Développement des comices agricoles (naissance fin XVIII e – supprimés sous la Révolution, voire 1833) notamment la foire de la Saint-André qui devient en quelque sorte fête foraine – nous sommes dans une spirale d’économie de marché où il s’agit de s’enrichir en vendant du blé (capitalisme) et la fortune est transmise aux héritiers – le grand propriétaire se contente de vivre de la rente foncière, et il serait même étranger à la Beauce. – Inégalité profonde dans le monde rural où les petits durent à la peine démontrant que les ressources ne sont pas réparties de la même façon – Les exploitations couvrent entre 45 et 300 hectares (moyenne 60 hectares). A cette époque dans un village typique beauceron, on note une ou deux fermes de 110 à 160 hectares, et une dizaine de 40 à 100 hectares. – le morcellement a eu lieu au fil des années ce qui a nécessité un remembrement en 1953.
1900
# Le fromage à la feuille de Dreux, proposé dès cette année à la clientèle d’abord régionale s’ouvrant par la suite au marché national. Initialement, il était très présent dans les fermes de Beauce et du Thymerais sous le nom de » fromage de ménage ». Passé du stade artisanal à celui d’industriel ou s’y approchant, et dépendant de la surveillance sanitaire de l’Europe, il a perdu son essentiel : celui d’être enveloppé de feuilles de châtaigner qui ne correspondait plus aux normes de santé.
# Au début du XXe siècle, les sabotiers, au demeurant très nombreux, constituaient en Eure et Loir, un métier très florissant. A partir d’un morceau de bouleau au bois plus tendre, le tailleur dégrossissait à la hache la bûche pour lui donner l’apparence du sabot, le creuseur évidait pour lui donner la forme, et le pareur achevait le sabot. Un métier qui connut son heure de gloire jusqu’à la Première Guerre mondiale, et la botte prit le relais.
# Vers cette année, on pouvait encore voir plus spécialement sur les marchés à Chartres, une des dernières » commissionnaires » en la personne de la surnommée » Pélagie ». Pour quelques maigres sous, elle transportait sur son dos vouté par les ans de l’eau qu’elle allait puiser dans la fontaine au pied de la collégiale Saint-André. A l’usage de celles et ceux qui en faisaient la demande, le récipient d’eau étant enserré dans un panier d’osier lui-même fixé à un cacolet, sorte de hotte, s’appuyant sur le dos, avec une armature rigide composée d’osier. Travail dur, harassant, démontrant la condition misérable de certaines personnes.
# Eugénie (Adrienne) Avril de Sainte-Croix, journaliste et écrivain, originaire de Suisse, sa relation avec l’Eure et Loir tient au fait qu’elle est à l’origine de nombreuses œuvres philanthropiques. En ce début de siècle, elle crée, à Epernon, son œuvre libératoire, destinée à l’assistance et au reclassement des filles de joie autrement dit les prostituées. Bénéficiant d’une belle notoriété de journaliste sous le pseudonyme de Savioz, elle a été également une militante très active pour le droit des femmes à voter, contribuant par ailleurst à la création du Conseil National des Femmes Françaises. A son crédit, un certain nombre d’ouvrages comme Les aventures de Toto, suivi de Histoire de Biribi (1895) – Contes russes (1895) – Les crimes d’un perroquet (1896) – L’Education sexuelle (1918). Elle décède à Menton à l’âge de 84 ans.
# 4 mai. Bien qu’il soit descendant d’une famille du Berry, il nait à Chartres. Joseph Bourdeau de Fontenay s’engage en 1917 et participe à la campagne de Syrie. Avocat après la guerre, il s’engage en résistance. A la Libération, commissaire de la République. Décédé en 1969 à Paris.
# 3 juillet – Le journal La Dépêche dénonce dans son édition de ce jour » Samedi 30 juin au petit matin, nous avons vu – et nous avons de nombreux témoins – des voyageurs allant de Bonneval à Chartres, presque tous des agriculteurs, empilés, pour certains debout dans un wagon à bestiaux, faut de moyens convenables pour les transporter (…) Nous protestons énergiquement contre de semblables pratiques. »
# 15 août – dernier loup abattu en Eure et Loir à Thiville (Dunois)
# 8 septembre. Chartres. Naissance de Raymond Isidore dit Picassiette.Une figure emblématique telle que Raymond Isidore, autrement dit Picassiette fait partie du patrimoine chartrain. La notoriété de cet homme a franchi les frontières au point d’être de nos jours, un des lieux emblématiques de l’Eure et Loir, le travail de cet artiste hors du commun. Dans ce monument,le visiteur se trouve pris dans l’univers Picassiette dont on ressent l’oeuvre étrange comme autant d’interrogations qui parfois intriguent tant par leurs représentations que le motif de les réaliser et implanter. Il semble que l’inspiration du moment a guidé les pas d’un homme qui a, par esprit d’anticipation de son oeuvre,acquérir un terrain attenant, connaissant à l’avance le cheminement de son esprit par rapport à son esprit d’entreprise dans un cadre particulier. C’est sa maison dont il crée le paysage , où il habite, vision aussi étrange que féerique dont il ne se lasse pas. Il a besoin d’initier son parcours d’artiste par sa propre vision. En fait, il s’agirait d’une sorte de rébus, comme celui intitulé le Rébus prophétique, qui devient en quelque sorte, la table des matières d’un monde bien à lui. Citer tout ce que le visiteur peut voir est une gageure( ou fastidieux), dés lorsque chacun porte un regard qui lui appartient. C’est la curiosité qui l’emporte. On peut être aussi réservé qu’enthousiaste, mais admiratifs, nous le sommes tous. L’aspect religieux s’y trouve fortement représenté, et démontre une foi intense chez cet homme où la Nativité, Jésus et la Procession des Rois Mages, le Mur de Jérusalem, l’autel à Marie la cathédrale expliquent un besoin de se constituer son parcours de la foi. Dans un autre registre, la Porte Guillaume s’offre logiquement au visiteur qui admirera la Tour Eiffel, et surtout cette Grande Déesse qui prône dans la Jardin aux statues.. Il faut laisser aux admirateurs le soin de se forger leur propre quête d’extraordinaire, de sublime où chacun se forge sa propre opinion, où la partage avec Picassiette, un échange des âmes. Simple cantonnier, il est devenu, à force de labeur, un personnage hors du commun par l’empreinte qu’il a laissée de sa vie. Le 11 octobre 1924, il se marie avec Adrienne Dousset (1889/1986), veuve Rolland et mère de trois enfants. Le couple lui n’aura aucune descendance directe. C’est en 1938 qu’il imagina, à partir de débris entassés chez lui et provenant de vaisselle, de décorer d’une façon particulière sa maison. Une idée fantastique va germer lentement mais sûrement pour ce qui deviendra officiellement quarante cinq plus tard un monument qui sera classé en 1983 après acquisition par la ville de Chartres le 20 décembre 1981 . Elle deviendra la célèbre Maison Picassiette, rue du Repos, la bien nommée pour le souvenir de cet homme hors du commun. On a estimé à 15 tonnes de débris et à 29 000 de travail, c’est-à-dire presque trois ans et demi sans jamais faillir à sa tâche 24 heures sur 24, qu’il a fallu à Raymond Isidore pour réaliser le chef d’oeuvre de sa vie. Une oeuvre d’art qui intrigua aussi bien qu’elle émerveilla, suscitant aussi bien la critique que forçant l’admiration. Certains le taxèrent de fou, sa famille résignée subissant ses fantaisies qui appartiendront à un monde fantastique. Ce sont les Chartrains qui trouvèrent son nom, après qu’un journaliste de l’Echo Républicain l’ait cité le 20 août 1954 comme ‘’ pratiquant invertéré du noble sport de la marche ‘’. Pourquoi une telle passion ? Ne disposant que peu de moyens, ne pouvant s’offrir des moyens de locomotion appropriés à sa quête, il avait choisi d’errer chaque jour de décharge en décharge, passant parfois chez des particuliers, assistant à des ventes aux enchères pour se procurer ce qui convenait à sa recherche: tessons de verre, débris de vaisselle, etc. C’est ainsi qu’il décida de donner un air de fête tout à fait original à sa maison sous forme d’une immense mosaïque du plancher au plafond, en passant par les murs extérieurs et intérieurs, y compris le mobilier. Vingt cinq années de travail inlassable pour cet homme qui ira jusqu’au bout de son rêve. Sur la fin, la maladie altérera sa santé, mais il ne se départira pas de sa célèbre brouette qu’il fasse beau ou qu’il pleuve. Voûté, usé par ce travail à la fois de fourmi et gigantisme, il mourra d’un coup de froid presque misérablement, non sans avoir réalisé le tombeau bleu dénommé ‘’ Tombeau de l’Esprit ‘’, un fin en soi à ce chemin initiatique digne des bâtisseurs de cathédrale et plus spécialement celle de Chartres qui a tant fasciné Raymond Isidore. Il a été inhumé au cimetière Saint-Chéron à Chartres, sa tombe étant située presque dans l’axe de la cathédrale, de cette cathédrale qu’il identifia à sa vision d’artiste. Une sorte de sublimation de ce génie hors du commun qui le conduit à la représenter dans la nuit, une nuit étoilée, avec cet art délicat de l’illuminer bien avant que ce monument de la chrétienté le soit par les procédés modernes. Sur fond noir, elle capte le regard, et cet art naïf dont il est un digne représentant, Raymond Isidore a su en tirer toute la quintessence pour se satisfaire de sa propre quête. Il était toujours de ce monde que l’on venait admirer son chef d’oeuvre. Dans les années 50, un célèbre photographe Robert Doisneau ( 1912/1994), dont l’oeuvre s’est tant attachée à la rue, au quotidien proche, réalisa un reportage, autant fasciné qu’intrigué, marquant par ces célèbres photos en noir et blanc, ce qui convenait à l’inoubliable. Aujourd’hui, ce lieu connu du monde entier suscite la curiosité où se mêlent incrédulité et admiration pour un travail naïf mais attachant par la force qui s’en dégage.Décès à Chartres le 7 septembre 1964.
# 20 septembre. Venue du Président de la République, Emile Loubet, estimée à quarante cinq minutes (!). Son train arrive à 8h45 en gare de Chartres. Mais voilà, les officiels chargés de l’accueil ne se sont pas rendus compte qu’un quai de grande longueur a été prévu pour rejoindre sans problème le plaine d’Amilly. Le train ne s’arrêtant pas en gare, une scène amusante se déroule quand on voit le comité d’accueil courir à, travers les voies pour arriver à la descente de ce visiteur de marque. Plus de cent mille hommes de l’armée de terre avec leur Etat-Major sont déployés. Une foule énorme a dû être canalisée. La cérémonie va être courte, et le visiteur s’en repartira après avoir salué quelques mouvements de troupe, laissant celle-ci accomplir le programme prévu pour réjouir les spectateurs.
# novembre – Noël Ballay est nommé Gouverneur général de l’AOF (Afrique Occidentale Française)
# Chartres. Naissance de François Lorin, de la célèbre famille de maîtres-verriers. Il succède à son père Charles dont il reprendra les ateliers après la Seconde Guerre mondiale. Il meurt le 30 juin 1972, et inhumé à Saint-Chéron.
# 15 décembre – 1900. 15 décembre – naissance à Aunay-sous-Auneau d’Hellé Nice (Hélène Delangle de son vrai nom), pilote automobile. Une femme qui a rivalisé avec de nombreux hommes au volant de sa Bugatti.Qui pourrait supposer que cette femme au nom pour le moins curieux a été une sportive de haut niveau dans un domaine où les hommes ont toujours été en très grande majorité : la course automobile. Fort peu connue du grand public tout du moins de nos jours, elle fut néanmoins une grande vedette dans les années 30 où elle démontra des qualités indéniables pour vaincre d’autres femmes, puis se mêlant aux hommes lorsque des courses étaient ouvertes aux deux sexes. Et souvent dans des courses prestigieuses comme nous allons le voir.Elle vit le jour le 15 décembre 1900 à Aunay-sous-Auneau sous le nom d’Hélène Delangle, fille d’un employé des postes. Sa vie d’adolescente puis de toute jeune fille se passa au gré des mutations de sa famille, tout en laissant une empreinte indélébile dans son village de naissance. Un village qui compte 1100 habitants en 2010, et qui peut se targuer de posséder quatre personnages de référence : Henri Perronneau, un aviateur de la Belle Epoque dont on parle par ailleurs, Michel Sédillot de Beaulieu (1773/1843) très préoccupé par la précarité humaine, et surtout François-André Isambert (1792/1857), avocat, homme politique, partisan de l’abolition de l’esclavage. Et si l’on vous disait que ce village, outre le menhir de la Pierre-Fritte à découvrir, s’enorgueillit de posséder quatre centenaires (deux femmes, deux hommes !). Des études qui ne vont lui laisser un souvenir merveilleux, l’incitent à rejoindre Paris. Fort jolie femme, bien physiquement sous tous rapports, sportive accomplie, elle séduit au point de devenir danseuse nue et acrobate au Casino de Paris, elle n’a pas 20 ans. Elle prend le nom d’Hellé Nice, Hellé contraction de son prénom Hélène, Nice parce qu’elle est subjuguée par la perle de la Côte d’Azur. Elle quitte ses partenaires pour se tourner vers une carrière en solo : ses admirateurs sont de plus en plus nombreux au fur et à mesure qu’elle se produit dans de nombreux cabarets en France et à l’étranger. Chaque homme rêve de la faire entrer dans son lit, et elle ne se fait pas faute de les faire damner, alors qu’elle récolte déjà gloire et fortune. Cela lui suffit-il ? Certainement pas, et on va vite le comprendre, lorsqu’elle accompagne l’un de ses amoureux du moment pour voir une course automobile. C’est le coup de foudre pour la jeune femme, fascinée qu’elle est par ces pilotes qui rivalisent dans ces machines lancées à pleine vitesse. Un accident malencontreux à la limite de la stupidité lors de ces acrobaties dénudées va lui occasionner une sérieuse blessure au genou qui va la contraindre à cesser son métier. Ses admirateurs désolés vont faire le deuil de la jeune femme qui se tourne déjà vers l’automobile en passant son permis, complétant son domaine par des cours spécialisés en matière de pilotage. Elle prouve rapidement d’étonnantes dispositions avec une intelligence au dessus de la moyenne lorsqu’il s’agit de rivaliser avec des pilotes confirmés. Il est vrai que la réussite de Charlotte Versigny sur Talbot qui se distingue au Grand Prix de La Baule en 1927 ne fait que l’encourager à persister. Cette dernière a battu des hommes, pourquoi pas elle ? 1929 marque le véritable début de carrière automobile lorsqu’à Montlhéry, elle remporte sa première victoire, dans une course féminine, sur Omega-Six. Une opportunité se présentant, elle franchit l’Atlantique et part découvrir la cote Est des États-Unis où ses étonnantes dispositions vont fasciner autant les organisateurs, les rivaux que la foule. La presse américaine l’encense, et n’hésite pas à la qualifier de » meilleure femme pilote du monde ». Auréolée par tant de gloire justifiée, la voilà, de retour en France, elle fait connaissance de Philippe de Rothschild, autre coureur automobile, une rencontre qui se prolonge d’une façon sentimentale, abaissant les barrières de la rivalité. De fil en aiguille, il l’introduit dans le milieu un tantinet macho de la compétition automobile, et son minois associé à une volonté de tous les instants, séduit, convainc, si bien qu’Ettore Bugatti, célèbre constructeur automobile, tombe, à son tour, sous le charme. Certes, il marquera, un temps, certaine réticence vis-à-vis d’une intruse qui prétend rivaliser avec les grands pilotes de l’époque. Pourtant, elle insiste, argumente, et finalement, elle se voit confier le volant d’une Bugatti T35C à la célèbre couleur bleue. Subjuguée par cette distinction hors du commun, elle rivalise avec des noms prestigieux comme Tazio Nuvolari, Louis Chiron, Jean-Pierre Vimille et Luigi Fagioli, notamment dans cinq grands prix majeurs en France aussi bien sur piste que sur route, notamment le rallye de Monte-Carlo.La gloire aidant, les marques de référence, la courtisent. Elle quitte Bugatti pour Alfa-Roméo. Le 10 septembre 1933, elle court au volant d’une Alfa Roméo 8C pour le compte du Grand Prix de Monza où trois pilotes trouvent la mort.En 1936, un événement tragique la concernant directement va la marquer à jamais. Elle est au Brésil à l’occasion du Grand Prix de Sao-Paulo. Elle heurte une botte de paille qui traîne mystérieusement sur la piste, perd la maîtrise de son véhicule et entre dans la foule des spectateurs entraînant la mort de plusieurs personnes. Grièvement blessée, elle ne sortira du coma qu’au bout de trois jours, et on affirme que les Brésiliens prièrent pour son rétablissement. Sa sortie d’hôpital fut suivie par une foule immense, prise d’une ferveur sans pareil, et on dit que de nombreuses familles qui donnèrent son nom à leurs enfants. Très marquée par les conséquences de son accident, elle renonce progressivement après soixante-seize participations à différentes courses, ce qui fait d’elle une héroïne de la course automobile au bilan exceptionnel. En mai 1937, elle revient partiellement à la course, en faisant partie d’un équipage de quatre pilotes féminines qui, en se relayant, va battre plusieurs records de vitesse et d’endurance avec une Matford V8 baptisée » Claire », tout en parcourant 32 000 kilomètres. Sa carrière se termina pratiquement à cet instant. Durant la guerre, réfugiée à Nice, elle vécut avec son amant du moment, le bel Arnaldo Binelli, mécanicien automobile, qui profita de la fortune d’Hellé pour le lui dilapider. Puis, comble de malchance dans son infortune, elle fut accusée, par un ancien coureur automobile sans frustrée de son infortune lors des compétitions qui les opposèrent, d’avoir été un agent de la Gestapo, une dénonciation injustifiée, et elle se justifia aux yeux de ses accusateurs. Alors qu’elle venait de participer au premier Rallye de Monte-Carlo d’après-guerre (1949), cette accusation lui causa un grand tort, ses sponsors de l’ancien temps et qu’elle tenta de séduire, la lâchèrent. Sa carrière fut brisée nette, son amant la quitta, et ruinée, elle sombra dans la plus complète misère, oubliée de tous, même de ses amis compétiteurs comme si elle n’avait jamais existé. A sa mort survenue le 1 octobre 1984, une association caritative prit en charge son enterrement et sa crémation, et ses cendres envoyées à l’une de ses sœurs encore vivante.Si un livre lui fut consacré par Miranda Seymour, auteure anglaise, son village a pu constituer un dossier important grâce à l’un de ses administrés, M.Barenton, aujourd’hui décédé. Gallardon de son côté, à proximité d’une grande surface, a apposé une signalisation de rue à l’effigie de la championne. La minorité féminine en matière de compétition automobile subit ce manque de notoriété en France, et à plus forte raison en Eure et Loir. Le nom d’ Hellé Nice reste inconnu pour bon nombre d’entre nous alors même que Bugatti et Alfa-Roméo restent ancrés dans la mémoire der la compétition d ces années de gloire..
1901
21 avril. – La ville de Chartres est en pleine effervescence judiciaire dans le cadre de l’affaire Brierre, du nom de cet homme accusé d’avoir assassinés ses cinq enfants dans le, village de Coransez. Presse régionale et nationale sont présentes car cet assassinat a suscité beaucoup d’émoi, surtout que le père soupçonné d’en être l’auteur, n’a rien avoué. A cette époque, la police n’a pas les moyens actuels d’investigation, on s’en tient aux constats d’enquête. Pas la moindre preuve ne vient corroborer les doutes comme les certitudes des enquêteurs. Les juges à la cour d’Assises de Chartres vont décortiquer l’affaire, mais nul témoin qui aurait pu permettre d’établir la culpabilité. Et pourtant malgré les dénégations de l’accusé, et en l’absence d’éléments , le jury le condamne à mort. Une décision qui va susciter des interrogations, même des suspicions face à une justice qui ne saurait accepter son incapacité à admettre que l’accusé ne soit pas coupable. Des associations interviennent, notamment la Ligue des Droits de l’homme. Cette pression fait effet, les avocats transmettent une demande de grâce au Président de la République Emile Loubet qui accepte de signer. Brierre reste condamné, sa peine étant commuée aux travaux forcés à perpétuité. Il achèvera sa peine au bagne de Guyane.
# Les lendemains de cette affaire criminelle furent sujets à diverses allusions. Un opportuniste se met à mettre des paroles en forme de complainte sur l’air de La Pimpolaise de Théodore Botrel. D’autres personnes tirent photo-carte postale de la maison du crime, et proposent aux passants de Coransez et Chartres ce souvenir sordide.
# 26 mai.Epernon. Décès de Jean Hégésippe Vetter, 81 ans, artiste-peintre. Il est l’auteur d’un tableau , entre autres,montrant Louis XIV recevant Molière. Une huile sur bois, présente au Musée d’Orsay.
# juillet. Lieu (?). Décès de Polka, un surnom, donné à ce conteur ou Percheron ou Beauceron, issu de ses vieilles familles de cultivateurs qui se transmettent de génération en génération des histoires du terroir que chacun brode à sa façon, l’histoire devenant parfois une légende. Polka qui, dit-on, mourut très vieux, possédait une verve audacieuse, une mémoire prodigieuse. Il sautillait, mimait, dansait, invitait et c’est ainsi qu’on lui donna le surnom de Polka, tout du moins c’est ainsi qu’on le disait dans les chaumières dans ces soirées où les vieilles et vieux comme les plus jeunes se plaisaient à écouter ce conteur dont le bagou était notoire. A chaque soirée, chaque histoire à nouveau brodée pour rajouter quelques noms, quelques faits en fonction de l’assistance, du lieu.
1902
# 26 janvier Décès de Noël Ballay dont les obsèques nationales se déroulent le 4 mars en la cathédrale de Chartres.
# – 29 juillet. Epernon, venue au monde de Jacques-André Boiffard, médecin, et surtout photographe, qui eut l’honneur de devenir l’assistant de Man Ray, et de fait participe à la Révolution surréaliste dont il sera exclu cinq ans plus tard.. Un tournant dans ce désaccord, puisqu’il retourne à son métier pour devenir radiologue. Mort à Paris en 1961.
# – 22 août – naissance à Mézières-en-Drouais de Jacques Debû-Bridel, homme politique, membre du conseil national de la résistance, député, puis sénateur, puis directeur de Radio-Monte-Carlo. C’est un pilier du gaullisme. Écrivain il a obtenu le Prix Interallié.
# 5 octobre – naissance à Verneuil-sur-Avre du dessinateur Daniel Laborne, créateur du personnage de Lariflette. Décès en 1980.
# – 18 novembre.Chartres. Naissance de Raymond Barbet qui quitta la cité beaceronne très jeune, ses parents déménageant pour la région parisienne. Il est considéré comme une figure du Parti Communiste français, et député.
1903
# – Fondation de la station agronomique de Chartres par Charles-Victor Garola, agronome, à l’origine de la vulgarisation de la fertilisation en France. Il en fut le directeur jusqu’à 1923, date de son décès à l’âge de 68 ans. Sa fille fille Jeanne Garola, alors âgée de 35 ans, également agronome de formation, poursuit l’oeuvre de son père, et elle est la première femme à ce poste. Charles-Victor Garola, originaire de la Haute-Marne, participa également à la création d’un syndicat agricole dont le but essentiel est de faire la promotion des engrais. Ses ouvrages sont nombreux comme l‘Alimentation des animaux de ferme (1876) – Engrais , en deux volumes, l’un pour les matières fertilisantes, l’autre pour la pratique de la fumure, deux tomes qui parurent deux ans après sa mort. Plantes fourragères (1904) – Les sols d’Eure et Loir (1924).
# 27 mars. Décès à Paris à l’âgée 85 ans de Jean-Frédéric-Paul dit Théophile, marquis de Pontoi-Pontcarré, propriétaire du château de Villebon, commune dont il fut le maire. Il contribua à sauver le château, et s’impliqua pour lui redonner son allure d’antan. Très engagé politiquement, il fut également conseiller général à La Loupe.18 avril. Naissance à Chartres de Simone Renaud d’Avène des Méloizes, plus connue sous le nom de Simone d’Avènes qui fut une dessinatrice et surtout illustratrice de nombreux albums pour enfants. Décédée à Saint-Germain-en-Laye le 27 décembre 1996. Elle semble descendante d’une vieille famille québequoise revenue s’installer en France.
# 18 avril. Naissance à Chartres de Simone Renaud d’Avène des Méloizes, plus connue sous le nom de Simone d’Avènes qui fut une dessinatrice et surtout illustratrice de nombreux albums pour enfants. Décédée à Saint-Germain-en-Laye le 27 décembre 1996. Elle semble descendante d’une vieille famille québequoise revenue s’installer en France
# 24 mai. (dimanche). Il est 11h55.Passage à niveau à deux kilomètres de Bonneval. Une foule de curieux se presse pour voir passer les concurrents du premier(et dernier) Paris-Madrid, course automobile qui lance des »bolides » au mépris du danger. Des voitures qui roulent largement au dessus des 100 km/h. Un véhicule se présente, à son bord deux Irlandais, son pilote M.Porter, et William Nixon, le mécanicien.Des bénévoles agitent leurs drapeaux pour prévenir da la dangerosité du lieu comme son profil, et inviter les concurrents à ralentir. Le pilote irlandais surpris, tente une manœuvre désespérée. Il ne peut maîtriser son véhicule, emporte son élan va s’écraser sur la maison du garde-barrière, et s’embrase. Par miracle, le conducteur s’en sort, mais le mécanicien meurt carbonisé. Une autre version dit qu’en fait, il s’agit du chauffeur. (?). Le 24 mai, la course sera arrêtée à Bordeaux en raison du grand nombre d’accidents, entrainant la mort de six personnes, et de nombreux blessés plus ou moins graves. Auparavant, une spectatrice avait été tuée par un concurrent à Ablis. Un bilan qui met aussi bien en cause l’imprudence des pilotes que des curieux qui jalonnent le parcours. A noter que le constructeur Marcel Renault y trouvera la mort également.La décision d’interdire une nouvelle édition est prise aussitôt ce qui apparaît, on ne peut plus logique. (Réf.Les amis de Bonneval. 19 Janvier 2021 – Wikipedia – Voir également Archives28).
# 7 juin – Inauguration à Chartres du monument dédié à Pasteur, oeuvre de Paul Richer. un monument qui connut les vicissitudes de la guerre. Le bronze fut fondu en 1940. Le nouveau monument sera officialisé en 1950.
# Dernière étape du Premier Tour de France. Une étape menant les vingt-deux rescapés de Nantes à Paris (471 kilomètres), venant d’Orléans, passant par une partie de la Beauce, et plus particulièrement Chartres. Ainsi et en quelque sorte, Geo Lefebvre initiateur de la Grande Boucle, est honoré, de même l’Eurélien Arsène Millocheau qui finira 21ème et dernier. Comme l’a dit Pierre de Coubertin initiateur des Jeux Olympiques. » L’essentiel est de participer ». Le premier vainqueur : Maurice Garin qui a bouclé les 2428 km en 94 heures à 26km/h de moyenne, ce qui est une performance avec des vélos très lourds, une mécanique simpliste. Les participants, rappelons-le, lors d’une crevaison, doivent réparer d’eux-mêmes. Pas d’assistance, sinon une bonne âme pour venir les dépanner. Certaines étapes, compte tenu de leur longueur, sont prévues au petit jour, et certaines arrivées se font presque à la nuit, et sans éclairage !
# 28 décembre – naissance à Nogent-le-Rotrou de Jean Liberge, artiste-peintre spécialiste des paysages. Décès à Lisieux en 1977.
1904
# 14 juillet – Chartres : inauguration du monument dédié à Noël Ballay dans le square du lycée.
# 1 octobre – décès au château de Rougement à Cloyes-sur-le-Loir de Jean-François-Albert du Pouget de Nadaillac, 86 ans,Préfet des Hautes-Pyrénées de 1871 à 1876, et d’Indre et Loire en 1877. Il quitte la fonction pour se consacrer à des recherches en paléontologie et anthropologie, étudiant les populations d’Amérique et celles du sud de la France. Profondément catholique, il s’intéresse également aux rapports entre la science et la foi. De très nombreuses communications scientifiques ont fait l’objet de parutions dans le Journal de l’Institut et la Revue des Questions scientifiques, faisant autorité en la matière, complétés d’une trentaine de livres entre 1870 et 1903.
1905
# – Fondation par les frères Magnan à Nogent-le-Rotrou d’une célèbre usine de pianos mécaniques qui cessera son activité le 31.12.1934 avec l’avènement du phonographe.Ces deux industriels nés à Nogent-le-Rotrou se sont rendus célèbres dans leur ville natale avec la fabrique de pianos automatiques fondée en 1905 à une époque où dans les cafés, les clients faisaient fonctionner cet ancêtre du juke-box, avec une pièce de monnaie et quelques tours de manivelle. Cette usine, selon le site de la ville percheronne, était située dans l’un des trois moulins, dénommé le moulin d’à-Haut, datant du milieu du XIIe siècle. Lors de la guerre 14/18 l’usine ne fut plus qu’une scierie pour fabriquer des caisses à munitions. Le 8 janvier 1921, les frères fondaient Magnan frères & Compagnie. Etrangement, le 28 novembre de la même année, la société est dissoute, le matériel vendu à la SFIMP ( Société de Fabrication d’Instruments de Musique pneumatique) qui sera placée en redressement judiciaire, pour voir ensuite la dite société acquise par Jules Piano, un niçois célèbre fabricant sur la Côte d’Azur, dont on dit qu’il est à l’origine de l’expression désignant un souteneur de » Jules ». Est-ce que les frères Magnan avaient anticipé la venue du phonographe, toujours est-il que leur initiative de se séparer de leur société se vérifiera lorsque l’usine cessera toute fabrication le 31 décembre 1934. En effet en 1926, les frères Magnan se contentaient de pose les clous sur les cylindres de pianos qui leur étaient livrés toujours à Nogent-le-Rotrou. Le piano mécanique ou automatique était un instrument de musique dont le mécanisme était formé d’un cylindre de bois porteur de pointes qui sous l’effet d’un moteur à ressort remonté par une manivelle, était mis en rotation et actionnait une rangée de marteaux correspondant à des cordes tendues sur un sommier. Hélas, même s’il a eu beaucoup de succès jusque dans les années 1920/1930, le répertoire de cet instrument de distraction était limité aux nombres de mélodies inscrites sur le rouleau. L’invention du phonographe lui donna un coup fatal dont il ne se relèvera jamais. Certes, en 1877, l’invention du phonographe a connu son premier concepteur en la personne de Thomas Edison. En 1900, apparut le Gramophone lors de l’exposition universelle, puis le phonographe prendra le relais. Une toute récente découverte a permis d’entendre une voix enregistrée le 9 avril 1860 sous la forme d’une comptine Au Clair de la lune. Mais c’est dans les années 20, où le phonographe va peu à peu prendre sa place chassant la piano mécanique.
# Naissance à Orléans de Louis Soulas artiste-peintre qui a vécu pleinement l’ambiance paysanne, se porta également sur la Beauce qu’il peignit à de nombreuses reprises, notamment Plaine et Village de Beauce. La peinture étant un passe-temps puisqu’avant tout il était graveur, et à cet égard son œuvre est immense, avec à son actif quelque 800 planches (gravures et illustrations d’ouvrages).Décès en 1954
# – décès à Nogent-le-Rotrou d’Arthur Proust, 61 ans, originaire du Mans, architecte et peintre, spécialiste du panorama, et de réalisations régionales qu’il exposa aux Salons dont celui de Chartres en 1893. Son oeuvre la plus remarquable est un panneau de 2m10 de longueur intitulé Panorama de Nogent-le-Rotrou, exposé au musée de cette ville. Apparemment, il n’est pas lié à la famille Proust.
# – mise à jour de haches à talon au Gué de Longroi de l’âge du Bronze moyen
# – mise à jour à Lutz-en-Dunois de haches à douille dont il semblerait qu’elles soient de fabrication normande, puisque des ateliers de ce type s’étaient installés en plaine de Beauce.
# – 10 mars. Châteauneuf-en-Thymerais. Naissance d’Emile Vivier qui acheva sa carrière politique comme sénateur. Il fut un grand résistant durant la guerre 39/45. Arrêté en juillet 1944 par la gestapo, il parvient à s’évader lors de son transfert en Allemagne. Son héroïsme lui vaudra le grade lieutenant-colonel de l’Armée de l’air. A la Libération, il se lance en politique, devenant une figure politique en Eure et Loir.
1906
# Décès de Marie- Stéphanie Rollin originaire de La Loupe, sans autre précision, peintre et miniaturiste sur émail. Elle avait suivi des cours dans différents ateliers parisiens, et celui de Justin Lequin, et d’une consœur Marie Rodrigue. Elle participe à de nombreuses reprises au Salon des artistes français de 1878 à 1882. Elle a toujours signé ses réalisations de son nom de jeune fille bien que mariée.
– Henri Lehr, pasteur à Chartres, historien du protestantisme en Eure et Loir, où il est né, publie La Réforme et les Eglises réformées dans le département actuel d’Eure et Loir (1523-1911)
– Décès d’Emile Peulvey, architecte et entrepreneur, originaire du Calvados, à propos duquel les informations ne sont pas légions. Il avait 70 ans, et a été enterré au cimetière Saint-Chéron à Chartres. Son mausolée est impressionnant. (landrucimetieres.fr)
– 12 février.Maintenon. Décès d’Auguste Deroy, 83 ans, dessinateur, graveur et lithographe. Auteur de plusieurs dessins sur Chartres sur la seconde moitié du XIXe siècle.
# 28 juillet La presse se fait des gorges chaudes à propos de la disparition inexpliquée quatre jours plutôt de l’abbé Delarue, curé de Châtenay, petite bourgade de deux cents âmes, à proximité de Chartres. Un journal important Le Matin, à l’affût du sensationnel, a repris l’affaire. Pensez-donc, la France vit des heures agitées au lendemain de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat du 9 décembre 1905. Qui plus est, même si le curé est fort bien aimé de ses ouailles, sa vie personnelle semblerait laisser à désirer. On lui prête une maîtresse, une certaine Marie Frémont, arrivée dans le village en 1903. Pourtant sa disparition n’est pas sans raison, l’amour le guide. Ce qui suit nous décrit cette seconde vie. Trois années durant, Alain Denizet, historien de talent, a enquêté , menant un travail d’investigation pour se rapprocher des faits au plus près dans LE ROMAN VRAI DU CURÉ DE CHÂTENAY 1871/1914, (EDITIONS ELLA) un ouvrage passionnant qui se lit comme un roman où le crime est évoqué, tout en prenant en compte tout ce qui se déroule dans ces moments particuliers.
1907
# 12 mars. Décès à Chartres d’Alfred Bethouart , 68 ans, originaire de la Somme, est un ingénieur spécialisé, entre autres, dans les mécanismes de moulin et le moteur hydraulique, historien et maire de Chartres.
1908
# – naissance à Fessonvilliers de Mireille Marokvia, émigrée au Mexique, Ecrivaine, auteur de livres traitant de la Seconde Guerre mondiale et de l’Allemagne nazie Elle meurt au Mexique le 19 octobre 2008.
# – La voie de chemin de fer Chartres-Angerville est aménagée.
# – Premier terrain d’aviation créé sur la route de Sours dans le cadre initialement d’un usage civil, avant de devenir une Ecole de pilotage qui, entre autres, formera de nombreux pilotes militaires lors de la guerre 14/18. Au terme de cette dernière, le terrain sera abandonné avec l’évolution de l’aviation pour se positionner au plus près de Chartres en 1922. (Nota. On peut et on doit se reporter à un site approprié consacré aux ailes chartraines où ont évolué des pilotes de prestige. https://www.bibert.fr/Joseph_Bibert_fichiers/BA%20122_Souvenirs.htm )
# Date approximative qui lie Henri Farman, aviateur et constructeurs d’avions, avec l’Eure et Loir. L’un des pilotes parmi les plus prestigieux à cette époque, avec de nombreux records à son actif.. Bien que sa présence fut épisodique, son nom reste attaché à Chartres, dans la mesure où ses apparitions aux commandes d’avions ou en les présentant aux pilotes ont marqué à jamais la terre de Beauce qui le salue encore de nos jours, avec les nombreuses voies qui portent son nom. Anglais par sa famille, il a toujours revendiqué son appartenance à la nation française, en dépit de ses attaches outre-Manche, puisqu’il fut naturalisé en 1937.
# – 23 mai. Chartres. Naissance de Janie Marèse, de son vrai nom Jeanne Bugnot. Actrice, elle se distingua dans de nombreuses opérettes, et un rôle marquant dans celui de Mam’zelle Nitouche de Mrc Allégret, qui lui permet d’obtenir le premier rôle dans un autre film La Chienne de Jean Renoir. Hélas sa carrière est interrompue tragiquement. Alors en tournage dans le Var, son partenaire dans ce film, veut l’éblouir en l’emmenant dans une magnifique limousine. Hélas, il sait peu ou pas conduire. L’accident, et Janie Marèse y trouve la mort le 14 août 1931.
# 30 juin.Sibérie Orientale.Site de la Toungouska. L’arrivée sur terre d’une gigantesque météorite va provoquer une telle onde choc qu’elle va se répercuter jusqu’au Royaume-Uni, de même les USA. Etant donné le parcours sur plusieurs milliers de kilomètres, la logique veut que la France ne soit pas épargnée, mais à quels décibels, là est toute la question. Que l’Eure et Loir ait été concernée cela ne peut faire de doute, sans en distinguer l’origine, sans être inquiet, laissant sans doute des traces dans la presse, à défaut de définir la réelle portée dans la population. Bien que le mystère soit encore entretenu de nos jours, certaines constations permettent de soulever des théories selon laquelle cette météorite aurait explosé avant même de toucher le sol, des témoins pouvant attester, certes à distance, des conséquences.Dans le ciel, une immense boule de feu qui a explosé avant même de toucher le sol. Avant ce phénomène, soixante millions d’arbres ont été désintégrés, deux mille kilomètres de taïga brûlés, et surtout aucune trace sur le sol, aucun cratère. La puissance de son explosion a été estimée 185 fois plus puissante que la bombe tombée sur Hiroshima (6 août 1945), et un panache de fumée et débris en tous genres s’est élevé à vingt kilomètres de hauteur. Depuis cette date, une thèse russe très récente avance l’hypothèse de la chute d’un astéroïde de fer.Il s’agirait de la plus importante onde de choc jamais entendue sur terre. (Réf.Sciences et Avenir n°900 + Chroniques du 20ème siècle. Editions Chronique-2001))
# 5 août. Ouarville. Décès de 72 ans de Walery Wroblewski, originaire de Biélorussie, militant révolutionnaire polonais, figure de la Commune. Présent lors des combats lors de la Semaine Sanglante(ùai 1871), ayant pris le parti des Communards, et proclamé général de la commune de Paris. Il échappera de peu à la mort, se replie, ses troupes se dispersent, et lui se met à l’abri, en prenant la direction de la Belgique avec un passeport prussien. Il revient en France deux ans plus tard, tente de trouver un emploi, est blessé lors d’une bagarre. Heureusement, s’en sort mais tombe fortement malade. Des amis proches l’emmène chez eux à Ouarville où il meurt.Suivant son vœu, il est enterré au cimetière du Père-Lachaise au Mur des Fédérés aux côtés de ses camarades tués durant cette insurrection parisienne. Une cérémonie qui fut suivie par cinq millions de personnes.
# 29 septembre naissance à Châteaudun de Marcel Pottier, artiste-peintre, médecin et grand voyageur sur toutes les mers du globe, plus particulièrement sur les lignes d’IndoChine et d’Océanie, puis aux îles Marquises qu’il va exprimer son goût prononcé pour les paysages idylliques avec le Pacifique en fond de toile. Il peut enfin trouver sa voie dans la peinture, et composer ce qui convient à sa quête sans cesse renouvelée au gré de ses déplacements. Il expose avec succès mais la guerre 39/45 va perturber sa carrière, puis la maladie va le contraindre à cesser progressivement de peindre.. Décédé en 1951
# 31 octobre – Louis Blériot réalise le premier vol de ville à ville partant d’un hangar au lieu-dit des Champs-Perdus à Toury pour atterir 14 km plus loin près du château d’Auvilliers à Artenay (Loiret), et il repart dans le sens inverse, accomplissant ainsi 28 km en 11’20 » sur son avion monoplan Blériot VIII
# 6 novembre – à son tour, et beaucoup plus modestement car il n’a pas le soutien financier, Alexandre de Lailhacart entreprend un vol à Saint-Chéron des Champs sur une distance de 300 m, sur une hauteur de 2 mètres.
1909
# 1 janvier. La Compagnie des Chemins de Fer de l’Ouest au sein de laquelle le chemin de fer eurélien est intégré, a vécu et intégrée au réseau de l’Etat, en raison de dettes abyssales. Le vote de la loi de 1908 avait décidé du sort de cette compagnie.
# – janvier– un certain M.Horust procède à l’essai à Saint-Pïat d’un planeur de 12 mètres de long et de 3m30 en forme d’oiseau aux ailes déployées.
# 9 février – débat à l’hôtel de ville de Chartres pour la création ou la possibilité de créer une activité aéronautique. L’ingénieur Gangler se voit confier le projet. Des expériences d’aviation sont autorisées sur le champ de manoeuvres.
# 14 février – La Dépêche d’Eure et Loir cherche des fonds pour l’installation d’un hangar.
# 15 avril Le hameau de Bretigny est choisi comme lieu de l’aérodrome de Chartres, en raison de sa proximité avec la ligne de chemin de fer Chartres-Angerville.
# 30 octobre – naissance à Authon-du-Perche de Jean Le Moal, maître-verrier.Egalement peintre non figuratif de la Nouvelle Ecole de Paris.Sa rencontre avec Cézanne va amorcer le début d’une grande riche en événements, en reconnaissance de son art. La cathédrale de Nantes bénéficia de ses capacités à matérialiser l’art du vitrail, faisant de ce vaisseau breton, une fresque marquante de ses dons extraordinaires. Décédé à Chilly-Mazarin le 16 mars 2007.
# Jeanne Hervieux décroche son brevet de pilote à l’école Blériot de Chartres sous le brevet n°318. Pour la petite histoire, elle créera une école de pilotage pour femmes à Lyon qui fermera ses portes rapidement faite d’étudiantes. A l’évidence, l’univers macho de l’époque singularise le pilotage à la merci des hommes, et fera renoncer bien des candidates. Seule une petite poignée d’entre elles émergera dans ce contexte difficile.
# 6 novembre – Au » Hameau des planches » nom de l’ancien aérodrome de Chartres (côté Gellainville sans que cela soit réellement défini en raison de la disparition des documents du cadastre), un appareil Grégoire avec pour pilote Jacques de Lailhacar parcourt près de 300 mètres à deux mètres du sol ! Chaque essai était salué par un drapeau hissé sur le Gran Monarque.
# 9 décembre. Maurice Farman, frère d’Henri vole sur 70 kilomètres en 59 minutes de Buc à Chartres.
# 31 décembre. Maurice Farman récidive et va de Chartres à Orléans (70 km); ce qui constitue un record des voyages aériens de ville à ville. Avec sa série de performance, notamment un vol de 243,212 km, il remporte la Coupe Michelin 1909.
1910
# – naissance à Allaines de la célèbre chroniqueuse Carmen Tessier pour ses Potins de la Commère dans le journal France-Soir.
# 18 janvier– Chartres – décès de Charles Famin, 101 ans, notoriété chartraine et président de la Société Archéologique. Il fut consacré Grand Prix de Rome d’architecture. Sa célébrité, sa générosité, son sens humain lui valurent d’être célébré le 18 février 1909 à l’occasion de son centenaire, d’autant que c’était encore un homme fort alerte et bon vivant. Il mourut onze mois plus tard.
# – Pierre-Henri Vaillant (1878/1939) est graveur. Bien que Parisien, il vient souvent à Chartres, et cette présente année réalise deux eaux-fortes de l’Eure dans la cité beauceronne.Quelques années plus tard, il sera également décorateur de l’Hôtel des Postes à Chartres entre 1923 et 1928 avec des fresques représentant de la vie en Beauce qui seront, hélas, détruites vers 1970. Sa vie fut très perturbée, du fait même qu’il fut gravement blessé et gazé durant la guerre 14/18.
## Georges Fouju (1856/1932) est un colporteur en mercerie, préhistorien et surtout folkloriste beauceron, président des Amis de la Beauce. Parcourant les plaines entre Orléans et Etampes, passant par Chartres, appareil photo en bandoulière, il photographie les gens, les paysages, les fêtes populaires entre 1910 et 1913, autant de témoignages inoubliables de cette période sous forme notamment de 1100 plaques de verre. Il s’intéressa également aux fouilles de Changé (Saint-Piat) fixant pour l’éternité ces moments cruciaux pour l’historique de ce site haut en couleurs et en découvertes. Il y rencontra le chevalier de Fréminville, un officier de marine, bien connu pour ses ouvrages sur les mégalithes de Bretagne, et qui s’intéressa également, avec Fouju, au site de Changé et qui avait publié un article de référence en 1840.
# Marie-Louise Driancourt,23 ans, apprend à piloter à l’Ecole Blériot de Chartres, et obtiendra son brevet l’année suivante au Crotoy. Par la suite, elle deviendra une brillante aviatrice non sans avoir connu des sueurs froides quelques jours après l’obtention dudit brevet, s’écrasant sur un hangar, puis un peu plus tard un autre accident à Issy-les-Moulineaux dont elle se sort par miracle. Elle s’arrête définitivement de piloter en 1912. Elle fait partie de ces rares femmes pilotes qui ont marqué l’aviation féminine. Fin 1914, elle meurt sans doute de tuberculose à l’Hay-les-Roses ou parait-il des suites de son accident deux ans auparavant.
# 25 mars – Edouard Brierre, 51 ans, meurt à Saint-Laurent du Marouani, lieu du bagne de Guyane. En avril 1901, devant la cour d’Assises d’Eure et Loir,. il avait été condamné à mort pour avoir assassiné cinq de de sis enfants à Corancez, alors qu’il avait toujours nié. Peine de mort commuée en travaux forcés à perpétuité par le Président de la République Emile Loubet.. Une affaire qui marqua les esprits, notamment reliée par la presse.
# Mai – Berchères-Saint-Germain – le barrage de Boizard à Pontgouin classé monument historique, de même d’autres vestiges y attenant comme ceux de l’aqueduc précédemment inscrits le 31 décembre 1875. Conçu par Vauban, c’était les débuts de construction de l’aqueduc devant desservir en eau le château de Versailles, à partir de l’Eure et d’un lac en cet endroit de 6/7 km de long.
# 7 août Hubert Latham pose son aéronef dans la propriété de Maillebois appartenant à sa mère.
# 25 septembre. Si le nom de Poillot a été donné à une rue chartraine, à une zone d’activités, pour autant cet homme reste une inconnue pour beaucoup de même le souvenir qui s’y attache. Pourtant, il fait partie de ces hommes à qui l’aérodrome de Chartres doit beaucoup pour sa notoriété dés les débuts de l’aviation.Sa rencontre avec Louis Blériot, un vol avec ce dernier en qualité de passager, le décide à devenir pilote. Grand voyageur et journaliste à ses heures, on le retrouve à Mourmelon, et effectue ses débuts à l’école Farman. L’année suivante, le voilà à Chartres, ou plutôt à Gellainville qui accueillait l’aérodrome en question, et dont il est difficile aujourd’hui de retrouver l’emplacement exact. Il pilote sur Savary dont la réputation des avions n’est plus à faire, et devient instructeur. Les délivrances de brevet de pilote se font à partir de 1910 Mais le 25 septembre 1910, lors d’un vol d’instruction avec un élève du nom de Partiot, son avion est l’objet d’une panne technique, et ne pouvant plus gérer les commandes alors que le vent s’est levé, Poillot ne contrôle plus le Savary qui s’écrase au sol. Gravement blessé, Poillot décède quelques instants après, alors que son élève s’en sortira comme par miracle. Avec lui disparaissait une figure emblématique des ailes chartraines ce qui explique la référence dont il est l’objet. Il est vrai, comme Poillot que de nombreux aviateurs et pionniers ont souvent payé de leur vie cet attrait qu’ils avaient le plus lourd que l’air, et plus encore au sein d’une aviation balbutiante.
1911
# – 3 janvier. Naissance à Chartres de Marc Thirouin, avocat, mais dont la passion est d’avoir un éminent urologue, se spécialisant sur les soucoupes volantes et toutes sortes d’ovnis. Décès à Valence (Drôme) en 1972 des suites de longue maladie.
– Création du Club des Amis du Beauceron (berger beauceron s’entend). Voir 1888.
# – 19 janvier – Chartres. Inscription à la liste des sites protégés des vestiges de la Porte-Guillaume.
# – 10 avril.Chartres.Naissance de Roger Claudel qui fut joueur à la fois de rugby à XIII et à XV. Dans cette dernière spécialité, il fut championne de France avec Lyon en 1932. A XIII ,il sera de la première cCupe d’Europe des Nations (1935). En décembre 1944, il trouve la mort en Alsace, alors qu’il faisait partie de la Division Leclerc.
# 17 juin. Nogent-le-Roi. Naissance d’Edmond Thorailler. Clerc de notaire dans sa ville de naissance, puis notaire à Dreux, à son retour de camp de prisonniers, il succède à son père, devient adjoint au marie de Dreux, Maurice Viollette, puis maire de Nogent-le-Roi (1971/1977) puis député. En 1980, il comparait devant la cour d’assises d’Eure et Loir pour abus de confiance et délits associés, et condamné à plusieurs années de prison. Décès en Vendée en 2004.
# 2 septembre – Pierre Maron, 27 ans, trouve la mort à Berchères-les-Pierres aux commandes de son avion Savary. Il obtint son brevet de pilote en mai de la même année à Chartres. Avant que ne se produise cet accident, il s’entrainait en fin de soirée pour disputer la Coupe Michelin (1200 km, soit plus de dix-huit heures de vol). Parti en fin de soirée, il voulait se familiariser au vol avec ses instruments de bord éclairé par une ampoule électrique. Un autre monde, celui des premiers conquérants du ciel.
# 14 octobre. Décès de Pierre Level, 34 ans, pilote de Savary » type militaire » après s’être écrasé lors d’un concours de pilotage à Reims. Bien que non originaire d’Eure Eure et Loir, il fut un personnage important de l’aérodrome de Chartres où il a passé son brevet comme élève de Robert Savary, et il devint chef pilote et instructeur de ce même constructeur.
# 23 octobre – obsèques d’Athanase Charrette de la Conie à Loigny, qui, en qualité de général de brigade, combattit à Loigny à la tête de ses Zouaves Pontificaux. Il est inhumé au milieu de ses soldats.
# 3 novembre. Epernon. Décès d’André Thil, 81 ans, ingénieur forestier, spécialiste de la constitution du bois.
# Joseph Frantz, alors âgé de 21 ans, originaire de Beaujeu (Rhône) est l »une des grandes figures de l’aviation, liée à Chartres dés lors que cet homme emblématique a décroché son brevet de pilote n°363 dans la cité beauceronne aux commandes d’un Savary, à l’époque héroïque du premier aérodrome. Dans la foulée, il s’illustre aux commandes de son aéroplane en battant deux records du monde de durée et d’altitude avec passagers. Joseph Frantz est considéré comme celui qui a amorcé la guerre aérienne. Le 5 octobre 1914, aux commandes de son » Voisin III V 89 » avec son mécanicien Quénault, il s’envole du terrain de Lhéry dans la Marne, faisant partie de l’escadrille V24. Il croise un Aviatik à proximité de Reims. Quenault a en charge la mitrailleuse, et grâce à une manœuvre audacieuse de Frantz, décharge son arme sur l’avion allemand qu’il descend après avoir tiré 47 balles. La chasse était née, alors même qu’il pilotait un avion destiné au bombardement, et heureusement doté d’une mitrailleuse. Cet exploit vaut à cet aviateur de recevoir la Légion d’honneur. L’année suivante, il descend un autre avion, sans pour autant parvenir à être un as, puisqu’il fallait à cette époque au moins cinq victoires. Il avait cependant ouvert la voie à des as qui allaient s’illustrer. Après la guerre, il devient pilote d’essai chez Voisin. En 1963, il fut président fondateur des Vieilles Tiges. Il a piloté jusqu’à l’âge de 80 ans, et s’est occupé du Tour de France aérien des jeunes pilotes. A 85 ans, il est encore aux commandes de son avion personnel, un triplace » Mascaret » . Très aimé des jeunes pilotes, il les accompagna lors d’un Tour de France aérien alors qu’il avait 80 ans. C’est dire l’exploit physique pour cet homme assoiffé de pilotage et de grand air qui rejoindra le ciel de ces héros le 12 septembre 1979.. En mars 2010, le quartier Beaulieu de Chartres a inauguré une rue à son nom en présence du député-maire Jean-Pierre Gorges.
1912
# Jacques Blanchard est issu d’une famille de pharmaciens chartrains,nait sourd et muet. Cet enfermement dans le silence le conduit à se consacrer à la peinture, qu’il met en valeur, avec un certain talent peignant la cathédrale de Chartres, de même des natures mortes. Son œuvre bien que discrète lui vaut quelques références, et selon le commissaire-priseur chartrain Alain Paris (cf.Vente – Echo Républicain du même jour – 29 janvier 2017) » ses œuvres sont recherchées pour sa maitrise des reflets et des transparences. Il s’éteint en 1992.
# 21 janvier – Arthur Renard, originaire de Dammarie où il naquit en 1887 est guillotiné, exécution publique à Paris. Il avait tué d’un coup de revolver un gardien de la paix et blessé deux autres.
# 14 février. Courville. Important accident de chemin de fer. Le Paris-Brest brûle le signal d’arrêt à 300 m de la gare de Courville. Il accroche un convoi de marchandises qui manoeuvrait. Le feu se déclare dans un des wagons sans provoquer de victimes.
# Mars. Un certain René Servais expose au grenier de Loëns à Chartres ,un avion de sa fabrication. Il faut payer pour aller le voir, avec le secret espoir que la curiosité populaire l’aidera à réaliser son rêve : voler, c’est-à-dire pouvoir s’acheter le moteur. Il arrive à ses fins, et vole pour une première et…dernière fois, puisque l’avion s’écrase au sol, et détruit entièrement, son pilote s’en tirant avec quelques contusions.
# 29 juin – Chartres. Inscription à la liste des sites protégés de la charpente des combles au 15 rue des Changes. Une charpente quia la particularité d’un bateau à coque renversée.
# juillet.Gallardon. Samson Hosmain est condamné aux travaux forcés à perpétuité par la Cour d’Assises d’Eure et Loir, pour avoir blessé mortellement à coups de revolver sa cousine Louise Houssu qui refusait ses avances. Il est mort à bord du paquebot Loire, sans que l’on en sache plus.
# Un enseignant, Elicio Colin, 38 ans, publie un petit opuscule intitulé tout. simplement La Beauce. Outre une description peu avantageuse sur le département d’Eure et Loir où il pointe les » tares » liées au profil de cette terre ce qui est peu flatteur, l’auteur nous relate d’une façon intéressante à la moisson de l’époque. Il décrit, à sa façon, ses observations, selon lesquelles la Beauce est devenue un lieu d’immigration considérable. Les vastes étendues voient venir travailler de nombreux étrangers. Des hommes besogneux, engagés par des cultivateurs qui n’ont pas les moyens d’avoir le matériel pour faire la moisson. Elicio Colin précise qu’il s’agit en priorité des Belges, des Bretons ( curieux comme étrangers !!!). Une main d’oeuvre loin d’être négligeable lorsqu’il s’agit de manier la faucille pour former des gerbes avec des liens de paille. Les botteleuses, en l’occurence des femmes, complètent le passage des moissonneurs, mettant à l’abri, avec dextérité, les bottes par une gerbe protectrice pour face à la pluie. L’auteur ajoute ses petites notes à propos de ces femmes habituées à des tâches rudes, » au regard malin à la face ridée », la tête penchée, le dos courbé, symbolisant une longue vie de labeur, caractéristiques de la paysanne beauceronne de l’époque.
# Juin et septembre – pèlerinage de Charles Péguy qui honora de ses vers la cathédrale de Chartres » son vaisseau amiral ».Le poète, touché par la maladie de l’un de ses enfants, reviendra en 1913, et écrira à l’un de ses amis : « J’ai tant souffert et tant prié… mais j’ai des trésors de grâce, une surabondance de grâce inconcevable. (…) Mon vieux, j’ai senti que c’était grave… J’ai fait un pèlerinage à Chartres… J’ai fait 144 km en trois jours… On voit le clocher de Chartres à 17 km sur la plaine… Dès que je l’ai vu, ça a été une extase. Je ne sentais plus rien, ni la fatigue, ni mes pieds. Toutes mes impuretés sont tombées d’un seul coup, j’étais un autre homme.» Plus d’informations (Texte emprunté à : pelerinagesdetradition.com/chartres ) Notons que Peguy a été tué au tout début de la Grande Guerre, le 5 septembre 1914.
# juillet 1912 – Samson Hosmain, originaire de Chartres, est condamné aux travaux forcés à perpétuité, ayant blessé mortellement sa cousine Louise Houssu à bord du paquebot Loire qui refusait ses avances.
# 4 juillet -La Dépêche annonce une grande fête départementale à Chartres » Les organisateurs sont heureux de constater que notre population accueille avec joie cette manifestation de sympathie qui resserre encore si les nombreux liens d’amitié entre les Chartrains et les hardis pionniers de la locomotion aérienne. »
# # 20 octobre.Brou.Cheville ouvrière de l’armurerie éponyme créée en 1888, Maurice Vouzelaud , né en la commune,a permis à cet établissement broutain d’être parmi les toutes premières armureries françaises, et connue sur le plan mondial. Résistant durant la guerre 39/45, il contribua, avec son épouse, à acheminer les aviateurs alliés abattus vers l’Angleterre. Il sera décoré de la prestigieuse » medal of freedom », et le couple se verra attribuer la Légion d’honneur. A la Libération, il reprit les rênes de son commerce pour le porter au rang qui est le sien de nos jours. Les plus grandes gâchettes comme les plus humbles font partie de leur clientèle prestigieuse, démontrant que Maurice Vouzelaud s’inscrit comme une légende des armes nobles. Aujourd’hui, c’est un commerce qui est toujours tenu par la famille Vouzelaud de père en fils, en petit-fils. Décès en 1981 à Brou.
# 5 novembre – Gustave Maréchal , 23 ans; s’écrase avec son avion à Houville-la-Branche et se tue. Une mort atroce puisque son corps fut traversé de part en part par une tige d’acier.Il avait obtenu son brevet à Chartres un mois auparavant.
# – 6 novembre. Chartres. Naissance de Claude Gerbet, grand avocat, inscrit au barreau de Chartres de 1937 à 1945 à un moment où il a fait ses premières armes en qualité de défenseur lorsqu’il a fallu intervenir auprès de personnes soupçonnées de collusion avec l’occupant, comme pour Germaine Trousier, surnommée la Tondue, accusée de collaboration horizontale avec un Allemand. Un enfant naquit de cette relation. Egalement député en vue entre 1973 et 1978.Décéde à Chartres le 26 mai 2003.
1913
# – inauguration de l’hôpital de Dreux
# – Année de naissance à Chartres (?) d’André-Lucien Jean, artiste-peintre chartrain, animateur de ciné-clubs, et collaborateur du cinéaste René Clair.(décédé en 1982). Il a peint Le Pont Bouju et en fond la cathédrale.
# – Raymond Poincaré, président de la République accomplit une visite en Eure et loir, » au pas de course ». D’abord Dreux le matin accompagné de plusieurs ministres au sein desquels on remarque, entre autres Paul Deschanel, président de la Chambre des députés, inauguration de l’hôpital, un détour à la foire agricole, pour finir sur un banquet de 1200 convives. Après un court repas, le voilà reparti pour Maintenon, pour arriver en tout début d’après-midi à Chartres accueilli en grandes pompes et une foule immense, suivi de nombreux discours. Il reste une heure et demi, et arrivera à Nogent-le-Rotrou sous une pluie torrentielle. Un banquet, et retour sur Paris dans la soirée.
– Chartres. Plusieurs écoles de pilotage rejoignent le terrain d’aviation.
# 10 février. Gallardon. Inscription à la liste des édifices protégés de La Tour dit de l’Epaule.
# 26 mars. Chartres. Naissance de Jacqueline de Romilly décroche en 1947 un doctorat de lettres sa thèse étant consacrée à Thuclyde et l’impérialisme athénien, la pensée de l’historien et la genèse de l’œuvre ce qui lui fera dire plus tard qu’elle considérait cet historien grec du Ve siècle comme » l’un des hommes de sa vie », tant elle était émerveillée par la démocratie des Grecs. Ainsi s’ouvre à elle une voie triomphale dans un domaine où elle va exceller, un véritable sacerdoce, s’évertuant à simplifier l’étude des lettres classiques afin de les rendre abordables par tous.. Elle devient alors professeur de langue et littérature grecques classiques à l’université de Lille puis à la Sorbonne. Puis la reconnaissance aidant, elle est intronisée professeur au Collège de France devenant du même coup la première femme à y entrer, décrochant la chaire de la Grèce antique (1973/1984). 1975, elle intègre l’Académie des inscriptions et des Belles-Lettres qu’elle présidera douze ans plus tard. 1989, elle entre à l’Académie Française, deuxième femme après Marguerite Yourcenar à être académicienne. 1995, elle est honorée par la nationalité grecque. 2007, Grand Croix de la Légion d’honneur. Son oeuvre littéraire est considérable, et elle a traduit de nombreux textes de Thuclyde. Décédée à Paris le 18 décembre 2010.
# 19 juin. Chartres.Jacques Pelletier-Doisy est formé pilote militaire. Durant la guerre 14/18, avec sept victoires, il est reconnu comme as. Décès en 1953 à l’âge de 61 ans.
1914
# le réseau ferroviaire comprend 700 km dont 200 pour le tramway
# La grande fonderie (Société Teisset, Chapron et les Frères Brault) n’est pas peu fière compter 350 ouvriers ce qui en fait l’un des grands employeurs de la ville de Chartres. De nombreux foyers se sont créés pour accueillir les familles des ouvriers,. Au début du siècle, l’usine a connu deux grèves. A l évidence, la uerre de 14/18 va mettre à mal l’avenir même de cette belle entreprise.
# – La société Robert Savary Aéroplanes s’installe à Chartres pour vivre de la réparation des avions et automobiles de la garnison. Savary avait obtenu son brevet sur ce même aérodrome. Dans le même temps, le sous-lieutenant Marcel Desrues, pilote de la société Bréguet, a testé tous les avions de son époque avec 1300 heures de vol. Devenu instructeur sur l’aérodrome de Chartres, 3260 candidats pilotes militaires vont passer sous » sa coupe » à l’école de pilotage durant la guerre 14/18.
# Chartres. Existaient trois cafés-concerts dénommés » cafés-chantants » parfois aussi » cafés-beuglants ». Pas de ticket d’entrée. Seulement une majoration des consommations, et une tradition la quête pour remercier chaque artiste à majorité féminine, très peu de chanteurs masculins. En ce qui concerne le public, la ville étant une cité de garnison , de nombreux militaires du rang, des sous-officers, quelques officiers, beaucoup de jeunes Chartrains, et venant de l’agglomération ou ailleurs.
# 31 janvier – Victorien Garaix en six jours va battre trois records. Ce jour-ci, à Chartres son terrain d’aviation de prédilection, il prend six passagers à bord de son avion » militaire » Paul-Schmitt, et s’élève à 1857 m des auteur (ancien record 850m). Le 4 février, toujours à Chartres, Garaix bat à nouveau un record d’altitude avec cinq personnes à 2250 m au lieu de 1015 m, grâce à un dispositif à incidence variable (portance) imaginé par le constructeur de l’avion, et deux jours après, 2750 m avec quatre passagers, et pour finir le 25 du même mois, toujours avec quatre passagers à 3150 mètres.
# 17 février. Frazé. Naissance de Gilbert Roger. Athlète exceptionnel de la marche routière, il s’llustre dans une période entre 1946 et 1958, remportant notamment six Strasbourg-Paris dont en en 1953 qui est un record puisqu’il a accompli la distance de 515 km en 66h50 soit à une moyenne de 7,705 km/h, ce qui est prodigieux pour cet homme qui avait alors trente-neuf ans. Il a réalisé en 24 heures de marche sur route 225,50 km , un record du monde. Il a vécu quelque temps à Chartres, participant à la compétition des 100km du Perche.Décès en 1999.
# – 16 mars. Naissance à Chartres de Claude Hubert qui s’illustra en athlétisme plus particulièrement dans la marche devenant champion de France du 50 km en 1933, 1949 et 1950. Il fut sélectionné aux JO, participant à ceux de Londres (1948), terminant 8ème de sa spécialité, et à Helsinki, quatre ans plus tard, à la 18e place. Il meurt à Nogent-le-Rotrou le 12 décembre 1977.
# 25 mars – disparition à Chartres de Victor Gilbert, l’un des initiateurs du futur aérodrome de Chartres.
# juin – première campagne de fouilles archéologiques sur le site de Changé (Saint-Piat)
# 16 juin – Le capitaine Félix Julien procède à Chartres à l’essai d’un avion à stabilité automatique, un monoplan conçu par l’ingénieur polonais Drzewicki. A 600 mètres de hauteur, l’appareil se cabre, puis plonge pour s’écraser au sol, tuant le pilote, âgé de 29 ans. Ce dernier se trouvait à Chartres, ayant été chargé de mettre en place un squadron de pilotes français pour le Maroc. Félix Julien avait obtenu son diplôme de pilote à Chartres le 19 octobre 1910.
# 18 juin. Décès de Julien Félix.Pionnier de l’aviation militaire, ce Limougeaud a été une figure emblématique sur l’aérodome de Chartres avec le grade de commandant. Toujours à la pointe de l’actualité en matière de construction aéronautique, son souci était d’apporter toute sa compétence de pilote, ayant obtenu son brevet en 1910, s’ingéniant à donner des directives pour que la sécurité soit assurée. On volait déjà bien au-delà de 100km/h ce qui n’était pas sans risque, et imposait une vigilance de tous les instants. L’évolution du matériel incitait les pilotes d’essai à s’enhardir, et tenter toujours plus bine que se dictant des règles de prudence qui les incitait à ne pas trop s’éloigner de la base. Hélas ce fut au cours d’un des vols d’essai, une manœuvre peut-être imprudente, un problème matériel ont précipité l’avion et son pilote vers le sol, l’aviateur trouvant la mort dans des conditions épouvantables dès que des débris le transpercèrent causant son décès avant l’arrivée des secours.
# 5 juillet – naissance à Chartres d’Alain de Boissieu, futur gendre du général de Gaulle, et général d’armée.
# 27 juillet – naissance à Lèves de Jacques Damiot, célèbre collectionneur d’automates. Mort à Paris le 20 septembre 1983 et inhumé à Chartres.
# 1 août – Le commissaire de police de Chartres reçoit une lettre exécutoire du Préfet. Lettre qui fait suite à un décret du 31 juillet 1914, inséré au Journal officiel de ce même 1 août interdisant toute navigation aérienne, sauf aux aéronefs de l’Etat.. Cette décision marque la fin des pionniers de l’aviation dans le département, et elle s’explique par les menaces de guerre qui sera effective e le 3 août de la présente année. Savary avait déjà arrêté ses activités trois mois auparavant. Le centre militaire a fermé ses portes, et il rouvrira l’année suivante pour former de jeunes pilotes français et étrangers.
# 19 août – naissance à Luisant de Maurice Bourgès-Maunoury , polytechnicien, lors de la Seconde Guerre mondiale, il s’engage dans la Résistance auprès de son ami Jacques Chaban-Delmas. Blessé en septembre 1944, il recevra , après la guerre, et des mains de général de Gaulle la Croix de Compagnon de la Libération. En 1945, il est commissaire de la République à Bordeaux. 1953 le voit très proche d’Israël, et notamment de Shimon Peres, avec lequel il collabore au titre des services de renseignement contre l’ennemi égyptien. En 1956, il est ministre de la Défense dans le gouvernement de Guy Mollet, eu égard à son attache au parti radical-socialiste, se positionnant à droite. C’est alors une longue collaboration ministérielle jusqu’en 1958 où il est Ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Félix Gaillard, un ancien compagnon dans la Résistance. Lorsque de Gaulle manifeste le retour au pouvoir, il va devenir un vif opposant à la constitution de la Ve République. 1973 marquera un échec pour un retour politique alors qu’il est candidat aux élections législatives dans les Landes. Il meurt à Paris le 10 février 1993.
# Comme athlète, originaire de Courville, Maurice de Saint-Cyr fait partie des sportifs euréliens morts pour la France, sauf que son identification dans les banques de données spécialement affectées à la recherche des soldats français tués au combat, s’est avérée impossible. Sept noms avec celui de Saint-Cyr figurent dans ces références, aucun ne se rapportant au département d’Eure et Loir, pas même le prénom.
# 27 août – Alors que Dreux est éloigné des champs de bataille, la ville voit arriver un premier contingent de blessés, et ainsi jusqu’à septembre, plus de 300 soldats plus ou moins mutilés par une guerre qui, au début, va voir mourir le plus grand nombre de combattants français par rapport à l’ensemble de la guerre.
# 27 août. Marie Joseph Maurice de Ponton d’Amécourt est tué à Verdun. Mort pour la France, il avait 55 ans. Lieutenant-Colonel du 1er Régiment de Chasseurs à cheval il avait été évacué à l’Hôpital Militaire, décédant de ses blessures. Il habitait au château de Touchebredier situé à La Chapelle-du-Noyer où il s’était marié (1899) avec Blanche Marie Lyautey (1867/1932), soeur du maréchal.
# 28 août (ou 23 août)- Victorien Garaix, 24 ans, a été affecté comme soldat au 2ème groupe d’aviation. Aux commandes semble-t-il d’une première version du Paul-Schmitt, appareil de bombardement, auquel il est particulièrement attaché qui lui a donné tant de satisfactions à titre civil, il prend l’air pour une mission avec Paul Schmitt, constructeur de l’avion et comme mitrailleur. Pour une raison qui n’a pas été clairement clarifiée, il s’écrase au sol à Tucquenieux (Meurthe et Moselle), et les deux aviateurs sont tués. On a prétendu qu’il aurait été abattu par un avion allemand alors que la réalité est tout autre. Le moteur de son avion aurait explosé. Il est vrai qu’à l’époque, les autorités militaires avaient fait part de leurs doutes sur la fiabilité de cet appareil à destination militaire. Sans doute, cet accident a-t-il sonné le glas momentanément de cet aéronef qui réapparaitra en 1917 sous la référence PS 7/4. Indépendamment le côté tragique de sa disparition, le 3 juillet de la même, il avait établi au dessus de Chartres le record d’endurance avec passager durant quatre heures de vol. ce qui lui valut le surnom de » Grimpeur de Chartres ». Déjà en novembre 1912, il était instructeur à l’école d’Aéro Tourisme Le ciel était son horizon.
# 31 août – arrivée à Châteaudun de deux trains transportant 270 militaires blessés lors des dernières batailles dans l’est.
# 4 septembre – Raoul Philippe, originaire de Chartres où il naquit en 1885, trouve la mort à Bar-Le-Duc (Meuse) des suites de ses blessures. Il s’agit ,des premiers jours de la guerre, ces moments où des milliers de soldats français partis à la fleur au fusil meurent sous les balles des mitrailleuses allemandes. Il appartenait au 302e régiment d’infanterie. Avant 1914, il peignit de nombreuses aquarelles. On lui reconnaissait un certain talent, et 22 de celles-ci sont exposées au Musée des Beaux-Arts de Chartres. Voir en bibliographie l’ouvrage de M.F.Saliège et Michel Brice.
# 17 septembre. Clotaire Bourguignon, originaire de Soulaires, parti faire la guerre alors qu’il n’avait pas 15 ans, est blessé près de Bar-le-Duc. Il serait considéré comme l’un des plus jeunes combattants de la Première Guerre mondiale. Il a survécu tout au long de la guerre, et blessé une seconde fois en 1917. Libéré en 1919.
22 septembre – Lucien Moreau, originaire de Sours, est tué au combat dans l’Oise. Un frère mourra quelque temps après, et deux autres seront portés disparus, comme tant d’autres d’une guerre qui fut très meurtrière à son début.Ainsi une famille aura perdu 4 fils dans cette guerre meurtrière.
# Le département comme tant d’autres voit plus de 21 000 hommes partir à la guerre(dont 6 000 morts au combat et ¼ d’entre eux sont des cultivateurs + un millier de mutilés)ce qui implique de faire appel à une main d’œuvre conséquente, puisque ce nombre représente 1/3 de la main d’œuvre réelle. Un manque conséquent. Malgré l’appel à toues les bonnes volontés, voire faire travailler des prisonniers de guerre, cela est insuffisant, et on se rendra compte en 1918 que 6 000 hectares ont té laissés en friche.
# 1 octobre au 15 novembre – une association de Secours aux Blessés va ravitailler de jour comme de nuit à Châteaudun 67 trains transportant en moyenne de 4 à 5 000 blessés.
# décembre. Anatole France qui est âgé de 70 ans, se rend à Chartres en curieux du passé, et en forme de pèlerinage , en souvenir de sa mère Antoinette Gallas, décédée 28 ans plus tôt. Il déambule dans la cité beauceronne. Alors qu’il se trouve rue Noël Ballay, il s’extasie devant la célèbre maison Huvé, puis au 20 de la même rue, entre chez un libraire en livres d’occasion, Maurice Denier. Il lui commandera plusieurs ouvrages, notamment des oeuvres de Casanova.
1915
# La relation d’Yves-Marie, comte de Colleville avec l’Eure et Loir tient au fait qu’il est enterré à Luigny aux côtés de son épouse, décédée en 1972). Camérier auprès du pape Pie X, il part à la guerre en 1914 bien qu’appartenant au service auxiliaire. Sans avoir accompli ses classes, il parvient, eu égard à sa personnalité, à se porter volontaire pour aller au front, et il connaît son baptême du feu dés l’hiver 1914. Il est tué le 17 janvier 1915 alors que sous les bombes, il est entrain de rédiger une lettre à son épouse, courrier qu’il ne pourra achever. La comtesse de Colleville conservera ce document auprès de son coeur meurtri.
# France Jules Vaucel, son appartenance à l’Eure et Loir tient au fait qu’il fut recruté au bureau de Dreux en 1908, habitant et travaillant à Dreux où il se marie en 1911. En 1915 alors qu’il est déclaré apte pour l’armée, il se soustrait à son incorporation, mais un an plus tard, il sera arrêté à proximité de Nogent-le-Roi. Janvier 1916, le voilà dans les tranchées, et doit résister à une offensive allemande, son régiment subissant une attaque au lance-flammes. Il sera porté disparu, mais en réalité, il est bien vivant, mais hébété. La chance veut qu’il soit laissé tranquille dans ce chaos, si bien qu’il se retrouve à Dreux, espérant échapper à la gendarmerie qui recherche tous ceux qui veulent échapper à l’armée. Il est arrêté néanmoins, s’échappe, il est repris, et finalement passe devant le Conseil de Guerre. Bien que prouvant sa bonne foi d’avoir été traumatisé par les lances-flammes, et ce malgré l’assistance d’un avocat, il sera fusillé le 23 juillet 1916. il avait 28 ans. Tout prouve qu’il n’a pas été déserteur, et son nom figure bien sur le monuments aux morts pour la France. (Source:Archives 28)
# Janvier – création à Chartres d’une école d’aviation de chasse. 3018 aviateurs seront formés jusqu’en 1918 sur 20% des pilotes présents lors de la Première Guerre Mondiale. Au début, l’installation est pour le moins spartiate, avec quelques hangars en bois, des tentes pour accueillir pilotes et mécaniciens. Les premiers élèves seront au nombre de 27 pour quatorze avions à disposition. Sans oublier les instructeurs, car avec le début de la guerre aérienne, il est nécessaire que tout un personnel soit présent pour assurer la meilleure formation possible. Ce centre de pilotage ne démentira pas la confiance accordée.
# Cet aérodrome fut, au cours de la Première Guerre mondiale, l’un des centres de formation des pilotes. Ainsi durant cette guerre 14/18, ce centre de formation peut s’enorgueillir d’avoir eu notamment trois pilotes qui se signalèrent comme des as de la guerre aérienne, mais qui connurent un sort tragique après le conflit. Ainsi le Parisien Pierre Marinovitch, le plus jeune pilote de la guerre, breveté à l’âge de dix-huit ans (novembre 1916), affecté à la célèbre escadrille 94, celle des Faucheurs en mars 1917, s’offrit un bien joli palmarès de sous-lieutenant avec vingt-deux victoires au compteur, sans compter ses ballons dénommés drachen. Quelques mois après la fin de la guerre, lors d’une démonstration de voltige, il se tue le 2 septembre 1919 sur l’aérodrome d’Evere (Belgique). De même Albert Deulin, originaire d’Epernay, breveté à Chartres en juin 1915, qui s’offre vingt victoires. Le 23 mai 1923, il se tue aux commandes d’un prototype, s’écrasant avec l’avion à Villacoublay le 23 mai 1923. Il avait 33 ans. En troisième position, le Corse Jean Casale, marquis de Monferato, brevet en 1915, onze victoires, et se tue en pilotant un Blériot le 23 juin 1923. Il avait 29 ans. Sans oublier Louis Risacher, autre pilote formé à Chartres Promu sous-lieutenant au sein de la célèbre escadrille » Les Cigognes ». As de la guerre avec 5 victoires. Il fut le dernier à apercevoir l’avion de Guynemer » Le Vieux Charles » le 17 septembre 1917, avant que ne disparaisse à jamais ce pilote rempli de gloire.
# Pilote de la société Bréguet avant la guerre 14/18, ayant obtenu son brevet militaire, Marcel Dérunes est promu par la suite sous-lieutenant, étant devenu pilote instructeur sur l’aérodrome de Chartres où 3260 pilotes sont passés par lui. Il était déjà un pilote chevronné prouvant sa grande expérience avec 1300 heures de vol à son actif.
# 5 janvier. Déserteur depuis le début octobre de l’année précédente, Jean-Marie Ruga, originaire du Rhône, est tué par un gendarme à Authon-du-Perche. Il avait 37ans.
# 12 janvier. Châteaudun. Décès à l’âge de 65 ans de Michel Amelineau, égyptologue au titre du collège de France, architecte et géologue à qui l’on doit les fouilles d’Abydos avec son temple majestueux et très bien conservé, datant de l’époque de Sethy 1er et de son fils Ramsés 2, et lieu considéré comme le domaine d’Osiris (dieu des morts). Découvreur (1895) de la stèle de Ouadji, souverain d’Egypte de la 1ère dynastie, un objet qui date de 3000 ans exposé au Louvre. En septembre 1905, il fit don de ses collections personnelles à la ville de Châteaudun qui, désormais, les expose dans ses musées. Il est auteur de nombreux ouvrages sur la religion copte, et sur les fouilles qu’il a entreprises.
# 11 mars – la ville de Chartres met le cellier de Loens à la disposition de l’armée pour stocker en réserve l’avoine.
– 15 avril. Chartres.A cette date, ce cont vingt-sept premiers pilotes formés sur Farman. Nota – l’aérodrome comportait déjà 400 Farman ce qui démontre l’importance de ce centre de formation.
# 15 août. Chartres.Victor Denain, 35 ans est breveté pilote militaire. A son actif, treize victoires homologuées ce qui fit de lui un as Après la guerre, il est à l’origine de la création de l’Ecole de l’Air de Salon de Provence. Ministre de l’Air (1934/1936), général d’armée en 1937. Décès en 1952.
1916
# – Allones. Naissance de Jean Gallet . Ancien résistant, et député d’Eure et Loir, il fut auparavant six fois champion de France d’athlétisme, spécialité u steeple où il fut six fois champion de France dans les années 1940. Il s’essaya sur la distance 1500m où il décrocha un titre, mais sur le plan international, sa seule performance notable, une 5ème au championnat d’Europe d’Oslo (1946). Agriculteur, il fut également maire de Voves.Il décède dans sa commune de naissance en 1989.
# 4 avril.Chartres.Décès à l’âge de 79 ans d’Alban-Emmanuel Guillaume-Rey, archéologue, typographe et orientaliste.
# 23 juillet.François Jules Vancel, originaire de l’Orne, recruté à Dreux qui est sa résidence, recherché comme déserteur pour abandon de poste en présence de l’ennemi, est arrêté à Nogent-le-Roi(ou au Boullay-Thierry). Il a 28 ans. Il sera traduit en Conseil de Guerre et condamné à mort.Un fait de guerre même pour désertion, qui sera effacé puisque son nom figure sur le Monument aux morts à Dreux. Il était originaire de Saint-Aignan dans l’Eure où il était né le 7 avril 1888.
1917
# – mauvaise récolte de blé
# Pour celles et ceux que l’histoire du commerce passionne, une excellente occasionne se plonger dans un ouvrage de Geneviève Acloque, paru la présente année intitulé » Les corporations, l’Industrie et le Commerce à Chartres du XIe siècle à la Révolution. ». On trouve facilement sur le net cet ouvrage à lire, très précis , offrant un panorama de la part de cette auteure, diplômée de l’Ecole des Chartes.
# Décès à Versailles de Marie Simon Barbichon. Alors qu’il est originaire de l’Est de la France et qu’il y peint, son mariage en 1883, le conduit à venir à Brou pour prendre la direction de la faïencerie familiale (voir Guillaume Briard*). Parallèlement, il continue à se consacrer à des portraits et des natures mortes. Il s’est hasardé dans quelques scènes religieuses. Son œuvre est visible à Brou en l’église saint-Lubin, d’autant que sa notoriété atteint uniquement la région broutaine, ce qui ne remet pas en cause sa production de qualité. Ce sont surtout les notables de Brou qui bénéficièrent de son coup de pinceau.
# 25 mars – accident de pilotage sur le terrain de Chartres, qui entraîne le décès de l’adjudant Joseph Berthod. Il avait 30 ans.
# 28 juin – Originaire de Maintenon où il était né le 20 février 1889, Emile Louis est fusillé à Saint-Brice (Seine et Marne). Même si le fait d’être condamné à mort puis exécuté, ne doit pas faire oublier ces hommes qui ont combattu, qui ont, pour certains ,voulu se soustraire à l’enfer des batailles. Il fut l’un d’eux. Incorporé en 1911, déserteur avant même de connaitre la guerre, il est arrêté, réintégré après avoir été emprisonné.. Libéré, il commettra d’autres faits répréhensibles aux yeux de l’autorité militaire jusqu’en 1917, il est à nouveau déserteur. Un fait grave, passible de la peine de mort en temps de guerre. On connait la suite. Il avait 28 ans.
# 30 juin – manifestation des agriculteurs qui protestent contre les réquisitions brutales de certains d’entre eux pour aller travail dans les usines d’armement.
# 2 juillet. Luisant.Naissance de Raymond Poirier, au départ commerçant en sa ville, connu une carrière politique sur cinquante années. Maire de sa commune pendant quarante-deux années jusqu’en 1995, tout en étant sénateur. Il décède au Coudray le 21 mai 2017.
# 28 juillet – Nogent-le-Roi. Seraphin Guiart, 29 ans, mouleur, à l’aide d’un complice Jean-Louis Mercier, 34 ans, également mouleur, tue un garde Maximilien Challet. Si le second nommé est condamné à perpétuité, Guiart est condamné à mort, et gracié, sa peine étant commuée également en perpétuité.
1918
# -Décès à la Ferté Vidame (Château du Hallier) de Pierre Humbert, architecte, des suites d’une blessure au combat.
# Pré-Saint-Evroult. Naissance de Jacques Berland qui passe une grande partie de son adolescence se déroule à Chassant où ses parents agriculteurs tiennent une ferme, avant de rejoindre, par la suite, Combres. Durant la Seconde Guerre mondiale, il est engagé volontaire en avril 1938, il est fait prisonnier et ne sera libéré que le 1 mai 1945. A la Libération, il intègre l’École des beaux-arts de Paris (1947/1953), puis auditeur à l’École du Louvre. Il fait plusieurs stages de peinture et de gravure dans des ateliers. Il voyage en Italie, aux Pays-Bas. Son œuvre comporte des nus, des paysages et des natures mortes.
# Bien que né cette année à Toulouse, Michel Castaing historien et expert en paléographie, fut avec sa femme Madeleine, un grand mécène pour les artistes peintres. Il se spécialisa en lettres, autographies et documents historiques. Il vécut une grande partie de sa jeunesse à Lèves, propriété familiale. Décédé à Paris en 2004.
# La guerre a fait perdre plus de 20 000 hommes dans le département, soit une diminution de la population de 7,5% entre 1911 et 1921. La modification démographique engendre une perte dans les zones rurales, amoindrit le paysage social des campagnes, remet en cause l’agriculture en elle-même.
# 29 avril – Le caporal Roger Narbey, breveté pilote en novembre 1917; se tue accidentellement sur l’aérodrome de Chartres. Il avait seulement 19 ans.
# 1 mai – le caporal Marcel Marchal, 19 ans, breveté pilote militaire, trouve la mort en s’écrasant sur le terrain de Chartres.
# 9 mai – Naissance à la Bazoche-Goüet de Gilbert Garache, Compagnon de la Libération. Lors de la guerre 39/45, il participe à de nombreuses campagnes notamment Libye puis la Tunisie. En août 1944, il débarque à Toulon mais sera grièvement blessé. Après la guerre, il connait différents postes, dont celui de secrétaire général de Renault. Il meurt à Maisons-Laffitte le 17 octobre 2005.
# 22 juin – Le sergent Ladislas de Gembicki , 22 ans, moniteur polonais au groupement Nieuport de l’école de Chartres, s’écrase avec son avion à Prunay-le-Gillon, et y trouve la mort.
# 30 juin Le sergent Emile Molon, 28 ans, meurt dans l’accident de son avion qui s’est écrasé à Sancheville. Il avait obtenu son brevet de pilote quatre mois auparavant.
# 6 juillet. Châteaudun. Inscription à la liste des sites protégés du château cher au Dunois, compagnon inamovible de Jeanne d’Arc.
# 19 juillet– le caporal Alexandre Jurant se tue aux commande de son avion en s’écrasant sur le terrain de Chartres. Il avait 23 ans et avait décroché son brevet de pilote en février de la même année.
# 15 août – bombardement de Chartres lors de la bataille de la Marne.
# – 18 septembre. Naissance à Chartres d’André Corvisier, historien, spécialiste de l’histoire militaire du XVIIe.. Décédé à Illiers l’Eveque (Eure) en 2014.
# 1 octobre . Originaire de Saint-Lubin-des-Joncherets, où Hyacinthe-Augustin Heranval voit le jour, son nom s’inscrit dans certains événements de la guerre 14/18 puisque sa fiche révèle ce qu’il fut lors de cette guerre avec cette mention » Non mort pour la France ». Cette dénomination est liée à tous ceux qui sont passés (ou non) en Conseil de Guerre, et fusillés pour différents actes répréhensibles aux yeux de ceux qui les commandaient. Certains de ces morts seront, par la suite, réhabilités, non sans mal car il était difficile aux yeux de l’armée, de revenir sur des décisions de haute instance. Le cas Herenval appartient à un autre cas, d’un soldat dont le parcours chaotique est lié d’abord à des actes de vol, puis incorporé, il devint déserteur en septembre 1917, et sera condamné à quatre ans de travaux publics, et déclaré à nouveau déserteur. Emprisonné, il aurait pris la fuite, et il aurait été abattu par une sentinelle le 1 octobre1918. Il avait 35 ans. Son frère Eugène-Hyppolyte, mobilisé en août 1914 juste au commencement de la guerre, est tué à Guise, dans l’Aisne le 28 août à l’âge de 27 ans (Source : Archives départementales de l’Eure et Loir)
# Octobre – La grippe espagnole sévit à Chartres entraînant de nombreux décès comme en Eure et Loir. Ce nom de » grippe espagnole » en fait d’un virus soupçonné de venir de Chine (réf.Wikipedia), appelé de ce nom car l’Espagne a a été le premier pays à signaler l’étendue de cette pandémie par référence à » l’influenza » qui avait fait 200 000 morts en 1889. Antérieurement, en 1916, il y avait eu un pneumocoque dit des Annamites (réf.Persée.fr). De toutes façons, il s’agissait d’une souche H1N1 dès avril 1918, pour finalement s’arrêter dix-huit mois plus tard, environ, en raison de nombreuses personnes immunisés dans le monde. Si cette pandémie a fait entre 25 et 50 millions de morts, le bilan français oscille entre 408 000, chiffre officiellement retenu et 650 000 morts. En Eure et Loir, aucun chiffre connu réellement. La seule référence, le décès d’une institutrice de Cloyes, Cécile Gouin, 25 ans, décédée d’une pneumonie suite à une grippe (réf.Radio-Intensité). Véritablement en octobre, la pandémie connut une forme plus grave, mortifère et très contagieuse. Il est vrai que les conditions sanitaires étaient fort précaires, et la pandémie fera plus de morts que la Première Guerre mondiale pourtant meurtrière. Et 100 ans plus tard (2019), une autre souche Covid-19 (SARS-CoV-2) réapparait avec les conséquences mortelles que l’on connaît. Et naturellement d’autres mutations dont le quotidien fait largement état.
# 1914/1918 – Plus de 10 000 morts ou disparus euréliens lors de la 1ère guerre mondiale
1919
# 8 janvier – Le sergent Auguste Monfrin, moniteur, s’écrase avec son avion, et décède le même jour à l’hôpital mixte de Chartres.
# 10 mars.Romilly-sur-Aigre. Décès de Paul Caillard. Outre d’avoir été maire de Levallois, il fut un passionné de chasse tel qu’il fut importateur de races de chiens comme le pointer anglais, beagle, cocker anglais et setters anglais. L’un de ses livres » Des chiens anglais de chasse et de tir et de leur dressage. Préface de l’écrivain chartrain Gaspard de Cherville (1882).
1920
# Propriétaire avec sa femme Pierrette, de la grande demeure de la Bigeonnette, située à Saint-Mauveur-Marville, Pierre Haour fut un ami de Maurice Ravel qui passera l’été de 1920, quelques mois avant le décès subit de Pierre Haour à l’âge de 40 ans. Mécène, il avait fondé en 1918 avec Adrienne Monnier, la Maison des Amis des Livres, notamment en honneur du poète Léon-Paul Fargue.
# En cette année, le lieutenant colonel Henry Herman Harjes, également banquier associé de JP Morgan avait racheté le château d’Abondant, en raison de sa situation en pleine forêt de Dreux, connue pour son caractère giboyeux. Ainsi pouvait-il pratiquer à loisir la chasse à courre. Sa fille Dorothy, âgée de 25 ans, l’accompagnait, montant en amazone son cheval. Le 3 janvier 1923, le cheval se cabra pour une raison inconnue jetant la jeune femme à terre. La tête de la cavalière toucha durement une souche d’arbre. Transportée de toute urgence au château, elle y meurt sans reprendre connaissance.
# Vers cette année, à Maintenon, exerçait comme huissier de mairie (appariteur), un certain Georges Jean qui a semblé être connu, à un niveau purement régional, comme chansonnier à ses heures et compositeur. On rapporte que l’une de ses chansons comportait pas moins de soixante-douze couplets. On n’en sait guère de plus.
# 17 janvier – élection de Paul Deschanel à la Présidence de la République. Il fut sous-préfet à Dreux, puis député d’Eure et Loir.
# 29 février – énorme explosion rue du Soleil d’Or à Chartres, vers 18 heures, provoqué par une bouteille d’acétylène dans un magasin des Messageries Melissard. S’en suivirent de gros dégâts, et on déplora le décès de deux victimes qui passaient dans la rue au même moment.
# 31 décembre – venue de P.Deschanel en compagnie de M.Lhopiteau à l’hôtel du Grand-Monarque à Chartres, pour une réunion électorale.
1921
#– René Aubert, originaire de La Loupe, peintre et lithographe, régale les lecteurs de l’Excelsior avec ses dessins de personnages pris sur le vif lors du procès de Landru qu’il suivit du premier et dernier jour de l’audience.
# – Publication d’un recueil de chansons beauceronnes sous le titre Par la grand’route et les chemins creux par Maurice Hallé chansonnier, originaire du Loir et Cher. De même L’pays où qu’on parl’ben, avec une truculence à la hauteur des attentes.
# – Le réalisateur André Antoine réalise un film muet intitulé La Terre, éponyme du célèbre roman d’Emile Zola, tourné entièrement sur la plaine de Beauce, et qui restitue point par point, cette histoire rude rapportant la condition des paysans de l’époque.
# – 19 janvier. Décès à l’occasion d’un séjour à Chartres de Marcel Roux, peintre et graveur, 43 ans dont l’oeuvre repose sur la représentation du Mal..Fasciné par la cathédrale de Chartres, il réalisera plusieurs cartons des vitraux. Pour permettre leur réfection.
# 6 juillet – Casimir Veignal condamné à mort pour avoir égorgé au cran d’arrêt M.Laroche à Marolles dont il voulait dévaliser la maison, est guillotiné à Chartres.
# 9 octobre.Naissance à Châteauneuf-en-Thymerais de Michel Boisrond.Une des grandes figures du cinéma français pour ce réalisateur et scénariste qui sentit en Brigitte Bardot, alors toute jeune actrice, un talent certain et ils firent plusieurs films ensemble notamment dans Une Sacrée gamine, une Parisienne, Voulez-vous danser avec moi ? De nombreux acteurs ont tourné pour lui tant pour le cinéma que pour la télévision (Police des polices, série télévisée(1995), des séries rose qui connurent un certain succès dans les années 90,autant de succès pour trente-cinq réalisations, et scénariste pour quatorze films. Egalement acteur dans trois films. Il s’éteint le 10 novembre 2002 à La Celle-Saint-Cloud.
# 24 novembre – le boxeur Eugène Criqui vient s’entraîner à Villemeux alors qu’il allait devenir champion du monde des poids plume deux ans plus tard.
# 10 décembre – décès à Chartres de Francis Vovelle, directeur du théâtre de Chartres. Il avait été, par le passé, potier d’étain et balancier-ajusteur.
1922
# 19 janvier. Chartres. Décès à l’âge de 44 ans du peintre et graveur Marcel Roux. Il est considéré comme un maître d’oeuvre apocalyptique, hanté par la mort, les cauchemars et la guerre.Fasciné par la cathédrale de Chartres, il réalisera plusieurs cartons des vitraux pour permettre leur réfection.
# 4 février. Billancelles. Naissance d’André Brûlé.Coureur cycliste, il s’illustra dans les années 50 avec quelques succès de référence comme le Tour du Maroc en 1949, et deux étapes, l’une au tour de Suisse, et l’autre au Tour du Luxembourg. Quelques participations au cyclocross compléteront une honnête carrière dans le peloton à l’époque des Fausto Coppi, Gino Bartali, Louison Bobet et tant d’autres gloires du peloton, en terminant en 1948 à la 12ème place du Tour de France, et quelques autres victoires de moindre importance, et des places d’honneur.Les Allemands vont lui répondre
#1922.25 février.Versailles. Henri » Désiré » Landru, 53 ans, gentleman criminel est guillotiné. La plupart de ses forfaits se sont déroulés à Gambais, à quelques kilomètres de l’Eure et Loir. Une proximité qui l’inspira pour aller acquérir une propriété à Vernouillet, proche de Dreux. On peut dire que le parcours d’assassin de femmes a tenu une actualité » brûlante » dès lors que la police, suite à de nombreuses plaintes de familles, commença à s’intéresser à l’homme à la barbe imposante. La presse le » baptisa » du nom de » Barbe-Bleue ». Rentières et innocentes, elles tombaient dans le piège tendu par Landru qui menait pourtant une vie d’homme marié avec des enfants. Une famille qu’il nourrissait de ses forfaits, et de l’argent qu’il pouvait récolter de ces femmes qu’ils séduisaient. Une famille ignorante de son activité, l’argent facile de Landru n’éveillant en rien leur curiosité. Un aller simple pour Gambais n’inquiétait en rien ces onze femmes sur lesquels les intentions malsaines de leur séducteur. Car il l’était, avec un beau parler pour endormir ses proies, leur promettant un mariage. » Désiré » il le fût… Hélas pour elles, les unes après les autres vont finir coupées en morceaux, et leurs restes brûlés dans une cuisinière qui connut sa légende. Qui réapparaitra dans une pièce de Laurent Ruquier qui en avait fait l’acquisition. La maison de Vernouillet » accueillit » l’un des crimes de Landru. Ces pauvres femmes innocentes, tellement qu’elles étaient assurées de cesser leur situation esseulée, n’eurent même l’idée de s’interroger, en amenant, outre leur fortune personnelle et leurs bijoux, tous leurs meubles comme une déménagement normal. Aucun corps ne fut retrouvé, seuls quelques restes calcinés qui ont permis à la justice de confondre un accusé, sûr de ne pas l’être, et d’avoir tout pensé méthodiquement. Ayant même dressé à un carnet, où il indiquait ses recettes comme ses dépenses. Là pour un billet de train, plus le sien, là l’achat de scies, etc. Et en plus il eut une maîtresse, et avec sa femme, cette apparence de vie rangée lui permit d’échapper aux premières enquêtes, et de s’offusquer du doute policier à son égard. Un Landru inscrit dans les annales des tueurs en série.
22 juillet – naissance à Anet de Bernard Léger qui fit partie des FFI et fut exécuté le 30 mars 1944 au Mont-Valérien
# – De la famille des Pontrol-Pontcarré qui possède le château de Villebon depuis 1812, Pierre de la Raudière en hérite.
# 1922/1925 – Jean Vigo (1905/1934) est étudiant à Chartres. Son passage dans la cité beauceronne marquera tellement ce réalisateur qu’il en fera un film Zéro de conduite, d’abord censuré puis rétabli dans son bon droit.
# 18 novembre.Paris. Décès de Marcel Proust, 41 ans.écrivain et poète et pour qui l’Eure et Loir fut une terre d’accueil lorsqu’il venait, enfant; rendre visite à sa tante paternelle Elisabeth Amiot pour y passer quelques vacances. Ce lieu va lui inspirer celui de Combray, un mot inventé, qui va donner l’idée à la localité, en hommage à l’écrivain, de l’accoler, fait unique dans les communes, Illiers devenant Illiers-Combray (1971). Ainsi la résidence de la tante va devenir pour la postérité celle de la Tante Léonie, et connaître un rayonnement à travers le monde, puisque l’on vient de tous les côtés de la planète pour se plonger dans l’univers proustien, une institution sous forme de pèlerinage. Comment ne pas citer A la recherche du temps perdu, (publié entre 1913 et 1927) grande fresque aussi romanesque que réelle, où se diluent réalité et création où l’auteur cite le manoir de Mirougrain, construit en 1886, et dont les ruines sont classées, comme celles des comtes, datant du XIV ème siècle dont seule la porte d’entrée reste un témoin inexpugnable de la mémoire.. Marcel Proust, ce géant de la littérature française, est venu avec ses parents alors qu’il avait entre six et neuf ans, relate tout ce qui convient à sa mémoire adolescente quand il se promenait avec eux dans le chemin des aubépines, où la senteur des fleurs le marquait. Il faisait bon d’aller voir le train passer du haut d’un pont qu’il baptisait viaduc tellement il devait le voir grand, ce sont les lavoirs, une présence des campagnes où les rires comme le battage des linges font partie du paysage. Il a du également visiter ce qui allait devenir le Pré-Catelan, un jardin dont son oncle Jules Amiot, un marchand aisé d’Illiers fut à l’origine entre 1850 et 1870, et que Zola cite sous le nom de parc de Tansonville. (Maison de Tante Léonie – 4, rue du docteur Proust – Illiers-Combray )
# 31 décembre. Cessation de parution du Journal de Chartres après 84 ans de loyaux services malgré tous les bouleversements politiques. La mort dans l’âme, son dernier rédacteur-en-chef Georges Pinchon, originaire de la cité beauceronne, connu pour sa tolérance pour ne point contrarier les idéaux politiques, se trouve obligé d’annoncer cette fin irrémédiable, face à la discorde, face à ceux qui encensaient hier le journal, le désavouent le lendemain. La baisse des ventes ne rendait plus le journal rentable, après avoir connu ses heures de gloire. Un autre journal tentera alors de faire ressusciter ce journal emblématique, baptisé tout simplement L’Eure et Loir, et installé rue du Cheval-Blanc toujours à Chartres. En vain. Son existence fut éphémère.
1923
# – Le 22ème régiment d’aviation vient s’installer à Chartres.
# 23 avril – Paul Fort,(1872/1960) » Prince des poètes » dédie ce poème à son ami Roger Pillet*, figure chartraine. Et l’un et l’autre, étaient des poètes ce qui les rapprocha. A noter qu’une école maternelle chartraine porte le nom de Paul-Fort.
» Antique et renommée épiscopale ville, Chartres, tu m’as aimé d’amour, cité civile, un instant, lorsqu’au mitan d’une conférence, je proclamai ton nom le plus beau de France.
Cri de Saint Louis, cri des Croisades, plus qu »au gui l’an neuf », cri de Péguy sous le pennon du ciel vert qui tendent ces bras.
Mystiques, deux clochers, vu de Paris quasi, cependant que le cri de Chartres en est ouï ! Jaloux Reims ! Jalouse Orléans ! Oui, ! Jaloux Tours ! Soyez-moi confiants : vous aurez votre tour.
Mais ce jour, laissez moi gueuler opiniâtre, le cri de Chartres, au dessus des maisons de tous les alentours, comme pour rassembler son troupeau gueule un pâtre !
# 25 septembre – naissance à Fresnay-l’Evêque de Jean Feugeureux, peintre emblématique de l’Eure et Loir dont l’oeuvre est immense. Il meurt à Chartres en 1993.
# 16 octobre Naissance à Chartres d’Henri Jaouen dit Jean-Marie dans la Résistance En janvier 1943, il fait partie du réseau Marco Polo, puis en avril au réseau Eleuthère Il est arrêté, déporté et exécuté par les Allemands.
1924
# 1 janvier – Courville-sur-Eure. Naissance de Marcel Leturgeon, footballeur professionnel dont la carrière s’amorce en 1945 jusqu’à 1953. A surtout joué à Valenciennes-Anzin, club avec lequel il a joué la finale de Coupe de France sur la saison 1950/1951, jouant milieu de terrain. Décès en janvier 2001 à Saint-Martin Boulogne (Nota. Une certaine confusion quant à son lieu de naissance, puisque Wikipedia lui donne deux villes : un Courville dans la Marne, l’autre dans l’Eure et Loir.)
# 9 février – obsèques du duc de Montpensier en la chapelle royale de Dreux.
# 15 février. Pézy. Décès d’Ambroise Saint-Pol, 67 ans, originaire de la Somme.Il a été député d’Eure et Loir lors de la IIIe République. (Groupe des Républicains nationalistes).
# – Première fouilles archéologiques sur le site de Changé (Saint-Piat) où il a été retrouvé une douzaine de squelettes supposés appartenant à des personnages de l’époque mérovingienne. Un site, à vocation sépulcrale qui ne fait aucun doute, et qui sera exploité plus tard durant dix-sept ans sous la conduite de Dominique Jagu, et qui a permis de retracer 6000 ans d’histoire, du premier âge des métaux à la réutilisation par les Mérovingiens pour en faire une nécropole. Le site aura à déplorer des vols de squelettes.
# – 2 avril – Cour d’Assises de Chartres. Albert Leclerc, après de nombreux vols et agressions dans l’Orne, se retrouve à Champrond-en-Gâtine. Suite à une vérification d’identité, il tire sur un chef de brigade de gendarmerie, A.Coeuret, 48 ans, qu’il blesse grièvement à la tête. Il aurait été condamné à perpétuité.
# 5 mai. Nogent-Le-Rotrou.Avec Robert Coigneau, disparaît le dernier des vingt-cinq survivants Nogentais déportés dans les camps de concentration nazie. Ce n’est qu’en 1987, après avoir sa retraite du lycée Rémi-Belleau, qu’il a commencé à raconter son histoire. C’est lors de l’été 1943 que le jeune Robert est entré en résistance, commettant diverses actions de sabotage avec l’un de ses proches, Robert Ménager. Mais leurs actions ont attiré les forces d’occupation, et pour éviter une arrestation, ils sont partis en Allemagne au titre du STO – service du travail obligatoire- , essayant de se faire oublier, passant notamment à Hanovre, travaillant dans les usines Herman-Goering. Mais hélas pour eux, une lettre de dénonciation les a suivis, et bien qu’il soit en Allemagne, ils ont été vite identifiés et arrêtés par la Gestapo. Ils ont été envoyés au » camp dit 21 » puisque les suspects étaient gardés généralement 21 jours avant d’être dispatchés dans les camps de la mort. C’est dans ce camp que Coigneau et son compagnon ont été interrogés, torturés, et ont préféré avouer. Ils ont été envoyés au camp de représailles de Flesenburg, travaillant dans une carrière une dizaine de mois dans des conditions très dires pour les organismes. Début 1944, ils ont été transférés, après un transport de plus d’une semaine, entassés dans des wagons à bestiaux, sans savoir où ils allaient, et pour se retrouver dans le camp d’Auschwitz où lui et son compagnon ont été déshabillés , tondus et tatoués des matricules 166 458 et 166 459. Son ami René est mort un mois après son arrivée au camp, n’ayant pas supporté la vie terrible du camp. Puis Robert est à nouveau transféré, au début de l’année 1945, à l’autre sinistre camp de Bergen-Belsen (Basse-Saxe), endroit où il fut délivré par les troupes britanniques le 15 avril 1945. Il ne pesait plus que 38 kg et se trouvait dans un état extrême d’épuisement. Il s’éteint dans sa ville de naissance le 14 juin 2010.
# 18 décembre. Chartres. Inscription à la liste des édifices protégés de la Chambre dite d’Henri IV.
# 24 décembre – Arrou – Bois-Ruffin de même ses ruines sont classés au titre des édifices protégés.
1925
# Quittant Paris, Maurice de Wlaminck s’installe à Rueil-La-Gadelière » La Tourillière » là où viendra au monde sa fille Golieve.
# Le rapport de Paul Claudel avec l’Eure et Loir tient surtout dans ses visites régulières en la cathédrale de Chartres à l’instar de ces auteurs fascinés par ce temple millénaire de la religion, sanctuaire de la foi où l’écrivain puise ce qui convient à son cheminement religieux et sa croyance en Dieu..Converti au catholicisme en 1886, dès 1925, il se rendit en la cathédrale à dix reprises comme il visitera bien d’autres cathédrales en France. Comme il l’a su si bien la décrire, la lumière comme les vitraux et la rosace, ont eu pour conséquence de lier le vitrail » entre l’âme et le monde extérieur ». On comprend que cette relation particulière ait pu influencer l’écrivain qui évoque dans son Journal tout ce qui contribue à la grandeur de l’âme au sein de cette Beauce qu’une cathédrale magnifie. « Au milieu de l’immense Beauce moissonnée, les deux clochers aigus de Chartres. La cathédrale toute illuminée des pierres du soleil couchant. Immense embrase. »
# mai. Bien qu’il soit né en Egypte du fait d’un père en exil, et mort à Paris, l’attache de Maurice Maunoury avec l’Eure et Loir, repose sur une carrière politique qui se déroula à la fois à Luisant et à Paris. .Polytechnicien, ingénieur civil, docteur en droit et avocat, il succède à son père – Pol Maunoury – à la mairie de Luisant. Appartenant à la gauche radicale, il devient ministre des Colonies fonction qu’il détiendra quelques jours en 1914, année où il est mobilisé comme chef d’escadron d’artillerie. Il sera amputé de la jambe droite. Cousin du maréchal Maunoury » le sauveur de la Marne », partisan de l’Union Sacrée, il se montre alors hostile à la gauche l’accusant de vouloir faire le jeu du bolchevisme. Tourné désormais vers la droite, il remporte, en 1919, les législatives contre le républicain-socialiste Maurice Viollette. De 1922 à 1924 ministre de l’Intérieur après avoir été membre de la commission des finances. Vif, intelligent, son statut d’ancien combattant et grand blessé le fait respecter de tous. Mais en 1924, son étoile pâlit lorsqu’il est sèchement battu à de nouvelles élections. Usé par cette politique qui n’en finit pas de lui faire des misères, il meurt.
# 13 mai – Le lieutenant Henri Simon du 22ème régiment d’aviation, se tue en s’écrasant avec son avion à quelques mètres de la Maison du Saumon à Chartres..
# juin – dernière exécution capitale et publique à Dreux devant les grilles de l’ancienne gendarmerie démolie courant 2010. Le condamné à mort, Noël Charpentier, 27 ans, est guillotiné alors qu’il avait tué le cordonnier Baril à Dreux, pour lui voler quelques sous. Le bâtiment de la gendarmerie datait du XIIe siècle, et dans la cour il y avait l’ancienne prison construite en 1824
# 22 juillet – création de la chambre des métiers d’Eure et Loir
# 27 août – célébration de l’arrivée de l’électricité à Chaudon
# 9 novembre. La Ferté-Vidame. Décès de Joseph Claussat.Originaire d’Auvergne, docteur en médecine, homme politique et député socialiste, franc-maçon initié à Clermont-Ferrand (Grand Orient de France). Sa particularité réside dans le fait qu’il se déclarait candidat des pauvres, étant ainsi élu député et réélu de 1911 à 1924. Sa relation avec l’Eure et Loir tient dans le fait qu’étant grand amateur de chasse, il participe à l’une d’entre elles à la Ferté-Vidame, et trouve la mort brutalement des suites d’une hémorragie cérébrale. Son épouse, Marguerite Soucouman avec laquelle il s’était uni en 1914, se suicidera trois jours plus tard.
# 29 novembre – Abondant. Deux polissoirs en forêt de Dreux classés au titre des édifices protégés.
#21 décembre. Décès à Paris à l’âge de 46 ans de Georges Dorignac, inhumé aux côtés de sa femme, Céline, au cimetière d’Epernon. Peintre et dessinateur, son œuvre, saluée par de nombreux musées, est immense.D ‘inspiration impressionniste, l’artiste est remarqué pour son art du trait qui fait s’inscrit dans le modelé de ses réalisation. Rodin disait de lui » Dorignac sculpte ses dessins ». Un brillant hommage à cet artiste de talent.
1926
# Né à Châteaudun la présente année, Michel Breton fut tout d’abord un ébéniste de talent dans le Dunois. Sa rencontre avec l’artiste-peintre Tomas Divi s’avéra un tournant dans l’art de la sculpture, se mettant à travailler la pierre, le métal. Très rapidement ses créations vont franchir les limites de l’Eure et Loir.Il devient un artiste reconnu. En 2001, il se lance dans l’écriture, dans la poésie en particulier, notamment dans un recueil de son ami Tomas Divi. Initiateur du collectif Ibidem regroupant des écrivains euréliens, il publiera d’autres ouvrages, comme Le Neveu de Tante Gabrielle, une délicieuse romance québecoise, s’inspirant d’un pays où il n’était jamais allé (Editions Ella). Franc-maçon, son engagement philosophique fut à la hauteur d’un homme aussi simple que respecté. Il s’éteint le 1 avril 2018.
# Epernon. Inscription à la liste des édifices protégés du Cellier dit Les Pressoirs.
# 9 juillet. Courtalain. Inscription à la liste des sites protégés du château de même ses dépendances.
# 26 décembre – Décret qui scelle dune façon définitive la fin de la navigation commerciale de l’Eure de la Seine jusqu’à Nogent-le-Roi soit quatorze kilomètres. Les écluses sont totalement abandonnées.
1927
# 21 janvier – disparition à Chartres d’Anais Roger, épouse du général de Sonis, héros de la bataille de Loigny. Elle avait 96 ans, et le couple eut 12 enfants.
# Fêtes mariales à Chartres qui se déroulent tous les vingt-cinq ans.
# – sucrerie de Toury en plein essor avec 900 ouvriers travaillant sur le site.
# 22 mars – Décès à Senonches de Charles Pitou, 78 anis, originaire de Bellême dans l’Orne, poète et nouvelliste, alors qu’il exerçait dans cette même commune le métier de greffier de juge de paix. Très prolifique, nombreuses sont ses poésies, ses nouvelles qu’il a publiées dans des médias aussi bien bien communaux, régionaux et nationaux. A cet égard, il fut surnommé le » Mistral percheron », un grand honneur pour ce poète dont les vers furent, pour certains mis en musique d’où son surnom. Lors de la guerre de 1870, il se couvre de gloire par son héroïsme ce qui valut d’être décoré. Il est inhumé aux côtés de son épouse à Longny-au-Perche, commune qui accueillit ses parents alors qu’il avait 4 ans. Nombreux sont les ouvrages qui sont parus. Un récent hommage paru dans la Gazette Beauce, Perche et Thymerais (n°49- Printemps-Eté 2020) nous permet de découvrir ses vers enchanteurs notamment pour cette relation qu’il entretenait avec la forêt de Senonches. Un beau rappel pour ce poète qui mérite que l’on s’attarde sur son oeuvre discrète et cependant magistrale pour cette référence d’avec Frédéric Mistral. Un rappel lorsque les troubadours chantaient nature et amour en langue d’oc (sud de la Loire), et les trouvères en langue d’oïl (Nord de la Loire).
# – 20 avril. Naissance à Chartres de Claude Augereau, peintre et aquerelliste, Décès en 1988 à Paris.
# 25 avril – Naissance à Fismes (Marne) d’Albert Uderzo qui est mort à Neuilly-sur-Seine le 24 mars 2020. Son lien avec l’Eure et Loir passe par un fil ténu et pourtant particulier dans la mesure où il résidait dans la toute petite commune des Yvelines, Le Tertre-Gaudran, 32 habitants. On peut considérer que sa demeure était à cheval sur l’Eure et Loir, eu égard à l’importance du terrain, et des diverses habitations. Faverolles, tout à proximité, a connu les honneurs de son nom qui a été donné à l’école de cette commune (2018). A son tour, Nogent-le-Roi, à sept kilomètres, bénéficia du célèbre auteur de bandes dessinées, et son nom fut accordé à la Bibliothèque » Parenthèse » en 2014. Quel Nogentais n’a-t-il pas rencontré le co-créateur d’Astérix dans les rues de la cité nogentaise, venant partager un verre ou un café. On peut être célèbre et humble à la fois. Pour la petite histoire, Albert Uderzo et René Goscinny vont créer en 1959, dans la région parisienne, le fier Gaulois qu’est Astérix. Au bout du compte 380 millions d’albums que des lecteurs du monde entier se sont arrachés à chaque sortie d’une nouvelle histoire. Goscinny est mort en 1977, son complice a entretenu sa mémoire. Uderzo se révéla, à 19 ans, en gagnant un concours avec une bande dessinée de son cru, et un héros Clopinard, un grognard de Napoléon, s’identifiant particulièrement avec sa jambe de bois à ressort. Dans sa demeure yvelinoise-eurélienne, il entretenait sa passion pour les Ferrari, s’étant fait construire un espace dédié, tout comme son attachement à l’aviation, en particulier les avions de chasse, possédant un exemplaire d’un Mirage 2000, hélas perdu lors d’un incendie dans sa propriété. Uderzo s’est éteint dans son sommeil.
# 5 novembre – Inscription au titre des édifices protégés des vestiges des fortifications. A ce sujet, un grand nombre de façades en ville ont été classés au fil des années ce qui démontre l’intérêt historique pour cette cité en particulier, véritable appel à la découverte de la ville, tant à pied que par l’eau.
1927
# 22 août.Senonches. Décès de Charles Pitou, 78 ans, originaire de Bellême. Clerc de notaire à Longny-au-Perche (Orne), puis greffier de justice de Paix à Senonches. Lors de la guerre de 1870, il se bat d’une façon héroïque à Courceboeufs, près du Mans, le 12 janvier 1871. C’est surtout sa carrière comme poète qui le singularise. Il publie ses vers dans de nombreux journaux aussi bien sur le plan départemental que national. Il apparaît aussi dans la revue du Chat Noir du célèbre cabaret de Montmartre. On le voit aussi réaliser des études biographiques. Ecrivain soucieux du patrimoine régional, il écrit de savoureux récits, analysant tout ce qui constitue l’environnement percheron, faisant savourer également le parler propre à cette région si particulière. Sur sa tombe figurent de nombreuses citations de ses oeuvres. Inhumé à Longny-au-Perche, Camille Gaté, ami et sculpteur nogentais dont il était très proche, lui a dédié un médaillon sur lequel on lit » Cordial souvenir ».
1928
# – Les Pressoirs d’Epernon sont inscrits aux Monuments historiques.
# 4 février. Nogent-le-Rotrou. Décès d’Henri Villette plus connu sous le nom de Villette-Gâté, 92 ans, originaire de la Côte d’Or. Tanneur, et maire de Nogent-le-Rotrou, succédant comme sénateur (1922) à Paul Deschanel suite au décès de ce dernier.
# – 23 Novembre.Maintenon. Naissance de Robert Rimbaud qui fut principalement un acteur de théâtre jouant des pièces contemporaines. Il s’est produit dans de nombreuses séries télévisées, plus d’une quarantaine, qui constituent un essentiel dans sa carrière, alors qu’en matière de cinéma, sa présence fut moins évidente, avec des seconds rôles ce qui n’enlève rien à son talent. Il meurt des suites d’une crise cardiaque à Paris le 17 juillet 1995 .
1929
# En cette année,originaire de la Vienne, Paul Guillon vient s’installer à Nogent-le-Rotrou. Dix ans après, il est le co-fondateur de l’Echo Républicain de la Beauce et du Perche avec Adrien Bertholon, directeur de la Dépêche d’Eure et Loir. Le premier numéro sous forme d’un hebdomadaire paraît le 30 mars 1929 à La Loupe. Son but est de vouloir s’arroger un large lectorat, en misant sur l’aspect politique en faisant de l’ombre à la Gazette, journal de Maurice Viollette.. Un succè qui va consacrer le journal devenu le premier d’Eure et Loir.
# – 30 janvier. Chartres. Naissance de Jean-Marie Poirier qui fut en 1962 le plus jeune député de France. Il fut membre du Conseil d’Etat, et en 1995, sénateur. Il était maire de Sucy-en-Brie. Il s’éteint le 30 janvier 2007 à Paris des suites de maladie.
# – 17 avril. Maintenon.Naissance de Colette Fleury, actrice et productrice, et qui joua dans une douzaine de films, tournant avec des réalisateurs comme Jean-ïerre Melville, Henri Verneuil. Décédée le 14 octobre 2015 au Coudray.
# 11 mai – Naissance à Châteaudun de Guy Boissière qui sera l’entraîneur emblématique de la natation française, et qui découvrira de nombreux talents comme Alain Mosconi, Stéphane Caron, Michel Rousseau.
# – naissance à Auneau de Maurice Fanon,auteur-compositeur mal aimé. L’auteur de l’Echarpe n’a jamais eu la reconnaissance qu’il était en droit d’attendre. Il meurt en 1991 après une tournée au Japon.
# Dreux– Le docteur Henri Beaufour crée un premier laboratoire destiné à la recherche de médicaments traitant des troubles digestifs qui deviendra plus tard Ipsen. L’initiative de ce médecin va se concrétiser en pôle Propharma accueillant de nombreux laboratoires en point dans la recherche médicale.
# 15 mars.Béville-le-Comte. Décès à l’âge de 83 ans d’Emile Narcisse Millochau, qui fut député d’Eure et Loir, et sous-préfet.
1930
# La 4e escadrille du 22e basée à Chartres se voit décerner ma Coupe Military des avions de bombardement
# 26 février – naissance à Lutz-en-Dunois de Maurice Dousset, exploitant agricole et surtout homme politique, à l’origine de la création de la Maison de la Beauce à Orgères-en-Beauce (1995).
1931
# A cette époque, l’intégralité du territoire eurélien est couvert par le chemin de fer. Du nord au sud, de l’est à l’ouest, on peut prendre le train pour se rendre dans de nombreux points du département, comme on peut se rendre dans de nombreuses gares parisiennes. Une carte que l’on peut découvrir grâce à l’ouvrage du Chartrain Jacques Offe, paru en 2012, relatant 160 années de Chemin de Fer en Eure et Loir. (voir bibliographie)
# Nombreux sont les historiens du terroir qui abordent le passé du département. L’un d’entre eux mérite notre attention. Connaître l’après-guerre 14/18, à savoir la condition de la terre en Beauce, et être née justement à Rouvray-Saint-Denis, rapproche indiscutablement Lydie Delanoue avec sa terre nourricière. Son regard qui découle d’archives familiales et départementales est parfaitement décrit, et nous raconte mille et un petits événements avec ses personnages du cru. Pour qui veut aborder la sociologie paysanne, assurément le chercheur trouvera dans cet ouvrage matière à se plonger dans la rude condition des gens de la terre, de petites gens certes confinés dans ce dur labeur, mais grands par l’âme beauceronne qui s’inscrit dans la mémoire eurélienne. Un description jusqu’aux années 1950, englobant de nombreux faits de société. (Nota. Voir bibliographie à Pépé le migrant).
# Ancien combattant de la guerre 14/18, et blessé aux Eparges, en 1917, sur sa demande,Frédéric Geille, originaire de Brest, rejoint l’Armée de l’Air comme observateur au sein de l’escadrille Bréguet. En 1920, il décroche son brevet de pilote. Sa relation avec l’Eure et Loir aussi courte-t-elle, est intéressante, puisqu’en 1931, il est promu capitaine et affecté à l’Etat-Major de la 22e escadrille de Chartres où il sert durant quatre années. En 1935, il rejoint Istres et prend le commandement d’une escadrille de chasse. Colonel en 1943, après une mise en non activité sur ordre de Vichy, il prend le commandement du 1er Régiment de chasseurs parachutistes. Décédé à Saint-Germain-en-Laye en 1976 à l’âge de 80 ans.
# 31 mai – A l’initiative de l’aviateur Maurice Finat pour le compte de la société de développement de l’aviation, plusieurs concours de planeurs sont organisés à Chartres, entre autres.
# 23 septembre – Chartres – Eugène Roi, 19 ans, est guillotiné pour avoir tué un couple de tailleurs, les époux Klein à Courville, le 3 novembre de l’année précédente, pour lui voler 500 francs (310 euros de nos jours). Pour la petite histoire, Anatole Deibler, venu de Paris, était l’exécuteur. Lorsque le meurtrier fut réveillé vers 5 heures du matin alors qu’il dormait à poings fermés, il rassura le procureur qui l’exhorta à conserver son sang-froid » Que voulez-vous, il ne faut pas s’en faire pour cela ».La guillotine avait été montée dans l’ancien couvent des Carmélites. Ce fut la dernière exécution capitale qui eut lieu à Chartres.Ce fut le dernier à être guillotiné en Eure et Loir.
# – 29 novembre. Chartres. Décès d’Octave Delaluque, 42 ans, héros de la fin de la Première Guerre mondiale. Originaire d’Intreville, ce fils d’agriculteurs, est comme beaucoup d’Euréliens, est parti à la guerre comme ses trois frères dont l’un d’entre eux perd la vie. Alors qu’il est clairon au 415e régiment, il sonne le clairon le 11 novembre 1918 annonçant la fin de la guerre à 11 heures.Les Allemands vont lui répondre. Il faudra encore de nombreuses heures avant que l’effet d’annonce clôt cette horrible boucherie. Son clairon a été retrouvé dans un grenier par Michel Brice, historien chartrain bien connu des Euréliens, qui a publié en 2014 un ouvrage en collaboration avec Marie-France Saliège, intitulé » Le clairon d’un Beauceron sonne la fin d’une ignoble boucherie. » Pour la petite histoire bien qu’elle fut grande en nombre de morts, trois frères d’Octave Delaluque sont morts au combat..
1932
# Les cours du blé s’effondrent. Les cultivateurs qui ne peuvent stocker sont acculés à la faillite en attendant la remontée des cours.
# A partir de la présente année, Lucien Blin, compositeur pour orgue (Recueillement) séjourne à Nogent-le-Rotrou où il fonde l’école municipale de musique. Décédé en 1975 à l’âge de 69 ans.
# – Nogent-le-Roi – un certain Monsieur Dreyfus fait démonter une bâtisse datant du XVI e siècle située à Blévy et la fait reconstruire pièce par pièce dans le respect de son ancienneté, et qui prend le nom de Blévinière. Une maison qui existe encore de nos jours dans son aspect originel.
# 30 janvier. Le lien de Raoul Calary de Lamazière découle d’un fait divers lié à la circulation automobile. Revenant d’une réunion municipale en Indre-et-Loire, cet homme de gauche, ancien député de la Seine, a eu un accident de voiture à Chuisnes (La Closure). Gravement blessé, il est transporté à Chartres où il meurt peu après. Il était le beau-père du maréchal de Lattre de Tassigny dont il épousa la fille Simonne (1927).
# 6 février.Après avoir parcouru 2000 kilomètres dans tout le département d’Eure et Loir, avec une simple brouette, Robert Delbart revient à son point de départ, en l’occurrence Courtalain,
# – 6 mai. Gallardon. Naissance de Jean Naty-Boyer, auteur-compositeur de chansons enfantines, avec plus de 400 réalisations., prenant un soin de coller à l’actualité pour rendre ses chansons plus vivantes. Il s’éteint à Bordeaux le 13 février 2013.
# 3 juin – Une voie du 20e arrondissement à Paris porte désormais le nom de Noël-Ballay
# 7 juillet – décès à Châteaudun de Victor Debrée, dit Penel, chansonnier. Son surnom de » Pénel » deviendra synonyme de parapluie. Il était originaire de La Ferté-Villeneuil où il était né le 27 juin 1854.
# 17 septembre. Nogent-le-Rotrou. Naissance d’André Aubin dit André Badin, acteur qui joua dans quelques films aux côtés de De Funés comme dans Le Grand restaurant, la Zizanie. Sa carrière comporte 128 rôles entre Nathalie (1957) et le Soleil au dessus des nuages (2001) avec une majorité pour la télévision.
# – 11 décembre. Naissance à Chartres de Michel Crozon, directeur de recherche au CNRS. Primé à l’occasion de la publication d’un livre » Jules Verne : De la science à l’imaginaire ». Décès en 2008.
1933
# Une certaine Eugénie Guillou s’est taillée une notoriété particulière. Bien que sa relation avec l’Eure et Loir se résume à ses études au pensionnat de Montigny-le-Gannelon, cette seule particularité la lie aux Euréliens. Ce personnage dont le parcours est pour le moins aussi singulier que marginal, mérite l’intérêt qu’il peut susciter. Après avoir obtenu son brevet élémentaire de second ordre pour devenir institutrice, elle quitte l’Eure et Loir, pour ne plus y revenir, devenant maîtresse adjointe à Vincennes. Puis on la » retrouve » religieuse dans une autre vie quelque peu mouvementée. Pour l’instant, elle est sœur Zénaïde durant une dizaine d’années, et sera exclue de l’ordre de Sion auquel elle appartient (1892). A ce moment, sa vie va basculer. La frêle jeune fille s’est émancipée au couvent en prenant un plaisir souverain lors des punitions au fouet. Elle disparaît des » écrans radar » jusqu’aux premiers années de 1900 où elle a rejoint Paris, mais se fait discrète jusqu’au jour où la police s’intéresse à une petite annonce dans Le Journal où une jeune femme recherche partenaire pour se faire fesser. Elle est devenue « Guillou de Launay, » prostituée, accessoirement proxénète, délivrant des cours de sexualité. Elle est alors » La Religieuse » qui n’hésite pas à se faire photographier habillée ainsi de pied en cape agenouillée sur un prie-dieu. » Femme d’affaires », elle se marie à 55 ans, son époux a trente ans de moins. Dès 1933, on n’entendra plus parler d’elle. (Nota. Cà m’intéresse n°62)
# Henri Ey est un éminent psychiatre qui, en cette année à l’âge de 33 ans,, est médecin-chef de l’hôpital psychiatrique de Bonneval dans un service de 380 lits, fonction qu’il assume jusqu’en 1970. Parallèlement, il enseignait à l’hôpital Saint-Anne le mercredi, rendez-vous très prisé par tous les professionnels sous le nom de Les mercredis de Sainte-Anne. Plusieurs ouvrages, parmi lesquels nous citerons – L’Histoire naturelle de la folie (1942) – L’Hérédité en psychiatrie (1956)- La psypathologie et le problème de la volonté (co-écrit 1957) – Les schizophréines (co-écrit 1957) – L’Inconscient (1960). Il meurt en 1977.
# 14 janvier. Vent de révolte à Chartres, entretenu par le Parti Agraire, fondé six ans plutôt, pour venir en aide au monde agricole, fondé par Fleurant Agricola en cette période en raison de l’effondrement du prix du blé. une foule immense composée de paysans, accessoirement de saisonniers et personnel de ferme, s’en prend à la Préfecture, arrive au cabinet du préfet. le haut fonctionnaire est insulté, et la force publique viendra l’isoler. Augustin Jouve, ce préfet, installé depuis six mois à peine, est rapidement débordé, et ne veut pas être associé à un climat qui risque rapidement de se dégrader. L’essentiel de la manifestation se déroulera place des Halles, quelques vitrines brisées, et du fumier déversé sur la chaussée. La tension va monte, l’Action Française étant entrée dans le jeu. La garde mobile à cheval , sur ordre du Préfet, intervient sur la place des Epars , et en autres lieux, pour chasser plusieurs milliers de manifestants. Heureusement, le bon sens l’emporte, et tout se calme, seulement un temps. Plus tard, les grèves de 1936 viendront pimenter ls revendications comme des ouvriers de la sucrerie de Toury, et tant d’autres manifestations sporadiques qui se dérouleront dans le département. (Origine. SAEL. Voir bibliographie + Faits divers en Eure et Loir- Médiathèque l’Apostrophe avec en complément dessins, photographies, coupures de journaux).
# mai– Saumeray. Découverte de monnaies carolingiennes qui auraient pu être enterrées à la fin du IXe siècle. Un rappel à la loi n’est pas inutile notamment avec l’article 716 du Code Civil. Toute chose cachée ou enfuie sur laquelle personne ne peut justifier sa propriété, et qui est découverte par le pur effet du hasard (…) La propriété d’un trésor appartient à celui qui le trouve dans son propre fonds : si le trésor est trouvé dans le fonds d’autrui, il appartient pour moitié à celui qui l’a découvert, et pour l’autre moitié au propriétaire du fonds Ce qui signifie également que le trésor doit avoir été découvert par hasard et non pas au titre de fouilles non déclarées sur un terrain ou avec un détecteur de métaux.Le trésor doit être déclaré auprès des autorités administratives. En effet, l’article L514-14 du Code du patrimoine dispose que la personne qui découvre les vestiges ou objets et le propriétaire de l’immeuble où ils ont été découverts doivent en faire la déclaration immédiate au maire de la commune.# Ceci n’est qu’un aperçu d’une réglementation stricte qui sauvegarde ce qui est relié au patrimoine, à, charge d’en définir la réelle propriété, l’Etat, étant à priori, sauf dispositions particulières, propriétaire de droit.
# 6 février – Gallardon. Naissance de Michel Vovelle, considéré et reconnu comme l’une des grands spécialistes du XVIIIe siècle, surtout de la Révolution française. Son oeuvre est immense avec une portée internationale. Il publia Ville et campagne au XVIIIe siècle à propos de Chartres et la Beauce, véritable recueil de la condition de la population à cette époque. Il s’éteint le 6 octobre 2018 à Aix-en-Provence.
# 4 mars – nouvelle manifestation, et les gardes-mobiles doivent disperser les manifestants. Naissance de la Ligue des Croix de Feu (association d’anciens combattants nationalistes – dissoute en 1936) qui recrutent dans les milieux aisés .
# – 16 mars. Chartres.Décès de Paul Joseph Bouvart, 69 ans, natif de Champhol, sénateur d’Eure et Loir (1922/1933) au sein de la Gauche démocratique.
# 23 mai.Maisons.(Chartres)Officier aviateur qui est considéré comme l’un des grands pionniers de l’aviation intercontinentale en raison de ses records du monde de longue de distance, Ludovic Arrachart, originaire de Besançon,46 ans, trouve la mort. Alors qu’il effectuait une mission de repérage photo en vue de la coupe Deutsch de la Meurthe, son avion se crashe et il meurt suite à ses blessures.Il fut d’abord pilote militaire après la guerre 14/18, puis pilote d’essai avant de remporter la coupe Michelin.
# 5 juillet. Naissance à Chartres de Christian Collardot qui s’illustra en athlétisme, particulièrement au saut en longueur. En 1973, il porta le record de France à 7m 73. Décédé en 2011.
# .3 octobre.Dreux. Décès de Georges Pomiès, 31ans, originaire de Paris.. D’abord chanteur, il se risqua à un concours à la Cigale qu’il gagna pour ensuite se produire sur plusieurs grandes scènes parisiennes comme l’Olympia, le Palace, l’Empire, puis la province, et l’Europe. Le directeur de l’Olympia lui suggère de devenir danseur. Il obtempère car il aime assez cela, et associant chant et danse, il se produit dans des parodies qui vont le connaître le succès. Il agrandit son registre devenant mime, même acteur, et en séduisant la belle Lisa Duncan, une danseuse (1898/1976), il devient son amant, heureux de jouer un tour à Jouvet qui était son amant. Tous deux vont danser, et ravir leurs fans. Il reviendra à la chanson, et eut l’insigne honneur d’être accompagné au piano par Max Jacob. Il travaillera avec tous les grands du music-hall, femmes et hommes, côtoiera de grands écrivains. Inhumé à Diors (Indre) village de naissance de sa mère, Adèle Guignard.
# – Création de l’Office du Blé par le Conseil Général.
1934
# – création du camp d’aviation de Châteaudun sur un terrain de 20 hectares.
# Lèves. Décès de François Ledru, abbé de la commune de ladite commune, le schisme dont il fut à l’origine, dériva sur une émeute dans la commune, et le sac de l’évêché, alors même que l’armée avec un en-tête le général Poret de Morvan avait été dépêchée pour mater l’agitation. François Ledru était connu pour ses opinions politiques, approuvant la révolution qui avait chassé Charles X, et amené la Monarchie de Juillet. Il était même venu en aide aux combattants blessés, béni le drapeau tricolore, et habillé à ses frais le tambour de la garde nationale locale.. L’évêque prononça contre lui une interdiction. On lui proposa de l’argent pour s’installer ailleurs mais il refusa. Dans sa commune comme à Chartres, on crut qu’il avait été frappé comme » patriote » par un évêque adversaire de ses opinions. De fil en aiguille, la situation se détériora, il fut empêché d’officier, si bien que l’émeute déclencha de la part des autorités de sévères interventions pour briser les rebelles L’abbé qui avait tant voulu pouvoir concrétiser une Eglise française, catholique et apostolique face à l’Eglise romaine qu’on lui imposait, ne put jamais arriver à ses fins. Ses soutiens s’amenuisèrent, il tomba malade, la misère en plus, et s’éteignit en refusant le pardon de l’évêque.
# Chartres accueille une nouvelle unité aérienne soit la 42ème avec deux groupes de chasse de nuit, et un groupe de chasse de jour. Cette unité sera dissoute l’année suivante, et remplacée par deux groupes 1/6 et 2/6. En mai 1937, la deuxième;esadrille de chasse s’installe à Chartres, et en fin d’année un groupe aérien d’observation.
# 19 mars – Berchères Saint-Germain – Inscription au titre des édifices protégés du tunnel dit de l’Arche de la Vallée dépendant de l’aqueduc
# 6 avril.Chartres. Installé à Paris dès 1952, tout en étant manutentionnaire aux Halles, Marcel Pigou goûte de la boxe, et prouve très rapidement des dispositions pour le septième art. Après avoir connu une demi-gloire en 1955 comme amateur, étant demi-finaliste à un championnat d’Europe, il passe pro sous la férule de l’emblématique entraîneur que fût Jean Bretonnel. Il obtient des succès prometteurs sur des boxeurs côtés notamment aux Etats-Unis, mais battu par un Portoricain il voit s’évanouir ses chances de devenir champion du monde. Hélas, un examen médical laisse apparaître un risque de décollement de la rétine (1962), et il se retire de la vie sportive pour ouvrir un restaurant » Le Madison » ( en référence à la célèbre salle américaine) à Vincennes, tout en gardant une attache avec la boxe comme entraîneur.
# – 16 juin. Châteaudun. Jules Tripier, 38 ans, manoeuvre, égorge au rasoir sa femme qui venait de lui signifier qu’elle le quittait. Condamné à mort, le jugement est cassé, mais condamné à perpétuité.
# 30 novembre. Guyancourt (Yvelines). Coup de tonnerre en forme de tragédie dans le ciel de France. Lorsque les Français apprennent l’accident mortel dont on a été victime la jeune aviatrice, Hélène Boucher, une grande tristesse vient frapper toutes les chaumières de France et de Navarre. La France venait de perdre une figure emblématique, de surcroit une femme, et lors des funérailles, une foule immense se pressa pour l’accompagner à sa dernière demeure. L’Eure et Loir ne fut pas en reste, dés lors que le berceau de sa famille habitait à Boigneville, tout près de Yermenonville, possédant, de nos jours, la maison familiale et d’enfance de la future jeune aviatrice . Un mausolée en pierre de Lorraine dite » pierre d’Euville » sera alors initié pour accueillir la jeune aviatrice dans le cimetière de cette dernière commune, saluant la mémoire d’une femme hors du commun, et pleurée de tous. Il sera inauguré le 30 novembre 1935. Hélas en 1988, des malfaisants vinrent profaner sa tombe en volant son buste de bronze mis en œuvre par son père Léon Boucher et réalisé par le sculpteur Georges Guérard, un monument encadré par des ailes immenses. Un tel acte scandalisa l’opinion publique, et la famille commanda, en remplacement, une statue en pierre qui ne possède plus, aux yeux de tout le monde, la même force que le bronze d’origine. Sa vie fut irrésistiblement pour le pilotage, en s’illustrant dans bon nombre d’événements, et battant de nombreux records. Elle connut les accidents, mais la chance lui avait toujours souri. Arrive l’accident fatal. Un vol d’entraînement comme elle avait l’habitude d’en faire. Pilote d’essai,, elle est chargée de présenter l’avion objet de ce vol devant une commission japonaise, un Caudron C460 Rafale. Au moment de se poser, a-t-elle mal évalué sa vitesse, toujours est-il qu’elle accroche la cime d’arbres situés en bord de piste, et s’écrase. Secourue rapidement, elle est sortie des débris de son avion gravement blessée, et décède dans l’ambulance qui l’emmène à l’hôpital de Versailles. Elle avait seulement 26 ans.
1935
#. Naissance de Marc Garanger, photographe et cinéaste, et Prix Niepce 1966. Ce fut au long de sa vie, un militant du droit d’auteur. Appelé cu contingent en Algérie, il fut un observateur de la femme algérienne, saisissant, dans son objectif, le regard dans la dignité et la douleur. De nombreuses ouvrages photographiques qui ont fait de lui un témoin de l’actualité. Il décède à Lamblore, le 27 avril 2020.
# Vétérinaire et homme politique, Charles Brune fit l’essentiel de sa carrière au ministère de l’Agriculture, et inspecteur général des services vétérinaires. L’opportunité de se présenter en politique se présenta, en devenant dés la présente année conseiller municipal à Chartres ce qui lui permet de rencontrer Jean Moulin et de se lier avec lui d’une façon très proche. Il est élu ensuite conseiller de la République du département d’Eure et Loir en 1946 et réélu en 1948. Il sera également président du PRG. Il sera, par la suite, plusieurs fois ministre, notamment des PTT où il s’attache à automatiser le réseau téléphonique, puis ministre de l’Intérieur. A ce ministère tenu entre 1951 et 1953, il fut confronté à l’affaire des pigeons au cours de laquelle le leader communiste Jacques Duclos fut emprisonné pour atteinte à la sureté de l’État. Décès à Paris le 13 janvier 1956 à l’âge de 65 ans.
# 20 janvier. Chartres. Les Jeunesses Patriotes venant de Paris en autocars, représentant l’extrême droite mêlant un antiparlementarisme fort développé dans le mouvement, se mêlent aux paysans, mécontents d’une situation économique qui se dégrade. Un parti créé par le Bonapartiste, Pierre Taittinger qui sera dissous l’année suivante. Le nombre des chômeurs a pratiquement doublé en deux ans, il est alors estimé à 500 000 personnes sans emploi. Qui plus est une chute de la natalité pèse depuis quelques années sur la recherche de main d’oeuvre destinée au monde agricole. Un contexte très difficile qui conduit à la venue de travailleurs étrangers. Plusieurs coups de revolver seront très par ces manifestants, ne faisant, par miracle, qu’un seul blessé léger, touchée à une cheville. Un véritable miracle qui va calmer la foule.
1936
# – les grèves et manifestations de cette époque poussent le prolétariat rural vers l’extrême-droite.
# Houx – Installation de l’Atelier Plasse-Le Taisne, l’un des grands spécialistes en tapisseries de grandes dimensions. Jacques Plasse, est tisserand, installé à partir de 1936 associé à sa compagne Laure (Bilou) Le Caisne née en 1911, et tous deux se sont rendus célèbres pour avoir travaillé pour le compte de la Présidence de la République comme de la Reine d’Angleterre. Ils ont fondé également de nombreuses écoles de tissage en France, notamment dans deux lycées, et au Canada à Montréal. Mondialement connus, ils ont travaillé en collaboration avec la tapisserie des Gobelins, insigne honneur lorsqu’il s’agit de se voir confiés les cartons de cette manufacture, démontrant que leur savoir-faire était un gage de confiance, rendant ses lettres de noblesse à la tapisserie moderne.
1937
# 1 août. Naissance de Philippe Régnier, créateur et administrateur du présent site. Attaché à l’Eure et Loir, terre de son enfance à Brou, celle de ses ancêtres également, l’histoire régionale a été le plus souvent au centre de sa curiosité. Les études, le service militaire notamment en Algérie, le retour à la vie civile l’ont accompagné au long de sa vie, à Paris en particulier. Jusqu’au moment de la retraite, revenant dans cet Eure et Loir qu’il n’avait jamais quitté tout à fait, il s’installe dans le Thymerais, se consacrant à l’histoire du département avec une bonne quinzaine d’ouvrages à son actif. En particulier, spécialiste de la bande d’Orgères qui a sévi en Beauce à la fin du XVIIIe siècle.Sans oublier qu’il est également auteur de trois ouvrages à titre professionnel évoluant ponctuellement dans le journalisme d’investigation, spécialiste de la sécurité dans le tertiaire, notamment au niveau de la grande distribution. Une carrière émotionnelle intense, nourrie par ce désir de recherches pour mieux comprendre, expliquer et transmettre. A 83 ans, une page se tourne. L’écriture d’ouvrages s’arrête. Le présent site prend le relais (2020). Philippe Régnier continue d’alimenter inlassablement les pages de cette mémoire eurélienne. qu’il exploite au travers de ses ouvrages, ses rencontres avec les gens du cru. Un investissement permanent avec une mise à disposition gratuite pour les internautes, reposant sur une indépendance totale au sein de son contenu, vis-à-vis de l’histoire également. Partant du principe que celle-ci ne reste jamais figée. » Le passé est plus important d’une certaine façon que l’avenir, il nous apporte quelque chose.( Jean-Paul Sartre – La cérémonie des adieux (1981) »
# 10 juin – le premier train électrique s’élance remorqué par une locomotive de 135 tonnes et d’une puissance de 4 000 chevaux capable d’atteindre les 130 km/h sur la ligne Paris-Le Mans.
1938
# – le château de Châteaudun est classé Monument historique ayant été acquis par l’État.
# – Michelin, propriétaire de Citroën,achète 812 hectares de terre au château de la Ferté-Vidame (l’un des plus grands domaines privés de France), pour en faire un centre d’essais de véhicules prototypes ou non. Hautement sécurisé où plus de deux cents personnes travaillent, le site est ceint de 12 km de murs, de caméras pour éviter tout espionnage et regards indiscrets pour préserver tout ce qui contribue à l’univers commercial de la marque. En 2015, le site a changé de mains pour être transféré à une société privée qui agit pour compte du groupe PSA, et destiné aux mêmes essais. Plus de trente kilomètres de routes privées mais aucune voie publique ne traverse ce vaste parc.
# – Alors que certains événements pouvaient laisser présager une guerre, de nombreuses personnalités s’inquiétèrent de la dangerosité d’un aérodrome comme celui de Chartres pour l’intégrité de la cathédrale de Chartres, les avions pouvant attirer les foudres d’un adversaire qui pourraient quelque peu ébranler cet édifice, et les trésors qu’elle contient. A cet effet, la revue l’Illustration, réunit la pétition de plusieurs grandes signatures sans lendemain.
# Juin. Edmée Jarlaud, passionnée d’aviation, après avoir été passagère d’un avion pilotée par Hélène Boucher décide de devenir pilote. Son lien avec l’Eure et Loir tient de cette date lors de son vol entre Beynes (Yvelines) et le hameau de Trochepot, commune de Conie-Molitard, soit 83 kilomètres où elle se pose. Suivant la loi, la gendarmerie de Châteaudun viendra pour constater la présence de cet » aéronef ».. Moins d’un an plus tard, à la suite d’une collision avec un autre planeur à Beynes le 16 avril 1939, elle est gravement blessée, et meurt pendant son transfert à l’hôpital. Elle avait 29 ans.
# 26 novembre. Chartres. Décès d’Henri Vilain, originaire de Châteaudun où il vit le jour le 20 juin 1878. Il fut illustrateur et peintre de paysages, cherchant toujours la nouveauté si bien qu’il se mit à voyager en Hollande, Italie, et surtout en Algérie, s’installant quelques temps dans un souci de perfectionnement spirituel, tout en proposant ses oeuvres.
1939
# Ecrivain et poète catalan, l’une des grandes figures littéraires de son pays Ferdinand Canyameres i Casameda. Cette année là, après la guerre civile qui a sévi en Espagne, à 41 ans, il part en exil, comme bon nombre de catalans, arrive à Paris, puis préfère être à l’abri, en rejoignant Bouglainval avec son fils. Il se met à écrire, passant parfois ses nuits, une période riche dans son œuvre qu’il consacre à son pays catalan, à l’occupation allemande. En 1944, il rejoint Paris,et cinq ans plus tard, son pays natal. Décés à Barcelone en 1964.
# Décès du sculpteur Paul-François Berthoud, 69 ans.Si ce sculpteur parisien et montmartrois n’a rien à voir en liaison directe avec Châteaudun, la commune dunoise a célébré cet artiste peu connu, notamment des bustes.. En fait lorsque l’Eure et Loir le fête, c’est grâce à sa seconde épouse Jeanne Mettray, qui avait une nièce Françoise Verney, née à Saint-Pellerin, et possédait une maison à Arrou. La ville de Châteaudun a bénéficié d’un legs de plusieurs œuvres, cette femme décédée en 2014 ne possédant aucune descendance directe.
#1 janvier.Nogent-le-Rotrou. Naissance de Louis Dandrel, designer sonore, journaliste, critique musical, l’un des membres fondateurs du journal le Monde au sein duquel il collabora, avant de devenir directeur de France Musique Décès à Paris le 22 janvier 2021. (réf.Wikipedia + Le Monde)
# 29 janvier 1939/8 février 1939, plus de 2000 réfugiés espagnols suite au succès de Franco lors de la guerre d’Espagne, vont arrivés en Eure et Loir, en majorité femmes et enfants, et répartis dans nombre de villages obligés de les accueillir. Un millier restera en France.
# 1 août – le dernier train siffle en gare d’Ablis. La ligne Paris-Chartres passant par Gallardon a cessé. Elle existait depuis 1931, et connut les premiers essais de Micheline, et elle servait à convoyer charbon et céréales vers Chartres.
# 1 septembre. Chartres. Deux groupes de chasse s’y trouvent baséss. La 2ème escadre avec les groupes 1/2,II/2, III/2, le 6ème escadre groupes II/6 et III/6. Tous les avions sont des Morane 406.
# Août . Saint-Georges-Motel. Consuela Vanderbilt, richissime héritière, philanthrope et son époux Jacques Balsan reçoivent en leur château sis en la commune, le couple Clémentine et Winston Churchill. Invité sans nul doute pour s’y reposer, celui que l’Angleterre va nommer Premier Ministre en mai 1940, prend du bon temps, pêche avec son éternel cigare, aurait peint également avant de reprendre la direction vers son pays. La déclaration de guerre du 1 septembre doit déjà le mettre en garde, et sans doute a-t-il voulu attendre l’évolution des hostilités. Apparemment, il n’y aurait pas d’existence d’un des nombreux tableaux (aujourd’hui cotés) dont il a été l’auteur, notamment avec des paysages en France. (Saint-Jean-Cap-Ferrat, Nice, Cannes, etc).
# 3 septembre. Mise en oeuvre du Quartier Général de l’Amirauté, à proximité du château de Maintenon. Lieu choisi en raison de la proximité du rail, de la route, et un réseau de télécommunications dont une partie est souterraine, sous la direction de l’Amiral Darlan. Un endroit tenu secret, puisqu’en mai 1940, les marins affectés à la protection du site ne pouvaient dévoiler ce lieu à leurs proches sous peine de sanctions sévères. Un lieu stratégique pour les forces navales, complété par la base aérienne de Chartres avec un détachement de l’aéronavale, six avions assurant des liaisons rapides avec les principaux port d’attache ; Brest, Dunkerque et Toulon Cde secteur de Maintenon est alors déclaré » Zone des armées », interdisant la circulation de toute personne non accréditée. Présence de ce lieu de commandement jusqu’au 10 juin 1940, puisque l’Etat-Major sera transféré un temps à Montbazon, avant de rejoindre Bordeaux.
# Hanches. L’Amirauté installe ses services spéciaux d’écoute et de décryptage.
# 20 septembre. Instituteur très respecté, directeur de l’Ecole d’application de l’Ecole Normale de Chartres, et capitaine de réserve, Eugène Sauve se retrouve en pleine guerre Ce jour précis, alors qu’il demande à ses hommes de se mettre à l’abri en raison d’un violent bombardement, il est touché mortellement par un éclat d’obus.
# 20 décembre fondation par Jean-Pierre Daninos, frère de l’écrivain Pierre Daninos, de la société » Forges et Ateliers de construction d’Eure et Loir » autrement dit Facel, une marque de voiture de sport prestige sous le nom de Facel-Vega entre 1954 et 1964. Une première usine voit le jour à Courbevoie, et une seconde à Dreux . Les usines fermèrent leurs portes le 31 octobre 1964 avec plus de 3000 voitures produites sur dix années.Jean-Pierre Daninos est décédé à Cannes à l’âge de 95 ans.
# Décembre – hiver très rude
1940
# Lors de l’occupation allemande de Chartres, de militaires allemands n’ont pas manqué de traduire leurs pensées à l’égard de la population, les premiers actes de résistance commençant à se manifester » Chartres, ville calme mais habitants peu sympathiques ».
# Décès à Chartres d’Henri Huet, 88 ans.Bibliothécaire à Chartres, il venait souvent à Nogent-le-Roi voir ses grands-parents qui tenaient l’auberge du Cheval-Blanc. Il a laissé un ouvrage intéressant sur l’histoire de Nogent-Roulebois.
# 21 avril. Maintenon. Alors que de nombreuses personnalités sont venues au siège de l’Amirauté, entre autres, comme le président A.Lebrun, Son Altesse Royale, le duc de Windsor, et tant d’autres citées par ailleurs, il y a une visite pour le moins curieuse, celle de Jean Cocteau avec sa mère venant déjeuner avec Madame Darlan et son fils.
# Mai – premiers bombardements sur l’Eure et Loir
# 5 mai – Venue du Maréchal Pétain à Maintenon pour visiter les bâtiments de l’Amirauté.
# – 6 mai. Chartres. Naissance de Philippe Michel, publicitaire et considéré comme l’une des grands figures de la publicité française. Son agence CLM BBDO fondée en 1990 fut un leader. Hélas le 24 juillet 1993 alors qu’il se trouvait en Corse, il est victime d’une crise cardiaque., alors qu’il s’apprêtait à recevoir le Grand Prix de l’affichage.
# 12 mai. Pilote de chasse, Marcel Beau est alors affecté depuis cinq mois au sein de l’ELD de Châteaudun(Escadrilles Légères de Défense) au sein de l’E.A.A.301 qui, juste avant la guerre, est l’Entrepôt de l’Armée de l’Air qui va stocker pas moins de 650 avions. La Lutwaffe qui n’a qu’une idée : annihiler ce dispositif et le détruire.Ce jour là une escadrille d’Heinkell 111 vient bombarder la base où sont entreposés notamment 4 Bloch 152 destinés à la défense. Aussitôt les pilotes décollent. Le lieutenant Beau descend un Heinkel 111, mais ne pourra échapper à la vindicte de la chasse allemande qui l’abat en combat aérien. L’avion s’écrase avec son pilote à Ouzouer-le-Marché. Pour saluer ce fait d’armes qui a vu le sacrifice de ce pilote, le 11 mai 1989, la base aérienne n°279 de Châteaudun prend le nom de » Lieutenant Beau » en hommage à cet homme.
# 13 mai. Six Morane 406 du groupe de chasse 11/2. basé à Chartres livrent combat à 30 Messerschmitt 110, et six de ces avions ennemis sont abattus. La plupart du temps, la chasse française doit lutter à 1 contre 4, et face à des avions allemands plus rapides de 100 km/h en vol horizontal ce qui tient presque du miracle. Le 20 juillet, le général Bernard d’Harcourt a tenu saluer le courage de ces hommes, tout en soulignant la qualité de l’instruction, et l’héroïsme des combattants, de même des grandes qualités morales.
# 31 Mai – Pierre-Auguste Thouron, originaire de Toury, sergent-chef et radio mitrailleur au groupe de bombardement 1/11, se trouve à bord d’un Léo 451 n°56. Son avion est abattu en combat aérien par la chasse allemande, et s’écrase à Plessieur-Rozainvilliers (Somme). Les quatre membres d’équipages sont tués. Pierre-Auguste Thouron avait 23 ans.
# 12 et 19 mai – premier bombardement à Châteaudun par la Lutwaffe (avec sa base aérienne et ses 264 avions) (bombardé à nouveau en mai 1944) puis 2ème bombardement en une semaine, ainsi que la base de Chartres.
# Mai/juin. Indirectement, l’Eure et loir est au centre d’un fait de guerre méconnu dont Maintenon et Chartres seront les témoins à distance, chaque commune jouant un rôle mineur mais réel.Ainsi un officier de marine va se rendre à plusieurs reprises à Maintenon pour convaincre l’Amirauté de lui accorder son feu vert, presque une mission suicide car le danger est réel. Douze jours avant l’Armistice qui va alors sceller la défaite (provisoire) de la France, une initiative étonnante va se dérouler, en forme de baroud d’honneur et surtout de gageure face à un projet insensé, émanant d’un officier de la marine, épris de défense de son pays. Il s’agit tout simplement d’aller bombarder l’Allemagne et prouver qu’il reste la capacité du peuple français et ses combattants à démontrer qu’une forme de résistance est entrain de naître. Cet homme : le capitaine de corvette Henri-Laurent Daillière, 39 ans, surnommé Le Pacha qui soumet à l’Amirauté son plan. Il convainc un officier supérieur qui lui accorde son appui à défaut de recevoir une aide matérielle. En effet, la France ne possède aucun bombardier à long rayon d’action. Ce marin est une sorte d’aventurier à la tête bien faite, même s’il est un tantinet idéaliste, arrive à dégotter un Farman 223 (rayon d’action 2000 km environ) utilisé dans le transport civil, baptisé pour la circonstance » Jules Verne ».Aménagé pour augmenter sa capacité à faire un aller-et-retour, et équipé militairement, le plus souvent avec des pièces datant de la Première Guerre mondiale,à l’évidence Daillières ne peut faire la » fine bouche ». Avec lui quatre hommes, aussi casse-cou que lui car il faut l’être dans ce contexte particulier. Les voilà qu’ils s’envolent de Bretagne, iront jusqu’à Berlin, et lâchent leurs bombes même à la main.Disons que l’audace de ces hommes va les servir et l’équipage parviendra à s’échapper par la surprise. Au retour, première escale sur le terrain d’aviation militaire de Chartres, avant de rejoindre la Bretagne. Pour la petite histoire, Henri-Laurent Dallière trouvera la mort en 1942 en Afrique, lors d’une mission de reconnaissance (Références. Ça m’intéresse histoire.N°65.Janvier/Février 2021).
# 9 juin – bombardement de Dreux , 88 morts, plus lourd bilan de la guerre en la matière
# 14 juin – deux trains bondés de civils sont la cible de mitraillages des avions à La Taye : 17 morts
# 15 juin – 7 à 800 chartrains sont restés confinés dans la ville, des vieillards en majorité, selon le constat fait par Jean Moulin, alors même que la population de la cité beauceronne est de 23 000 habitants
# – A Lèves, le curé dénombre une cinquantaine d’âmes qui sont restées alors même que la commune compte 1 100 habitants.
#- A Dreux, c’est une simple affiche qui annonce le nombre fort restreint de Drouais encore présents dans la ville –
# Entre le 12 mai et le 16 juin – Ce ne sont pas moins de 600 victimes de bombardements le plus souvent parmi les Euréliens voulant fuir l’occupant.
# 16 juin. Aunay-sous-Auneau. Hedhili Ben Salem Ben Hadj Mohamed Aman, 27 ans, originaire de Tunisie (Hergla Caïdat) est tué à l’ennemi pendant la campagne de France. Soldat au 4ème régiment de tirailleur tunisiens, il a été inhumé avec quinze autres morts pour la France au Mémorial de la France combattante au Mont Valérien. Il a été élevé Compagnon de la Libération.
# 2 juin – une escadrille de chasse dite groupe de chasse de Varsovie s’installe avec 31 appareils Caudron-Renault 714 s’installe sur l’aérodrome de Dreux-Vernouillet. Un peu plus tard, elle sera remplacée par 27 Heinkel 111 au titre de la chasse allemande dans la perspective de la bataille d’Angleterre.
# 16 juin – des combats opposent le 26ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais aux forces allemandes dans un pourtour situé à Berchères-la-Maingot et autres villages proches causant plus de 600 morts. A Bouglainval, onze tirailleurs sénégalais sont tués
juin 1940 – Ymonville perd un troisième moulin ( sur les 4 qui s’y trouvaient avant 1870). En effet, un avion allemand visant des tirailleurs sénégalais lâche une bombe incendiaire sur le moulin où s’étaient réfugiés les soldas en question
# La commune de Feucherolles, située à proximité de Néron, est le théâtre de violents combats.
# 17 juin – Les troupes allemandes entrent au matin dans Chartres. Elles y resteront jusqu’à la mi-août 1944. le soir de cette journée, les Allemands veulent faire signer à Jean Moulin, le Préfet, un document selon lequel des tirailleurs sénégalais auraient mitraillé des civils, ce qui est évidemment faux. Il refuse, et tentera de se suicider. De ce jour-là, il entrera en résistance. L’armée allemande occupe les principales métropoles d’Eure et Loir, et surtout les terrains d’aviation. La résistance s’organise, et peu de personnes désirent collaborer avec l’occupant. Le marché noir, la pénurie des vivres sont autant de sujets qui préoccupent la ruralité. (Nota. Cette période particulière où Jean Moulin exprime son hostilité envers l’occupant est intéressante à découvrir d’une façon détaillée dans un ouvrage intitulé » Les derniers jours de Jean Moulin à Chartres », son auteur chartrain, l’historien, et professeur d’histoire, Gérard Leray, très au fait des événements de la guerre 39/45. L’autorité qui est la sienne dans ce travail en profondeur, démontre un soin tout particulier à ce rendre compte qui était Jean Moulin. Une approche soignée reposant sur des faits vérifiés, et qui éclaire certaines zones d’ombre, Gérard Leray a conduit un remarquable travail d’investigation. Sans oublier les personnages rencontrés, certains comme témoins, ce qui valorise cette enquête de mémoire. )
# Une anecdote à propos de Jean Moulin pour revenir sur une partie de sa vie d’homme. Antoinette Sachs est une artiste-peintre de son état à la quarantaine agréable en 1936. Petite et de visage agréable, tous les hommes tombent devant elle et notamment Paul Geraldy, poète de l’amour. On lui présentera également Jean Moulin, mais le courant passera mal malgré l’insistance de ce dernier, futur préfet et résistant, lui demandant de faire un enfant.
# 20 juin – Etienne Achavanne, originaire de la Framboisière,où il est né le 27 juin 1892, sabote des lignes téléphoniques à Rouen. Il sera fusillé par les Allemands le 4 juillet.
# 24 juin – Premier acte de résistance à l’initiative d’un électricien de Bonneval Georges Gauthier qui perce les pneus de quatre véhicules allemands. Ce résistant sera à l’origine de la formation des FTP régionaux en 1942.
# 25 juin.Le futur comique Jean Lefèvre, alors âgé de 21 ans, est fait prisonnier lors de la débâcle, rejoint le camp de Voves, puis réquisitionné comme ouvrier agricole. Il s’évadera, dit-on dans des conditions rocambolesques si tant est qu’à cette époque cela soit dans ces conditions. Il parviendra à rejoindre une partie de sa famille à Châteauroux. Sa carrière débutera dans les années 50 Décédé à Marrakech à l’âge de 84 ans.
# – 10 juillet. Saint-Rémy-sur-Avre. Naissance de Jean-Paul Janssen qui fut un réalisateur de films d’escalade. En 1970, il connut une éaorme déception lorsque François Reichenbach connuait la gloire suite à un film tourné aux Jeux Olympiques d’hiver de 1956 à Grenoble relatant la chute d’un skieur ; alors que c’était qui Jean-Paul Janssen qui était l’auteur qui avait filmé les images.. Hélas sa carrière est brusquement interrompue par un cancer qui le terrasse le 21 février 1986 à Paris. Il avait 46 ans. Il avait un frère jumeaux Jean-Pierre qui est cameraman.
# 21 septembre.Saint-Georges-sur-Eure.Miloslav Rajtr, d’origine tchèque, suite à un malaise, ce caporal perd le contrôle de son avion, un Bloch 151, et s’écrase au sol.
1941
# Lucie Daouphars est une fille de cultivateurs venus s’installer en Beauce pour venir travailler la terre, aspirant à une vie meilleure. Après avoir accompli des études sans plus, elle cherche à être indépendante ce qu’elle croit trouver en épousant en juin 1941 un mécanicien, 21 ans. Le couple s’installe à Chartres, et un an plus tard naît une petite Michelle, mais l’entente ne préside guère à leurs amours. Néanmoins, ils partent s’installer à Paris, lui étant devenu gardien de la paix. Elle de son côté, rêve au mannequinat. Ils se séparent en 1947, commence pour elle une vie difficile de soudeuse la journée, et de la couture le soir. Conséquence de sa fatiguez : elle est licenciée, et se retrouve standardiste, un tournant pour elle. En effet, sa voisine de standard téléphonique fait du mannequinat pour combler ses fins de mois. Bien faite de sa personne, élancée, à force de travail, de déception, d’envie, d’espoir, elle décroche un rôle de doublure chez Maggy Rouff puis en 1946 est désignée comme mannequin pour présenter la collection. Une chance inouïe si bien que servie par cette occasion extraordinaire, elle devient simplement Lucky la chanceuse. En 1950, elle se marie pour la deuxième fois, un homme riche et séduisant qui veut la voir arrêter son métier ce qu’elle refuse. Il sauve la mise en devenant son agent. La notoriété de la jeune femme grandit dans la haute couture chez Jacques Fath, un homme doux et ferme qui est aux petits soins (1947/1948). La célèbre revue américaine Harper’s lui demande de poser avec des robes Dior (1949) , la cerise sur le gâteau du bonheur où elle restera jusqu’en 1957. Ayant quitté le mannequinat, elle crée l’Assurance Mutuelle des Mannequins dont les activités ont plusieurs facettes. Outre une sécurité sociale, un département a été ouvert pour aider les mannequins en difficulté ce qui lui vaudra une citation au tribunal pour n’être ni déclarée, et ne pas faire de facture. Une amende de principe lui fut infligée, et l’audience eut lieu devant un parterre de mannequins. Fort de son succès dans la présentation de mode, elle crée ensuite une Ecole de mannequins , rue de Ponthieu à Paris qui va atteindre très vite une notoriété. En 1961, elle publie un livre intitulé Présidente Lucky, mannequin de Paris. Entre temps, elle achète une maison à Coltainville à côté de celle de sa sœur, et ses parents viendront passer leur retraite. Ceci explique les raisons pour lesquelles Lucky est inhumée dans cette même commune. Elle est décédée le 16 juillet 1963 à Paris des suites d’un cancer.
# 18 mars – Décès à Prunay-le-Gillon d’Henri Cornet qui fut le plus jeune vainqueur du Tour de France (1904) à l’âge de 20 ans, ceci grâce au déclassemernt des quatre coureurs le précédant.
1942
# Février – . Un petit livre d’à peine cent pages circule à couvert en France, sans aucun doute en Eure et Loir. Son auteur, un anonyme, dessinateur et illustrateur dans la vie civile, un résistant au moment de la publication de ce livre Le Silence de la mer, rédigé en octobre 1941, par Vercors, le nom de résistance de Jean Bruller qui est âgé de 39 ans. Il a trouvé un éditeur, les Editions de Minuit, et ce fut, dit-on, un succès mondial. Une fiction inspirée de faits réels. Un ouvrage qui a suscité un désir de le lire comme jamais racontant l’histoire d’un officier allemand pour qui on a réquisitionné une chambre dans une petite maison tenues par un homme et sa nièce, Jeanne. Un long monologue où l’officier allemand parle de son amour pour la France, de sa culture. Il parle seul. Pas un mot des deux occupants » bouche cousue », en forme de résistance. Un ouvrage qui symbolise aux yeux de la population une forme de lutte silencieuse où les raisons patriotiques l’emportent, et sont peut-être des engagement dans les réseaux de résistance. Un Silence de la Mer où l’auteur » donne la parole » à cet officier allemand qui parle de Chartres, alors qu’il vient d’évoquer Nuremberg, la ville qui dilate son cœur » Je crois que les Français doivent éprouver la même chose devant la cathédrale de Chartres. Ils doivent aussi sentir tout contre eux la présence des ancêtres, la grâce de leur âme, la grandeur de leur foi, et leur gentillesse. Le destin m’a conduit sur Chartres. Oh vraiment quand elle apparaît, par dessus les blés mûrs, toute bleue de lointain et transparente, immatérielle, c’est une grande émotion ! J’imaginais les sentiments de ceux qui venaient jadis à elle, à pied, à cheval ou sur des chariots…Je partageais ces gens, et comme je voudrais être leur frère ! (…) Cela est dur à entendre sans doute d’un homme qui venait sur Chartres dans une grande voiture blindée…Mais pourtant c’est vrai. Tant de choses remuent ensemble dans l’âme d’un Allemand, même le meilleur ! Et dont il aimerait tant qu’on le guérisse ».Nota : Cette écriture ne vous fait-elle pas penser à Charles Péguy décrivant » sa » cathédrale de Chartres, » son vaisseau amiral ». Deux belles plumes qui auraient pu se rencontrer.
# – Chartres. Michel Gibert est un médecin généraliste, qui s’est signalé pour son geste d’avoir sauvé la statue de Noël Ballay en faisant des moulages avant qu’elle ne soit réquisitionnée pour être fondueCe geste lui vaut d’avoir une rue à son nom à Chartres dont il fut mair eseulement trois jours.
# David Ramolet a 16 ans. Eurélien, attaché à sa terre comme sa famille, entre en Résistance comme tant de jeunes trop souvent sacrifiés, enthousiastes aussi pour accomplir avec courage des missions très souvent dangereuses. Le jeune David distribue des tracts, des tickets de rationnement au mépris du danger. Il prend du galon, surtout que les rang de la Résistance s’éclaircissent Quelques missions de sabotage.Tués, fusillés non avoir été torturés, déportés, de nombreux résistants paient un lourd tribut que l’on soit de l’Eure et Loir comme le jeune Ramolet ou d’ailleurs. Juillet 1944, il est arrêté avec d’autres jeunes résistants. Il a été dénoncé par ce que l’on dénomme collabos, des lâches. Ils sont condamnés à mort, puis coup de chance si l’on peut dire, ils sont déportés vers l’Allemagne dans des conditions dantesques. Ils sont jeunes, et s’aident les uns les autres. Un voyage d’enfer où ils subissent la bestialité des Allemands. Le 20 août, le train s’arrête, et les déportés vont accomplir six kilomètres pour rejoindre Buchenwald. Nom de sinistre mémoire associé à la mort. Une certaine chance s’offre à lui quand il est victime d’une pleurésie purulente, et soigné, on ne sait par quel miracle. L’arrivée des troupes alliées obligent le camp à déplacer les déportés, presque 20 000 femmes et hommes décharnés, des squelettes vivants dont les ¾ vont mourir au long d’une marche forcée. Heureusement l’intervention de la Croix-Rouge va mettre fin à ce calvaire avant qu’il ne rejoigne Chartres en 1945. Il n’a que 19 ans, et il lui faudra de longs mois pour réapprendre la vie. Il a été le dernier déporté d’Eure et Loir. (Source. France Info Centre Val-de-Loire)
# Née à Grandhoux le 9 mars, Jysette Lainé est confiée en nourrice chez les grands-parents maternels demeurant à Oradour-sur-Glane afin d’échapper aux risques liés par les opérations militaires. Hélas, on connaît la suite tragique de ce village martyr, le 10 juin 1944, la petite Jysette faisant partie des 642 personnes massacrées par les soldats allemands de la division Das Reich.
# 15 mars.Chartres. La librairie militaire allemande située rue du Bois-Merrain fait l’objet d’un attentat. Hélas il a été mal préparé par les résistants qui voulaient en réalité l’incendier. Peine perdue, il n’y aura que des dégâts insignifiants. Le commissaire Charles Porte, âme damnée de l’occupant, est chargé de l’enquête. Neuf militants, bien entendu communistes sont arrêtés, dont quatre sont fusillés. Voir ci-dessous.# 30 avril. Sorel-Moussel .Décès de Nelly Cormon, à l’âge de 64 ans. Originaire de Bourges, elle a accompli une carrière cinématographique basée sur le muet, en majorité dans le court-métrage, à l’exception de son rôle de Milady de Winter dans les Trois Mousquetaires (1912), soit 42 rôles entre 1910 et 1918. Elle a poursuivi une honnête carrière sur scène. Beauté classique, elle marqua son époque par la qualité de sa gestuelle. (Réf.Imbd)
# 30 avril – Chavannes (Lèves) – Hoche Allard, Raymond Brousse, Jean Cormier et Maurice Maugé, militants communistes et syndicalistes CGT sont fusillés pour avoir multiplié des actions contre l’occupant allemand : distribution de tracts et de journaux, incendies de baraquements et de matériel électrique.
# 30 avril. Sorel-Moussel. Décès de Nelly Cormon, 65 ans, originaire de Bourges, actrice. Sa carrière cinématographique se situe essentiellement à l’époque du muet avec une trentaine de rôles puis se produisant sur scène au théâtre dans une dizaine de pièces.
# 28 juin.Le convoi n°5 au départ de Beaune-la-Rolande (Loiret) intègre 23 juifs venant d’Eure et Loir via les camps de la mort. ( Nota – L’Eure et Loir a connu plusieurs camps et lieux d’internement comme Châteaudun, Voves, Le Coudray, Dreux, Chartres (4), Morancez) – Réf.Archives de Paris.
# 1942/1943 – hiver rude
1943
# – bombardement de Châteaudun par l’aviation américaine
# – 3 février. Décès à Chartres de Claude Servet, d’origine russe (David Retchisky).. Il avait 40 ans. Responsable communiste et résistant. Communiste, il fonde à Genve » La Jeunesse communiste », mais traqué par la police, il doit changer de nombre fois de nom. Ses activités continuent, et soupçonné d’être anarchiste, il doti se terrer car la menace d’être arrêté pèse sur ses épaules. Au printemps 1940, emprisonné à Chartres, il parvient à s’enfuir, devient responsable d’n secteur parisien des FTP, et en 1943, chargé de mettre en place des maquis. Qu’est-il devenu par la suite, tout reste mystérieux comme sa mort, victime de deux balles, et qui meurt à l’hôpital de Chartres. Des circonstances qui restent mystérieuses dans la nébuleuse de l’époque où les appartenances politiques jouent un rôle pour écarter les soupçons, menant parfois à des exécutions mystérieuses.
# 9 juillet – Le résistant Jean Moulin, préfet d’Eure et Loir, meurt dans le train qui l’emmène en Allemagne dans des circonstances qui resteront mystérieuses. Il avait 54 ans.
#- 1943.6 août. Chartres.Décès de René Hanin, 62 ans,peintre, spécialiste de tableaux orientaliste. Deux tableaux à remarquer en particulier : la Cathédrale de Chartres et l’Eure à Chartres, tous deux peints en 1943.
# Du mois d’octobre de la présente année au mois de février 1944, les services de la sécurité allemande vont infiltrer et neutraliser de nombreux FT¨surtout au nord de Chartres sur un axe Maintenon,Nogent-le-Roi et Hanches. Près de 145 résistants sont arrêtés dont 31 sont fusillés au Mont-Valérien le 30 mars 1944, le reste déporté ce qui a eu pour conséquence de décapiter les réseaux de résistance la rendant exsangue. A la tête de ce service allemand dénommé SIPO-SD, Lorenz Kreuzer commandant des services regroupés, provenant l’un SIcherheitsPOlizei et SicherheitsDienst. Un service redoutable, indépendant de la Gestapo, mais rapidement attribué à cette police de sinistre mémoire. Et l’un et l’autre, étaient aussi dangereux dans le cadre de la résistance, et de la chasse aux Juifs, et autres réfractaires au travail obligatoire. (STO)
# 26 octobre – décès à Bonneval, sa ville de naissance, d’Albert Sidoine, bibliothécaire et auteur d’un ouvrage de référence sur sa commune. Il avait 73 ans
# 30 octobre. Parachutés en France avec son radio André Dubois, Robert Benoist est arrêté avec ce dernier par un Feldgendarme (police militaire allemande) alors qu’ils se trouvent tous deux près de Chartres. Ils parviennent à s’échapper. Robert Benoist, 48 ans, est une figure de la Résistance, à la tête d’un noyau important sous le nom de code Clergyman. Avant la guerre, Robert Benoist a été considéré comme l’un des plus grands pilotes automobiles de son temps Avec la guerre, il n’a pas hésité à s’engager. En février 1944, il rentre à Londres, Un mois plus tard, il est renvoyé en France avec comme opérateur radio Denise Bloch, 29 ans. Un Lysander les dépose à Chartres. Sa mission s’arrêtera avec son arrestation le 18 juin à Paris, et son radio le lendemain. Déporté à Buchenwald, il est exécuté le 10/091944, et Denise Bloch le sera également à Ravensbruck. (Réf.Ouest France + Wikipedia)
1944
# janvier – destruction pratiquement complète du terrain d’aviation de Châteaudun par l’aviation américaine
# 7 janvier – un bombardier américain B-24 Liberator s’écrase à Bouville (Bois de Feugères) après une attaque de FW-190, l’avion éclatant en vol, tombant en quatre morceaux. Un seul membre de l’équipage a réussi à sauteur en parachute, et il fut caché et évacué par la suite.
# 7 janvier. Revenant d’une mission de bombardement près de Mannheim ( Allemange), trois Liberator B24 sont abattus par la flak (DCA allemande). L’un d’entre eux s’écrase à Unverre, près de Brou. Le groupe Vouzelaud, faisant partie du réseau Comète, parvient à faire évader quatre survivants de l’équipage. Ceci pour saluer l’ouvrage » Au cœur du réseau Comète » (voir bibliothèque) qui relate l’histoire de toutes ces femmes et hommes euréliens comme celles et ceux des départements voisins qui, au prix du sacrifice de leur vie, ont hébergé, exfiltré, accompagné,rapatrié tous ces équipages tombés en terre inconnue. Il suffit de lire ce livre de Jean-Claude Galerne pour se rendre compte de l’énorme travail de reconstitution à partir de nombreux témoignages de femmes et hommes qui ont vécu cette période, et comprendre la somme de courage face à la dangerosité de leur mission. Pensons à ceux qui sont morts, ceux qui ont été déportés, en sont revenus ou pas, s’inscrivant dans la Mémoire Humaine. (Nota. Cet épisode je l’ai vécu en particulier. J’avais un peu plus de six ans, je vivais chez mes grands-parents à Brou. Indépendamment de tous les souvenirs qui se sont imagés d’une façon fugace dans ma toute jeune mémoire, il y a le souvenir de cet avion. Mon grand-père m’a emmené dans sa voiture – Une Hotchkiss svp – sur les lieux du crash. Le souvenir est incertain, mais les débris de l’avion se sont mémorisés sans plus, et se sont ajoutés à d’autres liés à l’occupation allemande de cette cité broutaine.)
# 18 février – Gare de Maintenon. La Résistance fait sauter quarante wagons de munitions , les détonations seront entendue jusqu’à Chartres
# 2 mars – nouveau violent bombardement de la base aérienne de Châteaudun, écrasée sous les bombes par 81 bombardiers américains B17, déversant leurs bombes au cours de plusieurs vagues, détruisant bon nombre de bâtiments militaires et civils aux alentours.
# 27 mars.Ecrosnes. Un Thunderbolt P47 du squadron 62/FG56-p est abattu par la DCA allemande. Son pilote E.Fields ayant survécu, réussira son évasion grâce à la résistance.
# 28 mars. Lors d’une réunion secrète à La Loupe, le colonel Jarry, délégué militaire pour la zone nord de l’armée secrète, fait accepter Sinclair – de son vrai nom Maurice Clavel – comme chef de la Résistance en Eure et Loir. Agrégé de philosophie, cet homme de 22 ans, est un gaulliste de la première heure. Avec sa compagne, Silvia Montfort, ils seront au fait des combats pour la Libération, quittant le département en novembre 1944. Il est l’un des artisans du célèbre maquis de Plainville qui fut mis en place entre le 15 et le 20 juin 1944, en raison de sa position stratégique (eau à proximité et fermes aux alentours). Une cinquantaine va composer dans un premier temps ce foyer de la résistance, et ils seront plus de 160 au moment de la l’arrivée des forces alliées pour aider à la Libération. Ce furent de nombreuses actions de guérillas qui partirent de ce lieu mythique permettant de ne point être vu tout en observant. Naturellement, la sécurité fut au maximum pour éviter tout repérage des forces allemandes. Ponts et lignes téléphoniques coupés, trains bloqués, alors que la bataille de Normandie bat son plein, une aide précieuse et capitale pour pénaliser l’armée allemande. Sinclair avec l’aide de Duroc va s’avouer un chef légendaire à la tête de ses hommes qui ne le seront pas moins, certains y perdant la vie, trop souvent fusillés en représailles ou parce qu’ils sont terroristes.A la Libération, Clavel se fit encore entendre, clamant sa colère contre l’épuration aveugle, tentant de défendre des figures de la résistance comme Brassilach et Drieu la Rochelle. Il sera fort critiqué pour ses prises de position en faveur du RPF dénoncé alors par les communistes. Grande gueule, il le restera contre vents et marées, et devra subir la rupture d’avec sa compagne. Par la suite, on le retrouvera journaliste après avoir subi des échecs comme auteur de théâtre. Il soutiendra De Gaulle, et sera à l’origine du lancement du journal Libération. Il s’éteint le 23 avril 1979 à Asquins (Yonne).Ainsi de cet endroit qui avait déjà connu plusieurs parachutages sans problème particulier, harceler l’ennemi va constituer le fer de lance d’un plan de résistance fort bien organisé, à l’initiative de son créateur, le capitaine Duroc (Gabriel Herbelin). Le débarquement des forces alliées en juin 44 va être l’occasion d’un appui tactique sous l’autorité de Sinclair, nom de résistance de Maurice Clavel, ceci dés le 20 juin. Les cibles sont diverses pour désorganiser l’ennemi, là un pont, là des lignes téléphoniques. Cette présence permet aussi d’informer les troupes alliés à l’occasion des déplacements des forces ennemies, ou pour orienter les bombardements. Le maquis de Plainville participera également aux combats pour la libération de Nogent-le-Rotrou (11 août 1944), laissant de nombreux partisans morts ou blessés. Certains maquisards furent de ceux qui marchèrent sur Paris, et participèrent à sa libération, notamment en hissant le drapeau tricolore sur le Ministère d l’Air. Le maquis de Plainville est devenu terre de mémoire, honorant ces combattants de l’ombre qui ont permis, parmi tant d’autres en France, d’aider les troupes alliées à progresser avec succès. C’est un moindre hommage que de s’en souvenir. Une stèle a été inaugurée en 1957. Puis le drapeau du maquis fut retrouvé au Poitou, ce fameux drapeau qui fut accroché à la mairie de Nogent-le-Rotrou le 12 août 1944.
# Nogent-le-Rotrou.Entré en résistance au sein du Groupe Auneau, Maurice Truffier, 17 ans, originaire de Dreux, trouve la mort alors que la ville de Nogent-le-Rotrou a été libérée, et qu’il se dirigeait sur Chartres. Les circonstances de sa mort restent mystérieuses, et l’un de ses compagnons, Lucien Coudière donne sa version selon laquelle » la piste d’un maquisard essayant son arme semble la plus plausible » (Echo Républicain du 25/08/2004). Il était également avec Henri Loogue, originaire de l’Essonne (comme Lucien Coudière) qui fut mortellement blessé un peu plus tard près du hameau de Chaunay aux portes de Chartres.
# 29 mars – 31 résistants d’Eure et Loir sont fusillés au Mont-Valérien
# 30 mars. En ce lieu de mémoire qu’est le Mont-Valérien, des milliers d’hommes ont été fusillés dans une clairière devenue » clairière des fusillés » entre 1941 et 1944. Ce jeudi 30 mars, l’Eure et Loir a payé un lourd tribut. Le Mémorial inauguré par le général de Gaulle le 18 juin 1960 est un rappel nominatif de ces héros de l’ombre otages et résistants. Y figurent : Pierre Boutier, mécanicien au Coudray (né en 1900), Roger Calbris, boucher à Pierres (né en 1924), Marcel Cartron, garagiste à Courville (né en 1912), Maurice Cléret, maçon à Septeuil (né en 1921), Gilbert Damas, manoeuvre à Illiers (né en 1913), François Dargent, journalier à Saint-Pellerin (né en 1920), Jean Delorme, cultivateur à Harleville (né en 1920), Maurice Dumais, cultivateur et maire de Saint-Luperce (né en 1885), Paul Espéret, horloger à Courville (né en 1896), Élie Gallou, ajusteur et sabotier à Illiers (né en 1903), Albert Gautier, menuisier à Pierres (né en 1911), André Gillet, ouvrier agricole à La Touche (né en 1920), Joseph Girard, ouvrier agricole à Bonneval (né en 1924), Spada Girard, maréchal-ferrant à Illiers (né en 1917), Maurice Honoré, bûcheron à Bonneval (né en 1920), René Le Gall, bûcheron à Broué (né en 1917), Bernard Léger, étudiant à Dreux (né en 1922), Pierre Martin, boucher à Gallardon (né en 1913), Maurice Peltiez, boulanger à Saint-Martin-de-Nigelles (né en 1909), René Rion, charron à Maintenon (né en 1904), Marcel Roblot, couvreur à Marboué (né en 1923), Pierre Sadorge, commerçant à Maintenon (né en 1906), Noé Sadorge, cultivateur au Bois-de-Fourche (né en 1912), Omer Sadorge, ajusteur-mécanicien à Maintenon (né en 1913), Roger Saget, contrôleur laitier à Saint-Georges-sur-Eure (né en 1919), Jean Saliou, employé SNCF à St-Pellerin (né en 1911), Louis Savouré, cultivateur à Saint-Martin-de-Nigelles (né en 1905), Pierre Sédillot, cultivateur à Illiers (né en 1916), Edmond Signoret, plâtrier à Ézy-sur-Eure (né en 1913), JulesRené Varin, mécanicien à Villiers-le-Morhier (né en 1905) et Clovis Vigny, charpentier à Ézy-sur-Eure (né en 1896).Note complémentaire. Noé Sadorge. Natif d’Alluyes le 21 mars 1912, habitant Maintenon, il y fut arrêté le 15 mars 1944 comme franc-tireur par la Gestapo, et exécuté par les Allemands au Mont-Valérien le 30 du même mois. /// Omer Sadorge. Originaire d’Alluyes où il vit le jour le 27 août 1913, cultivateur dans le secteur de Maintenon, il entra en résistance, et devint sous-lieutenant chez les FFI. Arrêté comme franc-tireur par la Gestapo, il fût arrêté, »jugé » et condamné à mort. Transféré au Mont-Valérien( Suresnes), il y fut fusillé le 30 mars 1944. /// Pierre Sadorge. Né à Maintenon en 1916, membre des FTPF (Francs-tireurs et partisans français), et cousin des précédents, il a été arrêté dans sa ville de naissance le 27 décembre 1943, pour faits de résistance, transféré à Chartres, puis Fresnes. Il est exécuté le 30 mars 1944 au Mont-Valérien /// Originaire d’Illiers où il naquit le 13 mai 1916, et cultivateur au sein de la ferme de ses parents. Dès 1942, Pierre Sédillot entre en résistance chez les FTPF sous le nom de Simon. Il participe à plusieurs coups de main, notamment faisant sauter des pylônes comme des voies ferrées. Il est arrêté à Péronville le 21 janvier 1944, emprisonné à Chartres, puis Fresnes le 12 mars 1944, et fusillé le 30 mars 1944 au Mont-Valérien. Il est inhumé à Ivry puis Illiers dans le caveau familial.
# 23 avril. Les forces aériennes alliées viennent bombarder la base aérienne allemande de Châteaudun. Le Loockeed Lightning P38 ( le bi-queue comme il était surnommé à l’époque) de ce pilote américain, le major Donald Mc Auley est touché par la DCA et s’écrase à proximité des habitations de La Varenne-Ferron. L’aviateur a pu s’extraire de son avion en flammes et sauter en parachute, mais hélas pour lui, les soldats allemands attendent qu’il soit à portée de leurs fusils pour lui tirer dessus et le tuer avant qu’il ne touche le sol. Une façon bien singulière de laisser sa chance à un homme sans défense.
# Nuit du 30 avril au 1 mai – 116 Lancaster de la RAF bombardent la gare de Maintenon, en raison de la présence du plus grand dépôt de munitions de la Lutwaffe. Le pilonnage dura quarante minutes. On dénombre dix-huit morts parmi la population et de nombreux blessés. le château trembla sous les coups de butoir ce qui eut pour effet – heureux – de mettre à jour des papiers peints de grande valeur de l’époque posés du vivant de l’épouse morganatique de Louis XIV
# 5 au 6 mai – 42 internés du camp de Voves s’évadent après avoir creusé un tunnel, ce qui inspirera le film La Grande évasion(1963) à moins que cela ne soit un stalag en Pologne où s’est déroulé ce même genre d’évasion. Les Allemands se sont appropriés ce site, le faisant garder, comble d’hérésie, par des Français, sous la férule de Vichy, qui surveillaient d’autres Français marginalisés et pourtant idéalistes au rang desquels les combattants communistes composaient la majorité de cette population carcérale, dans la mesure où ils étaient destinés à d’autres camps de concentration de sinistre mémoire. Une présence cruelle que restituent deux auteurs dans Voves 1942-1944 à découvrir en bibliographie.
# 20 mai – Près de Cloyes-sur-le-Loir, dans la forêt de Fréteval, est installé par le résistant Omer Jubault, gendarme dans la dite ville, un campement d’aviateurs alliés qui ont été descendus par la DCA allemande. Le réseau » Comète » était chargé d’évacuer ces aviateurs alliés récupérés par la Résistance vers l’Espagne, puis le Maroc. Ce furent pas moins de 152 aviateurs alliés qui furent recueillis ainsi, ravitaillés par la Résistance et les fermes aux alentours, et renvoyés sur le théâtre des opérations, à l’exception d’une qurantaine qui ne purent en réchapper.
# 21 Mai. Joseph de Ferrières de Sauveboeuf, 26 ans trouve la mort à Pontecorvo (Italie) lors de la bataille du Garigliano, alors qu’il était affecté au sein de la légion Etrangère. Il a été inhumé à Gilles.
# 26 mai. Lors de l’un de ces nombreux bombardements de la ville de Chartres, ce jour précisément, les Archives de la Bibliothèque municipale ont été touchés sévèrement. L’incendie a détruit de nombreux ouvrages inestimables, pour certains datant du XIIe siècle (papier et parchemin). Dix siècles d’histoire anéantis. Ce sont deux mille ouvrages qui ont été touchés. La plus grande partie était irrécupérable. Heureusement, les miracles de la réhabilitation ont permis de récupérer certains de ces manuscrits qui ont connu l’incendie, l’eau.
# Châteaudun subit de nombreux bombardements comme Chartres Ce jour-là, l’aviation alliée avait pour mission de bombarder le camp d’aviation. La DCA allemande engage le feu, et les avions alliés lâchent prématurément leurs bombes. On connaît la suite, et 56 personnes perdirent la vie, 30 furent blessés.
# – Courant juin capital avec la mise en oeuvre du maquis de Plainville, des résistants de tous âges vont se regrouper sous cette entité, avec une majorité de très jeunes engagés, venant de partout en France, se plaçant sous la bannière de deux chefs emblématiques Duroc et Sinclair, surnoms de combattants, et qui vont jouer un rôle emblématique. Le maquis de Plainville, celui de Beaumont-les-Autels s’organisent avec l’envoi de chefs. on déboulonne les rails en l’absence d’explosifs – déraillements – les cheminots sabotent les locomotives (représailles – nombreux fusillés pour des actes de sabotage – une liste très longue – parachutages– on renseigne les alliés pour des bombardements d’objectifs – récupération et cache d’aviateurs alliés). Une longue liste de ces combattants vont perdre la vie dans les combats pour la libération. La nécropole de Fleury-les-Aubrais( Loiret) est un haut lieu symbolique de tous ces hommes qui ont sacrifié leur vie. Nombreuses sont les plaques commémoratives qui honorent leur mémoire, afin de ne point les oublier. Citons parmi tant d’autres, Henri Marais, 18 ans, tué aux combats de Luisant le 16 août, de même Jean Rouget, même âge, lors des affrontements autour du cimetière de Saint-Chéron, appartenant au maquis de Beaumont-les-Autels. Pour plus amples précisions sur Plainville et ses 172 maquisards, se reporter à l’ouvrage éponyme d’Annette et Yves Brissard, remarquablement documenté.(Voir bibliographie).
# Juin. Henri (Haim) Epstein, dessinateur et artiste-peintre arrive de sa Pologne natale en 1920, et va rapidement prouver ses qualités. En 1932, son premier contact avec l’Eure et Loir s’effectue, lorsque son mécène André Gilles, un médecin, s’installe à Hanches avec son épouse, belle fille du peintre Dorignac. Henri Epstein déménage pour Epernon. L’attirance irrésistible de l’eau l’amène sur le cours de la rivière, ses berges qu’il affectionne comme il se passionnera pour les plages de Bretagne où il viendra peindre. Il était l’ami de Soutine. Hélas, en sa qualité de juif, il est dénoncé à la Gestapo qui le fait transférer à Chartres, puis Drancy, pour être conduit à Auschwitz qu’il ne verra jamais, étant mort avant d’y arriver.
# – 7 juin. Décès à Chartres de Charles Isidore Douin, 86 ans, originaire de Bouville. D’abord instituteur, puis professeur au collège de Chartres, futur lycée Marceau, après avoir subi une formation dédiée aux sciences naturelles, il se consacre à l’étude des mousses, puis sur les hépatiques, plantes subaquatiques. Il est considéré comme l’un des grands spécialistes botanistes
# nuit du 7 au 8 juin – 44 avions anglais bombardent la base aérienne de la Lutwaffe à Châteaudun.
# 15 juin.Walter Perra,25 ans, aviateur américain, originaire de Ceres en Californie, est aux commandes de son avion de chasse Lighting P38. Revenant d’une mission en Touraine, alors qu’il survole Dreux, il est pris à partie par la DCA allemande. Son appareil est touché gravement, et pour éviter de s’écraser sur la ville, le pilote choisit de ne pas sauter en parachute, et son avion s’écrase entre Vernouillet et Allainville. Il est tué sur le coup. Malgré l’interdiction des Allemands, M.Poulain, maire de Vernouillet, fait enterrer le corps à proximité du lieu du crash. Sa dépouille sera transférée ensuite à Saint-André-de-l’Eure ( Eure) puis définitivement au cimetière de Colleville (Calvados). Une stèle à l’endroit du crash en rappel au souvenir de cet homme qui fait le sacrifice de sa vie pour éviter des victimes parmi les civils.
# 16 juin. Chavannes (Lèves). Gilbert Huan, 19 ans, Jean Bouvier, Paul Jacquin, Maurice Vadé etJacques Voyer sont fusillés pour les Allemands pour faits de résistance.
# 17 juin – 72 morts civils à La Loupe bombardé » par erreur » par l’aviation américaine qui se serait trompé de cible. La ville a reçu la Légion d’honneur.
# 18 juin – A Maintenon, un train allemand de munitions explose
# 23 juin – deux résistants du maquis de Prasville exécutés.
# La Luftwaffe réquisitionne le château de Baronville, proche de Béville-le-Comte, pour y créer un terrain d’aviation de campagne où sont entreposés des Messerschmidt qui décollent pour aller combattre pour la bataille de Normandie. Les pilotes sont installés dans le château, tandis que le parc est occupé par tout le matériel inhérent aux missions de l’aviation allemande. Les propriétaires se résignent à demeurer dans des resserres tout en donnant des informations à Londres qui avait prévu de bombarder la zone. Heureusement, le groupe de chasse eut la bonne idée de quitter les lieux, eu égard aux avancées des troupes américaines. Le château proprement dit a connu les affres de l’armée allemande en 1940, puisque le général Von Paulus ayant investi la demeure, va la piller, emportant tout ce que ses hommes ont pu trouver, ce qu’il va connaître à nouveau avec cette nouvelle occupation, laissant la demeure saccagée.
# 27 juin. Jacques Voyer,21 ans, résistant, est fusillé au lieu-dit Chavannes à Lèves. Son lien avec l’Eure et Loir, tient au fait qu’il fut interpellé par deux policiers allemands alors qu’il surveillait les mouvements d’un convoi allemand. Il avait été parachuté dans l’Indre avec pour mission de mettre en place le réseau Sussex du département eurélien. Il tente de s’enfuir, mais il est blessé de deux balles. Sous le nom de Lucien Boyer, son pseudonyme de guerre, il est emprisonné à Chartres, torturé, mais il ne parlera pas. le 26 juin, il est traduit devant le tribunal militaire allemand de la dite ville (références FK 544). Après son exécution, il est inhumé sur les lieux-mêmes. Son corps sera transféré à Toulon, Jacques Voyer étant originaire du Var. Il est Compagnon de la Libération.(Sources fusillés-40-44.maitron.fr )
# 8 juillet. Une date qui aurait pu être passée sous silence, en rapport avec le comportement de femmes pour certaines amoureuses de soldats allemands, pour d’autres victimes de viols par l’armée d’occupation, plus particulièrement à Chartres.Ce jour, meurt des suites de ses blessures sur le front de l’Est, Erick Göz, 35 ans, soldat allemand, qui auparavant tout en tenant une librairie militaire à Chartres, connut une histoire d’amour avec la chartraine Simone Touseau (arrêtée le 6 septembre 1944) qui marqua les esprits, photographiée qu’elle fut par le reporter de guerre américain Robert Capa, alors que bon nombre de femmes comme elles, ont connu cette ultime vexation d’avoir été tondues et insultées. Une image qui a fait le tour du monde. Gérard Leray,professeur d’histoire, éminent spécialiste de la seconde guerre mondiale du moins en Eure et Loir, auteur de nombreux ouvrages de référence, estime qu’une trentaine d’enfants, entre 1941 et 1944, sont nés à Chartres de ces faits en cette période sombre où la collaboration fut l’apanage dont l’état d’esprit était fort éloigné des principes de lutte contre l’occupant. (Réf.La Tondue 1944/1947 . Editions Vendémiaire + L’enquête. Ella Editions (2021), deux ouvrages de Gérard Leray, un travail remarquable d’investigation sur ce sujet).
# 12 juillet – bombardement de Chandelles (Nogent-le-Roi) qui a détruit 14 maisons faisant 4 morts.
# 14 juillet- Un résistant Alphonse Bouvier, 21 ans, est fusillé à Lèves. Condamné à mort par le tribunal militaire allemand de Chartres pour intelligence avec l’ennemi, il avait été arrêté dans l’Eure au château de Chambray, alors qu’il menait des missions de renseignements. Il appartenait au réseau Turma-Vengeance, important dispositif de résistants en région Centre-Val-de-Loire avec des interconnexions avec des résistants d’Eure et Loir et du Loiret. Nota : A cette occasion, le Musée de la Résistance à Lorris (Loiret) est un rappel à tous ces actes héroïques de Résistance qui met en avant celles et ceux qui ont, pour un grand nombre, sacrifié leur vie pour la Liberté. Ce Musée agit comme un devoir de mémoire qui reste ancré dans l’esprit d’une France résistante, et qui montre aux générations futures que le sacrifice fait de ces femmes et hommes, des héros à ne jamais oublier. Ce Musée en est l’illustration.
# 18 juillet – bombardement de Coulombs. La mairie sera reconstruite et inaugurée le 4 novembre 1951.
# 23 juillet – Deux Lighting P38, les célèbres diables à queue fourchue selon les Allemands (ou double queue pour les Francais) bimoteur de la guerre 39/45 connaissent ce jour des fortunes diverses, mais au final rejoignent dans un même destin. Le premier à Lormaye lorsque volant trop bas, il accroche des peupliers et s’écrase à l’angle des rues de Verdun et du Péage. Le pilote J.Moore est tué. L’autre avion est abattu en combat aérien avec des FW.190, et se crashe sur le cimetière de Bréchamps. Le pilote le lieutenant C.Wens trouve la mort.
# 28 juillet – Un Lancaster MKIII de la Royal Air Force s’écrase près de Yèvres. Deux hommes d’équipage meurent, et six autres ont sauté préalablement en parachute.
# 31 juillet au 1 août – la Résistance fait sauter le pont de Marboué, et dés le lendemain les troupes allemandes attaquent le PC des FTP surnommé L’Espérance, à proximité de Gohory. Le seul occupant, André Gilet, résiste pendant plus d’une heure, avant d’être blessé, arrêté puis abattu par les Allemands aidés de la milice.
# 1 août – Un bombardier B17 touché par la flak allemande alors qu’il venait de bombarder la base aérienne de Chartres, s’écrase avec la totalité des hommes de l’équipage à proximité d’Amilly .
# – La Maison du Saumon subit un incendie, la charpente est gravement endommagée.
# Ce même jour, Joachim Evenot dit Michel, est blessé grièvement par deux gendarmes à la Bazoche-Gouët alors qu’il tentait de se procurer des tickets de ravitaillement et de tabac. Il meurt de ses blessures le lendemain.
# 4 août.Prison de Plötzensee (Allemagne). Vera Obolensky, d’origine russe, engagée en résistance alors qu’elle vit à Rueil-la-Gadelière est guillotinée. Sous nom de code Vicky, elle fait évader de nombreuses personnes avant d’être arrêtée par la Gestapo en décembre 1943. Torturée, et transférée à Berlin. (Nota – Femmes d’Eure et Loir dans l’ Histoire.(2017). Auteur. Ph.Régnier.Editions du Colombier).
# 7 août .Un adjudant SS vient à Neuville pour préparer le cantonnement de son groupe qui bat alors en retraite. Le 8, il se rend chez un habitant du village où il découvre un groupe de personnes entrain d’abattre un boeuf destiné au maquis. L’adjudant est tué, et quelques plus tard, Jean Bertotto, Lucien Dupuis, Charles Taupin, Robert Lepouze, Jean Galliez, Jean Lefèvre, René Lefèvre, Georges Gariel, Georges Nicolas et Jean-Marie Le Bozec (ces deux derniers vont creuser leur tombe avant d’être abattus d’une balle dans la nuque) sont exécutés par les SS à Neuville-les-Bois pour venger leur camarade tué. Tous ces hommes morts au champ d’honneur faisaient partie du marquis FFI de Neuville.
# 7 août – André Gagnon, figure emblématique de la Résistance en Eure et Loir, intervient auprès du général américain Sylvestre pour le dissuader de faire sauter la ville de Chartres, croyant la cité beauceronne infestée de soldats allemands.
# 9 août. Paris. Décès de l’artiste-peintre Chaïm Soutine, 50 ans.Son destin est intimement lié à l’Eure et Loir, à Chartres en particulier, Madeleine Castaing ayant été sa protectrice, et l’ayant beaucoup aidé pour qu’il se sente en phase avec sa carrière de peintre. Il est venu passer de nombreux été à Lèves chez Marcellin et Madeleine Castaing entre 1930 et 1936. Amie des grands esprits de son temps, comme des artistes comme Modigliani, elle s’intéressa à la carrière de son protégé. Ainsi a-t-il peint La Cathédrale de Chartres (1933), Escaliers de Chartres (1933), La Maison à Oisème (1934), et naturellement La Route des Grands Près (1935). Soutine était rarement satisfait de ses œuvres, et il lui arrivait souvent de détruire un tableau qui lui déplaisait. Génie visionnaire, il s’inspira également des peintres comme Courbet et Rembrandt.
# 9 août Début des combats pour la libération de l’Eure et loir.
# 9 août. Le corps d’Alain Guy, 16 ans est retrouvé à Miermaigne, petite commune à proximité de Luigny . Originaire de Chatenay où il a vu le jour le 14 août 1926.Ce jeune résistant a payé de sa vie son engagement. En mars de cette même année, alors ouvrier chez ses parents agriculteurs, il rejoint le maqui et fait fis de son jeune âge. Il participe à des transports d’armes, e participe à quelques coups de main. Il est fait prisonnier, torturé dans des conditions atroces, à coups de mitraille qui lui brisent les reins, et ses yeux sont énucléés. A-t-il été exécuté ou laissé pour mort, l’horreur de cette exécution démontre la barbarie allemande faisant fi de l’âge. (réf.Le Maitron).
# 11 août. Pierre Favré se trouve d’autres camarades en poste au Moulin-du-Pont sur la route de Bonneval à Brou. Le groupe fait feu sur une chenillette allemande, mais la riposte est sévère. Pierre Favre est tué d’une balle dans le cou.
# 11 août – Nogent le Rotrou est délivrée notamment à l’aide du maquis de Plainville, puis Bonneval.
# 11 août –Par miracle le village de Prasville échappe au sort funeste qu’a connu Oradour-sur-Glane deux mois auparavant, seul le café ayant été incendié, ceci grâce à l’intervention du maire qui sauva la vie de ses habitants au détriment de sa propre vie. Pour autant, les Allemands en viennent à des représailles comme ils en ont l’habitude, puisque sept résistants sont tués d’une balle dans la tête dans une ferme de Moutiers, par un officier de la Gestapo venu de Chartres, le sinistre lieutenant SS Kreuzer, 47 ans qui a procédé à cette exécution avec son propre revolver : un instituteur, René Foussard, chef du réseau, Marcel Bigot, 45ans, Georges Lejars 36 ans, Claude Loiseau, 19 ans, Georges Houdard, 61 ans, ancien instituteur. ils étaient membres du réseau Athos-Buckmaster. ( Nota.Voir également sur museedelaresistanceenlligne.org)
# 11 août – Alors que Pierre Favré se trouvait avec des camarades en poste a Moulin-du-Pont, route de Bonneval à Brou, le groupe s’en prend à une chenillette allemande. Mais la riposte ennemie est sévère. Pierre Favré est tué d’une balle dans le cou.
# 11 août – Emile Maquaire, originaire de Saint-Victor-de-Buthon, figure de la Résistance en Eure et Loir, aidé de deux camarades, hisse le draeau tricolore au sommet du donjon du château Saint-Jean à Nogent-le-Rotrou. Soit dit en passant, le hameau de La Hurie où il naquit, accueillera de nombreux résistants, notamment ceux du maquis de Plainville comme d’autres dans le département et point de ralliement. Dépôt d’armes d’où partiront de nombreux coups de main et embuscades. Emile Maquaire survivra et participera à l’élaboration d’un ouvrage sur la Résistance assmé ar les élèves du Lycée Rémi Belleau de Nogent-le-Rotrou.
# 11 août – dix résistants exécutés par les Allemands près de Chataincourt
# 14 août – La ville de Brou est libérée par les GI’s.
# vers le 15 août. Jean Chauveau, originaire de Cloyes, est un résistant qui fournissait en faux papiers d’identité le camp de Frétéval où étaient recueillis les aviateurs alliés descendus par la DCA allemande ou en combat aérien. Alors qu’il revient de Douy où il a aidé une unité américaine confronté à un enlisement, il est capturé par les Allemands en Cloyes et Châteaudun. Il est alors emmené manu militari au collège de Châteaudun, situé rue de la République. N’entendant plus parler de lui, ses camarades se persuadent qu’il a été déporté en Allemagne. Ce n’est qu’en 1947, en remuant un tas de charbon dans le collège où il a été retenu prisonnier, que son corps est retrouvé, mâchoire et bras cassés. Il a été torturé et exécuté sans doute au moment où les Allemands ont quitté la ville.
# 15 août.Saint-Rémy-sur-Avre. Entré en résistance l’année précédente, Georges Léger, originaire de Saint-Martin-de-Nigelles, va mener avec son groupe de nombreux actes de sabotage. Les rangs de ses compagnons s’éclaircissent, et le réseau FTP dont il fait partie est particulièrement touché. Mais la chance va le quitter lorsqu’il tombe sous les balles allemandes suite à un accrochage.
# 15 août – Cloyes-sur-le-Loir , à son tour, est délivrée de l’occupant, puis c’est le tour de Châteaudun non sans résistance de l’occupant et ses chars Tigre face à la 35ème division américaine, un affrontement sans merci. Le 17, les chars allemands ont déserté le centre-ville où ils étaient retranchés. L’armée américaine reçoit l’appui des FFI (Forces Françaises de l’Intérieur) et FTP (Francs Tireurs Partisans). La bataille fait rage.
# Originaire de Saint-Martin-de-Nigelles , Georges Léger tombe sous les balles allemandes à Saint-Rémy-sur-Avre. Son réseau FTP mèn de nombreuses actions de sabotage, et passe entre les mailles du filet tendu par la Gestapo. Ses effectifs fondent comme neige au soleil. Néanmoins, il persiste et signe, mais trouve la mort lors d’un accrochage.
# Nuit du 15 au 16 août – 3 heures du matin, le pont Fontaine à Chartres est dynamité par les Allemands et à 3h20, la Porte Guillaume est, à son tour, l’objet d’une destruction qui la conduit à s’écrouler après 600 ans de présence chartraine ce qui suscite une émotion profonde dans la cité beauceronne. Les troupes d’occupation mettent également le feu à l’ancienne église Saint-André où étaient entassées des réserves alimentaires.
# 15 août – Le Puits-Drouet ( quartier Saint-Chéron à Chartres) connaît des moments pénibles, dés lors que deux inoffensifs chiffonniers suspectés par les Allemands sont fusillés, alors qu’ils vivaient tranquillement dans une cabane. Le 16 août, l’armée allemande fouille le quartier, et trente-sept otages sont conduits dans une cave. Heureusement, le courage d’une habitante, Madeleine Colas, va les sauver, puisqu’elle gagne la Préfecture au péril de sa vie, pour aller prévenir les autorités. Sous le coup de l’émotion, elle surévalue la présence allemande dans son quartier, l’estimant à un millier de soldats. L’armée américaine va alors pilonner cette poche de résistance allemande, et quatre chars Sherman arrivent, et font feu. Les Allemands surpris par cette intervention éclair, préfèrent évacuer les lieux non avoir résisté, mais ayant oublié les otages comme monnaie d’échange. Les otages seront libérés par Madeleine Colas qui sait où ils se trouvent. Elle recevra, 39 ans après !, la médaille d’honneur de la ville de Chartres, ce qui était un moindre mal pour cette femme qui n’écouta que son courage au mépris de sa propre vie.Pour avoir également soustrait au péril de sa vie, un résistant recherché par la police allemande. Cette héroïne de l’ombre s’est éteinte le 10 septembre 1996
# vers le 15 août – Jean Chauveau est alors un résistant qui, au mépris de vie, fournit en faux papiers d’identité le camp de Frétéval où étaient recueillis les aviateurs alliés descendus par la DCA allemande ou en combat aérien. Alors qu’il revient de Douy où il a aidé une unité américaine confronté à un enlisement, il est capturé par les Allemands entre Cloyes et Châteaudun. Il est alors emmené manu militari au collège de Châteaudun, situé rue de la République. N’entendant plus parler de lui, ses camarades se persuadent qu’il a été déporté en Allemagne. Ce n’est qu’en 1947, en remuant un tas de charbon dans le collège où il a été retenu prisonnier, que son corps est retrouvé, mâchoire et bras cassés. Il a été torturé et exécuté sans doute au moment où les Allemands ont quitté la ville.
15 août. Chartres.Devant la débâcle allemande,le lieutenant SS Lorenz Kreuzer, ,patron de la Sipo/SD, 47 ans, s’enfuit de la cité beauceronne où il était un acteur de la répression, les mains rougies du sang qu’il a répandu lorsqu’il torturait et tuait avec son revolver, et sans aucun état d’âme ni compassion, ni jugement, des résistants. Il sera retrouvé par les forces alliées en 1945, blessé, agonisant, remis sur pied, jugé par la justice française, et condamné aux travaux forcés à perpétuité en 1950. Une peine bien légère pour cet homme redouté en Eure et Loir, et qui fut libéré moins de dix ans plus tard après son emprisonnement.Avait-on oublié à ce point, parmi tant d’autres, ce parcours meurtrier, même en pleine guerre. Il meurt dans son lit en 1976 à Munich. (Nota.Renseignements obtenus auprès de Gérard Leray, professeur d’histoire à Chartres, et surtout historien de la guerre 39/45 en Eure et Loir, aux nombreux ouvrages remarquables, admirablement enquêtés, souvent sur le terrain, pour la plupart édités chez Ella Editions à Chartres.)
# 16 août. Alors que les Américains investissent Lèves, un feu nourri opposent ces derniers avec les Allemands, le colonel américain Welborn G.Griffith est mortellement blessé. Il était considéré comme l’un des meilleurs officiers du XX e corps US qui a débarqué sur les plages de Normandie le 22 juillet, venant d’être récemment constitué. Un corps à l’origine de la délivrance de bon nombre de communes euréliennes. Les combats occasionnèrent de gros dégâts dans la cité lévoise eu égard aux violents tirs d’artillerie, notamment l’église dont il ne restera que quatre murs noircis. Lors des combats dans Chartres, son intervention dans la cathédrale de Chartres aurait permis en quelque sorte de la sauver des Allemands qui, il est vrai, tiraient dans tous les sens, et auraient pu l’endommager. Monté dans les tours, il vérifie qu’aucun soldat ennemi ne s’y trouve, installe le drapeau américain tout en faisant sonner les cloches d’une victoire annoncée.
# 16 août – Robert Capa, reporter de guerre américain, prend une photo avec son Leica, instantané qui fera le tour du monde, montrant une femme à qui on rase la tête à proximité de la cathédrale de Chartres en raison de sa collaboration avec l’occupant. Simone Touseau, 23 ans, est alors considérée comme collaboratrice horizontale pour avoir eu un enfant avec un soldat allemand qui tenait la librairie de la rue Noël Ballay. Par ailleurs, au matin du 16 août, trois collaborateurs exécutés dans la cour de la préfecture.La jeune femme subit devant la foule le supplice d’avoir la tête rasée, comme toutes femmes qui ont eu des relations proches avec des soldats allemands ou qui ont collaboré avec l’occupant. Elles auraient été 20 000 tondues en France selon certaines estimations, alors même qu’une récente publication donne un chiffre en 100 000 et 200 000 paternités attribuées aux troupes d’occupation ( 80 000 selon d’autres sources). D’ailleurs tous ces enfants nés Français sont également Allemands, une reconnaissance qu’ils ont du mal à assumer, dés lors que leur » statut » n’établit guère leur positionnement civil dans notre société. La première véritable tonte eut lieu à l’été 1944, ce qui est considéré comme un véritable exutoire pour une population oppressée par l’occupant, et soumise à la dure loi de la répression à tous niveaux. Ainsi 77 département connurent ces scènes qui se déroulèrent jusqu’en 1946, une chasse à la femme impure qui paya un lourd tribut d’être tombée tout simplement amoureuse. Certaines furent tondues pour simple relation, d’autres pour prostitution, d’autres pour collaboration, et toutes mises dans la même sentence, une façon pour la population comme les combattants FFI de se réapproprier le corps des femmes. Pour ces dernières, la tonte eut des conséquences longues, d’autant que d’avoir le crâne rasé crée une humiliation pire que le viol. La femme subit dans le temps, et ses comportements s’éloignent de toute perception d’une vie heureuse bien au contraire. Elles sont humiliées dans leur corps, et leurs enfants subissent le contre-coup de cette condamnation, surtout les filles nées de cette relation. Difficulté à se reconstruire de choc traumatique.Titulaire d’un baccalauréat littéraire franco-allemand obtenu en 1942, elle est engagée par les Allemands comme interprète. C’est alors qu’elle tombe amoureuse d’un soldat allemand, Eric Goez,originaire de Munich, qui gérait la librairie militaire(Frontbuchhandlung), entre 1941 et fin 1942, située au 26 rue du Bois-Merrain. Ce dernier fréquentera régulièrement le domicile familial des parents Touseau, situé 5 rue de Beauvais (aujourd’hui rue Henri IV) Hélas pour la jeune femme, le jeune soldat allemand est muté sur le front de l’Est soviétique. Il y est blessé et rapatrié en Bavière. La jeune française n’hésite pas à s’engager comme travailleuse volontaire à Munich pour être au plus près de son amant. En septembre 1943, elle est avec lui, et ses folles retrouvailles vont la conduire à tomber enceinte. Muté à nouveau sur le font de l’Est, il meurt au combat début 1944. Elle est renvoyée en France, et elle accouche d’un garçon en mai 1944 à Chartres. Ce dernier vivrait de nos jours en Beauce. C’est aussi dans sa commune de naissance qu’elle meurt en 1996, alcoolique, et surtout détruite moralement par tous les événements qu’elle a connus. Non seulement d’avoir été tondue, elle sera accusée, ce qui reste encore à prouver, d’avoir dénoncé quatre Chartrains qui avaient écouté la radio anglaise, quatre hommes qui seront arrêtés et déportés. En 1945, elle fut emprisonnée durant deux ans, et à sa sortie, subit une nouvelle condamnation de dix ans de dégradation nationale par une Cour de justice civique
# 16 août.Luisant. Désiré Klein a 8 ans lorsqu’il arrive avec son père à Auneau, lequel est nommé secrétaire de mairie en cette même commune. Fin 1942, le jeune Désiré, afin de répondre aux vœux d’un certain nombre d’habitants d’Auneau, entreprend de fonder une bibliothèque, et en très peu de temps, plus de 300 livres vont être réunis. Six mois plus tard, la bibliothèque de la ville est officiellement ouverte au public le 28 juin 1943. Par la suite, le jeune Désiré entre en résistance, et devient agent de liaison en transmettant des messages. Alors que les combats font rage pour la libération de Chartres, il trouve la mort à la » Cavée de Luisant ». Le 20 octobre 1947, en souvenir de cet homme, la bibliothèque prit son nom le 20 octobre 1947.
# 16 août – à midi, la 5ème division américaine se présente à La Fourche à Vernouillet. Pendant trois heures, les combats sont acharnés, et une vingtaine d’Américains sont tués. Ensuite plus de 500 allemands se replient face à la progression américaine qui arrive très vite dans le centre de Dreux, débusquant les tireurs allemands qui tentent de retarder l’avance inexorable des Américains. Grâce au remarquable ouvrage bilingue, Michel Merckel, » le Prix de la Liberté » (2017), consacré à la Libération de Dreux paru aux Editions du Colombier, citons quelques noms parmi ces GI’s qui sont tombés. Tousin Demarest, originaire de la Louisiane, 23 ans, 1ère classe, un nom bien français, tué rue Saint-Thibaut à Dreux. JJ Connor,26 ans, chef de char, premier américain tué dans ces affrontements, avec Georges Opincar, Edward Garland Dillon, 27 ans à La Fourche, comme Edouard D.Dymeck, 28 ans, Thomas J.James gravement blessé, qui meurt le lendemain des suites de ses blessures, Charlie Napier, 29 ans, fauché dans la première heure, Edwin Julius Bockwoldt, 23 ans et tant d’autres. S’incliner devant leur sacrifice, et les citer, un devoir de mémoire.
# Chartres.Au matin du 16 août. Trois collaborateurs exécutés dans la cour de la Préfecture.
# Deux FFI, Germain Bonvallet et Henri Vallée sauvent le pont de la Porte Morard à Chartres en désamorçant les explosifs placés par les Allemands pour le faire sauter. Leur geste se fait alors qu’ils sont pris sous le feu de l’ennemi. Ils trouveront tous deux la mort lors des combats de fin de soirée aux environs du cimetière Saint-Chéron. Leur héroïsme permettra à Patton de progresser. Un point intégré dans la Voie de la Liberté.
# Jeune résistant, André Tuvache 16 ans, fait alors partie d’un groupe de FFI qui participe à la Libération de Chartres. Avec trois autres, il est en file indienne angle rue de Reverdy et avenue Maunoury en direction de Luisant. Soudain, une Simca apparaît, et le passager allemand de cette voiture tire sur le groupe, et le jeune Tuvache est fauché
#Armand Lhuillery, l’un des cadres de la Résistance eurélienne, capitaine des FTP. Cheminot, il s’engage très rapidement pour combattre l’ennemi. Il est capturé par les Allemands, qui le recherchait pour ses nombreux coups de »armée américaine, lorsque sa traction se trouve face à face à un char Tigre alors que la voiture se dirigeait sur Nottonville. Il est capturé, torturé, exécuté avec ses cinq camarades. (voir ci-dessous)
# Les troupes allemandes incendient l’église Saint-André à Chartres où ils stockaient vivres et matériels. La charpente est totalement détruite
# au matin du 17 août – La 35ème division d’infanterie US s’est postée autour de Châteaudun, les chars Tigre allemands quittent la ville faisant route vers Janville, alors que la FTP (Francs Tireurs Partisans) prennent leur place. Chartres : Duroc et ses hommes, une quarantaine environ, arrivent aux Trois-Ponts, et traversent l’Eure jusqu’à mi-corps, alors même que la rivière est parsemée de trous de bombes. Des combats acharnés vont s’en suivre, faisant de nombreux morts et blessés. Six hommes de Duroc y laissent leur vie.
# 17 août. Cormainville. Sous-lieutenant FTP, Guy Fortière dit Marcel, 22 ans, est capturé avec plusieurs camarades par les Allemands, interrogé, torturé et fusillé ce même jour.
# Fernand Cipière, ingénieur SNCF, meurt à Chartres alors que la veille à Maintenon, alors qu’il tentait de réparer un pont, une grenade lancée par un soldat allemand l’avait blessé grièvement.
# Charles André, 22 ans, connu sous le surnom de Jean, lieutenant des FTP est torturé et fusillé à Cormainville, de même Guy Fortière dit Marcel, 22 ans, sous-lieutenant des FTP, subit le même sort comme Paul Fénin dit Paul, originaire de Courtalain, 24 ans, lieutenant des FTP
# Francis Fer dit Lucien, 21 ans, originaire du Finistère, qui avait mené des sabotages à Paris se trouvait dans la traction qui a été interceptée à Cormainville avec ses compagnons. Son corps sera retrouvé criblé de balles.
# 17 août.Charles Sandré dit Jean, lieutenant FTP, 22 ans, originaire de Marboué, capturé avec quatre de ses camarades, torturé par les Allemands et fusillé ce même jour.
# 17 août. Cormainville. Originaire de Courtalain, Paul Fenin dit Paul, lieutenant chez les FTP, et résistant qualifié par ses camarades de sage et de distingué. Arrêté, interrogé, et torturé par les Allemands, il est fusillé.
# 18 août– les combats continuent à Beaulieu, quartier de Chartres.La bataille fait rage.
# –Jean-Michel Herault, agronome, et résistant, né à Tréon en 1920, participe à la libération de Dreux le 16, puis avec un camarade, deux jours plus tard, alors qu’ils se trouvent tous deux à la Couture-Boussey, sont interceptés par une patrouille SS. Ils seront lâchement assassinés à coups de talon de brodequins et de crosse. On suppose qu’ils ont été enterrés encore vivants par leurs bourreaux. Jean-Michel Hérault a été inhumé à Tréon.
# 19 août – les Allemands font sauter la Porte-Guillaume à Chartres. Libération de la ville de Chartres à laquelle participe Sylvia Montfort (1923/1991) qui a rejoint la Résistance en 1939, et plus tard le Réseau Résistance d’Eure et Loir du commandant Sinclair (Maurice Clavel). Après la guerre, elle deviendra une grande comédienne. Chartres est officiellement conquise , les Allemands abandonnant force de matériel et allumant de nombreux incendies.
# 19 août. La 3ème armée américaine commandée par le général Patton, équipée d’une forte artillerie entame la libération de Chartres, les combats acharnés vont durer quatre jours.
# 20 août – le Clos-Pichot ( aujourd’ui Parc AndréGagnon) à Chartres devient provisoirement un lieu de sépulture, puisque ce jour-là 20 victimes des combats pour la Libération y sont inhumées, en présence de nombreuses personnalités comme André Le Troquer, commissaire délégué du gouvernement provisoire pour les régions libérées, Jean Chadel, préfet d’Eure et Loir, le général Valin, et le docteur Haye, maire de Chartres, ainsi qu’Emile Vivien, maire de Châteauneuf-en-Thymerais. Les trois premières inhumations furent celles de trois fusillés dans la cour de la Préfecture au matin du 16 août.
# Dix-huit femmes soupçonnées d’être des » collaboratrices horizontales » avec les Allemands sont tondues à Nogent-le-Rotrou, et ultime humiliation, le postérieur plongé dans un baquet d’eau pour calmer leurs ardeurs sexuelles. Comme le précise Gérard Leray – les tondues de Nogent-Le-Rotrou (voir bibliographie), ces femmes jugées criminelles de guerre, étaient des mères de famille, travaillant pour l’occupant comme domestiques pour subvenir à leur quotidien, certaines étant mères de famille. Sans aucun doute craignaient-elles d’être fusillées par des combattants en furie à leur égard. Certaines ont pu être obligées à aller au delà. La crainte, et parfois la séduction ont pu les amener, à une attitude qui pourrait justifier la sanction dont elles ont été l’objet. De même les tondues de Chartres, avec la célèbre photo de Capa, comme les vingt mille tondues de France. Un vent de folie a parcouru la France pour en finir avec tous les collabos, souvent des sorts justifiés, d’autres sans discernement.
# Originaire de Châtillon-en-Dunois, Eugène Delabrière participe avec la Résistance à un coup de main contre un convoi allemand. Il est capturé, et son corps sera retrouvé le lendemain atrocement mutilé.
# Lors de la Libération de Chartres, nombreux ont été les résistants tombés au champ d’honneur. Citons : Germain Bonvallet (Chartres), 35 ans, qui trouve la mort à Saint-Chéron, Maurice Beaufrère (Chartres) , 18 ans, aux Trois-Ponts, Michel Cauty (Chartres), 32 ans, à Vausevin, Alainde Caupène (Auneau), à La Cavée, Gaston Drapier (Chartres), 41 ans, Porte-Morard, René Foisy (Chartres), 30 ans, Saint-Chéron, Jacques Garnier (Corancez) aux Trois-Ponts, Fernand Goulard (Chartres), 45 ans, aux Trois-Ponts, Jean Grabe (Meurthe et Moselle), 18 ans, SaintChéron, Michel Havet (Maintenon), 20 ans, Saint-Chéron, Emmanuel Hémonet, 21 ans, La Cavée, Jean-Louis Kervazo (Morainville) La Cavée, Désiré Klein (Auneau) La Cavée, André Lemoine (Hauts-de-Seine), 39 ans, rue Chanzy, Raymond Minet (Nogent-le-Rotrou), 27 aans, aux Trois-Ponts, Raymond Maurer (Chartres), 60 ans – avenue Maunoury, Roland Momureau (Chartres), 40 ans, Porte-Morard, Roger Pépineau (Chartres), 17 ans, aux Trois-Ponts, Marius Poujol (Chartres), 46 ans, avenue Maunoury, André Tuvache (Chartres), 16 ans, avenue Manoury, Henri Vallée (Chartres), 31 ans, à Saint-Chéron, Georges Vallée (Lucé), 43 ans, aux Trois-Ponts, Ahacène Zekara, 25 ans, La Cavée.
# 23 août – Se rendant de Nogent-le-Rotrou à Chartres, le Général de Gaulle qui suivait la 2ème DB, est reçu triomphalement dans la cité beauceronne, salué par une foule immense. Un Magnificat est célébré devant Notre-Dame du Pilier. Il se rend au Clos Pichot et s’incline devant les tombes provisoires de combattants morts pour la liberté. La foule est alors en délire quand le Général annonce que Paris a été libéré le matin même. Des tonnerres d’applaudissements vont durer de très longues minutes. Maurice Clavel, Sylvia Montfort, parmi bon nombre de résistants accueillent le Général de Gaulle sur le parvis de la cathédrale de Chartres, un événement qui a marqué l’histoire de la cité beauceronne, déjà tant honoré par le passé par le prestige royal.
# 25 août – Jules Martinet, dont la seule attache avec l’Eure et Loir est issue de son mariage avec une postière de Dreux, prend part à la libération de Dreux. Lieutenant, il est responsable de ce secteur, et continue dans sa lancée en allant participer à la libération de Paris où il trouve la mort à 11 heures du matin, alors que l’armée allemande allait capituler le soir même. Il avait 48 ans. Il est enterré au carré militaire du cimetière de Dreux. ( Nota : il fit également la guerre de 14/18 durant quatre années.)
# 27 août – Instituteur, Maurice Glédel, 21 ans, originaire de Coulombs, est entré en Résistance quelque temps auparavant. Il est arrêté le 12 août sur dénonciation alors qu’il cache des aviateurs tombés dans la région. Son corps horriblement mutilé, défiguré sera retrouvé ce même jour à Villiers-le-Morhier sur les bords de l’Eure. Il avait 21 ans. Cité à l’ordre de la division par De Gaulle.
# 13 septembre – premier numéro de l’Echo Républicain qui a remplacé la Dépêche d’Eure et Loir ( en 1929, il était hebdomadaire sous le nom de l’Echo Républicain de la Beauce et du Perche )
1945
# – Ce qui reste du château de la Ferté Vidame devient centre de réinsertion des femmes détenues qui fonctionnera durant vingt- cinq ans, interrompu par le décès du Révérend Père Courtois, son initiateur.
# Jean Héritier, journaliste, écrivain ( La Belle Provençale : Diane de Joannis – 1984) et militant royaliste français, membre de l’Action française de Charles Maurras, professeur au collège Rémi Belleau de Nogent-le-Rotrou, fut condamné à mort, par contumace, par la cour spéciale d’Eure et Loir. Il fut convaincu de propagande pro nazie et de dénonciations. On a dit de lui qu’il fut les principaux agents de renseignements des Allemands sur la résistance dans la région. Le 9 août 1944, il fuit dans un camion allemand. On dit de lui qu’il avait dénoncé deux collègues du collège où il professait et qui ont disparu en déportation. Il sera arrêté dans le Tyrol par les troupes américaines, rejugé par la justice française. Se faisant passer fou, il vit sa peine commuée, s’en tirant avec presque rien. Il a fini tranquillement ses jours à Chatou (Yvelines) ayant récupéré tous ces biens. Mort en 1969 à Versailles à l’âge de 77 ans. (Echo Républicain – 13 août 2004).
# Remi Gaschet, appartenant au 1er Régiment de marche d’Eure et Loir, trouve la mort à Marans (Charente-Maritime). Il avait 24 ans.Une rue de Chartres, sa ville de naissance, porte son nom.
# – Une suppression pour le moins insolite avec la disparition d’une barrière d’octroi à Epernon. Un péage dont la recette était destinée à la réparation des églises, en taxant les viandes, les alcools, les vins ordinaires ou de pays de Hanches ou de Gas à l’exception de ceux d’Epernon. Charité bien ordonnée commence par soi-même !
# – Nota à propos des crashes d’avions de toutes nationalités sur le sol d’Eure et Loir. A part quelques citations ponctuelles, il eut été fastidieux de tout comptabiliser, surtout que des sites de recherches se sont spécialisés, comme pour notre département, Force Landing particulièrement pointu en la matière. La curiosité de chacun sera largement pourvue.
# 29 avril – Lanneray. Gilbert Tranchard 25 ans, avec la complicité de son frère Louis, 22 ans étrangle un septuagénaire, et lui vole une importe somme d’argent. Tous deux sont condamnés à. perpétuité. A la sortie de cette guerre, nombreux sont ceux qui ont pratiqué le marché noir dans lequel d’inscrivait Gilbert Tranchard. Au début de l’année il avait tué un commerçant de l’Orne dans un guet-apens pour lui proposer un marché juteux. Ce fait s’ajoute à l’affaire de Lanneray. Il est condamné à mort, et gracié, puis condamné à perpétuité.
# – 23 juillet. Paris.Le corps d’un homme est repêché. Identification difficile eu égard à l’état général. Ses vêtements parfaitement pliés, ont été retrouvés, en bordure de Seine. Qui est cet homme à propos duquel certaines versions affirment qu’il s’agit de Roland Farjon, 36 ans. Intéressons-nous à ce personnage au passé très controversé durant la guerre. Faisant partie depuis 1941de l’OCM (Organisation Civile et Militaire) comme agent de liaison, le 23 octobre 1943, il est arrêté pour faits de résistance. A ce moment,le trouble à son sujet va le mettre en cause, dès lors qu’ayant subi des tortures, il aurait pu céder à la pression de la Gestapo pour sauver sa peau. Rien n’est moins sûr puisqu’il arrive à s’évader le 10 juin 1944, dans quelles conditions, laissons aux historiens d’étudier la question. Toujours est-il on dit qu’ayant voulu » redorer son blason », on le retrouve en Eure et Loir incorporant la Résistance sans qu’il soit mis en doute.Certains le rapprochent de Maurice Clavel, résistant idéaliste. Il participe à la Libération de Dreux le 16 août 1944, puis celle de Paris le 25 août. Ensuite il quitte ses compagnons de lutte, et intègre une unité de fusiliers marins, blessé à Menton. Survient son retour mystérieux à Paris, seul ou accompagné, soupçonné ou non, suicidé ou non.( Pour plus amples informations : voir bibliographie Armrel)
# 1 septembre. Fontaine-la-Guyon. La commune connait une effervescence importante en raison de la présence de l’armée américaine dont les services de l’intendance mettent en place l’une des stations de pompage affectées sur le pipe-line gigantesque. Celui-ci part de Cherbourg en traversant la France jusqu’à Mayence (Allemagne), l’Eure et Loir étant traversé d’une façon importante. Le pipe-line passe par Nogent-Le-Rotrou, Courville, Chartres, et Fontaine-la-Guyon. Les besoins de carburant comme celui pour l’aviation (octet 100), sont gigantesques, ne serait-ce également au niveau du matériel routier comme les Jeep qui consomment 15 litres aux 100, les chars Sherman 400 litres/100km. Un ouvrage militaire non sans conséquences car qui dit pompage, dit pompage non autorisé alimentant le marché noir. En fait l’utilisation de ce pipe-line s’arrêtera en fin d’été 1945, avec la fin du conflit.
# L’US AIR FORCE installe une base aérienne basée sur les communes de Crucey et Louvilliers, base qui prendra le nom de Louvilliers-Dreux, avec un embranchement de 15 kilomètres Huit ans plus tard (1953), la base devient celle de l’OTAN (Alliance Atlantique) et sera démantelée en 1967, en raison de la limitation de participation de la France. En 2012, une partie de cette base désaffectée devient parc photovoltaïque.
# 1 décembre. Chartres. Recréation de la basse 122 avec la 61ème escadre de transport » Le Poitou », équipé de Junkers et de Dakotas, avec en sus, une compagnie de réparation et ravitaillement techniques de l’escadre.
1946
# – nomination comme conseiller de la République du département de l’Eure et Loir d’un Eurélien d’adoption en la personne de Charles Brune qui fut également un proche de Jean Moulin. Il sera par la suite plusieurs fois ministre.
# – Naissance de Joëlle Deroubaix, sculptrice et céramiste. Diplômée des Beaux-Arts de Bourges (Cher), elle va alors travailler moult matières suivant son inspiration du moment, sculptant plus particulièrement des déesses-Nature, s’inspirant de » Mimir », divinité gauloise des eaux. Installée dans son atelier de Vieuvicq où elle décède le 5 avril 2019. On note qu’elle était fort attachée à l’image de Proust, avec de nombreuses références à l’auteur de cet ouvrage emblématique » A la recherche du temps perdu ».
# 28 février – il est tombé tellement de neige qu’il est impossible de circuler dans la région. Entre 30 et 100 cm de neige par endroit.
# 25 août- inauguration à Saint-Symphorien-le-Château d’une borne de la voie de la Liberté, grâce à l’initiative de Guy de la Vasselais, ancien maire et sénateur, et qui fut chef de la mission militaire en qualité d’aide de camp auprès de Patton. Il faut rappeler que la commune fut la dernière commune à être libérée en Eure Loir.
# 31 octobre – décès à Berchères-sur-Vesgre de Gabriel Gabrio,59 ans, chanteur puis acteur notamment dans les Visiteurs du Soir (1942) qui sera en fait sa dernière apparition, malade et affaibli.e son vrai nom Gabriel Lefèvre, il était le fils d’un remueur travaillant aux caves de champagne Pommery. Il chanta d’abord au Casino de Reims, puis entama une honnête carrière cinématographique avec 38 rôles. Il joua le rôle de Jean Valjean dans les Misérables (1925), et achetant une propriété en Eure et Loir, il eut l’idée de lui donner le nom du héros qu’il joua.
# 12 décembre. Décès à Sancheville d’Eugène Baduffle, 66 ans, originaire de Baignolet, qui, par ses carnets rédigés lors de la guerre 14/18, ont permis de relater sa présence dans les batailles de la Grande Guerre. Parti combattre à 39 ans, il eut un frère et un neveu tombés au champ d’honneur. J.P.Noblet, historien eurélien, a réuni cette mine d’informations au sein d’un ouvrage : Une famille d’Eure et Loir dans la Grande Guerre.
1947
# Raymond Bonnardel (1901/1988) a vécu la présente année à Vacheresses-les-Basses. Psychologue reconnu, il a été un spécialiste de la psychométrie qui couvre les champs de validation de la psychologie.
# D’origine italienne, André Zucca (1897/1973),combattit néanmoins dans l’armée française durant la guerre 14/18 où il fut blessé. Après la guerre, il devient photographe de presse pour le compte de journaux, en compagnie de Joseph Kessel, métier qu’il continuera durant la guerre 39/45. Il sera soupçonné de collusion avec l’ennemi (collaboration avec le journal Signal, organe de propagande nazie), mais sera lavé de toute accusation lors de l’épuration. C’est alors que sa relation avec l’Eure et Loir devient réalité, lorsqu’il ouvre à Dreux sa boutique de photos de mariage et autres clichés de la vie quotidienne, ceci sous un nom d’emprunt, André Piernic. Son fonds de photos, notamment des clichés couleur, durant la guerre 39/45 fut racheté par la Ville de Paris, et leur exposition fut à l’origine de polémiques quand aux conditions de prise. Il est le père de Pierre Zucca (1943/1995), réalisateur et scénariste.
# 28 Janvier. Décès en Cochinchine du Lieutenant André Troussard, originaire de La Ferté-Vidame où il vit le jour le 25 avril 1920. Il venait de combattre lors de la guerre d’Indochine, fut fait prisonnier, et s’évada.
5 juin 1947 -fermeture du séminaire des Barbelés au Coudray qui était alors dirigé par l’abbé Stock depuis 1945
# été – le thermomètre monte à 56° – de nombreuses bêtes meurent d’insolation alors que l’hiver 1946/1947 a connu de très nombreuses chutes de neige.
# 14 juillet – Le général de Lattre de Tassigny se rend à Chartres et Châteaudun.
# 10 septembre. Croix de guerre 14/18 comme engagé volontaire, président de la L égion des Mille regroupant 1000 jeunes combattants volontaires, Guy Vasselais s’installe à Esclimont dont il va devenir une figure emblématique.Durant la guerre 39/45, Guy de La Vasselais commandant, puis colonel, est chef de la mission militaire française de liaison tactique près de la IIIème Armée américaine, celle du général Patton. Il sera le premier officier français à pénétrer dans Sainte-Mère Eglise libérée das la nuit du 5 au 6 juin 1944. Rappelé le 28 août 1939, il tomba aux mains des Allemands mais réussit à s’évader. A la Libération, il est élu maire de Saint-Symphorien-le-Château puis conseiller général. En 1959, il est élu sénateur après plusieurs échecs qu’il achèvera en 1971, n’ayant pu retenir le suffrage des électeurs pour une reconduction dans es fonctions. Il fut durant ses mandats très actif, et notamment s’occupa conséquemment de la sécurité routière sur son département. Ce qui marque avant tout cet homme, avoir été l’initiateur de la Voie Patton devenue à jamais Voie de la Liberté, comme l’a été la Voie Sacrée lors de la guerre 14/18. La Voie de la Liberté a été inaugurée le 10 septembre 1947 soit 1147 km entre Sainte-Mère-Eglise (Manche) et Bastogne (Belgique). Cette voie est matérialisée par des bornes symboliques avec pour point de départ Sainte-Mère-l’Eglise, premier village de France libéré dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 par le 3ème bataillon du 505 ème régiment de parachutistes de la 82ème Airborne. Ainsi une chevauchée héroïque de 54 jours de la Normandie au moment du débarquement à Metz.Deux bornes matérialisent l’Eure et Loir, celle de Chartres à 569 km de Sainte-Mère-l’Eglise, la ville étant occupée par les F.F.I. le 15 août 1944, et libérée trois jours plus tard par le XXe corps. Les bornes sont en pierre forrelite (pierre reconstituée). Leur hauteur est de 1,22m et leur diamètre de 0,61. Le dessin représente symboliquement une torche enflammée de la statue de la Liberté à New-York. Le sculpteur est François Cogne. Sur la partie supérieure de chaque borne les 48 étoiles du drapeau américain (celui de 1946) rappellent que les combattants sont venus de tous les Etats des Etats-Unis, les plus nombreux étant ceux du Texas. Une seconde borne d’une valeur hautement symbolique à Saint-Symphorien-le-château qui est, en fait, la première borne inaugurée le 25 août 1946, celle qui honore le travail de mémoire accompli par Guy de La Vasselais. Le terme de de cette voie est à Bastogne, ville emblématique où les Forces alliées devront faire face à une grande offensive allemande, celle de la dernière chance. Cette poche des Ardennes connaîtra des combats acharnés, 15 000 hommes des deux camps trouvant la mort, précipitant la défaite allemande. Guy de la Vasselais s’éteint à Paris le 20 juillet 1976, à l’âge de 74 ans.
1948
# Naissance à Mainvilliers de François Marceul. Clerc de notaire de profession, en 1987, il est chargé du montage juridique du futur musée agricole chartrain ûis nommé par Marcel Taugourdeau comme directeur du Conservatoire des machines agricoles (Compa). En parallèle, il s’investit dans la politique, élu d’opposition au conseil municipal de Chartres (1989), tout en se montrant en désaccord total avec ses amis de droite sur la politique économique menée en France.
# 24 février – Décès à l’âge de 44 ans de l’abbé Franz Stock qui fut aumonier allemand des prisons lors de la Seconde Guerre mondiale, et accompagna bon nombre de condamnés à mort sur leur lieu d’exécution au Mont-Valérien. Ce poste qui lui a été conféré, provient du fait qu’il a été ordonné prêtre en 1932. Sa relation avec l’Eure et Loir tient au fait qu’il fut chargé de diriger au titre de supérieur le Séminaire des Barbelés au Coudray, après été prisonnier des forces américaines. Il est chargé d’amener au sacerdoce des théologiens allemands prisonniers. Ce centre a été fermé en 1947.
11 juillet– Georges Bidault et Jules Moch sont réunies à la Préfecture à Chartres au milieu de nombreuses personnalités de tous bords pour assister à l’inauguration de l’hommage gravé dans la pierre en l’honneur de Jean Moulin.
# 24 novembre. Frazé. Inscription à la liste des édifices protégés du château et de ses communs.
1949
# 25 avril – Décès à Chartres d’Etienne Houvet, 90 ans, originaire de Cercottes (Loiret). Chargé de l’entretien de la crypte de la cathédrale de Chartres, il va se prendre de passion pour la photographie. D’amateur, il va se comporter en véritable professionnel avec des centaines de clichés sur ce haut lieu de la chrétienté, des photographies sans déformation. Certaines deviendront des cartes postales. Auteur d’une monographie remarquable de la cathédrale de Chartres, puis sur les vitraux.
# Décès à l’âge de 79 ans, de l’historien militaire Louis-Alexandre Fallou. Auteur de l’Album de l’armée française 1700/1870, paru en 1902. Inhumé à Marboué, commune où il a résidé.
# – 11 août. Naissance à Maintenon de Bruno de Keyzer qui accomplit une carrière dans le cinéma en se spécialisant dans la photographie, avec une vingtaine de films à son actif avec des réalisateurs importants comme Bertrand Tavernier, Louis Malle, Francis Girod, et récompensé par trois César. Il meurt à Villerville (Calvados) le 25 juin 2019.
# 6 septembre. Décès à Paris de Lucien Descaves à l’âge de 88 ans. Journaliste, romancier, dramaturge, il a été l’un des premiers membres fondateurs de l’Académie Goncourt dont il fut le président. Connu pour ses idées antimilitaristes, et auteur de très nombreux ouvrages, romans et pièces de théâtre. Rédacteur au journal l’Aurore, il apporta son soutien au capitaine Dreyfus. Son attache avec l’Eure et Loir tient au fait qu’il avait une résidence à Senonches où il vécut de longues années sa fin de vie
# 22 décembre. La Chapelle-Foraninvilliers. Décès de René de Marmande, 74 ans, originaire du Morbihan, militant anarchiste, de son vrai nom Marie Constant Gilbert. On peut lire son parcours dans la page web maitron.fr , et découvrir cette forme de militantisme qui rejette toute autorité, dans un climat de mouvance née au XIXe siècle, et très présent au début du XXe. Précisément une époque où cet agitateur s’est montré particulièrement actif, même hors de France.
# Naissance de Michel Jeffrault, acteur, metteur en scène. Eurélien, il était l’artiste de la comédie de boulevard. Ses succès ne se comptent plus comme Le Canard à l’orange. Avec ses » complices » de la scène comme Bernard Menez, Evelyne Leclercq, il a fait rire la France entière.Homme d’humour et de simplicité, il détenait cet art de se sentir bien avec tout le monde. Comparé par moment avec Raymond Devos, son registre lui a permis d’aborder l’humour sous différents aspects. Il fut un remarquable Monsieur Pignon dans Dîner de cons. Son attache indélébile avec l’Eure et Loir était à bien des égards son chemin de vie, certains Euréliens se retrouvaient en lui. Il s’éteint le 2 mars 2019 des suites d’une longue maladie à son domicile de Ouerre.
1950
#– Création du musée d’histoire à Dreux par Marcel Dessal dont il fut le premier conservateur. En juin 2013, le musée est débaptisé pour devenir » Musée d’Art et d’Histoire ».
# Du moins aux environs de cette date, Jean Hélion est un peintre abstrait dont l’oeuvre se rapproche du peintre néerlandais Piet Mondrian, considéré comme le pionnier de cet art. Sa relation avec l’Eure et Loir tient dans l’acquisition de la grande maison du mécène Pierre Haour, connue sous le nom de Bigeonette à Saint-Sauveur Marcille, où il viendra de très nombreuses fois pour peindre. Ayant marqué d’une façon indélébile la commune, son nom figure très souvent dans la commune.
# Dans ces années-là, a vécu au manoir de Vacheresses-les-Basses, l’écrivain Gilbert Dupé (1900/1986) où il a écrit Les Mauvents adapté au cinéma en 1952.
# – 3 mars. Naissance à Chartres de Marie-Josèphe Guers connue également sous le nom de Marie-Josèphe Legros. Agrégée de lettres modernes et docteur ès lettres, elle est l’auteur de nombreux romans, et d’une biographie de Paul Claudel. Elle était l’épouse de l’acteur Paul Guers. Le 19 novembre 2016, on retrouve le couple mort à leur domicile de Montsoreau en Maine et Loire. Lui serait mort d’un cancer, elle se serait suicidée suite à la disparition de son mari.
# 6 mars.Pontgouin. Naissance de Dominique Dufoix qui connut une honnête carrière dans le football comme attaquant (ailier droit). Il joua – entre autre au VS Chartres puis au sein de l’Amicale de Lucé lorsque celle-ci était en division 3 puis en division 2 (aujourd’hui Ligue 2).Décès à Mittainvilliers-Verugny le 8 décembre 2017.
# -.2 avril.Jean Georges Auriol, de son vrai nom, Jean-Georges Huyot, critique cinématographique et scénariste, rédacteur-en-chef » La Revue du cinéma » trouve la mort dans un accident de voiture à Chartres. (Réf.Cairn.info + Wikipedia)
# 7 mai – Georges Leroy, ouvrier agricole, originaire de Moléans, pour une sombre affaire de dettes, se rend dans une ferme proche de Fontenay-sur-Conie, et tue à coups de hachette un fermier et sa fille. Condamné à mort à deux reprises, il échappera à à la guillotine et sera au final condamné aux travaux forcés à perpétuité. Une attitude très fruste le sauvera du couperet dès lors des experts psychiatres estimeront que le sujet étant atteint de troubles mentaux, ce qui influencera le verdict final après un pourvoi en cassation.
# 1950.6 juin.Paris.Décès de Gabrielle Penin de la Raudière née Tuffier, à l’âge de 56 ans. Née à Paris le 16 février 1894, elle est devenue, par son mariage,châtelaine du château de Villebon, appartenant dès lors à cette famille Penin d’origine poitevine, qui prit en 1916, le nom de la Raudière, grâce à une terre du même nom. Le 6 juin 1944, alors qu’elle réside au château, elle reçoit la visite de l’officier allemand Lorenz Kreuzer, chef du SIPO-SD de Chartres, autrement dit, même si ce rapprochement peut être contesté, il représente la redoutable Gestapo dont les services sont installés 16 rue des Vieux Capucins à Chartres. Un service créé par Himmler, et la réputation de cette police allemande, et de son chef est associée aux infiltrations chez les résistants, les tortures et autres activités propres à jeter la terreur. Ce jour précis, cet Allemand s’est rendu à Villebon car de forts soupçons pèsent sur les châtelains pour avoir transmis des signaux clandestinement par radio. Gabrielle Penin de la Raudière refuse les civilités à cet officier allemand, le saluer en particulier. Elle est aussitôt arrêtée, transférée à Paris, et déportée le 4 juillet 1944 à Ravenbruck dont elle sortira vivante, ayant été délivrée le 9 avril 1945. Hélas, les séquelles dont elle souffre vont s’avérer irrémédiables dont elle meurt cinq après. Elle a été déclarée » Mort pour la France ». Elle est inhumée au cimetière de Villebon.
# 1950/1953. Guerre de Corée. Un conflit lointain et oublié, alors même qu’un contingent français de volontaires (3720) est parti se battre. En son sein, des Euréliens, et deux trouvèrent là-bas, à des milliers de kilomètres. Simplement pour la mémoire, en forme d’hommage, citons le 2ème classe Marcel Billon, tué le 13 février 1951, et le caporal Michel Hecquet le 29 juin 1953. Le nom de ce dernier figure sur le Monument aux Morts de Saint-Germain-en-Laye, bien qu’il soit originaire d’Eure et Loir. Une guerre dont le souvenir est diffus, et dont on peut aisément retrouver bien des informations sur la toile, et plus particulièrement : https://www.soldatsdefrance.fr/Listes-des-tues-blesses-et-disparus-en-Coree_a210.html