin étant muni de douze paires de ciseaux, en mesure de couper 12 arpents de blé par jour.(un arpent, ancienne mesure agraire, valait cent perches soit 20 à 50 ares ) . Pour la petite histoire, notons l’invention initiale de la moissonneuse en 1799 par un Anglais M.Boyle. En 1834, l’Américain McCormick  est, en réalitéà l’origine du premier brevet de moissonneuse mécanique.

# – Le célèbre imprimeur chartrain Garnier-Allabre fait venir le graveur et imagiste, originaire de Nancy, Antoine Thiebault, alors âgé de 19 ans, déjà connu pour son talent. Il restera deux ans dans l’atelier chartrain pour réaliser des planches qui vont marquer les esprits, d’autant que l’artiste savait manier la couleur. Le Calvaire de la Mission de Chartres, réalisé en 1827, reste la plus célèbre.

# – 30 janvier. Chartres.Décès dans sa ville de naissance, de Bouvet-Jourdan, de son vrai nom Pierre-Etienne-Nicolas Bouvet, 81 ans, député du Tiers-Etat aux Etats Généraux de 1789, au titre du bailliage de Chartres. Il était également marchand de soie. Il est l’un des fondateurs de la Bibliothèque municipale de Chartres, à partir de livres venant des ordres religieux supprimés à la Révolution.

# – 25 mai. Naissance à Chartres d’Anna Chéri, actrice, décédée à Paris le 8 septembre 1912. Sa venue au monde s’explique alors que sa famille faisait une représentation théâtrale dans la cité beauceronne. Ainsi est-elle née au hasard des pérégrinations de parents dans toute la France, sa sœur, Rose, étant née à Etampes pour les mêmes raisons.Enfant de la balle, aux dons éclectiques, elle connut une carrière qui eut à souffrir du succès de sa sœur. Par la suite, elle connut de nombreux drames personnels comme la disparition de Rose, et elle dût assurer l’assistance des enfants. On dit qu’elle mourut folle.Elle fut connue également sous le nom de Chéri Lesueur à la suite de son second mariage.

# 30 juin. Décés de Lionel Royer, 74 ans, originaire de Château -du-Loir (Sarthe), artits-peintre.Particulièrement connu pour avoir peint des fresques sur la vie de Jeanne d’Arc, son attache avec l’Eure et Loir, réside dans le fait qu’il participa à la bataille de Loigny le 2 décembre 1870 dans les Volontaires de l’Ouest sous le commandement du général Athanase de Charette. Il n’a pas 18 ans. En souvenir de ce moment tragique, il  fera don à la nouvelle église reconstruite de Loigny deux tableaux, l’un représentant les Volontaires de l’Ouest entendant la messe avant de monter au combat, et l’autre l’agonie du général de Sonis sur le champ de bataille

Fin décembre.La diligence partie de Nantes pour rejoindre Paris se trouve alors à l’entrée de Montlandon., venant de Nogent-le-Rotrou, se dirigeant sur Chartres Il s’agit d’un équipage important comprenant 7 chevaux, un cocher et deux postillons. De nombreux passagers, et surtout l’ensemble transporte les deniers du fisc Or quelques jours auparavant, une femme, disons une commère madrée s’est rendue à la gendarmerie, s’attachant à vouloir connaître l’importance de l’escorte, et s’entendre préciser le jour où elle serait en moins grand nombre ce qui eut l’heur de ne pas inquiéter plus que cela les autorités. Donc la diligence arrive avec plus d’une heure de retard, quand soudain deux hommes armés, l’un plus âgé que l’autre, barrent la route, entourés d’une dizaine de malandrins brandissant des fourches. Aussitôt, le bandit plus âgé s’en prend aux voyageurs qu’il déleste de tous les objets de valeur, malgré les cris d’effroi des pauvres victimes, comme il fait main basse sur les deniers du fisc. A ce moment, il aperçoit un homme qui descendu de voiture, tente de s’enfuir, lui tire dessus, et l’homme disparaît de la vue en tombant dans une excavation,blessé à une épaule. L’assaillant âgé ignore à ce moment que l’homme en fuite n’a été que légèrement blessé, est le gendarme Loyer sans ses habits militaires. Pendant que les assaillants s’en vont, le gendarme rejoint la brigade de gendarmerie de Montlandon. S’en suit ce qu’il est naturel de pratiquer : prévenir les hautes autorités, et on se met à battre la campagne.Entre temps, en examinant les traces laisses, on s’aperçoit que les complices brigands étaient en réalité de mannequin de paille tenu debout par un balai fiché en terre, environ huit à dix. Le lendemain, on eut tôt fait de battre la campagne. Le gendarme Loyer avise deux hommes en criant  » Ce sont mes voleurs !  », et tout prouve qu’il s’agit des assaillants : un père et son fils de 18 ans. Ils sont arrêtés, , mais le plus âgé s’empare d’un fusil à portée, tire sur Loyer très légèrement atteint qui riposte et tue l’homme. L’héroïsme du gendarme en question, héros des guerres du Premier Empire, et décoré de la Légion d’honneur. Le fils de l’assaillant connaîtra la clémence de la justice.

11 décembre – Naissance à Saint-Rémy-sur-Avre de William Henry Waddington, homme politique, numismate, archéologue et écrivain. Petit fils d’Henry Sykes, industriel dans la filature. Député, cinq fois ministre respectivement à l’Instruction Publiques et aux Affaires Etrangères, puis Président du Conseil. On lui doit de nombreux ouvrages sur la numismatique. Décès en 1894.

1827

# Juillet.Aux alentours de Chartres, des battues sot menées contre loups et/ou chiens enragés.

Chartres. Naissance de François-Auguste Coudray-Monnier ( plus souvent cité comme A.F.Coudray-Monnier). Si certaines sources le donnent comme emplyé de mairie, et qu’il s’occupe du théâtre municipal, ne peut écarter une autre information selon laquelle il est considéré comme homme de lettres et journaliste . Il est avant tout connu pour sa plaquette sur l’Histoire de la Bande d’Orgères, tirée en petit nombre, ornée de trois gravures sur bois (1856 et 1883). On lui doit également un essai héraldique sur les armoiries. Décès en 1898 (où?)

# – Le marquis d’Aligre achète les restes de l’abbaye Saint-Florentin à Bonneval qui avait été vendue comme bien national en 1793, et les destine à une résidence  » humanitaire » devenant par la suite un établissement psychiatrique. (voir 1845)

25 novembre – Naissance à Béville-le-Comte d’Emile Labiche, avocat, sénateur et président du Conseil Général, et gendre du présidence de la République, Jules Grévy.

1828

 – Fin de la fabrication et du commerce de l’imagerie chartraine dont le dernier représentant a été le gendre de Marin Allabre, en la personne de Jacques-Marie Garnier-Allabre. Cette présente année, dernière oeuvre avec celle de  » La Girafe de Seunaar  », réalisée par Antoine Thiebaut, 21 ans, en stage chez Garnier-Allabre chez lequel il reste deux ans (1826/1828) avant de repartir pour Nancy, sa ville natale,, se marier, et continuer son métier de graveur. A noter que Garnier-Allabre ayant vendu son matériel à un confrère de Lille, a transformé son commerce en papeterie, et vers l’édition.

# Compagnon du Tour de France, Agricol Perdiguier, 23 ans, originaire de Morières- les-Avignon, est reçu  » compagnon fini  » à Chartres à l’issue de son Tour de France de 52 mois.Dit  » Avignonnais-la-Vertu, il quitte la cité beauceronne pour Nogent-le-Roi où il est menuisier tout en donnant des cours le soir aux artisans locaux. Il avait été accueilli par un menuisier répondant au nom de Casting. Il y restera cinq ans, et quitte l’Eure et Loir pour Paris pour n’y plus revenir. Poète et chansonnier à ses heures, il publie son célèbre livre sur le, entretenant une corresponsance suivie avec Victor Hugo et Lamartine. Comme il fut proche de George Sand. Il écrira bien d’autre ouvrages soulignant le manque de fraternité, et fut un artisan de la réconciliation entre les diverses tendances entre les compagnons. Surnommé  » Le Saint-Bernard du campagnonage  » par Pierre Proudhon, journaliste et polémiste. Il fut initié en franc-maçonnerie en 1846. Son rayonnement l’amena à être élu député à Paris, se montrant très actif. On le considère comme celui qui a initié, en quelque sorte et avant la lettre, les mouvements syndicalistes. Il meurt le 26 mars 1875.

# Naissance à Châteauneuf-sur-Loire de Gaston Souillard de Saint-Valéry.Etudes à Chartres puis à Paris. D’abord critique politique dans la presse, il se tourne finalement vers la critique littéraire qui sied mieux à ses activités dès lors que lui-même écrit, et versifie. On lui doit Les Napoleones, un recueil de vers qui n’a guère laissé un grand souvenir puisque seul le titre est resté à la  » postérité  », et dans un autre registre, un autre recueil de ses articles politiques et littéraires intitulé Souvenirs et réflexions politiques pour servir à l’histoire contemporaine.Décès en 1881.

# Aux environs de la présente année, naissance à Chartres de Jean-Albert Marchat, artiste-peintre, auteur de nombreuses œuvres au fusain réalisées notamment en Bretagne comme Bords du Couesnon (1877) – Littoral du Finistère (1890)…Décédé après 1890.

4 avril.Morancez. Naissance de Victor-Augustin Michel, professeur de dessins au collège de Chartres et portraitiste, notamment du chanoine Calluet.

# 31 juillet. Saint-Léger-des-Aubées. Naissance de Romain Lhopiteau qui se distingue de ses semblables dans l’anonymat de la population par ses Mémoires (1891) qu’il a réservées à sa seule famille, ceci en quelques exemplaires. Tout de même près de 400 pages pour cet homme qui fut un commerçant dans le monde vestimentaire. Jean-Charles Leloup dans ses Histoires de la Beauce et de l’Eure et Loir de 1739 à 1905 nous fait découvrir quelques passages de cette émoire qui nous fait découvrir la vie d’alors. Une grande famille – La ferme du Peit-Levainville- L’école – Le jour de l’an – Une vieille coutume gauloise : le brandon – L’incendie de la cathédrale de Chartres – Les travaux à la ,ferme – La première communion – La pension Heurtault – La grand-mère – Le choix d’un métier – L’apprentissage – Les voyageurs de commerce – Les bals dans la société – Le voyage à Paris. Autant de portraits brossés au sein de souvenirs familiaux qui nous font découvrir quelques pans de la vie sociale eurélienne de son époque. A noter que cet auteur fait partie d’une nombreuse famille Lhopiteau dont l’un d’entre eux Gustave, fut député d’Eure et Loir, et surtout ministre de la Justice (1920/1921) . Romain Lhopiteau meurt à Chartres en 1898.

8 août. Vernouillet. Décès de Louis-Nicolas Robert, 77 ans, originaire de Paris, instituteur et génie inventif. Tout d’abord, en 1780, il s’engage dans l’armée et participe à la Guerre d’Indépendance américaine. A son retour, il invente en 1798 une machine à papi pour l’imprimerie qui permet alors de produire des bandes de 12 à 15 mètres dont il ne profitera pas.er

16 août. Illiers. Naissance d’Elisabeth Amiot, tante de Marcel Proust qui aimait tant venir passer quelques jours à Illiers dans sa petite adolescence. Elle est,l’épouse de Jules Amiot (1816/1912), créateur du Jardin du Pré-Catelan vers les années 1850/1870. Elle décède en 1886.

1 novembre. Décès près de Chartres de l’abbé Jean Charles Poncelin de la Roche-Tillac, 82 ans, originaire de l’Aveyron. Ecrivain et de journaliste.D’abord chanoine en Anjou, il achète la charge de conseiller du roi, et devient avocat, Etabli à Paris, le voilà désormais libraire et imprimeur. Il se montre alors au début partisan des idées, à un tel point qu’il présente une Motion de subsistance ou impôt patriotique pour venir en aide aux pauvres du royaume qui, pendant la Révolution française. Mais le tournant pris par certains événements le font changer d’avis si bien qu’il se distingue tout particulièrement par la publication de journaux royalistesavec l’appui de deux journalistes Durand Molard et Michaud connus pour leur opposition révolutionnaire. Leurs articles font autorité Son zèle lui valut de violentes persécutions mais pour autant, il échappe à la guillotine, allant se cacher dans sa maison de campagne de Ouarville, ayant même failli être arrêté, mais il se dérobe à temps. On lui doit plusieurs ouvrages composés ou édités par lui, et notamment : Histoire des enseignes et des étendards des anciennes nations (1782)

1829

# – Apparition de plusieurs loups, et des battues sont organisées.

# – Le Comte Henri de Quatrebarbes est sous-préfet de Châteaudun. Etrangement, pour des raisons difficiles à cerner, ce haut personnage du Royaume de France est victime des quolibets de chansonniers, dont on retrouve deux extraits dans le Parnasse satyrique qui méritent d’être cités en raison de la finesse de l’esprit de son initiateur. Il est possible que ce quolibet soit à l’origine du remplacement de ce sous-préfet l’année suivante : Le sous-préfet de Châteaudun S’est fait jésuite et le confesse/ Il va jusqu’à s’en vanter. / Est-ce qu’il n’aurait pas le sens commun ?Que le bon Dieu l’en récompense !Mais sans critiquer son dessein,Avec quatre barbes, je pense,Il serait meilleur capucin. Charade/ Nombre d’un seul chiffre formé / Mon premier suit toujours ce nombre mystère Dans les vieux siècles, renommé / Et qui brillait empreint d’un certain caractère, / Chez les hommes, seul estimé / Symbole de vigueur que blanchit la vieillesse.Mon second, dés vingt ans, tombe et renaît sans cesse / Sous le rasoir accoutumé.Mon tout à Châteaudun, ilote politique, / Par la poste, aux murs de Paris / Envoie avec son son sa prose jésuitique / Que les railleurs accueillent à grands cris.On rit de ce sot nom de Lille jusqu’à Tarbes / De Loyola, ridicule valet,Il n’était qu’imbécile, il veut être préfet…. / On lui fera toujours la barbe.

# Décès à Dreux de Louis Claude Rotrou, ancien maire de Dreux sous la Révolution. Il est un parent du dramaturge Jean de Rotrou. On l’a considéré comme digne de son aïeul car aussi dévoué que lui pour les habitants de Dreux. Inhumé à Dreux.

# Naissance à Châteaudun d’Edgar Boutaric, sous-chef de section des archives de l’Empire, et membre de la Société des antiquaires de France et du comité impérial des travaux historiques.

9 marsChartres. Venue au monde d’Henri Garnier, inventeur, à l’âge de 21 ans, du procédé mécanique d’impression : l’héliogravure. Par la suite, il part exercer le métier de photographie à Paris où il meurt en 1888.

# – 13 juillet – Naissance à Beaufrançois, commune d’Epeautrolles, de Louis Gatineau qui embrassa la carrière d’avocat en 1851, se taillant une solide réputation d’orateur et de défenseur dans les causes d’expropriation. Dès 1848, il marquait une préférence pour la carrière politique, l’Algérie en pleine conquête française le fascinant. En 1870, appartenant à l’extrême gauche, il fut élu député d’Eure et Loir. Il finit sa vie à Paris où il meurt le 12 mars 1885. Georges Clémenceau et Henri Rochefort furent présents à ses obsèques jusqu’au cimetière du Père-Lachaise où il fut inhumé.A noter qu’il eut un fils Saint-André Louis qui épousa le 28 février 1894 à Paris XVIe, Thérèse, la seconde fille de Georges Clémenceau. Le couple divorcera.

6 août. Naissance à Dreux d’Adolphe Mangeant, peintre qui a réalisé de nombreuses vues de nombreux monuments, notamment à Paris au sein d’une œuvre immense.

# 18 décembreChartres.Décès de Laurent Morin, architecte à l’âge de 92 ans. Il est de ceux qui profitèrent des effets de la Révolution avec la vente de biens nationaux ou supposés comme tels afin de venir en aide à la situation financière de la jeune République . L’Eure et Loir va voir de nombreux sites rasés (château de Nogent-le-Roi, abbaye de Coulomb, églises à Chartres et tant d’autres. Souvent des transactions entre investisseurs et démolisseurs patentés comme Théodore Noël (voir à ce nom en 1817). A cet égard, Laurent Morin fait partie de ces acquéreurs pour vendre les matériaux, sans aucun état d’âme. Pour autant, la Société Archéologique d’Eure et Loir soulève un aspect de ce personnage qui, pour se forger une personnalité, aurait usurpé ce titre d’architecte. Qu’importe dans cette situation, les décrets révolutionnaires de 1793 tombent comme des couperets, et les communes imposent alors des délais pour la destruction de ces biens, pour certains qui appartenaient à des émigrés. Par ailleurs Laurent Morin sut, grâce à un esprit d’opportunité au service d’une intelligence qui excluait de contester ses  » compétences  », eut le culot, si l’on peut qualifier ainsi son statut bâtard, de donner des conseils,, de tirer des plans sur certains aménagements de la ville de Chartres.(Nota.Pour partie de ce qui précède, se rendre sur le site de la SAEL :https://sael28.fr/2020/11/04/lamenagement-des-entrees-de-la-ville-de-chartres-1790-1832-2-eme-partie/ ) ( voir également.Histoire de la Beauce et de l’Eure et Loir. 1735/1905.Jean-Charles Leloup)

# 17 décembre. Chartres, naissance présumée à cette date de Balzac, une venue au monde qui mérite que l’on s’y attarde en raison du rapprochement avec le célèbre écrivain alors qu’ils n’ont rien à voir entre eux. En fait, cet enfant a été trouvé fortuitement devant l’hospice de la ville deux jours après, et dénommé de ce nom, avec pour prénoms Désiré Noël par les autorités de la ville, de même baptisé. Il deviendra tailleur, se mariera, aura un fils qui sera sellier. Il meurt à Paris le 19 mai 1896.

1830

# – Monarchie de Juillet : l’entretien des routes est plus systématique, les routes royales sont achevées, le réseau se parfait et remplacement des chemins caillouteux et mal entretenus. Entre . Entre 1830 et 1850, l’entretien passe de 150 à 500 km.- 

# En cette année de troubles, connus sous le nom des Trois Glorieuses, le peintre Jean-Baptiste Camille Corot, 34 ans, vient se réfugier quelque temps à Chartres. Il peint la cathédrale de Chartres, une toile qui connut quelques avatars, coupée, agrandie, puis perdue, et retrouvée quarante ans plus tard.

19 janvier –Parution du premier numéro du journal Le Glaneur d’Eure et Loir à l’initiative d’Adelphe Chasles associé à Jean-Baptiste Sénèque.- De même peut-on également lire l’Abeille de la Beauce.

20 février – naissance à Sainville d’Eugène Farcot, ingénieur horloger, et aéronaute au sein de la Compagnie des Aérostiers avec notamment un transport de courrier en septembre 1870.

7 juillet – Meurt à DreuxAntoine Desmousseaux de Givré à l’âge de 73 ans. Avocat au Parlement de Paris lors de la Révolution française, il occupe plusieurs postes administratifs dans la capitale. Embrassant la cause bonapartiste, le Premier Consul lui accorde sa confiance puisqu’il le nomme préfet. En 1815, il est député de l’Eure et Loir. On le considère comme une figure napoléonienne.

24 juillet – Décès au château d’Esclimont, propriété de la famille, de Gionne (ou Guyonne) Josephine Elisabeth de Montmorency-Laval, duchesse de Luynes, 75 ans, femme de lettres, talonnière, traductrice et imprimeur. Elle fut également Dame du Palais de la Reine jusqu’en 1789.

#  3 août – Détrôné, l’ex-roi Charles X couche à Maintenon. Le lendemain, il repart pour Dreux via Cherbourg, terme de son voyage. Le carrosse, entouré de gardes, était attelé de huit chevaux précédant un autre carrosse dans lequel se trouvent la duchesse de Berry et deux enfants.

5 août.Nogent-Le-Rotrou.Cavalier de la maréchaussée de Nogent-le-Rotrou le 15 août 1790, puis en 1791,Pierre-Jacques Laveille, est affecté comme gendarme de la 3ème Légion de la Compagnie d’Eure et Loir. En 1793, il participe à la guerre de Vendée, let 25 Prairial an XII devient membre de la Légion d’honneur. Le 18 avril 1806, il est élevé brigadier, et affecté dans l’armée du Brabant en 1809, et maréchal-des-logis le 26 octobre 1813, et sert sans interruption dans la Compagnie d’Eure et Loir. Le 1 janvier 1824, il est admis à la retraite.

15 septembre – naissance au Château de Maintenon d’Emmanuel, marquis de Noailles, diplomate et historien. Successivement ministre plénipotentiaire à Washington, puis ambassadeur à la cour d’Italie, puis à Berlin. Décédé en 1909. – 

19 septembre – Naissance à Pré-Saint-Evroult de Théophile-Adrien Ferron, général de division et ministre de la Guerre. Il se distingua au siège de Sébastopol (1855). Après différentes affectations, il sera sous-chef d’État-major général., puis ministre de la Guerre. Il meurt à Lyon en 1894 suite à une chute de cheval.

Novembre. Chartres. Un grand banquet est organisé, à la suite de la Révolution de Juillet, par des patriotes chartrains qui, pour la circonstance, ont décoré l’immense salle du théâtre Sainte-Foy, de décorations tricolores. On ne se fait pas faute de saluer ceux qui ont marqué de leurs noms l’époque révolutionnaire comme Brissot, Pétion, Marceau, et tant d’autres. On chante La Marseillaise, repris par un jeune convive répondant au nom de Jouanny qui électrisa la salle avec sa voix enflammée par ce chant révolutionnaire, puis Le Chant du Départ. Et cerise sur le gâteau, se présente un chanteur, venant semble-t-il de Paris ou partiellement établi à Chartres, un certain Renault, chanteur populaire compositeur de La Chartraine, connu sous le surnom de Tyrté (poète et chanteur) chartrain, en s’accompagnant de l’orgue de barbarie, enchaînant avec un autre morceau de sa composition dénommé Le Serment que Paris découvrira dans la foulée. Les cinq cents convives s’enthousiasment à l’écoute de ces interprétations qui marquent d’une pierre blanche cette grande manifestation saluant l’idée révolutionnaire.

29 novembre – naissance à Marboué de Jules-Emile Péan, chirurgien et fondateur de la gynécologie moderne, inventeur des pinces hémostatiques.Ce chirurgien fascinait en opérant en habit, les manches de chemise retroussées, une serviette nouée autour du cou et retombant sur la poitrine, tout en démontrant une habilité exceptionnelle. L’élan qu’il apporta à la chirurgie de l’époque fut considérable. Il meurt à Paris en 1898.

#  20 décembre – Le roi Louis-Philippe et la reine se rendent à Auneau. Ils sont reçus par le député d’Eure et Loir François-René Isambert avec une revue de la Garde Nationale de la commune.

1831

# L’Eure et Loir compte 278,820 habitants.

# 28 maiBailleau-le-Pin. Naissance de Louis-Alphonse Coudray, co-fondateur avec Ferdinand Jumeau – qui sera plus tard élu sénateur – du journal l’Union Agricole (1858/1899). Fine plume, il a eu la particularité de faire paraître dans Le Glaneur, sur deux années (1850/851) une série d’articles consacrés aux portraits de Chartrains. Un must de finesse et d’observation de la vie beauceronne en cette moitié du XIXe siècle. De l’aristocrate en passant par le fonctionnaire, le rentier, le commerçant, l’ouvrier, la Chartraine, le commerçant, le cultivateur et sa famille, tout un monde qui nous fait découvrir la vie eurélienne de l’époque. Il décède à Chartres le 3 février 1886. (Histoires de l Beauce et de l’Eure et Loir – Jean-Charles Leloup ).

1832

# – Le choléra tue à Chartres 156 personnes, et se répand dans l’ouest du département causant de nombreuses autres victimes.. L’épidémie va réapparaître en 1849 et 1854. –

# Construction des abattoirs à Chartres alors que la Porte Saint-Michel, construite en 1613, est déclarée n’être plus adaptée, parce trop resserrée en fonction de la circulation de l’époque.-

# Population d’Eure et Loir : 278 820 habitants. –

# Entre 1832 et 1847, destruction d’une grande partie des remparts. – 

9 février – Ferdinand Hédiard voit le jour à La Loupe. Il est le fondateur de la célèbre Maison Hédiard , place de la Madeleine à Paris.dont le premier nom fut ‘ Comptoir des colonies et de l’Algérie  », les clients se trouvent face à un véritable souk où l’on trouve toutes sortes de fruits frais (notamment mangues, ananas), épices d’Afrique et d’Amérique.Avant de connaître ce succès, Hédiard, après avoir roulé sa bosse aux Amériques, en Afrique, a planté sa première  » boutique  » au pied de la statue de Louis XV, place des Victoires, vendant comme un camelot à tous les passants qui veulent se risquer de goûter. Sa charrette est couverte d’une multitude de fruits tropicaux, et chacun y va à découvrir ces fruits étranges ou que l’on a pas l’habitude de manger. Ainsi de fil en aiguille, le succès et la notoriété aidant, l’implantation d’un magasin (1854) dans le IX e arrondissement de Paris va être un must en matière de luxe, et de nos jours les magasins Hédiard constituent une référence planétaire. Hélas, de nos jours le 21 place de la Madeleine n’est plus. Hédiard n’a pu résister dans un contexte difficile. Une page représentant 134 ans d’histoire dans l’épicerie de luxe s’est tournée d’une façon définitive.

15 mai.Château d’Abondant. Décès de Louise-Elisabeth de Croÿ de Tourzel, 83 ans.Issue d’une grande famille noble, elle épouse en 1764 , Louis-François du Bouchet (1744/1786), marquis de Tourzel grand prévôt de France. Le couple aura cinq enfants. Elle vit surtout en son château d’Abondant, et a la douleur de perdre son mari qui meurt accidentellement suite à une chute de cheval sous les yeux de Louis XVI lors d’une chasse. Elle ne se remariera jamais, se consacrant à ses enfants. C’est quelque temps avant la Révolution qu’elle va marquer de sa présence l’histoire en devenant la gouvernante de la reine Marie-Antoinette, sur la demande de celle-ci. Femme dévouée, elle va suivre la famille royale dans toutes les péripéties qu’elle va connaître jusqu’au dénouement final, sans se départir de son engagement moral et affectueux. Alors que les émeutiers traquent en quelque sorte tous les mouvements royaux, Elisabeth devenue duchesse de Tourzel figure parmi les serviteurs dévoués au roi et à la reine. Elle fait partie de la fuite du roi à Varennes où elle est baronne de Korff. Après l’arrestation que nous connaissons, elle est interrogée, puis emprisonnée, par chance, dans les appartements du dauphin. Dans ce moment éprouvant, elle est là attentionnée au moindre mouvement du Dauphin pour lui prodiguer son affection, et surtout lui apprendre ce qui convient à son éducation de futur roi. En 1792, elle connaît ce terrible moment où les révolutionnaires la séparent, ainsi que la princesse de Lamballe, de la reine. Elles sont toutes deux emprisonnées à la terrible prison de la Force, endroit sinistre, aux conditions pénibles où il n’est point facile de conserver sa dignité, véritable antichambre d’une mort assurée. Son amie, la princesse de Lamballe, va être massacrée. Elisabeth, par miracle, qui a conservé auprès d’elle sa fille Pauline, est transférée dans un autre établissement. Le 9 Thermidor et la chute de Robespierre vont sauver in-extremis Elisabeth, alors que sa fille a été confiée à une femme dévouée. Avec sa fille, elle est assignée à résidence à Abondant, et surveillée par les sbires d’une police dévouée aux autorités de l’époque et après à Napoléon. La disparition de Louis XVII, son cher dauphin, sera un coup dur pour cette femme, royaliste corps et âme, et sa consolation sera de vivre avec toute sa famille à Abondant. Elle revoit des émigrés revenus au pays, et on partage des souvenirs, souvenirs qu’elle consignera dans ses Mémoires. A l’évidence, son lien avec le département de l’Eure et Loir est un fil ténu avec le château d’Abondant où elle passa les dernières années de sa vie. Sur sa demande, son cœur fut enterré en l’église de cette même commune.

# 26 août – TillièresMichel-Denis Forges, 27 ans, cordonnier, blesse gravement un modeste journalier à qui il vole argent, son couteau et sa montre. Le coup porté avec un bâton sur le visage est si violent que des os du nez resteront incrustés dans le bois de  » l’arme  ». Alors que l’agresseur avait déjà purgé six ans de prison pour un autre fait violent, le délit en question va peser sur la décision de justice. Qui plus est, la victime se trouve gravement handicapée par la perte d’un oeil, et des troubles de mémoire. La Cour d’Assises de Chartres, le condamne à mort, et guillotiné en la même ville le 1 juin 1833.

3 octobrePrunay-le-Gillon. Naissance de Zénaïde Leclerc, tout en tenant une boutique chartraine de toile de coton de toutes les couleurs, très prisée à cette époque, s’adonne avec une certain talent, à la photographie. Elle se rapproche de Désiré Gallas, une alliance de circonstance qui va très vite s’effilocher, une rivalité de circonstance va les opposer. L’oeuvre de cette femme comporte de nombreuses photographies consacrées à des personnages.

# – 3 novembreChartres. Décès de Nicolas-René-Jean Texier, 83 ans. Chanoine en la cathédrale de Chartres ; il est àlu député du bailliage de Châteauneuf-en-Thymerais pour les Etats Généraux de 1789. La vie politique l’ennuyant, il préfère se consacrer à l’agriculture

1833

 –  » Schisme de Lèves  » au cours duquel l’abbé Ledru préconise l’élection des curés par le peuple et la messe en français auxquelles l’évêque de Chartres s’oppose formellement.

# – Démolition à Chartres de la porte Châtelet.

#  28 janvier – Loi Guizot sur l’obligation de chaque commune à entretenir au moins une école primaire, et si elle dépasse 6 000 habitants, une école primaire supérieure. Une école normale primaire par département doit assurer la formation des instituteurs. Cette loi marque la création de l’enseignement d’Etat.

# – 27 mars. Naissance à Chartres de Julien du Vergier, marquis de la Rochejaquelein dont la carrière politique se situa dans les Deux-Sévres, évoluant dan les rangs monarchistes comme député. Il consacra un ouvrage biographique sur Victoire de Donnissan de la Rochejaquelein, sa grand-mère, qui prit part aux guerres de Vendée dans la grande tradition des De La Rochejaquelein

15 mai – A l’initiative d’un passionné, un certain capitaine De Villiers, création du musée de Chartres. En réalité, il fut dénommé  » Cabinet des curiosités  » en vue de réunir des collections municipales et privées. Dans un premier temps, il s’installera à l’Hôtel de Ville pour être ouvert au public le 18 mai 1834. Il faudra attendre l’année 1904, après la séparation de l’Eglise et de l’Etat, pour que le musée soit transféré dans l’ancienévêché om il se trouve toujours.

#  31 mai – Création des comices agricoles – 

Juillet – Alors qu’on répare une maison très ancienne à Chartres qui passait pour avoir été l’école des enfants de choeur, située au bout de la rue du Cheval-Blanc, à l’angle d’une petite rue qui conduisait au marché à-la-Filasse au Cloître Notre-Dame, appartenant M.Desguiraud, marchand lithographe, une quinzaine de belles en plomb sont extraites d’un mur, projectiles dont l’authentification leur donne pour date le siège d’Henri IV en 1591, rejoignant un boulet trouvé dans un mur du côté de la butte Saint-Michel le tout remis à la bibliothèque de Chartres.

1834

#– Découverte à côté de Bonneval (Mienne) des restes bien conservés (une grande mosaïque) d’une ancienne villa gallo-romaine, sans aucun doute très luxueuse, sans doute une villa urbana, habitation du maître associée à un temple dédié à Mars.

# Naissance à Chartres de Georges Duplessis, historien d’art, iconographe, fils de Pierre-Alexandre Grattet-Duplessis*, il accomplit l’essentiel de sa carrière à Paris en qualité de conservateur des estampes à la Bibliothèque nationale. Il publie de nombreux ouvrages, de même les œuvres des plus grands graveurs. Il est également l’auteur de dessins coloriés empruntés à des tableaux comme Le Titien. Il meurt dans sa ville de naissance en 1899.

# Décès à Chartres de Martin de Gallardon. Ayant sombré quelque peu dans la folie, jurant dans son délire être poursuivi par le personnage mystérieux, affirmant, à qui voulait l’entendre, que celui-ci insistait pour qu’ils continuent à faire ensemble cause commune pour défendre la cause royale.

# L’abbé Cochin, curé de Mottereau remet un mémoire à la Société d’Agriculture d’Eure et Loir, concluant que la  » vaccine  » est un sûr préservatif face à la petite vérole (variole), pas seulement quelques années mais pour la vie.

Chartres. SeptembreGabriel Delessert est nommé Préfet d’Eure et Loir. Bien que son mandat soit court durant les deux années qu’il fut préfet, sa femme, plus connue sous son nom de jeune de fille, Valentine de Laborde, gagne la sympathie de la population chartraine. Très belle jeune femme, descendante d’une ligne de noblesse prestigieuse, elle a 28 ans. Son mari, vingt de plus. Homme droit, quelque austère prête-t-on à son endroit, il est tellement préoccupé par sa charge – on le serait à moins- que son épouse file le parfait amour avec un autre personnage d’actualité, en la personne de Prosper Mérimée, une liaison qui va s’amorcer cette année, pour durer huit ans. Se sont-ils connus à Paris, sans doute, car Valentine déjà rayonnait de toute sa beauté, puisque son époux était en poste dans la capitale. A 31 ans, Prospère Mérimée a été nommé inspecteur général de Monuments Historiques. Il est follement amoureux, la retrouve à Chartres, et entre ses inspections dans toute la France, parfois avec elle, ils se retrouvent à Chartres. La population n’avait d’yeux, dit-on, pour cette jeune femme qui faisait connaître la mode parisienne à leur regard de provinciaux ébahis.Certaines âmes bien nées auraient manifesté leur déception à son départ forcé puisque l’époux préfet fut nommé ailleurs. Et ainsi de suite…

9 février – Création à Brou d’un commissariat de police.

17 février – décès à Chartres de Baptiste Poret de Morvan, Baron d’Empire, et l’un des grands officiers supérieurs des guerres napoléoniennes. Lors de la bataille de Dresde (août 1813), l’Empereur l’élève au grade de général. Il se couvre de gloire car il n’est pas homme rester derrière. Au contraire, il fait le coup de feu, charge à la baïonnette. Ce comportement lui vaut d’être plusieurs fois blessé. Son dernier combat : Waterloo. Janvier 1816, il est arrêté à Paris sur ordre royal accusé  » d’avoir soulevé l’ex-garde contre le roi  » ce qui est faux. Qu’importe, il est traduit devant un conseil de guerre. Son épouse décide de le faire évader alors que son époux est transféré à Strasbourg. Son évasion a lieu dans une auberge, où le convoi militaire s’arrête pour une pause. Un endroit rempli d’hommes de main de Madame Poret de Morvan. Le mari arrive alors à déjouer la surveillance et s’enfuit ce qui confronte sa femme à une situation périlleuse car elle est soupçonnée d’être complice. Elle sera relâchée déclarant qu’elle était seule. Par la suite, il sera totalement amnistié.

18 mars – Naissance à Illiers d’Adrien-Achille Proust, professeur de médecine, et père de l’écrivain Marcel Proust.Reçu docteur à la Faculté de Médecine de Paris en 1862, il occupa durant sa vie de nombreux postes délégué du gouvernement français aux conférences sanitaires internationales de Vienne ( 1874), Rome ( 1885), Venise ( 1892), Paris ( 1894), Venise ( 1897),inspecteur des services sanitaires ( 1884), médecin des hôpitaux et plus particulièrement Lariboisière ( 1877), membre de l’Académie de médecine ( 1879).

# 28 mars – Pose de la première pierre de la nouvelle halle de Brou, en remplacement de celle d’origine construite en bois. Sur le socle du pilier sud-ouest, une petite boite a été enfermée contenant deux pièces de 5 francs à l’effigie du roi Louis-Philippe, et une copie du procès-verbal signé par les notables de Brou.

#  18 mai – Naissance à Nogent-le-Rotrou de Camille Simon Silvy . Après une belle carrière diplomatiqueil sefixe à Londres, pour devenir photographe, puis ouvre son propre laboratoire. Sa boutique va devenir en très peu de temps un lieu incontournable de la société anglaise, pour ses portraits  » cartes de visite  », un commerce lucratif, avec plus de 700 000 réalisations car tout le monde veut se faire tirer le portrait. A la retraite en France, il meurt en 1910. – 

18 mai – Ouverture du Muséum d’Histoire naturelle et d’Antiquités à l’initiative de M.de Villiers dans l’une des salles de L’Hôtel de Ville de Chartres, consacrée à une collection de papillons et de médailles. –

2 juin – Décès à Chartres d’Albert Quévannes, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées à qui on doit un Mémoire sur la navigation sur l’Eure (1801). Une curiosité à son sujet : avoir imaginé et travaillé sur un projet de  » Jardin à l’anglaise  » sur la Butte des Charbonniers.

# Parait un article dans le Glaneur sous la plume du Docteur Robbe à propos des superstitions dans le Perche, citant plus particulièrement le comportement des mères et des nourrices lorsque leurs bébés ne semblent pas en bonne santé. En jeu, cette croyance tenace pour l’eau jugée salvatrice, des fontaines, persuadées des bienfaits de l’eau glacée, en plongeant leurs enfants dépourvus de tout vêtement. Convaincues que s’ils devaient guérir et que s’ils mouraient malgré tout, cela signifiait qu’ils n’étaient pas nés viables. Suite à cette parution de l’article, le 23 juin de la présente année, un avocat, André-Saturnin Morin, et un médecin obtiennent des autorités préfectorales, un arrêté interdisant de baigner ou de verser de l’eau sur les nourrissons. Sans effet particulier. Il faudra attendre quatre ans – et combien d’enfants morts ? – pour qu’enfin, cet avocat devenu sous-préfet, mette fin définitivement à cette pratique mortifère.

7 juillet – Décès à Chartres de Jacques Pierre Garnier, successeur de la famille d’imagiers Allabre. Dans la deuxième partie du XIXe siècle, la boutique deviendra une librairie, accessoirement un éditeur.  

15 août. La lutte pour l’abolition de la lutte contre l’esclavage et de la traite des noirs renait grâce à l’initiative de deux personnages de l’Eure et Loir où ils sont nés, qui vont se battre bec et ongles durant seize années avec les difficultés insoupçonnées qu’ils vont rencontrer. Un épisode peu connu lorsque François-André Isambert (voir 1792) et Claude-Henri Jumentier (voir 1840) vont jeter, à cette date, les bases de la fondation de la Société Française pour l’abolition de l’esclavage, ayant rassemblé à cet égard de nombreuses personnalités qui les ont encouragés. Oh ! Certes, on se souvient de l’échec relatif de Brissot de Warville qui, au final, alors qu’il a été décapité (1793), ne connaîtra pas la loi de la Convention. Une date marquante. Une lutte incessante pour obtenir enfin une abolition définitive. Avec les autres fondateurs, force de propositions de lois sont déposées toujours remises en question. Comme Brissot, Isambert s’associe à d’autres initiatives notamment la Société britannique et étrangère pour l’abolition. La Fondation d’Isambert fait des émules en France. Le front s’organise, mais il faudra attendre QUATORZE ANS pour le vote de ce décret d’abolition(27 août 1848) qui aura connu les vicissitudes liées aux problèmes politiques. Ainsi se termine une longue histoire qui connaîtra par la suite d’autres problèmes, les stigmates de la colonisation s’inscrivant dans les interrogations historiques. Heureusement Isambert connaitra le vote de cette loi avant de mourir neuf ans plus tard.

# – 5 Septembre. Naisance à Voves d’Emile Placet, photographe et ingénieur. Spécialiste de l’héliogravure. Décédé à Paris le 12 décembre 1912.

15 septembre – Double exécution à Chartres. Pour avoir tué à coups de fusil, hachette et clous un couple et leur fils à Saint-Eliph, Louis-François Henry et Marie-Marguerite née Germond, son épouse, sont guillotinés.

# 7 octobre. Saint-Victor-de-Buthon. Décès de Catherine Davoine qui figure parmi la bande d’Orgères en qualité de compagne de Pierre Richard., criminel de grand chemin. Elle fait partie des acquitté(e)s, aucun charge n’ayant été retenue à son encontre, ce qui la place au rang indirect de l’actualité criminelle de ce siècle.

1836

1836. Mécanicien de métier, Pierre Lucien Fontaine créa à Chartres les Fonderies Fontaine qui allaient devenir très célèbres dans le monde de l’hydraulique,notamment pour l’équipement de moulins hydrauliques à farine, et accessoirement dans la construction de moulins. Inventeur d’une turbine suite à un brevet délivré le 4 avril 1840 sous le titre : roue horizontale prenant l’eau au dessus de plusieurs vannes, connue sous le nom de turbine Fontaine-Baron, dont le principe entra en  » rivalité  » avec celle du constructeur mulhousien André Koechlin. La turbine fut construite à partir de 1843. Un an plus tard, l’entreprise Fontaine-Baron très prospère, participant à l’Exposition Universelle, reçoit du roi Louis-Philippe la médaille d’argent. En 1854,avec le dépôt d’un second brevet, il améliore, le système de turbines parallèles à l’aide d’un autre mécanicien Louis Girard qui mit au point un système de réglage. Pour assurer le développement de sa fonderie, il connut successivement plusieurs associés, et après sa mort, l’usine connut une ascension toujours plus grande, la dernière appellation connue étant celle de Teisset, Rose et Brault. Son activité certes connut des hauts et des bas, recherchant également d’autres débouchés jusqu’à la seconde guerre mondiale. Après la guerre, après avoir équipé de très nombreux moulins, le fonctionnement de la fonderie périclita progressivement, et face à de nombreuses difficultés, cessa son activité dans les années 70, et l’usine fut démolie en 1974.

# Dans la droite ligne de la consultation des communes d’Eure et Loir à propos du projet de construction d’une voie ferrée en Eure et Loir, voilà qu’une voix journalistique s’élève dans Le Percheron contre cette possible mise en œuvre. De souligner d’abord que de nombreux conseillers municipaux ne savent même pas ce qu’est une chemin de fer. S’en suit une diatribe qui souligne le doute sur la nécessité de cette voie ferrée. Autant sur l’intérêt commercial, politique et surtout moral, soulignant que  » les riches seront encore plus riches, mais le peuple que gagnera-t-il ?  ». Enfonçant le clou pour prendre en compte  » l’emploi sur l’entretien des routes qui risque d’être fortement impacté d’où un chômage à court terme. » De même les  »marchés de Paris y gagneront sur ce du département », favorisant la main mise de Paris. Toutefois, le signataire achève en forme de prudence  » Si l’entreprise de chemin de fer réussit, Dieu veuille que je me trompé  ».

4 mars – Décret royal établi par Louis-Philippe, roi des Français qui, à ce titre,transforme en commune autonome, Lucé qui était jusqu’à présent un hameau de Mainvilliers  » La limite entre la nouvelle commune de Lucé et la commune de Mainvilliers est fixée par le tracé du chemin d’Amilly à Chartres et la vallée des Vauroux. » Lucé n’est alors qu’un petit village composé de cinq hameaux. De 1901 à 1930, la commune entame un début de transformation avec l’arrivée de l’électricité et la mise en place de réserves d’eau potable. Le gaz arrive en 1935.

# Lormaye. Destruction de l’église pour des raisons obscures. Seule reste la tour, toujours présente de nos jours, face à la place du Pilori, et devenue mairie.

17 mai. L’affaire des Amants de Marboué. Parce que la mère de la jeune fille refusait qu’elle se marie avec le jeune homme de ses amours,Rosalie Bernard et Constant Guillon se jettent dans le Loir, et se noient. Pourtant les deux gens étaient issus de famille de condition aisée, mais les parents de Rosalie Bernard ont estimé qu’ils étaient plus riches que ceux de Constant Guillon. Dans une lettre en forme de testament, les deux jeunes ont demandé d’être enterrés ensemble.

# – 4 juin – Incendie de la toiture de la cathédrale dû à l’imprudence de deux ouvriers qui laissent un brasero sans surveillance. La charpente en bois appelée  » La Forêt ‘‘ disparaît en fumée. Heureusement le tocsin permet de faire parvenir plus rapidement les secours. Le plomb fondu se répandit dans la rue. Le toit fut alors équipé d’une charpente métallique. Les travaux débutèrent à partir de 1837, et la cathédrale passa sans encombre l’hiver 1836/1837.

# – 25 août – Naissance à Romilly-sur-Aigre de Georges, comte de Tarragon, descendant d’une vieille famille espagnole installé en partie dans le Dunois. Capitaine, il fera, entre autres, la guerre de 1870 au sein de la 1ère armée de la Loire. Puis élu maire de son village en 1871.

1837

# 1 janvier Chartres –  L’ingénieur Fontaine crée une fonderie aux Filles Dieu pour répondre aux besoins d’une mécanisation des moulins à eau en particulier.

6 janvier.Guillonville. Industriel, Désiré Rivierre s’installa à Orléans pour devenir constructeur de machines à vapeur, de chaudières et batteuses à blé à partir de 1886. Il fut maire adjoint de cette même ville et cumula également de nombreuses fonctions de juge administratif et agricole.

29 janvier. Chartres. Premier numéro du journal  » Le Moniteur Beauceron  » qui paraîtra à peine deux ans. Ilavait été précédé de 1831 à 1833 par  » Le Nouveau Journal d’Eure et Loir  » qui connut un succès éphémère.

24 mars – Pierre-Simon Robert, 21 ans, garçon meunier, tue un maire et sa domestique à coups de fusil pour une sombre affaire immobilière. Il est guillotiné à Chartres. – 

13 avril– Condamné à mort Victor Davoust, 25 ans, auteur de trois crimes en Seine et Oise, est guillotiné à Chartres. –  

25 avril – naissance à La Bazoche-Gouet d’Emma Valadon dite Theresa, chanteuse de café-concert, surnommée La Diva du ruisseau. Elle connut un succès phénoménal, joua l’opérette, puis arrête sa carrière à 76 ans, fort riche, et se retire à Neufchâtel-en-Saosnois (Sarthe), consacrant sa fortune aux déshérités. Elle meurt en 1913, et enterrée au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

15 juillet. Chartres. Décès d’Antoine Truchet. Originaire de Saint-Germain-en-Laye, peintre, et professeur de dessins au collège de Chartres. Connu pour être auteur d’un ivoire : Portrait de Mademoiselle Amandine Maillard. 

# – 4 décembre. Naissance à Dreux de Louis-Victor Dubois qui, outre son passé d’homme politique comme député, s’est singularisé comme propriétaire foncier qui acquiert en 1876 un immense terrain dans sa ville natale qu’il revend sous forme de lots en vue de construction, avec accès privé. Cette dernière fut soumise à une réglementation, la vitesse étant limité à 8km/h sur sa propriété, pour préserver la population piétonne de la circulation automobile et chevaline. Une voie privée qui devint un boulevard qui porte son nom.. Il meurt à Dreux le 12 novembre 1914. Son frère puiné Camille Dubois (1836/1910) fut brasseur à Dreux. 

1838

 – Fondation du Journal de Chartres par Chasles père et fils, et considéré comme la voix du pouvoir régional.

# Chartres. Projet de création de la Banque d’Eure et Loir. Cinquante fondateurs répondent à l’appel de fonds avec un capital social de 500 000 francs, initiative réunissant différents personnes issues de courants politiques différents, au rang desquels se trouvent Charles Henry Chasles, Jean-Baptiste Sellèque, propriétaire-rédacteur du journal le Glaneur. Un projet qui sera abandonné, faute d’obtenir l’accord du gouvernement. La banque sera dissoute le 23 avril 1839. (Nota.Pour connaitre en détail la fiche signalétique des fondateurs, se reporter à : Histoires de la Beauce et de l’Eure et Loir de 1739 à 1905. Voir en bibliographie)

Chartres. La Foire aux Barricades est transférée du côté de la Butte des Charbonniers. Quatre-vingt quatorze boutiques en planche se déploient sur l’ensemble, ornées de tapisseries, de toiles de marchandises, un environnement très coloré. La foule immense s’y presse, promeneurs de toutes sortes, un grand nombre de bonnes d’enfants, des coquettes, des militaires, etc. Avec le beau temps. Des jongleurs, des comédiens, des acrobates, des montreurs d’animaux, des chanteurs de rues, des bonimenteurs, des diseuses de bonne aventure, des démonstrations de cirque, des magiciens et magiciennes, des chiens savants, des théâtres ambulants.. Des fripiers se sont installés près du marché aux chevaux, quincaillers et marchandes de vaisselle, côté Préfecture

2 août – Naissance à la Ferté-Vidame du magistrat Paul Vigneau. Après été à Dreux, il fut nommé juge d’instruction à Paris mais sera rétrogradé simple juge à la suite d’une sombre affaire de décorations fictives. Il meurt à Paris en 1910 .

13 décembre – Chartres – Naissance de Marie-Alexis de Castillon de Saint-Victor, d’une famille originaire d’Usés, installée en Eure et Loir lors de l’achat du château de la Grève à Saint-Bomer (Authon-du-Perche) par son père Felix, ancien garde militaire de la Maison militaire de Louis XVIII. Compositeur français, Alexis de Castllon fut un élève remarqué de César Franck ( 1822/1890) compositeur et organiste français d’origine belge. Castillon figura parmi les fondateurs de la Société nationale de musique. Il a laissé un psaume pour chœurs et orchestre, de la musique de chambre ainsi que des mélodies. Il servit comme officier de cuirassiers lors de la guerre de 1870.

1839

# – Le roi Louis Philippe fait agrandir la chapelle de Dreux pour accueillir les corps de sa famille et des descendants, devenant du même coup le  » Saint-Denis des Orléans  ». Cette chapelle appartient de nos jours à la Fondation Saint-Louis. 75 sépultures sont présentes, réparties dans plusieurs chapelles, avec de nombreux gisants remarquables. –

# Toujours à Dreux, la cloche du beffroi est refondue d’après un moulage datant de 1581, qui reproduit la Procession des Flambarts. –

Guillaume Briard, marchand mercier à Brou, hérite, en 1837, d’une briqueterie installée faubourg Saint-Jean à Brou. L’idée lui vient d’adjoindre une faïencerie (1839), les carrières locales lui permettant d’avoir la matière première pour réaliser ce qui convient à l’usage quotidien des habitants de la région. Il va devoir faire face à une concurrence sauvage de la part de la faïencerie de Beaumont-les-Autels , une lutte où chacun  » pique  » les employés de l’autre et alternativement. En effet, Guillaume Briard n’hésite pas à débaucher le contremaître de son concurrent pour parvenir à ses fins Il est vrai que le concurrent en question bénéficie d’un apport d’argile blanche exceptionnel grâce au gisement du  » Houx  » aujourd’hui dénommé  » La Faïencerie  ». De 1840 à 1870 plus de 100 000 pièces chaque année furent imaginées et conçues avec une trentaine d’ouvriers , et à la clé, une importante clientèle à la fois normande et perchoise. Cette faïencerie avait la particularité de produire des pièces de couleurs brunes et blanches, souvent ornées de motifs floraux, voire géométriques selon les lignes de fabrication du moment. Celles de Brou, en revanche reposent sur le brun, le vert, le jaune et l’orange. En 1855, il passe le relais à son fils Pierre dont la sœur a épousé le peintre Augustin Barbichon, lequel prend ensuite la direction de cette même affaire. Durant dix ans, cet artiste va s’inspirer des faïenceries de renom, telle de Nevers, pour créer, par exemple, des pichets anthropomorphes qu’il signe. Mais l’établissement ne se montre guère rentable du fait que Barbichon favorise la qualité et en petites quantités ce qui laisse la part belle au concurrent qui répond à la demande en produisant la quantité requise. En 1893, la faïencerie broutaine ferme.

28 février – Arrêté du maire de Chartres interdisant aux parents de laisser les enfants jouer à proximité de la cathédrale de peur de porter atteinte au bâtiment, et à ses sculptures.

1839. 18 mai. Chartres. Entré tout jeune dans la carrière des Travaux Publics, Henri Bourgeois y consacre trente quatre années de son existence de 1857 à 1891.La plupart des travaux d’aménagement et d’embellissements de la cité beauceronne sont le fruit de ses inspirations. On lui doit également de très intéressantes études sur : Les Logements insalubres – L’assainissement de la ville de Chartres – La Construction des chemins de fer à voie étroite ou tramways. Il s’éteint dans cette même ville le 20 décembre 1908.

# Plusieurs violents orages causent d’énormes dégâts sur ChâteaudunDreux etNogent-le-Rotrou Plus particulièrement au mois de juin. On releva maints grêlons gros comme des œufs. Beaucoup d’animaux furent tués, des arbres déracinés et des récoltes perdus.Certains paysans accusèrent le clergé d’être à l’origine de la grêle. Un villageois affirma qu’il avait recueilli ces grêlons dans un vase, et n’y avoir retrouvé que des cheveux, les tenants de l’accusation y voyant une affirmation de leurs dires quant à la pratique de la sorcellerie.

1840

Dreux. Inscription à la liste des sites protégés de l’ancien Hôtel de Ville dit le Beffroi.

# De 1840 à 1870, fouilles archéologiques à Saint-Prest, mises à jour de fossiles datant du quaternaire, notamment les défenses et d’énormes molaires d’un grand éléphant.

# 9 janvier. Garancières-en-Beauce. Naissance de Louis Vinet. Propriétaire agriculteur, sénateur maire en 1888. il fut fondateur du Syndicat agricole de Chartres et de la Caisse régionale du Crédit agricole. Décès à Paris en 1924.

#14 février. Dreux. Naissance d‘Antoine Soudée.Architecte, il a réalisé la caserne des sapeurs-pompiers de la rue Chaton-Landon à Paris, l’agrandissement de la mairie du 13ème arrondissement de Paris où il construit deux ailes terminées en 1893, divers groupes scolaires dont le collége Anne-Franck dans le 11ème arrondissement et le théâtre d’Angoulême, et laissé de nombreux dessins.Décès à Paris le 21 septembre 1909.

17 janvier – Naissance à Chartres d’Albert Piche, plus homme de science et inventeur qu’avocat. On lui doit l’invention de l’Electrophore à rotation(migration de particules) ( 1866) et l’Evaporomètre(mesure de la quantité d’eau dans l’atmosphère) ( 1872). Secrétaire du Préfet des Pyrénées, outre ses fonctions, il publia une réforme sur la réforme pénitentiaire qui fit autorité en 1872. 

16 mars – Pierre Marie dit Renoult, 20 ans,condamné à mort pour avoir violé et étranglé à Francourville, une jeune fille de 19 ans, condamné à mort, est guillotiné à Chartres.

# 8 août. Chartres. Décès à Chartres de Claude Adrien Jumentier, 91 ans, vicaire épiscopal, député suppléant du maillage de Chartres aux Etats généraux de 1789. Il sauva la Sainte. Chasse en 1791, menacée de destruction ou d’appropriation des révolutionnaires. Il est le frère d’Etienne Jumentier (voir à 1846)

# septembre. Inauguration de la gare Montparnasse à Paris sous le nom d’  » Embarcadère de Chartres  » ( Réf. 160 ans de chemin de fer en Eure et Loir Jacques Offe.Editions du Petit Pavé.)

30 décembre – naissance à Chartres de Georges de Vaux, comte de Rochemur, ministre plénipotentiaire. C’est à l’âge de 25 ans qu’il commença sa carrière en étant attaché à la direction des consulats à Beyrouth ( Liban). Alexandrie, Malte, Santander l’accueillirent comme consul général et en 1887, il rejoint Quito en Equateur comme ministre plénipotentiaire. Il sera admis à la retraite le 1 janvier 1897. Le 17 décembre 1891 il obtient du garde des Sceaux d’ajouter à son nom celui de Rochemur.

1841

# On parle d’un tremblement de terre de force 5 avec pour épicentre le Berry sur une one Paris à Blois, Orléans, Chartres provoquant quelques dommages légers, déplacements de meubles, et des bêtes effrayées.

– L’église Saint-Pierre à Chartres est classée monument historique – De nombreuses industries commencent à rayonner en Eure et Loir, employant une main d’oeuvre importante comme la filature de Waddington à Saint-Rémy-sur-Avre (450 ouvriers) –

#  Dans l’arrondissement de Dreux , on dénombre de nombreuses papeteries et fonderies de cuivre à Senonches et Dampierre-sous-Blévy (pas plus de 100 ouvriers) – imprimerie Firmin-Didot à Mesnil-sur-L’Estrée.

Terminiers. Naissance de Jacques Richard. Lors de ses études, la participation à un concours général le révèle comme un excellent prosateur, et on lui doit quelques stances. Mais il mourra finalement très jeune (1861.Paris) atteint d’une crise de phtisie, autrement dit une tuberculose pulmonaire.On lui doit une satire en vers  » Eloge du Prince Jérôme  » et des Poésies révolutionnaires. Décès à Patay le 6 novembre 1861

# Naissance à Marsauceux, d’Eliska Girard connue sous le nom de La veuve Vincent,, elle est élue, le 10 avril 1911, présidente de l’Union française pour le suffrage des femmes. Fille d’un maréchal-ferrant qui quitta son village natal avec sa famille, pour s’établir en 1847 à Asnières (Hauts-de-Seine). Ainsi la jeunesse de cette femme va-t-elle se dérouler dans une atmosphère révolutionnaire où son père se montre fort actif. Ainsi va-t-elle côtoyer maintes personnages et notamment Maria Deraismes, Mme André Léo, et en 1868, elle fonde la  » Société pour la revendication des droits de la femme  ». Vingt ans plus tard, un nouveau mouvement la société féministe  » L’Egalité  » dont elle devient la présidente. Féministe de la première heure, elle se sera consacrée toute sa vie à l’émancipation féminine, et son action sera celle d’un engagement profond là où l’on a besoin d’elle. Pionnière, elle ira s’inscrire en 1893 sur les listes électorales, certes en pure perte, mais cette action d’éclat est celle d’une personne qui croit dans la place de la femme dans la société. Son combat sera loin d’être vain puisqu’elle obtiendra éligibilité des femmes au Conseil de Tribunaux, et leur élection dans les tribunaux de commerce. » C’est à mon père que je dois mon éducation républicaine et mon ardente combativité  » Ce fut également une franc-maçonne initiée au Droit Humain au sein duquel elle participa à la première tenue de la première loge. Décédée à Asnières en 1914.

3 janvier – En raison de la fonte des neiges, l’Eure déborde à Chartres. 

14 avril. Châteaudun. Naissance de Léonce Brault qui qui fut avocat à la Cour impériale de Paris, et ensuite procureur de la République en Haute-Marne. Décédé, à Paris le 19 juin 1895.

7 mai – Naissance à Nogent-le-Rotrou de Gustave Lebon, médecin et sociologue. Un temps, il connut une liaison avec la psychanalyste Marie Bonaparte, il se fit une réputation par l’intérêt qu’il porta à la  » psychologie des foules  », et considéré à cette effet comme une précurseur à la fois génial et naïf. Sa démonstration en ce domaine le place en référence dans cette approche particulière, toujours étudiée de nos jours. Ces ouvrages sont nombreux. Il s’éteint à Paris en 1931. 

20 septembre – Naissance à Ozoir-le-Breuil de Georges Morisset, artiste-peintre. Ayant fondé un atelier , il va se rendre célèbre à Paris en peignant à partir de photographies, des portraits pour réduire le temps et le nombre de poses. Cela vaut aux deux artistes une réputation telle que de nombreuses personnalités, notamment des têtes couronnées, vont venir se  » faire tirer le portrait  » Décès à Beaugency en 1899. Il est le père du célèbre peintre Henri Morisset.- 

20 octobre – Gustave Isambert voit le jour à Châteaudun. Journaliste d’avant-garde, il connut une réputation élogieuse en matière de presse pour la jeunesse. Fondateur du journal La République Française. Elu député d’Eure et Loir de 1889 à 1898. Décédé dans sa ville de naissance en 1902.

1842

Jacques-Servais Subervie est élu député en remplaçant, un temps, Salvandy à Nogent-le-Rotrou, puis six ans plus tard,,élu député républicain d’Eure et Loir. Avant cela, il connut une brillante carrière militaire à la Révolution et sous l’Empire. Pour une sombre histoire, il est connu pour s’être octroyé l’identité de l’un de ses frères, sans que l’on sache exactement les raisons. En fait, les Archives le connaissent sous son prénom de naissance, à savoir Protais, et celui sous lequel l’histoire l’a retenu. Ceci pour la petite histoire. Décès en Gironde en 1856, et originaire du Gers. Il avait 84 ans. Son élection politique est la seule relation avec le département dans lequel, il fut certainement  » parachuté  ».

# – 19 septembre.Décès à Chartres de Benoît Marie Moline de Saint-Yon, ingénieur des Ponts-et-Chaussées, originaire de Lyon. Il fit partie de l’expédition d’Egypte.

# septembre. Comme le souligne l’historien Alain Denizet dans son blog,https://alaindenizet.fr/septembre-1842-el-hamelaoui-chef-de-guerre-algerien-exile-a-nogent-le-rotrou/ l’arrivée du chef de guerre algérien Ahmed ben El Hamelaoui à Nogent-le-Rotrou a de quoi surprendre les Nogentais. Que vient faire cet homme en la cité perchoise ? Il s’agit d’un combattant de la France en Algérie dont il fut un partisan avant de céder aux espoirs que semblait garantir Abdelkader ibn Muhieddine (1808/1883) pour libérer la terre algérienne. Il courut à sa désillusion et fut condamné par les tribunaux français à 20 ans de détention. Cruelle déception dès lors que son nom est totalement éludé dans cet épisode des intérêts français face aux Algériens, alors même qu’au travers de sa courte présence à Nogent-le-Rotrou, il connut les honneurs au milieu de la population, des notables et de la presse régionale parmi lesquels, il sut s’intégrer, son âge respectable lui conférant sa dignité . Le blog en question répond aux questions de cet internement avec force de documents qui valorisent une présence tout à fait insolite.

25 septembre – Naissance à Arrou de Gustave Sainsot qui fut prêtre du diocèse de Chartres, et membre imminent de la Société Archéologique d’Eure et Loir. On lui doit, entre autres, une Bibliographie de la cathédrale de Chartres parue en 1887. Il peut à Chartres 1 février 1929.

Brou. Une motte féodale encore existante est rasée. Les quelques rares vestiges d’un château permettaient alors de s’imaginer ce que fut ce château, connu sous le nom de château Gouêt; dont la construction fut entreprise au XIIe siècle à l’initiative d’Elisabeth, épouse de Guillaume Gouêt, et soeur de Rotrou III du Perche. Par la suite, le château fut vendu à Robertet. A noter que l’étymologie de Brou s’inspire de fangeux, boueux. Brou était alors à l’plue l’une des cinq baronnies du Perche Gouët.

Chartres. Décès à l’âge de 88 ans de Nicolas-Pierre Paillard, homme politique qui représenta l’Eure et Loir au Conseil des Anciens, puis au Conseil Législatif jusqu’en 1803. Auparavant, il avait été directeur de la Régie Nationale de l’enregistrement en Eure et Loir, après avoir tenu ce poste en d’autres lieux.Il est le père de Pierre-Aubin Paillard (voir ce nom à l’année 1795)

1843

24 mars – Naissance à Senonches d’Alphonse Foucault qui deviendra évêque de Saint-Dié (Vosges), et surtout fit achever la basilique de Domrémy consacrée à Jeanne d’Arc.

6 aoûtCherisyP.F.Pollet, un journalier de 23 ans, noie dans l’Eure son beau-fils, Amédée Mauduit, 13 ans , apprenti-boulanger dont le corps sera repêché quatre jours après. Condamné à mort, son pourvoi est rejeté, et il se suicide en prison.

11 novembre. Arrêté préfectoral enjoignant, sous peine d’amende, de changer les toits de paille en toits d’ardoises ce qui a pour conséquence de révolter une partie de la population en précarité incapable de subvenir à cette obligation. D’autres arrêtés vont suivre jusqu’en 1849, date à laquelle cette disposition va être abrogée. Pour autant de nombreux incendies trop souvent d’origines criminelles ont paniqué la population aussi peu argentée que peu ou mal assurée. Progressivement, en fonction de l’évolution des constructions, le toit de paille va disparaitre. Ne serait-ce, la référence à l’incendie du 28 septembre 1837 au Gué-de-Longroi qui prouve l’efficacité de l’ardoise, puisque les maisons ainsi équipées, furent sauvegardées par les flammes, peut-être endommagées, alors même que celles couvertes de paille, furent entièrement détruites.

19 novembre.Senonches. Naissance de l’abbé Constant Joseph Beauchet. Professeur à Chartres, il publia des Discours, des Allocutions, et quelques Oraisons funèbres au rang desquelles celle prononcée lors des obsèques nationales de Noël Ballay en l’église de Chartres le 4 mars 1902.

6 décembre – naissance à Chartres de Charles-Jules Robert, dessinateur et graveur, ayant accompli l’essentiel de son métier à Paris. Sa notoriété comme illustrateur, lui vaut d’être contacté par la Banque de France dans le but de contrecarrer les faussaires. Il réalise de deux nouveaux billets de banque de 50 et 100 francs, puis de 500 francs. Et surtout celui de 1000 francs qui deviendra le 5000 francs Victoire 1918, devenant un billet très recherché par les collectionneurs.

20 décembre. Berchères-L’Evêque, naissance d’Alfred Loreau dont l’essentiel de sa carrière, du fait de son mariage, eut lieu dans le Loiret à Briare et Gien, notamment dan les émaux de Briare dont il fut secrétaire général de la faïencerie de Gien, et à l’origine de la mise en œuvre dans cette ville de l’éclairage public. Elu deux fois député, humaniste, il veilla sur son prochain, apportant beaucoup de lui-même pour servir ses contemporains, et fit de nombreux dons et financement pour aider ceux qui lui semblaient correspondre aux attentes. Il se pencha sur le travail de la terre, notamment à la mécanisation des labours, et promeut l’alcool agricole comme carburant dès 1963.

1844

# – L’Entreprise Fontaine-Baron prospère à Chartres, et présente à l’Exposition Universelle de cette même année à Paris. Le roi Louis-Philippe remet aux industriels une médaille d’argent.

# Mise en œuvre de la construction du chemin de fer Paris-Chartres. Lors des travaux, on combla une vallée avec le dépôt d’ordures jetées depuis plusieurs siècles. Ce furent alors des découvertes assez extraordinaires pour les archéologues qui purent analyser l’histoire des monnaies et de la céramique au Haut Moyen-âge.  

11 février – Naissance à Chartres de Georges Fessard, qui prit part à la guerre de 1870, puis devint notaire et l’un des fondateurs de la Dépêche d’Eure et Loir.

1845

#  – Création à Bonneval de la Colonie agricole, œuvre destinée à recueillir les enfants trouvés, fort nombreux à cette époque. L’abbaye fut désignée comme lieu d’accueil. Cette aide à l’enfance cessa son activité le 31 décembre 1861. A cet égard, saluons le travail d’auteur d’investigation en la personne de Michel Aradan, historien-éditeur chartrain qui nous fait découvrir d’une façon détaillée cette initiative peu connue. (voir bibliographie).

# De nouvelles cloches sont mises en place en la cathédrale de Chartres. L’une d’entre elles sera baptisée du nom d’Anne, faisant référence à Anne de Bretagne qui était venu, entre autres, en 1510 en pèlerinage, faisant le don d’un bourdon. A l’évidence, la mise en oeuvre de cloches était devenue nécessaire, sachant qu’elles avaient subi en grande partie les affres de la Révolution. A part deux cloches, les autres furent fondues pour en faire des canons. L’incendie de 1836 ne fit qu’aggraver la situation, si bien que ce remplacement nécessitait une urgence.

11 novembre. Chartres. Décès de Jean-François Jaynnot. Jeune avocat, il perd sa charge lorsque la Révolution décide délibérément de supprimer cette profession présente néanmoins lors de plusieurs procès dans un rôle purement honorifique dés lors que la sanction d’avance ne laissait aucune chance à l’accusé d’être défendu Il se retire à Nogent-le-Phaye dont il deviendra maire soucieux d’appliquer les textes tout en s’efforçant de bien les expliquer à ses  » habittants  » (sic). En 1803, il est nommé juge de paix, et en 1804, il reprend ses fonctions de défenseur en s’inscrivant au barreau de Chartres. En 1810, il est nommé président du Tribunal, fonction qu’il assumera jusqu’en 1841, année où il se retire de la vie active.#

7 décembre. Décès à Dourdan de Roustam Raza, 63 ans, originaire de Tiflis (Géorgie) connu également sous le nom de Roustan, d’origine géorgienne,il fut un mamelouk de Napoléon I, c’est-à-dire un esclave affranchi regroupé sous cette forme propre à assurer une garde. Faisant d’abord partie d’un corps de cavalerie mamelouk au service d’un sheik, il obtint le droit de rejoindre l’Empereur qu’il va suivre partout sur tous les champs de bataille. Il eut même l’insigne honneur d’épouser la fille du premier valet de l’impératrice Joséphine. Il connut quelques démêlés sur la fin du règne de son maître avec lequel il eut quelques désaccords notamment de le suivre à l’île d’Elbe. Il connut quelque temps la prison,, une ingratitude durant les Cent-Jours de l’Empereur. Après il se retira à Dreux pendant quelque temps tentant de vivre dans l’incognito. Ensuite on le retrouve à Paris avec famille et enfants assurant un bureau de loterie. Il ne reviendra plus en Eure et Loir, préférant le refuge des Yvelines, et plus particulièrement Dourdan où il se voit confier un emploi à la poste, et vivra paisiblement jusqu’à sa mort

1846

# – Naissance à Chartres de Léon-Louis Oury, peintre de a vie rurale tout en étant reconnu pour détenir l’art de la décoration entreprenant les plafonds du Grand-Escalier de l’Opéra-Garnier. Il peignit également la porte Guillaume.

12 Janvier. Chartres. Décès à l’âge de 87 ans d‘Etienne Jumentier, juriste, agronome et homme politique. Il occupa divers postes notamment député aux Etats Généraux de 1789. En 1797, il devient suspect en raison de son soutien aux émigrés. En 1810, on le retrouve avocat, puis en 1830, préside le Conseil de Préfecture, et président de la société d’Agriculture.Il est le frère Claude Adrien Jumentier (voir à 1840)

# 18 juin.Décès à Paris de Louis Emmanuel Rey, 58 ans,général de division, promu Baron d’Empire par Napoléon 1er. Possédant une propriété à Bazoches-les-Hautes, et conformément à ses vœux, il est inhumé dans l’église de la commune. Pendant les Cent-jours, gouverneur de Valenciennes, et admis à la retraite en 1833. Son nom est gravé sous l’Arc de Triomphe.

1847

– Signature d’un contrat pour l’éclairage au gaz de la ville de Chartres alors que la Porte Morard subit les pioches des démolisseurs.

Château des Vaux (Pontgouin). Décès de Jean-François-Charles, marquis d’Aligre,77 ans, président du collège électoral d’Eure et Loir, il fut élevé Pair de France en 1815

# – 6 février. Décès à Chartres de Léopold Leprince, artiste-peintre, fils et frère de peintres. Après avoir exposé à Paris, et récompensé pour son œuvre, il vient s’installer à Chartres comme peintre de scènes champêtres en répondant à des commandes. On le considère comme appartenant à l’école de Barbizon, s’installant à ce titre à Chailly-en-Bière. A la retraite, il finit ses jours à Chartres.

 6 juillet – Décès à Chartres de François de Villiers, 57 ans, originaire de Montpellier.Fondateur du musée municipal de Chartres. Le 17 décembre 1813, il s’engage au 29 e régiment d’infanterie de ligne comme fusiller. Le jeune François est caporal, puis sergent-major, et un mois plus tard adjudant-sous-officier. Mais Napoléon abdique, et François se retrouve pendant quelques semaines prisonnier. Libéré, il n’est pas question de revenir au train-train de la vie civile qui l’ennuie copieusement, il préfère l’armée. Le 16 juin 1814, il s’engage comme lieutenant au sein de la Compagnie  » Les Gardes du Roi  » curieusement surnommée  » Compagnie de Wagram  ». A ce moment une zone d’ombre sur sa carrière ne permet pas de savoir ce qu’il est devenu. Il revient au devant de la scène en novembre 1815 en intégrant la Légion Départementale d’Eure et Loir – qui deviendra le 1 janvier 1821 le 45 e régiment d’Infanterie de Ligne -. Sa rencontre avec Chartres date de cette époque de pur hasard de se retrouver ainsi en la cité beauceronne. Il est alors capitaine-adjudant-major, un grade qu’il a attendu patiemment, regrettant l’époque napoléonienne où les avancements étaient plus rapides. Après son mariage avec une Chartraine en 1823, il intègre la société de la ville. En 1830, il sera mis en congé de l’armée, et va se consacrer à ses passions, sa collection de tableaux et autres objets dont il voudrait voir profiter la ville. Fort de ses connaissances et de sa volonté de voir se mettre en place un musée, il reçoit les encouragements et les subsides et notamment celles du maire de l’époque Adelphe Chasles, un homme très sensible à cette démarche. En 1833, il lui met à disposition le palais Montescot, et c’est la mort qui va interrompre la mission de François de Villiers. René Gobillot* en prendra la suite plus tard lorsque le musée connaîtra son lieu définitif avec l’ancien Palais épiscopal.

#- 8 novembreOrmeville. Naissance de Charles Ariste Hémard plus connu sous le nom d’Ariste Hémard qui fut un distillateur liquoriste. Fort interresé par la politique, il devient maire de Montreuil (Seine Saint Denis) là où il avait installé sa distillerie produisant rhum, vermouth, et d’autres produits parfois insolites comme le dentifrice opu l’eau de Cologne. Il se lança dans l’anis qu’il baptisa L’Amourette, un enjeu important lorsqu’entrepreneur, il a 500 salariés qui sera absorbé par Pernod ce qui prouve son importance concurrentielle. Il continue sa carrière politique qui lui permet de devenir en plus député., très au fait de l’hippisme donnant son nom un prix. Il meurt à Montreuil le 18 décembre 1926D

17 décembre – naissance à Maintenon de Joseph Maunoury, maréchal de France. Participa à certaines batailles de la guerre de 1870, rappelé en 1915, participe à la bataille de la Marne. Gravement blessé sur le front de l’Aisne,il perd la vue. 1915, gouverneur de Paris, et reçoit sa dignité de maréchal de France. Il meurt à Artenay en 1923.

1848

# L’avocat Morin, sous-préfet de Nogent-le-Rotrou décrète l’immersion des enfants interdite. En effet, il était de coutume tant pour les mères que les nourrices de plonger les bébés malades dans l’eau glacée d’une fontaine qui a pris le nom de  » Fontaine miraculeuse  ». S’ils survivaient, ils étaient déclarés viables. Notons, en passant, qu’en 1834, le docteur Robbe, exerçant dans cité nogentaise s’était déjà ému dans un article dans le journal le Glaneur de ses pratiques meurtrières.

# L’avantage-temps du chemin de fer comptabilise. Ainsi pour se rendre de Chartres à Paris en empruntant la diligence impose un voyage de 10 heures, alors que par le rail, il faut moins de 3 heures.

Nogent-le-Rotrou (sans doute). Naissance de Théophile Couronnet, qui fera partie du Bataillon de la Garde Nationale de la cité percheronne. Il est présent à la guerre de 1870 en qualité de sergent-major, et il publiera un opuscule intitulé  » Le souvenir d’un sergent-major de la Garde Nationale mobile d’Eure et Loir  ». Un témoignage intéressant pour se faire une idée de l’atmosphère de l’époque, encore que seuls 400 gardes nationaux ont participé notamment à la bataille de Châteaudun, une action héroïque. Théophile Couronnet meurt en 1919.

Garnay. Naissance d’Emile Boudier, pharmacien et botaniste français. Fils d’un pharmacien de Montmorency, excellent naturaliste, il succéda à son père et continua ses travaux de botanique, d’entomologie et de mycologie. Son premier travail, présenté à l’Académie impériale de médecine, s’intitula les Champignons au point de vue de leurs caractères usuels, chimiques et toxologiques. Il se consacre, par la suite, à l’étude des discomycètes, dont il entreprit la classification scientifique. Il fait paraître, en 1885, Nouvelle Classification naturelle des discomycètes et, en 1907, Histoire et Classification des discomycètes d’Europe. Son œuvre est dominée par ses Icônes mycologicae, composée de 600 planches en couleurs, images fidèles de la nature, représentant les champignons, dessinées et peintes pendant toute sa carrière.Décès à Blois en 1920.

# Napoléon Louis Bonaparte reçoit le suffrage de ses électeurs, Beauce et Perche font cause commune pour favoriser également cette élection. Notables et hommes politiques assurent une main mise sur l’électorat qu’ils sauront satisfaire pour assurer calme et satisfaction au niveau de la population en général.

# Suppression du pilori placé dans un coin de la place des Halles de Chartres. Nombreuses sont les communes d’Eure et Loir qui ont connu cet instrument de torture montrant le(s) condamné(s) au bagne ou aux galères, ou pour des délits moindres. Certains de ces condamnés étaient maqués au fer rouge suivant la nature de leur condamnation par la justice, comme GAL pour galérien, TP pour travaux forcés à perpétuité, etc. Des places du pilori existent encore de nos jours par le nom. Cet événement fait suite à l’abolition de cette pratique le 28 avril 1832.

# Naissance à Anet d’Edouard Michon, artiste-peintre, qui, en 1914, participe à la création de la Société des Amis du château d’Anet dont il fut le premier président. Maire de sa ville de naissance, il s’opposa aux troupes allemandes en 1940 pour que sa ville et le château soient épargnées. Spécialiste des peintures murales, il peignit de nombreux endroits de Dreux avec notamment des portraits des comtes de Dreux.-

# Le souvenir de Marceau est encore bien présent dans les mémoires aussi bien en France que dans son département de naissance. Cette année-là, on joue à Paris, un drame en cinq actes intitulé Marceau ou les enfants de la République au théâtre de la Gaité.

# 24 février – La monarchie de Louis-Philippe cesse après de nombreuses émeutes (+ de 350 morts à Paris). Naissance de la II e République.Après son abdication, Louis-Philippe et la reine Marie-Amélie de Bourbon-Sicile quittent la capitale en diligence anonyme, voyageant dans un premier temps sous le nom de monsieur et Madame Lebrun, rejoignent Dreux après cinq heures de route. Ils resteront pour s’y reposer la nuit, et reprennent la route, direction Le Havre.

28 février – Naissance à Fontenay-sur-Eure de Noël Ballay. A l’origine médecin de marine, et attiré par l’Afrique, sa rencontre avec Savorgnan de Brazza va précipiter sa vocation pour aller à la découverte de ce continent, et notamment le Congo. Il devient premier gouverneur de la Guinée,et administrateurrigoureux. Entamant de nombreux chantiers, il se consacre à moderniser le pays, rendant les accès plus faciles. Nommé gouverneur de l’Afrique occidentale, il doit lever le pied d’une façon conséquente. Usé par la maladie, le climat, la charge de travail,il meurt en 1902. 

11 juin -naissance à Châteaudun d’Emile Corra qui rejoint le positivisme en 1875 (un mouvement né dans la seconde partie du 18 ème siècle), une idée selon laquelle, il s’agit d‘expliquer les progrès de l’esprit humain par le développement des sciences positives comme les mathématiques, la physique, la chimie, pour ne citer que les principales sources à l’origine du mouvement. 

13 juillet – Obsèques du garde national chartrain, Henri Gabriel Lemaire, 23 ans, qui a trouvé la mort en juin sur les barricades à Paris.

18 août – Jean-Louis Curot 27 ans reconnut comme auteur de l’horrible assassinat à Ouerre accompagné d’un viol d’une fillette de 8 ans est condamné à mort et guillotiné à Chartres.

1 septembre -Mise à jour dans le site des carrières de Saint-Prest de nombreux vestiges d’une faune dont la datation remonte entre 800 000 et 1 000 000 d’années qui a permis de définit un nom commun à la recherche archéologique : le Saint-Prestien. Des restes de mammouths, d’hippopotames, de rhinocéros et cervidés n’exclut en rien l’éventuel caractère anthropique du lieu, donc associé à la conséquence d’une présence ou d’une intervention humaine.

28 décembre.Nogent-le-Rotrou. Décès de Louis-Charles Deneux à l’âge de 89 ans. En 1794, il est chirurgien-en-chef dans l’infanterie. Il quitte l’armée, s’installe à Amiens. En 1804 on le retrouve médecin accoucheur, notamment de la duchesse de Berry, et médecin de Louis XVIII. Titulaire d’une chaire à la Faculté de Paris jusqu’en 1830 Bien que décédé en Eure et Loir, il a été inhumé à Heillly, sa commun de naissance (Somme)

1849

Félicie d’Ayzac (1801/1881), historienne et poétesse, présente un mémoire en forme de monographie dédié aux statues de la cathédrale de Chartres à l’Académie des inscriptions et belles lettres qui lui accordera une mention honorable. Pour plus de précisions, cette étude s’est attachée aux statues du porche septentrional de Chartres, notamment celles représentant la Liberté, la Santé, la Beauté, la Volupté et l’Honneur comme on en retrouve sur les basiliques chrétiennes.

 # 1 janvier – Apparition du premier timbre-poste.

# – 7 janvier. Naissance à Châteaudun de Louis Gaëtan de la Brunetière, descendante d’une famille eurélienne notamment de La Chapelle-du-Noyer. Il fit une carrière militaire qui le mena au grade de général de brigade, et fit de l’armée de la Loire.. Il s’éteint à Canes le 18 mars 1918.

17 janvier. Chartres. Naissance de Paul Richer.Médecin, écrivain d’art et sculpteur. Il fut tout d’abord interne des hôpitaux et chef du laboratoire de la clinique des maladies nerveuses à Paris ( 1882). En 1903, il fut nommé professeur d’anatomie à l’Ecole des Beaux-arts. Citons parmi ses ouvrages :- Etudes cliniques sur la grande hystérie ou hystéro-épilepsie ( 1885) – les Démoniaques de l’art ( 1886) – les Difformes et les maladies dans l’art, conjointement rédigé avec Jean Martin Charcot( 1825/1893) , médecin et fondateur d’une école de neurologie( 1889) – Anatomie artistique, description des formes du corps humain ( 1890 ) – Paralysies et contractures hystériques ( 1892) – Physiologie artistique de l’homme en mouvement (1 1895) – Introduction à l’étude de la figure humaine ( 1900) – l’ Art et la médecine ( 1903) – le Cheval ( 1910). Il a été le fondateur et le directeur d’une revue médicale périodique illustrée, la Nouvelle Iconographie de la Salpêtrière. Sculpteur, il est l’auteur du monument de Jean Charcot, médecin explorateur ( 1867 – en mer 1936), oeuvre présente à Lamaloue -les-Bains. On lui également de nombreuses gravures, des petites On lui doit comme graveur d’autres oeuvres comme : – Faucheur ( 1889) – le Premier artiste ( 1890) – Bûcheron ( 1900) – La Moisson ( 1901)- Retour des champs, bas relief – nombreuses petites statuettes de malades, d’athlètes, ainsi que des médailles commémoratives dans le domaine médical – Grand Ecorché ( 1901) – Monument Pasteur à Chartres ( 1902) . Plusieurs de ses sculptures eurent les honneurs des collections du Petit Palais à Paris. Décès à Paris à l’âge de 84 ans.

28 janvier – naissance à Chartres de Gustave Maroteau, journaliste versant dans l’anti-cléricalisme notoire notamment dans le journal La Montagne dont il aurait été l’un des fondateurs. Il crée en suite La Feuille de Chou qui le mène en octobre 1871 devant le Conseil de guerre pour délit de presse et condamné à mort. Peine sur pourvoi commuée en 22 ans de travaux forcés. Atteint de tuberculose, il meurt au bagne en 1875 –

20 mars – Décès à Chartres d’Edouard Person-Collard, enseignant à l’Ecole Normale de Chartres. Toujours à la recherche du bien-être de ses élèves, il mit en place une sorte de pensum sous forme de preuve qu’une chose est telle qu’elle doit être, c’est-à-dire un critère, définissant les bonnes méthodes, soulignant qu’il faut foi et persévérance. L’environnement de cette école bénéficiait d’une pièce d’eau. Il amorçait la nuit, puis le jour invitait le jardinier à aller pêcher, les élèves à la récréation, les plus méritants étant élevés à la dignité de  » pêcheur en chef. Il inventa un filet de pêche permettant d’amener à terre sans coup férir les plus grosses pièces.  » .

#  10 avril  – Premier convoi de chemin de fer en provenance de Paris arrive en gare de Chartres, un trajet de près de trois heures. 

Mai – Echec de la gauche aux législatives. Seul Noël Parfait est élu, ce qui prouve que l’Eure et Loir est bien à droite du pouvoir. Les fermiers beaucerons sont fidèles aux institutions, et la prospérité économique reçoit le soutien des populations rurales.

9 mai – Le Prince-Président préside les fêtes du grand concours agricole de Chartres.

 5 juillet – En vue de de la cérémonie qui officialise la gare de Chartres, est initié un dessin représentant un train avec des reproductions du fameux pâté de Chartres. – 

12 juillet – Inauguration de la ligne de chemin de fer Paris-Chartres, en présence de Napoléon Bonaparte, prince-président de la IIe République, ligne prolongée jusqu’à Nogent-le-Rotrou en 1854, celle de Paris-Tours passant par Châteaudun sera achevée en 1865. Il en profite pour visiter le concours hippique, et une exposition industrielle, tout en s’étant tenu en la cathédrale, accueilli par Mgr Renault, évêque de Chartres.

4 novembre – Inauguration d’une partie de l’éclairage au gaz de la ville de Chartres.

1850

# Un cambriolage eut lieu dans la commune de Faverolles avec pour cible le presbytère. A ce moment, rien de banal. Mais l’abbé Vénard, alors en poste, entretenait une correspondance avec Lamartine et Victor Hugo. Il relata à ce dernier le vol dont il avait été l’objet. Cette information donna une idée à Victor Hugo lorsqu’il rédigea les Misérables puisqu’il fait soupçonner Jean Valjean d’un vol de couverts, de chandeliers et de pain, à l’identique de ce qui s’est passé à Faverolles.

# Un ouvrier à Chartres et agglomération,, sans préciser dans quel forme de travail il évoluait gagnait en moyenne 2,40 Frans (7,84 euros) pour huit heures de travail en été, et 1,60 francs (2,61 euros) en hiver.

# Aux alentours de la présente année, il y avait une sorte de coutume près de Frazé sous forme d’une pèlerinage vers un houx ou tremble à qui on accrochait des rubans aux branches, cet arbuste pour guérir certains maux, notamment contre la fièvre qui fait trembler.

# Panique à Nogent-le-Rotrou. Une épidémie de choléra s’abat sur la cité percheronne si bien que la municipalité, à défaut d’avoir les moyens médicaux pour lutter, prend l’initiative de faire arroser le devant des maisons, ceci chaque matin. C’était sans compter sur une rumeur qui s’est répandue dans la ville selon laquelle cette pandémie régionale viciait l’air de même l’eau, et continuait à se répandre. Les commerces se vidèrent, les marchés également, et il eut fallu toute l’insistance des élus pour faire entendre raison à la population avec l’appui médical, et celles des autorités régionales pour calmer l’inquiétude qui se tassa assez rapidement.

# Aux alentours de cette année, un fait divers s’est déroulé dans l’agglomération de Chartres connu sous le nom des  » Diableries de Poisvilliers  ». Comment un enfant de 14 ans ridiculise ses parents comme d’autres personnes en leur faisant croire à des manifestations démoniaques avec menace de sortilège, s’exprimant sous la forme d’étranges sons comme des tintements provenant du plancher, des murs sans pouvoir les situer. D’autant que ces bruits étant entendus surtout dans le silence de la nuit ce qui avait pour conséquence d’effrayer, alors même que l’enfant se riait de voir son entourage prier, allant même mander le curé du village. Le pauvre ne put rien faire, nulle prière ne vint arrêter ces étranges manifestations jetant le désarroi. Ce fut un chat qui permit de découvrir l’origine de ces bruits. Chassant le rat dans cette ferme, il en tua deux qu’il ramena fièrement à ses maîtres ce qui révéla la supercherie. Les deux rats en question avaient un collier de grelots autour du cou. Le garnement fut sérieusement réprimandé, mais la correction ne suffit guère à le calmer, bien au contraire. Il quitta un jour le domicile familial pour exercer de coupables délits qui vont le mener en prison bien au delà de l’Eure et Loir, de Poisvilliers en particulier où il était  » personne non grata  » . Il mourut à l’âge de 23 ans en la prison de Clairvaux, ancienne abbaye à l’époque où la privation de liberté est devenue une peine systématique. Les abbayes délaissées par les moines dûment expulsés à la Révolution, ou alors désargentés pour assumer l’entretien des bâtiments, vont servir dés le début du XIXe siècle à des prisons, Clairvaux étant, de nos jours, celles des longues peines.

# Dés 1850 jusqu’en 1870Jules Amyot, oncle de Marcel Proust est à l’origine de la mise en oeuvre du Pré-Catalan à Illiers. Marchand aisé, il consacre une partie de sa fortune à la création d’un jardin à l’orientale et exotique, en le dessinant à partir de ses souvenirs de séjour en Algérie. Un espace plein de charme et de détente que Proust désigne sous le nom de Parc de Tassonville dans  » A la recherche du temps perdu  ». Le cadre enchanteur du parc passe être l’espace idéal et reposant pour lire ce chef d’oeuvre de la littérature.

#  Nogent-le-Roi. Destruction de la halle en bois datant du XIIIe siècle dont l’état de vétusté aurait nécessité de lourds travaux sur le bâtiment ce qui ne se justifiaient plus.

# – Naissance à Frazé d’Henry Isidore Souchay qui ouvre sur une longue lignée d’armurier, exercera son métier à Beaugency, découlant des anciens arquebuziers dont le métier est apparu avec l’apparition du fusil à mèches vers 1450 –

# – 12 février – La majeure partie de la ville de Chartres est désormais éclairée au gaz de ville.

# 3 août.Chartres. Naissance de Raphaël Gallas, photographe. Décès en sa ville de naissance le 18 août 1906.

#  5 octobre – naissance à Chartres de Gabriel Maunoury, frère du maréchal. Médecin et chirurgien à l’ Hôtel-Dieu de Chartres. Elu député d’Eure et Loir, il interviendra au jet des pensions résultant des blessures de guerre, ainsi que celles des armées de terre et de mer comme il est à l’origine de méthodes modernes d’antiseptiques et aseptiques. Il s’éteint à Chartres en 1926

# .En ce milieu du XIX e siècle, la noblesse possède 1/5 du sol beauceron. La bourgeoisie citadine 1/3, la bourgeoisie rurale (fermiers, marchands, et propriétaires) 1/6, et le reste se partage entre salariés, artisans et commerçants. – remplacement de la faucille par la faux – augmentation de la production d’orge et de froment – l’élevage s’intensifie (remplacement de la race des ovins) – assolement triennal (jachère et culture de prairies artificielles) – On déplore le manque notoire de manufactures en raréfaction, leur seule présence en Eure et Loir n’occupe que 2 % des personnes euréliennnes en mesure de travailler – La population chartraine passe de 18 000 à 23 000 habitants,avec une évolution en demie-teinte jusque dans les années 1940/50.

1851

– Le département d’Eure et Loir en état de siège à la suite du coup d’État de Napoléon III

# – Naissance à Nogent-le-Rotrou d’Achille Manceau, architecte de renom ( mairies, établissements scolaires et champs de courses). Décédé en sa commune en 1935.

août.Châteaudun. Démolition de l’ancienne chapelle de Saint-Martin-de-Chemard, datant du XIIe siècle, en vue de l’achèvement du pont Saint-Medard.

Prunay-Le-Gillon.Destruction par le propriétaire du champ, d’un dolmen estimé à treize tonnes pour une surface de 8m2. On prétend qu’une vingtaine de personnes pouvait s’y réfugier à l’abri des intempéries. Le XIXème siècle avec l’évolution agricole a vu le paysage mégalithique se réduire conséquemment. Or, ce qu’il ne faut pas ignorer, l’Eure et Loir comme l’Eure possédaient de nombreuses pierres, et à cet égard avec la Corse et la Bretagne, constituait une zone mégalithique étonnante. Au niveau du département, celles qui restent sont les témoins d’une civilisation où le sacrifice, le culte des morts s’inscrivaient dans un contexte propre aux habitants qui se sont succédé. Tout comme Prunay-le-Gillon, Bonneval, Marboué, Alluyes, Brezolles, Senantes parmi tant d’autres sur la terre d’Eure et Loir s’inscrivent dans l’histoire. Nota important. Un site www.lieux-insolites.fr. joue une rôle important dans une meilleure connaissance de ces témoins de l’histoire de nos ancêtres ou présumés comme tels. Bien que l’auteur se soit penché sur la France entière, il n’en demeure pas moins que l’auteur nous comble pour parfaire notre curiosité naturelle à mieux appréhender notre passé. Ce site qui existe depuis 2001, est remarquablement décrit tant par les photos que les précisions ce qui complète toutes les informations que l’on peut recueillir ici et là.

4 janvier – Décès d’Hyppolite Clausel de Montals, évêque de Chartres. Il était un théologien ultramontain, à savoir proche de l’église italienne, donc du pouvoir absolu du Pape.

# – 22 avril. Décès à Chartres de Charles Louis Alphonse du Tillet de Montramé,83 ans. Bien que marquis, il fut général en commençant sa carrière militaire en 1782.Emigré, après avoir combattu au sein de l’Armée des princes, à la restauration, il revient en France. Promu maréchel de camp, il devient chef de la cohorte de Châteaudun., puis conseiller général d’Eure et Loir (1825/1833)

4 juillet. Le maréchal de France, Jérôme Bonaparte, ex-roi de Westphalie, et dernier des frères de Napoléon Ier, de retour en son château de Gourdez (Morancez) reçoit les officiers du 6ème régiment de lancers basé à Chartres.

# – 29 juillet – Décès à Chartres du chanteur beauceron, Jean-Baptiste Alexandre de Morainville qui avait la réputation de faire des chansons sur commande, mises à disposition dans les douze heures. Des chansons du crû, parfois grivoises, comiques aussi, sans connaître l’orthographe Le chansonnier et sa femme, parcourant les plaines de Beauce, en fin observateur s’adaptaient à la demande. Hélas, il perdit de sa notoriété, fut oublié de tous, au point de mourir dans la plus grande misère.

#  21 septembre – Erection sur la place des Epars à Chartres de la statue du général Marceau. Noël Parfait, alors député de l’Eure et Loir, promoteur de cette initiative, se voit refuser de prendre la parole.

1852

# – Illustrateur d’almanachs à ses moments de détente, Auguste Hoyau se voit une opportunité d’être à la base du Messager de la Beauce et du Perche, succédant à celui du Catholique de la Beauce et du Perche. Une initiative qui va permettre à ce support de prendre un virage qui va marquer les esprits. La page de garde représentant le messager coiffé d’un pâté de Chartres. Une aventure qui se terminera en 1911 avec la disparition de son initiateur.

# Pose des rails jusqu’à La Loupe. Le chemin de fer s’étend en Eure et Loir.

6 octobre.Mise à la disposition de la population chartraine du télégraphe électrique de Paris à Chartres

# 21 octobre.Oisème. Réunion insolite à l’étude Me Bournisien, notaire, qui se trouve face à un couple, les Bracini. D’abord Gustave Bracini, militaire de carrière et propriétaire, maire de Gasville,originaire de Saint-Cannat (Bouches-du-Rhône) d’une part, et d’autre part, son épouse, Amélie Hopkins, riche héritière américaine qui donnent pouvoir de vente d’une sucrerie, y compris un ensemble de bâtiments,sise à Bâton Rouge (Louisiane) aux Etats-Unis d’Amérique sans oublier 77 esclaves, dénommés à l’époque nègres de champ. Cette succession provient de la mère de la mandante.Rappelons pour la petite histoire, une première abolition de la traite des noirs en date du 4 février 1794, dénoncé par Napoléon 4er le 20 mai 1802, puis abolie à nouveau par l’Empereur le 29 mars 1815. (Nota.Archives départementales – cote 2E 21352. A découvrir pour un premier aperçu dans Histoires de la Beauce et de l’Eure et Loir de 1739 à 1905, où se trouve listé l’état-civil des ces esclaves)

– 8 octobre – Décès au Château de Bouville (Cloyes) de Charles d’Argent de Deux-Fontaines, lieutenant des gardes du corps du roi dans la compagnie écossaise, il servit sous Louis XVIII et Charles IX durant seize années, puis maire de Cloyes (1841), député (1852).

1853

# La Garde nationale chartraine. est dissoute par Napoléon III puis remise sur pied par ce même souverain. Elle fit le coup de feu en. 1870, avant de disparaître définitivement avec la IIIe République en 1948. (Nota.A propos de la Garde nationale, un fait à son propos mérite que l’on cite une attitude de quelques membres de cette unité. Alors que l’abbé Jean-Louis Brière était recherché en 1794 comme activiste contre-révolutionnaire, les membres de ce corps chartrain furent chargés d’aller l’arrêter, par!s que cet abbé ait été dénoncé par un délateur. Ils se rendirent à Saint-Chéron(Chartres), et firent semblant – sans doute par humanité – de ne point le trouver en dépit de tous leurs efforts. Cette garde était parfaitement consciente du sort qui allait être infligé à l’abbé Brière. Peine perdue, le dénonciateur étant présent sur les lieux, insista pour qu’il soit arrêté. En effet, l’homme était un proscrit, ayant refusé le serment schismatique en 1791. Jugé et condamné à mort, il proclamera sur l’échafaud  » J’offre le sacrifice de ma vie  ». )

4 avril. Chartres. Naissance de Louis-Joseph Félix Cirasse. Sculpteur qui a réalisé un buste en bronze du tombeau de Jules Chéron, médecin. Auteur du Monument aux enfants d’Eure et Loir morts pour la patrie, érigé à la Butte des charbonniers, et inauguré le 27 octobre 1901 par Joseph Caillaux, ministre des Finances, représentant le Président de la République, Emile Loubet, absent de la cérémonie. 15 000 personnes assistèrent à cette inauguration. Il fut également aquarelliste, auteur de La Pêche miraculeus

17 avril. Mathilde Mauté, connue également sous le nom de Mauté de Fleurville voit le jour à Nogent-le-Rotrou. Mariée jeune à Paul Verlaine avec lequel, elle eut un fils Georges Verlaine lequel a accompli sa carrière dans le métro, puisqu’il fut poinçonneur à Malesherbes, et chef de station à Villiers. Fort jolie, elle eut l’heur de lui plaire avant qu’il ne rencontre Arthur Rimbaud, et dont on connait la suite. Dans Wikipedia, plus particulièrement à la référence Georges Verlaine, il est intéressant de découvrir le couple que formait Mathilde et Paul, soulignant les crises de ce dernier à l’égard de sa femme. Leur divorce eut lieu en 1885, et elle épousera en secondes noces un entrepreneur en bâtiment dont elle divorcera. Elle meurt en novembre 1914 à Nice.

18 mai  – Nouvel arrêt préfectoral pour les toitures interdisant la couverture en chaume comme procéder au remplacement des toitures défectueuses. Les maisons neuves devront se soumettre à l’obligation datant initialement de 1843.

1854

# Comte de Givré, connu comme écrivain, et surtout comme second secrétaire d’ambassade de l’Ambassade de Rome, puis secrétaire d’ambassade de Châteaubriand à Londres, Bernard Desmousseaux de Givré, fils d’Antoine Desmousseaux de Givré (voir à ce nom)fut député d’Eure et Loir de 1837 à 1848, et membre de la Législature en 1849. Il meurt du choléra à l’âge de 60 ans, à cette date et enterré à Dreux.

Châteaudun. Naissance de Laurentine Proux. Héroïne de la guerre de 1870, lorsque le 18 octobre de cette même année, elle s’est dévoué sans compter parmi les défenseurs de la ville de Châteaudun, affrontant les troupes allemandes commandées par Albert de Saxe, propre frère du roi de Prusse. Ainsi, au mépris de la mitraille et des obus, elle a effectué de nombreux allers-retours pour porter aux défenseurs de l’eau et des cartouches.

#  26 avril – Pierre Auffray, 54 ans, tue à Champrond-en-Gâtine, un maquignon à coups de couteau et de bâton dans une sombre affaire. Il est guillotiné à Chartres.

18 mai.  Manifestation à Chartres et autres communes contre l’interdiction d’utiliser le couvert de paille( et autres matériels inflammables) sur les toits des maisons en cours de réhabilitation, à fortiori lorsqu’il s’agit de maisons neuves.. L’armée doit intervenir sur Nogent-le-Roi à la suite de troubles très graves alors qu’au Boullay-Mivoye le préfet est malmené. Propriétaires, cultivateurs, et les professionnels liés à la couverture, frappés dans leurs intérêts, manifestent. Des crédits seront débloqués pour les plus pauvres.

# – Le chemin de fer relie désormais Chartres au Mans

#  27 juillet – Désiré Dejames, 28 ans, jardinier, après de multiples séjours en prison, et libéré, tente d’étouffer un cafetière de Dreux pour lui voler sa caisse en vain, et non content de son forfait, s’en va commettre plusieurs cambriolages. L’addition de tous ces faits lui vaut d’être condamné à mort et guillotiné à Chartres.

13 août – Par décret, l’avenue Marceau est ouverte sur les départements des VIIIe et XVIe arrondissements de Paris.

28 août. Aunay-sous-Auneau. Naissance d’Edouard-Joseph Chichy. De père cordonnier, il suit des cours de théologie. Il sera vicaire général de Saint-Dié (Vosges), puis Prototonaire Apostolique, par la suite, chanoine d’honneur de la cathédrale de cette même ville. Il termine en étant chanoine honoraire de la cathédrale de Chartres. Décès dans cette ville le 18 novembre 1923.

1855

– Début de l’exploitation de l’entrepôt de machines à vapeur à la gare de Chartres, et jusqu’en 1908, l’activité se portera sur une trentaine de celles-ci.

28 janvier. Naissance à Epernon d’Emile Bordier. Petit-fils d’agriculteur, fils d’un instituteur beauceron, après avoir été clerc de notaire, il s’installe comme notaire à Gommerville dont il devient le maire. En 1898, il est élu député, se réclamant du parti radical-socialiste. Par suite de mauvaise santé, il doit cesser toute activité en 1901, et meurt à Gommerville l’année suivante.

10 mars. Montreuil. Décès de Geneviève-Sophie Chevigny, 83 ans, danseuse à l’Opéra de Paris.

1856

# 14 avril – Naissance à Nogent-le-Rotrou de Camille Gaté, sculpteur. On lui doit la statue de Rémi Belleau (1887), détruite pendant la guerre (1943). Auparavant, il avait fondé le journal Le Républicain de Nogent juste après ses études. Comme sculpteur, il prit comme modèle les ouvriers de la tannerie familiale, puis se spécialisa dans la sculpture animalière avec un certain bonheur, puisque ses compositions (Chiens de relais – 1895 et Chiens ratiers – 1887) lui valurent plusieurs récompenses dans des salons. Il se consacra aux bustes et à certaines représentations allégoriques. Pour finir une carrière bien remplie, cependant courte, Décédé dans sa ville de naissance le 20 août 1900.

16 mai. Fondation par Paul Durand et Louis Merlet de la Société Archéologique d’Eure et Loir. (SAEL)

# – 12 juin – Décès de Léon Frédéric Née, gendre du conventionnel Hébert, officier de santé, pasteur durant 46 années jusqu’à sa mort au sein de la communauté de Marsauceux , temple protestant qui avait été inauguré en 1821.

8 juillet. Château de Champ Romain à Thiville. Décès d’Augustin Crignon de Montigny, 74 ans, originaire d’Orléans où il était très influent en raison de sa situation financière, et grand propriétaire terrien. Elu député en 1827, proche des royalistes constitutionnels.

# – 25 juillet – Incendie partiel de la Porte Guillaume, les parties atteintes devant être détruites

23 août. Chartres. Naissance de Paul-Albert Badufle, élève de Jouffroy, peintre et sculpteur notamment du buste de Philippe Desportes.

1857

26 janvier  – François Guérin, 42 ans, charretier de profession massacre à coups de marteau un couple et les égorge au hameau des Essarts (Saint-Symphorien le Château). Condamné à mort, il est guillotiné à Chartres.

18 avrilChartres. Naissance d’Henri David qui fut avocat à la cour d’appel de Paris, journaliste, dramaturge et poète. Sous le pseudonyme de Henri d’Arsy, il a écrit, en collaboration, plusieurs pièces de théâtre à succès. Auteur également de romans qui connurent un grand engouement. Il collabora également à de nombreux journaux politiques et littéraires. Il s’éteint à Arville (Loir & Cher) le 7 août 19147.

# 2 août – Naissance à Ouarville de Félix Chapuiseau, instituteur et écrivain, auteur d’un célèbre Folklore de la Beauce et du Perche , un ouvrage de références sur les coutumes sectorielles, qui a fait l’objet d’une réédition moderne sous la conduite d’Alain Denizet. Exerçant à Paris, Félix Chapiseau y meurt le 26 octobre 1927.

18 octobre. La ville de Nogent-le-Rotrou, après décret de Napoléon III, inaugure une statue à la mémoire du général comte Jules de Saint-Pol, tué à la bataille de Malakoff le 8 septembre 1855. Il était originaire de Reims. Il commanda le 7ème régiment de chasseurs à pied dans la cité nogentaise ce qui explique le geste de la commune. La statue a été fondue par les Allemands en 1943. Seule une plaque atteste de cette présence.

1858

Chartres.Premier numéro de l’Union Agricole, créé par des cultivateurs chartrains, et dédié aux gens de la terre. La parution s’arrêtera, en 1889.

Bouville. Naissance de Charles Isidore Douin, botaniste, spécialisé dans les mousses, maintes honoré pour ses recherches sur les plantes en milieu humide.On lui doit un ouvrage Nouvelle flore des mousses et des hépatiques pour la détermination facile des espèces, (1892) dans plusieurs versions prenant en compte ses nouvelles observations. Il fut également professeur de sciences naturelles de 1889 à 1920 au sein du lycée Marceau qui l’avait vu accomplir son cycle d’études. Décès à Chartres en 1944.

20 août – Pose de la première pierre par le Préfet Jaubert, du nouvel Hôtel-Dieu de Chartres.

1859

30 novembre  – Naissance à Châteaudun de Charles Brennus, maître-graveur, qui donna son nom au fameux bouclier de Brennus, trophée qui récompense le vainqueur de la finale du Championnat de France de rugby à XV. De son vrai nom Brennus Ambriorix Crosnier, deux prénoms imaginés par une famille en quête d’ascendants gaulois, il exerça la profession de maître-graveur, et parallèlement fut le Président d’honneur de la Fédération Française de Rugby en 1921, officiant parfois comme arbitre dans des matches. A partir d’un dessin du baron Pierre de Coubertin, père du renouveau de l’olympisme, alors secrétaire de l’Union des sociétés françaises de sports athlétiques, il fit prendre forme à un bouclier, devenu bouclier de Brennus.Ce bouclier est devenu le trophée remis chaque année à l’équipe , championne de France de rugby à XV. Le premier du genre fut décerné en 1892 (Racing Club de France).Charles Brennus avait la responsabilité du déroulement des matches de rugby sur le territoire français. Il a également managé l’équipe de France. Il avait reçu le surnom de Père Brennus tant par les dirigeants, les clubs que les joueurs. Fondateur également du SCUF – Sporting Club Universitaire de France qui connut ses heures de gloire dans le rugby national, puis au niveau de la capitale. Le rugby français doit finalement beaucoup à l’Eure et Loir, tout du moins dans

1860. – On comptait plus d’un millions de moutons en Beauce, sachant si l’Eure et Loir en compte une bonne partie à cette époque, les départements voisins sont beaucoup plus actifs dans ce domaine d’élevage. Quarante ans plus tard, cet élevage avait diminué de 50% (Source : La Science Sociale suivant la méthode de F.Le Play). Il se peut que le changement des habitudes alimentaires en soit la cause. De nos jours, le mouton représente sur le territoire de la Beauce, 10 000 têtes. La consommation ovine étant plus importante, les agneaux étant menés à l’abattoir entre 6 et 8 mois L’orientation des cultures de céréales, avec la mécanisation, ayant certainement accéléré le processus au profit d’autres secteurs, comme l’Indre, figure de proue dans l’élevage du mouton.

1# – Eugène Mesquite, proche du baron Haussmann, ayant racheté l’ancien château-fort de Nogent-le-Roi après avoir été vendu comme bien national, entreprend de faire construire une demeure dans le style Louis XIII, et aménager un immense parc. Il fut maire de sa commune durant trente-quatre ans.Il a collaboré aux côtés du baron Haussmann pour l’aménagement de Paris.Décès à Paris le 11 décembre 1894 à l’âge de 76 ans. 

# – Erection à Châteaudun sur la place du 18-octobre d’une fontaine érigée dans le style Renaissance, ceci pour commémorer la première alimentation en eau potable de la ville. La fontaine a été couronnée d’une lanterne surmontée d’un phénix (oiseau légendaire), emblème de la ville dont les armes portent la devise EXTINCTA REVIVISCO qui signifie  » Eteinte, je renais  » en références à l’incendie de 1723 et des conséquences de la guerre de 1870 qui a martyrisé la ville.

# – 24 mars. Décès à Chartres de la comédienne Madame Albert à l’âge de 54 ans. Sa relation avec l’Eure et Loir tient au fait qu’elle avait choisi une maison de santé de la cité beauceronne après la mort de son second mari. Originaire de Toulouse, elle se consacra au théâtre, et fut estimée dans le soin qu’elle apportait à camper ses personnages. Un cancer du sein va perturber ssa carrière comme le décès de ses deux maris. A 51 ans, elle interrompt sa carrière.

26 avril. Ecrosnes. Naissance de Gustave Lhôpiteau, avocat, avoué et homme politique, sénateur d’Eure et Loir (1912/1930) et Ministre de la Justice et Garde des Sceaux (janvier 1920/janvier 1921).Il quitte la vie politique en 1930 Il a été inhumé (1941) au cimetière Saint-Chéron à Chartres.

# – 2 octobre – naissance à Neuvy-en-Dunois de Laurent Rivierre, journaliste qui a fondé sa propre maison d’édition pour assurer la publication du Grand annuaire administratif, commercial et agricole de l’Eure et Loir, un ouvrage de 1000 pages, véritable bible contenant l’essentiel sur le département.

# – 23 décembre. Naissance d’Edmond Leroy connu sous le nom de Leroy-Dionet. Il est connu comme peintre de la Belle Epoque. Sa présence à Chartres fut de courte durée, puis son père qui exercait dans la cité beauceronne comme conducteur de train, fut muté dans la Sarthe. Il montra très rapidement des dispositions pour la peinture, et entra à l’Ecole nationale des beaux-arts de Paris. <Par la suite, il s’installe et répon aux sollicitations de nombreuses commandes , et réalisa des paysages. Hélas en 1913, il doit se faire retirer un œil et cesse son activité de professeur de dessin, tout en continuant à oeuvrer notamment dans l’aquarelle où il excelle. Il meurt à Amiens des suites d’une tuberculose le 10 janvier 1939.

1861

1860/1861 – Bonneval –  L’asile départemental d’aliénés, qui deviendra au XXe siècle centre hospitalier Henri-Ey, s’installe dans l’ancienne abbaye bénédictine Saint-Florentin à Bonneval

# – Chartres – Au cours de ce Second Empire, restauration et agrandissement de l’Hôtel de Ville , inauguration du théâtre en 1861, développement de nouveaux quartiers autour de la gare.

11 juin. Chartres. Incendie du magasin aux fourrages entreposés dans l’église désaffectée Saint-André. Le culte de celle-ci avait cessé d’être célébrée depuis 1791. Son clocher avait été abattu.

5 décembre. Château d’Aunay-sous-Auneau. Décès d’Augustinr Caminade de Chatenet, seigneur de Grandmont, de la Pommeraye et du Grand->Parc de Cognac, à l’âge de 77 ans. Originaire de Cognac où il a vu le jour, il fut tout d’abord député de sa région de naissance, puis sous-préfet de Cognac, ville où il fit fortune dans le…cognac. Avant d’entamer sa carrière,, il s’est consacré alors à la littérature, avec une tragédie en 5 actes  » Alcibiade  », jouée, semble-t-il, au Théâtre Français et quelques autres œuvres mineures. A son actif une comédie de salon Souvenirs de Suisse. Sa relation avec l’Eure et Loir se retrouve uniquement dans son décès

8 décembre  – Naissance à Brou de Victor Tanquerel des Planches, licencié ès sciences qui collabora à l’organisation de nouvelles galeries de paléontologie au Muséum de Paris. Décès : 1928.

1862

Chartres. Inscription à la liste des sites protégés du Cellier de Loens, de même la Maison du médecin au 10 rue Noël Ballay.

Jean Auguste Victor dit Ferdinand Lagarrigue, instituteur, se retrouve pour quelques mois rédacteur-en-chef du Journal de Chartres et du département d’Eure et Loir (1862), une feuille politique avec pas moins de cinq mille abonnés (10 000 en 1868), dirigée par son propriétaire, Jacques Marin Garnier, célèbre famille chartraine. Ce journal est alors connu pour être le porte-parole du gouvernement et de la Préfecture jusqu’en 1870. Que s’est-il passé au bout de ce laps de temps très court, d’aucuns prétendent que le journaliste serait parti après son mariage, peut-être un désaccord politique. Ce départ n’eut pas l’heur de plaire au directeur qui dans une diatribe d’une violence inouïe s’en prend à son ancien collaborateur dans des arguments qui, finalement, se sont avérés peu convaincants. L’affaire fut vite enterrée, et le journal reprit le cours de ses parutions en s’arrogeant de plus en plus de lecteurs, ce qui fit jaser dans la mesure où les abonnements se multiplièrent. Pour la petite histoire journalistique, ses concurrents furent beaucoup moins présents : l’Echo Dunois possédait deux cents lecteurs, le Journal de Dreux quatre cents, et le Nogentais seulement cent.

2 février. Châteaudun. Décès à l’âge de 61 ans de Georges Marescal, originaire de Chartres qui, en 1848, investi commissaire du Gouvernement, fut préfet conjoint avec Antoine Barthelemy (voir 1886) lors d’une très courte durée, avec l’arrivée du Préfet nommé en poste.

1863

Unverre. Naissance de Félix Lejars. Chirurgien des hôpitaux ( 1891), professeur agrégé à la faculté de médecine de Paris ( 1892) puis professeur à la clinique chirurgicale, il est l’auteur d’une-  Chirurgie d’urgence ( 1899) et d’un – Diagnostic chirurgical ( publié auprès de l’Académie de médecine – 1924 ). De nombreuses références médicales ont fait de ce médecin un homme remarqué dans la recherche dont de nombreux résultats ont été associés à son nom. Décès à Paris en 1932.

1864

Octobre Découverte sous le badigeon d’une danse macabre en l’église de Meslay-le-Grenet, fresque qui aurait été peinte au début du XVIe siècle.

1865

 – Disparition à Chartres de Jean-Marie Larrieu, ouvrier cordonnier ambulant venant des Hautes-Pyrénées. Lorsque sa bourse était vide, il chantait en public, de sa voie puissante et agréable, interprétant les louanges de Dieu. Arrivant à Chartres, il fut impressionné par la cathédrale.Sa voix et sa foi firent merveille. Bien que chanteur à gages, il décide d’entrer en religion, et fut ordonné prêtre. Il sera successivement curé de quatre paroisses euréliennes (Mignières, Chassant, Fessainvilliers et Louvilliers-au-Perche). 

Sosthène II de La Rochefoucauld, homme politique de la IIIe République,acquiert le château d’Esclimont,ancien château-fort datant du XIe siècle, il le fit rénover dans la plus pure tradition du XIXe siècle, siècle lequel de nombreux monuments de prestige ont connu une nouvelle vie grâce à Prosper Mérimée et surtout Viollet-le-Duc. Sont intervenus également Les frères Parent, architectes valenciennois, de même les frères Bühler qui ont assuré le remplacement des jardins à la française par des jardins à l’anglaise. Sosthène de La Rochefoucauld fit appel, plus modestement, à des architectes qui surent donner un nouvel élan dans le style Renaissance à cette demeure de prestige laquelle, aujourd’hui, devenue en 1980 un relais Châteaux. Esclimont impressionne le visiteur par cette nouvelle architecture de qualité donnant une image prestigieuse dans la plus pure tradition des châteaux de résidence, tout en conservant un style de forteresse, un ouvrage de défense sans en avoir la destination.

25 mars – Naissance à Epernon de Laure Claire Blandine Labiche, fille du Préfet Emile Labiche. De constitution fragile, elle meurt à Béville-le-Comte, lieu de résidence de son père le 30 janvier 1833. Sur sa tombe en cette même commune, l’épitaphe suivante :  » J’ai passé comme la fleur. J’ai séché comme l’herbe des champs.  »

1866

#– 4 janvier – Naissance à Tremblay-le-Vicomte d’Alfred-Achille Gendrot dit Jean Drault, journaliste et collaborateur de la revue la Libre Parole. On lui doit de nombreux ouvrages sous forme de bandes dessinées qui connurent un succès avec son héros Chapuzot sur des caricatures de G.Tiret et Boignet, notamment. – Chapuzot est de la classe – La Cantine Chapuzot – Le Député-soldat – Chapuzot navigue – Chapuzot à Madagascar – Un aïeul de Chapuzot – Le Pique-Assiette – Les Contes de l’étape ( 1910 ). Décédé en 1912. lieu (?)

# La terre tremble, et les effets néanmoins sans conséquence sont ressentis sur Chartres, de même à Orléans et Paris.

5 juillet. Dreux. Naissance de Jean-Auguste Lefebvre.Imprimeur et journaliste. Collaborateur de son père M.Lefebvre-Gautier qui avait fondé une librairie en 1881, sept ans plus tard il crée son imprimerie. Il édita de nombreuses plaquettes sur sa région du Drouais qu’il affectionnait de tout son coeur. Collaborateur de l’Union Républicaine depuis sa fondation en 1895, il prit en 1906 le titre de directeur de la rédaction.

# – juillet – Venue à Chartres pour une simple journée de Gustave Flaubert afin de mieux situer l’ambiance d’une cette ville de province pour son célèbre ouvrage L’Education sentimentale, puisque son héroïne Madame Arnoux habite la cité beauceronne, avec quelques imprécisions.

16 octobre – Naissance à Chartres de Charles Lorin qui succéda à son père Nicolas dans son atelier de Chartres.Il épouse la fille d’un architecte chartrain, Etienne Piebourg. Restaurateur de nombreux vitraux, et réalisa les vitraux modernes de la basilique de Jeanne d’Arc à Domrémy et les verrières de Saint-Antoine de Padoue. Décès à Chartres le 23 avril 1940. A noter que la mort en 1917 de son fils ainé, 18 ans, tué lors de la Première Guerre mondiale, fut un choc immense, si bien que certaines de ses oeuvres furent consacrées au souvenir.

# – 25 novembre – Naissance à Dreux d’ Henri Lucien Jumelle chercheur en biologie animale, et renommé dans la spécialité botanique. Botaniste de référence, il publie de nombreux ouvrages sur des plantes qu’il a collectées en Afrique de l’Ouest et Madagascar. Il meurt à Marseille en 1935 où il avait obtenu une chaire de botanique agricole.

1867

#– Ouverture de la ligne de chemin de fer Dreux-Maintenon.

# Un ouvrage intitulé  » Le Poème des champs  » en forme d’hymne au dur labeur du laboureur, est distribué, en fin d’année scolaire, et comme prix aux lauréats des concours cantonaux, à savoir les élèves des écoles primaires du département d’Eure et Loir. L’auteur de l’ouvrage : Charles Calemard de Lafayette (1815/1901), président du Conseil Général de Haute Loire, connu pour sa relation avec la terre. Pour la petite histoire, il est à l’origine de la création d’un Ministère de l’Agriculture.

1868

#– 16 janvier  Jean-Pierre Breckler, 22 ans, vendeur de peaux de lapin, alors qu’il est militaire, tue à Ver-les-Chartres, une femme pour la voler et égorge le facteur qui venait au secours de la victime.Condamné à mort pour être guillotiné, Napoléon III ordonne que le criminel soit fusillé, étant militaire au moment des faits, ce qui fut fait à Chartres.

24 janvier – La Loupe. Un homme fort excité se précipite dans l’église, interpelle le curé, demandant à être pris immédiatement pour être confessé. Comme l’homme d’église lui dit d’attendre, l’homme s’énerve, sort un couteau qu’il plante dans la cuisse du curé, l’atteignant à l’artère fémorale, provoquant une hémorragie qui va entrainer la mort de ce dernier. Sans un regard pour sa victime, l’homme se précipite dans un café. Mais l’alerte a été donnée. la maréchaussée arrête l’agresseur. Interrogé, ce dernier justifie son geste, expliquant que le curé ne voulait pas le délivrer d’un sort dont il était atteint. On jugea que l’assassin devait être particulièrement dérangé, et la justice crut bon l’interner sans autre forme de procès.

# – 17 juin – Naissance à La Bazoche-Goüet d’Etienne Houvert (mort en 1949), guide de la cathédrale, et auteur d’un guide de la cathédrale qui a fait l’objet de plusieurs rééditions.

1869

6 mars. Bonneval. Naissance d’Albert Sidoisne.Instituteur et bibliothécaire de sa ville, on lui doit un ouvrage sur sa commune Bonneval sur le Loir (1940). Major de sa promotion à l’Ecole Normale de Chartres (1888), il choisit d’être instituteur à l’Ecole Coloniale à Paris. Durant sa vie, il a rassemblé une importante collection sur l’histoire de sa commune de naissance et son canton, léguée à sa mort le 26 octobre 1943 à la commune de Bonneval.

9 mai  – Chartres – Venue de Napoléon III et de la reine Eugénie pour présider les fêtes du concours agricole., notamment la remise des prix du Concours général agricole.

12 aoûtChartres organise sa première compétition de vélocipède, encensé par la presse, notamment le Journal de Chartres, en ces termes  » Le vélocipède est le véhicule à la mode, il fait fureur, il envahit les promenades et les rues de nos villes.  » Les compétitions sont organisées au Clos Saint-Jean (Parc André-Gagnon). Une foule vient découvrir ce nouvel objet du plaisir. La course principale sur une longue de 1290 mètres est remportée en quatre minutes vint neuf secondes par un coureur anglais, James Moore, 20 ans, dont la famille est installée à Paris depuis 1853. Sa récompense : une carabine de luxe de salon… L’honneur de l’organisateur est sauvé par le Chartrain Desandre qui termine second. Il reçoit pour le prix de sa performance des  » cigares de luxe  » qui semble guère compatible avec l’esprit du sport, fort discret à l’instant. Mais bon, il s’agit du tout début des courses cyclistes qui vont faire des émules, surtout qu’un Chartrain sera à l’origine du Tour de France. Pourtant, à l’issue de ces premières courses, des esprits se sont mis à douter de l’avenir de ce moyen de locomotion, persuadés que l’indifférence générale plongera les adeptes dans l’oubli. Ils se trompaient lourdement.

13 novembre. Arrou. Naissance de Pierre Lelong, écrivain et journaliste, connu pour être l’initiateur du mouvement régionaliste dans le pays Yveline, et disparu avec la Première Guerre mondiale, au point de quitter Paris pour s’installer à proximité de Rambouillet. On lui doit quelques ouvrages sur la région qui deviendra le département des Yvelines au début de 1968 Il meurt à Grosrouve le 29 avril 1944.(Réf.Wikipedia )

1870 

Eugène Casimir Lebreton (1791/1876) qui était propriétaire terrien en Eure er Loir, devient Président du Conseil Général d’Eure et Loir, puis Préfet et maire de Luigny.

1870 à 1873. Paul Harel, originaire d’Echauffour(Orne), à 16 ans lorsqu’il est présent durant ce laps de temps à Nogent-le-Rotrou comme ouvrier typographe où il imprime des œuvres d’auteurs connus comme les Paris et Meyer. Bien que sa présence soit de très courte durée, citer sa vie est intéressante, surtout qu’il a marqué son département de naissance comme poète. D’un naturel très éclectique, il fut également aubergiste, aimant comme il se plaisait à le dire, le pittoresque, se faisant un plaisir d’ accueillir les miséreux. Jouissant d’une grande popularité dans sa région natale, surtout avec sa façon de chanter la nature, la vie rurale, alliant foi catholique et charité. Décès en 1927 à l’âge de 73 ans.

Laurent-François, marquis de Gouvion Saint-Cyr, fils unique du maréchal d’Empire du même nom, accomplit un temps militaire, puis appelé par Louis-Philippe à la Chambre des Pairs (1841). Retiré des affaires, il s’installe au château de Réverseaux. Afin de venir en aide aux blessés durant la guerre de 1870, avec son épouse, il fait installer une ambulance, L’année suivante, il est élu représentant de l’Eure et Loir à l’Assemblée nationale, sans pour autant appartenir à quelconque tendance politique, si ce n’est d’avoir un penchant pour le centre-droit.

Louis Brossier, sarthois devenu dunois par son mariage, a été un photographe averti bien qu’il soit horloger de profession. Il s’illustre lors de la bataille de Châteaudun durant la guerre de 1870, en se comportant d’une façon héroïque ce qui lui valut de recevoir la Légion d’honneur. Par la suite , il se distingue grâce à sa série de clichés qu’il prit de la ville cruellement touchée par cette bataille ceci immédiatement après la fin des combats, , témoignages de première grandeur, permettant de graver à jamais dans les mémoires cet épisode douloureux pour Châteaudun. La passion de la photographie le mènera jusqu’à être inventeur, mettant au point un obturateur pour lequel il déposera un brevet. Retiré à Angers, il y meurt en 1886 à l’âge de 68 ans.

# Décédé à Paris, Napoléon Jean Emilien Desmousseaux de Givré, descendant d’une famille acquise à la cause napoléonienne, est inhumé à Dreux dans le caveau familial. Né à Liège en 1803, il fut sous-préfet de Dreux en 1830, puis successivement préfet dans l’Ain, le Pas-de-Calais, le Nord.

# Décès à l’âge de 80 ans de Louis-Ambroise Ferry, dont la tombe repose dans le cimetière Saint-Chéron à Chartres. Sa stèle, outre son état civil, nous révèle qu’il a été un ancien garde du corps du roi du roi Louis XVIII, dispositif supprimé en 1830. On lit également qu’il fut juge honoraire, et président de la Conférence de Saint-Vincent-de-Paul. Ce qui précède figure dans le site internet sous le titre Landru Cimetière. Que cet homme se soit paré de son titre de garde ne saurait être remis en cause, du moins dans l’esprit, respectant, à cet égard, la mémoire de cet homme. Bien que son nom ne figure sur aucune archive se référant à sa position vis-à-vis du roi, il n’en demeure pas moins que la référence qu’il se serait octroyée, est absente de toute citation de son nom en matière de références historiques.

# Décès à Chartres où il est inhumé de Louis Ambroise Hervet, 70 ans, ancien garde du corps de Louis XVIII.

– 2 Mars. Dreux. Décès d’André Tellot à l’âge de 88 ans, compositeur de romances

19 juillet – La France déclare la guerre à l’Allemagne, et l’Eure et Loir est loin de s’attendre à être au coeur du conflit qui va mener notre pays à une cruelle désillusion. Le département connaît les horreurs de cette guerre perdue d’avance, et en paiera le prix. Des réquisitions (nourriture, fourrages, bétail, chevaux) s’en suivent au grand dam des habitants qui tentent de résister .- 

9 septembre. Janville. Naissance de Maurice Viollette, figure emblématique du département. Décédé à Dreux le 9 septembre 1960.Homme politique. Avocat à la Cour d’appel de Paris (1892), député républicain-socialiste ( 1902/1930), rapporteur du budget des colonies, vice-président de la Chambre ( 1914/1917), ministre du Ravitaillement et des Transports maritimes ( mars-septembre 1917), gouverneur général de l’Algérie ( du 12 mai 1925 au 12 novembre 1927 ), sénateur ( 1930/1939), ministre d’Etat ( juin 1936 – janvier 1938 et mars-avril 1938 ). A la Chambre des députés, on lui avait donné le surnom de ‘’ pisse-vinaigre ‘’ car il ne supportait pas la contestation, étant aussi pugnace qu’énergique. Il rédigea avec Léon Blum un projet de loi donnant la citoyenneté à tous les autochtones de l’Algérie, qui auraient pu cependant conserver leur statut civil coranique, mais le texte fut rejeté par le Parlement. En effet, ce projet datant de 1930, repris par le gouvernement de Léon Blum en 1936 aurait alors conféré à 21 000 musulmans de l’élite française, le droit de voter avec les 203000 électeurs français. Ce projet souleva un tollé général Député U.D.S.R. ( 1945/1955), il fut maire de Dreux de 1908 à 1959 et président du Conseil Général de 1921 à 1960. On disait à l’époque où il était maire, de sensibilité de gauche, que ses amis étaient de couleur violette. Un musée lui est consacré au 22, rue Loiseleur-Deslongchamps à Dreux avec une bibliothèque contenant pas moins de 3000 ouvrages en majorité consacrés à l’histoire de la République, de l’Indochine et de l’Algérie. Fondateur de l’Action Républicaine à Dreux, ce journal, avec un lectorat de plus en plus clairsemé, a fermé ses portes le 31 décembre 2009.

# – Nuit du 19 au 20 septembre. La Vierville(Alluyes). Profitant du désordre de la guerre, quatre hommes en mal de forfait lucratif, anciens gardes nationaux, s’en prennent à un couple âgé fort riche, les époux Chesneau qu’ils étranglent jusqu’à ce que mort s’en suive. Ils retournent la maison, et volent 4500 francs, et en billets d’or, soit au bas mot quinze mille euros de nos jours. Ils sont alors arrêtés, et jurent être étrangers à ce crime. Etonnamment, où à défaut d’éléments probants, la justice prononce un non-lieu. L’affaire aurait pu en rester là, mais le vieil adage  » Le crime ne paie  » sera en partie appliqué. L’un des quatre complices, un dénommé Quillou, quelques mois après, se vante, lors d’une beuverie, révèle être l’auteur de l’assassinat, profitant aussi de régler quelques dettes avec l’argent récupéré. Arrêté, il sera comme étant le seul coupable, condamné à mort, et guillotiné le 19 février 1872. L’exécution a eu lieu Porte Morard à Chartres. Pourquoi n’a-t-il pas dénoncé ses complices, mystère.

# – septembre. Nogent-le-Rotrou. Maurice Bastide du Lude naît par accident en Eure-et-Loir car sa mère accouché alors qu’elle était de passage pour rejoindre la demeure familiale de la famille au château du Lude à Jouy-le-Potier (Loiret). D’abord ingénieur agronome, il se met à dessiner et à sculpter, si bien qu’il va devenir orfèvre en la matière s’inspirant de l’école italienne du XVIe siècle. Lui qui est apparenté par sa mère à George Sand, épouse une nièce du peintre Ingres qui possède un atelier à Meung-sur-Loire, proche de sa propre résidence. La passion de la montagne le mène à être l’un des premiers à gravir le Mont Cervin en Suisse. Ses séjours fréquents en Sologne l’amène à s’intéresser à la vénerie, devenant maître d’équipage. Comme graveur, son œuvre est immense, et il aura une élève hyper douée naturellement en la personne de Jeanne Champillou. De nombreuses œuvres sont conservées au Musée des Beaux-Arts d’Orléans.Il meurt en 1960.

# En raison du conflit qui martyrise l’Eure et Loir, le préfet Labiche préconise l’utilisation d’outil aratoire (faux) comme arme contre les Prussiens. A défaut de fusils qui manquent cruellement, une distribution est prévue pour les gardes nationaux du moins ceux qui sont démunis d’armes, et qui vont recevoir ces faux – fonction des maires – , armement désuet dans ce contexte meurtrier. Au lendemain du conflit, ces faux furent revendues pour la somme de 5 francs pièce (environ 16 euros) à Chartres, rue Saint-Michel.

25 septembre – A Dreux, à la stupeur de la population intriguée, un ballon aérostier atterrit. Les ballons étaient tout spécialement utilisés pour transporter les messages – (distribué à l’initiative des maires)

#  4 octobre – Epernon – Le Commandant Lecomte trouve la mort avec 22 gardes-mobiles lors de la défense de la ville face aux Prussiens. Alors qu’il se trouvait sur la route de Rambouillet à Chartres, dans les faubourgs d’Epernon avec les gardes nationaux et mobiles, il se heurta lce jour-là à la 13ème brigade de cavalerie prussienne du colonel Con Alvensleben soutenue par des fractions d’infanterie du 1er bavarois. Une défense quasi désespérée pour l’armée française face au rouleur compresseur de l’envahisseur qui se rendait maître de toute opposition, un sacrifice malgré des faits d’armes inutiles, mais si beaux de s’être opposés avec vaillanc comme s’il y avait toujours de l’espoir.

#  Nuit du 7 au 8 octobre – lors des combats dits La Surprise dAblisAthanase Barbier (1828/1908), futur maire de la commune, au péril de sa vie, intervient pour sauver des otages mais plusieurs seront néanmoins fusillés par les Prussiens. 

10/14 et 15 octobre –  Les habitants des deux communes de Civry et Varize résistent héroïquement aux troupes prussiennes. En représailles, les deux villages seront presque totalement incendiés. 

18 octobre.– Châteaudun est incendiée par les Prussiens (22 ème division, commandée par le général de Wittich sous les ordres d’Albert de Saxe qui vient de la Loire avec 12 000 hommes et 24 pièces d’artillerie ce qui a eu pour conséquence de détruire plus de 200 maisons.- De nombreux combats de rue se déroulent, la résistance désespérée est quasi héroïque dans une ville retranchée derrière 28 barricades. Ils 700 francs-tireurs et trois cents gardes nationaux de Châteaudun sous les ordres du commandant de Lipowski – Les combattants dunois subissent 6 heures de bombardement  puis neuf heures de combat à 1 contre 10 – La ville tombe, et sera décorée de la Légion d’honneur pour sa résistance . La ville a été pillée. De nombreux habitants ont été tués ou pris en otage – On s’accorde à dire que de tous les départements les Prussiens envahirent, les exactions les plus graves furent commises en Eure et Loir. – Citons le courage d’une jeune fille de seize printemps, Laurentine Proux qui, au mépris de la mitraille et des obus, n’a de cesse de faire des allers et retours pour porter de l’eau et des cartouches aux défenseurs. En l’honneur de cette résistance, de nombreux rues en France portent le nom de la ville.

18 octobre. Dreux. Henri Louis, baron de Beaurepaire et de Louvagny, en qualité de lieutenant-colonel, commande le 15 ème régiment de la Garde Nationale Mobile. Par un malheureux concours de circonstances, de Beaurepaire voulut monter en observation sur le dôme de la Chapelle des Princes d’Orléans à Dreux, ceci pour observer le mouvement des troupes ennemies. Mal lui en pris puisque la verrière céda, il s’écrasa 30 mètres plus bas, et se tua. Il avait 40 ans. En mémoire, une petite plaque a été posée dans un endroit assez obscur de la chapelle.

#  21 octobre – combat à Jouy entre la Garde nationale et 5 000 Prussiens dont 1 500 dans Jouy : 9 morts et 23 blessés chez les Français Les Prussiens, les uhlans et autres soudards eurent dans leurs rangs des reporters chargés de transmettre  » la bonne nouvelle  » comme Hans Waschenhusen, véritable correspondant de guerre pour la Gazette de Cologne, et qui connut un moment de désarroi lorsqu’il fallut raconter les atrocités commises par ses compatriotes.  » Voici ce qu’il écrit ….Voilà quatre semaines que nous passons dans des contrées entièrement ravagées. Les derniers huit jours, nous avons traversé des villes et des villages où il ne restait absolument plus rien à prendre où sur chaque seuil nous étions reçus par des malheureux qui nous criaient  » Plus rien, plus rien  » ou  » Nicht Brott, nicht fleish  » (Pas de pain , pas de viande) tant la détresse de la population a su lui faire apprendre notre langue.  ». Un journal de Bruxelles l’Etoile belge, écrit, le 28 octobre 1870 qu’il se refuse à reproduire les faits horribles à la charge des Prussiens, sans parler des exactions en tous genres, des pillages systématiques, surtout les fermes. Des scènes de désolation. Pourtant le Général Chanzy a tout tenté pour contrer, quelques succès suivis de batailles perdues corps et biens. A Dreux, occupation de la ville par les troupes allemandes du duc de Mecklembourg qui, avec ses 15 000 hommes, trouve une résistance composée de3 000 mobiles. dans une moindre mesure. Pillage et surtout des mesures de rétorsion s’en suivent notamment contre la ferme de la Mésengère qui fut incendiée à proximité de Houdan. 

# 5 novembre.Chartres. Eugène Beaupère, originaire de Saint-Georges-surEure, soupçonné d’être résistant, est torturé et fusillé par les Prussiens. Sa tombe est toujours visible dans le cimetière de sa commune natale, entretenue depuis 150 ans, avec cette particularité d’être entourée d’ifs, symbole de la mort que l’on frôle à tout moment. (Voir Moniteur officiel du département de Seine & Oise n°1 (29/101870) à 108 (05.03.1871 – dans la Gazette du Thymerais n°50 – Automne-hiver 2020)

17 novembre – Berchères-sur-Vesgre. Pendant trois heures, sous les ordres du lieutenant Vivier, 100 gardes mobiles de l’Ardèche, 28 francs-tireurs et 100 gardes nationaux de Berchères et de Rouvres résistent sans lâcher pied face aux troupes prussiennes. Celles-ci, en l’occurence des uhlans hanovriens, n’ont qu’un but : les exterminer selon l’expression  »bis Zum letzen Athemzuuge  ».Sur le point d’être encerclés, les encerclés reculent, assistés des francs-tireurs de l’Iton, sous les ordres du commandant Houdelière. 15 combattants y laissent la vie, sans oublier les exactions commisses par l’envahisseur qui assassina douze personnes, pour la plupart totalement innocentes et sans armes dans les fermes environnantes qui subiront un pillage en règle.

#  18 novembre – 1000 soldats français, sous les ordres du commandant Mollard combattent au delà du village de Torçay face 10 000 Allemands, ceci pendant cinq heures. 36 français du 36è régiment de marche ont été inhumés sur les lieux par les habitants, et à quelques pas huit soldats allemands.- Combats d’Ardelles et de Digny entre les troupes du général prussien Wittich et les troupes françaises du colonel Marty de l’armée de la Loire, celle-ci étant prévue pour aller libérer Paris assiégée mais ne put le faire.

 21 novembre – Combats de La Fourche qui précipitent la prise de Nogent-le-Rotrou par les troupes prussiennes. 

23 et 27 novembre – Un témoin de commune des Autels Villevillon raconte : Comme tant d’autres, la commune a eu à souffrir de l’invasion des Prussiens qui déferlèrent le 23 novembre. Ivres depuis le dernier soldat jusqu’à son chef, les nouveaux venus – des cuirassiers blancs –se livrèrent pendant toute la nuit à des orgies sans nom, principalement chez les débitants dont les boissons et liqueurs furent absorbées ou gaspillées. Le27 novembre, l’ennemi ayant opéré son mouvement tournant par le Perche, se précipite sur le 17e corps à Châteaudun. Le flot nous arrivait par les routes d’Authon et de la Bazoche et s’engouffrait par celle de Brou ; le défilé des troupes dura quatorze heures. Six semaines après, le 6 janvier, le mouvement s’opérait en sens inverse. Enfin dans les premiers jours de mars, nous revîmes pour la troisième fois l’armée du duc de Mecklembourg : le dimanche 12 mars, le flot fut plus compact. Heureusement ce fut pour nous le dernier jour de l’invasion. Les 27 novembre, 6 janviere 12 mars rappellent les grands passages de l’armée ennemie et aussi les jours de pillage et de dévastation. Le bourg étant situé à la bifurcation des routes de Chartres à Saint Calais et de Brou à La Ferté Bernard, il arrivait très souvent que deux colonnes se présentent en même temps à la jonction de ces routes : force était à l’une de s’arrêter ; mais de cette colonne stationnaire sortaient un grand nombre de soldats maraudeurs et pillards qui se répandaient par tout dans le bourg et les hameaux voisins, fouillant les habitations de la cave au grenier, entrainant tout ce qui était à leur convenance, détériorant tout ce qu’ils ne pouvaient pas emporter. Pour donner une idée de leur capacité, il suffit de dire que dans une seule ferme, au Château, ils enlevèrent 9 chevaux, 8 vaches, quantité de moutons, les fourrages et l’avoine.Outre les trois grands passages, nous étions journellement visités et rançonnés par de nombreux détachements, et au mois de février, nous dûmes héberger, pendant huit jours, 500 chasseurs à pied Les pertes de la commune s’élevèrent a 53.727 francs. Si des déprédations et des pillages nous passons aux mauvais traitements des personnes, nous devons citer en première ligne M. le curé.Celui –ci, indigné de leur vandalisme, ayant dit à un colonel : « Vos soldats sont des brigands, et vous, vous êtes un chef de brigands » fut appréhendé au corps, menacé des baïonnettes et conduit au poste ou il passa la nuit. François Lecomte, maréchal à Villevillon, en plein hiver, fut attaché nu-pieds, nu-tète, à la queue d’un cheval et traîné à Chapelle Royale, distant de cinq kilomètres, puis lié à un poteau et fustigé. Leroi, gouverneur de bestiaux, revenait du marché de Brou, le 22 février, lorsqu’il rencontre de plusieurs Prussiens ; ceux-ci montèrent dans sa voiture, frappèrent le cheval qui partit brusquement au galop lançant Leroi hors de sa voiture, ou il se tua instantanément. La commune des Autels Villevillon a sacrifié pendant la guerre bon nombre de ses enfants à la patrie  : Dolléans, sergent au 17e de ligne, blessé mortellement à Sedan, le 30aout 1870 ( combat de Beaumont- Ardennes )- Jacques Girouard, soldat au 30e de marche, disparu à Loigny, le 2 décembre 1870(Combat de Lumeau ) – Pierre Heuline, cavalier au 9e régiment du train d’artillerie, décéde, prisonnier de guerre, à Freyssing, le 28 décembre 1870 – François Boudet, soldat au 77e de ligne, décédé à Pau le 4 juillet 1871, des suites d’infirmites contractées dans l’armée de l’Est  

# – Le 2 décembre, à Loigny, qui deviendra Loigny-la-Bataille, ultime résistance du Général Sonis, combats héroïques dans l’enfer d’un rude hiver , et qui consomme la défaite française. 9000 morts chez les Français, constat humiliant malgré l’héroïsme des combattants sous la bannière du Sacré-Coeur. Des Prussiens mieux armés prennent le dessus. La veille, un affrontement s’est déroulé à proximité du château de Villepion, héroïquement l’armée de la Loire commandée par l’amiral Jaurèguiberry a repoussé un corps d’armée de 20 000 allemands.

2 décembre. Loigny-la-Bataille.Légitimiste, Fernand de Bouillé fut exilé par Napoléon III. Passionné par la montagne, il gravit l’Aiguille du Midi le 5 août 1856 avec trois guides pour y planter le drapeau blanc des monarchistes. N’ayant pu accomplir la totalité du parcours, il laissa le soin à ses accompagnateurs d’aller mettre l’emblème au sommet à 3795m, s’étant arrêté seulement à 25mètres de celui-ci, ne pouvant plus faire un pas. Dix ans auparavant, le 14 juillet 1846, il avait fait l’ascension du Mont-Blanc. Il meurt héroïquement à la tête des Zouaves Pontificaux.Lors de cette bataille, assistant Jacques de Bouillé qui portait la Bannière du Sacré-Coeur et qui est tué, il est alors blessé par une balle à la main gauche puis reçoit un autre projectile en pleine poitrine. Evanoui en raison de la perte de sang, le froid (-20° parait-il) de la nuit le réveille, de même l’artillerie. Au prix d’un effort surhumain ou touché par la Grâce, par sa Foi, il parvient à se traîner à quelques encablures de Terminiers (3/4 kilomètres !!!), rejoint l’église où il s’évanouit. Il est trouvé le lendemain par un officier anglais de l’EM de CHanzy. Il sera alors transporté discrètement dans une charrette de paysan par le vicomte de Roscoat jusqu’à Orléans ou il meurt ce 2 décembre (ou le 25). Nota. La Bannière du Sacré-Coeur fut déployée sur ordre du Général de Soins, une bannière rouge illustrant le sang des Zouaves. Le corps de Jacques ne fut jamais retrouvé, symbole de l’amour divin avec une dimension nationaliste, avec pour emblème : Sacré-Coeur de Jésus Sauvez la France.

2 décembre. Loigny-la-Bataille.Légitimiste, Fernand de Bouillé fut exilé par Napoléon III. Passionné par la montagne, il gravit l’Aiguille du Midi le 5 août 1856 avec trois guides pour y planter le drapeau blanc des monarchistes. N’ayant pu accomplir la totalité du parcours, il laissa le soin à ses accompagnateurs d’aller mettre l’emblème au sommet à 3795m, s’étant arrêté seulement à 25mètres de celui-ci, ne pouvant plus faire un pas. Dix ans auparavant, le 14 juillet 1846, il avait fait l’ascension du Mont-Blanc. Il meurt héroïquement à la tête des Zouaves Pontificaux.

# – 2 & 3 décembre, Le général Barry s’empare de Loigny mais l’évacue le lendemain débordé par l’adversaire victorieux à Patay. Les Zouaves de Charrette, les francs-tireurs de Tours, les Mobiles des Côtes du Nord tentent de reprendre le terrain conquis. Ymonville qui avait quatre moulins sur sa commune déplore alors la disparition de deux d’entre eux, puisque des soldats pris par le froid intense qui règne à ce moment, ne trouvent rien de mieux que de mettre des bottes de paille au pied des deux moulins en question.Ce qui devait arriver arriva puisque les deux moulins se consumèrent. – Le général de Sonis, blessé gravement, soigné tant bien que mal à Villepion, est amputé d’une jambe. Un combat d’arrière-garde pour une défaite consommée, Napoléon III défait irrémédiablement malgré le sacrifice français. Même l’occupant va humilier les communes euréliennes en imposant un impôt d’occupation. Des épisodes qui restent ancrés dans la mémoire d’histoire de l’Eure et Loir.

# Ce qu’il reste reste de cette guerre de sacrifice, de nombreux monuments aux morts rappellent la mémoire de ces hommes morts au Champ d’honneur. Comme un rappel, citons les communes de Chartres, – Châteaudun – Croisilles – Jouy – Loigny-la-Bataille – Lumeau – Marville-Moutiers – Brûlé Ouerre – Varize Civry – Villemeux. Un souvenir certes lointain qui permet de ne point l’oublier. A noter que six soldats euréliens sont morts pour la France. Pour tout renseignements complémentaires, se reporter au site : https://public.opendatasoft.com/explore/dataset/morts-pour-la-france/table/?flg=fr&sort=date_deces

1871

– Démolition des dernières maisons encore présentes sur les ponts chartrains .

# Parution d’un ouvrage  » Le Tour de France par deux enfants  » avec pour auteur Augustine Fouillée. Le perte de l’Alsace-Lorraine traumatise la France. Il s’agit alors de relancer l’esprit patriotique endeuillé par cette guerre de 1870, et des conséquences qui en résultent. Il s’agit de réapprendre ce qu’est la France, visant en priorité nos écoliers L’ouvrage vient à point pour raconter le périple de deux jeunes Alsaciens qui vont accomplir un véritable tour de France, englobant le territoire comme dans une ceinture qui jouxte nos mers, nos montagnes. Au départ seule une incursion à Clermont-Ferrand dévie le parcours qui va se terminer à proximité de la ville du Mans Ainsi Beauce et Eure et Loir bénéficient de ce parcours, et particulièrement Chartres. Ainsi a-t-on voulu remettre en bon ordre la géographie de notre pays qui va déboucher sur une prise conscience pour mieux appréhender histoire et géographie, partie intégrante de notre système d’éducation avant une remise en question qui n’interviendra qu’un siècle plus tard.La France est alors impliquée comme un acteur mondial. Mais ceci est une autre question.

-# – Nogent.-Le-Rotrou.Naissance de Raymond Jean Verdun, peintre paysagiste. Décédé en 1954. 

15 mars. Les Prussiens évacuent Chartres. La cité beauceronne était devenue le siège du quartier général du commandant en chef du XIIIe Corps d’Armée de l’armée impériale, le grand duc Frederick von Mecklenburg-Schwerin, présent lors de la bataille de Nogent-le-Rotrou.

# 18 mars. – La Commune de Paris a connu un moment insurrectionnel intense lorsque des gens du peuple fortement politisés, en majorité de Paris de l’agglomération parisienne, se sont révoltés contre le pouvoir du 18 mars jusqu’à la Semaine sanglante du 21 au 28 mars. Les révoltés ont succombé face aux Versaillais, à savoir le pouvoir se regroupant dans la cité du Roi-Soleil, pour rassembler les représentants de la République avec Adolphe Thiers aux commandes. Une insurrection qui découle de la défaite française face aux Prussiens. Pour autant de nombreux combattants d’origine eurélienne ont participé aux combats, ont payé de leur vie, alors que d’autres ont été déportés. Portés sans doute par un sentiment nationaliste surtout que le nom de communard leur a été accordé dans un coontexte où le peuple a chèrement payé. (Voir le monument des fédérés)La loi du 7 août 1871 a institué un certain nombre de conseils de guerre, étant donné l’importance des insurgés. Bien que les chiffres diffèrent eu égard à une grande confusion sur les réalités de la cette semaine qui a tranché le vif pour venir à bout de cette révolte. 3800 révoltés condamnés à être déportés en Nouvelle-Calédonie, moins d’un millier condamné à être emprisonné dans une enceinte fortifiée. Cette liste des condamnés euréliens se retrouvent dans Le Maintron, un travail de longue haleine où les généalogistes pourraient s’y retrouver. Voici quelques noms. François Daurat, 19 ans, demeurant à Chartres, exerçant comme cordonnier, est monté à Paris, engagé au 177e bataillon fédéré, a été arrêté, puis transféré dans la cité beauceronne pour y être condamné à la déportation en Nouvelle-Calédonie. Il avait été arrêté sur les barricades. Libéré en mai 1880, et retraite dans la Creuse. – François David, 36 ans, originaire de Thiville, maçon, militant de l’AIT – Association internationale des Travailleurs – déporté en Nouvelle-Calédonie – Louis Dousse, 32 ans, originaire de Sainville, typographe-libraire, vivant à Chartres, condamné à la déportation dans une enceinte fortifiée, gracié en 1879, réfugié en Suisse –  Edouard Dudoit, 34 ans, originaire de Garnay. Il exerce au moment des faits la profession d’ébéniste-marqueteur à Paris. Il parvient à s’échapper, condamné par contumace, puis arrêté à nouveau deux ans plus tard, et condamné à 5 ans de réclusion en juillet – Léopold Dufour, 25 ans, né à Chartres qui a déjà eu maille à partir avec la justice pour divers délits. Déporté en Nouvelle-Calédonie en 1872. Amnistié (date?), il rentre en France. Sans oublier et surtout Valery Wzoblewski, en se référant à l’année 1908, le 5 août, date de son décès à Ouarville. (Pour plus amples informations, outre le Maitron, un excellent travail historique dans Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Commune_de_Paris#Qui_sont_les_insurg%C3%A9s_?

#  1 avril – naissance à Arrou de René Lelong, aquarelliste et coloriste de talent qui a reproduit des scènes de plages, de champs de courses, plus spécialement celui de Longchamp. Illustrant également des ouvrages d’écrivains de références comme Guy de Maupassant, Colette. Créateur d’affiches sur demande. Il meurt à Paris en 1933.

# Naissance à Pierres de Marcel Langlois, prêtre du diocèse de Chartres, historien et bibliographe, puis bibliothécaire en chef de l’ institut catholique à Paris dès 1908. Il est auteur de nombreux ouvrages notamment sur Madame de Maintenon, de même sur le siècle de Louis XIV, une oeuvre importante dans son ensemble. Il meurt en 1941.Il bénéficie de 36 citations sur le site de la BNF.

# .27 octobre. Décès à Anet d’Antoine Paul plus connu sous le nom de Paul, 76 ans, originaire de Marseille. Surnommé  » L’Aérien  », il fût un danseur à la fois léger et rapide avec l’impression de voler tout en grâce naturelle. Il a dansé sur toutes les scènes d’Europe.

# 6 novembre.Beaumont-les-Autels. Décès de Mortimer Ternaux, 63 ans. Historien et homme politique. Il est auteur d’une monumentale Histoire de la Terreur en 8 volumes (1862/1881).

# 14 novembre.Naissance à Nogent-le-Rotrou de Joséphine Andréline Chouanard. Élève à Paris de trois peintres en la personne de Maurice Bompard, Victor Charreton et Paul Jean Gervais. Elle se fait une spécialisation dans les paysages et les fleurs ainsi que les natures mortes. Décès dans sa ville de naissance le 17 juillet 1930.

1872

– Chartres est relié à Voves par le chemin de fer.

1873

– Lucien-Louis Manceau voit le jour à Nogent-le-Rotrou, décorateur de théâtre et en 1904, l’Opéra de la Haye fait appel à lui, un virage important. Il réalisa de nombreux dessins à la plume, des aquarelles, des peintures à l’huile représentant des fleurs, celles-ci particulièrement remarquées sur la précision et des couleurs. Il meurt en 1937 aux Pays-Bas où il s’était marié. –

# La gare de Chartres est reliée à celle de Dreux par le chemin de fer

#– 10 mars – Naissance à Nogent-Le-Rotrou de Raymond Jean Verdun, artiste-peintre, connu pour la qualité de ses paysages. Eternel voyageur, il sera toujours à la recherche de nouveaux thèmes, humant la couleur au fil de son affectivité pour mieux la reproduire. Il meurt en 1954 à Lumbres (Pas-de-Calais) 

# – 11 octobre – Jean-Pierre Hulans condamné à mort à Chartres pour avoir tué à la Fringale un homme pour lui voler sa montre et de l’argent est guillotiné à Châteaudun, place Champdé.

# – 30 décembre – Naissance à La Bazoche-Goüet d’Homère Robert. Etant installé à Paris avec sa famille, il connaît l’apprentissage dès l’âge de 13 ans. Lors de son service militaire, il apprend la mécanique, l’électricité, le travail du bois. Très attaché à ses origines, il s’intéresse à ses concitoyens, et sera élu maire-adjoint, puis à l’origine de la création de la commune de Villeneuve-la-Garenne dont il sera le premier maire , élu par la population. Il s’éteint en 1934.

1874

# La Société Vermandoise de sucrerie démonte son usine en Lorraine, et la transfère en Eure et Loir sur le site de Toury en cette région propice à la culture des betteraves. Cent quarante six ans plus tard, elle ferme en raison d’un marché du sucre souffrant d’une concurrence importante venant d’Inde et de Thaïlande. Deux pays qui profitent de la chute des cours du sucre en 2017 en Europe qui a coïncidé avec la fin des quotas sucriers.

# Renouveau de l’église Saint-Luçain de Loigny-la-Bataille. En mauvais état après les événements de la guerre de 1870, elle est reconstruite et terminée en cette année en style néoroman. Elle contribue avant tout au souvenir à cette guerre désespérée, et du sacrifice de ces hommes. Un musée est consacré à la mémoire des combattants. Un haut-lieu à visiter qui inspire respect et recueillement.

# Proche de Son Altesse Royale Madame Adélaïde d’Orléans, sœur de Louis Philippe, Auguste-Jean Lamyest réputé avoir été secrétaire des commandements de cette dernière, autrement dit son principal secrétaire, presque confident. Il décède en cette année au château de Courangère à Boissy les Perche(ex Boissy-le-Sec).

Le Coudray. Naissance d’Eugène Macé. Très jeune tailleur de pierre, il se souvint plus âgé d’avoir bénéficié de l’enseignement d’un maître pour le transmettre à son tour, ce qui en fait un spécialiste de la pierre parmi les plus en vue dans le premier quart du XXe siècle. Décès à Chartres en 1936.

Louis Aubert, né la présente année dans le Cher, s’est illustré dans de nombreuses photographies consacrées à Chartres, à des lieux qui ont disparu depuis, avec l’aide de son fils François qu’il avait formé. La qualité de ces photographies lui a valu de nombreuses récompenses, et il est considéré comme un témoin de l’ancien Chartres.

# 1 juin. Convention ignée entre l’Etat et la ville de Châteaudun, récompensant la cité danois de son acte d’héroïsme de 1870, la ville étant désignée pour devenir caserne de cavalerie permanente. Quatre ans plus tard, la future caserne Kellerman reçoit le 20ème chasseurs avec 5 escadrons, son état-major, soit environ 800 hommes plus les chevaux. Il y eut par la suite de nombreux régiments, puis l’Armée de l’Air prendra ses quartiers. En 2020, l’ancienne caserne sert à différents accueils administratifs, de loisirs, infirmerie et écuries ayant été réhabilitées. Une page a été tournée, l’histoire conservant l’image militaire.

14 aoûtSanchevilleMarie-France Bigot met le feu à sa propre maison où meurt ses filles en bas âge. Condamnée à mort, elle est graciée en mai 1875, et terminera ses jours en prison.

27 août  Sylvain Poirier condamné à mort pour avoir tué successivement trois personnes au Gault (Loir et Cher), à Brou et à la Bazoche-Gouët est guillotiné à Chartres. Cette affaire suscita la présence d’une foule considérable venant de tous horizons, de Paris également.

# – Plus que 774 hectares de vignes exploitées en Eure et Loir.

1875

– La sucrerie s’installe à Toury, l’usine ayant été transférée de Nancy. Le bâtiment avait été démonté brique par brique, transporté et remonté.

1876

– La gare de Chartres est reliée à Brou et à Auneau par le chemin de fer.

Albert Lebeauçois est maire de Garancières-en-Beauce jusqu’en 1902. Il est l’inventeur de l’eau en poudre ou eau lyophilisée ou eau sèche issue du curieux mélange d’un volume de silice avec neuf volumes d’eau. Issu d’une science étonnante, ce mélange se caractérise par un grand pouvoir d’absorption, notamment du stockage du CO2, catalyseur pour la fabrication de médicaments et de nombreux produits alimentaires, etc. L’idée aurait été reprise par un certain Andrew Cooper, chercheur à l’université de Liverpool. Canular ou gageure, chacun campe sur ses positions. L’eau solide serait aussi l’apanage d’un mexicain Sergio Rico. Cent quarante ans plus tard, de nouvelles études,, anticipées par un dépôt de brevet en 1968, auraient permis de souligner l’importance de l’eau en poudre (hydrophobe) qui pourrait servir à des industries notamment dans les liquides dangereux et leur transport. 

20 février & 5 mars – Victoire républicaine aux élections législatives ( après celles de 1871 aux cantonales et municipales) n’inversent en rien la tendance modérée, et les députés appartiennent à la bonne société, celle qui tire les ficelles. L’Eure et Loir sera marqué également par de grandes figures politiques nés en ce siècle comme Maurice Viollette, William Henry Waddington, tous deux ministres, Paul Deschanel, président de la République, Maurice Bourgès-Maunoury, président du Conseil).

6 mars – Naissance à Dreux d’Emile Buré qui connut une carrière de journaliste politique fort dense, et directeur de nombreux journaux à Paris comme l’Eclair, l’Avenir et le tout dernier Vendémiaire (1935). Il s’éteint à Saint-Mandé (Val-de-Marne) le 31 mai 1952.

#  12 septembre – Commémoration du millénaire de la Relique insigne de la Sainte Vierge à Chartres depuis 876.

31 octobre. Arrou. Décès de Prosper Auguste Poullain de Bossay, 78 ans, originaire d’Indre et Loire, professeur d’histoire qui professa dans de nombreuses villes de France, et recteur de l’Académie d’Orléans entre 1839 et 1845. Auteur de plusieurs ouvrages dirigés sur le scolaire, notamment des histoires de France.

21 décembre. Naissance d’André Mercier à Chartres qui figure parmi les pionniers chartrains de la photographie. Tout en étant imprimeur de métier, son oeuvre est importante. Notons un cliché souvenir lors de la venue le 26 octobre 1913 dans la cité beauceronne, de Raymond Poincaré à Chartres, accompagné de Paul Deschanel, tous les deux pris dans une calèche.

1877

Grande fête à Chartres, comice agricole, différentes célébrations, et notamment une présentation de races d’animaux de ferme à la Butte des Charbonniers. En cette occasion, la municipalité décide de faire référence à la visite de Marie Stuart 329 ans plutôt.

# Exposition Universelle..L’Abbé Emile Salvy,( 1834/ap.1900) bien qu’officiant comme vicaire à Senonches,se passionnait pour la photographie, laissant quelques clichés prouvant sa compétence. Il aurait hypothéqué sa passion étant au centre d’une regrettable affaire. Utilisant du cyanure de potassium pour fixer ses images, il laisse malencontreusement cette bouteille non identifiée traîner chez lui. Deux employés d’un entreprise de déménagement croyant être en présence de vin, se mirent à boire le contenu et en moururent. Il n’eut pas de suite, mais sa négligence causa sa mise à la retraite. Il se consacre par la suite à la photographie et présenta à plusieurs de ses clichés lors de cette grande manifestation.

# – 30 août.Chartres. Naissance d’Edouard Pierre Marie Blin, sculpteur et médailleur qui connut de nombreuses récompenses pour son œuvre. on lui doit de nombreuses médailles sur Jean Mermoz, et Pie XII? etc.

# – 3 octobre – Publication du décret par le général Mac Mahon, président de la République, qui autorise la ville de Châteaudun à porter une croix de la Légion d’honneur sur ses armoiries, consécutivement à sa défense héroïque le 18 octobre 1870.

1878

– 24 mars – Naissance à Lucé de l’architecte Raoul Brandon, concepteur de l’Hôtel des Postes à Chartres devenue médiathèque en 2008 . Devenue député à Paris, il se montre comme un ardent défenseur des habitations à bon marché (HBM). Décès à Assay (Indre et Loire) le 4 décembre 1941. 

1878.Décès à l’âge d’Alphonse Pain, inhumé à Tréon. Cité parce qu’il est le père d’Olivier Pain (1845/1884) qui fut le secrétaire du journaliste et pamphlétaire Henri Rochefort (1830/1913), de son vrai nom marquis Henri de Rochefort-Luçay. Ayant participé à la Commune, il est arrêté, condamné à la déportation comme 4000 communards via la Nouvelle-Calédonie (décembre 1873). Riche et célèbre, Henri Rochefort achète la complicité d’un commandant australien de bateau pour s’enfuir avec Olivier Pain, et quatre autres. Une évasion spectaculaire dans des conditions difficiles,(Réf.journal.openedition.org>criminocorpus)

# – 31 mars – Naissance à Chartres de Raymond Gilbert, qui sera sénateur. Le 10 juillet 1940, il refusera de donner les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain et se retire de la vie parlementaire. Il meurt à Chartres en 1956. –

Août – Louis Pasteur et son équipe entreprennent des expériences contre la maladie du charbon (infection charbonneuse) chez les ovins dans l’élevage de M.Maunoury de Saint-Germain-la-Gâtine, aujourd’hui Berchères-Saint-Germain.Cette maladie dangereuse pour les ovins décima de nombreux troupeaux avant que l’illustre chercheur trouve la parade et soulage considérablement l’inquiétude des éleveurs.

# – 7 septembre – Naissance à Brou de Jean Valadier, sénateur-maire de sa ville et ministre du Travail en 1934.

1879

# – Berchères-l’Evêque prend le nom de Berchères-les-Pierres, commune rendue célèbre pour sa carrière qui a fourni les pierres pour la construction de la cathédrale de Chartres, et autres édifices. Cette pierre est un calcaire très dur, à grains très très fins. Les pierres étaient transportées par carriole à partir de Gellainville. La carrière fut exploitée jusque dans les années 1970/1980 par la marbrerie Martin, et, et de nos jours, seule l’entreprise Quelin utilise le ban de pierre pour y tailler le matériau nécessaire à la restauration du patrimoine. Une partie du parcours des carriers a été restituée., semble-t-il, un temps.

# Décès à Paris d’Eudamidas dit Hippolyte Prud’hon, 87 ans .Troisième enfant du peintre Pierre Prud’hon, ancien élève de l’école polytechnique, il devient médecin, exerce à Toul puis Paris. Sa relation avec l’Eure et Loir tient au fait qu’il a exercé également sa profession à Fontaine la Guyon.

# – 26 mars – naissance à Chartres de Georges Cochon, ouvrier tapissier et syndicaliste, connu pour être à l’origine des habitations à bon marché (HBM). Surnommé  » Le Robin des bois du 20ème siècle  » . Il se distingua avec des déménagements à la cloche de bois, pour aider les familles sans abri. A force d’être présent partout où il était nécessaire, son combat sera reconnu par le pouvoir en place qui votera une loi (1912) pour favoriser la construction de 20 000 logements à faible loyer. Il fut également un objecteur de conscience lors de la guerre de 14/18, et condamné à trois ans de travaux forcés. Retiré à Pierres, il est à l’origine du journal Le Raffût qu’il publia à Maintenon entre 1917 et 1922. Il meurt en 1959.

2 juin – Naissance à Nogent-le-Rotrou de Paul Tirard, maître des requêtes au Conseil d’Etat, et haut commissaire de la République dans les pays rhénans. Auparavant en 1912, il assure la mise en place du Protectorat français au Maroc dont il devient le secrétaire général l’année suivante. Il meurt à Paris en 1945.

5 juin. Château de Marcouville à Vitray sous Brezolles. Décès de Léon Vingtain, 51 ans. Ingénieur agronome, il connut une activité politique de secteur, tout en se passionnant pour l’agriculture.

1880

Chartres. Naissance de Raymond Charpentier, compositeur et critique, chef d’orchestre à la Comédie-Française ( 1921/1944 ). Fondateur de la section phonographique à la Radiodiffusion française.Décès à Paris 1960.

16 janvier.Chartres. Naissance de Léonce Quentin qui fut un brillant archer, avec quatre médailles d’argent aux JO d’Anvers, puis une médaille d’or aux championnats du monde par équipes (1931). Il fut l’un des co-fondateurs de la Fédération internationale de tir à l’arc. Il meurt à Vincennes le 1 décembre 1957.

28 janvier. Authon-du-Perche. Décès de Sidney Renouf, 81 ans, originaire de Paris. Il exerça intensément son métier de journaliste politique lors de la monarchie de Juillet. Il publia de nombreux articles consacrés à la politique étrangère, salués comme travaux remarquables.

5 mai. Originaire de Coudreceau (Nogent-le-Rotrou) où il naquit , Alphonse Gaudron est ordonné prêtre à Chartres en 1902. Par la suite, il est nommé évêque d’Evreux de 1930 à 1964, année où il démissionne pour raisons de santé. Il est auteur de : Pour reconstruire la France, rendons sa place à Dieu (1940).Il s’éteint le 2 août 1967.

# 13 mai.Chartres. Décès de Philippe-Alexandre Le Brun de Charmettes, 95 ans, historien connu pour une remarquable Histoire de Jeanne d’Arc (1817). Il fut également préfet de la Haute-Saône (1830) dont il démissionne après la Révolution de Juillet. Il est le gendre de Louis d’Ussieux, écrivain et agronome.

23 septembre. Naissance à Beaugency (Loiret) de Gaston Couté, poète de légende. L’essentiel de sa vie est lié à la Beauce, s’étant positionné comme le chantre des grandes plaines et des paysans beaucerons et surtout les petites gens dont il exaltait, à sa façon, l’existence. Fils d’un meunier, il quitta l’école dont il exécrait l’environnement, les études. Bien avant le baccalauréat, il préféra  » émigrer  » sous d’autres cieux. Il entra aux impôts pour un emploi très auxiliaire qu’il abandonna pour travailler au sein d’un journal Le Progrès du Loiret. Passionné par l’écriture de poèmes en patois beauceron dés l’âge de 18 ans, il obtint de les publier dans plusieurs journaux locaux, et saisissant l’opportunité de troupes théâtrales, il les fit entendre. Pour autant, le succès ne vint pas tout de suite, d’autant que l’accueil bien que chaleureux n’exerçait en rien les retombées sur lesquelles il comptait. Ce fut une période de vaches maigres, et finalement ce fut la ruralité qui lui permit d’accéder à des revues de cabarets. Ces récits typiques captèrent un certain succès, surtout lorsqu’il collabora à la revue La Bonne chance du célèbre chansonnier Théodore Botrel. Alors qu’il vit dans un environnement politique où les anarchistes sont très présents, il sympathise à ce mouvement en composant des chansons d’actualité le célébrant à sa façon. Mais soumis aux aléas d’une vie qui est restée difficile, l’alcool et surtout l’absinthe tentent de lui faire oublier de sérieux problèmes de santé, notamment la tuberculose que la privation accélère pour cet homme déjà usé avant l’âge. Il n’a que 31 ans lorsqu’il meurt le 28 janvier 1911, vingt-quatre heures après avoir été conduit d’urgence à l’hôpital Lariboisière. Sa célébration des terres de Beauce l’attache à cette région, surtout avec la chanson d’un gars qui a mal tourné, présentée en plusieurs versions, et notamment une version rurale de Jehan-Rictus (1867/1933), un poète et journaliste qui l’a beaucoup aidé

1881

– 60 exploitations agricoles sur la commune de Jouy. Un siècle plus tard (1998), elles ne seront plus que 6.

# – Jean Richard Goubie, alors âgé de 41 ans, s’intéresse au département, étant à la fois admirateur de la chasse, et artiste-peintre. Il n’a aucune attache avec l’Eure et Loir, étant né et résidant à Paris. Fort riche, affirme-t-on, il peut se consacrer avec un certain talent à la peinture de même l’illustration, avec une prédilection pour les scènes de chasse comme celles de sport. A un moment où les chasses( à courre) de la Ferté-Vidame sont réputées en cette fin de XIXe siècle. En 1986, on retrouve un album illustré par ce peintre avec plusieurs tableaux de scènes de chasse à la Ferté-Vidame dans les années 1881/1892, ce qui démontre que l’artiste fut souvent présent en cette région pour venir y chercher l’inspiration nécessaire à la réalisation d’œuvres de référence.

# – 1 mai. Le Journal de Chartres publie un article en forme d’hommage à Henri Garnier, Chartrain de naissance, pratiquement inconnu de la population, graveur de son métier, qui a déposé plusieurs brevets d’invention, notamment en 1858 à propos de l’aciérage des planches de cuivre gravées, notamment taille-douce pour leur donner plus rigidité. Il fut récompensé en 1867 à l’Exposition Universelle à Paris. Par ailleurs, il est auteur de plusieurs eaux-fortes consacrées à Rembrandt. Il meurt à Paris le 29 janvier 1888 à l’âge de 63 ans.

1882

Chartres. Décès de Nicolas Lorin,49 ans,maître-verrier. Originaire de la Meuse, son mariage fut l’occasion pour venir s’installer en la cité beauceronne, et créer son atelier de verrerie sur le domaine d’une ancienne tannerie, et employait plus d’une cinquantaine de collaborateurs. Il possédait également deux ateliers situés à Lille et Paris. Son oeuvre a été importante avec de réalisation de vitraux pour Chartres, Ablis et Brezolles, de même dans le département de l’Essonne.Il est le père de Charles Lorin.

# Cette présente année, est la venue pour quelque temps de l’artiste-peintre loirétain Prosper Galerne (1836/1922) en Eure et Loir. Il fut attiré par la région de Châteaudun et son château dont il a accompli plusieurs vues (1882) qui ont marqué les esprits. Fort charmé par les bords de rivières, il affectionne, entre autres, le Loir dont il peint de nombreux tableaux, marquant une préférence pour les couleurs automnales qui caractérisent ses œuvres dont certaines sont présentes au musée de Châteaudun.

10 juillet.Lormaye. Décès de Julie Hopkins, 66 ans, originaire de la Nouvelle-Orléans, épouse de Joachim Ambert, élevé général en 1870 qui connut de nombreux théâtres d’opérations militaires, notamment en Espagne et Algérie. Au décès de son épouse, le couple vivant à Lormaye depuis quelque temps, il rejoint Paris où il décède le 31 mars 1890, à l’âge de 86 ans. ( Histoire de Joachim Ambert. ( Lagrezette (Lot) – 8 février 1804 / Paris – 31 mars 1890 )Rien ne rapproche effectivement cet homme de l’Eure et Loir, si ce n’est qu’il vécut un bon moment à Lormaye, commune sise à côté de Nogent-le-Roi. Rien d’autre, si ce n’est le souvenir qu’il a laissé, alors même que militaire, sa carrière en a fait un général (1857). Il était lui-même fils du baron Jean-Jacques Ambert (1766/1851), général sous Napoléon Ier , titre nobiliaire dont il hérita également. Sorti de Saint-Cyr en 1824, il intègre la cavalerie en 1830. Il fit la guerre d’Espagne puis sert dans l’Armée du Nord. Il démissionne en juin 1839, et entre dans la Légion étrangère au grade de capitaine. En Algérie, il se distingua lors de l’expédition de Mascara. Elevé au grade de lieutenant-colonel, il accède à celui de général dix ans plus tard. Mis en disponibilité, il reprendra du service lors de la guerre de 1870 dans les services de l’Etat-Major. On lui doit quelques ouvrages sur la guerre de 1870.

1883

# – D’énormes ballastières sont mie en œuvre pour la fourniture de cailloux sont ouvertes à Chandelles en vue de la construction de la ligne de chemin de fer Dreux-Maintenon.

# – 10 juillet – Hubert Latham voit le jour à Maillebois. Il aurait pu être avant Louis Blériot, le premier aviateur à franchir la Manche, mais il échoua à quelques kilomètres des côtes anglaises. Il mourra au Tchad en juin 1912 chargé par un buffle.

1884

Guillonville – Cette charmante petite commune de moins de 500 âmes dan l’arrondissement de Châteaudun fut un berceau du protestantisme. En cette année-là, est construit un temple protestant que l’on dit unique en France. Trente trois ans auparavant, la population à majorité protestante, pour la plupart des journaliers, ayant subi par le passé ce que la présence huguenote a connu, a constitué un flot particulier dans cet endroit de la Beauce en se constituant en église. Un seul but : une liberté de conscience pour exercer leur culte, être libre de lire la Bible, pouvoir se réunir sans subir les affres d’une religion mise au banc des accusés d’être contraire à la foi chrétienne. En quelque sorte, être un refuge pour celles et ceux qui veulent vivre leur croyance face à une répression aveugle. Un. clergé qui ne supporte pas une forme de concurrence religieuse. En fait, ce regroupement démontre le désir que s’unir dans un endroit programmé, permet de faire front. Guillonville-en-Dunois en est un exemple frappant sur cette terre de Beauce.

# 25 septembre.Nogent-sur-Eure. Naissance d’Henri Triballet. Agriculteur, maire de sa ville de naissance puis d’Epeautrolles, il est élu député (1924). Dans les années 30, membre de la Ligue des droits de l’homme, il se rapproche de Maurice Viollette. Très populaire pour sa défense du petit commerce et des questions agricoles, il est réélu brillamment. Il ne prend pas part au vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain, et en 1945 se présente avec Maurice Viollete, et non élu bien qu’en deuxième position. Il meurt le 22 mars 1946 à Epeautrolles..

1885

Chartres. Décès de Charles Jean-Baptiste Sellèque, 89 ans, ancien journaliste au Glaneur, conseiller de Préfecture puis Préfet d’Eure et Loir, par intérim.

– Décès à l’âge de 66 ans du peintre et graveur Alexandre Ségé. Bien que son état civil ne concerne en rien elle département, l’artiste a beaucoup reproduit l’Eure et Loir, notamment une vie sur la cathédrale de Chartres, un oeuvre importante par la taille. Le peintre y apporte sa touche personnelle qui démontre une grande sensibilité vers les paysages beaucerons. Plusieurs de ses oeuvres sont conservées au Musée de Chartres.

#L’affaire dite du scandale de Châteaudun. Une brodeuse dunoise, après avoir été la femme d’un communard, refait sa vie avec un professeur de musique. De cette union, seraient nés six enfants que cette femme aurait fait disparaître. Aucun élément probant n’a pu établir clairement sa culpabilité, de même celle de son conjoint. Aucun corps n’a été retrouvé. L’affaire en est restée là, peut-être issue de commérages qui ont conduit à un climat de suspicion mortifère, à moins de vengeance.

Frank-Myers Boggs, peintre et graveur américain originaire de l’Ohio, tient son rapprochement avec l’Eure et Loir pour y être venu et séjourné à de très nombreuses reprises pour y reproduire de nombreux paysages. En cette année, il pose son chevalet à Chartres, puis il revient en 1902 à Nogent-le-Roi, à Dreux en 1903 et 1907, puis de nouveau à Chartres en 1911. C’est dire l’attirance de ce peintre pour la Beauce et le Thymerais pour cet artiste étranger appartenant à l’école de Barbizon. En 1923, il acquiert la nationalité française, et sa notoriété ne va cesser de croître au fil des années. Son œuvre est assez grandiose, et comporte, outre les paysages euréliens, de nombreux tableaux représentant les châteaux de la Loire. Il s’éteint à Meudon en 1926, à l’âge de 74 ans.

# – Alexandre Voisin, pâtissier et traiteur chartrain, exerçant rue du Soleil d’Or à Chartres, porte au sommet la notoriété du pâté de Chartres, et reçoit la médaille d’or de 1ère classe à l’occasion d’un concours culinaire à Paris en raison de l’excellence de ses pâtés. Voisin fut surnommé le  » Napoléon du pâté de Chartres  »

# 23 Mars. Nogent-le-Phaye. Décès à l’âge de 61 ans de Ferdinand Narcisse Jumeau, cultivateur, licencié en droit, originaire de Boisville-la-Saint-Père où il était né. IConférencier spécialiste des engrais chimiques, il participe à la fondation de l’Union Agricole (1858), déçu par le refus du Journal de Chartres de ne point accepter les articles qu’il entendait leur proposer. Il a été l’ami d’enfance de Narcisse-Anténor Leloup (voir ce nom en 1823)

# – 28 juillet – naissance à Nogent-le-Rotrou de Louise Lanna, artiste-peintre de talent qui meurt accidentellement par asphyxie chez elle le 12 juillet 1972. Elle a participé à de très nombreux salons.

# – 30 septembre – Maurice Brandon voit le jour à Chartres. Sportif de haut niveau spécialisé dans le cross-country, il est de ceux qui ont fait partie des sportifs euréliens morts pour la France, tué dans la Meuse au tout début de la guerre, le 26 août 1914.

 

1886

 – Création du Syndicat agricole

# Naissance à Beauvilliers d’Henriette Benoist, écrivaine, auteure sous le pseudonyme de Noële Henri de l’ouvrage A ras de terre, paru en 1937. Décès en 1977.

Chartres. Naissance de Daniel Boutet, ingénieur français, appartenant aux Ponts et Chaussées, il fut chargé, en 1916, de la reconstruction du département du Pas-de-Calais. Directeur général des Chemins de fer et des Routes en 1933, il étudia la granulométrie et les fillers, ainsi que la constitution, les propriétés et les modes d’emploi des liants plastiques ( goudrons et bitumes ). Il mit au point des appareils permettant de mesurer la déformation des chaussées. Appelé à la présidence du comité ‘’ Rail-Route ‘’ au sein du Conseil supérieur des transports, il se consacra à l’aménagement des grands itinéraires nationaux. Ultérieurement, il participa, à la SNCF, aux essais de traction électrique en courant industriel et contribua à la création du laboratoire des Ponts et Chaussées.

21 janvier – Naissance à Pontgouin d’Alphonse Foucault, instituteur, qui a participé à de nombreux combats, Verdun, les Eparges, la grande offensive en Champagne. Lors de la guerre 39/45, il échappe aux griffes allemandes, tout en aidant de jeunes réfractaires au STO. 

30 janvier. Senonches. Naissance d’Albert Massot. Avant la guerre, il connut la gloire sportive avec un titre de champion de France du 5000 m en athlétisme, et figure parmi les sportifs euréliéns morts pour la France. Il trouve la mort le 28 septembre 1915 à Saint-Hélarie le Grand (Marne).

3 avril.Dreux. Naissance de Raymond Albert Bérenger, comptable, il devint fondé de pouvoir dans une importante minoterie de Nonancourt jusqu’en 1930, année où il se lança dans la politique. Elu député, jusqu’en 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal de Pétain. Sanctionné, son inéligibilité est maintenue à la Libération, et il rentre dans le rang. Il s’éteint dans sa ville de naissance le 31 octobre 1965.

14 avril – naissance à Mainvilliers de Louis Deneau, brillant pilote avec quelques exploits à la limite de l’imprudence qui lui ont procuré une certaine notoriété. Par exemple se poser dans le cimetière de Mainvilliers pour déposer une gerbe sur la tombe de son frère.Si sa célébrité repose avant tout sur sa carrière de pilote, il eut une autre facette moins connue mais qui eut l’heur de plaire aux Chartrains lorsque rue Félibien, à quelques pas de la gare, il installa le cinéma Le Palace, à l’emplacement des dépendances de l’Hôtel de Paris, plus précisément dans les jardins du café Beaumont. Une salle rimant avec confort, luxe et éclairage qui fut inauguré en octobre 1913 et cessa son activité en 1939 pour être démoli après la Libération. Durant la période estivale, il avait même prévu une projection de plein air rue du Ravin. Il meurt à Chartres en 1971.

mai. Emile Zola (1840/1902) et l’Eure et Loir ont en commun le quinzième roman de l’écrivain dans la série des Rougon-Macquart, paru en 1887. En mai 1886, Zola vient visiter la Beauce confortablement installé dans une calèche, une approche de la paysannerie qui s’effectuera en six jours pour plonger dans la réalité beauceronne, venant tout de même à la rencontre des notables et agriculteurs dans de brèves conversations. C’est en s’inspirant d’une affaire criminelle qui s’est déroulée dans le Loir et Cher, que Zola s’en est allé planter son décor en Beauce, plus précisément à Romilly-sur-Aigre, une petite commune située au sud de Châteaudun, un ouvrage intitulé La Terre. Il lui donnera un autre nom celui de Rognes, et fait entrer dans le concert Jean Macquart, un ancien soldat qui a combattu lors des campagnes militaires du Second Empire, et notamment à la bataille de Solférino. L’homme se fait engager comme commis agricole dans une des ces fermes disséminées dans l’immense plaine céréalière. Il devient valet du fermier Hourdequin, âpre au gain, et Zola évoque dure condition paysanne de l’époque avec ce besoin de posséder encore plus de biens comme de femmes dans un univers presque primitif. Zola sera critiqué d’autant qu’on lui reproche d’être assez éloigné de l’univers beauceron dont il reproduit très approximativement le parler de la région, les échanges verbaux étant plutôt ceux du Loir et Cher. Le livre souleva également l’indignation face à la bestialité des faits sur un fond criminel dont le  »héros  » sortira indemne repartant pour de nouvelles aventures. Il est certain que Zola a frappé les esprits dans cette histoire, permettant à la Beauce en faisant parler d’elle au niveau national. A l’évidence, Romilly-sur-Aigre, petit village d’à peine 500 habitants, n’en tire aucune gloire, si ce n’est peut-être d’avoir vu passer en coup de vent Emile Zola dans le cadre de son futur ouvrage. Ce n’est pas Rognes qui fera penser à Romilly-sur-Aigre dont les environs sont éloignés des plaines de Beauce mais s’ils en sont limitrophes, des environs qu’une nature chaleureuse au rythme de l’Aigre incite à se démarquer de la vie trépidante.

# 27 aoûtBailleau L’Evêque. Décès d’Antoine Auguste Barthélemy, 84 ans, originaire de Paris qui, commissaire du Gouvernement, fut investi, une très courte durée, comme Préfet comme le fut son alter-ego Julien Marescal (voir 1862).

8 septembre. Naissance à Dreux de Marcel Loche. Acteur. Sa carrière comporte quelques soixante films entre Une nuit d’hôtel (1932) et Clémentine chérie (1964), s’étant retiré de la scène un an auparavant. Décès à Paris en 1970.

8 octobre.Paris. Décès à l’âge de 71 ans Décès d’Emile Perrin, artiste-peintre et décorateur de théâtre, directeur de l’Opéra-Comique. Sa relation avec l’Eure et Loir est relative à sa jeunesse. Ne disposant d’aucune fortune alors qu’il a 29 ans, il décide , grâce à un proche parent, de s’installer à Aunay-sous-Crécy. Prouvant son talent, il est auteur de plusieurs portraits de personnalités drouaises ce qui intéresse un ami qui l’aide à rejoindre Paris où il trouvera le moyen d’extérioriser son talent Ce qui fut dit, fut fait. (Réf.Wikipedia et Commune d’Aunay-sous-Crécy)

17 octobre – Décès en son château d’Abondant de Geneviève Perusse des Cars, duchesse de Vallombrosa qui donna son nom à deux roses.

1 novembre. Incendie du moulin de Longsaulx (Lèves)

1887

#  – Inauguration du lycée de Chartres. Une époque où l’exploitation agricole s’est adaptée. Le fruit des récoltes circule plus facilement, les rendements augmentent. La révolution industrielle est en marche, et avec elle les engrais chimiques. Les gros exploitants sont ceux qui en profitent le plus augmentant leurs profits d’une façon considérable. Les comices agricoles se multiplient où se mêlent toutes les classes paysannes. On découvre de nouveaux débouchés dans l’élevage (moutons mérinos), et on s’instruit des procédés du battage du blé, de la mécanisation à outrance

# Décès à Paris de Léonce Person, à l’âge (?). Il fut directeur de l’école normale de Chartres de 1858 à 1876, après avoir enseigné à Caen, puis à Paris (Lycée Condorcet). On lui doit plusieurs ouvrages notamment sur le dramaturge Jean de Rotrou sur deux pièces Le véritable Saitn Genest de Rotrou, et Vanceslas de Rotrou.De même  » Les papiers de Pierre Rotrou de Saudeville (1883).

#  12 février – Naissance à Chartres de Géo Lefèvre, un nom indissociable du Tour de France. Journaliste sportif à l’Auto, en 1902, il a l’idée d’une épreuve cycliste de grande envergure. Il se confie à son rédacteur-en-chef, Henri Desgranges. Un an plus tard, le Tour de France est officialisé. Le vélo comme le journaliste sportif vont sortir grandis de cette initiative. Premier vainqueur : Maurice Garin au terme de six étapes et 2428 km à une vitesse moyenne de 25,679 km/h. Géo Lefèvre disparaît en 1961, toujours auréolé par son idée qui en fait aujourd’hui la plus grande course cycliste au monde.

30 mars. Berchères-sur-Vesgre. Inscription à la liste des édifices protégés du Menhir dit de la Ville-Lévêque.

# 31 décembre. Quatre-vingt sept ans après les faits, le journal Le Petit Beauceron, dont le siège est à Chartres, parait dans un petit format 55 x 38. Il a pris pour thème la Bande d’Orgères sous forme d’une bande dessinée très marquante.Un crieur de journaux interpelle les passants en leur criant  » Dormez en paix, Beaucerons ! Les temps ont changé, et ces épouvantables drames qui terrorisaient vos grands-père, vous pouvez les les lire pour 5 centimes dans Le Petit Beauceron.  » Un succès énorme pour un lancement dans une affaire qui n’avait jamais disparue pour autant des mémoires, et restant vive au siècle suivant et ainsi de suite. Le Petit Beauceron connut un succès éphémère sur deux ans, puisque reposant sur le sensationnel, il aurait fallu d’autres affaires de cette dimension.

1888

Georges Frommel est pasteur à Marsauceux. Sa présence de 1888 à 1891 ne ne présente que l’intérêt qu’il avait pour son ministère. Théologien, il était homme à s’exprimer devant ses administrés qui l’écoutaient dans ses sermons, et on disait de lui  » Pour un pasteur, on a besoin d’un bon pasteur ; il parle tellement qu’on n’y comprend rien.  »

Jean-Pierre Mégnin, vétérinaire, (1828/1905), nullement originaire de l’Eure et Loir, est cependant le premier à distinguer dans un ouvrage paru sur les  » chiens de guerre  » le Berger Beauceron à poil court de son homologue le Berger de Brie à poil long. Le Berger constitue le point de départ avant de le distinguer dans sa morphologie, et l’environnement où il est censé évoluer. Ce lupoïde est apparu en 1863 lors de la première exposition canine à Paris au Jardin d’Acclimatation. Le Berger Beauceron a été apparenté à sa fonction de gardien de troupeaux d’ovins dans la plaine de Beauce, du moins s’agit-il d’une version supposée quant à cette attache particulière. Il est connu également sous le nom de Bas-Rouge car la couleur feu se trouve autour des yeux, au museau, et au bas des quatre-pattes ce qui ne change rien à sa destination. Le Berger de Beauce sera alors inscrit pour la première fois au Livre des origines françaises. Pour une connaissance plus appropriée, se référer au site amisdubeauceron.org 

25 janvier –  Digny – naissance de l’artiste-peintre Georges Joubin, spécialiste des paysages, et qui remportera de nombreux prix de prestige. Il participe à la fondation de l’Ecole de Montmartre. Ses œuvres rassemblent également des nus, des portraits, des dessins à la mine de plomb et au fusain. Il détient encore de nos jours une côte importante. Il meurt en 1983.

2 mars. Décès à Chartres de Louis Oustry, avocat. Après le Coud’Etat du 2 décembre 1851 , il est arrêté, jugé et déporté en Algérie. Bénéficiant de remise de peine accordée par Napoléon III, il revient dans son pays natal, et reprend son métier. Franc-maçon, il accède à la carrière préfectorale dans plusieurs départements, et en Algérie.En mars 1888, il était trésorier-payeur général d’Eure-et-Loir, une place très importante pour un commis d’Etat. A noter qu’il a été co-fondateur du journal l’Aveyron Républicain.

7 mars.Paris.Décès de Marie-Joseph Camille Doré à l’âge de 57 ans. Lieutenant de vaisseau. Il s’illustre lors de la guerre de Crimée ce qui lui vaut la Légion d’honneur pour faits de guerre. Ensuite nommé capitaine du sous-marin Le Plongeur, le premier équipé d’une propulsion mécanique. Un dispositif qui ne sera guère reconnu par l’Amirauté pour manque de fiabilité. Il est nommé par la suite directeur de l’Ecole Navale de Sète. Inhumé à Nogent-le-Roi dans le caveau familial.

23 mars. Châteauneuf-en-Thymerais. Décès de Charles Tascher de la Pagerie, 71 ans. Originaire de Martinique, fils de Charles, baron de Tascher de la Pagerie et de Joséphine Soudon de Rivecourt, il se marie avec une roturière Clémentine Bailleau. Il revient en France, et sa disparition marquera la fin des des Tascher de la Pagerie en Eure et Loir, la famille ayant fait souche dans le Perche.

Langey (devenu commune d’Arrou). Naissance de Raymond Amiot, qui connut une remarquable carrière de vétérinaire spécialisé en biologie animale à qui de nombreuses récompenses furent attribuées pour ses travaux de recherches. Il décède dans le Loir-et-Cher en 1968.

# 13 ou 16 juilletCormainville (ou Paris). Décès de Pierre-Honoré Dreux-Linguet, agronome, et homme politique, originaire de Villampuy( Loiret). Il  fit ses études à Orléans, puis revint près de son père pour le seconder dans l’exploitation de son domaine, qu’il continua après lui. Vice-président du comice .agricole de Châteaudun (1860), maire de Cormainville (1865), suppléant du juge de paix, délégué cantonal, membre de la Chambre consultative d’agriculture, président du comice .agricole de Châteaudun (1860), conseiller d’arrondissement (1867-1870), il fut nommé conseiller général du canton d’Orgères en 1870, secrétaire du conseil et de la commission permanente départementale .

15 décembreChartres. Décès à l ‘âge de 81 ans de Jacques Delacroix, homme politique. il sera maire de Chartres et destitué en 1874, quatre ans plus tard. puis sénateur représentant la Gauche républicaine.

1889

Chartres. Inscription à la liste des sites protégés de la Maison dite de la reine Berthe.

Corancez. Inscription à la liste des sites protégés du polissoir dite pinte de Saint-Martin.

#Originaire de Maintenon, Edouard Louis, à 20 ans, il est incorporé et rapidement devient déserteur. Après un périple de retour à la caserne, il va accomplir son armée au Maroc, et à la déclaration de guerre, il est blessé, et reprend du service, décoré pour acte de bravoure et promu sergent. Il se marie, ne revient pas à la caserne, est déclaré déserteur, puis revient, soixante jours de prison, et cassé de son grade de sous-officier. Dès à présent, il entre dans une nébuleuse où son comportement est sujet à caution, ayant abandonné son poste, si bien qu’il est arrêté à nouveau, mais s’enfuit. Il revient à la vie civile, se fait vendeur de bicyclettes volées, et arrêté pour vol d’argent. Il s’évade avec des compagnons d’infortune, mais l’un d’entre eu tue un gendarme. Rattrapé, il est condamné à six mois de prison,et veut passer en Conseil de guerre précisant qu’il est déserteur.. Et s’ensuivent bien d’autres événements personnels sur lesquels on ne saurait épiloguer. Il suffit d’aller sur le site des Archives départementales de l’Eure et Loir pour en lire tout ce qu’il a pu connaître. Toujours est-il qu’il sera fusillé le 28 juin 1917, sa fiche comportant la mention  » Non mort pour la France (fusillé)  »

# – 1 mai. Maintenon. Naissance de Pierre-Michel Royer dont la carrière se fit essentiellement dans la Marine, terminant au grade de contre-amiral.

# – 24 août. Chartres. Naissance d’André Plassart qui fut un grand helléniste, et il enseigna comme professeur de langue et de littérature grecques à la Faculté des lettres de Paris. Il travailla également sur les cultes à Délios et Delphes. Il s’éteint à Paris en 1978.

# – 6 novembre. Chartres.Naissance de Suzanne Revonne, de son vrai nom Suzanne Jacob, actrice française avec une trentaine de films dans le muet, et trois rôles dans le parlant. Il est vrai qu’il était difficile pour ces artistes du muet de s’adapter à la révolution du cinéma parlant.

20 juin – Naissance à Béziers de Jean Moulin, personnage emblématique de L’Eure et Loir, héros de la Résistance nommé en 1939 préfet d’Eure et Loir. A l’arrivée des Allemands à Chartres, il refuse de signer une déclaration à propos de tirailleurs sénégalais ayant commis des atrocités. Dès lors, il se pose en résistant, sera révoqué par le gouvernement de Vichy. Dénoncé, arrêté à Caluire (Rhône), il meurt dans des conditions mystérieuses lors d’un transfert vers une prison allemande (1943).

# Cette année (?).Châteaudun. Naissance de Laure Chevry.Le journal Le Patriote de Châteaudun fait paraître le dimanche 19 octobre 1919 la citation suivante :  » La médaille de guerre britannique a été attribuée à Laure Chevry pour services importants rendus à l’armée anglaise pendant la guerre de 14/18  ». Pourtant ce n’est qu’un rappel à la mémoire dunoise, et surtout en l’honneur de sa mère qui habite toujours dans la cité dunoise. En effet, Laure Chevry est attachée aux services de l’armée britannique en Belgique. On saura ensuite que la jeune femme a été dénoncée, arrêtée et condamnée à mort par les Allemands qui vont commuer sa peine en travaux forcés. Elle ne sera libérée qu’après l’Armistice, mais malade du fait des conditions de sa détention, elle ne pourra jamais revenir dans sa famille, et meurt dans un hôpital de Liège vers 1920.

# 3 août – Louis Regnault, évêque de Chartres (1852), décède en cette même ville à l’âge de 89 ans.

26 novembre. Est jugé et condamné à mort, Henri Terneau,18 ans, pour avoir assassiné de plus de vingt coups de couteau à Maintenon, une dame âgée pour lui voler le peu d’argent qu’elle possédait. Malgré la sauvagerie de l’agression mortelle, le criminel sera gracié en janvier 1890, et emprisonné. Sans doute son jeune âge a-t-il influencé le jugement.

1890

Début juillet  – Décès à Mainvilliers du soldat napoléonien Algrain. Engagé à l’âge de 15 ans, il fit la campagne de France et celle des Cent jours. Médaillé de Saint Hélène.

# – 4 août – Naissance à Aunay-sous-Auneau d’Henri Perronneau, pilote et as de la guerre 14/18 avec dix victoires homologuées.Décès en 1960 en Tunisie

# – 19 août – Fondation du musée de Chartres

# 6 novembreChâteaudun.Naissance de Franck Prudhomme dont le père était directeur-rédacteur-en-chef du journal Le Patriote de Châteaudun . Après avoir tenu d’autres commerces, il devient électricien et se passionne pour la photographieSes nombreux clichés consacrés aux cavalcades à Brou et dans l’agglomération seront édités encartes postales. Il meurt en 1975.

– Célèbre famille de potiers, les Le Gué exerçaient leur métier depuis la fin du XVIIIe siècle au hameau de la Poterie dépendant de la commune de Coudreceau. Ce village a connu une industrie de poteries très florissante puisqu’à cette époque, une quinzaine de familles en vivait, et en 1891, 33 foyers se consacraient à cette fabrication pour une population de 655 habitants en cette année là. Les Le Gué sont parmi les plus connus, et le dernier de la lignée Louis (1879/1954) fut le plus inventif avec une grande maîtrise de la technique exprimant tout son talent ce qui n’enlevait rien à sa façon de commercer. Le premier à initier cette lignée fut François Le Guée, installé en 1786 comme  » potier en terre  »

# – Selon un décompte effectué dans le département, on a dénombré 42 752 chevaux, 79 mulets, 4898 ânes, 107 578 vaches, boeufs et veaux, 594 388 moutons, 23 256 porcs, 2 717 chèvres et 20 698 ruches.

# – 18 juin– Calvalcade représentant Chartres à travers les âges, de même Théâtre ambulant, qui reprend une tradition interrompue en 1877.

# –  18 août – Tempête qualifiée de cyclone à l’époque à Dreux provoquant de gros dommages du fat de l’énormité des grêlons.. Le quartier Saint-Thibault subit la grande majorité des dégâts connus par la ville.De nombreuses maisons détruites.

1892

#. Le pont de Douy emporté par la violence des eaux suite à un orage et des pluies diluviennes l’accompagnant.

# Mise en œuvre d’une ligne de chemin de fer à voie étroite entre Pithiviers (Loiret) et Toury, soit 30 kilomètres, sous forme initialement d’un tramway, la ligne ayant pris le nom de TPT (Tramway – Toury-Pithiviers-Toury). Destinée au transport de voyageurs et de marchandises. Une voie étroite mesure 1,060 contre 1,430 pour une voie normale. Un avantage certain surtout pour la construction du réseau et le transport au point de vue économique. Le trafic de voyageurs s’arrêtera en 1952, et seul le transport de la betterave sucrière continuera jusqu’en 1964. En 1966, a été mis en place un tronçon de 3 kilomètres au départ de Pithiviers là où se trouve le Musée des Transports où l’on peut admirer quelques exemplaires de machines qui ont tiré les wagons.

27 juin  – Naissance à La Framboisière de Maurice Achavanne qui sera fusillé à Rouen le 4 juillet 1940 pour acte de sabotage. Il est le premier résistant eurélien qui passe au peloton d’exécution.

Juillet. Henri Courtonne est un savant méconnu chartrain où il a accompli une partie de ses études à Chartres, tout comme il aurait approché la photographie. Avec le Figaro de juillet 1892, se fait l’écho d’un article sous la plume du physicien Gabriel Lippmann, connu pour ses travaux dans le domaine, qui aurait salué une découverte de ce chartrain en ce qui concerne une image fixée sur une plaque par la lumière et qui pouvait être transmise comme le son par l’intermédiaire du fil téléphonique. Et l’auteur de saluer Henri Courtonne en l’associant à Niepce. Un honneur méconnu. Un mémoire aurait été déposé à cet effet le 2 juillet 1889 à l’Académie des Sciences, mais dans les tables ne figure aucun mémoire ou pli cacheté sur le téléphone. Par contre, une note aurait été publiée dans les Comptes rendus de 1882. Pourtant plusieurs journaux étrangers ont relayé le nom d’Henri Courtonne lorsque l’on cite la venue d’Edison à Paris à propos de son invention du téléphone. Le Scottish Leader du 26 juillet 1889 cite Henri Courtonne dont finalement on ne sait rien ou presque de ce  » Niepce chartrain  ».

1893

– Mise en œuvre d’une église néo-romane à Loigny-la-Bataille dédiée aux 1200 tués de la guerre de 1870/1871.

# Inhumation au cimetière Saint-Chéron à Chartres de Louise Alline de Sainte-Beuve, 82 ans, mère de l’économiste Léon Walras (1834/1910).

# – 2 janvier. Naissance à Dreux de Pierre Leydet connu pour sa passion qu’il a entretenu pour l’aviation civile. Il fit la guerre 14/18 dans l’aviation comme observateur en avion. Tout en travaillant dans la Banque à Nevers, il se rapporche de l’aéroclub, il y crée une école de mécanicien d’aviation, et un centre de pilotage. Lors de la guerre 39/45, il est navigant, puis entre en résistance. Il est arrêté et déporté à Dora, et y meurt le 4 avril 1945.

# – 5 janvier.Chartres. Naissance de Frédéric Jean Raoul Certonchy, plus connu sous son pseudonyme d’Erick J.Certön. A la fois journaliste, traducteur de l’anglais, et écrivain de littérature populaire.. On lui connait un autre pseudonyme, celui de Larry Saunders lorsqu’il publie des romans érotiques. Mais l’essentiel de sa vie professionnelle est tournée vers le journalisme, tout en publiant des romans policiers, des nouvelles pour la jeunesse (à ce niveau sous le pseudonyme d’Erica Certon) une pièce de théâtre, démontrant un éclectisme pour s’aventurer dans toutes sortes de formes d’écriture, le simple pseudonyme adopté pour la circonstance en matière de publication lui octroyant un lectorat fidèle. Décédé en 1981 à Nice.

#  7 janvier  Jacques Gautron voit le jour à Sours, dont il fut maire, et de conseiller général. Élu sénateur, il refusa de voter les pleins pouvoirs à Pétain. Il meurt à Cours le 3 janvier 1974 après 33 ans de mandat de maire.

# – 20 janvier. Naissance à Châteaudun de Pierre Lyautey, neveu du maréchal Lyautey. Il fit la guerre de 14/18 comme officier. Après la guerre, on le retrouve haut fonctionnaire en Syrie et au Liban. Par la suite épris de voyages, il parcourt pratiquement le monde entier, faisant des conférences, et comme journaliste fit paraître ses nombres observations. En 1943, il rejoint le camp gaulliste, et participe à la campagne d’Italie. Grand admirateur des généraux de l’époque coloniale, il les encensa autant faire ce que peut. Décès à Paris le 1 octobre 1976.

# – 2 mars. Naissance d’Auguste Garnier à Châteaudun.Il fait partie des sportifs euréliens morts pour la France. Cycliste, il avait participé au Tour de France 1914. Il est tué à La Tranchée de Colonne (Meuse) le 20 juin 1915.

# – Création du Mentchikoff, une confiserie sous forme d’un noyau de chocolat enrobée de sucre, somme toute une meringue suisse. Un façonnage imaginé par un certain Daumesnil, pâtissier chartrain, tenant échoppe rue de la Pie à Chartres, fervent de la Russie. Cherchant comment le dénommer, il eut vent de l’existence d’un prince russe, Alexandre Mentchikov.

1894

# En se référant à la présente année à l’occasion de la publication d’un ouvrage sur l’histoire du château de Beaumont-les-Autels, intéressons-nous à son auteur le Comte Hector Guillier de Souancé, descendant d’une famille attachée à cette terre. Il est alors détenteur du château de Montdoucet à Souancé-au-Perche, rebâti par ses soins dans le style du XVIIIe siècle auquel il est fort attaché. Il est considéré comme un érudit incontournable du Perche pour lequel il rédigea en 25 volumes restés à l’état de manuscrits, soit + de 7 000 pages une Encyclopédie qu’il continua à écrire jusqu’à sa mort, et considérée comme une référence en la matière. On lui doit également un ouvrage de référence sur Nogent-le-Rotrou de ses origines jusqu’au XIXe siècle. Il retrace minutieusement l’historique sur fond touristique et iconographique, s’attachant à décrire l’évolution du protestantisme, et plus tard dans le courant de l’ouvrage, il décrit le protestantisme dont l’histoire est d’importance dans le Perche. Il décède en 1942 à l’âge de 81 ans.

– 27 juillet – Duel entre MM.Deschanel, député d’Eure et Loir, et M.Clémenceau à propos d’un article outrageant publié dans la Justice sous la plume de ce dernier. M.Deschanel est légèrement blessé.

#  17 septembre – Réception par la municipalité de Chartres des officiers étrangers venu pour assister aux grandes manœuvres.

# – 20 septembre – Grande revue à Châteaudun passée par le Président de la République Casimir Périer.`

1 décembre. Naissance à Chartres d’André Prangeois, aviateur diplômé à Chartres sous le n°1051

# – 19 décembre – Naissance à Chartres de de Madeleine Castaing, fille d’un ingénieur, maître d’oeuvre de la gare de Chartres. Bienfaitrice des arts, et protectrice du peintre Chaïm Soutine en sa célèbre maison de Lèves. Surnommée  » la petite Madeleine des décorateurs  », elle s’éteint en 1992.- En cette fin du XIXe siècle, la population chartraine est évaluée à 23 000 âmes.

# – Naissance à La Loupe de René Aubert, peintre et lithographe, directeur de l’Ecole des Beaux-Arts de Versailles. Son adolescence n’étant qu’une suite de mauvais état de santé, sa famille doit se replier sur Paris pour trouver toutes raisons à trouver le corps médical en mesure de le soigner. Remis difficilement, le jeune homme entre à l’École des beaux-arts, puis suit des cours en atelier. Son talent se révèle au fil des années puisqu’il décroche plusieurs récompenses à différents salons, et notamment une médaille d’or au Salon des artistes français en 1945 pour sa toile intitulée l’Atelier.Par la suite, il devient professeur à Versailles puis prend la direction de l’Ecole d’art de cette même ville, devenue l’École des beaux-arts, fonction qu’il quittera en 1966. Il se signala, au long de sa carrière, comme illustrateur travaillant notamment pour le journal l’Excelsior. Les lecteurs se régalèrent de ses coups de crayon illustrant le procès de Landru en 1921 qu’il suivit intégralement. (Biographie : René Aubert – 10 lithographies originales – Versailles pittoresque)

1895

23 mars. Exécution à Versailles d’Henri Lemoine, un berger qui tue à Illiers, le 7 juillet de l’année précédente, d’un coup de bâton Camille Manceau, une jeune fille de 19 ans qui avait refusé ses avances. Il en profita pour s’approprier son argent. Condamné à mort par la Cour d’Assises de Chartres, le jugement est passé. Rejugé à Versailles, la condamnation à mort est confirmée.

20 août. Paris. Décès de Louis Terrier, originaire d’Annecy,51 ans. Homme politique, il fut élu deux fois député d’Eure et Loir, et maire de Dreux. En 1893, il sera durant huit mois ministre du Commerce et de l’Industrie dans le gouvernement Charles Dupuy.

31 août. Senonches. Naissance de Charles La Fosse, grand admirateur de La Fontaine, il a donné dans la fable avec bonheur. On ne sait rien de plus à son propos.

1896

Chartres. Décès de Sosthene Auguste Desprez, 56 ans, conseiller de Préfecture, et trois fois sous-préfet dont une fois à Chartres.

5 avril. Fondation de la Société photographique d’Eure et Loir.

7 juillet. Authon-du-Perche Naissance de Théodore Leveau, architecte, urbaniste et paysagiste Il est à l’origine du plan de reconstruction de Dunkerque en 1948 Décès à Paris le 7 mai 1971

1897

# – naissance à Saint-Loup-en-Beauce (La Bourdinière) d’Ephraim Grenadou, héros d’un roman sorti en 1978 sous la plume d’Alain Prévost.Toute la vie de cet homme avec ses illusions, ses désillusions, son métier, la terre, le village. Charretier dans un premier temps, puis éleveur de veaux ensuite de cochons, il se sera engagé à 18 ans dans l’artillerie et combattra au Chemin des Dames. Il se marie en1909 avec Alice dont il aura trois filles. En 1930, il s’engage pour la défense des agriculteurs, en 1944, puis s’engage chez les FFI. Il s’éteint en 1979.

13 janvier – Le marquis de Tarragon offre à la ville de Châteaudun sa collection de 2500 oiseaux naturalisés provenant du monde entier. 

Avril. Chartres.Décédé à Paris le 14 avril, subitement sur sa table à dessins, Inhumation d’Emile Levassor – dans la sépulture familiale. Ingénieur qui se rendit célèbre en s’associant à René Panhard pour construire des automobiles sous la marque Panhard & Levassor.Il fut également un compétiteur automobile quand les voitures à pétrole osaient braver les premières compétitions automobiles.. A cet égard, il s’octroya le premier Paris-Madrid en 1895.

22 avril.Villampuy. Naissance de Pierre Dreux, connu politiquement sous le nom de Dreux-Linguet.Agriculteur, maire de Cormainville, puis député, ensuite sénateur de la gauche républicaine. Il meurt à Paris le 13 juillet 1888. Inhumé à Cormainville.

1898

– 27 février – Chartres – un réseau de tramways est déclaré d’utilité publique.

23 avril. Coudreceau. Décès de Charles-Adolphe Truelle,81 ans, maire de Coudreceau, et député de l’arrondissement de Nogent-le-Rotrou, cet homme politique appartient à une famille de magistrats dont l’ancestralité remonte au XVIe siècle. Réputé de centre-gauche, il participe activement à la vie politique, se montrant un serviteur zélé de la République, soutenant deux gouvernements ceux de Gambetta et de Jules Ferry lorsque son vote comme ceux de ses amis de son parti ont été nécessaires. Il se prononça notamment contre la séparation de l’Eglise et de l’Etat.

#– 27 avril – Naissance à Châtillon-en-Dunois de Germain Delatousche qui, d’abord élève du maître-verrier chartrain Lorin, révèle plus de dons pour la peinture, plus spécialement les paysages, puis douze gravures sur bois qui vont lui valoir une notoriété publique. Une partie de son enfance à Chartres se passe à Chartres, ce qui va l’inspirer en réalisant un bois gravé reprenant la Porte Guillaume. Il meurt le 31 octobre 1968 à Bouguenais (Loire-Atlantique).

17 mai.Dreux.Henri Lozeray voit le jour. Il fut député du Cher de 1945 à 1950 en qualité de représentant du Parti communiste Français, fonction dont il démissionne en raison de son état de santé. Il meurt en 1952.

18 maiChartresFoire aux Barricades place des Epars. En cette occasion, les débuts du cinématographe furent particulièrement appréciés par une foule de visiteurs de ce stand.

20 mai. Le hameau du Puit-Drouet, situé à 1500 mètres environ de la Porte Morard connait un incendie très grave. Ce petit village regroupe à l’époque des cultivateurs comme des vignerons au sein de vingt-six constructions typique de la construction beauceronne faisant appel à la bauge (terre + paille) avec une base composée de pierres et de silex, et surtout des toits de paille à une époque où la réglementation impose des toits d’ardoise. Hélas, suite à une querelle de voisinage, dix-sept maisons vont s’enflammer vers 22 heures 30, occasionnant la mort de cinq personnes dont quatre enfants, comme le commente le journal Le Petit Parisien. Les pompiers eurent beau entailler la bauge recouvrant les murs, ils arrivèrent trop tard.Quatre personnes soupçonnés de cet incendie criminel furent arrêtées dont trois femmes. Le père des enfants morts qui était absent au moment des faits, retrouvera le principal incendiaire, et le tuera à coup de fourche.

# – 20 juillet. Chartres. Décès de Lucien Merlet, 71 ans. Archiviste paléographe diplômé, et président de la Société archéologique d’Eure et Loir. Grand spécialiste de Notre-Dame de Chartres avec de nombreux ouvrages à la clé, notamment une Histoire des relations des Hurons et Abnaquis du Canada avec Notre-Dame de Chartres.( se reporter à l’année 1678)

28 aoûtHenri Marchand, acteur, né à Mainvilliers. Après une courte carrière au sein des PTT de l’époque comme télégraphiste, il entre au conservatoire et obtient un prix de comédie. Avant tout acteur avec une quarantaine de rôles entre 1927 et 1957, et quelques pièces de théâtre jouant aussi bien du Georges Feydau qu’Alfred de Musset. Il a été surtout remarqué comme acteur comique au potentiel, hélas, sous-estimé, eu égard à son talent indéniable. Trente cinq films figurent à son actif, avec en particulier l’un des premiers films parlant de René Clair A nous la liberté (1931), une satire sur le machinisme Il assura uyue modeste carrière sur trente ans, et on le remarquera en particulier avec à nouveau René Clair aux commandes dans  » Les Belles de nuit  » Décédé à Paris le 22 mai 1959.

31 décembre – Frétigny (Santigny). Naissance d’Ernest Pavée, maire de sa commune, ancien combattant à la guerre 14/18, et surtout résistant en 39/45 au sein du maquis de Plainville dont il fut l’initiateur. Maintes fois décoré et cité notamment par Jean Moulin et le Général Eisenhower. Il meurt en 1985.

1899

Loigny-la-Bataille. Décès de Mathilde Marchat. Infirme, et fondatrice de la  » Communauté des Épouses du Sacré-Cœur de Jésus  »appelée aussi le schisme de Loigny, se prétendant favorisée d’apparitions du Sacré-Coeur et de Notre-Dame de Lourdes. Avec quelques autres illusionnées, elle s’installe à Etampes, puis à Chartres (1887) et finalement à Loigny, puis prend parti pour les Naundorff en souhaitant le rétablissement de la monarchie ce qui lui vaut quelques ennuis. Le 8 mars 1888, l’évêque de Chartres, Mgr Renault, lui fait un rappel à l’ordre trouvant des propos inconvenants, sentence confirmée par le Pape Léon XIII invitant la communauté à se dissoudre. Mathilde sera finalement excommuniée le 27 juin 1894, avec interdiction d’utiliser l’expression  » Coeur de Jésus  ».

# Facteur d’orgue, de piano et abbé. Fin XIXe siècle, Victor Tronchet était prêtre à Nogent-le-Rotrou, et à l’origine de constructions et d’installations d’orgue en Eure et Loir. Notamment, il fut le professeur en manufacture du chanoine Joseph Chanet, curé de Villemeux-sur-Eure. Il eut une influence considérable sur la musique d’orgue.

9 janvier  – Ouverture de la 1ère ligne de tramway en Eure et Loir entre Dreux et Brezolles longue de près de 24 km.

# Construction de la ligne Lèves-Bonneval.

Chartres. Edification du marché couvert à l’emplacement du château des Comtes, ce marché devenant celui de la place Billard.

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