XVIe siècle.

L’immense majorité de la population a une spécificité réelle. La noblesse représente 1,5% de la population. Certains de ses hobereaux ne sont même pas riches, et vivent à la petite semaine, une petite noblesse laborieuse, vivant de ses cultures, de ses terres, de ses paysans. En revanche, l’Église vit plus confortablement de revenus (abbayes) fondés sur la dîme(issue du Moyen-âge, redevance en nature ou en argent prélevée sur les revenus agricoles collectés qui existera jusqu’à la Révolution) et le casuel (droits et bénéfices éventuels). La sectorisation agricole sépare les hiérarchies paysannes au sein desquelles les marchands-laboureurs sont en haut de l’échelle, précédant largement les artisans, les journaliers, le personnel agricole, n’acceptant guère dans leurs familles l’incursion de gens étrangers à leur caste. Les vignerons, en revanche, représentent une classe à part parfaitement homogène. Il y a aussi ces gens qui travaillent la terre qui font partie de la classe moyenne, et celle au dessus et qu’un coup de pouce du destin enrichira. Puis au bas de l’échelle, les mendiants, fort nombreux, et les veuves, un ensemble qui constitue une main d’oeuvre loin d’être négligeable lorsque les circonstances sont favorables. Les enfants y jouent également un rôle prépondérant. Dans les villes, et en particulier à Chartres, l’Eglise représente une sorte de gouvernement autonome possédant son propre territoire entre 7 et 10 000 hectares en Beauce avec ses paysans, sa puissance administrative et judiciaire. Un État dans l’état somme toute. Toujours en ville, toutes les corporations propres à la vie dans les villes : artisans (corporations de métiers héréditaires), d’architectes, de maçons, de commerçants, avocats, notaires, hommes de loi au sein d’une bourgeoisie qui vit de ses rentes. Les gens aisés font construire force de belles maisons comme on peut encore en voir à Chartres. Les domestiques, au demeurant des filles de la campagne en majorité sont largement représentées, soit 1/10 ème de la population. L’habitation paysanne est plus misérable, à l’exception des grandes demeures des seigneurs propriétaires terriens ou agriculteurs de rang. Un réel enrichissement viendra deux cents quatre vingts ans plus tard leur permettant d’accéder à des acquisitions nouvelles, avec la confiscation des biens de l’église comme biens nationaux et revendus. Les propriétaires terriens d’aujourd’hui, tout du moins certains hériteront de cet avantage en Beauce. Les pauvres restent pauvres même si l’Eglise leur ouvre ses portes, et les mendiants sont nombreux à quémander. Les orphelinats se remplissent d’enfants abandonnés que la misère ne peut nourrir. On meurt jeune avec une médecine bien limitée dans la connaissance. Femmes souvent jeunes et enfants dans un même sort funeste

# Les naissances qui suivent durant ce siècle sans date précise.

# Pasquier Pynard, né à Dreux au début du siècle, fut un mathématicien et un astronome reconnu par ses pairs, matières qu’il enseignait en l’Université de Paris. Auteur d’un Almanach sur l’astrologie, salué par ses confrères, et véritable référence en la matière.

# Anselme du Chastel est un moine célestin, originaire de Chartres, auteur de Sentences de la Bibleen quatrains de vers français (Paris – 1567)

# Pierre Goussainville est indiqué comme né dans le pays chartrain sans autre précision. Abbé et auteur de Vie de Saint Grégoire pape – Vie de Pierre de Blois.Décédé en 1683. Lieu sans précision.

# Né à Mainvilliers, fils de vigneron,  Jacques Fouré ou Fourré aurait prêché devant le roi Charles V dit Charles Quint ( 1500/1558). Prédicateur d’Henri II et de Charles IX lequel le prit également pour son conseiller. Le roi le nomma évêque de Chalons-sur-Saône de 1573 au 22 janvier 1578, date de son décès. On sait également qu’il fut séquestré par les calvinistes pour l’empêcher de siéger à Trente

# Un certain Antoine Vignon est cité comme poète natif de Châteaudun ayant vécu au cours du présent siècle. Sans précision autre ce qui suppose qu’il aurait été connu régionalement sans plus.

# Jean Boulaise ou Bouleze que l’on dit originaire du côté d’Arrou, associé au Perche-Gouët, fit carrière dans l’enseignement en qualité, notamment, principal d’un collège de Montaigu. Ses prises de position politique lui valurent quelques déboires au point d’être excommunié. Il fit appel, et obtint du roi la levée de la sanction. Auteur de plusieurs ouvrages, et citons plus particulièrement une étude sur la signification des mots dans le cadre des sens mythiques de l’Ecriture.

# Naissance à Nogent-le-Rotrou dans la première moitié de ce siècle de la poétesse Françoise Hubert, morte empoisonnée par ses serviteurs suite à un complot la visant elle, et son mari de même ses enfants pour les voler. Ce fait criminel a eu lieu au Mans là où son époux Robert Garnier (1545/1590) exerçait comme juge criminel. Celui-ci, semble-t-il, outre sa fonction, serait considéré comme un poète tragique et considéré comme l’un des grands dramaturges de son temps. Tout ceci reste à vérifier, étant donné l’antinomie de citation dans la littérature.

# Charles de Sigogne, gentilhomme né dans le Dunois, se fit connaître et respecté pour ses qualités de mise en sécurité de ses concitoyens. A l’époque de la Ligue, il provoqua en combat singulier Tersan qu’il tua, qui terrorisait la population de la région. Augustin Costé (voir plus loin) le glorifia dans plusieurs vers saluant ce dévouement pour le bien-être de ses contemporains.

Naissance à Chartres de Vincent Laloupe, érudit qui publia en 1558 des Annotations de Tacite,

En la même ville de Chartres, naissance du mathématicien Jean Marois qui enseigna au sein de l’Université d’Orléans auprès d’étudiants allemands. Auteur d’un Traité de la méthode des nombres ( 1632) – Premier livre des éléments de mathématiques ( 1649 ).

Naissance à Dreux de Jean Lefèvre,(ou Le Febvre) abbé et poète, on lui doit un recueil en vers intitulé Les Fleurs et Antiquités des Gaules où il traite des anciens philosophes Gaulois autrement dit les Druides. Egalement jointe la description des bois, forêts, vignes, vergers et autres lieux de plaisir autour de la ville de Dreux (1532) de même, Louis de Mayne, éminent jurisconsulte en cette même ville, auteur d’un Traité de l’homicide et du crime.

# Citons Jean Sabellat dont l’état civil est inconnu, si ce n’est de savoir qu’il a vécu en ce siècle. Il fut chanoine à Chartres fort respecté de ses contemporains à l’exception de l’Eglise, de son évêque en particulier, qui n’a pas toujours apprécié cet homme féru de sciences et de belles lettres. S’est-il trop exposé à la vindicte religieuse dès lors que son avancée intellectuelle aurait peu créer des suspicions à son endroit, de nature à exacerber les consciences, sans doute doute. Plus tard, des adeptes de son approche vinrent saluer sa mémoire, et lui accorder le bénéfice de ses connaissances, regrettant qu’il ait pu être suspendu, un temps, par son évêque, ce qui démontre qu’il fallait être prudent lorsque l’on mettait en avant ses connaissances.

Naissance à Gallardon de Jean Tullou, avocat et qui s’est fait un nom en devenant bailli de sa ville natale.

# Pierre Besson, originaire de Dreux, moine capucin, apprécié pour sa charité et son humanisme lors de la grande peste que connut sa ville. Sa mission achevée, il monte à Paris. Alors qu’il s’était arrêté dans une église pour y prier, il fut tué à coups d’épée en 1589 par des hérétiques. Son corps fut porté à Orléans, et ses restes, selon la légende, furent retrouvés sept ans après, aussi frais et entier que si on l’eût enterré ce jour-là. La légende a besoin de ses certitudes pour faire croire à la véracité des faits.On dit même qu’il aurait souhaité mourir en martyr. Un voeu exaucé ce qui traduit sa grande piété.

Venue de l’époque merveilleuse de la Renaissance avec les demeures et châteaux, de ce style féérique issu de la renaissance italienne à l’exemple du château d’Anet.

Bien d’autres naissances vont générer des gens illustres à leur époque. Comme suit.

Naissance à Mainvilliers de Jacques Fouré qui sera évêque de Châlons-sur-Marne,

# Nicolas Goulet voit le jour à Nogent-le-Rotrou, procureur fiscal de la baronnerie de sa commune. En 1582, il fut l’auteur de plusieurs épitaphes du Président du Parlement de Paris, Christophe de Thou. Soit dit en passant pour la petite histoire, il eut une fille Marie de Thou qui fut abbesse des Clairets près de Nogent-le-Rotrou.

# Nicolas Goulu à Chartres ou le Pays chartrain, linguiste, spécialisé dans les langues anciennes, et professeur de grec au Collège de France. Il épousa la fille de Jean Dorat, et succéda à son beau-père dans sa chaire de grec. On lui doit quelques traductions du grec et du latin comme Les Hymnes de Callimaque (1574)

# Jacques de Lorens, personnalité de Châteauneuf-en-Thymerais, s’illustrant comme poète satirique.

Chartres, celle du théologien Denis Simon, dit Marquemont, cardinal du titre de la Trinité du Mont, il accompagna le cardinal du Perron à Rome où il fut camérier et ensuite auditeur. Il fut par la suite ambassadeur à Rome où il reçut le chapeau de cardinal le 19 janvier 1626 dont il ne profita guère puisqu’il mourut la même année en cette même ville.

# Naissance à Chartres (?) du poète et mathématicien, Miles de Norris à qui on doit Arithmétique, contenant la réduction des divers poids, mesures et monnaies – (1574) – L’Univers, poème sur l’astronomie ( 1563).

Sans oublier le sculpteur sur bois, Jean Vierge qui a œuvre pour de nombreuses églises . On dit qu’il aurait vu le jour à Brou (?). Vers 1596/1597, il réalise des statues pour les églises Saint-Médard et Sainte-Madeleine de Châteaudun. Il est le fils de Michel Vierge, également sculpteur sur bois, auteur en 1558 d’un Christ pour l’église de Rouvray-Saint-Florentin.

# Bertrand de Dreux né précisément dans cette ville dont il porte le nom, maître d’oeuvre du roi, il dirigea des travaux dans sa ville.

# Anselme du Châtel, originaire de Chartres. Moine célestin.On lui doit  Sentences de la Bible ( 1567).

# Nicolas le Fèvre, ecclésiastique sous le nom de Dominique, moine au couvent de Chartres(rasé à la révolution) qui se donna entièrement à sa congrégation pour la faire reconstruire suite aux destructions successives initiées par les Calvinistes. Il est auteur d’un Abrégé de l’histoire ecclésiastique. Bien que né hors Eure et Loir, il est issu d’une famille chartraine où ses ancêtres avaient vécu, et fit ses études dans la cité beauceronne. Après avoir été prieur à Chartres, il fut nommé à La Rochelle où il serait décédé en 1633 à 58 ans.

# Marin (ou Marine) Le Vavasseur, maître-verrier parisien, décédé en 1598, auteur de plusieurs verrières de l’église Saint-André à Chartres, peintes en 1582 représentant l’histoire de Moïse, suite à une commande du cardinal de Bourbon. 

# Claude Savard dont la famille semble avoir exercé bon nombre de métiers de tous ordres, à Chartres le fut lui-même, puis nommé marguillier de la paroisse Saint-Maurice. Une fonction qui le chargeait de l’entretien de l’église. Il reçut également la chaire de juge-consul. On lui doit une histoire de ladite paroisse, et plusieurs ouvrages rédigés en latin. Son état civil est inconnu, le situant normalement dans ce siècle.

# Poétesse , née à Nogent-le-Rotrou dans la première moitié du XVIe siècle, Françoise Hubert fut l’ épouse de Robert Barnier, juge criminel du Maine qui également versifia dans des vers à caractère tragique. C’est ce qui sans doute les rapprocha, mais la suite de leur vie de couple fut entachée d’un complot de leurs domestiques visant à les empoisonner avec leurs enfants pour piller la maison. C’est elle qui but la première sans connaître le but de ceux qui lui avaient servi à boire, et elle en mourut en la ville du Mans où elle fut enterrée. Les scélérats furent arrêtés et exécutés. Hélas, ses vers ne sont jamais arrivés à notre connaissance, Françoise n’ayant pas eu le temps manifeste de les faire publier.

# Originaire de Brunelles (Nogent-le-Rotrou), Lancelot de Barat a son fief et sa seigneurie ce qui lui vaut un procès important avec Théodore de Ligneris à propos d’une succession de terres sur Brunelles et Courville(1600, ce qui semble prêter à confusions. Il fut avant tout gouverneur de Beaumont-le-Vicomte. Son fils, René de Barat fut fait chevalier.

# Jacques Fourré, originaire de Mainvilliers, prédicateur d’Henri II et Charles IX, pour être ensuite évêque de Chalons-sur-Saöne où il meurt en 1578.

# Originaire de GallardonJean Boissin, son adolescence passée, il quitte la région et s’établit dans le Vivarais pour des raisons que nous ignorons. Auteur de : Tragédies (1528) –  Martyres (1598 ).Ses œuvres furent publiées à Lyon en 1598, sous le titre les oeuvres de Jean Boissin, de Gallardon comprenant : La Perséenne ou la Délivrance d’Andromède et les malheurs de Phynée, tragédie en cinq actes et en vers .Ainsi que de nombreuses tragédies qui en font un auteur prolifique. 

# Pierre Le Roux, originaire de Dreux, conseiller du roi, passait pour être un versificateur de talent bien qu’il soit resté très discret. Tout au plus connaît-on des Odes latines intitulées : Le Jardin des Hespérides ou l’origine, la beauté, l’éloge et la culture des Citroniers et des Orangers. L’auteur fait connaître le texte par ces quatre lettres C.P.R.C., traduit de cette façon : composuit Petrus Rufuis Carnutenfis. (1552)

# Existence en ce siècle de Jean Cadet, fondeur chartrain dont l’oeuvre est inconnue, de même ses travaux.

# Naissance d’Antoine d’Ardilly, gentilhomme et seigneur d’Orlu (Auneau). Erudit, il s’est fait une spécialité de traducteur d’espagnol en français. A cet égard, on lui doit Discours d’Etat de la rébellion des sujets contre leurs souverains, traduit de l’espagnol et d’un ouvrage Louis de Cerda ( 1622 )

# De même à Châteaudun, Augustin Costé, secrétaire ordinaire de la Chambre du roi, et lieutenant en l’élection de Châteaudun et Bonneval. Il est sorti de l’anonymat grâce à un rare esprit, écrivant et déclamant des vers en latins avec une facilité déconcertante. Dans ce style, on lui doit Nympha Vivaria ou Patriae Dunensis poctica descriptio (1604), jolie description latine de Châteaudun et ses environs.On le dit très lié aux grands esprits de son temps, notamment avec Ronsard, du Bartas, Odet, etc. Quelques vers érotiques figurent dans son œuvre. Son fils, Jacques, sera également poète dans le style de son père en se consacrant aux descriptions de la campagne dunoise. Son fils Antoine Costé, poète comme son père, composa, notamment, des vers concernant un lieu dit Le Gouffre que la nature aurait creusé pour préserver la ville de Châteaudun des inondations, et qui se trouvait au couvant des Cordeliers. Il en fait la description.

# – René Courtin, originaire de Nogent-le-Rotrou, est un avocat et historien, auteur d’une Histoire du Perche. Un remarquable ouvrage sur les coutumes et traditions du Perche entre Orne et Eure et Loir. Un auteur, Gilles Bry, sieur de la Clergerie, crut bon de reprendre à son compte une grande partie de ce livre pour s’en octroyer, dit-on, la  » paternité  », profitant que cet ouvrage lui avait été communiqué. Si l’on en croit les éloges, cette nouvelle mouture connut un grand succès, et rééditée. Vraisemblablement Courtin ne devait plus être de ce monde.

# Officier du Roi à ChartresMiles Piguerre est l’auteur de l’Histoire de France, touchant les troubles advenus pour la religion, et les plus notables occurrences et choses mémorables en ce Royaume de France et Pays-Bas de Flandres, fait en paix, fait en guerre, tant pour le fait séculier qu’ecclésiastique (1581) une idée reprise au Jean le Frère de Laval. 

# Citation de Laurent des Moulins, un apparenté chartrain, poète de l’Ecole de Martial d’Auvergne.

# Etienne Poncher est maître des requêtes (1544), évêque de Bayonne, puis de Tours (1550), et à l’origine de la construction du château d’Esclimont s’inspirant des châteaux de la Loire. Mort sans descendance, Marguerite, sa soeur, en hérita, et c’est avec elle que le nom de la famille s’éteint, n’ayant eu, comme son frère, aucun enfant. A la suite de ce décès, c’est la famille Hurault qui en devint la propriétaire.

# Comte de Secondigny, dit le maréchal de Cossé, en homme d’armes, Artus Cossé-Brissac est associé au département d’Eure et Loir, alors capitaine au sein de l’armée catholique,et battu près de Châteaudun par Gaspard II de Coligny, chef protestant. D’autres occasions se présenteront à lui pour prendre sa revanche, et infliger des revers à l’armée adverse. Toutefois, il sera emprisonné sur ordre de Catherine de Médicis pour soupçons de complot à son encontre, puis déclaré innocent par Henri III. Homme de devoir, il n’en demeure pas moins que sa réputation pour séduire les femmes, et user de la bonne chère le situent comme un épicurien.

# Jacques Couronné, ministre de l’église réformée qui vient développer le protestantisme sur Authon-du-Perche à partir de 1597, créant la communauté réformée d’Authon, ralliant ainsi à sa cause nombre des seigneurs voisins et notamment la famille des Robethon. Initialement, le protestantisme avait été initié entre 1560 et 1563, mais la Saint-Barthélémy hypothéqua le rayonnement huguenot. Autant le rayonnement de la communauté avait porté ses fruits au sein de la population, qu’à partir des années 1600, le nombre de pratiquants diminua d’une façon notable. (réf. La communauté protestante d’Authon-du-Perche au XVII ème siècle : de l’apogée à la résistance – Amélie Duchemin – étudiante – Université du Maine) 

# Seigneur de la Duinière près deCharbonnnières, François de Robethon, un protestant, résidait à Authon-du-Perche avec sa famille, en sa qualité de notaire royal. Son premier fils, François fut médecin d’Henri III, son second fils, Jacques, fut conseiller et médecin de la reine Marguerite de Valois, première épouse d’Henri IV. En septembre 1603, la peste s’abat dans la région, et la famille ira s’installer près de Dangeau chez la famille de Courcillon. La religion réformée fut très présente au XVIe et XVIIe siècle à Authon-du-Perche.

# Sébastien le Pelletier est un prêtre ligueur et maître de grammaire des enfants de choeur de la cathédrale de Chartres entre 1579 et 1592. En 1589, il se lance dans la rédaction d’un livre sur Chartres et ses environs lors des guerres de religion et du siège de Chartres par Henri IV (1591). Il livre ses impressions sur les calvinistes et la politique religieuse du roi de France, opposé qu’il est  »au roy hérétique  ». Ecrire ainsi de cette façon était osée dès lors que les prêtres ligueurs, plus particulièrement, étaient en proie à des représailles royales allant jusqu’à des exécutions sommaires.

# Bien qu’il ne soit ni né ni mort en Eure et Loir, Léonard Limosin a laissé une oeuvre remarquable sous forme de douze émaux représentant les douze apôtres en l’église Saint-Pierre.à Chartres.

# Estienne le Tonnelier, peintre chartrain qui vivait au milieu du présent siècle .

# François Marchand est un sculpteur orléanais qui a achevé la clôture du choeur de la cathédrale de Chartres, de même à l’église de Saint-Père (1543) où il entreprend la décoration du jubé, et les sculptures de la chapelle de la Conception de cette même abbaye.

# – De son vrai nom Loiseau, Pierre Ales vit le jour à Chartres, et devint principal d’un collège de l’Université de Paris. Il publia un grand Traité du double avènement de Jésus-Christ, du dernier jugement et des signes qui le précéderont, de la résurrection des morts, des peines de l’enfer et de la Gloire du Paradis. Ces livres sont en prose et vers latins (1561) Il est également auteur de quatre ouvrages sur la Manière de bien vivre et des devoirs de la vertu, parus la même année.

1500

#– Nouvel incendie à Chartres à proximité de la cathédrale dont les conséquences sont aggravées par le fait que certains habitants s’arrogent l’eau au détriment de la population besogneuse, si bien que les réserves d’eau sont mal réparties, et diminuent considérablement les possibilités rapides de diminuer la progression du feu. Chacun veut sa part d’eau. De même, l’attitude de certains chartrains pour protéger leurs réserves d’eau est à l’origine de sérieux accrochages, chacun voulant défendre sa  » lance à pompier  » si l’on peut dire puisque de grosses seringues étaient alors employées pour combattre les incendies.

# Naissance à Chartresd’André des Freux ou Le Freux ou et plus souvent cité sous le nom Renatus (ou André)Frusius. près ses études, il est reçu à Rome dans la Société des Jésuites de la ville en 1541. Il suit des cours de théologie à Padoue, revient à Rome pour assumer plusieurs postes successifs dont celui de secrétaire de Saint-Ignace de Loyola . Il enseigne la langue grecque à Messine en Sicile, à Rome les Saintes Ecritures tout en étant Recteur du Collège des Allemands. Hélas, il tombe malade dont il ne se releva jamais, et mourut à Rome en 1556. Sa disparition fut maintes fois regrettée. Homme de grande connaissance, parlant couramment trois langues, et réputé pour être en mesure d’enseigner aussi bien la théologie, que la médecine, la jurisprudence ou les mathématiques. De même était-il un excellent musicien, fort bon orateur, et grand poète. Il composa deux opuscules en vers à destination des jeunes gens l’un surL’Abondance des mots et des choses, l’autre sur un Abrégé de syntaxe latine. Compositeur d’épigrammes contre les hérétiques, et publia un Traité de simplicité chrétienne.

# Chartres – au niveau de la corporation des maréchaux, à savoir ces officiers chargés des soins aux écuries et des chevaux, est mise en oeuvre une caisse dénommée  » la boîte aux pauvres ‘‘ pour venir en aide aux indigents, de même la corporation des tailleurs, et plus tard celle des sergers, ouvriers qui fabriquent des serges, à savoir des lisières de draps de pareille longueur.

1501

# 2 août  – Fondeur de cloche et tabellion (notaire),Jean le Machon ou Jehan Le Maçon est cité comme habitant à Chartres. Son nom est associé à la fameuse cloche Georges d’Amboise qu fut coulée par ses soins. Sa réussite lui procura une telle joie qu’il mourut illico sous le coup de l’émotion procurée par l’exécution de ce travail, à savoir le 21 août.

1502

# 26 janvier– Louis XII accompagné du cardinal Georges d’Amboise, ministre et mécène, se rend en la cathédrale de Chartres pour faire ses dévotions.

1503

# Trésorier de Louis XII, Jean Cottereau obtint le château de Maintenon par adjudication(1503) sur un arrêt du Parlement. Du moins avec un donjon entouré de fossés, ouvrage quadrangulaire, complété par trois tours, il lui donne l’aspect du château qu’il n’est pas encore. Trésorier de France et très riche, Surintendant des finances du royaume (Louis XI, Charles VII, Louis XII et François 1er), il va entreprendre des travaux, pour commencer à donner une meilleure allure à cet ensemble dont la première construction daterait du XIe siècle. Lorsqu’il en devient propriétaire, c’est avant tout une forteresse protégeant les actifs de la Maison de Montfort. Sa situation au bord de l’Eure incite le financier à l’embellir pour en faire une résidence princière à la mode Renaissance, notamment un escalier octogonal qui servira, plus tard, à desservir les appartements de Madame de Maintenon. Une vingtaine d’années plus tard, la famille Angennes en devient propriétaire, et le Comte Louis d’Angennes, eu égard à sa position de bailli et capitaine de Chartres, obtient que les terres deviennent marquisat.

# 3 octobre Courtalain. Décès de Perrette du Baïf. Epouse de Guillaume d’Avaugour, qui a fait construire le château de Courtalain, et tante d’Antoine du Baïf, proche de Ronsard. Sur sa stèle tombale, l’épitaphe suivante  »  » Cy gist feue de bonne mémoire, damoiselle Perrette de Baïf, en son vivant femme de feu noble et puissant Guille d’Avaugour, escuyer, sr de Courtalain, Boisrusin, Launay et chambellan du roi Louis XI, laquelle trépassa le III° jour d’octobre l’an mil cinq cens et trois. Priez Dieu pour elle. »

1504

#– Abolition à Chartres de la fête du papifol ou fête des fous menant à des excès en tous genres pour exiger de l’argent. Des moments de débauche également durant plusieurs semaines où l’Église est ridiculisée, bien que recevant l’assentiment des autorités municipales. La coutume voulait que l’on élise un roi, plus communément dénommé pape des fous chargé de conduire les processions dans la ville, grands moments de liesse. Un saltimbanque se distinguait également par se démarche imposée par un bâton surmonté d’une tête grotesque, le tout provoquant du bruit grâce à des grelots qui guidaient les supposés fidèles profitant de l’aubaine pour se comporter d’une façon singulière. A l’extrême limite de la décence.

# Septembre -L’échevinage chartrain déclare que l’Eure a cessé d’être navigable.

1505

# Florimond Robertet (ou Vooerlet) , alors âgé de 48 ans,acquiert la baronnie d’Alluyes (ne pas confondre avec le château d’Alluy près de Blois qui lui appartenait également) en même temps que celle de Brou qu’il chercha à embellir. Parmi ses travaux, il fit tracer des rues assez larges, de même la première halle construite en bois, et qui accueillait un marché de fruits et légumes. Cette halle désormais en pierre reste majestueuse tout en conservant son aspect originel. Cette baronnie obtint, grâce à lui, le bénéficie d’organiser des foires et des marchés. Il fit également agrandir le château, initié par Guillaume Gouet qui a donné son nom au Perche-Gouet. Ce château était composé en réalité d’un donjon construit sur une motte artificielle qui fut rasée en 1842. Hélas, il ne put achever cette œuvre qui lui tenait à cœur. Il ne reste plus rien de ce passé particulier à cette commune de Brou qui fut connue un temps sous le nom de La Noble. Guillaume Gouet se singularise par rapport à Gabrielle d’Estrées, maîtresse d’Henri IV, et qui était sa petite fille laquelle viendra ultérieurement passer une nuit(chaude dit-on) en la cité broutaine. Un siècle plus tard cette baronnie est transformée par Henri IV en marquisat. Il meurt en 1527.

Cette même année, naissance à Chartres de Claude Huvé qui reprit le flambeau à son père pour achever la célèbre maison Huvé. Il mourut dans sa ville natale en 1570. On dit, est-ce une légende ou la vérité, Henri III serait venu y séjourner venant de Paris fuyant la Journée des Barricades du 12 mai 1589. Qu’il ait été présent, c’est un fait qui ne peut être démenti. Reste à savoir où ce visiteur de prestige passa son séjour, eu égard à la garde rapprochée qui était la sienne. Cette maison Huvé qui témoigne du passé chartrain qui se situe au n°10 de la rue Noël Ballay, avec une inscription en latin dans un cartouche au dessus du portail : SIC CONSTRVXIT CLVDIVS HYVE IATROS DECORI VRBIS AC POSTERITATI CONSVLENS à savoir : Ainsi la construisit Claude Huvé, médecin, pour la beauté de la ville et la postérité.

1506

Jean Jouet,(1652/1687) maître de Psalette en l’église de Chartres, insère une note laconique dans son Journal Chartrain à propos d’une exécution  » Vers 1516, deux mauvais garnemens et sorciers furent brulés tous vifz pour leurs mes faitz sur le marché aux Pourceaux à Chartres. » Pour la singularité de faits rapportés notamment par Adolph Lecoq dans Les Sorciers de la Beauce, à propos d’un volume détenu par la Bibliothèque de Chartres, et intitulé La Mer des Histoires, publié à Lyon en 1506, lequel dix ans avant que ne se passe cette double exécution, la relate de cette façon  » Environ ce temps 1516, le 6 de feburir, fut brusle à Chartres 2 hommes tout vif pandus a 2 potences comme la figure.  » D’ailleurs, un dessin d’époque, somme toute une esquisse montre l’un des deux pendus le visage enroulé dans la corde !.

# 26 juillet  – Chartres – Jour consacré à Sainte-Anne, mère de la Vierge Marie . Vers 18 heures, nouvel incendie au clocher neuf de la cathédrale dû à la foudre tombé sur la pointe du vieux clocher., un sinistre qui va perdurer le lendemain, et difficile à maîtriser. En effet la charpente a été touchée par les flammes, et le plomb qui fond augmente l’embrasement.

1507

# Courtalain. Décès de Guillaume d’Avaugour.Gentilhomme d’origine bretonne, seigneur de Bois-Ruffin, chambellan, chargé du service de la chambre du roi, épouse Perrette de Baïf, dame de Courtalain, décédée la même année. En 1483, il fit construire le château de Courtalain. Une pierre tombale attesterait dans l’église que le couple aurait été enterré à cet endroit. Leur fils, Pierre d’Avaugour hérite des terres de son père.Grâce à son mariage avec Catherine de Rouvray (ou Rouveray), propriétaire de Bois-Ruffin (Cloyes), il prend possession de cette forteresse dont l’existence remonte à la première moitié du XIIe siècle dont des vestiges existent de nos jours, témoin d’un passé qui en a fait une place forte redoutable. Pierre d’ Avaugour’ portait blason aux chefs de gueule.

# 11 février – Chartres – Jehan de Beauce est nommé par le chapitre Maître maçon de l’oeuvre de l’Eglise. Il entreprend la construction d’un nouveau clocher (115 mètres de hauteur, dit clocher neuf) Ce clocher porte d’abord le nom de Clocher de plomb à cause du métal dont il est alors recouvert devenant plus haut clocher de France après celui de Strasbourg (112 m). Ces travaux s’achèveront en 1513 (ou août 1514).

1508

# Châteaudun. Lieu supposé de décès d’Eloy d’Amerval, 53 ans.Poète et compositeur, on le dit originaire du Pas-de-Calais. On le retrouve un moment à la Cour de Savoie où il semble être ténor, puis à Blois au service de Charles d’Orléans, pour se porter à Orléans. En cette ville, on le connaît comme compositeur de motets dont les textes sont conservés à défaut de la musique, et d’une messe polyphonique à 5 voix. Le 18 janvier 1505, il arrive à Châteaudun où il est à la fois chantre et prêtre. Il désigne comme exécuteur testamentaire son fils Guillaume d’Amerval, lui-même auteur de poèmes sous le titre : Livre de la Diablerie.

# 13 mars. Première édition des Coutumes de Chartres. Une coutume particulière conférée à la ville de Chartres en matière administrative et judiciaire avec la présence d’un lieutenant des maréchaux de France, d’un lieutenant-général d’Orléans, une élection, un bailliage, un président, un tribunal consulaire et un grenier-à-sel. L’un des principaux points concerne l’héritage qui est alors codifié d’une façon stricte.

1509

# Plusieurs tentatives de remettre l’Eure en voie navigable échouent, surtout en raison d’un manque de financement.

1510

#– Représentation du Mystère de la Passion à Châteaudun.

# – Jean Goujon (v.1510/v.1566) est un sculpteur et architecte. Son rapport avec le département tient à la demande du roi Henri II afin de sculpter Diane de Poitiers en chasseresse s’appuyant sur un cerf (1549). l’oeuvre aurait été réalisée sur les lieux même – le château d’Anet -. Question d’inspiration sans doute.

Venue à Chartres d’Anne de Bretagne, reine de France, épouse en secondes noces de Louis XII. Elle fait don d’une cloche à Notre-Dames-de-Chartres. On suppose suite à la naissance de sa fille, Renée de France.

# Fin mai début août. Châteaudun. Dix-huit journées de représentation de la Passion, inspirée de celle d’Ambroise jouée trois ans plus tôt. Un grand événement pour la cité dunoise, à grand renfort de maîtres et ouvriers que l’on fait venir pour créer décors, mise en scène, avec un but essentiel, la mise en oeuvre de l’Echafaud de l’Enfer, symbolisant, en quelque sorte la perte des âmes qui ont failli à leurs devoirs, leurs comportements. Des représentations à caractère religieux qui pèsent ur les consciences, tout en créant une animation populaire de bon aloi. Un spectacle haut en couleurs, la cité faisant appel à des corps de métier qui ont la connaissance et l’habitude pour créer une ambiance festive. Citons parmi ceux-ci, Guillaume Brudeval, venant de Beaugency (Loiret en fait Orléanais à l’époque)avec femme, enfants, et serviteurs, payé dix fois plus que les autres intervenants, hébergé gratuitement aux frais de la ville. Il est un  » painctre  » reconnu, et maître dans cet art, réalisant force d’allégories. A cet égard, le Compte du Mystère de la Passion, édité par la SAEL, nous fait découvrir la totalité de cet important marché, de son déroulement ce qui enfin fait un document de référence décrypté d’une écriture évidemment pas facile à lire, un mélange de français et de latin. En fin d’ouvrage, l’impressionnante liste de plus de 200 intervenants pour cette longue fête, nous aide à comprendre cette organisation rodée où les Confrères de la Passion ont certainement apporté ponctuellement de leur savoir dans la tradition populaire du Moyen-Age. Ce qui laisse supposer que ces corps de métier se sont transformés en acteurs de circonstance, amenant, sans doute, plus de justesse à une forme de réalité du mystère. Pour plus amples informations, il suffit de se reporter à une étude généraliste : https://geudensherman.wordpress.com/lit-16-fr/le-theatre-au-16e-siecle/

1512

1512/1537 – Construction à Dreux du beffroi sur trois étages tout d’abord grâce à Pierre Chéron (ou Pierre Caron selon d’autres sources) puis sous la direction de plusieurs architectes dont Clément Metezeau 1er. Le beffroi a été pendant 400 ans le siège de la vie municipale qui s’était établie au premier étage, alors que le second consistait en un magasin réservé aux grains et farines –  » Pierre Caron, maîstre maçon, a commencé à travailler aux fondemens de l’Hôtel-de-Ville en 1512 ; il est mort en 1516. Jean Desmoulins et Clément Métézeau, maistres maçons, ont repris les ouvrages en 1516 et y ont travaillé jusqu’à la fin. Ledit Desmoulins a fait un marché avec les maire, paires et habitants de la ville en datte du 21 avril 1516, de parachever ledit Hôte-de-Ville, au moyen que tous les matériaux et outils luy seroient fournis par la ville et qu’il luy seroit payé 5 sols par jour, 3 sols 6 deniers à ses maistres maçons et 1 sol 6 deniers à ses manœuvres. La pierre de taille a été achetée à Vernon et appartée par eau jusqu’au quay de Saint-Jean à Dreux, appelé le Grand-Jardin, et en cas de manque d’eau dans la rivière est dit par le marché qu’on laisseroit un tiers proche la tour de Fermaincourt sans diminution de prix. On achetoit aussi la pierre de grais à Saint-Martin-de-Nigellle, qui servoit tant pour construire l’Hotel-de-Ville que pour faire les trois portes et les ponts : on y achetoit aussi le pavé pour paver la ville et les faubourgs. »En 1521, « à Pierre Bordier, vitrier, la somme de 8 livres tournois, pour avoir par luy livrer panneaux de verre pour mettre à la croisée de devant la maison de la ville, dont il y en a aux armes du Roy nostre sire avec bordure à l’entour, à un autre les armes de la Reyne, à un autre les armes de Monseigneur et les armes de ladite ville. »En 1530, « à Thomas Le Brechin, maistre charpentier des oeuvres de Chartres ; et Mathurin Delaborde, maistre maçon audit lieu, la somme de 75 livres tournois, pour estre venus voir et visitter l’édiffice et lanterne queentendent faire les pairs de la ville sur la maison deladite ville. »En 1530, « à Estienne Braulard, chirurgien, la somme de 42 livres, pour 5 mois à subvenir, seigner, médicamenter et penser les malades de peste régnant dans la ville de Dreux. »En 1561, « à maistre Charles de La Bouticle, maistre fondeur, la somme de 90 livres tournois, qui lui estoient deubs pour avoir par luy fondu la grosse cloche étant en la cour carrée et maison de laditte ville, appelée le Tocsin. Sur laditte cloche est inscrit dans le haut : L’an mil Cinq cent soixante un, le premier décembre, du règne de Charles Neuf, par la grâce de Dieu roy de France et comte de Dreux, fut fondue, au mois de novembre, par maistre Charles de la Bouticle, pour l’honneur de Dieu et service du Roy et la communité de Dreux, lors messire Rotrou, lieutenant-général, Jacques Chaillou, maire, et Philippe Petit, procureur-sindic. Au-dessous de cette inscription est un cordon tout autour de la cloche, représentant 74 figures d’hommes et femmes, portant des flambards allumez sur l’épaule, et d’autres qui les allument en marchant à ceux qui sont allumés . »En 1562, « après la bataille, a été posé un garde dans la lanterne de l’Hôtel-de-Ville, et un autre au donjeon du chasteau, pour faire le guet jour et nuit pour sy aucuns des ennemis ne viendroient point surprendre la ville. »

# – Ordonnance du Maire et des Pairs de la ville de Dreux pour payer le droit accordé au Roi de l’Oiseau anciennement dénommé Popeguay. Ce vainqueur ayant alors abattu l’oiseau avec sa flèche serait exempté de tailles, aides et autres impôts.

1513

# 2 marsChâteaudun – Naissance de François d’Orléans-Longueville qui servira François 1er dans sa lutte contre Charles-Quint. Décédé dan sa ville de naissance le 25 octobre 1548, il a été inhumé en la chapelle du château.

# 18 maiChâteaudun.Princesse de sang appartenant à la maison des Valois, belle-soeur du roi François 1er, mariage de Françoise d’Alençon, 23 ans avec François II.

#– Juillet .Chartres. Charpentier chartrain, Jean d’Ingauville ou Dingauville entreprend la mise en œuvre du premier pont de la Courtille , dénommé le Pont qui tremble, pont de bois qui fut reconstruit à plusieurs reprises en 1589 et 1696 et toujours réservé aux piétons., en raison des nombreuses inondations destructrices de la structure Ce n’est qu’en 1767 que le pont fut à nouveau reconstruit mais en pierre, et doit son nom à la courtille de Launay, alors hameau chartrain. Comme tout bon charpentier, il eut l’occasion d’intervenir sur d’autres chantiers notamment un clocher à Châteaudun pour la somme de 60 livres (1505).

1514

#– Le duc de Suffolk arrive à Chartres pour solliciter l’assistance du roi de France contre le roi d’Angleterre. Douze mille lansquenets lui furent consentis, qu’il fit passer dans les environs de la cité beauceronne, ces hommes causant de grands dégâts. Le chapitre dut envoyer une supplique au roi de France pour y mettre bon ordre. Depuis, le guet fut prévu en haut du clocher neuf pour surveiller les environs de la ville.

1515

# Nogent-le-Rotrou. Naissance de Nicolas Denisot, peintre, graveur , poète et mathématicien. Il fut appelé auprès de François 1er en qualité d’officier de sa maison. Doué pour la versification, il part en Angleterre enseigner les langues grecque, latine et française aux princesses Anne, Marguerite et Jeanne de Seymour. Auteur uniquement de poésies religieuses. Il fut proche de la Pléiade ( 1547/1559), ayant fait ses études avec Ronsard, Baïf et du Bellay au collège Coqueret. Il revient en France et Henri II l’accueille avec déférence, le recevant avant tout comme dessinateur et mathématicien, auquel il entend faire appel. Il le charge de lever le plan de la ville de Calais, qui était au pouvoir des Anglais, afin d’en étudier les endroits faibles, trouver les moyens de s’emparer de cette place. Denisot se rendit aux abords de la ville en question et faillit être tué par l’occupant. Avec la mort du roi, il fut privé de la récompense qu’il avait méritée et affaibli par de nombreuses fatigues, il mourut la même année que ce dernier (1559).

1517

# Chartres. Naissance de Charles de Jonvilliers. Etudes de droit à Paris et Padoue, il fut un proche du Groupe de Ferrare et de la duchesse Renée, fille de Louis XII A partir de 1559, il fut secrétaire pendant plus de dix ans de Calvin. La mort de ce dernier en 1564, fut un grand choc Il devient diacre le 20 mars 1569. Décès le 20 mai 1590 à Genève où il vivait depuis de nombreuses années.

4 juin La châsse de Saint Taurin est descendue du Trésor des Reliques de la cathédrale de Chartres. Le 6 juin, elle est transférée au couvent de Saint-Jean-en-Vallée, pour être ensuite portée en procession le 26 du même mois à la paroisse de Saint-Maurice-lès-Chartres pour remercier Dieu de la pluie qui est tombée. Saint Taurin (IVe siècle) a été le premier évêque d’Evreux, connu pour ses miracles qu’il accomplit durant sa vie et après sa mort. Ses restes ont fait l’objet de nombreuses controverses dés lors qu’en 1682, ils ont figuré dans l’Inventaire des Reliques et Joyaux de l’église de Chartres, ce qui aurait été contesté. Le Dictionnaire de Moréri qui date de 1735 affirme au contraire qu’un crâne était la possession des Bénédictins d’Evreux. Cette vénération légendaire appartient, sans nul doute, plus à l’histoire d’Evreux que celle de Chartres.

1518

# – Toussaint Cachan, architecte, passe un marché pour la construction de l’église de Poisvilliers.

# – 11 novembre – François 1er monté sur le trône de France trois ans auparavant, accomplit ses dévotions à Chartres accompagnée de son épouse Claude de France. Ensuite il part au Clos-Lucé pour y rencontrer Léonard de Vinci.

# 7 décembre – Un prince d’origine milanaise et capitaine de guerre, lieutenant-général des armées françaises, Jehan Trivulse décide d’aller à Chartres rencontrer François 1er pour lui demander audience. Prenant un sérieux coup de froid, ce serviteur du roi, meurt dans la cité beauceronne. Sur sa tombe chartraine fut gravé la phrase suivante  » C-gist Jehan-Jacques Trivulse qui, auparavant, n’a jamais eu de repos.  »

1519

# 2 janvier  – Jehan Soulas est un imagier, plus vraisemblablement sculpteur dont on dit ue la famille s’est installée avec sa famille à Châteaudun ce qui semble douteux. Son attache à l’Eure et Loir semble découler d’une commande des chanoines du chapitre de Chartres pour quatre histoires à exécuter en pierre de Tonnerre pour orner les clôtures du choeur au niveau du déambulatoire sud de la cathédrale. Il propose de les réaliser en style fin XVe début Renaissance, tout en respectant un descriptif fourni par les chanoines sous forme de toiles dont il doit s’inspirer le plus fidèlement possible. Ces panneaux vont alors représenter notamment la Vierge de l’Annonciation, avec des scènes inspirées du théâtre. Complétée par d’autres commandes, leur réalisation s’effectuera entre 1519 et 1535.L’artiste est alors installé à Paris, les fait transporter et installer à Chartres à ses frais. Le marché se serait élevé à 280 livres tournois dont il est très difficile de transposer de nos jours le coût actuel, eu égard aux cours très aléatoires de la monnaie. Ces 280 livres auraient peut-être pu valoir 4000 euros. Rien n’est moins sûr, et si tel est le cas, la somme paraît dérisoire.

1520

# Aux alentours de la présente année, pose en la cathédrale de Chartres vraisemblablement dans le déambulatoire, du choeur de l’horloge astrolabique, héritière elle-même d’une horloge astronomique dont l’origine aurait été identifiée à partir de 1407. A l’époque de sa mise en place, elle était dotée d’automates et de cloches, associés àun mécanisme puissant pour faire actionner l’imposant ensemble. Pendant la révolution de 1789, les émeutiers ne trouvèrent rien de mieux que de s’arroger certaines pièces pour s’en faire des piques. En 2006, des analyses ont permis de déterminer qu’une restauration de grande ampleur pouvait être entreprise car les constructeurs de l’époque avaient eu l’idée d’insérer dans la pierre certaines pièces essentielles pour leur fonctionnement, sauvant ainsi une grande partie du mécanisme. Il s’agit d’une des deux seules horloges au monde (l’autre se trouve à Bourges), et complètement restaurée pour la retrouver presque dans son état originel, sa remise en place s’accomplissant en septembre 2009.

La cloche du clocher Neuf ayant été cassée, elle fut refondue pour sonner les cloche-hes et servir au guet. Le cadran de l’horloge sera achevé six ans plus tard.

# Naissance aux alentours de cette année et probablement à Chartres, au sein d’une famille chartraine connue de longue date dans la cité beauceronne, de Gilles Tulloue, avocat au à Parisbaillage de Chartres puis devint bailli de Gallardon, et juriste local. Il a également étudié Les Coutumes de Chartres, paru au sein d’un ouvrage collectif regroupant les coutumes du Perche-Gouët (1604).

# Naissance supposée la présente année à Chartres d’Abel Mathieu, cité comme écrivain, et auteur d’un Devis de la langue française, publié l’année de sa mort à Chartres, supposée elle aussi vers 1572.

# Bien que Guilllaume Postel soit né en la présente année à Avranches, et n’ait rien à voir par son état civil avec l’Eure et Loir, il n’en demeure pas moins que ce visionnaire et savant reconnu, brillant professeur de mathématiques, doit quelque peu sa carrière au plein coeur de Beauce, à proximité de Chartres. A 20 ans, il quitte sa région natale pour aller parfaire ses connaissances, les développer. Pauvre provincial qu’il était, dès son arrivée à Paris, il est pris à partie par des malfaisants qui profitent de son innocence pour lui dérober tout ce qu’il possédait. Abattu, sans ressources, il trouve le moyen de quitter la capitale, et se diriger dans les environs de Chartres. Un couple d’agriculteurs beaucerons lui témoigne quelque pitié, le prend  » sous son aile  », lui procure travail et ressources pendant quelques années, dit-on. Ainsi remis de pied en cape, il retourne à Paris pour aboutir à la carrière qui fut la sienne, ne cessant d’avoir de la reconnaissance envers ce couple qui l’accueilli, tout en travaillant dur et apprenant les rudiments de la vie tant un contexte difficile, mais encourageant tout de même.

# Aux alentours de la présente année, un cordier ayant établi ses rouets sur les murailles de la Porte Guillaume, y déposait ses filasses, et permettait à ses domestiques d’aller boire et manger sur l’autel . Maître Jumeau, prêtre chapelain, s’en plaignit à la chambre de la ville, et obtint, le 21 juin 1524, de faire bâtir, à côté de La Chapelle, une petite champ re pour lui servir de de demeure, moyennant une rente annuelle de 27 sous 6 deniers tournois., soit convertis à 98 euros de nos jours.(Le Magasin Pittoresque.1850)

# Est cité en mai, la présence comme sergent du tour de choeur de la cathédrale de Berthault Perrenet,sculpteur chartrain, qui vend sa charge ce même 24 mai de présente année

1521

# – Épidémie de peste à Chartres qui fait plusieurs centaines de morts. Cette même année, la Beauce connaît de fortes chutes de grêle, les intempéries se manifestant durant une dizaine de jours.

# Gérard Denisot voit le jour à Nogent-le-Rotrou. Comme son frère de Nicolas *, il devient littérateur (écrivain scientifique) et docteur en médecine. Très proche des rois Henri III et Henri IV qui lui reconnaissaient dit-on certains mérites, il a publié de nombreux opuscules en langue latine et grecque. Il meurt en 1595.

# Mathurin Delorme, sculpteur chartrain, passe un marché destiné à l’église de Saint-Sauveur en Thimerai (y). Une statue qui sera réalisée en pierre de Vaux de Cernay.

1522

#  – Pierre Piéfort, fils du contrôleur des greniers à sel de Châteaudun, protestant ayant embrassé la réforme, meurt sur le bûcher à Saint-Germain-en-Laye.

# 12 septembre. Georges de Selve présente un intérêt mineur, mais néanmoins curieux dans la mesure où le dénommé est nommé chanoine de Chartres à cette date âgé seulement de 16 ans, fonction qu’il garda seulement trois mois avant d’aller chercher sous d’autres cieux, un avenir plus en conformité à ses ambitions.

1523

# 23 septembre   Roland Grelet, protestant, est accusé d’avoir renversé des statues dans la cathédrale de Chartres du moins celle d’un saint, ceci pendant la messe. Il s’agit en fait d’une première manifestation à propos de la Réforme. Il est condamné à mort, et a beau joué au fou, il est reconnu coupable. L’année suivante, il meurt sur le bûcher à Saint-Germain-en-Laye, et non sur les lieux de son forfait. Une autre version prétend qu’il fut exécuté à Chartres. En tout cas, il s’agit du premier hérétique de la région qui eut à subir les conséquences de cette répression religieuse.

1524

# Chartres. L’imagier Nicolas Guybert, qu’il soit né ou non à Alluyes, a séjourné à Chartres pour travailler sur la cathédrale, auteur du Baptême de Notre Seigneur (1543). On le retrouve également sur des marchés passés pour Ablis et Saint-Arnoult des Bois. Selon des actes notariés, sa présence dans la cité beauceronne est citée entre le 27 juin 1524 et le 18 août 1548. Il serait mort à Chartres (?) vers 1550. Il s’y serait marié.De nombreux Guibert ou Guybert sont cités dans la région ce qui attesterait des attaches familiales. Tout reste à démontrer.

# Roland Grelet, un protestant, est brûlé à Chartres.

# Pierre de Brissay, abbé de Saint-Père, se convertit au protestantisme, et choisit de regagner son château de Denonville, sans doute pour se faire oublier.

# février. A Chartres, dans la campagne environnante, on s’affaire pour renforcer tout ce qui est construit. On fait des provisions, en un mot, une menace paralyse toute la population eurélienne comme celle du royaume. Pensez-donc, un astrologue allemand, Johannés Stoffler a prédit un déluge universel en raison de la conjonction de plusieurs planètes. A cette époque, on a tendance à tout croire, craignant tout ce qui peut venir du ciel, l’associant à la colère de Dieu. Bien que la menace religieuse pèse sur ces sorciers, le peuple y croit beaucoup à ces prophéties. Le mois de février passa, pas la moindre goutte d’eau, ni de vent, ni d’éléments d’aucune sorte. Jamais, il n’y eut de mois de février aussi sec. Stöffler mourut sept ans plus tard, et avec lui la crainte d’un déluge.

# 31 décembre – décès à Chartres de Regnault de Gyves,  » prévost et licencier en loix  »

1525

– Des bandes se montrent dans le pays percheron. « Pendant quatre mois, de janvier à avril, elles ravagent les bourgs et villages, de Bellesme jusqu’à Montigny et de Dreux jusqu’à Beaumont ; elles font un grand carnage des habitants de ces campagnes »

# Naissance dans le pays chartrain ou dans le Perche de Claude de Sainctes, évêque d’Evreux, agitateur sous Henri III, condamné à mort sous le règne d’Henri IV et finalement gracié.

1526

# – Naissance à Chartres de Claude Rabet, avocat, surtout poète prolifique, s’inspirant des textes antiques qu’il apprécie, pour se créer un paysage littéraire. Ses vers fort appréciés de ses contemporains à propos du  » fleuve  » Eure et ses berges sont les témoins de la fascination, de l’enchantement que suscite sa campagne natale.

# Clément Marot est arrêté à Chartres sur ordre de l’évêque, et placé en détention dans les prisons de Loëns appartenant à ce dernier. Il y composera une satire violente contre les gens de justice, tout en faisant l’éloge des Chartrains. De même, va-t-il remettre au goût du jour Le Roman de la Rose, en rajeunissant certains mots jugés selon le célèbre poète, pour le moins vieillots, une façon de distraire lors de son incarcération. (Références : manuscripta.hypothesco.org // Le Roman de la Rose par Francisque Michel – 1864 – est une document très explicite démontrant que l’oeuvre a connu plusieurs retouches // De même, plusieurs ouvrages actuels permettent d’aborder cette oeuvre sous un angle actualisé grâce notamment à deux auteurs : Jean Dufournet et Bruno di Rosa. )

# La population du royaume comme celle de la cité beauceronne et régions concomitantes, connaît à nouveau la peste, parfois appelée fièvre pourprée, coqueluche, branchue, suette, contagion, en fait qui font partie de ces maladies endémiques. On cure les rues, on éloigne les malades dans des  » sanitas  » aux abords des villes où ils sont placés en quarantaine. Soit le Paradis, c’était la guérison ou l’Enfer, la mort.

# De nombreuses bandes de pillards sévissent dans le Thymerais. On bat les paysans pour leur faire avouer la cache de leur or. On viole femmes et filles. On incendie les bâtiments, on tue les bêtes. La désolation est grande.

# Naissance de Jean II d’Allonville de Réclainville à Réclainville (Voves), homme de guerre, fidèle au roi,déplora les guerres de religion. Marquant son opposition à Henri III, il allait être arrêté lorsque le roi est assassiné. Même attitude à l’égard d’Henri IV, notamment refusant toute soumission au roi. Il récusa l’or, les promesses royales, préférant se retirer de la scène politique et militaire.

# 21 août. Chartres.Le Corps de ville de la municipalité (encore que cette appellation ne soit effective qu’à partir du milieu du XVIIIe siècle) ordonne à chaque paroisse de nommer des gens de bien pour être désignés comme messieurs et gardien de vigne  » contre les méfaits des maraudeurs  » volant jus et raisins. Ces gardiens devaient se poster sur les chemins et passages pour en interdire l’accès, à savoir défense est faite à qui ne possède pas de vignes sous peine de confiscation et saisies. En fait le Messier est apparu comme le premier Garde rural sur l’initiative du roi Charles V en 1369, à cette différence qu’il était chargé de garder les  » bleds  » (blés) avant les moissons. Il est l’ancêtre du garde-champêtre.

1527

# Jacques Beaunyez est un architecte, réputé originaire de Chartres, dont on sait , à cette date,qu’il passa un marché important avec le doyen du chapitre de l’église Saint-André-de-Chartres afin de couvrir de pierre cet édifice  » à escaille de poisson, une tourelle avec voulte qui sera par dessous la dite couverture en façon de ung patron et pourgect pour ce faict… »

# 15 janvier Nicolas Guilbert, sculpteur né à Chartres passe un marché pour conduire des travaux pour l’église d’allures.

# 25 juin – Disparition à Chartres de Josse Clichtove, d’origine belge. Théologien et mathématicien. On le retrouve chanoine à Chartres puis théologal, deux exercices conjoints permettant l’enseignement de la théologie. Il prit part à la célèbre dispute entre Jacques Lefèvre d’Etaples, théologien et humaniste et Pierre Cousturier plus connu sous le nom de Sutor, théologien et chartreux à propos du nombre de maris de Sainte Anne. (Nota : Une autre source le donne décédé le 22 septembre 1543 sous le nom de Josse Clicthoue, dit Le Maillet des Hérétiques, et l’un des premiers avoir combattu les idées de Luther. )

1528

# – 25 février, venue au monde de Rémi Belleau à Nogent-le-Rotrou. l’un des sept membres de la Pléïade. Son art de peindre et dépeindre doublé d’un sens aigu de l’observation lui vaut des éloges, et d’être surnommé le ‘’ Peintre de la nature ‘’ par Ronsard..On le considère également comme l’un des chantres du blason qui signifie discours, ou conversation, ou description, ou explications et propos. Auteur par ailleurs de ‘’ petits hymnes ‘’ en forme de courtes pièces mi-lyriques, mi-descriptives consacrées à la louange de sujets où l’on retrouve l’escargot, la cerise, le papillon, l’ombre, l’heure,etc. Lors de ses obsèques célébrés à Notre-Dame de Paris (1577), soncercueil fut porté par Pierre de Ronsard, Jean Antoine de Baïf, Philippe Desportes et Amadis Janyn, tous poètes.

# Chartres. Existence de Mathieu de Chartres moine appartenant au couvent des Cordeliers, et estimé le plus lettré du royaume. Mais alors pourquoi n’est-il pas plus connu ?

# Le comté de Chartres est érigé en duché par François 1er, en faveur de sa belle-soeur, Renée de France, duchesse de Ferrare. De fait, cette situation représente un énorme avantage à propos de valeur mobilière. La ville voit accourir de nombreux propriétaires qui valorisent en quelque sorte la famille d’Orléans. Celle-ci perdra néanmoins tous ces avantages à la Révolution, son rôle s’étant considérablement affaibli en raison des remises en question d’une certaine aristocratie, et la fin, du moins provisoire de la royauté. L’expansion chartraine ne fait que confirmer la présence de nombreux et divers métiers. Plus précisément, seize cents professions évoluant dans le tissage de la serge (ensemble de textiles) et du drap.

# – Pluies torrentielles sur l’agglomération de Chartres. Augmentation vertigineuse du prix du blé, donc du pain, base essentielle de la nourriture chez les gens de basse condition, d’où distribution de vivres aux pauvres.

1529

# – épidémie de peste à Châteaudun.

# Fin décembre de la présente année, décès à Chartres de l’architecte Jehan de Beauce, de son vrai nom Jean Texier, et inhumé dans cette même ville. L’honneur qui lui est consenti découle de sa position d’architecte, et en rappel concepteur du clocher neuf après l’incendie partiel de la cathédrale en 1506.

1530

# – Louis de Brézé assiste à la consécration et à la dédicace de la nouvelle chapelle de Coulombs qui ne sera jamais achevée, et la Révolution la fera disparaître sous la pioche des démolisseurs.

# Réputée née vers cette date en un lieu non précisé, on retrouve Jeanne d’Halluin, dame et baronne d’Alluyes connue avant tout sous le nom de Mademoiselle de Piennes, ayant été dame d’honneur de la reine Catherine de Médicis de 1547 à 1557. François de Montmorency, maréchal de France, en tomba amoureux, et une union secrète pour certains, des fiançailles pour d’autres, combla un temps les deux amants. Mais la raison d’Etat obligea en quelque sorte Jeanne d’Halluin à épouser en 1557 Florimond III Robertet,(1540/1589) ayant rompu préalablement son mariage secret alors qu’on attribue au maréchal d’avoir rompu ses fiançailles pour épouser Diane de France. En 1563, François Clouet réalisa un portrait de Jeanne. Décès vers 1581.

# 11 JuilletChartres. Venue au petit matin, et toutes affaires cessantes, de François 1er. La population est alors invitée à suivre une procession vers Notre-Dame. Il s’agit de célébrer la ratification des traites pour la délivrance des jeunes gens à qui on accorde la bienvenue en qualité d’Enfants de France. A ce sujet, rappelons pour la petite histoire que leur père François 1er, quatre ans auparavant (1526) en gage de l’exécution du traité de Madrid, a accepté de livrer ses deux fils ainés, François, premier dauphin dit de Viennois, 8 ans, et Henri, second dauphin, 7 ans, comme monnaie d’échange. Quatre années de conditions assez dures qui vont s’achever le 1 juillet de la présente année, puisque l’argent de leur libération va être remis. Aussi, il faut reconnaître que ce choix du roi vis-à-vis est à la fois un honneur, et surtout lié à la reconnaissance d’un roi de droit divin envers Notre-Dame de Chartres. Les enfants encore affectés par leur enfermement, vont alors pouvoir se plonger dans l’atmosphère de leur douce France. les cloches tintent, toute la population est en liesse, bien informée de cette venue royale. Tous les nobles de cour sont là, le clergé, les échevins sont présents. Une foule immense, et des tréteaux ont été placés dans tous les lieux stratégiques offrant une collation composée de pain, de poires, prunes, fromages, de même les boissons. Le soir, la fête continue de plus belle, jusqu’à plus soif. Des feux de joie éclairent les assemblées, la ville, des coups de canon et d’arquebuse se font entendre. De même les trompettes sonnent la joie, les hautbois des ménétriers ajoutent leur touche musicale. Toute la ville est banderolisée aux couleurs royales. On oublie le temps cette misère qui s’accompagne d’une situation économique désastreuse. Les récoltes vont être loin de donner le rendement attendu, la cherté du blé va accentuer les inégalités. Pour le moment, c’est la fête, histoire d’oublier ce qui grève le peuple.

1531

# 4 juillet – Condamnation à mort à Chartres de Guillaume Lecocq, un prêtre, pour avoir assassiné deux de ses condisciples, et brûlé vif, place du marché aux chevaux de Chartres après avoir eu le poing droit coupé. Au préalable,  » il avait été habillé par l’évêque de Chartres Louis Guillard d’une robe mi-partie rouge et jaune toque rouge et plume blanche en tête; comme un adventurier. » Il mourut  » en très bon chrétien  ».Son bourreau, le dénommé ‘’ Souppe-tard ‘’, exécuteur de la ville.

23 juillet – Louis de Brézé rend l’âme à Anet. Il avait épousé en secondes noces Diane de Poitiers. Le couple eut deux filles.

# Une grande misère s’abat sur la région. Le blé comme le vin sont très chers, si bien que les Beaucerons font du pain de fougère, et autres ingrédients trouvés dans la nature, occasionnant de nombreuses maladies. La peste réapparaît au cours de l’été, sans doute due à de nombreux travaux et curages, et celui de la fosse du Pilori des Halles. En raison des fêtes à venir, on expulsa de nombreuses personnes ayant l’habitude coucher dans la cathédrale, souvent manu militari. Toutefois des barbiers-chirurgiens vinrent procéder à des soins de premier urgence dans la limite des connaissances médicales de l’époque. La peste disparut en fin d’année.

1532

# – Jean Le Fèvre, originaire de Dreux, fut sa vie durant prêtre. Outre son état ecclésiastique, on lui doit plusieurs ouvrages notamment l’un d’entre eux, imprimé à Paris,, sur les Fleurs et Antiquités des Gaules, traitant des Druides, et description des bois, forêts, vignes et vergers, et autres lieux du plaisir.

# Jacques Spifame abandonne son canonicat à Chartres. Il ne venait d’y rester quelques années, tout en assumant d’autres charges, eu égard à ses ambitions, surtout qu’il réussissait tout ce qu’il entreprenait avec un certain aplomb. Mais voilà l’amour d’une femme le tourna vers la religion réformée, la seule façon de rester aux côtés de celle-ci, alors qu’il était évêque de Nevers. Mais à force, il se fit des ennemis surtout en raison de ses relations épistolaires avec le cardinal de Lorraine, grand adversaire des huguenots. Il eut la tête tranchée le 23 mars 1566 à Genève.

# Naissance au château de Frenaye (???) à proximité de Châteaudun de Guillaume de Taix, chanoine et doyen de l’église de Troyes, connu pour ses relations quelque peu curieuses à propos des états de Blois en 1576, de même des assemblées du clergé alors qu’il était député. Il meurt en 1599.

# 21 mars  – Visite officielle, à Chartres, de la reine Eléonore de Hagsbourg, 34 ans, seconde épouse de François 1er et soeur de Charles Quint. Pour célébrer son accueil, les échevins lui firent don de vin et d’avoine. Les déviations continuèrent jusqu’au 9 avril. Toute la force culturelle de la ville emplit de joie les rues de la cité, et honorèrent la reine de diverses manifestations pour la célébrer.

# Réapparition de la peste, et pendant six mois au moins, huit mille Chartrains décédent. Des mendiants furent conduits hors la ville, et toute résistance pouvait entrainer des coups de fouet. Nogent-le-Rotrou subit la même pandémie provoquant plusieurs centaines de décès.

1533

# – Naissance à Dreux de l’architecte, Thibault Métezeau, qui dirigea la construction de la sépulture des Valois à Saint-Denis, et collabora à l’élaboration du Pont-Neuf à Paris.En 1575, il fut nommé expert-juré de la ville de Dreux. En 1576, il est architecte du duc d’Alençon et en 1578, architecte du roi Henri III. Il meurt à Paris en 1593 ou 1600.

# Construction des halles de Nogent-le-Rotrou.

# Forts ouragans en fin d’année, causant de tes gros dommages tant à Chartres que dans la région.

1534

# Date de publication de Gargantua. Ah ! La Beauce ! Rabelais serait-il celui qui aurait  » donné  » son nom à cette immense plaine céréalière, et grenier à blé de la France. L’épopée de Gargantua est alors la voie toute tracée quand le géant se rend à Paris sur sa Grand Jument, en choisissant cette route. Faudrait-il penser ou croire que la dite plaine était boisée, on serait tenté à la version de grand écrivain humaniste que fût François Rabelais au XVIe. Surtout qu’il prête à sa monture d’avoir profité de sa longue queue pour chasser de damnés insectes qui venaient la piquer. Mais voilà l’animal ne connait pas sa force en balançant la partie très fournie de son postérieur pour les chasser, si bien ce qui était une forêt devient plaine. Gargantua découvrant l’immensité de la nouvelle étendue totalement dénudée de toute importante végétation, s’écrie du haut de son équidé  » Je trouve beau ce. ». On en déduit pays. Force est donnée aux légendes ou mythes écrits ou oraux pour se mêler à la connaissance de l’histoire, un phénomène particulier qui donne du piment à une forme de mythe.

1535

# Aux alentours de cette année, naissance à Chartres de Jacques de Billy, fils de Louis de Billy, gouverneur de Guise en 1535. Etudes à Paris, droit à Orléans et à Poitiers. Passionné de belles-lettres (langues grecque et hébraïque), il embrasse néanmoins la carrière ecclésiastique en l’abbaye de Saint-Michel-de-l’Herm, ayant succédé à son frère Jacques. Il a laissé de nombreux ouvrages notamment unetraduction des œuvres de Grégoire de Nazianze (1569 et 1583).

# 15 mai. Décès de Jacques Terrail à Chartres qui fut le dernier abbé régulier de Notre-Dame de Josaphat. Il fut consacré par l’évêque de Chartres comme le successeur de son frère Aymon Terrail, évêque de Glandèves . Sa fonction d’évêque fut très courte(Haute-Provence), épiscopat qui fut bref puisqu’intronisé en 1532 jusqu’à sa mort trois ans plus tard..Pour la petite histoire, il est le frère cadet de Pierre Terrail de Bayard, autrement dit Bayard, le Chevalier sans peur et sans reproche (1476/1524)

1536

# – Réparation des fortifications d’Epernon.

# 2 août. François 1er s’empare de Chartres sans rencontrer de résistance, la garnison ayant préféré  » choisir la poudre d’escampette  » que de combattre face à l’armée royale Toute défense de ville, à fortiori celle de Chartres, repose sur un ban et arrière ban, système féodal complexe. Ces deux dispositifs comprennent des seigneurs et hommes d’armes, les fiefs des nobles entretiennent financièrement la garnison. Le ban commun ou arrière ban permet la levée en masse de tous ceux qui peuvent porter des armes. Le fief est un domaine reçu par un vassal qui s’engage par un pacte – celui de le servir – de servir son suzerain, ce dernier étant au dessus de tous les vassaux qui lui rendent hommage. On comprend, dans un certain sens, que ces soldats d’infortune soustrait à leurs maigres terres, n’ont qu’un but : sauver leur peau. Une attitude qui ne va pas être sans conséquence pour la cité beauceronne, qui va voir s’abattre des conditions drastiques, en se voyant imposer une garnison sûre, composée de lansquenets, passant pour des hommes aguerris et sûrs, qu’il faut Payet et nourrir. Un éclairage sur l’organisation de défense est intéressant à connaître par rapport au système administratif qui découle du système féodal sur lequel repose le bailliage- le bailli rend la justice du roi – qui gère à la fois la ville et le pays chartrain. (Nota. De là à penser que fieffé donc fieffé coquin en découle peut s’expliquer par l’attitude certains seigneurs à se soustraire aux obligations par toutes manipulations pour ne point être taxés financièrement…!!! ).

# 17 octobre. Une pièce d’artillerie surnommée Colette, située Porte Drouaise, a été quasiment détruite. Elle est alors fondue à la charge des religieux, et un nouveau corps d’artillerie sera mis en place en juin 1537.

# Novembre de la même année à Saint-Arnoult-des-Bois, Noël Bersille, sergent de l’abbaye de Josaphat, assisté d’Estienne Rousseau, commerçant à Courville, est chargé d’une décret de prise de corps contre Guillaume Coupé et Noël Prevosteau, citoyens de la dite ville qui ne s’en laissent pas compter. Les deux mandatés sont blessés. Averties de cette rixe, les autorités délèguent force armée pour arrêter les deux criminels qui sont incarcérés au château de Courville, traduits devant la justice, et condamnés à mort le 25 novembre 1536.  » Le pouce de la main droite dudit Guillaume Coupé fut d’abord cloué et ensuite tranché d’un coup de hache  » . Ensuite, les deux hommes furent étranglés puis pendus aux fourches patibulaires de Saint-Arnoult-des-Bois, et leurs biens confisqués.

1537

# – De fortes gelées détruisent nombre d’arpents de vignes dans l’agglomération chartraine.

# Cette même année, les habitants de Chartres présentent une supplique au roi François 1er, à l’effet d’obtenir la permission de reprendre le projet de navigation sur l’Eure. Il leur faudra tout de même attendre onze ans avant de voir ce projet étudier à nouveau. Pour autant, des protestataires s’élevèrent contre cette perspective alors même que les tenants, au contraire, estiment qu’une telle navigation pourrait faciliter l’exportation des céréales et endiguer la disette continuelle dans le pays. Finalement de nombreux travaux seront entrepris un siècle plus tard sous le règne de Louis XIV . Hélas, seulement un temps, puisqu’ils furent abandonnés au profit de l’alimentation en eau de Versailles, puis faute d’argent consacré aux guerres de la fin de règne du Roi-Soleil.

1538

# Une solution est enfin trouvée pour réaménager l’Eure. Une imposition spéciale est imposée aux Chartrains. Les trente-deux portes à bateaux font l’objet de visites de faisabilité entre Chartres et Nogent, si bien qu’en un an, tout est rendu à la navigation.

1540

# Entre 1540 et 1546, Chartres reçoit par voie d’eau et terrestre, vins, pastel, poisson, cendre gravelle, sel, épices, cuirs, draps et grains. Mais les guerres civiles vont peser sur le fonctionnement, faisant un coup d’arrêt au bout de six années d’exploitation, prêtant à de nombreux incidents.

# Vers cette date Clément Marot, alors âgé d’environ 44 ans, est invité par René Lemaire en son château des Coudreaux près de Marboué. Le poète y aurait composé la XXI ème Epitre ( Espitre à cette époque) pour un gentilhomme de la cour écrivant aux dames de Châteaudun.( réf.www.perche-gouet.net/ ) De passage à Chartres, il est soupçonné de professer la doctrine de Luther, et envoyé en la prison de Loens. Il compose une satire intitulée L’Enfer.

# A cette époque, on situe la naissance d’Antoine de la Faye à Châteaudun approximativement à cette date. Ayant la religion réformée, il prit part aux guerres civiles qui en dessillèrent le royaume. Lorsqu’rHenri de Navarre se convertit, il se retire à Genève et y meurt vers le mois d’août 1618. On lui doit un certain nombre ouvrages notamment une Histoire des Juifs, et quelques traductions latines.

# Naissance dans le Perche, du poète Jean de Marconville ou Marcouville dit le Beauceron , auteur d’un Recueil mémorable d’aucuns cas merveilleux ( 1563) s’inspirant d’un texte d’Antonio Guevara, prédicateur de Charles-Quint ( 1539)

# Grosse vague de chaleur, les blés sont brûlés. Par contre, la récolte abondante des raisins et leur qualité du moins au niveau régional, compensent certaines pertes.

# Visite et séjour de quelques jours en l’abbaye de Saint-Chéron à Chartres du poète Clément Marot.

# Avril – Un premier voyage est accompli de Chartres à Rouen en passant par l’Eure.

1542

# Cathédrale de Chartres, Robert Filleul, organiste, intervient sur les orgues, et refait l’instrument.

# Bonaventure des Périers, conteur caustique, est de passage en Beauce (Beausse écrit de cette façon à cette époque), alors qu’il se dirige sur Alençon pour rejoindre Marguerite de Navarre, soeur de François 1er.. Il est connu pour avoir brocardé ses contemporains. Notamment dans  » Nouvelles récréations  » ouvrage paru après sa mort en 1543v,où il décrit en quelques mots assez moqueurs, ces hobereaux (gentilshommes) qui vont à deux sur un cheval, comportement pour le moins risible qu’il ne ménage pas. De même, il raconte s’être arrêté dans une auberge où il a mangé un plat beauceron dénommé la Caudelée, bouillie faite de farine et d’oeufs.

# Vague de pluies, de froid qui gèle les vignes.

1543

# – Cathédrale de Chartres – François Marchand, sculpteur orléanais, après avoir réalisé la clôture du chœur représentant l’Adoration des Mages, achève la décoration du jubé de l’abbaye de Saint-Père. Notamment sculptant des figures d’albâtre en relief, représentant la Passion, de même les ornements du maître-autel. Un travail d’ensemble pour lequel l’artiste ne reçut guère les émoluments en regard de la qualité du travail et le temps passé.

# Thibaut Desportes,vécut tout d’abord dans l’ombre de son frère puîné auquel , dit-on, il fut totalement dévoué, et sans doute profita-t-il de la situation aisée de ce dernier pour en profiter. Philippe le lui rendit au centuple, lui obtint des charges à la cour de France, ce qui lui permit, en quelque sorte, de voler de ses propres ailes, et d’acquérir la seigneurie de Bivilliers, autrement le château de Breteuil.. Il devint Thibaut Desportes de Bivilliers, et à cet égard Grand Audiencier de France, à savoir référendaire garde du sceau royal. Lorsque son frère connut des difficultés relationnelles avec Henri IV, il intercéda auprès du roi ce qui permit la réconciliation des deux hommes. Il fut chargé de rédiger l’épitaphe sur le tombeau de son frère. On tient de lui un ouvrage : Discours sommaire du règne de Charles IX, ensemble de sa mort et d’aucuns de ces derniers propos (1575)

# – Chartres, le vin se faisant rare, l’ Etape-au-vin, estaminet bien connu de la population, sert du cidre venant de Normandie. On le servait comme le vin et la bière dans des verres en étain. L’oxyde de ce métal mélangée avec une boisson alcoolisée, devenait un mélange détonnant qui, à la longue, pouvait être à l’origine de décès comme certains aliments qui s’oxydaient.

# 1 juin – Marché entre un chanoine de l’église de Chartres et Etienne le Tonnelier, peintre chartrain.

1544

# Vers cette date, naissance à Chartres de Jacques Prévosteau qui accomplit l’essentiel de sa carrière à Paris. Nommé régent au collège Montaigu. Décès en cette ville en 1572

# Chartres. Entre juin et octobre, la menace que fait peser sur le royaume les troupes de Charles-Quint et Henri VIII imposent alors une organisation de défense sous la houlette de Michel de Champrond. Celui-ci porte un soin particulier sur le guet qui doit mener une surveillance 24 heures sur 24. Un recensement des poudres est conduit, les remparts sont renforcés, et les portes de la ville sont fermées à partir de 5 heures du soir. Compte tenu de ce renforcement, la dauphine et Marguerite de France viennent se réfugier en catimini. L’instabilité générale dicte la plus grande prudence, Tout cela pour rien, une paix est signée le 18 septembre, non sans conséquence financière pour le royaume, et sur les deniers du Roi. Ce dernier impose alors la mise en place de nouvelles taxes, si bien que l’imposition devient systématique. Tout est presque dû à la couronne, et naturellement Chartres n’échappe en rien à la rigueur financière, malgré la prévenance de François 1er à son égard.

1545

#  – Une bonne partie de la Beauce est ravagée par une épidémie de peste, situation préoccupante aggravée par la famine et la présence quasi constante de bandes de soudards qui la ravagent.

# Naissance à Chartres de Michel de la Huguerie, une sorte de mémorialiste de la lutte entre catholiques et protestants, rapportant les faits successifs qui se sont déroulés, d’autant plus précis qu’il y fut blessé. Il s’éteint en 1616 (ou 1608). Il quitte sa ville natale à l’âge de 14 an pour ne plus y revenir. Il partit conquérir Paris, et après des études accomplis, il devint précepteur. A partir d’un faisceau relationnel qu’il s’établit, il saisit un certain d’opportunités pour un homme qu’on aurait pu qualifier d’arriviste, qu’importe l’étiquette religieuse. Il fut proche un temps de ‘Amiral Coligny. Un épisode parmi tant d’autres pour un homme sans scrupules manipulant les relations à son avantage au nom de l’intérêt qu’il leur portait pouvant l’aider.

# Durant deux ans (jusqu’en 1547) exécution des douze émaux pour l’église Saint-Pierre à Chartres représentant les douze apôtres par l’émailler et orfèvre Léonard Limosin (v.1505/v.1575 ), un Limougeaud qui a eu une influence profonde sur son époque. –

23 mai, venue de François 1er à Châteaudun et Cloyes. En qualité de roi chevalier, il convoque le ban (seigneurs vassaux) et l’arrière ban (nobles) du royaume en vue de former le gros des troupes et des  » gens d’armes  » afin de reprendre Boulogne aux Anglais, et le 26 août, le roi érige Cloyes en  » ville  » et lui remet les lettres patentes.

1546

#– Naissance à Chartres de Philippe Desportes. Poète. Oncle de Mathurin Régnier Etudes classiques tout d’abord à Chartres, ensuite à Paris, secrétaire de l’évêque du Puy Antoine de Senneterre, évêque du Puy, qu’il suit à Rome.. De retour en France, Charles IX lui demande de lui écrire des élégies pour prouver sa tendresse envers Marie Touchet, sa maîtresse, avec laquelle il veut se réconcilier. De son côté, Henri d’Anjou le sollicite pour lui écrire quelques vers dans le but de séduire la princesse de Condé. En 1572, il dédie son : Roland furieux à Charles IX ce qui lui vaut une dotation de 800 couronnes d’or – Angélique et Médor au duc d’Anjou , lequel ravi d’être marqué par tant d’honneurs , en profite pour le solliciter pour lui écrire deux sonnets pour sa nouvelle maîtresse Renée de Rieux, dite la Belle Châteauneuf.

……

Yeux pleurant à la foi tant d’aise et de martire,

Sousris par qui l’amour entretient son empire,

Voix dont le son demeure au coeur si longuement

Esprit par qui le fer de nostre âge se dore,

Beautez, grases, discours, qui m’allez transformant,

Las ! connoissez-vous point comme je vous adore ?

Sous le règne d’Henri III, il devient le poète officiel de la cour. Comblé et riche, doté par le roi de plusieurs abbayes dont celle l’abbaye de Tiron, et surtout celle de Bonport, préféré entre toutes. Un don inespéré qui lui assure des revenus confortables. Bonne chère et femmes sont au menu de ses plaisirs.Après la mort d’Henri III, il quitte Bonport et se rallie à la Ligue, et participe à la défense de Rouen contre Henri IV. Dans une position délicate, il accepte cependant la paix que lui accorde Henri IV en 1594 lors du couronnement à Chartres. Il accepte de présenter, à contre-coeur, amende honorable au nouveau roi. Refusant toute nouvelle sollicitation, il retourne à Bonport, accueillant et conseillant les jeunes poètes, tout en s’orientant vers la poésie religieuse. A Bonport, la gente féminine est à l’honneur , Desportes y reçoit de nombreuses femmes. Agé 48 ans, bon vivant et fort éloigné, par moments, des devoirs de sa charge, il a séduit une jeune maîtresse de dix huit printemps ce qui lui donne une nouvelle vigueur en dépit de sérieux problèmes de santé. Mais le mari trompé mettra à mort sa femme adultère. Faisant acte de repentance,, il se tourne alors vers Dieu, implorant un pardon à sa vie de débauche. Usé par l’amoralité de sa vie, il meurt le 5 octobre 1606. à Bonport Le 18 décembre 1973, une stèle en hommage à Desportes et à Mathurin Régnier fut inaugurée place des Halles à Chartres.

1547

 # – Début de la nouvelle construction du château d’Anet commandée à l’architecte Philibert De l’Orme par le roi Henri II pour sa favorite Diane de Poitiers. Les travaux dureront 8 ans.Le sculpteur Jean Goujon et le peintre Jean Cousin viendront apporter tout leur talent à cette réalisation grandiose qui va connaître des propriétaires successifs dont le duc de Penthièvre fut le dernier seigneur d’Anet jusqu’à sa mort en 1793. Goujon sera chargé de réaliser , dans l’atelier du château, Diane de Poitiers en chasseresse s’appuyant sur un cerf (1549). En juin 2020, ouverture du Centre d’Information de la Renaissance en ce château, sous forme d’une reconstitution de ce château mythique, mettant en avant le travail de Philibert de l’Orme, de même l’histoire attachée à la demeure. A l’aide vidéos ludiques, le but est d’animer tout ce qui a pu contribuer à l’enjolivement de la demeure de Diane de Poitiers.

# Philibert Delorme ou de l’Orme, alors âgé de 37 ans, est ‘architecte du château d’Anet que le roi Henri II fait construire pour sa favorite Diane de Poitiers.. Les travaux eurent lieu entre 1547 – début du règne d’Henri II – jusqu’en 1555. Soulignons la puissance financière et décisionnaire d’un roi lorsqu’il s’agit de récompenser les bons soins d’une amante à l’endroit de sa personne. L’architecte conçoit une construction sobre, loin de celle que nous connaissons de nos jours dont il ne reste qu’une aile. En fait, on entrait dans ce château construit en forme d’U. L’aile gauche recevant les appartements, l’aile droite les salles de festivités et la chapelle attenante. Un portail monumental permettait l’accès que nous lui connaissons encore de nos jours surmonté d’un cerf entouré de chiens qui fonctionnaient comme des automates. Les restaurations n’ont pu permettre de restituer les mécanismes de l’époque, d’autant que les révolutionnaires sont passés par là. Philibert de l’Orme fut un grand constructeur, et ses réalisations en France sont nombreuses. Différents soupçons de malversations vinrent ternir la carrière de ce grand serviteur du royaume, l’obligeant à rentrer dans le rang.

1548

# Jean ou Jean de Montescot, comte de Mainvilliers-la-Garenne, 24 ans, est choisi par Renée de France, duchesse de Chartres, comme son procureur général qui équivaut à des fonctions judiciaires et administratives, s’occupant également des domaines et revenus du duché de Chartres. Quatre ans plus tard, il est élevé au rang de  » maître des Requestes de la Royne  ». On peut admettre quelques réserves sur les dates, comme la construction en 1546, de l’Hôtel de Montescot. Tout au plus sait-on qu’il a fait appel à Mathurin Davignon, maître-charpentier chartrain, et descendant d’une vieille famille de la cité beauceronne.

# Tous les vins de l’Orléanais et de la Touraine, à destination de Rouen et Paris, transitent par Chartres, empruntant le cours de l’Eure. Les marchands de Rouen établissent leurs entrepôts sur les quais chartrains. Hélas, une suspicion se répand dans la population concernée par la rivière, selon laquelle ce moyen de transport entrainerait la disette. Ce discours eut pour conséquence de ralentir nettement le trafic sur la rivière, les guerres de religion à venir vont entrainer une réduction très nette du commerce par voie navigable.

# Illiers. Citation d’un maître-tailleurs et imagier en la personne de Guillaume Le Feilleux.

# Un frère prêcheur de Chartres, Antoine Veau, est poursuivi pour hérésie et blasphème à Blois. Son sort est inconnu.

# Jean ou Jean de Montescot, comte de Mainvilliers-la-Garenne, 24 ans, est choisi par Renée de France, duchesse de Chartres, comme son procureur général qui équivaut à des fonctions judiciaires et administratives, s’occupant également des domaines et revenus du duché de Chartres. Quatre ans plus tard, il est élevé au rang de  » maître des Requestes de la Royne  ». On peut admettre quelques réserves sur les dates, comme la construction en 1546, de l’Hôtel de Montescot. Tout au plus sait-on qu’il a fait appel à Mathurin Davignon, maître-charpentier chartrain, et descendant d’une vieille famille de la cité beauceronne.

# 22 novembre – Visite à Chartres de la jeune reine d’Ecosse,Marie Stuart. En cette occasion, les habitants sont obligés  » d’avoir à tenir les rues propres et nettes, et de tapisser de tentures celles par lesquelles devait passer le cortège  ». Cette toute jeune adolescente de 6 printemps est déjà belle et encensée par la population venue nombreuse la voir.Elle est escortée de plusieurs dignitaires du royaume comme le duc d’Aumale, et le connétable de Montmorency. Une ville haute en couleurs qui fête dignement cette venue. Une journée mémorable dans la mémoire chartraine. Marie Stuart usant du droit qui lui a été conféré par le roi en forme de privilège, fait libérer de nombreux prisonniers dans les geôles chartraines.

1550

# – Naissance à Chartres de Séverin Pineau, professeur et doyen au collège royal de chirurgie à Paris. Il se distinguera dans l’emploi des méthodes orthopédiques, de même comme chirurgien du roi Henri IV.

# Par un acte de la chambre de Chartres, figurait sur la Porte Guillaume une petite statue de la Vierge, de même une petite chapelle dédiée à Saint Fiacre, et à saint Pantaléon où les fidèles apportaient des offrandes. Vers la fin du XVIIIe siècle, cette statue et La Chapelle disparurent. (Réf.Le Magasin Pittoresque.1850)

# Débuts de la construction du château de Beaumont-les-Autels à l’initiative de Jean II de Blosset appartenant à une famille aux origines normandes et autres lieux. Les travaux furent achevés vers 1580

# 14 octobre – Henri II vient remercier Notre-Dame de Chartres du succès de ses armes. En effet, ses troupes sous le commandement d’Henri de Guise et de Leone Strozzi, reprennent aux Anglais Boulogne-sur-Mer, ville occupée depuis 1544.

# Un chartrain, Claude Thierry, apothicaire de profession et de foi, alors qu’il revient d’un voyage à Genève, ceci dans le cadre de son adhésion à l’église luthérienne, est arrêté à Orléans. Il est traduit devant le tribunal et reconnaît sa foi et ne saurait y revenir. Il sait qu’il sera condamné mais ne change en rien sa ligne de défense, bien au contraire. Sa famille le supplie de revenir sur sa position. Il se range à leur avis et demande la clémence des juges. Hélas, la sentence sera confirmée par le Parlement : il meurt brûlé vif.

# la Réforme s’installe à Chartres.

# Naissance à Chartres d’Etienne d’Aligre. Au début de cette lignée, Aligre comportait un H. Haligre était seigneur de Chovilliers avec Etienne I d’Haligre au XVème siècle . Il semble que le H ne se soit perduré qu’au niveau de cette première lignée, le H disparaissant avec Etienne d’Aligre, prenant par la suite le titre de seigneur de La Rivière. Président du Présidial ( tribunal civil et criminel ) de Chartres, et grâce à la protection dont il jouit de la part du marquis de La Vieuville très en vue auprès du roi, il est appelé à la cour en 1624, devenant garde des Sceaux de Richelieu qui le nommera un peu plus tard Chancelier de France. Hélas pour lui, il est soupconné d’être membre d’un mouvement voulant écarter Richelieu (Journée des Dupes, dont Jean-Baptiste d’Ornano, maréchal de France qui sera emprisonné. La sanction tombe : il est remplacé par Pierre Séguier. Il ne survivra pas à l’affront et meurt sur ses terres de La Rivière située près de Pontgouin.

# 14 novembre0 – François, 6 ans , futur François II, dauphin de France, fils d’Henri II, vient attendre son père et Catherine Médicis en visite à Chartres. Il est accompagné de Marie Stuart, 12 ans. Ils sont tous les deux fiancés depuis 1548. Le cortège part de la Porte Drouaise pour se rendre jusqu’à la cathédrale.

1552

# La fréquence de la peste a conduit certaines villes à instituer dans le département d’alors (Orléanais)  » Les deniers de la contagion  », sous forme d’une taxe pour venir en aide aux pestiférés pour leurs frais de logement ou d’isolement, pour les gages de celles et ceux qui les soignaient, de même pour les enterrements. Un édit de février 1566 confirmera, en quelque sorte, cette disposition particulière.-, et géré par les syndics.

# Inhumation d’Etienne II du Poncher, 43 ans, en la chapelle du château d’Esclimont dont il avait été l’héritier par son père Etienne I du Poncher (1446/1524), famille originaire de Touraine qui a connu des fortunes diverses. La chapelle sera détruite par la suite. Est-ce que les restes du défunt furent transférés, mystère. Seule une Pieta en marbre sera le témoin de son existenceUn château qui daterait du XIe siècle, remanié au XIVe siècle qui devait ressembler au château de Villebon. Rappelons qu’Etienne II du Poncher a été évêque de Bayonne, puis de Tours. En 1543, le propriétaire des lieux fit venir des architectes et sculpteurs de Touraine dont la renommée garantissait la bonne conduite des travaux. Seul le corps de garde survécut à la démolition, ceci pour suivre l’évolution des châteaux en pleine époque de la Renaissance. A l’extrémité du parc, on a noté l’existence d’un couvent de Célestins qui seront supprimés entre 1776 et 1778. Peu avant sa mort, Etienne du Poncher avait passé un marché avec un imagier, celui-ci sculpteur pour quatre statues destinée destinées au monastère dépendant de ce couvent pour la somme de 25 livres tournois (environ 2000 euros)

# Châteaudun. Naissance de Raoul Boutterais. Avocat à Chartres en 1594 l’année où Henri IV est couronné, roi auquel il était attaché puis siège au grand conseil à Paris. Auteur de l’Histoire de son temps de 1594 à 1610, ouvrage qu’il dédia à Marie de Médicis. Historiographe officieux de Louis XIII mais méprisé parce qu’il écrivait en latin.Décédé en 1630.

1553

# – Décès en l’abbaye de Saint-Chéron les Chartres, d’Hugues Salel, 49 ans, originaire du Quercy. Mandé par François 1er à la cour de France, il est nommé poète en titre, puis valet de chambre de sa personne, en le comblant de bénéfices ecclésiastiques, pour services rendus. A cet égard, il le nomme premier abbé commendataire de Saint-Chéron lès Chartres qu’il rentabilisera d’une façon remarquable, tout en étant très proche de ses moines.

2 mars – Une demoiselle de Challet est brûlée vive à Chartres comme hérétique, se réclamant de profession à la religion de Luther. L’exécution eut lieu au marché aux Pourceaux hors de la porte des Espars et situé à côté de la collégiale Saint-André.

15 avril, Etienne Leroy, notaire et son clerc, Jean Dinochau, (une autre version le désigne comme frère prêcheur chartrain) sont emprisonnés et torturés parce qu’ils contestent le culte des saints, le pape, le purgatoire et l’eucharistie. Ils sont brûlés vifs comme la jeune femme. L’ambiance délétère entre les deux communautés catholique et protestante ne fait que s’amplifier, Chartres n’échappant nullement au courant religieux qui semble dresser les habitants du royaume les uns contre les autres.

8 mai – Philippe Hotot est le premier imprimeur installé à cette date à Chartres avec pignon sur rue. Son échoppe était située en la Grande rue près de la Rose, venant en complément des premières librairies déjà installées dans la cité beauceronne. Avant, l’exercice de l’imprimerie s’effectuait à partir d’imprimeurs ambulants. A son actif  » Le Coutumier de Chartres  », vendu par le libraire Raoullet Jouan, situé rue Muret à Chartres

30 juin – Une jeune fille est retrouvée égorgée par un  »loup » au Coudray à proximité de Chartres, alors qu’elle se trouvait dans les vignes. Loup ou chien errant, ou toute autre raison, cette découverte macabre confronte la population à ses inquiétudes dans un contexte où le fantasme et l’imaginaire ont tendance à attribuer à ce canidé sauvage l’horreur de sa bestialité pour attaquer les personnes. Le loup prédateur est considéré de nos jours par rapport à l’humain comme une situation exceptionnelle, préférant à toutes époques, le mouton à l’humain. Peut-être que la jeune fille gardait-elle un troupeau, qu’elle a voulu s’interposer, et a payé de sa vie son courage. Les textes sur cette attaque restent très imprécis, les enquêteurs jugeant en leur âme et conscience par rapport sans doute aux témoignages qui renforcent la peur, et déterminent  » à coup sûr  » l’origine des blessures mortelles.

1554

# – Mise en place à l’entrée du château d’Anet du mécanisme de l’horloge animant le groupe du cerf et des chiens, initié par Mathurin Benoist, horloger du roy. Lorsque le château fut confisqué comme bien national en l’An II, l’horloge et les animaux disparurent, emportés dans par les révolutionnaires. Cet ensemble de bronze fut remplacé en 1861 et 1867 par un autre groupe sans mécanisme, faute de retrouver l’original.

# Janvier – Un Edit royal ( loi qui sera abolie en septembre 1791) est promulgué dans le tout le royaume par François 1er, décrivant le supplice de la roue réservée aux gens entrant dans les maisons par escalade ou effraction ou qui pillaient des détroussaient de nuit les voyageurs  » Tous ceux et celles coulpables des dits délices, crimes et maléfices, et qui en auront été deuëment attaints et convaincus par justice, seront punis de la manière qui s’ensuit. C’est à savoir, les bras leur seront brisez et rompus en deux endroits, tant haut que bas, avec les reins, jambes et cuisses et mis sur une route haute, plantée et en levée, le visage contre le ciel où ils demeureront vivant pour y faire pénitence, tant si longtemps qu’il plaira à notre Seigneur, les y laisser, et morts jusqu’à ce qu’il ensuit ordonné par justice.  »

# 15 novembre – Henri II vient accomplir ses dévotions en la cathédrale de Chartres.

1555

# – Fondation de l’Hospice des vieillards et des orphelins qui se situait alors rue de la Brèche à Chartres. Le nombre des enfants n’a cessé de croire jusqu’au milieu du XIXe siècle. L’abandon des enfants dans l’histoire a toujours constitué une préoccupation majeure au sein de notre société. A l’évidence, les conditions de vie, la précarité, la relativité de la médecine, la misère, l’illégitimité, l’infanticide, la prophylaxie, l’église et ses positions ambigües, autant de situations qui ont accentué la précarité de l’enfant. Un fléau contre lequel les moyens parfois rudimentaires essaient de pallier une situation souvent alarmante qui va exister jusqu’au XIXe siècle. Notre région n’échappe nullement à la règle, et tente d’endiguer tant bien que mal la sauvegarde des enfants abandonnés.

# – Jean Le Feron, avocat au Parlement de Paris, né dans le pays chartrain sans autre précision, descendant d’une famille très implantée dans la région. Il est auteur de nombreux ouvrages, notamment des traités sur le Symbole Armorial des Armoiries de France, d’Ecosse et de Lorraine.

11 mars – Mise en oeuvre par la municipalité d’un règlement à Chartres contre la mendicité trop répandue dans les rues, même si des ordres religieux la pratiquent, notamment aux abords des églises, lieu incontournable pour solliciter la bienveillance des fidèles. Création du bureau des pauvres en raison de l’indigence populaire, un mal endémique qui touche une population en mal de précarité.

# Décembre. Nouvelle venue d’Henri II pour aller vénérer la Vierge.

1556

# Décès à Rome d’André Frusius, natif de Chartres, qu faisait partie de la Société des Jésuites à Rome. Après avoir accompli ses études dans sa ville natale, pour les parfaire par la suite en Italie, à Padoue en particulier, puis enseigna le grec en Sicile.

# Naissance à Voves (Vauve semble-t-il à l’époque) d’Etienne Rabache qui fut docteur en Sorbonne. Il s’établit à Bourges, et fonde la Congrégation de Saint-Guillaume. Mort à Angers en 1616.

# 6 juinChartres – Eglise de Saint-Maurice-lèz-Chartres – Vol de ciboires avec les hosties sur l’autel. Le roi Henri II en appelle à l’évêque à mener des processions pour extirper l’hérésie tant à Chartres que dans le diocèse, s’élevant aussi contre les souillures sur certaines affiches concernant l’église catholique.

# Grosse chaleur qui affecte la totalité du royaume.

19 août  – Décès à Chartres d’Esme de Requestor, seigneur d’Auvilliers (Louville-la-Chenard) considéré comme l’un des meilleurs médecins de son époque. Les comptes-rendus médicaux étaient rédigés par les clercs de notaire. Leurs connaissances restreintes des mots de l’art médical avaient pour conséquence une retranscription souvent approximative. Cette relation épistolaire était initiée la plupart du temps par les patients voulant garder par devers eux ces comptes-rendus pour des raisons qui sont les leurs. Le malade faisait ainsi certifier la teneur de son examen médical devant notaire en présence du médecin, d’un barbier-chirurgien et d’un apothicaire. ( Nota. L’évolution relative de la médecine fait naître la profession de barbier-chirurgien qui est à l’origine élève d’un chirurgien. En exerçant ce métier, il s’occupe du poil en général, de la barbe en particulier, tout en assumant quelques menues interventions opératoires n’exigeant pas un grand savoir. Il existe également des barbiers uniquement pour raser, des barbiers perruquiers pour la classe aisée. Le chirurgien répond à des critères bien définis qui lui impose de passer devant un jury composé de confrères de robe longue, au contraire du barbier-chirurgien de robe courte. Des métiers qui ont connu leur essor à partir du Moyen-Age, et qui tomberont en désuétude fin XVIIIe siècle. Sachant aussi que la saignée demeure le fer de lance des interventions car il est assimilé comme porteur des maladies. En les expulsant, on est persuadé…de faire guérir le malade…)

1557

# Septembre – Une maladie contagieuse dont on dit qu’elle se dénomme coqueluche entraîne la mort de plusieurs Chartrains dans la cité beauceronne. Il faudra tout de même attendre une vingtaine d’années avant que Guillaume de Baillou dont le père était originaire de Nogent-le-Rotrou, soit en mesure de décrire cette maladie dont le nom originel est incertain, sans doute apparenté à coqueluchon, sorte de capuchon. Le Robert souligne le manque de clarté de l’appellation d’origine. A-t-on voulu associer la tête à cette quinte de toux qui caractérise cette maladie, il s’agit peut-être d’une piste. Sans doute n’en fallait-il pas plus pour qu’un médecin dérive vers le mot coqueluche, apparenté également, au Moyen-Age, au chant du coq, d’où également quinte qui deviendra quinte de toux.

# Jacques Bele, sculpteur chartrain, passe un marché pour la réalisation de quatre statues pour » l’abbaye  » d’Esclimont

1558

#  – Les femmes d’Ablis surnommées les  » grandes morues rouges  » sont soupçonnées de manger de la viande rouge le vendredi, assimilé à un crime de lèse-majesté.

# – Pierre Durand, bailli de Nogent-le-Rotrou fut connu comme un excellent versificateur en latin, et auteur d’une Epigramme sur les Coutumes du Perche.

27 septembre – Taurin Gravelle, originaire de Dreux, avocat au Parlement, est exécuté à Paris. Nommé diacre de l’Eglise réformée à la suite de sa constitution à Paris en 1555. Alors qu’il tenait une assemblée, les participants y compris Taurin Gravelle furent surpris et les sergents de ville procédèrent à leur arrestation le 4 septembre 1557, et les jetèrent sans autre forme de procès en prison. L’absence d’enquête équitable, le défaut de justice impartiale vinrent quelque peu ternir l’enfermement qui s’avéra être très long, avant que les détenus ne soient jugés. Ils subirent la question, et résistèrent aux tentatives des prêtres de les faire abjurer. Condamnés à mort, ils furent jetés dans des tombereaux et amenés sur le lieu d’exécution, l’arrêt de la cour signifiant qu’ils auraient la langue coupée s’ils refusaient de se convertir. Ils persistèrent dans leur foi inébranlable. La peine fut exécutée, et ils moururent sur le bûcher le 27 septembre 1558, place Maubert. Les complices de Taurin avait pour nom Dame de Graveron, Philippe de Luns et Nicolas Clément.

# Pour les mêmes raisons, un compagnon cordonnier de Janville, à son retour de Genève, est accusé de professer cette même adhésion au courant de la Réforme, ayant été dénoncé par son père. Il sera pendu haut et court dans sa ville.

1559

# 14 février. ChartresFrançoise Babou de la Bourdaisière se marie à Chartres avec Antoine IV d’Estrées, et mère, entre autres, de Gabrielle d’Estrées (1573) future maîtresse d’Henri IV. Elle meurt assassinée à Issoire (Puy-de-Dôme) le 9 juin 1593.

# 28 mai.Chartres.Chevalier de l’ordre du roi, gentilhomme ordinaire de la chambre, capitaine de 50 hommes d’armes, Charles Tiercelin de Brosses, marquis de Saveuse, combat aux environs de Chartres dans le parti du roi face à Henri de Navarre. Fait prisonnier à Luplanté avec quarante gentilshommes, il est conduit à Beaugency, et là pour des raisons obscures, a-t-il voulu s’évader avec ses hommes, il est grièvement blessé et en meurt. Son corps est ramené à Chartres ce jour précis, reçu à la porte des Epars par l’évêque de Chartres qui lui assurera un service solennel en la cathédrale de Chartres, et inhumé au couvent des Cordeliers.

# Un synode secret dénommé colloque dit de Beauce permet à plusieurs églises se réclamant de l’Église réformée à se donner une confession de foi et une discipline commune. Il faudra attendre encore vingt-neuf ans pour libérer le culte par la signature de l’Edit de Nantes.

# Jean Gravelle, curé de Mézières (Thymerais)originaire de cette commune, célèbre un culte protestant en 1559 àMarsauceux, propageant les idées de Calvin qui se répandent dans le Drouais, là où ce curé possède une ferme aux Osmeaux sise dans la commune de Cherisy . Ce dernier fonde l’Eglise de Dreux en 1562. Le culte est alors célébré dans des granges, dans les villages aux alentours, église reconnue par le Synode du 27 avril 1564 qui s’est tenu à la Ferté-sous-Jouarre. Jean Gravelle connu également sous le nom de Dupin, fut envoyé en mission à Troyes par ses supérieurs de l’Eglise de Paris pour dix-huit mois jusqu’au 2 août 1562, date à laquelle le parti catholique s’empara de la ville. De nombreuses persécutions et agressions vont avoir lieu cette même année face à cette réforme de l’Eglise, émise par Luther et Calvin. Les huguenots de Dreux ne peuvent plus honorer leur culte, malgré l’accord exprès de l’Edit d’Amboise du 15 mars 1563 qui permettait aux protestants d’exercer leur sacerdoce. Jean Gravelle se soustrait aux persécutions en se réfugiant en Angleterre.

1560

# – Un bruit circule à Chartres, selon lequel les religionnaires, nom donné aux partisans de Calvin, fomenteraient un complot les menant à s’emparer de la ville. Les notables de la ville inquiets pour leur sécurité, firent renforcer la garde, des guetteurs étant placés aux endroits stratégiques pour prévenir toute intrusion de l’extérieur. Comme ce bruit était apparu sans fondement, on leva discrètement la garde. Ce ne fut qu’un répit.

# En cette année vivait encore à Chartres, Vincent La Loupe dont on suppose que son nom a une relation avec la commune dont il pourrait être originaire. On le présente comme homme de loi. Sous le nom de Vincentius Lupanus, il a beaucoup écrit en latin, et a publié de nombreux ouvrages sur les magistrats et autres offices du Royaume de France. Hélas, les sources ne permettent pas d’en savoir plus à son sujet. Il s’est un très jolie réputation publiant trois ouvrages sur les Dignités, Magistrats et Offices du Royaume de France. Grand spécialiste des Antiquités et de l’Histoire romaine, il entreprit d’éclaircir tout ce qui s’est passé sous les Empereurs, et publia en 1558 des Annotations sur les A

# (vers). Naissance à Chartres de Dame Péronne. Maîtresse sage-femme apprit, dit-on, son métier sur le tas, d’abord en lisant des ouvrages d’Ambroise Paré, puis suivant quelques cours d’anatomie, tout en assistant à des accouchements. Maîtresse sage-femme apprit, dit-on, son métier sur le tas, d’abord en lisant des ouvrages d’Ambroise Paré, puis suivant quelques cours d’anatomie, tout en assistant à des accouchements. Décès à Paris après 1560 .

# Nogent-le-Rotrou. Naissance de Jacques Courtin, fils de Jacques Courtin (voir à ce nom). Sieur de Cissé et gentilhomme percheron. Poète, on lui doit de nombreuses oeuvres qu’il rédigea très jeune démontrant des qualités étonnantes et une traduction en vers français des Hymnes de Synèse, évêque de Ptolémaïs. – Poésies légères ( 1581) – Les Amours de Rosine sous forme de 160 sonnets ( 1600 ).Sa mort prématuré le 18 mars 1584 à Paris, a sans doute interrompue une carrière prometteuse.

#  (ou 1572) – Naissance de Louis Métézeau. Fils de Thibault. En 1594, pour limiter les pouvoirs de Jacques II Androuet Du Cerceau , architecte français ( v.1510/1585) , Jean de Fourcy,sieur de La Corbinière ou de Chessy, magistrat français ( XVIe/XVIIe siècles) intendant des bâtiments du roi, le fait nommer architecte des bâtiments du roi. Il aura l’insigne honneur d’être logé aux Tuileries, recevant le titre de ‘’ concierge et garde des meubles du pallais des Thuillerys ‘’. On lui attribue l’étage supérieur de la première moitié de la grande galerie du Louvre ainsi que la construction de l’aqueduc de Rungis. Louis Métezeau aurait été considéré avant tout un architecte décorateur. Il exécute des dessins de cheminées pour Jean de Fourcy ( 1601), Henri IV ( 1606), le sieur Lalanne ( 1613) de lambris pour l’appartement de la reine Marie de Médicis ( 1607) ainsi que pour la salle des Antiques ( 1608) au Louvre. Il esquisse le monument dédié au coeur d’Henri IV à La Flèche (1609) et prépare l’entrée de Marie de Médicis à Paris ( mars et avril 1610). En 1611, on l’envoie à Florence pour lever les plans du palais Pitti. Il était écuyer et sire de Cette visite sera, 329 ans plus tard, l’occasion d’une célébration en 1877 lors du comice agricole.

# Un titre précise qu’à Chartres exerçaient 118 maîtres tisserands, certains étant drapiers, d’autres sergers. Ce nombre s’explique par l’importance des élevages de moutons dans la périphérie départementale, les laines étant traitées dans la cité beauceronne. Une qualité de laine diversement appréciée.

# Avril Chartres Denis Grognet est un peintre chartrain dont il est mentionné qu’il ait réalisé plusieurs travaux pour l’église chartraine.

# fin décembre (ou janvier 1561). Décès à Paris de François de Vendôme, vidame de Chartres, haute personnalité de la noblesse, personnage en point de la guerre civile opposant catholiques et protestants. Il est descendant d’une famille alors propriétaire du château de la Ferté-Vidame. D’après Brantôme, il aurait refusé de se marier à Louise, fille de Diane de Poitiers, pour des questions der bâtardise. Une vie courte mais très dense qui va le mener en cette présente année à une fin malheureuse pour cet homme de 38 ans qui aurait vécu une passion romanesque avec Catherine de Médicis quelques années auparavant sans que l’on sache réellement si cet amour qu’il entretint avec cette dernière fut abouti. Dans un conflit religieux très incertain eu égard aux enjeux religieux et politiques au sein d’un royaume avec François II comme roi, ses prises de position vont lui valoir d’être arrêté alors que ses origines huguenotes déplaisent à de Guise, ses atermoiements aussi. Il est alors emmené à la Bastille le 29 août , et traité très durement, si bien que sa santé va très vite s’altérer. Il va sentir d’autant plus abandonné que sa femme Jeanne d’Estissac, de noble descendance, se voit refuser de partager son enfermement comme de le voir. Le décès de François II le 5 décembre lui redonne espoir.Les jours s’écoulent sans rien voir venir, sa santé périclite, si bien que le président à mortier Augustin De Thou intervient et le fait transférer dans une chambre basse de l’Hôtel des Tournelles, et gardé à vue par les archers de la garde du corps du Roy( Charles IX) Pour la petite histoire, ce  » sauveur  » est d’autant plus concerné que son épouse a connu les geôles de la Bastille certes pour une journée, qui l’a cependant marquée. Hélas, François de Vendôme ne va guère mieux. Il fait venir des notaires, dicte ses dernières volontés, et meurt après cinq mois d’enfermement sans que l’histoire soit en mesure de nous préciser la date réelle de sa disparition  » fort regrette de la noblesse…et pour ses bonnes qualités qui étaient en lui.  »

# – Charles IX est monté sur le trône. Les Huguenots apparaissent dans le pays percheron et commencent leurs déprédations.  «  Ils voyagent, dit un chroniqueur, par bandes qui pillent, volent et violent les femmes et les filles, chasteaux, églises et monastères. Les châteaux de Beaumont et de Nogent furent mis à sac, et l’église Saint Jean bruslé. C’était horrible à voir des femmes qui suivaient ces voleurs, se parer des hardes des chatelaines dépouillées, ainsi que des ornements d‘église ».

# Début de la construction de la Sainte-Chapelle d’Anet, plus connue sous le nom de chapelle de Diane sur initiative de la duchesse de Valentinois. Diane de Poitiers a donné 400 liv. de rente pour constituer le Chapitre de la Sainte-Chapelle d’Anet. Le duc et la duchesse d’Aumale augmentèrent ce fond de 200 autres livres de rente. La rente de Diane de Poitiers est assignée sur la terre de Bréval. Par suite du mauvais état des affaires de l’adjudicataire de cette terre, la rente cessa d’être payée, et les chanoines disparurent. Il ne resta que les 200 livres du duc d’Aumale qui servirent à entretenir un chapelain.

Chartres – fondation de l’Hospice des orphelins ou droit d’hébergement, par Jacques Lescaut, évêque de Chartres, admettant des enfants dans cette situation familiale dés l’âge de 3 ans jusqu’à 18 ans alors que la ville accueille en juin Hugues Renard qui devient en quelque sorte le premier pasteur de la ville. # Arrivée à Chartres en juillet d’Hugues Renard qui devient le premier Pasteur, de l’Église Réformée de Chartres.

# juillet. L’église réformée de Chartres officialise son premier pasteur en titre en la personne de Hugues Renard.

# 10 juillet – Décès de Jean Bouvart, bourgeois chartrain, qui se rendit célèbre par sa relation de la vie de sa ville entre 1521 et 1561 intitulée  » La Vie de Jean Bouvart  », un retranscription manuscrite. Il était également sergent royal au bailliage de Chartres. On peut y lire notamment sa citation à propos du médecin Esme de Requestor, le célébrant comme le meilleur de sa profession  » dont le pareil n’avoit été veu dans cette ville depuis cinquante ans au précédent ‘‘.

1561

# Pierre Alès, de son vrai nom Loiseau, voit vraisemblablement le jour à Chartres. Il publie un grand Traité du double avènement de Jésus-Christ, du dernier jugement et des signes qui le précéderont, de la résurrection des morts, des peines de l’enfer et de la Gloire du Paradis. Ces livres sont en prose et vers latins (1561) Il est également auteur de quatre ouvrages sur la Manière de bien vivre et des devoirs de la vertu, parus la même année.

1562

# 12 janvier – Chartres – Cinquante-trois chevaliers sont élevés dans l’Ordre de Saint-Michel, notamment Pierre le Vavasseur, gouverneur de Chartres, distinction fondée en 1469 par Louis XI, la plus haute décoration royale qu’ils reçoivent des mains de Charles IX, en présence des plus grands dignitaires du royaume. En réalité, l’ordre a perdu déjà un peu de sa superbe, alors qu’il était attribué en priorité à ceux qui se battaient sur les champs de bataille. Des nominations pour faire plaisir contribuèrent à atténuer la considération que les nobles de ce royaume éprouvaient pour cette reconnaissance, accordée le plus souvent par pur favoritisme. Par compromission également.

Charles IX profite de la circonstance pour révoquer l’article 1er de l’Ordonnance d’Orléans qui accorde la liberté de culte aux protestants.

# Les guerres de religion continuent à tourmenter la Beauce, et à ce titre le village d’Allaines est détruit par les troupes de l’Amiral de Coligny qui s’en prennent à l’abbaye Saint-Florentin de Bonneval à nouveau ravagée par les incendies.

# Cathédrale de Chartres. On parle d’un maître-autel, offert tout d’abord par le roi Charles Le Chauve, et dénommé  » table d’or  », réputée en or massif, datant de la fin du XIe siècle, et dont la couverture également en or a été initiée par l’abbé Suger. A cette date, l’Etat aurait sacrifié pour ses besoins cet ouvrage, peut-être en relations avec les guerres de religion qui affectent le royaume. (Nota.L’art pré-roman 1938 + Sael)

6 juin, entrevue à Toury entre Catherine de Médicis et Louis 1er de Bourbon dit le Grand Condé, chef des Protestants.

# 25 juin – Jehan de Montescot publie une ordonnance qui prie les protestants à quitter Chartres dans les vingt-quatre heures, qui faisait commandement à tous les huguenots de quitter  » ville, cité, faubourgs et banlieues sous peine de la vie  » . Il fut, à son tour, accusé d’hérésie. Il quitte la ville dans laquelle il ne reviendra qu’un an plus tard.

# juillet. Hameau de Château-Gaillard (Santilly). Entrevue entre Antoine de Bourbon, roi de Navarre du parti catholique qui se rend à Orléans pris par les protestants, et Louis 1er de Bourbon-Condé, du parti protestant, s’en venant. Une rencontre provoquée par Catherine de Médicis pour prévenir la guerre entre protestants et catholiques.

16 décembre, Gallardon continue d’être en proie de toutes les attentions eu égard à son positionnement. Le chef des protestants, le prince de Condé, s’en empare, le pille, et comme s’il voulait se venger, détruit une partie de l’agglomération. Quelques années plus tard, cette place forte, bien qu’amputée d’ue partie de ses murs de défense, va reprendre la place qui est la sienne dans le dispositif de défense notamment aux portes de la Normandie.

Chartres est également dans l’objectif du prince de Condé qui échoue dans son entreprise face à des bourgeois qui se sont barricadés, et rejettent toutes les sommations. Devant des hommes déterminés, l’assaillant se retire.

# Un événement survient qui restera à jamais gravé dans la mémoire eurélienne, même si la plupart des habitants de la région ignorent ce qui a pu se passer ce jour-là marquant les esprits de l’époque. Première des huit guerres civiles avec l’une des plus meurtrières, un rude combat aux portes de Dreux, dont les retombées vont désoler la France entre 1562 et 1598 ;

# Victoire des catholiques (au prix de 8000 morts laissés sur le terrain) à Dreux de Catherine de Médicis, régente et comtesse de Dreux face aux protestants du prince Louis de Condé et de l’Amiral de Coligny. Le prince de Condé à la tête d’une armée protesta (religionnaire) de 13 000 hommes est battu à par l’armée royale et ses 18 000 combattants. La bataille se déroule sur le plateau de Marville-Moutiers-Brûlé. Connétable et Maréchal de France, Jacques d’Albon de Saint-André y trouve également la mort, tué d’un coup de pistolet par un chevalier se plaignant d’outrage. Trente mille combattants des deux camps s’affrontent dans un mêlée sauvage, chaque camp croyant tenir à tour de rôle la victoire qui voit, au bout du compte, les calvinistes mis en déroute. En fait le sort de la bataille repose sur les Reitres qui n’avaient qu’une idée : s’octroyer un butin, si bien qu’occupés à cet objectif, les catholiques sauvèrent la face, alors même qu’ils étaient en fâcheuse posture. Le prince de Condé fut détenu pendant plus d’un mois dans les bâtiments de la Renardière qui servaient de prise à l’abbaye de Saint-Père-en-Vallée avant d’être transféré à Amboise.Il fut tenu de partager la première nuit avec le Duc de Guise, une proximité qui se passa sans encombre. Par ailleurs, on raconte qu’un certain Ossim, gentilhomme du comté de Bigorre, prit la fuite au début du combat, et vint annoncer à Paris la déroute des catholiques ce qui aurait fait dire à la Reine que  » l’on en serait quitte pour prier Dieu en français  ». Lorsque la nouvelle de la nouvelle de la défaite, Ossim fut conduit en prison, privé de nourriture. Alors qu’il vivait toujours malgré ses privations, il fut exécuté sans autre forme de procès. Une autre anecdote liée à cette bataille mémorable à propos des Huguenots qui portaient pendant les affrontements des casaques blanches pour se reconnaitre dans la mêlée. Le Duc de Guise en avait fait faire quatre de velours cramoisi. Il en distribua trois exemplaires, concernant la quatrième, mais se rendant compte qu’il était facilement reconnaissable, il donna le sien à Epagny son écuyer ce qui lui sauva la vie à l’inverse des quatre autres détenteurs de ce vêtement cramoisi.( Nota. A cette occasion saluons un ouvrage Atlas Historique de la France qui cite cette bataille à la page 88. Un livre au demeurant remarquable où l’Eure et Loir est souvent cité ce qui en fait un document historique dont tous les élèves devraient prendre connaissance pour mieux appréhender notre histoire comme notre géographie au travers des siècles qui ont forgé notre pays, la France. Que les auteurs, Christian Grataloup et Charlotte Becquart-Rousset soient remerciés de ce travail autant didactique que pédagogique.A mettre entre toutes les mains.)

# 19 décembreJacques d’Albon de Saint-André, 57 ans,maréchal de France, et compagnon d’enfance d’Henri II. Appelé au Conseil le 3 avril 1547, et élevé maréchal la même année. Il devient Connétable de France en 1559. Il se comporta en adversaire farouche des protestants qu’il bat à Dreux, où il trouve la mort. Cruel destin que celui de mourir en étant victorieux, comme cela est expliqué au chapitre précédent.. Sort de bien des guerriers. Ce même jour Jacques de la Brosse, maréchal de camp est tué.

# 19 décembre. Dreux.Combattant catholique sous la bannière du duc de Guise,  François II, duc de Nevers serait mort, non lors des combats, mais quelques heures après, un ses gentilshommes, un nommé Desbordes, tira par mégarde un coup de pistolet dans une cuisse.  François II meurt des suites de cette blessure.

# Naissance à Gallardon de Nicolas Debaste, poète. Fils d’un procureur chartrain, il fait de brillantes études à Chartres, puis les continue à Paris où il passe deux ans comme assistant professeur de droit. Déçu par la précarité de sa position sociale, il choisit de ‘’ quitter telle profession, prévoyant qu’il falloit tousjours tendre et aspirer à un but, auquel étant fisché, il peust heureusement passer et vivre le reste de ses jours ‘’. Le 15 septembre 1587, Nicolas Debaste est reçu chanoine de Chartres avec jouissance de la prébende préceptorale, c’est-à-dire qu’il bénéficie du revenu attaché à son titre ecclésiastique. Le 12 août 1605, il succède à Jacques Soreau dans la dignité de chambrier (trésorier) du Chapitre de Chartres. Il meurt en 1630.

# Une année 1562 qui marque aussi les esprits à une époque où les guerres de religion prennent de l’ampleur. Chartres est un berceau relativement important du protestantisme à tous échelons de la population. Une sorte de tête de pont. Cent soixante et une personnes sont arrêtées sans autre forme de procès, priées de quitter la ville et ne plus y revenir sur ordre de Catherine de Médicis. Le pasteur et Jean de Montescot figurent dans les personnes visées. Un pasteur qui ne pourra plus jamais, à son retour avec les exilés en la cité beauceronne, exercer son ministère.

1563

# 6 janvier – Charles IX est un roi disons officieux depuis le 5 décembre 1560. Il rejoint La Reine-mère, Catherine de Médicis, à Chartres,qui est régente du royaume, et qui le sera jusqu’au 19 août de la présente année. En effet, le roi a 13 ans, et la majorité pour gouverner est 14 ans. Le roi et sa mère resteront un mois, alternant entre dévotion et conduite du royaume.

# Février – Le corps de François 1er de Lorraine, duc de Guise, proche du roi Henri II qui se fit un surnom, celui de  » Balafré  ». tué à Orléans est transféré à Chartres, placé dans le choeur de la cathédrale. A l’origine de cet assassinat, Jean Poltrot de Méré, un protestant qui l’a blessé mortellement d’un coup de pistolet à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, alors que sa victime venait d’Orléans. Après un service solennel, le convoi funèbre rejoint Paris.

# Une affaire qui n’arrange guère les affaires de l’Église Réformée, qui tend à s’étendre en Beauce. Châteaudun se dote d’un pasteur, Jean Berger qui assurera son ministère durant huit ans. Janville, se situe également parmi d’autres communes de l’Eure et Loir qui permettent aux protestants à idéaliser leur foi dans un temple.

1564

# L’abbaye de Josaphat de Lèves connait les affres commises par les Huguenots. Elle est mise à sac et dépouillée de tout ce qu’il y a de la valeur, et bien entendu incendiée, selon la bonne coutume, à chaque invasion étrangère. Construire, détruire et reconstruire, une symbolique qui ne décourage nul religieux face à l’adversité.

# Panique régionale, et plus particulièrement dans l’agglomération chartraine. La population prend d’assaut les confessionnaux pour se mettre en règle avec sa conscience face à l’imminence du Jugement dernier. Que peut-il se passer pour procurer tant de frayeur ? Un curé, submergé de demandes de confessions promet alors à ses fidèles de tout faire pour faire quoi….reculer l’éclipse de quinze jours qui allait se dérouler.

1565

# Châteaudun. Naissance de Raoul Botraye, avocat.Son nom est remis en question à une époque où la coutume voulait qu’on en donne l’énoncé en latin : Rodolphus Botereius. Certains pencheraient plus pour Boutroue déjà cité parmi les familles du département. Premières études à Vendôme, cycle qu’il achève à Paris. En 1594, lorsqu’en Henri IV vient de se faire sacrer roi, il est avocat. Dévoué au Roi qui lui sera reconnaissant en le récompensant d’une charge d’avocat au Parlement de Paris, et et de fait, fort bien admis à la cour. Marié le 17 octobre 1588 à une Chartraine, Marie Gilot, fille d’un sergent chartrain, il n’oublia jamais sa terre natale, s’y rendant régulièrement malgré sa charge parisienne. Il fut un auteur autant prolifique que moyen dés lors qu’on lui a reproché de ne pas avoir des textes assez fouillés. Parmi ses ouvrages, citons un poème Voyage de Louis XIII aux Pyrénées (1621) et des Eloges de Louis Servin, de Nicolas de Verdun, premier président, et de Nicolas de Hacqueville (1625 et 1627). Il s’éteint à Paris en 1630.

# 29 août  – Lettres patentes de Charles IX autorisant l’aménagement de l’Eure pour assurer la future navigabilité de la rivière de Chartres à Nogent-le-Roi. Une initiative redondante qui ne trouve pratiquement jamais une solution, à part quelques aménagements pour calmer les esprits.

# A propos de l’Eure. Son utilisation à des fins de transport décline. L’habitude aussi de suivre à pied ou à cheval son cours est peu à peu abandonnée. Les routes commencent peu à peu se dessiner d’une façon plus précise. Il faudra attendre encore un siècle pour trouver un réseau routier à la mesure du royaume même si la qualité des routes laisse à désirer. Une évolution normale qui va améliorer dans le temps.

1566

# – Naissance de Charles Loyseau, petit fils d’un laboureur fortuné originaire du canton de Nogent-le-Roi ce qui semblerait accréditer la thèse de sa naissance en cette commune. Détenteur d’une charge d’avocat, et jurisconsulte, il devient lieutenant particulier au présidial de Sens, puis bailli de Châteaudun. Il revient à Paris pour devenir bâtonnier de l’ordre des avocats. Retiré à Châteauroux, il a rédigé de nombreux ouvrages de droit seigneural .Charles Loyseau reconnaissait cinq droits au roi de France : légiférer, nommer des officiers, juger en dernier ressort, battre monnaie et décider de la paix ou de la guerre. Il précisait ‘’ Comme la couronne ne peut être si son cercle n’est entier, ainsi la souveraineté n’est point si quelque chose y défaut.’’ Par contre, Charles Loyseau ne reconnaissait pas la levée de l’impôt comme un droit régalien, mais comme une concession consenties par ses sujets. Charles Loyseau admettait, par ailleurs, que les Francs , conquérants de la Gaule, y auraient établi leur gouvernement et auraient donné naissance à la noblesse alors que les Gallo-Romains vaincus descendraient du tiers-état. Cette domination d’une race sur l’autre expliquerait les privilèges de la noblesse, tout en réfutant la supériorité de la noblesse de race. La noblesse n’est pas issue d’un droit naturel, mais d’un droit de l’Etat et donc sujet à révision. La vertu, traditionnellement attachée à la noblesse, ne vient pas du sang et s’acquiert tout simplement par l’éducation, l’instruction, l’exemple et la fierté du nom que l’on porte. De même, la classification d’inspiration médiévale ( clergé, noblesse, tiers-état) sacralisant le pouvoir s’intégrait dans un système d’agencement divin. Il meurt à Paris le 27 octobre 1627.

# La châtellenie d’Auneau obtient la création d’un office de notaire royal, et l’année suivante, Courville et Franconville obtiennent la mise en oeuvre de cette charge.

25 avrilDiane de Poitiers meurt en son château d’Anet. Profitons-en en nous attardant sur l’un de ses plus prestigieux biographes en la personne de Brantôme, et aussi un grand admirateur de la duchesse de Valentinois, soulignant son éternelle jeunesse  » J’ai vue la duchesse de V en l’ange de 70 ans aussi belle de face, aussi fraîche et aussi aimable comme en l’âge de trente ans. Je vi cette dame six mois avant qu’elle mourut, si belle encore que je sache sueur de rocher qui n’en fut émeu (…) Sa beauté, sa grâce, sa majesté; sa belle apparence festoient toutes pareilles qu’elle en avait toujours eu.  » Il est vrai que même Das les dernières années de sa vie, elle était toujours active au ses physique de l’effort. Se levant le matin vers 6 heures en toutes saisons, elle se lavait à l’eau de pluie. Elle se faisait seller son cheval, et partait faire une longue randonnée jusqu’à l’heure de midi. Ses fards, ses penchants pour toutes sortes d’onguents, de crème, de l’ait d’ânesse, de bains froids, autant de situations dont elle usait pour conserver un corps qu’elle ne voulait pas voir vieillir.

# Juillet, un édit de Charles IX établit à Chartres un tribunal avec un juge et quatre consuls chargé eux-mêmes de nommer un collège de cinquante notables négociants chargé de traiter des affaires commerciales (ancêtre du Tribunal de Commerce). Installé d’abord dans l’ancien château des Comtes (place Billard), puis dans la Maison des Vieux consuls, aujourd’hui connu sous le nom  » d’escalier de la reine Berthe  »

# Venue au monde le 3 novembre à Nogent-le-Rotrou de Charles de Bourbon, comte de Soissons, proche d’Henri III puis de Henri IV qu’il bouda par la suite. Appartenant sans doute à la lignée des vicomtés de Châteauneuf-en-Thimerais et de Champrond, qui amorce de la fameuse maison de Navarre, devenant Bourbon-Navarre, antichambre de la lignée royale, il était le fils de Louis 1er, prince de Condé et de Françoise de Longueville-Rothelin. Ambitieux, d’intelligence médiocre, rusé, il fut de la Ligue, puis du parti d’Henri de Navarre, de celui d’Henri III qui lui donna le commandement des troupes royales en Bretagne. Il se rallia ensuite à Henri IV bien que fort réservé à l’égard du Roi imitant en cela les princes qui étaient nombreux à se dresser contre la politique du roi comme celle de ses ministres.

Nogent-le-Rotrou – naissance de Florent Goulet, poète élégiaque (chant de mort) percheron qui rédigea plusieurs épitaphes lors de la mort du premier président du Parlement Christophe de Thou en 1583. De même Nicolas Goulet, originaire également de Nogent-le-Rotrou, magistrat particulièrement spécialisé dans la jurisprudence de la province du Perche. Il fut longtemps procureur fiscal de la baronnie de Nogent-le-Rotrou. Par la suite, il sera appelé aux fonctions de procureur du roi.

Renée de France, duchesse de Chartres, fille de Louis XII, personnage incontournable du protestantisme, vient à Chartres. Elle est connue pour protéger tous les tenants de la Religion Réformée. Détentrice de pouvoirs eu égard à sa position de princesse royale, elle nomme en la cité beauceronne un bailli pour exercice de l’autorité, et régler les problèmes inhérents à la religion protestante. Elle nommera également un bailli fidèle à sa dévotion, comme représentation légale à Chartres, profitant de la circonstance, dit-on, pour transformer partiellement l’évêché en église réformée. une initiative qui scandalisa les chartrains, fidèles à leur foi catholique. On compte, à cette époque, la présence de 6 à 8000 protestants dans la région. L’évêché reprendra très rapidement ses droits.

# A propos de l’édit de Charles IX constituant un tribunal chargé des affaires commerciales, antichambre du tribunal de commerce, il fallut attendre neuf années pour que les juges soient élus et s’installent place Billard. Puis, les juges connurent d’autres lieux de réunions, tous provisoires, avant de se retrouver bien plus tard, boulevard Saint-Michel.

# L’Eure cesse d’être une voie navigable.

1567

# -Naissance à Dreux de Jean Metezeau, poète. Il fut emprisonné à plusieurs reprises, notamment à Dreux. Proche d’Henri III et Henri IV, il serait l’auteur d’un quatrain libellé en ces termes.

Par feu, par fer, j’ai combattu

De sang, de bras, de corps, j’ai cette place teinte

Par un pouvoir divin, Roy, j’ai combattu

Et dans ce lieu ici j’ai fait fureur dépeinte.

Quatrain gravé sur une pierre entouré de huit boulets et encastré dans les remparts de la ville de Dreux jusqu’à leur démolition en 1733.

# Les Protestants tentent vainement de prendre Chartres –

8 juin. Alors qu’une grande sécheresse sévit, une procession générale à Notre-Dame-de-Josaphat est suivie par une grande partie de la population chartraine. La sainte châsse et le corps de saint Taurin, l’évangélisateur de la Normandie et missionnaire, mort vers 412, et qui passe pour être à l’origine de miracles, sont exposés. Hélas, le saint ne semble avoir entendu l’appel désespéré des habitants, puisque le 13 juillet, suite à l’éclipse de soleil, de forts vents se lèvent qui endommagent conséquemment les habitations et récoltes de la plaine de Beauce, en particulier. Deux mois plus tard, nouvelles intempéries à Chartres, vent et orages vont être à l’origine de dommages conséquents surtout en ville. Les saisons se succèdent et se ressemblent amérement.

12 octobre, nouvelle tentative des protestants à vouloir s’emparer de Chartres. En vain, le guet ayant été sonné avant l’attaque ce qui a permis de juguler les assauts. Les assaillants se regroupent, retournent sur leurs pas et vont attaquer l’abbaye de Coulombs (Nogent-le-Roi) qu’ils investissent pendant dix-sept jours et l’endommage gravement. En cette occasion, un incident va marquer les esprits. Les soldats voulant détruire la statue de saint-Benoit qui ornait le cloître, s’y prirent tellement mal que seule la tête de la statue se détacha, et la pierre tomba sur l’un des soldats qui fut tué net. Les autres, terrorisés, s’enfuirent avec la ferme conviction que de s’en prendre à un saint de cette façon, attire immanquablement la colère de Dieu.

1568

# 28 février  – Leurs échecs ne les décourageant nullement, les huguenots reviennent en force, alors que de nombreux ponts ont été coupés la veille. Arrivés après les vêpres et campés à Saint-Chéron et à Saint-Barthélémy, ils sont mis en échec. Explication. Une légende prétend que le voile de la Vierge aurait détourné les balles destinées aux assiégeants.

5 mars, les huguenots se sont assemblez à Josaphat pour envahir la ville tout en campant leur artillerie à la maison des Troys Maures, Les assaillants ont commencé à battre la ville du costé-des Filles-Dieu et à la porte de Morard. La maison des religieux de Saint-Jehan-en-Vallée est brûlée par les huguenots, pour empêcher les religionnaires d’y trouver refuge. Ces derniers ont placé leur artillerie du côté de la porte Drouaise.-

# 7 mars – des brèches sont ouvertes dans les remparts par les huguenots à hauteur de la rue de la Brèche. L’ennemi est repoussé, mais plus de 250 morts sont à déplorer. Chartres la catholique, bien que de nombreux protestants y séjournent, a triomphé certes, mais les questions religieuses entre catholiques et protestants restent toujours aussi présentes et pourrissent le climat dans le royaume.

# 7 mars. M.d’Ardelay ou Ardelaï, capitaine gascon au service de la ville de Chartres, portant l’Enseigne Blanche – drapeau de l’infanterie au XVIe siècle – , trouve la mort tué d’un coup d’arquebuse (arquebusade)lors du siège de la ville par les Hugeunots avec à leur tête M.de Coligny. Cité également sous le nom de Monsieur Jean de Bourdeilles, frère ainé de Brantôme de son vrai nom Pierre de Bourdeilles, le célèbre chroniqueur de cour. Ce dernier reçoit en dédommagement du sacrifice héroïque de son frère la commende de l’abbaye de Brantôme, d’où son nom pour la postérité littéraire. Ce dernier cite la mort de son frère dans Le Discours des colonels. Jean de Bourdeille a été inhumé en la cathédrale de Chartres

8 mars, vers quatre heures du soir, les huguenots poursuivent l’attaque. A faire bresche, et pour y entre , ils se sont emparés du ravelin (bastion) de la porte Morard. Aussitôt repris par les défenseurs avec grande hardiesse. Dans le même temps le couronnal (chef) des Gascons est blessé. Il pourrait s’agir de M.D’Ardelay ou ArdelaÏ, reconnu comme capitaine gascon, mort suite à ses blessures. Pour particularité, son frère, Pierre de Bourseilles est devenu le célèbre chroniqueur de cour, Brantôme. Ce dernier reçut l’abbaye de Brantôme en dédomagement du sacrifice de son frère.

9 marsfut faite bresche jusques à terre, et fut tiré 248 coups de canon par lesdits huguenots, nos gens les ont hardiment repoussésBombardement de ces derniers positionnés avec deux canons de la Porte Drouaise. S’en suivent de vifs combats ne semblent guère émouvoir les défenseurs. De guerre lasse, une partie des troupes du parti protestant se rue sur Luisant, Mainvilliers, Saint-Julian du Coudray (maladrerie) et plusieurs autres paroisses qu’ils brûlent. Ce même jour, M.de Bourdeilles, frère de Brantôme, et capitaine gascon au service de la ville de Chartres, est tué fauché par un boulet.

# Sur ordre du gouverneur, le couvent des Cordeliers se situant faubourg des Epars est détruit comme tant d’autres. il sera reconstruit rue Saint-Michel

12 mars – assaillants et défenseurs tentent de parlementer avec Antoine de Lignières, gouverneur de Chartres. Il s’agit d’un soldat dans l’âme qui avait fait les campagnes d’Italie. Fin stratège, il a fait renforcer la défense, fait détruire, une partie du bourg de Mainvilliers, puis le fait incendier. L’homme n’est pas homme à parlementer du moins au niveau de sa propre responsabilité. L’assaillant s’en rend compte, l’église de Saint-Martin-au-Val est brûlée, puis le lendemain le Grand-Beaulieu. Ce même jour finalement une trêve est ordonnée par le roi. Les huguenots entament leur retrait, bien que les dispositions de la trêve prévoient une date butoir fixée au 15 du même mois, ce qui fragilise quelque peu une tension palpable. Les habitants de Chartres ont été avertis par une lettre affichée dans la cité. A condition de savoir lire ce qui pas l’apanage de la totalité de la population chartraine. Des hérauts sont chargés de pallier cet inconvénient. Ce qui fut dit, fut fait.

15 mars, Condé quitte Chartres, un cessez-le-feu ayant été décrété. Il se porte sur Bonneval que ses troupes vexées d’avoir été tenues en échec, ravagent.

# 21 mars Chartres – procession pour célébrer cette  » presque victoire  ».

23 mars – un semblant de paix est enfin entériné. Entre temps, le Dunois a connu également les retombées néfastes de cette guerre civile. S’en suit un contre-coup économique des suites de cette guerre civile qui hypothèque sérieusement les revenus seigneuriaux. Le parti protestant est considéré comme étant battu. La situation se calme dans le royaume.

# Dans ce contexte de guerre civile, mentionnons les ravages des Huguenots sur l’abbaye de Coulombs. Sous le vocable de la congrégation de Saint-Maur, la dite abbaye comporte dix prieurés, avec une mense (revenu ecclésiastique) de 12000 livres (270 000 euros environ), et une taxe versée à Rome de 800 florins ( un cours difficile à traduire en euro, tellement le flou complique à loisir son cours pour notre époque). NotaLe florin est né en 1252. Son nom vient de Florence avec un lys sur le revers. Il s’agissait à l’époque d’un florin d’or qui avait cours dans le royaume de France, ensuite d’argent jusqu’à la fin du XVIIIe siècle où il ne fit plus usage. La livre tournoi sera abolie. On peut remarquer que la livre a été la solution de facilité pour déterminer les rapports financiers des abbayes, et leur traduction en euros peut être prise en compte qu’à partir de 1266.

1569

# 17 mars – De nombreux feux de joie à Paris et Rouen au cours de processions générales s’en suivent. La nouvelle du revers huguenot est annoncée à Chartres le 19 grâce à des marchands d’Orléans.

21 mars, après une procession, des feux ont été dressés devant la Tour et la Chambre de la ville, avec tambourins de Suisses accompagnés d’autres instruments. La ville de Chartres est en liesse, saluant cette victoire comme une délivrance. Charles IX vient tenir une assemblée à Chartressous forme d’Etats généraux, dans le but prendre des mesures pour la sauvegarde du royaume, et prévenir une nouvelle guerre contre les Anglais. La paix désastreuse de Brétigny reste dans les mémoires.

1570

# Dans le courant de l’année,naissance à Châteaudun de Pierre Guédron considéré comme l’un des compositeurs les plus importants à la cour d’Henri IV et celle de Louis XIII. Chanteur et professeur de chant, il fut un animateur majeur avec des compositions musicales et plusieurs ballets. A l’origine également de l’avènement de la monodie (formes musicales dans l’expression de la musique, la diversifiant pour la rendre plus attractive en matière instrumentale et vocale) en France. On le retrouve maître de musique de la chambre du roi, et en 1613 surintendant de la musique du roi, Membre de la chapelle du cardinal de Guise puis celle d’Henri IV. Puis nommé surintendant de la musique du roi Louis XIII (1613), puis en 1617 pour le compte de Catherine de Médicis. Il meurt vers 1620.

# Vers cette année, naissance de Jacques de Bury, chirurgien.Auteur de plusieurs ouvrages : – La Logique chirurgicale contenant la facilité et la difficulté de l’intelligence tant de la médecine que de la chirurgie (1613) – Le propagatif de l’homme et secours des femmes en travail d’enfant (1623)

# Ecrivain né à Chartres, du moins le pense-t-on, Pierre Sorel dont la mort se situerait vers 1570 serait auteur d’une complainte sur la disparition du connétable de Montmorency, mortellement blessé dans un combat contre les Calvinistes en 1567, intitulée ‘’ Plainte sur la mort d’Anne de Montmorency  » S’inspirant d’un texte de 1539 ayant pour auteur Antonio Guevara, prédicateur de Charles Quint, Pierre Sorel s’émeut des guerres de religion que la France connaît, déplorant la misère des hommes à vouloir s’entre-battre et à se tuer au nom de principes religieux qui n’ont pas leur raison d’être.

1571

#– A partir de cette présente année, les échevins chartrains tiennent leurs assemblées dans l’hôtel dit des Trois-Rois situé rue des Changes à Chartres dont une partie existe de nos jours du 11 au 15 de la rue en question.

# – Jean Pilleu, originaire de Chartres où il vit le jour, se fit connaître pour ses connaissances en mathématiques, astrologie et musique. Il est auteur d’un Almanach sur les climats de France, d’Espagne, de Roumanie et d’Allemagne, paru en cette présente année.

# – Mars Jacques Prévoteau, originaire de Chartres, est alors premier Régent (professeur) du collège Montaigu à Paris où il enseigne le latin et le grec. Il est auteur d’un Hymne Triomphal pour l’entrée à Paris de Charles IX et son épouse, Elisabeth d’Autriche. De santé délicate, il meurt l’année suivante à l’âge de 28 ou 30 ans.

# Estienne Le Tonnelier exerce comme peintre à Chartres.

# Idem pour Denis de Montaudin, sculpteur sur bois, originaire de Chartres

1572

# Originaire de Montoire (Loir et Cher) où il naquit, Claude Bouvart est déclaré comme praticien renommé, et médecin de Louis XIII. Il aurait soigné l’évêque de Chartres, Monseigneur Paul Godet des Marais victime d’un ulcère aux poumons dont il ne se remettra pas.

# 3 janvier – Jehan Pocquet, bourgeois chartrain fort aisé, fait don d’un bâtiment et d’un terrain à la ville de Chartres. Quinze ans plus tard, Henri III accorde ses lettres de noblesse à cet édifice qui devient le très célèbre Collège Royal chez Poquet. Un collège qui fut érigé en lycée le 16 août 1881.

1573

# – 8 avril – Une bulle papale permet à Nicolas de Thou de devenir évêque de Chartres. Il sera au coeur de la Huitième guerre de religion opposant les trois Henri. Son antipathie pour la Ligue catholique le place en position précaire face aux Chartrains.

# – Mathurin Régnier voit le jour à Chartres. Il a été l’un des grands poètes de son époque. Après ses études de canonicat, à 20 ans, il choisit de se mettre au service du cardinal François de Joyeuse. A Rome, entre 1594 et 1605, il entreprend l’écriture de ses fameuses Satires. S’ouvrant aux mœurs légères, il   » tire à boulets rouges sur tout ce qui bouge  », sans se soucier des retombées. De retour en France, il conquiert Paris avec ses satires poétiques. Au centre de querelles littéraires qu’il provoque, ses opposants sont nombreux. Il ne s’en soucie guère, et compose sa propre épitaphe:

J’ay vescu sans nul pensement

Me laissant aller doucement

A la bonne loy naturelle ;

Et je m’étonne fort pour quoy

La mort daigna penser à moy

Qui ne songeay jamais d’elle.

En souvenir, sa vile natale lui a accordé une rue et une stèle

# – Samedi 21 et dimanche 22 mai 1574 – Les premiers mois de l’année se sont avérées calamiteuses pour la Beauce, le Thymerais de même le Perche. Le mauvais temps se poursuit en cette fin mai, une partie des vignes subit des gels importants de Chartres à Paris de même le blé et le seigle. Un an plus tard, à la même période, la grêle, la foudre et la pluie sont à l’origine de grands désordres.

# 24 septembre. Naissance à Chartres de Michel Bouteroue ou Boutheroue, médecin, à qui l’on doit plusieurs ouvrages sur l’art botanique pour lequel il entretenait une véritable passion, notamment avec une description des jardins de Marguerite de Valois. Au mois de septembre 1602, le retour périodique de la peste à Chartres détermina la Conseil de ville à établir un office de médecin du Bureau des pauvres dont Bouteroue s’acquitta. On lui doit : Remedia chimica ( 1623 ). Décès en sa ville natale le 16 novembre 1631. 

1574

#  juin – Bâtard de la famille d’O, seigneur de FrazéFrançois d’O , né 1540 peut-être dans cette commune, devient chef d’une bande de brigands. Profitant des guerres de religion mettant à feu et à sang la France, il écume la région, tuant et violant tout ce qui pouvait servir à son brigandage. Arrêté en avril 1574, il est roué vif à Chartresen juin 1574 en présence, dit-on, du roi Henri III. Sans doute la personne royale voulait-elle s’assurer de l’éradication de ce dangereux chef de bande.

# En cette année, est imprimé à Paris un  Discours sommaire du règne de Charles IX, dont l’auteur serait Joachim Desportes, réputé d’origine chartraine.

1575

# 1 octobre  – environ trois heures après midi, le feu a pris à Chartainvilliers, et a brulé au moins cinquante logis attisé par un fort vent.

15 novembre – Décès à Chartres à l’âge de 80 ans de Monsieur d’Eguily qui s’illustra en 1569 au siège de cette même ville. En récompense, il fut fait Chevalier de l’Ordre de Saint-Michel avec 50 de ses hommes. Henri III lui confia alors la mission de défendre les brêches pour prévenir un possible retour des Huguenots. Ce chevalier aurait été inhumé à Illiers le 3 janvier de l’année suivante ( !)

1576

# – des gens de guerre viennent rançonner les habitants de Bouglainval, voire violer femmes et filles tandis qu’à Prunay-le-Gillon, d’autres mercenaires prennent pour otages des enfants en vue d’obtenir des vivres et de l’argent.

1577

# – On songe à réexaminer un projet de rendre à nouveau l’Eure comme voie navigable. Sans succès.

# – La châtelaine Françoise de Brézé, sise à Nogent-le-Roi, rend un aveu ou acte de réglementation en matière de police et fiscale  » Il y a droit pour ladite dame pour commettre sur lesdits quais des hommes fidèles pour gouster et taster le vin qui arrive sur ceux pour le droit des marchands, afin de savoir si les voitures par terre ont commis abus à la conduite dudit vin  ».

# Anet. Seconde fille de Diane de Poitiers, connue sous le nom de dame d’Anet dont Louise de Brézé a hérité du château. En 1547, elle épouse le duc Claude II d’Aumale. Le couple aura onze enfants. Elle perd son mari en mars 1573 lorsque celui-ci est tué au siège de la Rochelle

# 23 novembre. Chartres. Naissance de Louis Beurier, ecclésiastique dans l’ordre des Célestins, issu d’une famille chartraine. Il a laissé plusieurs ouvrages de référence comme L’Histoire du monastère et couvent des Célestins à Paris (1634) – Sommaire des vies des fondateurs et réformateurs des ordres religieux (1635). Décès en 1645 au monastère de Vichy (Allier)

1578

26 janvier – Les documents d’époque font état d’un tremblement de terre ressenti de la Beauce jusqu’à Blois, provoquant des dégâts.

1 juin – l’inhumation d’un huguenot à Epernon dans le cimetière d’Epernon, provoque une émeute. Le corps du défunt sera exhumé par la population.

21 juin – Procession à Notre-Dame de Josaphat de Lèves en raison de la sécheresse.

1579

# 23 janvier – Ayant appris que la célèbre chemise que détient la cathédrale de Chartres passant pour favoriser la fécondation, Henri III se serait rendu spécialement en la ville pour venir chercher deux chemises de Chartres pour la reine et pour lui. Deux chemises qui auraient été confectionnées spécialement pour l’occasion. Rentré à Paris, il demanda à la reine de revêtir la sienne. Ils se couchèrent nantis de ce précieux sésame pour espérer une descendance.

# 25 janvier. Plusieurs secousses telluriques sur une ligne Tours-Orléans-Chartres, dont trois fortes entre 7 heures et ! heures du main. Peu de dommages. Impressionnée, la population est appelée à faire pénitence. (Nota. Certains écrits donnent deux autres dates, à savoir le 26 ou le 27 janvier).

# 1 février A l’occasion de la fête de la Chandeleur,vers cinq heures du soir, Henri III et avec son épouse, Louise de Lorraine-Vaudémont arrivés à Chartres, vont se receuillir à Notre-Dame. Venu écouter l’intégralité du service du soir après les vêpres, le couple royal va prier auprès de la Vierge afin que la reine enfante. Le lendemain, après avoir assisté à nouveau au service, le roi et le reine ont donné les parements au maître-autel et autres ornements de drap d’argent, espérant obtenir dans ce geste, l’intervention divine pour pallier la stérilité de la Reine.

8 avril – Aux environs de midi d’importantes pluies s’abattent sur la cité beauceronne.Les eaux commencent à croître de telle sorte qu’aux alentours de onze à douze heures du soir, les eaux sont si hautes, que le pont de la barrière de la porte Guillaume est submergé, causant des dégâts importants

22 septembre – Nouvelle venue d’Henri III et son épouse en la cathédrale. De nombreuses célébrations religieuses s’en suivent, espérant l’intervention du Tout-Puissant pour qu’enfin la reine soit enceinte. Hélas, l’espoir sera vain, même avec cures venant compléter les prières royales.

1580

# – Jean II de Blosset avait fait entreprendre la construction du château actuel de Beaumont-le-Chartif – aujourd’hui Beaumont-les-Autels – au sud du château primitif, en réalité une tour féodale. Un ouvrage de défense convoité par les Anglais en raison de sa position stratégique sur l’entrée du Perche. La date 1580 gravée est celle de son complet achèvement, juste avant les guerres de religion. Ce château, construit en équerre, et flanqué de cinq tourelles, offre un bel aspect et forme pignon avec la route nationale qui traverse le bourg. Par le passé, il était entouré de fossés très profonds, qui ont disparus pour faire place à une pelouse et un parc bien ordonnés. Sa situation sur un coteau a cette cette singularité d’avoir permis à la famille des Cassini, astronome et cartographe d’utiliser l’une de ses tourelles pour la formation des triangles de leur grande carte de France initiée au XVIIIe siècle. De ces tourelles, par un temps clair, on peut, paraît-il, découvrir les tours de la cathédrale Sainte Croix, d’Orléans. Hélas à la Révolution française, les biens furent séquestrés et vendus. En 1804 le château fut restauré.

# Originaire de Tilly-sur-Avre (Eure), précisément en cette année, Jacques Dulorens ou du Lorens, fit d’abord carrière comme avocat au Parlement de Paris. Victimes de quolibets le mettant en doute, en 1613, il acquiert la charge de baillif-vicomte de Châteauneuf-en-Thymerais. Lors de l’érection de cette terre en bailliage, il en devint le premier lieutenant général. Fort habile et satirique écrivain, Nicolas Boileau (1636/1711) lui empruntera quelques satires dont il appréciait fort l’envolée. A noter quelques ouvrages – La Calotte ( 1619 )- Satires du sieur du Lorens ( 1624)– Annotations sur les coutumes de Châteauneuf, de Chartres et de Dreux ( 1645 ) Ayant perdu sa femme sans chagrin particulier, sa disparition lui aurait valu d’écrire cette célèbre épitaphe : Ci-gist ma femme ; ah ! qu’elle est bien // Pour son repos et pour le mien ! .

# 14 mars  – Chartres – procession générale, haut et bas en l’église Notre-Dame à l’initiative de M. de Chartres, en raison de la peste toujours présente et difficile à juguler. Quasiment toute la France est couchée par cette maladie endémique qui fait des milliers de morts.

1581

# 5 février Naissance à Dreux de Clément II Métezeau, architecte dont l’oeuvre a marqué Saint-Germain l’Auxerrois, la pompe de la Samaritaine, les jardins à Nancy, de même la place ducale de Charleville. Nommé par le roi Louis XIII et envoyé en mission à La Rochelle, il dirige ensuite la construction de la digue (1627) destinée à empêcher la ravitaillement de la ville par les navires anglais. Il s’éteint à Paris en 1652. –

8 avril, Henri III vient à Chartres, et repart le lendemain, et le 8 juin, y retourne accompagné de son épouse et de la reine-mère, Catherine de Médicis.

25 juin – Les compagnies de gens d’armes commandées par Monsieur, frère du Roi, François II de France, ont investi à l’entour de là ville de Chartres en tous les villages où ils ont fait de grands excès que la morale tait.

11 août – Vers onze heures et demie du matin, le tonnerre tombe sur l’église Saint-Barthélémy, touche le clocher, rompt un des piliers qui soutient ledit clocher par le hault et pénétre une muraille au dedans et fit grande ruine.

20 aoûtprocession générale à Saint-Barthélémy, avec indulgences donnez par M. l’évêque de Chartres, messire Nicolas de Thou, et ce pour raison du tonnerre qui était tombé sur le clocher, l’avait découvert et fait autre ruine.

Epernon est érigé en duché-pairie en faveur de Jean Louis Nogaret de la Valette. Mignon d’Henri III, surnommé  » le roi d’Epernon  » il règne en maître sur la cité sparnonienne. Son attitude, ses comportements ne furent pas du tout du goût des habitants de cette cité de 1500 âmes à l’époque. Il fut soupconné, un temps, d’avoir armé la main de Ravaillac. Avec tous ses comportements prêtant à caution, Richelieu le fit disgrâcier, et exiler à Loches où il mourut . Une forteresse connue de tout temps comme étant un lieu d’enfermement sinistre où la mort est une délivrance, tellement les condions de détention sont dures.

# Les ducs d’Epernon, une dynastie capétienne qui donna son importance à Epernon, surtout en matière de stratégie militaire faisant appel à des ouvrages de défense, et la région sparnonienne a tiré un avantage pour protéger un axe entre Paris et la région aujourd’hui des Yvelines. De fil en aiguille, le château prit son importance se faisant matérialiser en duché-pairie, créant ainsi la lignée des duc d’Epernon dont certains ont marqué l’histoire de France. Le point de départ se situe en la présente année, grâce à Henri III lorsque celui-ci accorde le privilège de duché-pairie, insigne honneur puisqu’il donne un double avantage : la dignité est associée à la couronne de France et devient une justice seigneuriale. Ainsi Jean Louis Nogaret de La Valette (1554/1622) inaugure la lignée. C’est un proche du roi Henri III, et un de ses mignons (homosexuels efféminés). Il connut trois rois (Henri III, Henri IV et Louis XIII). A force de se créer des inimités autour de lui, il ne put prétendre à un poste correspondant à ses qualités. Qu’il ait eu quelque influence sur certains moments, on ne lui conteste pas car il fut un homme guidé par l’idée de servir son roi. En revanche, quelques soupçons pesèrent sur le rapprochement qu’il aurait pu avoir avec Ravaillac mais sans réellement pouvoir l’inquiéter. C’est Richelieu qui, le redoutant, le fit disgrâcier et exiler à Loches où il mourut. Bien que prétendu homosexuel – il en avait peut-être l’allure – il fut marié deux fois, et eut six fils, l’un d’eux, Bernard (1592/1661), porta le titre de duc d’Epernon. Le château d’Epernon n’était qu’un titre. Que ses seigneurs y vinrent, peut-être, mais la ville de toutes façons reste attachée à ce nom.

1582

# – Fondation du collège de Châteaudun.

# Une épidémie de peste dévaste le Dunois, pandémie qui ne cesse de se manifester.

# – Officier du Roi à Chartres, semble-t-il originaire de la cité beauceronne, Miles ou Emile de Piguerre, a écrit L’Histoire de France de son temps, un ouvrage qui a été salué à son époque.

# Antoine de la Faie (?), cité comme gentilhomme beauceron, connu comme traducteur de Tite-Live.

# 1 février, Henri III, fort attaché à la ville de Chartres, y revient accompagné de plusieurs des princes et autres seigneurs, en présence de la Reine, sa femme,Louise de Lorraine-Vaudémont, et la compagnie de plusieurs princesses et autres dames et demoiselles. Ils sont venus pour très petite partie à pied de Paris jusqu’à Chartres. Le Roi accomplissant le parcours en deux jours et la Reine en sept, retardée par des pluies incessantes, et pénalisée par de très mauvaischemins.Reste à savoir dans quelles conditions réelles s’effectuaient ce pèlerinage royal. On peut penser que le moindre déplacement à pied constituait aux yeux des pélerins de toutes conditions, une façon d’être en règle avec Dieu.

Le roi établit la Confrérie des Pénitents Blancs dont l’habillement se compose d’un capuchon blanc en forme de sac de même couleur, placé sur le visage avec deux trous pour les yeux (ancêtres du klu-kluxan ?), un chapelet à la main, et un fouet à la ceinture avec lequel ils se frappent les épaules. Les Chartrains n’ont jamais éprouvés d’intérêt pour cette confrérie, la comparant à une mascarade.Il n’y avait que le Roi, disait-on, pour l’apprécier. De même ces pénitents qui étaient honorés par cette présence qui ne faisait que les conforter dns leur idéal ‘’ religieux ‘’.

1583

Février – Anet est érigé Principauté par lettres patentes d’Henri III. Après un voyage en carrosse, le roi se rend à pied en la cathédrale, la Reine étant arrivée en coche pour recevoir la sainte communion. Le lendemain,le Roi repart pour Notre-Dame de Cléry (proche d’Orléans), sans la Reine .

Avril – Le duc de Guise vient passer à Chartres les fêtes de Pâques pour accomplir ses dévotions envers la Vierge Marie et la remercier de lui avoir accordé deux enfants. Ayant commandé à un orfèvre la représentation en argent de ses deux fils, il en fait solennellement le don au pied de la statue de la Vierge.

# 16 août – Henri III se rend en pèlerinage en la cathédrale à Chartres. Un parcours parait-il effectué à pied depuis Paris, par un temps pluvieux et boueux. Sans aucun doute, étaient-ils accompagnés pour que le couple royal se mette à l’abri.

28 décembre, jour des Innocents – Grande Procession Blanche de quelque 12 000 Drouais qui se rendent à pied à Chartres. On fête la fin miraculeuse d’une épidémie de peste.Vêtus de blancs, brandissant des bannières, des croix impressionnantes et enrubannées, une grande ferveur anime cette foule immense. Avec pour final, une messe solennelle dans la cathédrale. Les pénitents restent en la cité beauceronne pour la nuit. Le lendemain de cette fête, les Drouais repartiront pour faire halte à Marville-Moutiers, lieu hautement symbolique de la bataille de Dreux en forme d’hommage à ceux qui y laissèrent leur vie. Et ils furent nombreux.

# Le culte des saints est très suivi, dont on baise les pieds en forme d’espérance avec la bénédiction des curés, en forme de grande procession. Les habitants de Dreux ont été conviés à cette fête Trois portes de la ville ont été ouvertes avec vingt hommes de garde. Les échevins sont chargés de la sécurité, et veillent à ce que les commerçants participent pleinement, en assurant l’hospitalité à tous égards. Les saints sont considérés comme un rempart aux calamités. Saint Sébastien est lié à la peur de peste, Mamès contre les maux de ventre, Claire contre les maladies des yeux, Jean-Baptiste contre les maladies des moutons, Maur contre les douleurs et les rhumatismes, Apolline contre les maux de dents, Blaise contre les maladies des enfants, etc. Saints représentés par des statues que l’on vient prier, à qui l’on verse une obole qui ira au denier de l’église ou lors de processions. La guérison est un miracle. La peur de l’au-delà, les invocations diverses pèsent sur les consciences. La sensibilité religieuse est indéniable. Le culte des saints guérisseurs est associé à la vie du bétail, bien majeur dans le milieu paysan. On vénère également les reliques comme on se rend également sur des lieux païens, de même des fontaines. L’eau est récupérée pour être utilisée au long de l’année et censée prévenir ou guérir des maladies. Sa pureté est synonyme de source de vie. Les remèdes ont beau jeu devant le manque d’efficacité des médecins dont les connaissances thérapeutiques sont limitées, usant parfois de l’incrédulité humaine. Certes les plantes, proposées par quelque rebouteux comme il en existe dans les campagnes, un palliatif qui laisse à désirer. Graisse, sel, vin, oeufs, pain chaud, gnole, cataplasmes de toutes sortes, tout est bon pour y croire, et le miracle arrive parfois. Tout cela débouche sur des fêtes populaires, de bons repas, des beuveries. On dit que le roi impressionné par cette ferveur autant religieuse que profane, a décidé de s’en rapprocher Le roi, impressionné par cette extériorisation, décide à son tour de s’y associer.

1584

# Chartres. Démolition de la halle aux draps, toiles et cuirs, qui se trouvait, l’époque, en dehors des murs. L’évolution de ville a contribué à intégrer en la ville elle-même certaines parties. La halle fut alors remplacée par la place des Halles réservée à la vente des grains, des blés et autres céréales.

# Mottereau ou Brou. 1 juillet . Naissance d’Adrien Bourdoise..Ecclésiastique à l’origine de la fondation de la communauté religieuse de Saint-Nicolas-du-Chardonneret. Auteur de :  Idée du bon ecclésiastique ou Maximes chrétiennes et cléricales.

# Mars  – Henri III, accompagné des frères de la confrérie des Pénitents arrive à Chartres après une marche de 7 jours, étant sorti de Paris le 6 mars au matin. Les participants y compris le roi sont entièrement vêtus de blanc des pieds à la tête selon la règle des Pénitents. A la main, un grand chapelet que chacun égrène au long de cette marche pieds nus (le roi également?), et un fouet noué à la ceinture au cas où un pénitent faillirait à son engagement. La légende prétend qu’il aurait accompli le chemin à pied. La logique voudrait qu’il soit entré en la cité beauceronne en marchant, accompagné de sa cour. Mais la peste est là, et le monarque doit se garder, et il lui est conseillé de contourner les murs. La pandémie ayant régressé, la reine vient faire ses dévotions.

# Naissance à Chartres de Pierre Sablon, d’abord graveur qui se découvrit des dons vers l’âge de dix-sept ans en reproduisant un portrait de Rabelais. Plus tard, après avoir exercé différentes professions notamment celle de marchand-drapier, il aurait été conseiller du roi (justice). Il se lance alors avec un certain succès, dans la poésie, notamment versifiant par quatrain interposé sur quatorze rois de France dont l’auteur dresse un portrait très court, néanmoins significatif. Il meurt vers 1650.

1585

# 8 septembre. Chartres. La Reine Margot, 32 ans, autrement dit Marguerite de France, épouse d’Henri de Navarre, futur Henri IV, vient en la cité beauceronne pour la  » feste  » de la Nativité. Selon Alexandre Pintard, auteur d’une Histoire (manuscrite) chronologique de la ville de Chartres de 1585 à 1700,  » Elle y fit une neuvaine à laquelle le peuple joint ses dévotions, à cause de la cherté du bled (blé), et des bestes féroces (loups) qui viennent presques dans la ville dévorer toutes sortes de personnes.  »

# 29 novembre  – Henri III venant de Paris, s’arrête avec son cortège à Umpeau, et  » accomplit  » les derniers kilomètres à pied. Le lendemain, il se fait dire la messe par douze capucins en l’église de Notre-Dame-sous-Terre, puis s’en va coucher le soir à Nogent-le-Roi. Le roi viendra à seize reprises à Chartres y faire ses dévotions, cette ville lui tenant à coeur

1586

# Jean de Ferrières, 66 ans, meurt dans les galères. Ancien vidame de Chartres, huguenot très influent lors des guerres de religion. Fait prisonnier, incapable de payer sa rançon d’où sa condamnation

# 28 mars  – Henri III accomplit un nouveau pèlerinage à Chartres en compagnie, cette fois-ci, des Capucins, habillé selon la règle propre à cet ordre.

1587

# – Chartres – démolition du donjon du château féodal des Comtes.

20 octobre, Nouvelle arrivée des protestants (8ème guerre de religion catholiques/protestants), qui passent à côté de Chartres et s’en vont dévaster Auneau, et y campent. L’armée du duc de Guise, chef du parti ultra catholique, dit le Balafré (blessure au visage à la bataille de Dormans en 1575) surprend et massacre l’adversaire le 24 novembre à l’aide trois mille hommes de pied et mille deux cents cavaliers . Le château est alors assiégé, alors que des reitres allemands sous la bannière d’Henri IV, le défendent. Une petite porte du château mal protégée, et la forteresse est envahie. Deux mille hommes de la garnison meurent, et le duc de Guise fait cinq cents prisonniers qui devront payer une rançon pour rentrer au pays. Guise devra s’expliquer devant le roi, ne l’ayant pas averti du projet d’attaque. Le chef catholique va en payer les conséquences en raison d’un profond désaccord.

# Chartres.Destruction en grande partie du château des Comtes presque à l’état de ruines, (aujourd’hui emplacement de la place Billard)

1588

# 9 février– Charles II de Lorraine, duc de Mayenne fait une entrée triomphale à Chartres ville qui s’est déclarée ouvertement pour la Ligue (catholique), sitôt Henri III reparti. Une alliance qui tournera court.

# 11 mai – Le roi accorde aux habitants de Chartres deux lettres-patentes pour organiser une Foire des Barricades sur huit jours ouvrables, la seconde se déroulant le 24 août de la même année, dénommée foire de saint-Barthélémy soit trois jours ouvrables. La première nommée est considérée comme la première véritable foire dite foire de mai ou des Barricades. Cette date semble curieuse dans les registres d’histoire dans la mesure où Henri III l’autorise en mémoire aux journées des Barricades alors que la date de référence est celle du 12 mai. Pour autant, il pourrait s’agir de la date de signature, puisque Guillaume Doyen dans son Histoire de Chartres, cite celle de la Saint-André s’ouvre sur une journée le 8 septembre.En voici le texte  » Considérant que ladite ville est d’une belle et grande étendue, située en fertille pays où se fait un grand et ordinaire trafic de toutes sortes de marchandises, et qu’en accordant ladite foire franche, ladite ville en sera améliorée, et la commodité d’un chacun augmentée comme nous désirons, pour la solide obéissance que les habitants ont toujours portée à notre service, exécution de nos commandemens, et pour d’autant plus accroître les moyens avec la bonne volonté, et leur donner occasion de continuer, avons créé et établi, créons et établissons une foire franche, pour être dorénavant, perpétuellement et à toujours, tenue durant le terme de huit jours ouvrables consécutifs, qui commenceront le 11e jour de mai.  »

# 12 mai. François Langlois serait-il né à Chartres, cela peut paraître exact dans la mesure où il a été baptisé. D’ailleurs, il est connu sous le nom de François Langlois dit Chartres ce qui accrédite son origine. Il fut un grand spécialiste des estampes, voyageant dans toute l’Europe pour rassembler des gravures dignes d’intérêt. Il s’installa à Paris et ouvre un cabinet d’éditeur d’estampes, et à cet égard fut distingué comme maitre par la communauté des libraires. Il meurt à Paris le 13 janvier 1647.

# Nouvelle épidémie de peste, un drame récurrent qui continue à faire des ravages dans la population.

# La présence d’un libraire-colporteur à Chartres, en la personne d’Antoine Sablé, simplement pour cette année là, a de quoi intriguer par l’originalité de ce métier. Colporteur signifie plus précisément passeur de mots ambulant, métier que l’on retrouve beaucoup plus actif au XIXe siècle.

#- Pierre Courtier exerce comme sculpteur sur bois à Chartres. On le dit né à Chartres vers 1495, par contre, on a la certitude qu’il a travaillé pour sa ville de naissance en 1535.

# 12 mai – Journée des barricades à Paris. Henri III laisse le place aux ligueurs.(8 ème guerre de religion).

# Naissance à Chartres de François Langlois dit Chartres, Libraire, graveur, marchand d’estampes et de tableaux. Il est considéré comme précurseur dans la diffusion et la connaissance de l’image dans la première moitié du XVII ème siècle. En 1633, après avoir parcouru l’Italie, l’Espagne et l’Angleterre, en faisant, selon toutes probabilités, commerce d’estampes et de livres, il revient à Paris où il s’établit.. Charles I, roi d’Angleterre fera appel à lui pour les achats d’objets d’art En 1645, il obtient le privilège royal émanant de la reine-mère Anne d’Autriche  » pour faire graver en telle forme, grandeur et caractères, et autant de fois que bon luy semblera  » un livre intitulé Manière de bien bastir par toutes sortes de personnes, par Pierre Muet (1591/1669). Il meurt à Paris en 1647.

13 ou 14 mai – Venant Paris à cheval avec les membres de sa cour, Henri III fuit à Chartres pour habiter, dit-on, dans la maison Huvé, siège aujourd’hui d’une grande librairie, alors qu’une autre version prétend qu’il s’agissait de la maison canoniale. Chartres, pour la seule fois de son histoire, devient capitale du royaume. Sa présence est tellement appréciée par les habitants, que le roi appose ses mains sur des écrouelles, la population des pénitents le considérant comme un thaumaturge détenant alors ce pouvoir de guérir les malades. Ils seront très nombreux à attendre cette apposition.

# Claude Montescot, fils de Jean, doit s’enfuir à Beaugency ( Loiret), quittant de fait l’hôtel dont il a hérité à la mort de son père en 1575. Ses biens sont saisis, vendus, et occupés par les ligueurs. L’hôtel déjà en mauvais état, va voir son état empiré lors de la prise de Chartres par Henri IV en 1591. Il faudra attendre 1611 pour voir Claude Montescot procéder à sa reconstruction. Il meurt en 1622. Jacques de Baronville qui en a fait l’acquisition, le vend le 16 octobre 1625 aux religieuses des Ursulines.

Chartres est en quelque sorte associée à la Ligue, conflit opposant le duc Henri de Guise dit le Balafré, parti catholique et Henri de Navarre, à la tête des protestants.

On ne saurait voir un protestant monter sur le trône de France, d’autant qu’Henri III n’a pas d’enfant. Mais la loi salique impose un homme sur le trône. Henri (futur Henri IV) en bénéficie en sa qualité de 21e cousin. Les rapports roi/ligue se détériorent, Guise condamnant le manque de rigidité d’Henri III.

# 28 juillet, puis le 8 août – Henri III signe plusieurs arrêts royaux à Chartres

1 août – Catherine de Médicis et Henri de Guise se rendent à Chartres et demandent au roi de revenir à Paris. Il refuse. Après un édit d’Union considéré comme une parodie manœuvrière, le monarque convoque les États Généraux à Blois en septembre 1588.Avec l’assassinat du duc de Guise le 23 décembreà Blois, Henri de Navarre est en position privilégiée pour monter sur le trône. D’où la décision de ce dernier à faire de Chartres sa ville de son couronnement puisque Reims étant aux mains de ses opposants.

# Les ligueurs ulcérés encore présents dans la cité beauceronne ouvrent les portes à Mayenne, frère du défunt.

1589

# – Charles de Lorraine, duc de Mayenne, saccage Châteauneuf-en-Thymerais puis se porte sur Nogent-le_Roi, non sans être accompagné d’une puissante artillerie. La ville est prise et pillée. Le capitaine du château est pendu sur la place des Halles. Les troupes d’Armand de Gontaut Biron, maréchal de France (1524/1592) fidèle d’Henri IV, assiègent à leur tour Nogent-le-Roi. En représailles à la précédente exécution, le maréchal fait subir le même sort au capitaine catholique.

9 février – Sédition à Dreux en faveur de la Ligue

23 février, le futur Henri IV vient assiéger cette ville. 576 coups de canon seront tirés contre les fortifications de la ville occasionnant une large brèche qui ne pourra pas pour autant être exploitée par les assaillants. Pendant ce temps, le duc de Mayenne fait le siège et prend Chartres. Il remplace le gouverneur Sourdis par Réclainville, un homme à son service.

22 mars – Rencontre des partisans de Mayenne avec les troupes calvinistes, à la Croix-du-Perche, puis Courtalain.

# Henri de Navarre fait partir de Beaugency un détachement de cinq cents hommes, sous la conduite du sieur de Rosny, futur duc de Sully et de François de Châtillon, fils de l’amiral de Coligny. Avec pour mission, celle de s’emparer de Chartres.

# 12 mai. Chartres. Naissance de François Lambert dit Chartres ou Ciartres.Son surnom lui viendrait de sa ville natale. On le retrouve en 1633, au retour d’un périple en Italie, Espagne et Angleterre, dans le cadre de son commerce de livres et d’estampes. Il vient alors s’établir à Paris, y convole en justes noces. Tenant librairie, il taille une jolie notoriété de grand expert des livres devenant notamment l’un des agents fort actifs du roi d’Angleterre Charles 1er pour les achats d’ objets d’art.

13 mai- S’oppose un détachement de trois cents ligueurs, commandés par Charles Tiercelin de Saveuse et ses deux frères, Anne, seigneur de Brosse, et Nicolas, seigneur de Cailleville, fils d’Adrien II Tiercelin. On combat avec acharnement de part et d’autre, mais la victoire sourit aux catholiques. Nicolas est tué dans le combat. Charles, après s’être battu comme un lion, est grièvement blessé à la cuisse et fait prisonnier. Emmené à Beaugency, il ne tarde pas à mourir des suites de sa blessure. Son corps fut rapporté à Chartres, où un service solennel eut lieu pour lui, à la cathédrale, le 28 mai 1589. Il est inhumé aux Cordeliers. Un de ses fils, Charles, jouera plus tard un rôle dans l’histoire de la Ferté.

# 18 mai. Vitray-en-Beauce (à l’époque Vitray en Chartrain). Vive bataille entre les troupes durci de Navarre et les ligueurs. Leur chef, Charles Tiercelin, seigneur de Saveuse qui avait embrassé le parti de la Ligue, reçoit une grave blessure à la cuisse, alors que ses hommes sont décimés. Il sera néanmoins transporté à Beaugency et y meurt. Selon d’autres sources, il semblerait que cet affrontement se serait déroulé du côté de Bonneval.

25 mai – Facile victoire des troupes huguenotes du duc de Mayenne à Châteaudun. Les huguenots, en effet, et les ligueurs sillonnent le pays en tous sens,et les affrontements sont nombreux.

Ce même jour, un corps de troupes légères, envoyées des environs de Blois par Henri roi de Navarre, et commandées par le seigneur de Lorges, passe à la Ferté (Ferté-Villeneuil) et s’empare par surprise de Châteaudun.

2 août – A la mort d’Henri III, assassiné ce même jour à Saint-Cloud , Chartres refuse de reconnaître le nouveau roi Henri IV. S’en suivent des invectives entre les deux camps, le roi sommant Chartres de se ranger sous la couronne ce qu’elle refuse, tout en lui demandant d’abjurer sa religion. Les combats reprennent.

1590

# – Naissance à Chartres d’Esprit Gobineau de Montluisant, abbé , théologien et poète. Auteur de : Le Sacré Mont Carmel par le sieur Gobineau, chartrain- Epitres – L’ordre sacré de la Sainte église, en vers françois. Bien que sa date de décès ne soit pas connue précisément, il semblerait qu’elle se situe en 1644, peut-être à Metz où il exerçait comme secrétaire auditeur aux enquêtes du Parlement de Metz sans doute sur des questions religieuses. Les sources variées le concernant permettraient de le situer comme alchimiste, cherchant la pierre philosophale. Il est classé comme gentilhomme chartrain appartenant à une classe privilégiée. Son étude parue en 1640 sur les énigmes et figures sur le portail de Notre-Dame de Paris fait partie de son oeuvre majeure se référant à la science hermétique. Collin de Plancy dans son Dictionnaire infernal, paru en 1863, nous fait une description qui devrait interpeller bon nombre d’adeptes de la science en question.

# A cette date, Gilles Rocu, dont une partie de la famille est cultivatrice dans l’agglomération chartraine, est religieux bénédiction et secrétaire de l’abbaye de Saint-Père-en-Vallée. Il était chargé de la rédaction des actes capitulaires de l’abbaye, mentionnant notamment le siège de Chartres par Henri IV, un document très précis en forme d’un journal au quotidien.

9 février. – Une colonne de 500 Huguenots, quittant Beaumont pour se rendre au siège de Chartres, s’arrête à Thiron, se fait héberger à l’abbaye pendant 2 jours, raflant sans vergogne 450 livres au nom du roi huguenot.

# Mars.Chartres.Décès de Guillaume d’Aubermont.De famille originaire de Tournai (Belgique), il arrive à Chartres dont il devient chanoine puis archidiacre dépendant de Blois le 30 juin 1542, chambrier le 25 novembre 1557, doyen le 18 août 1578. Il était également abbé de Saint-Chéron-des-Champs. Il est auteur :Exhortations faicts par très illustre, très-vaillant et catholicque prince Francoys de Lorraine, duc de Guise, pair et grand-chambellan de France et lieutenant-général du Roy, aux seigneurs, capitaines et gens de guerre estant du camp (Chartres – 1573).

Dimanche 5 mars. – Des assaillants conduisent contre la ville de Dreux un nouvel assaut qui durera cinq heures, mais encore une fois les défenseurs se montrent ardents et déterminés au combat, si bien que le roi préfère battre en retraite pour contourner Mayenne, et éviter d’être pris en tenaille entre ce dernier et les Drouais. Ces derniers se félicitent de ce départ et ils qualifient le monarque de Roi cendreux. Henri IV s’en souviendra lorsqu’il reviendra en 1593 pour faire capituler Dreux ce qu’il parvient à obtenir le 8 juillet. Les habitants auront la vie sauve à l’exception de sept d’entre eux qui seront exécutés. Cependant Henri IV eut pitié des autres assiégés, leur donnant à chacun un écu, avec la liberté de se retirer où ils voudraient. A la suite de ce siège, la ville perdit de sa superbe, puisque les remparts ne furent pas relevés, perdant alors de son importance politique.

14 avril – Le nouveau roi doit faire face aux désordres qui ont suivi la mort tragique d’Henri III huit mois auparavant. Il se trouve confronté à bien des incertitudes qui agitent le royaume. De nombreux affrontements ravagent la Beauce, si bien que le roi, avec l’aide Mayenne, affronte les ligueurs à Anet, et les bat. Toutes les villes lui ouvrent désormais leurs portes. De longs et coûteux sièges sont évités. La raison l’emporte sur la hardiesse.

# 27 mai – Alors que la ville de Châteaudun a été prise par la Ligue, puis reconquise un mois après par le maréchal d’Aumont, compagnon d’armes d’Henri . Georges Babou de la Bourdaisière, gouverneur de Chartres pour le duc de Mayenne, arrive devant la ville avec un gros corps de partisans. Les Dunois se rendent compte très vite que toute résistance devient impossible. Il nomme comme gouverneur Joachim de la Ferrière, sieur de la Patrière. Henri IV connaissant l’affection des Dunois envers ce dernier, en déduit qu’il lui sera relativement facile d’expulser les Ligueurs. Il charge le maréchal d’Aumont de cette expédition. Les portes des faubourgs furent en effet conquises sans coup férir par le maréchal, dans la journée du 6 juin. De nombreux incendies s’en suivirent notamment provoqués par des feux d’artifice et fumigènes lancés des fenêtres du château, communiquant de fait le feu aux maisons, à l’église s’ajoutant à d’autres départs de feu de mains d’hommes.. L’incendie dura deux jours. Se voyant pressés par les troupes royales, les Ligueurs mettent en même temps le feu dans une partie importante de la ville. Un incendie qui prend des proportions effrayantes ravageant tout le centre de la cité médiévale dunoise. Un désastre qui marquera longtemps Châteaudun puisque les chroniqueurs de l’époque prétendent que plus de mille maisons furent pratiquement détruites. Henri de Navarre accorde le pardon aux habitants, à l’exception du gouverneur et d’un moine ,qui furent pendus haut et cour/ Hélas pour les royalistes, les Ligueurs vont néanmoins conserver la maîtrise de la ville. Sa tranquillité ne sera rétablie qu’après la prise de Chartres par Henri IV.

-14 mai. Harangue d’Henri IV dans la plaine de Saint-André à l’adresse de ses 10 000 hommes pour exhorter ses troupes face aux Ligueurs qui tiennent Dreux  » grenier à blé de Paris.  »

# En cette même année, du moins le suppose-t-on, naissance à Chartres de Jean-Baptiste Souchet, prélat et historien jésuite, auteur d’une Histoire de Chartres , ouvrage aussi remarquable que précis des origines de la ville jusqu’en 1620. Il meurt dans sa ville de naissance en en 1634 ou 1654.

1591

# – Le château de Châteauneuf-en-Thymerais assiégé par le comte de Soissons est pris, incendié, et désormais laissé en l’état eu égard à son délabrement. Seule la chapelle fut épargnée pour devenir par la suite, un lieu de pèlerinage très prisé.

# Gabrielle d’Estrées, la belle Tourangelle est âgée environ de 18 ans 1, année précisément où Henri IV fait le siège de Chartres. Ils ont fait connaissance l’année précédente, et la raison l’emportant, elle ne se trouve pas loin de son séducteur, insatiable coureur de jupons, puisqu’elle va séjourner d’abord à Alluyes où le roi l’y rejoint, puis le couple trouvera refuge à Brou, le roi lui faisant une cour effrénée pour que chacun consacre ses amours le moment venu. Chaque commune, dit-on, du moins les historiens l’affirment, garde en mémoire ses ébats.

26 janvier – Chartres  dans le giron de la Ligue, est assiégée du 10 février au 20 avril par Henri IV et prise après six assauts. 3500 hommes défendent la cité beauceronne, défense organisée à la hâte par le gouverneur La Bourdaisière. Il y avait à l’époque un tiers-parti formé par le cardinal de Bourbon ambitionnant le trône de France. Le Vert-Galant se devait d’obtenir un succès de prestige. Hurault de Cheverny, chancelier de France, fut d’utiles conseils pour assumer la prise de la ville. Il fera son entrée par la rue Saint-Michel, et la rue des Changes. Etant tombé malade, le roi se fit porter à l’abbaye de Josaphat pour s’éloigner du bruit. On rapporte  » qu’il était furieux de ne pouvoir prendre Chartres, et laissera libre cours à ses troupes de s’en prendre aux biens de l’abbaye  » Miraculeusement, il retrouve rapidement force et santé.Durant cette période sort un ouvrage du prêtre ligueur Sébastien Le Pelletier, maître de grammaire des enfants de chœur de la ville de Chartres, traitant des guerres de religion. Il ne se montre pas tendre envers Henri IV, le traitant de ‘’ roy hérétique ‘’. Une telle publication aurait pu l’exposer à la vindicte royale allant parfois jusqu’à des exécutions sommaires. Il y échappa. Comme quoi, la connaissance est un bienfait.

# En mars, les fortifications y compris la porte des Cornus sont détruites.

# Le 19 avril, Charles de Biron entre dans Chartres avec 1200 hommes d’infanterie, et 300 de cavalerie.

# Le 20 avril, le roi entre enfin à Chartres puis se rend à Alluyes, puis Brou pour y rencontrer sa maîtresse Gabrielle d’Estrées. Tous deux retourneront en la cité beauceronne, et, dit-on, elle s’offrit à lui. D’ailleurs, on rapporte qu’en souvenir de cette journée intimiste, Henri IV aurait choisi Chartres pour son couronnement, un rappel à ses amours. La vérité est ailleurs. Reims est occupé par ses ‘’ ennemis ‘’ Puis Chartres a causé bien des soucis à ce futur roi en résistant à ses assauts. Gabrielle(d’Estrées) ayant cédé elle à l’assaut, le roi en repartit tout joyeux. L’abbaye de Saint-Jean-en-Vallée, après avoir connu par le passé les désordres des guerres de toutes natures, voit ses dernières structures encore debout, succomber sous l’incendie.

21 avril, Henri laisse le soin d’organiser la défense, aux frais de la cité beauceronne ce qui n’a pas l’heur de plaire aux édiles de la ville et promet de maintenir la religion catholique, tout en défendant d’y professer la religion réformée. Mais les bourgeois chartrains durent payer en blé le prix du consentement. Le gouvernement de Chartres fut confié bien entendu à Hurault de Cheverny, et lui fut donné comme lieutenant Escoubleau de Sourdis qui, quelque temps auparavant, avait été chassé de la ville par les Chartrains.

# juin – Robert Guérin, connu sous le nom de Gros-Guillaume est un des grands acteurs de la réputée Comedia dell’arte, et comédien fort apprécié d’Henri IV. Il vient se produire à Chartres, et la population est fort nombreuse pour voir sa troupe interpréter des soties, des farces, si bien quel acteur est connu sous le surnom de  » Prince des Sots  ». On aurait pu alors reconnaître, dans la foule des admirateurs, le jeune Mathurin Régnier, futur grand poète. Il a 18 ans, et révèle un immense talent en devenir lorsqu’il compose un sixain à l’adresse de Gros-Guillaume, le tançant d’une façon moqueuse. On dit que le facétieux comédien ne lui en tint pas rigueur.

# 2 septembre . Après que le conseil d’état donc le Parlement se soit établi dans le couvent des Jacobins, la cour des aides, cour souveraine chargé de gérer les finances royales, prit également possession du monastère, et ceci jusque dans l’année 1594.,

21 septembre – Assemblée de prélats à Chartres pour condamner la bulle de Grégoire XIV contre Henri IV et les catholiques de son parti. Y participent deux cardinaux et huit évêques de France S’en suivra un édit déclarant cette admonestation papale et son contenu  » nuls et non avenus  ». De même, le roi s’engage à  » maintenir la religion catholique apostolique et romaine  ». Le Présidial de Chartres condamne également cette bulle et défend de la publier.

# 14 novembre. Le roi Henri arrive à Chartres afin de délibérer avec ses fidèles, de même les principaux personnages de la cour et de l’état, sur la façon de mettre fin à la guerre civile

# L’actuelle place des Epars à Chartres prend le nom, cette année précisément, de place des Barricades pour célébrer en quelque sorte les combats qui s’y déroulèrent.

1592

# – Entre le moulin au Proust et le moulin Rivière (commune de Charbonnières ) , endroit choisi par Henri IV, roi de France et de Navarre, pour venir pêcher l’anguille dans les cours instants que lui laissaient ses amours avec la belle Gabrielle d’Estrées, habitant aux dires des anciens, le château de la Herbaudière. Des chroniqueurs s’en donnaient à cœur joie pour qualifier le monarque d’être comme ‘’ un poisson heureux dans l’eau ‘’, la pêche étant un dérivatif s’ajoutant à ses amours.

# Une anecdote concernant le bon roi Henri, passe pour s’être déroulée dans les environs de Chartres, alors que le Vert-Galant s’était arrêté pour dîner (déjeuner).Il manda le tenancier de l’estaminet qui se présenta au roi. Quelle ne fut pas sa surprise d’être commandé par sa Majesté à s’asseoir en face de lui. Ce qu’il fit, nullement impressionné par le roi qui lui faisait tant d’honneur. Le roi lui demanda son nom. Gaillard, répondit-il. Henri IV semble-t-il subjugué par ce nom qui lui ressemblait, posa la question suivante à son interlocuteur du moment  » Quelle différence y-a-t-il entre gaillard et paillard ? Le tenancier ne se démonta point, avec une réponse toute en finesse, et pourtant porteuse d’interprétation.  » Sire, il n’y a que la table entre eux deux  ».

La guerre civile endeuille le royaume, Dreux en février subit les retombées néfastes. De nombreux incendies se déclarent, plaie de l’époque lorsque les moyens de lutter contre le feu se réduisent à peau de chagrin. Il faudra une semaine pour entrer dans la ville grâce à quatre brèches ce qui fit fuir les habitants n’en demandant pas leur reste. Restait la citadelle sur laquelle fut creusé une excavation de façon à la miner. ce qui eut pour conséquence de l’endommager sérieusement au point qu’elle se fendit en deux. Henri ordonnera d’entre prendre une destruction massive afin d’ôter aux habitants de se révolter à nouveau.

3 juillet – Naissance à Chartres d’Etienne d’Aligre qui, après avoir été ambassadeur à Venise, puis Garde des Sceaux (1672), reprend deux ans plus tard, les charges que son père possédait toujours malgré sa disgrâce. Retiré à Versailles, il y meurt le 25 octobre 1677

# Septembre – Henri IV se rend à Chartres.

14 décembre – Henri IV se voit contraint de rassembler à Chartres les principaux personnages du royaume pour s’opposer à une nouvelle bulle, celle du pape Clément VIII, à l’initiative des ligueurs pour destituer le roi, afin qu’un nouveau monarque acquis à leurs causes monte sur le trône. Peine perdue, l’unité rejettel’initiativedu pape.

# Sans que l’on connaisse la date exacte, naissance d’Adrien du Guesdou, gentilhomme et seigneur du Saussay (près de Dreux). Il fut un poète de talent, dit-on à qui on attribue Les Paysages – La Marguerite ou la jeunesse du poète en 39 sonnets (1575) –

# Un autre personnage semble appartenir à ce siècle en la personne de Nicolas Guesdon, sans doute originaire de Châteaudun, et qui se fit connaître pour ses dons comme joueur de viole et de clavecin sans pouvoir en dire plus à propos de cet instrumentiste.

1593

# 28 mars – Visite d’Henri IV à Chartres.

# Juin  – Sully entreprend le siège du château de Dreux, et le fait détruire en grande partie, notamment le donjon construit en 1244, construction imposante dénommée  » Grosse tour  », dont les restes furent rasés au XIXe siècle. Un château considéré comme une tour de défense aux confins de la Normandie, le pouvoir royal y voyant une tête de pont face aux Anglais.

6 juillet – Cloyes — Un curieux procès-verbal de la fin du XVIe siècle nous informe l’existence de sept « jeunes garçons » de Cloyes, dont il donne les noms (*) Lois Perrocquin, Lois Criègne, Gilles Cornillet, Hector Gallier, Jacques Gallier son frère, Denis Ratault et Jehan Piedallu, des émules dignes de l’humeur aventureuse de leurs aînés du XIIIe partis vers une terre inconnue. Dans leurs veines, quelques gouttes du sang généreux hérité des jeunes croisés du Moyen-Age qui n’avaient rêvé rien moins : la conquête des Saints Lieux et la délivrance du tombeau du Christ. . A l’écoute des récits de combats presque journaliers dont leurs pères furent tout à la fois les héros et les martyrs, la foi des enfants eux-mêmes s’exaltait et inspirait à ces jeunes âmes un courage et des résolutions au-dessus de leur âge.Malgré leur idéal combiné à une foi intense en faveur de la civilisation chrétienne en pleine de luttes religieuses ardentes, ils ne purent éviter que les Musulmans s’emparent de leurs personnes. Heureusement, un messager, soi-disant envoyé par le Pape, vint à Cloyes avertir que ces enfants avaient été délivrés par l’armée navale de Sa Sainteté. Ils se trouvaient laors dans les vaisseaux des Turcs. Transférés en la ville de Trêves en Hongrie (sic), leur sort fut différé avant qu’ils soient mis en liberté par Sa Sainteté, sans qu’au préalable il ait été certifié de leur vie moeurs et religion ». (Minutes de Cloyes, 6 juillet 1593. Bull. Soc. Dtin., VI, 43G et seq.) –

10 juillet – Henri IV fait pendre 7 bourgeois à l’origine de la défense de la ville de Dreux – débuts du démantèlement du château comtal de ladite ville. –

Durant juillet – La Ferté-Villeneuil – Les ligueurs, qui occupaient la Ferté, s’aventurant parfois au loin connaissant l’échec. Témoin, l’aventure où Fleurimond Molliere, fils de Jacques Molliere, déjà cité, trouve la mort, en ce mois présent. Laissons le soin aux témoins qui ont vécu cette journée tragique de nous la raconter.» « Cejourdhuy cinquième jour de Décembre dudit an mil cinq cens quatre vingt et treize, avant midi, en notre étude, à Cloyes, en la présence de moi, Alexandre Chenu, notaire et tabellion juré, est comparu en sa personne Anthoine Batard, tailleur d’habits en cette ville de Cloyes, paroisse de Saint-Georges, lequel pour fuir et éviter les censures ecclésiastiques, pour certaine cérémonie que célébrée faire publier et fulminer, ses églises paroissiales de Saint-Georges et Saint-Lubin de Cloyes, Jacques Mollîère, praticien, demeurant a la Ferté-Villeneuil, Que pour confession en icelle que des quatre mois sont ou environ, a un jour de samedi, moins ou plus, certainement n’a peu compter le temps, lui étant en cette ville de Cloyes, au marché qui se tenait ledit jour, on l’entendit de plusieurs personnes qu’il y avait des ligueurs qui étaient près de Cloyes, lesquels avaient ( ?) à entrer dans la maison du Jonchet. Comme il entendit dire qu’il les fallait aller charger, ce oyant, lui qui parle, s’en alla vers la porte Saint Georges duditCloyes, où étant arrivé, vit plusieurs soldats, qui étaient sur la barrière appuyez, qui est devant ladite porte Saint Georges et étant en nombre de dix ou douze, entre lesquels, lui qui parle y connut le fils dudit Mollière, nommé Fleurimond Molliere, duquel il avait auparavant bonne (?), pour l’avoir vu tant audit lieu de la Ferté-Villeneuil qu’ailleurs, aussi y connut un nommé Augustin Loiseau qui est de cette ville de Cloyes, et quant aux autres soldats, qui étaient tous armes d’épées et arquebuses, comme au pareil desdits Molliere et Loiseau, ne les connut, avec lesquels étant sur ladite barrière, et lorsque lui qui parle y arriva, étaient maître Jehan Lambert, demeurant en ceste ville de Cloyes, honnête personne Jacques Gontier et plusieurs autres qui parlaient ensemble, de ce que ledit jour la fille de Amadot Charon, fermier du Jonchet, avait été blessée, ne sait toutefois, lui qui parle, ce que les soldats en dirent, parce que au même instant il survint et arriva ledit Amadot Charon et un de ses neveux, nommé Bonsergent, montez à cheval, tirants épées à leur coté, escoupettes ou arquebuses, lesquels étant arrivés, commencérent ! Charon et Bonsergent à mettre pied a terre, et descendre de sur leurs chevaux, disant par ledit Charon en ces mots : Ses voleurs qui ont tué ma fille et commença a tirer son épée de son caste, ensemble ledit Bonsergent, lesquels étant mêlé avec les soldats, les chargèrent a coups d’épée, (…), que leditCharon donna un coup d’épée de taille sur ledit Fleurïmond Mollière, duquel coup Mollière tomba a terre, et néanmoins au même instant le vit relever et inconscient ne le vit plus à l’endroit où il était tombé ni ailleurs. Quant aux autres soldats ne les vit frapper, parce que lui qui parle s’en alla. N’ouït point et n’entendit, lui qui parle, que lesdits soldats ne aucun d’eux criassent : Vive le Roy ; si bien qu’il vit que aucun desdits soldats avaient des écharpes blanches. Et que le même jour, environ une heure ou deux après, il vit que ledit Mollière fut apporté mort subit dans les halles de cette ville de Cloyes, ne sait qui l’avait tué, ni où il fut trouvé, sinon qu’il a ouï dire que ce fut aux vignes de Beaulieu proches dudit Cloyes. Et est tout ce qu’il a dit savoir du contenu (…).Signé : Bizollier et Samuel Costé. Minutes des notaires de Cloyes , 1593. Malgré les dire, d’un autre témoin, Claude Tharîn, qui affirma que la troupe dont faisait partie Mollière, était de la garnison de Châteaudun, nous pensons qu’elle était de la Ferté. Ces soldats ne pouvaient être de Châteaudun puisqu’ils étaient ligueurs, et qu’alors Châteaudun était, depuis trois ans au pouvoir d’Henri IV .Le calme revint cependant dans la petite ville de la Ferté, mais beaucoup plus tard que dans les villes, car les efforts des troupes royales se portèrent principalement sur ces dernières. Ce ne fut qu’après la reddition de Pans, que l’on s’occupa de chasser les ligueurs des dernières forteresses qu’ils détenaient encore Pour la Ferté, la délivrance n’arriva qu’à la fin de l’année 1594 et peut-être seulement en 1595. En effet, une enquête constate que, dans les années 1593 et 1594, un nommé Marin Brindeau, ayant acheté plusieurs pièces de vin à Beaugency, ne pu les amener à Châteaudun, « à raison des gens de guerre, qui étaient du parti contraire au Roy, tant en la ville d’Orléans qu’à Meung , Machenainville et la Ferté-Villeneuil, qui sont les passages ordinaires à venir de Beaugency ». –

24 août – Procession générale à Saint- Père, là où on a porté le fust (fût) de la Vraie Croix, la châsse de M. saint Taurin pour invoquer la clémence du ciel face à une sécheresse latente. Miracle, ledit jour la pluie a commencé à l’heure de sept heures du matin.

# A la fin de ce siècle, Jean Bourdon exerce comme sculpteur sur bois à Chartres

1594

# 28 janvier – Docteur en théologie à l’Université d’Orléans, et dominicain, Robert Guellin est dit natif de Chartres. Il publie à Paris les Sept Lampes Sacrées ardentes devant le trône de Dieu, traitant de l’immortalité de l’âme raisonnable, de l’état des âmes après la mort, du purgatoire et de la résurrection des corps dédiant son livre à Philippe Hurault, évêque de Chartres. Il meurt en 1620 à Maçon où il est prieur.

# 17 février. Le roi arrive à Chartres, et passe plusieurs jours en prières devant l’autel qui contient les reliques de Saint-Piat. Un façon de se mettre en règle avec Dieu.

27 février – Sacre d’Henri IV à Chartres par l’évêque Nicolas de Thou – Le roi loge à l’évêché (Musée des Beaux-Arts). Il est précédé des archers de la ville et du grand prévôt, il pénètre dans la cathédrale  » vêtu d’une chemise fendue devant et derrière, d’une camisole de satin cramoisi et d’une grande robe de toile d’argent ‘‘. Chaussé de sandales fleurdelisées, on lui passe des éperons d’or Cérémonie grandiose, grosses mesures de sécurité, peu de spectateurs et d’invités, et surtout des rituels qui ont eu pour conséquence de faire traîner en longueur la cérémonie. Ceint de la couronne de Charlemagne, il reçoit le sceptre à fleur de lys des rois de France. Lors de la consécration, Michel de Thou mélange le Baume de Saint-Martin et le Saint-Chrême avec deux aiguilles, l’une d’or, l’autre d’argent puis, avec le pouce, il touche Henri par sept fois. Henri lors la communion, fait offre d’un pain d’or et un pain d’argent. A sa sorte de la cathédrale, la foule l’acclame, puis il accomplit le tour de la ville qui se termine par un banquet royal. A ce propos, une légende tenace affirme qu’Henri IV serait entré à cheval et en armes dans la cathédrale, puisque l’un des sabots de ce destrier royal aurait marqué à jamais une dalle de l’allée centrale. Une telle croyance semble utopique dés lors que la pierre de Berchères avait la réputation d’être une pierre très dure. Une version plus soft aurait tendance à privilégier la présence d’un anneau que l’usure du temps a conduit les marchands d’illusion à le faire ressembler à un sabot de cheval ! Le tout nouveau roi fera son entrée triomphant à Paris, un mois plus tard.

# Si le peuple put se réjouir des festivités, les seigneurs et dames de la cour eurent le privilège de participer à un festin qui se renouvela le soir même.

# Henri IV, ce roi bien-aimé qui le fut moins qu’on le pense puisqu’un fanatique le tua pour des raisons pour lesquelles les historiens essaient de trouver des explications faisant allusion à un complot. Or Ravaillac s’est toujours défendu d’avoir des complices, même devant la torture, sans se départir de sa version alors qu’il allait être exécuté. Bien-aimé, il ne le fut guère pour les Chartrains qui connurent sa présence lors de deux événements majeurs : en 1591 mal vécu avec le siège de Chartres, et 1594, un peu mieux vécu avec le couronnement d’Henri IV. Jeanne d’Albret, sa mère, détenait une maison à Châteauneuf-en-Thymerais. Et c’est le  » retour à la vie  » du bon roi Henri en 2010 qui fait la une de la presse, et des historiens en particulier, lorsque la tête du roi revient sur la scène de l’actualité. Cette tête était détenue par un couple de retraités octogénaires dunois ce qui pourrait démontrer, par un curieux hasard de l’histoire, l’attachement de ce roi avec l’Eure et Loir. Le corps d’Henri IV a subi comme les autres corps de nombreux rois et reines les destructions des tombeaux, la dispersion du contenu, un révolutionnaire poussant l’extrême insulte de séparer du corps la tête du Vert-Galant. Et ainsi de collectionneurs en curieux, la tête a échoué dans le Dunois depuis 1955. Elle a été officiellement expertisée et identifiée, et a rejoint le lieu de sépulture dévolu aux restes des rois de France.

# Dans sa grande bonté, suite aux circonstances de son couronnement, le Roi organise la Corporation des Potiers d’Etains de Chartres par une lettre signée à Mantes. Ce document a disparu dans les décombres suite au bombardement de 26 mai 1944.

# Chartres en liesse a dû résonner de ces strophes d’une chanson populaire : Vive Henri IV/ Vive ce roi vaillant /Ce diable à quatre/ A le triple talent/ De boire et se battre/Et d’être un vert galant.

# Brou. Supposons que l’anecdote se soit passée vers cette date, n’engage personne surtout qu’elle mérite d’être racontée, avec les réserves que suscite l’originalité de ce petit fait de société à la sauce royale. Nous le savons, Henri IV et Gabrielle d’Entrées se sont rencontrés souvent dans la région, pour des raisons de discrétion, de facilité aussi, surtout que le roi y possède une attache, sa conquête de Chartres, son couronnement en la même ville. De même, Gabrielle d’Entrées possède quelques lieux de villégiature ponctuelle. Revenons donc à l’objet de la présente. En attendant de revoir sa belle Gabrielle âgé de 21 ans, incognito, le roi s’arrête dans uns hostellerie broutaine, histoire de se restaurer. Nul, dit-on, ne pouvait le reconnaitre, ses habits empêchant de le distinguer. Prenant place à une table, il avise dans la cheminée, quelque gibier qui est entrain de cuire, dont la chair éveille les papilles royales. Il mande alors le maître des lieux, espérant pouvoir se faire servir un morceau de la cuisson en cours. Hélas, le maitre-queue lui signifie qu’il s’agit d’un gibier réservé aux seigneurs de Brou qui chassent dans les environs. Avisant une table où sont attablés plusieurs convives, Henri leur demande s’il peut venir partager leur repas ce qui lui fut refusé séance tenante. Fortement contrarié par une telle attitude, le roi se découvre devant une salle aussi ébahie que figée. La punition fut à la hauteur de ce refus, puisqu’il fit envoyer tous ces gens pour quelques jours en prison, histoire de leur montrer les règles de l’hospitalité. Ce faisant, il quitta les lieux, et s’en alla rejoindre sa favorite qui reprochait à son royal amant de  » puer l’ail de la bouche  ».

29 juillet – Procession générale à Saint-Maurice, où l’on a porté le fust de la Vraie Croix et une autre relique avec le corps de Saint Piat, implorant un temps plus clément face à des pluies pénalisantes et incessantes.

1595

En cette fin du XVIe siècle, certains châteaux vont perdre leur appareil de défense. Les murs sont percés de fenêtres. Les fossés se transforment en terrasse ou en viviers. Seule la tour du pigeonnier reste pour la postérité. Ces demeures prennent le nom de gentilhommières ou noblesses. Des gravures de la Topographie française révèlent les constructions de l’époque sous  » forme de maisons plates basties à la moderne  » Toutefois l’expression  » manoir seigneurial  » ou  » principal manoir  » seront d’autres appellations ponctuelles de ces constructions qui ne sont pas des châteaux (moyens de défense) au sens strict du terme, tout en restant des ouvrages protégés contre les invasions.

#  – Naissance à Chartres de François Hallier, professeur de théologie à la Faculté de Paris. Il accomplit de nombreux voyages en Italie, Grèce et notamment en Angleterre où il faillit perdre la vie en raison de son appartenance à l’église catholique, des protestants ayant projeté de l’assassiner. De retour en France, il décline la proposition de Richelieu de devenir son confesseur estimant qu’il n’était pas redevable d’un tel honneur. En 1645, porte-parole du clergé de France, et nommé syndic de la Faculté de théologie , il eut maille à partir avec les Jansénistes l’accusant de prendre fait et cause pour le courant jésuite. En 1656, Alexandre VII le nomme évêque de Cavaillon, mais une attaque de paralysie l’empêche de prendre cette fonction. Considéré comme l’un des hommes d’église les plus en vue de son époque. Quand il publie Hiérarchie ecclésiastique ( 1648) Hallier s’inscrit dans une querelle que l’on connaît sous le nom de ‘’ siècle des saints ‘’ entre 1550 et 1650. Les Jésuites étant alors considérés comme des illuminés vivant au sein d’un monde où l’humain est exclu dans une quête spirituelle associée à la mortification du corps comme celle de l’âme. On doit à Hallier plusieurs traités de philosophie – des sermons – des lettres. Il meurt à Paris en 1658.Son frère, Pierre Hallier, né également à Chartres, (date?) fut  docteur de Sorbonne, théologien et pénitencier de Rouen. Auteur du Rabelais donné au sieur Dumoulin, ministre de Charenton (1619)

# 7 janvier Jean Guignard, né à Chartres, est pendu et brûlé à Paris pour crime de lèse-majesté et complicité morale pour avoir écrit des libelles contre Henri III et Henri IV. Auparavant, ce Jésuite et professeur de théologie aurait inspiré Jean Chatel à devenir un parricide en blessant à la bouche d’un coup de couteau Henri IV le 27 décembre 1594 , et qui sera lui aussi exécuté.

1596

# Naissance à Châteaudun de Nicolas Chaperon, graveur et peintre à qui on doit de nombreuses œuvres au rang desquelles deux portraits jugés remarquables d’Henri IV, de même une série de planches dénommées La Bible de Raphaël réalisées au Vatican.

# 19 décembre. Naissance à Chartres de Charles Challine, avocat du roi au bailliage de Chartres et maître de requêtes du duc d’Orléans et historien. Grand amateur de livres, il possédait une bibliothèques comportant près de 4 000 volumes. Vraisemblablement frère du suivant. Auteur de : Panygérique de la ville de Chartres, prononcé en l’audience du bailliage, à l’élection des eschevins le 30 octobre 1640) – Bibliothèque politique du sieur Naudé, contenant les livres et la méthode nécessaires à estudier la politique (1642) – quelques pièces de poésie ( Divertissements) ainsi qu’une Histoire manuscrite de la ville de Chartres.Décès après 1642.

1597

# 14 février  – décès à Chartres de Jacques Régnier, père de Mathurin Régnier, le poète.

# 19 décembre.Les échevins – magistrats qui s’occupent des affaires communales sous l’égide de l’Eglise – conseillent aux  » Chartrains d’ouvrir les fermetures de leurs maison au, soleil levé, pour les rendre aérées et ôter l’humidité qui peut induire les nuits. De même, les fermer au soleil-couchant pour empêcher l’air et l’humidité de la nuit... ». Il est vrai qu’en cette époque, l’hygiène, l’entassement dans les maisons, les eaux polluées, les déjections nauséabondes de toutes sortes pèsent sur le bien-être de la population.

# Création à Authon-du-Perche de la communauté réformée par Jacques Couronné, ministre protestant. Il aurait rallié à sa cause bon nombre de seigneurs voisins, et notamment la famille des Robethon(ou Roberthon). Si le nombre d’adeptes fut alors important, trois ans plus tard, le nombre de pratiquants aurait diminué de façon importante.

1598

# – La Ferté-Villeneuil fait figure d’exemple en cette période troublée où des seigneurs comme des opportunistes font main basse sur la propriété d’autrui, alors que la misère est à son comble. On refuse même de payer les fermages prenant prétexte de la pauvreté du temps, comme de la guerre qui règne depuis plusieurs années. Pour se justifier, ces métayers prennent pour excuse l’impossibilité raisonnable de cultiver leurs champs en raison des ravages occasionnés par des soldats de tous bords. Heureusement, le bailli du Dunois prend des mesures coercitives qui mettent faim à ce défaut de paiement. Le calme revient, pour enfin permettre aux paysans de mettre  » la poule au pot tous les dimanches,  » selon le bon usage oeuvré par Henri IV – Cette même année, l’église réformée reçoit l’autorisation d’ouvrir un temple au hameau de Pont-Tranchefêtu. Le XXe siècle verra ce témoin tomber totalement en ruines, après avoir été fermé en 1974. Pour la petite histoire, un temple doit se situer à plus de neuf kilomètres de la cathédrale. La vallée de l’Eure révélant la présence de la plus grande part de familles protestantes, le choix de cette petite commune s’est avéré le lieu idéal Il faudra cependant attendre 1604 pour voir ce temple prendre forme, et s’ouvrir réellement au culte. Pour le petite histoire, Marsauceux (près de Dreux) sera toujours considéré comme le lieu emblématique de la présence protestante en a, et surtout son emplacement permet de contrôler les allées et venues, et prévenir l’arrivée d’intrus donc de se voir interdire le culte.

# Naissance à Soulaires de Daniel-Georges Viole qui partit accomplir sn cycle d’études en l’abbaye de Corbie, du côté d’Amiens. Il se fit connaître pour de nombreuses études sur des textes anciens, une Histoire de la Bourgogne au sein d’une oeuvre considérable ce qui lui a valu la reconnaissance de ses contemporains. Bien que né dans une famille à la culture ecclésiastique qui donna plusieurs évêques, il refusa toujours les honneurs comme les  » coups de pouce  » pour accéder à de hautes responsabilités. Au demeurant, au contraire de ses frères qui usèrent de ces prérogatives familiales. Mais il ne put échapper à la fonction de prieur de Saint-Germain d’Auxerre puis celle de Corbie, celle de Saint-Fiacre en Seine et Marne, pour finalement revenir à Auxerre où il mourut le 21 avril 1669.

#  – Fondation de l’hôpital de Nogent-le-Rotrou par Rotrou III

# Apparaît un certain Jean Vierge, sculpteur qui serait originaire de Brou. Vers 1596, il aurait réalisé plusieurs statues pour les églises Saint-Médard et Sainte-Madeleine de Châteaudun.

# 5 novembreNicolas de Thou, évêque de Chartres, meurt en son château de Villebon.À partir de 1577 il servit en la cathédrale de Notre-Dame-de-Paris puis devint par une bulle papale du 8 avril 1573 évêque de Chartres. Sa position d’évêque l’amena à avoir un rôle de premier plan dans la Huitième guerre de religion entre les trois Henri qui vit le pouvoir passer de Henri III à Henri IV. Son antipathie pour la Ligue catholique a rendu sa position difficile lorsque les habitants de Chartres, ralliés à cette ligue, fermèrent les portes de la ville aux troupes du roi Henri III le 17 janvier 1589, et accueillirent Charles de Mayenne pour tenter de faire reconnaître Charles de Bourbon comme roi sous le nom de Charles X. Nicolas de Thou temporisa et reçut le 20 avril 1591 Henri de Navarre. Le21 septembre 1591, il participa à l’assemblée des évêques de France qui déclara : « nulle, injuste et suggérée par la méchanceté des ennemis de la France » la bulle d’excommunication d’Henri de Navarre du pape Grégoire XIV. Le 25 juillet 1593, il assista à l’abjuration d’Henri IV à Saint-Denis. Puisque Reims était toujours sous la coupe de Charles de Mayenne, Chartres fut choisie pour le couronnement. , Renaud de Beaune, archevêque de Bourges, et nouvel archevêque de Sens réclamait l’honneur d’oindre le roi, Nicolas de Thou se fit nommé représentant de Nicolas de Péllevé qu’il venait de nommer archevêque de Reims pour procéder au couronnement. Le sacre eut lieu le 27 février 1594 avec une huile miraculeuse de l’abbaye de Marmoutier à la place de celle de la Sainte Ampoule.

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