XVe siècle

1400

En ce début du XVe – naissance à Châteaudun de Simon de Phare, médecin et astrologue. A propos de ses origines dunoises, les avis semblent diverger même si certains historiens marquent une préférence pour la cité dunoise, comme ville natale, partant du principe qu’il aurait été élevé auprès des enfants de Jean, comte du Dunois, bâtard de Louis de France, duc d’Orléans.

# Originaire de la région #  Chartres, Robert de Dangeu fut secrétaire du roi Charles VI, chanoine de Paris, de Chartres et Archidiacre de Nevers et ensuite évêque de cette même ville, puis consacré archevêque de Sens où il mourut le 12 juillet 1430.

# Fils de Jehan Macquart, capitaine du château de Chartres, et de Françoise de Mitry, Philippe Macquart épousa Jeanne du Lys le 4 août 1456 ou 1459 Jeanne du Lys, nièce de feu Jeanne d’Arc.

Originaire de Châteaudun, Florent de Villers, médecin, passe pour un astrologue réputé. Conseiller de Jean, comte de Dunois, et grand voyageur en Europe et Asie. Il se fixe à Lyon où il se marie, et fonde une bibliothèque. Il enseigne publiquement l’astrologie, tout en s’honorant d’avoir comme client Charles VII. Il est vrai qu’à cette époque, le métier d’astrologue était très prisé pour prédire l’avenir.

# Rien n’établit d’une façon formelle la naissance à Châteaudun de Pierre Cadier, compagnon bâtisseur et architecte, plus vraisemblablement dans la région dunoise. Il participe à la construction de l’aile droite du château de Châteaudun côté cour, ceci sous les ordres de François de Longueville.

# 16 août. Décès à Auneau de Bureau III de la Rivière, connu sous le nom de Bureau de la Rivière, qui fut chambellan du roi Charles V dont il était l’ami intime. Il faisait partie de ces conseillers que l’on dénommait les Marmousets (personnages petits et ridicules) car proche du roi Charles VI, après avoir été l’ombre de Charles V. A son propos, on disait que de voir Bureau de la Rivière,  » c’était voir le roi lui-même  ». Ainsi on peut souligner la position qu’entretenait cet homme dans l’antichambre royale. Fort intelligent, il possédait d’immenses richesses, et doté d’une intelligence remarquable. Une légende court au sujet de ce personnage dont on prétend qu’il serait à l’origine de l’arrivée de la salade (la laitue romaine ?) en France. Parti pour négocier le mariage de Jeanne II de Boulogne et d’Auvergne avec le duc de Berry, ce met lui fut servi en Italie, et lui fut à nouveau proposé à Avignon sous la forme d’une romaine. Reste à démontrer le bien-fondé de cette histoire en forme de légende

# Etienne de Plaisance, un Italien comme son nom ne l’indique pas, horloger de profession, ouvre une boutique à Chartres, une première en la cité beauceronne où il fabrique et vend de petites horloges pour les habitants.

La tradition culinaire de l’époque, notamment dans la petite noblesse, consiste entre autres en un grand plat garni de bœuf ou de mouton ou de veau accompagné de lard, et d’un grand pot plein d’un  » brouet  » d’herbes cuites ayant la consistance d’une soupe aux légumes.

Naissance à Poinville (Janville) de Charles d’Allonville dit Charlot, écuyer puis Grand Chambellan de France, capitaine de 100 lances, puis gouverneur de Montlhéry. Décès en 1479, inhumé en l’église de Poinville.

Naissance à Chartres d’André des Freux ou Le Freux, ou Renatus Frusius, théologien, secrétaire d’Ignace de Loyola. Connu à son époque pour être l’un des meilleurs spécialistes de l’étude des manuscrits anciens. Il s’éteint à Rome en 1556.

1401

#  – Naissance de Florent d’Illiers, compagnon d’armes de Jeanne d’Arc à Orléans en 1429. Gouverneur de Chartres en 1460, il s’éteint un an plus tard.Très présent lorsqu’il a fallu combattre les Anglais, on le retrouve proche de Jeanne d’Arc à Orléans en 1429. Aux-côtés de nombreux nobles chartrains qui avaient levé armée, il se distingua lors de ce siège et son courage fut salué dans un ouvrage qui parut en 1606 où il est cité en ces termes : ‘’ Arriva le jeudy vingt-huistiesme avril, un capitaine moult renommé, appelé messire Florentin d’Illiers, et avec lui quatre cent lances fournies, tous bien combattans, qui venaient de Chasteaudun, lequel par son arrivée rejouit grandement les capitaines. ‘’ De retour à Châteaudun, il est salué par une foule enthousiasme, avide de ses exploits qui ont parcouru la Beauce ‘’ remportant grand prix, los et renommée des vaillans faicts d’armes par luy et ses gens faits au siège d’orléans ; et de fait, en recognaissance d’une si belle action, les Orléannois nommèrent une des principales rues de leur ville la rue d’Illiers, qui s’appelle encore aujourd’hui de ce nom-là, en mémoire de ce que ce brave capitaine entra premièrement par là et qu’il eut l’honneur de porter les premières nouvelles de cette fameuse entreprise de la Pucelle, au devant de laquelle il sortit dès le lendemain, avec le bastard d’Orléans, pour favoriser l’entrée de cette amazone. ‘’ Les habitants de Châteaudun saluèrent comme il se doit les exploits de ce capitaine aux exploits si retentissants. Florent d’Illiers ne se contenta pas de ce succès. Il continua à chasser l’Anglais sur les terres de Beauce et le bouta hors de Chartres. Usant de certaines connaissances dont il jouissait à l’intérieur de la cité beauceronne, il fit introduire un espion à l’insu des Anglais et l’une des portes de la ville lui fut ouverte. Chartres libéré, il descendit avec ses troupes sur la Beauce, le Perche, volant de succès en succès. En 1460, il fut nommé gouverneur et bailli de Chartres. Il s’éteignit en 1461, quelques mois après Charles VII ‘’ presque en même temps qu’il eut appris la mort de Charles VII, comme s’il luy eust été difficile de survivre à un tel maistre, qu’on peut dire avoir esté l’un des plus reconnaissans comme il fut un des plus victorieux roys de cette monarchie.’’

1402

# Jehannet d’Estouville, écuyer et conseiller, reçoit en son château de Villebon, Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, frère de Charles VI.

# – Les manufactures de drap de Nogent-le-Roi et de Lormaye jouissent d’un grande réputation.

1403

# 7 juillet. Un mystère à éclaircir, même si des documents semblent être dignes de foi. Le parchemin du Roman à la Rose, œuvre poétique de 21780 vers en forme d’allégorie, aurait-il été détenu à Chartres ? Ce Roman à l’époque de sa parution connut un grand succès littéraire qui se serait prolongé jusqu’à la Renaissance, soit les 15e et 16e siècles. Deux trouvères orléanais en sont à la base, l’un le créant, à savoir la première partie, le second l’achevant, sur une période de cinquante ans. En premier lieu, Guillaume de Lorris, un trouvère de langue d’oil, né en 1200 dans la ville dont il prit le nom. Il commence à ll rédiger en 1230, et achève cette première partie en 1235. Il serait mort trois ans plus tard vers 1238 sans autre précision notamment sur le lieu, mais sans savoir qui il était réellement, le seul élément connu et non contestable réside dans son appartenance à une petite noblesse. Durant cinq années, un travail de longue haleine, alors que Guillaume de Lorris aurait été un serviteur d’Alphonse de Poitiers, frère de Saint-Louis, plus jeune de vingt ans que le poète. Le site bibrum.en.sorbonne.fr permet d’avoir un éclairage conséquent sur cette relation.

Quarante ans plus tard, un autre trouvère Jean de Meung, né Glo ou Chopinel , originaire de Meung-sur-Loire, achève la seconde partie du Roman de la Rose entre 1275 et 1280

Cent vingt ans s’écoulent, réapparait ce fameux parchemin qui semblerait être conservé à Chartres. Pour quelle raison ? Selon la référence du site mentionné plus haut, Alphonse de Poitiers aurait fait donner une messe en Notre-Dame-de-Chartres. Le motif ne semble pas très clair. Etait-ce l’entrée à Chartres du parchemin pour le mettre à couvert. Or, une confusion s’instaure dans le cheminement de ce roman. Selon le site bibliologiemedievale.wordpress.com/roman-de-la-rose, Martin Gouges, évêque de Chartres, remet ce précieux parchemin entre les mains de Jean de France, fils de Charles V. A partir de ce moment, le mystère s’épaissit. En 1403, ce n’est pas Gouges qui officie comme évêque, mais Jean de Montaigu. Ce n’est qu’un point précis.

Le parchemin aurait été gardé précieusement en la cité beauceronne jusqu’à transmission, puis aurait quitté la famille royale pour être remis entre les mains d’un certain Guillaume Lurin le 3 mars 1414, et conservé en la bibliothèque de Fontainebleau. De nos jours, ce document médiéval est conservé par la Bibliothèque de France

Ce qui précède, pose question(s). Chartres est mentionné à plusieurs reprises dans des références historiques ce qui conduit à une réflexion sur la véritable identité de Guillaume de Lorris. Chartres a connu son trouvère et vidame en la personne de Guillaume de Ferrières Que certains lui attribuent Le Roman de la Rose est loin d’être utopique du moins dans leur esprit. Laissons-les se bercer dans leurs illusions, car Guillaume de Ferrières est mort en 1204 à Constantinople ou en Roumanie, donc largement antérieur, à l’Orléanais. Les Guillaume sont nombreux à cette époque. Citons Guillaume de Chartres, mort en 1219, cité également sous le nom de William (Guillaume) Templar, 14ème Maître du Temple. Le dernier pourrait peut-être plus interpeller en la personne de Guillaume de Chartres, chapelain, et biographe de Saint-Louis. Ce proche de ce roi est mort avant 1282. Rappelons que le protecteur de Guillaume de Lorris est Alphonse de Poitiers, frère de Saint-Louis.

Apparemment toutes ces thèses sont irrationnelles. Laissons à l’histoire ses certitudes comme ses interrogations. Le Roman de la Rose est attaché à Guillaume de Lorris, et l’église de Chartres -a-telle joué un rôle, l’énigme perdure. (Nota. Voir également 1526 toujours à Chartres concernant Le Roman de la Rose et Clément Marot )

1404

# – Charles III de Navarre, dit Charles III le Noble, homme de dialogue, cède au roi des France son comté d’Anet de même Evreux , abandonnant une sorte d’expansionnisme pour se consacrer à la Navarre.

1407

# – Guillaume Barbou fondateur de la chapelle Saint-Sauveur de Chartres

1408

# – Charles VI et Jean sans Peur signent la paix en la cathédrale de Chartres, en forme d’allégeance l’un à l’autre. On s’en doute, il y a une certaine forme d’hypocrisie. On se donne les moyens de l’apparence, histoire de démontrer un désir souverain à vouloir arrêter (ou suspendre) les hostilités.

# Natif de Chartres, Jean de Beaumont a été, à cette date, Procureur de la nation à l’Université de Paris, c’est-à-dire élu par ses pairs, devenant adjoint du recteur. Il se rendit également célèbre dans l’exercice de son professorat dédié aux arts.

1409

# 9 mars – Sous la présence du dauphin Louis de France, duc de Guyenne (1397/1415), fils de Charles VI et Isabeau de Bavière, traité de Chartres entre Armagnacs et Bourguignons afin de faire cesser un conflit qui ravage la France alors en pleine guerre avec l’Angleterre. En la cathédrale de Chartres, se déroule une cérémonie importante où les fils du duc d’Orléans assassiné deux ans auparavant, furent contraints, en présence de Charles VI, de mettre leurs mains dans celles du meurtrier de leur père, Jean Sans Peur, réconciliation dont on peut se douter qu’elle ne fut qu’une façade.Il y avait une volonté de façade, ou forme de vingt articles rédigés par Jean de Montaigu, Grand Maître de France. La signature du traité de paix semble mettre fin à ce conflit de territorialité entre des princes avides de pouvoir. En fait, il n’en sera rien, puisque la paix sera aussitôt rompue. Les hostilités repartent en 1410 et s’achèveront seulement en 1435. Cette  » réconciliation  » , dénommée Paix fourrée de Chartres, eut comme maître de cérémonie, un certain docteur Jean Petit, théologien audacieux, originaire de Normandie, ayant vécu des aumônes à la cour de Bourgogne, et peu à peu conseiller du duc de Bourgogne. Cet homme joua le jeu de la perfidie qui fit l’apologie de l’assassinat en douze arguments faisant référence aux douze apôtres, outrageant la mémoire du duc d’Orléans. Cette farce tragique se termina sans calmer en rien les esprits. La guerre reprit de plus belle, chacun voulant garder la main mise. Cette paix fut également nommée Paix boiteuse et mal assise parce que négociée par Biron, un boiteux, et par de Mesmes, surnommé Mal- Assis

1410

# 1410 à 1427 – La ville de Châteaudun, commandée par les capitaines, Jean de Couttes puis Florentin d’Illiers, fut en proie aux rivalités seigneuriales. Chartres, déjà sa rivale alors, est en ces quartiers, le principal boulevard des Bourguignons,alors que Châteaudun devient le point de ralliement des Armagnacs.

1411

# Avril – Bataille médiévale de Cloyes se déroule lors d’une trêve lors de la guerre dite de Cent ans. 800 brigands sont opposés à l’armée royale qui les anéantit et débarrassent le sol régional de ces soudards venant de tous horizons et sans doute déserteurs où à la lisière des armées régulières. Un succès peu convaincant dès lors que certains combattants ont pu se soustraire, et se regrouper.

De 1411 à 1440, face à une recrudescence de l’insécurité, les populations terrifiées se réfugient souvent dans les églises, ou tâchent d’y mettre, en sûreté, leurs céréales, leurs biens les plus précieux. L’ennemi n’a cure de ces asiles censés être inviolables, se moquant de cette ferveur religieuse pour aller débusquer la population qui s’en remet à Dieu. Peine perdue. Ici les incendies , là le manque d’entretien, la pauvreté des populations rançonnées ou forcées d’interrompre la culture, autant de causes qui ne permettent ni de restaurer ou de bâtir pour tenter d’avoir une vie normale.

1412

# – siège de Dreux, proche de la frontière normande et route des Anglais qui entendent s’arroger cette partie de territoire. La guerre de Cent ans continue être à l’origine de ses retombées néfastes où se mêlent quantité de combattants de tous bords. Cette même année, des gens d’armes de Châteaudun, sous la conduite du sire de Gaucourt, vont défier le comte de la Marche et ses alliés au Puiset et à Janville. puis mettent en déroute les Bourguignons à la Bazoche-Gouët et à Sancheville, du moins comme le racontent divers témoins de cette équipée punitive. Le retour des hommes dans le Dunois marque les esprits, si bien que fut décidé l’aménagement défensif de la cité dunoise, face aux convoitises dont la ville est l’objet. Ainsi fut passé un marché avec Simon Verneau, maître des engins du duc d’Orléans pour installer un canon appelé Coillart du nom d’un poudrier, placé devant l’église de Saint-André, lieu stratégique. Un maçon, Jean Cassetielle, fut chargé de la fourniture de toutes les pierres nécessaires pour les bombardes et canons du château.

1413

# – Le comte de Vendôme(1376/1446),Louis 1er de Bourbon, seigneur de Chartres, d’Epernon, souverain maître de l’hôtel du roi Charles VII, fait ériger une chapelle en la cathédrale de Notre-Dame-de-Chartres, après le décès de sa mère, Catherine de Vendôme, survenu l’année précédente.

1414

#  – Naissance à Fresnay-le-Gilmert de Loys de Couttes qui va devenir page de Jeanne d’Arc quinze ans plus tard. Au cours de cette année, les troupes anglaises font de riches offrandes à Notre- de-Dame de Chartres pour se faire pardonner leurs incursions.

1415

# Evêque de Beauvais, Pierre Cauchon, fut l’ordonnateur du procès de Jeanne d’Arc à Rouen(1431). Mais avant d’arriver à cette fonction qui l’a rendu célèbre, il fut, un temps, archidiacre à 34 ans. en la cathédrale de Chartres , en cette année, ce qui singularise l’homme par rapport à l’Eure et Loir, même si son passage s’avéra assez court. Avec ce titre, il cumulait celui de chanoine de Reims, Châlons et Beauvais lui assurant un revenu annuel de deux mille livres. Il sera de ceux qui gravitent autour du pouvoir, ce qui va lui permettre d’accéder sur ordonnance royale à une suprême récompense. Mais il oublia en quelque sorte son allégeance au roi de France pour finalement se ranger aux côtés des Anglais. On connaît la suite. Décès à Rouen en 1442.

.# -Une année humiliante pour l’armée française. Le 25 octobre se déroule à Azincourt (Pas-de-Calais) à trois cents kilomètres de Chartres une bataille mémorable avec une défaite qui l’est tout autant pour l’armée royale. Avec leur propre armée de soldats, des seigneurs beaucerons se battent avec la fierté de monter sur des destriers, hélas des montures qui ne vont pas servir à grand-chose. 50 000 soldats français se heurtent à 12 000 Anglais débarqués à Harfleur. L’une des plus grandes défaites pour la France dans son histoire. Les archers, en majorité gallois, équipés de grands arcs à longue portée, ravagent les chevaliers français auréolés de bannières, et se lançant impétueusement à la rencontre d’un barrage d’acier qui va les décimer. Guillaume de Prunelle, écuyer, seigneur d’Ouarville, conseiller et chambellan de Charles, duc d’Orléans y trouve notamment la mort. Fin de la chevalerie, les flèches prennent le pas sur le courage. La fine fleur de la chevalerie française est décimée, et les rares combattants qui peuvent encore brandir leurs épées, sont vite annihilés, blessés, prisonniers ou tués. Un tel souvenir cuisant dans le cœur de la France restera ancrée à jamais dans la mémoire nationale collective. La défaite ne rend que plus amer un pays ridiculisé, honorant néanmoins les années royales de la chevalerie et le courage que tous ces seigneurs ont déployé, en vain.

1416

# Jehan Chevreau, originaire de Gien, écuyer de Pierre des Essars participe à cette bataille. Son maître est fait prisonnier. Dans la débandade française, il parvient à rejoindre courant novembre, le domicile de son maître à Sèche-Grenville près de Gallardon. Alors qu’il se trouve au Gué-de-Longroy, il rencontre dans une taverne, un couple qui prétend, profitant de son incrédulité, lui donner des nouvelles de son maître. En fait, ce sont des escrocs qui veulent essentiellement lui soutirer de l’argent. Voulant se venger d’avoir été ainsi soudoyé, Jehan recrute des complices croisés lors de ses beuveries afin détrousser la femme et l’homme qui l’ont agressé. C’est ce dernier qui est visé en priorité. Il est attiré dans un bois, et dépouillé de son jaseron, sorte de cotte de mailles et de ses effets. . Mais Jehan est reconnu par sa victime. Cette dernière en informe le guet, et Jehan est aussitôt arrêté, et jeté en prison à Chartres. Eu égard à ses états de service, il est gracié par le roi de France, Charles VI le Bien-Aimé. Jehan Chevreau serait mort en Eure et Loir où il se serait fixé, sans plus de précisions.

# La corporation des bouchers et écorcheurs a tenu une place importante et particulièrement ces derniers temps aussi bien dans le royaume que dans Chartres plus particulièrement. Une légende tenace entretient ce pouvoir détenu par ces corporatistes, qui serait issue de Hugues Capet dont la filiation appartiendrait à la profession, en raison d’origine familiale exerçant en ce domaine. Différents privilèges ont été accordés aux bouchers, par exemple celui de détenir les clefs de la ville. Au point, également, de lever une armée, même d’être à l’abri de certaines remises en question dans dans des moments répréhensibles. D’où une réputation plus flatteuse, usant parfois de violence le plus souvent urbaine. Asseoir leurs privilèges, une position particulière leur a permis de renforcer leur pouvoir en la cité beauceronne à partir de dons particuliers, notamment pour des vitraux en la cathédrale de Chartres. Mais en cette année présente, les bouchers chartrains sont punis de leur  » arrogance  », et perdent leurs privilèges. Subissant dans la droite ligne, ce que cette même corporation parisienne a connu, après plusieurs agitations que le pouvoir royal a annihilées.

1417

# – Les Bourguignons assiègent la forteresse de Bois-Ruffin qu’ils investissent. De leur côté, les Anglais, avec pour allié Jean Sans Peur, duc de Bourgogne, assiègent et s’emparent de Chartres en septembre la ville est livrée par le gouverneur Jacqueville à Jean-sans-Peur. Gallardon subit le même sort.

# Cathédrale de Chartres. Geoffroi Sevestre, maître-d’oeuvre, réalise La Chapelle de Vendôme ou Chapelle des Martyrs, réalisée à partir d’un voeu formulé par Louis de Bourbon. Rappelons les faits : lors des guerres entre Bourguignons et Armagnacs, Louis de Bourbon est fait prisonnier durant les années 1412 et 1413, par son frère Jacques attaché à Jean Sans Peur qui vise le trône de France. Comme tout homme à cette époque, l’appel à Dieu est une forme d’espérance que l’on formule en souhaitant une intervention du Divin. Louis est libéré, et lors d’un pèlerinage d’action de grâce à Chartres, il s’engage à faire construire une chapelle. Pour ce faire il désigne Geoffroi Sevestre , mais par manque de chance, alors que les guerres incessantes endeuillent et pèsent sur le royaume de France Louis de Bourbon est à nouveau prisonnier, cette fois-ci des Anglais suite au désastre d’Azincourt (1415). Il restera prisonnier sept années, et ne pourra voir sa chère chapelle qu’au terme de cette captivité. Une chapelle qui connaîtra diverses restaurations, notamment à la Révolution où la plupart des personnages de la famille Bourbon disparaitront. Les peintures ne seront refaites réellement qu’en 1920 par le peintre-verrier parisien Albert-Louis Bonnot.

Une occupation qui va durer jusqu’en 1432, date à laquelle la ville sera rendue au roi de France, Charles VII, grâce à la victoire sur les Anglais de Michel de Champrond, cousin du précédent, et fin stratège.

# Jean de Champrond, descendant de cette famille chartraine fort implantée, et écuyer du duc de Nemours, est tué lors du siège de Chartres.

Exécution à Chartres d’Heylion de Jacqueville, homme sanguinaire, et personnage sans scrupules.Gouverneur de Chartres, nommé par Jean Sans Peur, duc de Bourgogne , il reprocha aux Chartrains d’être Armagnacs, il les rançonna, les pilla, et fit violer leurs femmes y donnant beaucoup de lui-même pour participer à cette cruelle orgie.

L’homme en question, mérite que l’on s’attarde plus précisément aux circonstances. Comme nous le savons, Helon de Jacqueville est proche du duc de Bourgogne, il devient en 1417 gouverneur de Chartres, et va se montrer très vindicatif à l’égard des Chartrains qu’ils soupçonnent de vouloir s’opposer à la présence anglaise qui occupe leur ville, comme celle de Gallardon et Auneau. Exécutions et bannissements sont le lot des habitants. Or, en cette même année, Hector de Saveuse, gentilhomme picard, gouverneur de Beauvais, en visite, se fait l’écho de ce qui se passe en la cité beauceronne, et vient dire son fait au gouverneur lui reprochant d’avoir dévalisé la maison d’un de ses parents, Jean de Vaux. La haine devenant de plus en plus vive entre les deux hommes, des proches d’Hector de Saveuse décident d’accompagner leur ami à l’église Notre-Dame de Chartres où justement se trouve entrain de prier le gouverneur. Ils le prennent à bras-le-corps, et le traînent hors l’édifice religieux, malgré la résistance de ce dernier qui, lâchement, propose une forte somme d’argent pour réparer le tourment causé. Rien n’y fit, il est battu à mort à l’aide d’une petite hachette, notamment un si grand coup que la tête du gouverneur fut entamée, de graves et irréversibles blessures sur le corps entraînant la mort de l’officier chartrain trois jours après une longue agonie. Les agresseurs, crurent bon s’en aller pour éviter la colère du duc de Bourgogne, surtout que leur forfait s’était déroulé alors même que la Reine se trouvait précisément à Chartres. On battit en vain la campagne à la recherche des meurtriers. Le duc de Bourgogne pardonnera à Hector de Saveuse, un chevalier précieux dans son organigramme, même si certains conspirateurs retrouvés un peu plus tard, eurent la tête tranchée.

1418

# – Prise du château de Châteauneuf-en-Thymerais par Richard de Beauchamp, 13 ème comte de Warwick. Henri V d’Angleterre en fait assurer la garde et la défense à l’un de ses lieutenants, de même celle deGallardon forteresse prise sans coup férir.

1419

#  – La paix dite de Chartres vit ses derniers instants. Les escarmouches entre les troupes dite d’occupation (Anglais, Bourguignons et mercenaires) s’en prennent à l’armée royale comme aux seigneurs qui font front en leurs qualités de vassal du roi de France. Une lutte incessante.

# Après l’assassinat de Jean-sans-Peur, le pays chartrain passe sous domination anglaise.

1420

# Durant l’hiver très rigoureux de la présente année qui connait les horreurs de la guerre, s’ajoute la famine qui atteint la population. « Le pauvre peuple, raconte un chroniqueur, eut tant à souffrir de faim et de froid, que nul ne le sait que Dieu » Heureusement le Dunois, à coeur vaillant, décide de résister à ces intrusions, et répondent du tac au tac, surtout qu’une nombreuse armée de volontaires s’est recomposée malgré ces accrochages incessants.Celle-ci met en fuite la garnison de la Ferté-Villeneuil, et font prisonniers le reste, et se portent sur Bois-Ruffin, une place forte détenue par les Bourguignons, qui cède à son tour face à une armée déterminée.

# – L’abbaye de Saint-Florentin à Bonneval n’en finit pas d’attirer les convoitises d’assaillants peu scrupuleux, avides de supposées richesses., et l’incendient ensuite.

1421

#  – siège de Dreux, en lisière de la frontière normande, donc sur la route des Anglais. Le dauphin, futur Charles VII reprend Chartres, mais dans le même temps les Anglais se vengent, et se portent sur d’autres places fortes notamment sur Gallardon considéré comme pierre angulaire stratégique. Hélas, le roi de France ne peut être partout, et comme l’ennemi est presque comme chez lui, le déloger n’est pas si évident. Les Français, sous le commandement du maréchal Boucicaut, reprennent la forteresse de Bois-Ruffin, le 14 juin après huit jours de siège.Dans la foulée, les troupes royales marchent sur Beaumont le Vidame, défendu par le chevalier de Talmont allié des Anglais lequel se rend au bout de trois jours. Le nouveau gouverneur fait saisir deux muids de blé (environ 2m3) dans les greniers de la veuve de Jean de Sancerre, bourgeois d’Orléans, et intime aux boulangers l’ordre pressant de cuire du pain pour la  « nécessité et besoing qui estoit d’avoir pain en l’ost de M. le Régent (Le Dauphin) qui est devant Beaumont le Vidame. D’après l’abbé Charles, le Dauphin se trouvait alors à Frazé, autre place forte. Un don sera octroyé par les habitants de Châteaudun à Alain le Barbier, écuyer de M. de Marcilly, et à Jean Geoffroy, trompette de M. le maréchal, pour le siège accompli de Bois-Ruffin, de 20 livres, et s’être donné la peine d’avoir fait vider les gens d’armes qui détruisaient tout le pays et emblaient le bétail et le vendaient.

# Du 23 au 29 juin , le futur Charles VII, à la tête de troupes françaises et écossaises, fait le siège du château de Gallardon occupé par les Bourguignons. La forteresse est en partie détruite, suivi d’un massacre qui se transforma en une énorme boucherie. La tour du château est alors minée par les assaillants. A nouveau, Gallardon et son château seront à nouveau la proie en 1443 des soldats du Dunois. Cette forteresse eut à souffrir de la révolte continuelle des seigneurs pour la prendre ou la reprendre, eu égard à son positionnement. Sa destruction calmera les esprits à l’approche de la moitié du siècle en question.

Les troupes anglaises, malgré quelques revers, se montrent toujours présentes. Le château de Nogent-le-Roi est pris par Henri V, roi d’Angleterre.

1422

# – Charles VII, surnommé alors  » le roi de Bourges  » monte le 21 octobre sur le trône de France à la mort de son père Charles VI le Fou. A défaut de pouvoir régner à Paris ou au plus près, ce refuge sauve la mise, et lui permet de régner sur la maigre partie du territoire restant française.

# Henri V roi d’Angleterre, alors maître d’une partie du pays, se rend (ou un an plutôt) en l’abbaye de Coulombs afin de se faire prêter le prépuce issu de la circoncision du Christ. Il obtient ce prêt alors même que cette relique fait l’objet de la plus grande attention. De Chartres à Nogent-le-Roi, nombreux sont les femmes qui viennent confier leur espoir de voir se réaliser leur fécondité, et rendant les accouchements plus faciles. Le prépuce est l’objet d’une véritable dévotion, notamment en la cathédrale de Chartres. Le fait que le monarque anglais se soit rendu spécialement en ce haut-lieu, ceci pour favoriser la maternité de son épouse, Catherine de France et de Valois, fille de Charles VI et reine d’Angleterre, ne fait que renforcer la popularité de cette relique. Il faudra attendre plus de vingt années pour voir la précieuse relique revenir en l’abbaye, après avoir été présentée à Paris. Devenu saint Prépuce, il s’agit en quelque sorte une fête religieuse qui généralise tous les croyances où la foi mène à l’espoir, à la réalisation de voeux.( Nota Le reliquaire (ou suum locale, à la signification imprécise, du moins en latin) de la circoncision avait été acheté auprès de Grecs par deux frères de la seigneurie de Villiers-le-Morhier, qui en font fait présent à l’abbaye de Coulombs.)

1423

# 8 avril– Alors que Bourguignons et Anglais reviennent assiéger Châteaudun et mis en déroute par l’armée royale. Charles VII ordonne de poursuivre l’Anglais alors éloigné de ses bases, l’affronte avec succès à Marchenoir puis remonte sur Montfort l’Amaury qui est prise par le roi. Hélas, les Anglais et leurs alliés ayant pratiqué systématiquement la politique de la terre brûlée, tout est à reconstruire. L’armée royale aide la population à se remettre de tant de désordres. Une façon de reconquérir la confiance des sujets du royaume.

1424

# – Nombreux ont été les prisonniers. Les rançons font partie de l’arsenal guerrier en fixant le prix à payer pour leur liberté, comme ce libellé l’indique  » Obligation par Colin Lemoine de 17 écus d’or pour sa rançon, sauf-conduit et despens de 15 jours qu’il a faiz comme prisonnier des Bourguignons à Chartres. Thevenin Moreau, prisonnier de Guillaume Chambre, capitaine du lieu d’Yesmes pour les Anglais. – Engagement pour 40 écus d’or de 12 cueillers d’argent dont deux sont accouples ; une éguière à deux petits biberons couverte d’argent; deux choppines d’argent; deux gobbelez d’argent; trois boillons assez grands pour mettre en madré ; deux piez de madrés avec les deux brins, dont l’un des brins est ouvré à tourelles d’argent autour d’icellui brin. – Rançon de 75 écus d’or pour Colin de la Rivière, écuyer, prisonnier des Bourguignons à Chartres. – Testament d’Olivier de Mauny, seigneur de Thorigny en l’évêché de Bayeux, par lequel il ordonne que “ certaine croix et image de sainte Katherine qui étaient de la chapelle de Thorigné, appartenant ladite chapelle à feu son aïeul, qui furent prises et vendues pour payer sa rançon aux Anglais quant il fut pris prisonnier, soient rendues et refaites de et sur sa vaisselle d’argent.  »

# Naissance de Marie de Bretagne. Native du diocèse de Chartres sans autre précision, fille de Richard, comte d’Etampes et de Marguerite d’Orléans, tante du roi Louis XII, soeur de François II, vers 1438, elle épouse Pierre de Rieux, maréchal de France. Ce dernier meurt la même année de l’union, et le mariage n’aurait pas été consommé. On dit d’elle que dés sa jeunesse, elle fut très pieuse, et son veuvage l’oriente de plus en plus vers la religion. Sa route va croiser Arthur III, dit le Connétable de Richemont ou le Justicier(1393/1458) en quel lieu, l’histoire est très imprécise à ce sujet. Toujours est-il que ce dernier se rend à une invitation du roi de France en fin d’année 1457 dans le cadre d’un hommage au nom de son duché de Bretagne, comme pair de France à l’occasion du procès du duc d’Alençon à Montargis. Ce prince trouve en Touraine où se trouve précisément Marie de Bretagne qu’il va faire abbesse de Fontrevault, fonction qu’elle assumera jusqu’à sa mort, le 19 octobre 1477, et inhumée dans le chœur de l’église. Toutefois cette présence suscita des querelles entre les religieuses et leur autorité de tutelle, mais elles arrivèrent à sauvegarder la sépulture de leur abbesse en ces lieux pour lesquelles elle avait tant fait.

# 17 août  –Le futur Charles VII qui sera couronné cinq ans plus tard, est persuadé d’avoir défait l’Anglais. Que nenni,il se trompe, comme en témoigne cette journée qui va s’avérer néfaste pour les armées royales. Le roi est défait par les Anglais à Verneuil-sur-Avre, à proximité du château de Charnelles, à quelques encablures de Verneuil-sur-Avre. Les forces anglaises, évaluées à 14 000 soldats dont leurs archers à la précision redoutable, clouent au sol l’armée royale forte de 18 000 combattants dont 7000 Ecossais. La bataille dura seulement une heure. Une défaite consommée.

1425

# – Accord entre Blanchet d’Estouteville, seigneur de Villebon, et Hue de Prés, bailli de Chartres, capitaine dudit même château, par lequel accord il est convenu que ladite forteresse et châtel de Villebon étant petitement envitaillée et comme en partie perdue et inhabitable, sera icelle forteresse simplement gardée par les gens dudit Hue sans y faire guerre, et ledict Hue ne mettra en ladite place aucuns gens qui maignent guerre sur les gens et alliez du Roy ne ou pays de son obéissance.

# Aux alentours de cette date, les habitants de Châteaudun s’engagent à payèrent quelque sorte leur quote-part, soit la somme de 200 écus (environ 60 000 euros) , à valoir sur la rançon fixée conjointement par les Anglais, alliés des Bourguignons, soit 210 000 écus (+ de 60 millions d’euros), et libère Jean d’Orléans, comte d’Angoulême, demi-frère de Jean Le Dunois livré aux Anglais en 1412, alors que le jeune prince n’est âgé que de 13 ans. Cette participation découle du lien de parenté. En fait, à l’origine, l’énormité de la rançon, s’explique par l’exigence anglais d’accepter de quitter le royaume. Ce fut en réalité  » un commerce de dupes  », puisque le comte d’Angoulême ne sera libéré qu’en 1444, après 33 ans de captivité à Londres. Ce dernier rejoindra son demi-frère auprès de qui, il combattra pour chasser les Anglais.

1426

# – Nogent-le-Rotrou est reprise par les Anglais alors que Chartres et son évêque reconnaissent le traité de Troyes (21 mai 1420) qui consacre la suprématie anglaise.

# Aux alentours de cette date naissance possible à Illiers de Charles d’Illiers.On ne connaît guère la vie de cet homme, si ce n’est qu’en épousant Olive de Saintré, il permit à la branche des seigneurs d’Illiers de s’arroger de celle des Chantemile ouvrant plus tard sur la branche orléanaise de Malesherbes, de Manoussis et de Gié.

# La Bazoche-Goüet est occupée par les Anglais qui envahissent le Perche, procédant à de nombreuses destructions de châteaux.

1427

# – Un armistice est conclu entre le prince Louis d’Orléans et les Anglais :Bois Ruffin y figure avec Montigny et Courtalain au nombre des forteresses importantes de la contrée.

# Nogent -le-Roi est prise par Giraud de la Pallière au nom de Charles VII et dont il est l’écuyer et qui recoit le commandement du château de Nogent-le-Rotrou.

1428

# Juillet  – Le comte de Salisbury, Thomas Montaigu, venu d’Angleterre, entre en campagne, et se range sous l’obéissance du roi d’Angleterre, Henri V. Celui-ci vise ni plus ni moins le trône de France. La résistance est désespérée « aucunes meschantes places que tenoient ses adversaires ». Avec 1800 archers, Salisbury explore d’abord le terrain entre Dreux et Chartres. La première ville prise, d’après tous les historiens,est Nogent-le-Roi, qui est incendiée, suivie bientôt des conquêtes de Rambouillet, Brethencourt, Rochefort, Châteauneur-en-Thimerais et Courville. Par contre, Yenville (Janville) résiste. Le comte ordonne de bombarder intensément la cité dans la soirée du 29 août 1428. Ses troupes donnent l’assaut final. La place et le château se rendent aux Anglais. Salisbury décide de rançonner les assiégés, déclarant leur ville comme prise d’assaut. Chaque combattant s’il veut retrouver la liberté devra verser une somme importante pour sa libération. Pour sa part, le comte eut sa part du gâteau : 13 livres 6 sols 8 deniers tournois lui furent octroyés pour sa part sur 9 prisonniers. Non contents des rançons, les vainqueurs crurent bon procéder au pillage et à l’incendie de la cité. Les papiers du receveur et du contrôleur du grenier à sel furent dispersés ou brûlés. Puis, Janville devint pour un temps le siège de l’armée anglaise, le lieu de concentration et d’approvisionnement. Les Anglais vont se porter ensuite sur le château de Nogent-le-Rotrou, contraint à son tour de céder. L’héroïsme comme le sens du devoir du capitaine La Pallière, un Gascon, proche de Charles VII ne suffisent pas pour sauver cet emplacement stratégique dans la configuration royale. Il doit capituler, et s’enfuira pour éviter d’accentuer l’humiliation qu’il vient de subir.

# Du 20 au 28 août 191 hommes d’armes et 545 hommes de trait (archers et arbalétriers) y font leurs revues, et d’autres encore les jours suivants, se pavanant dans la cité nogentaise, et obligeant les habitants à se rendre à ses manifestations de victoire. Un neveu de Salisbury, le capitaine Richard Grey, en prend le commandement.Il trouvera la mort le 3 mai 1429 au siège d’Orléans. Salisbury dans une fameuse lettre écrite au Maire et aux Aldermen de Londres, et datée de Janville le 5 septembre 1428, rapporte qu’il s’approcha plusieurs fois de la ville, il s’empara « de Yenville par le plus fort assaut qu’il vit jamais ». 

# Décembre – Salisbury se porte ensuite sur Nogent-le-Roy, sur la route de la Normandie, une forteresse stratégique. Le siège fut écourté, les Nogentais comme la garnison du château préférant se rendre. Ils font serment d’obéissance aux Anglais. Certaines indiscrétions de l’histoire prétendent que les hommes d’armes auraient été passés au fil de l’épée, mais rien n’est moins sûr. Il est vrai que les combattants aiment assez trancher dans le vif, histoire de démontrer leur suprématie.

1429

# 12 février – L’armée royale du roi de Bourges est prise dans un étau. Orléans, commandé par Dunois subit le blocus des Anglais qui, confrontent les assiégés à des problèmes de nourritureL’idée d’attaquer un convoi de vivres(harengs) se dirigeant sur Orléans, et conduit par Sir John Falstolf, destiné à ravitailler les troupes anglaises qui font le siège de la ville. Ce dernier est à la tête de 1700 archers montés (archer à cheval), et 1000 fantassins En plein Carême, les Français vont alors vouloir s’en emparer . Des tonnes de harengs au sein d’un convoi logistique destinés aux soldats anglais devant se soumettre au jeûne obligatoire. En sus, un train d’artillerie, des boulets, de la poudre. Du côté français, à leur tête Charles 1er de Bourbon, 28 ans, comte de Clermont Les forces royales représentent 25 000 soldats français et Highlanders écossais, avec l’artillerie. Pressé d’attaquer, Clermont a pressé le pas avec un millier de soldats comme avant-garde. Le commandement anglais a déjà aperçu les forces adversaires dont les cuirasses brillent au loin. La troupe française est arrivée sur les lieux venant de Blois, et délibérément se jette sur le convoi.L’engagement a lieu à Rouvray-Saint-Denis (Janville), mais les Anglais résistent à l’abri de leurs chariots, ne perdant que quelques barils d’harengs défoncés par les boulets. Le commandement anglais a l’intelligence de mettre les chariots en arc de cercle, avec des pieux aiguisés et inclinés pour éventrer les chevaux de l’adversaire. Hélas rien n’a été mis en place, pas plus d’artillerie même peu efficace mais suffisamment impressionnante pour faire pression sur l’adversaire. Aucune préparation d’archerie ce qui eut été souhaitable, et amoindrir la résistance anglaise. Sous une pluie de flèches, de boulets, les cavaliers français sont décimés, notamment sur les pieux. Une véritable boucherie s’en suit. On dit même que les Ecossais n’ont fait preuve d’aucun discernement, voulant, dit-on, se racheter de combats antérieurs. Le gros de la troupe française arrive, mais rien n’y fait. le désastre prend de l’ampleur. Un sacrifice humain sans précédent. Sans que l’on connaisse la réalité des pertes anglaises, elles furent estimées à moins de 200 hommes. D’où la  » Journée des harengs  ». Une défaite comparable à un petit Azincourt, puisque de nombreux nobles comme , Guillaume d’Albret, fils de Charles 1er d’Albret, tué à la bataille d’Azincourt, y trouve la mort. Plus de 400 de leurs compagnons sont tués. Dunois et Gilbert Motier de Lafayette sont blessés. Cette bataille suscite une grande émotion dans nombre de provinces du royaume. ‘’ Hareng qui soit maudit d’avoir ainsi perdu la bataille. ‘’. Ce succès va remonter le moral anglais mis à mal à Orléans. Un sursis que Jeanne d’Arc va confirmer.

# 12 février. Connétable de l’armée d’Ecosse, Jean Stuart de Derneley, 64 ans, à la tête de 6000 écossais en venant prêter main-fort aux Français lors de cette triste Journée des Harengs, trouve la mort sous un déluge de flèches anglaises particulièrement meurtrières.. Un avant-carême pour une déroute amère où bon nombre de capitaines français vont également mourir.(NotaPour la petite histoire, une étude archéologique anglaise a révélé que les cavaliers ne montaient pas en réalité des bêtes massives et puissantes comme chevaux de guerre médiévaux. Tout au plus, ces chevaux anglais ne dépassaient sans doute pas la taille des poneys actuels, soit moins de 150cm au garrot .Etude menée sur des ossements de chevaux anglais des années datant de 300 à 1650 issus de 171 sites différents. Source Université d’Exeter (Royaume Uni) relayée par Sciences Avenir de février 2022).

# Nota. L’artillerie de l’époque n’en est qu’à ses balbutiements. Les canons ou bouches à feu sont impressionnantes. Beaucoup de bruit, de flamme, de fumée qui ébranlent l’adversaire sans créer de mal. Les projectiles sont des boulets de pierre ou de fer. Cette artillerie est rudimentaire mais elle fait partie des armées de l’époque. Leur déplacement est fastidieux. Elle a nom de bombarde, de catapulte qui est une arme de siège pour lancer des projectiles, comme des bases, des mortiers, des serpentines. Les serveurs de batterie sont des couleuvriniers que l’on retrouve derrière des veuglaires sous forme de petits canons que l’on charge par la culasse avec de petits boulets de pierre ou de fer Une arme un peu plus efficace. Ile eurent nom aussi de Pots de Fer, et on les employait également pour envoyer des carreaux d’arbalète. Les frères Bureau, dès la seconde moitié du XVe siècle vont faire évoluer considérablement l’artillerie. Louis XI crée l’Arme de l’artillerie. En 1453, ces deux frères vont lui faire jouer un rôle essentiel dans les affrontements, notamment la bataille de Castillon. L’artillerie va marquer la déroute anglaise avec une précision accrue des bouches à feu, et la fin de la Guerre de Cent ans.

# Jean de Fretigny, chanoine et archidiacre de l’église de Chartres et originaire de Bourgogne ou de Fretigny, est élu évêque le 20 décembre 1418. Il trouve la mort au siège de Chartres par les troupes du roi ce même jour du 12 avril. Une légende, avec pour auteur un chroniqueur à la recherche du sensationnel, prétend que cet évêque aurait attaqué un convoi d’aloses au cours d’une sortie pour ravitailler les Chartrains affamés par un siège, et il aurait été tué les armes à la main. Hélas, la vérité sur sa mort laisse perplexe les historiens, plusieurs versions prétendent détenir la vérité, l’une d’entre elles soulignant la gloutonnerie de cet évêque pour la chair de poisson.

# juin. Château de Baronville (Béville-le-Comte). Il appert, sans que cela soit prouvé tout en étant plausible, Jeanne d’Arc qui venait de battre les Anglais le 18 de ce mois à Patay (Loiret), et remontait avec les troupes royales vers Saint-Denis, serait passée par le château en question. Pour faire reposer ses troupes ? Légende qui a sa part entre la tradition orale et la vérité et entretient la recherche historique..

1431

# – En rapport indirect avec le sort de la Pucelle, un fait curieux mérite d’être conté, concernant un dignitaire ecclésiastique présent un temps à Chartres. Nicolas Loyseleur a été chanoine en la cathédrale puis à celle de Rouen. Selon la légende, il aurait voulu sauver Jeanne d’Arc, l’assurant être de son parti, qu’il était pour le royaume de Charles VII de même pour la France. A l’instant où Jeanne était condamnée, et allait être brûlée, il se serait jeté aux pieds de celle-ci. Cette attitude n’eut pas l’heur de plaire aux Anglais qui le bannirent.Il sera surnommé Le Judas de la passion de Jeanne d’Arc.

1432

# 12 avril – Alors que l’occupation par les troupes anglaises a déjà conduit à un incendie qui détruit plusieurs dizaines de maisons à l’intérieur de la cité beauceronne, le comte Jean de Dunois, avec l’aide de Michel de Champrond, fin stratège, avec 4000 hommes, en profite tenter d’investir Chartres pour chasser les Anglais. Deux marchands, Guillaume Bouffineau et Jean Lesieur, permettent aux troupes du roi de France de pénétrer par ruse dans l’enceinte de la ville. Marchands de sel à Chartres, ils furent, à leur époque, considérés comme des héros ayant favorisé l’entrée dans la cité beauceronne aux troupes de Charles VII, alors occupée par les Anglais. . Après s’être abouché des deux hommes en question, il peut alors avec ses fidèles lieutenants, Florent d’Illiers, Lahire, Gaucourt, d’Estouville et Villebon, répartir ses effectifs sur un vaste champ opérationnel pour assurer la prise de Chartres. Pour impressionner aussi. Des escarmouches vont avoir lieu sans grande conséquence. Pendant ce temps, avec chariots et vivres tirés par des bovins, les deux habiles marchands aussi audacieux que rusés, se présentent à une porte de la ville connue pour être un point faible du dispositif anglais. Les habitants affamés se manifestent, et intercèdent auprès des gardes pour qu’ils ouvrent les portes. Enfin le pont-levis est levé. A ce moment, les deux marchands ont l’idée de bloquer l’entrée. Une confusion s’en suit qui profite à l’avant garde de Dunois qui se rue sur les gardes médusés qui ne peuvent offrir aucune résistance face au nombre d’assaillants qui bénéficient de l’effet de surprise. Un massagre en règle va s’en suivre, et l’armée royale investit la ville sans encombre si bien que la bannière royale est rapidement plantée devant le portail de Notre-Dame-de-Chartres. La déroute anglaise s’en suit. Bouffineau est alors, et nommé, par lettres patentes, contrôleur du grenier à sel de Chartres. L’évêque Jean de Fretigny, bien qu’armé, et résolu à se battreest tué devant la cathédrale. La ville est soumise à un pillage en règle.  » Le païs est tout en buisson et espines  » rapportent les chroniqueurs de l’époque. De nombreux occupants anglais seront exécutés. Le bailli Gilles de Laubespine est mis en fuite. Le peuple applaudit l’entrée des Armagnacs – parti de Louis, duc d’Orléans,  »amant  » de la reine Isabeau de Bavière – en criant La Paix ! Ville gagnée !.(Nota.Pour la petite histoire, Chartres ne revit plus de soldats ennemis durant 383 ans, et ce n’est qu’en juillet 1815, après Waterloo, que des militaires étrangers entrèrent en vainqueurs dans la cité beauceronne. )

# Jean de Fretigny, chanoine et archidiacre de l’église de Chartres et originaire de Bourgogne ou de Fretigny, est élu évêque le 20 décembre 1418. Il trouve la mort au siège de Chartres par les troupes du roi le 12 avril 1432. Une légende, avec pour auteur un chroniqueur à la recherche du sensationnel, prétend que cet évêque aurait attaqué un convoi d’aloses au cours d’une sortie pour ravitailler les Chartrains affamés par un siège, et il aurait été tué les armes à la main. Hélas, la vérité sur sa mort laisse perplexe les historiens, plusieurs versions prétendent détenir la vérité, l’une d’entre elles soulignant la gloutonnerie de cet évêque pour la chair de poisson.

1433

# – Charles VII autorise la circulation des tonneaux sur la rivière Eure. En juillet de cette même année, des partisans du duc de Bourgogne tentent vainement de s’emparer de Chartres. Le principal meneur, Guillaume de Languedoue est capturé et condamné à la prison perpétuelle. Au préalable, il avait été exposé en haut d’une échelle qui avait été planté dans le cloître, vis-à-vis de la porte de l’évêché.

1436

Ou 1437. Thomas Privé, tailleur de pierre à l’origine incertaine, à qui l’on doit le tombeau de Du Guesclin à Saint-Denis. Il est réputé, être à l’origine des figures qui encadrent la fenêtre de la chapelle Bourbon-Vendôme attenante à la cathédrale de Chartres.

1437

# 1444.8 août. Naissance à Châteaudun de Simon de Phares, médecin et astrologue qui se prétendait être descendant de Jean de Meung, et être issu d’une famille de clercs et de juristes d’une famille éponyme. Sur ces origines dunoises, les avis semblent diverger même si certains historiens marquent une préférence pour Châteaudun, comme ville natale, ayant été élevé auprès des enfants de Jean, comte du Dunois, bâtard de Louis de France, duc d’Orléans. Il fit de nombreux voyages en Europe, passionné par toutes les sciences nouvelles et pour certaines mystérieuses au rang desquelles l’astrologie le marqua profondément. Il revint en France et étudia la médecine à Montpellier afin d’acquérir ce qui convenait à sa quête. Il partit pour l’Extrême-Orient, fit de nombreuses haltes au Caire et à Alexandrie où il rencontra les astrologues les plus réputés mais dont la science était restée discrète, puisque l’âge d’or de l’astrologie ne trouvera son apogée en Europe qu’au XVIe notamment avec Nostradamus. A son retour en France, sa réputation était telle que Louis XI l’accueillit à sa cour . Sa connaissance des herbes et des plantes était un facteur d’intérêt pour la personne royale soucieuse de sa santé et impressionnée par la connaissance de ce médecin qui plus est, s’est avéré un graveur remarquable de pierres précieuses. En 1483, à la mort de Louis XI, il vint s’établir à Lyon, ouvrit un laboratoire d’astrologie et se mit à réunir tous les ouvrages les plus remarquables sinon les plus singuliers sur l’observation des astres, sur la destinée humaine, sur les arts divinatoires . Sa bibliothèque contenait pas moins de 200 livres aussi réputés les uns que les autres sinon condamnés par l’église qui réfutait ces prédictions. Charles VIII, roi de France, lors d’un voyage à Lyon, le rencontra. Le vent de la popularité trop grandissante tourna en défaveur de l’astrologue qui fut soupçonné de n’être ni plus ni moins un démon. L’archevêque de Lyon fit fermer son laboratoire et ses livres furent confisqués par l’official, c’est-à-dire le juge délégué pour exercer la juridiction contentieuse. L’archevêque nomma une commission le 2 mars 1494 qui exhorta le parlement de Lyon à s’opposer aux progrès de l’astrologie trouvant cet art pernicieux, fabuleux, sans fondement, superstitieux, usurpant l’honneur de Dieu, corrompant les bonnes moeurs et inventé par les démons par la perte des hommes. Le Parlement confirma la sentence qui condamnait la Phare à ne plus exercer. L’astrologue échappa à une condamnation plus lourde qui aurait pu l’envoyer au bûcher. Sans doute, sa réputation, son passé au service de la cour le sauvèrent de cette sanction. Il disparut à jamais, tombant dans un anonymat qui échappa aux historiens. On lui doit – Recueil ou Histoire de quelques astrologues célèbres et hommes doctes dédié à Charles VIII.

# – La ville de Chartres met en place la Compagnie des Arbalétriers du Vidame de Chartres qu’elle paie 13 livres tournois pour assurer la garde et le jeu de l’arbalète. En 1538, la compagnie comptait des maîtres et des compagnons,à qui on donna quatre écus sols et un tiers pour l’entretien des buttes et exercices du jeu. En 1625, l’arquebuse à mèche remplace l’arbalète, et en 1639, le mousquet fut substitué à l’arquebuse. Toujours en 1625, la ville acheta un jardin assis hors la porte Châtelet, moyennant 600 livres, pour la dite compagnie pour ses exercices.

1438

#  – Une pandémie récurrente comme celle de la peste sévit d’une façon cyclique autant dans le royaume qu’à Chartres. En fait, il s’agit de la peste noire d’origine bubonique, maladie mortelle. En Eure et Loir, elle aura des conséquences importantes, puisque selon des sources, si on la rapporte à cette pandémie dans le monde occidental et oriental, elle aurait fait vingt-cinq-millions de morts. L’Angleterre, à titre d’exemple, a perdu la moitié de sa population.

# Naissance à Fresnay l’Evêque de Gilles des Ormes, poète et trouvère.Proche du prince-poète Charles d’Orléans, frère de Charles VI, roi de France, il est élevé ‘’ écuyer-tranchant’’ (Garde l’étendard). Cette reconnaissance l’amène également à recevoir la charge de Maître des Eaux et Forêts d’Orléans. Connu également pour être l’auteur de Ballades, Rondeaux et Chansons dans la plus pure des traditions qui ont marqué le Moyen-Age où l’amour respectueux porté aux dames en constitue le thème majeur. Le poète se substitue au chevalier pour évoquer le tourment amoureux qui l’assaille, symbolisant une sorte de frustration voulue en raison du respect conféré à la dame. Dans la tradition pétrarquiste dont Gilles des Ormes, en fin transcripteur, traduit cette forme de lyrisme amoureux sous le nom de ‘’ fontaine tarie ‘’. Gilles des Ormes l’évoque sous le vocable de ‘’ Je meurs de soif auprès de la fontaine ‘’ pour démontrer le respect du poète rêveur. – Un édit royal serait à l’origine de la création ou de la confirmation de la foire de la Saint-André à Chartres y compris le commerce des bestiaux.

# – L’abbaye Josaphat de Lèves éternellement saccagée, pillée, incendiée, subit cette année un terrible incendie qui la ravage.

# – Charles VII fait don à son demi-frère (?) Jean de Dunois, bâtard d’Orléans du château de Châteaudun. , en récompense de sa fidélité à Jeanne d’Arc, Le nouveau propriétaire donnera au château l’apparence de celle que l’on connaît de nos jours.

# 29 novembre – La Foire de la Saint-André à Chartres se déroule dans le centre du cloître de l’église du même nom, là où se trouve un ancien cimetière. Or en cette année de peste, on s’aperçoit que les cochons, dénommés pourceaux à l’époque, grattent la terre pour trouver de la nourriture. S’en suit un constat effrayant puisque à force, les bêtes arrivent à déterrer les corps de trépassés. Eu égard à la dangerosité de cette circonstance fâcheuse ne serait-ce au niveau de l’hygiène, les autorités prennent la décision de déplacer la foire vers le pont Bras-de-Fer (?) hors la porte Thiboust (?).

1440

# fin 1440 Chartres. Venue de Louis, fils de Charles VII, futur Louis XI.Il a 17 ans avec sa mère Marie d’Anjou, et pour encenser la glorieuse Vierge Marie.

1441

#  – Chartres ravagé sans cesse par les guerres, ne connaît guère de répit. La navigation marchande sur l’Eure suite à des dégradations et incendies s’avère un enjeu économique et politique très important. Pierre Béchebien, médecin du roi et prévôt de Normandie, élu au chapitre, est un propriétaire immobilier d’envergure, notamment avec l’acquisition de la maison des Trois Rois, rue des Changes. Représentant du commerce chartrain ,il obtient deux ans plus tard, de creuser la rivière pour améliorer la navigation commerciale. Des travaux entrepris avec diligence permettent pour partie d’utiliser le cours d’eau. –

# Retour en l’abbaye de Coulombs (Nogent-le-Roi) de la relique contenant le prépuce du Christ issu de sa circoncision, rendu par les Anglais, à contre-coeur. Une seule idée, le récupérer, un jour ou l’autre. En 1444, la relique sera présentée à Notre-Dame-de-Paris dans le but de recueillir des subsides pour l’entretien de l’abbaye.

1442

#  – Charles VII accorde le droit de canaliser l’Eure de Chartres à Nogent-le-Roi, avec droits de passage (péages). Des lettres patentes (21 janvier 1443) autorisent  » bourgeois et manans  » à creuser et à approfondir la rivière de façon à faciliter la navigation des bateaux et leurs marchandises, surtout assurer le passage du bled (blé). Un port est aménagé à hauteur de l’actuelle collégiale Saint-André. On échange le blé et le vin contre des harengs, du sel, du plâtre, tout ce qui peut contribuer au quotidien d’une cité –

# Le Dunois, compagnon de Jeanne d’Arc, fait sauter le château de Gallardon pour qu’il ne puisse servir aux Anglais, après les avoir délogés. De ce château restera visible un pan du donjon haut de 38,40 mètres, de 4,50 mètres d’épaisseur, 18 mètres de diamètre extérieur connu de nos jours sous le nom de l’Epaule de Gallardon, dénommée également l’Epaule de mouton.

De son vrai nom Franciscus de Soriano, connu en France sous le nom de François de Surienne, dit l’Aragonais, aux multiples facettes qui lui ont permis de se distinguer aussi bien comme artilleur, ingénieur, capitaine héroïque, avant tout un opportuniste aventurier qui eut l’honneur d’être distingué dans l’Ordre de la Jarretière par le roi d’Angleterre. Un homme pensant à sa fortune, retournant sa veste suivant les opportunités qui pouvaient se présenter. C’est ainsi qu’il vend aux Français, en 1442, le château de Gallardon pour 11 000 saluts d’or, monnaie frappée par Henri VI, roi d’Angleterre (évaluation approximative en euros : 3 millions ) . Partisan des Anglais un jour, il vend son âme le lendemain à leurs ennemis. Qu’importe, l’argent n’a pas d’odeur. Il deviendra, un temps, bailli de Chartres, alors occupée par les Anglais. Décès en 1462 à l’âge de 64 ans.

1443

#  – Jean de Vendôme, vidame de Chartres, propriétaire du château de Meslay-le-Vidame se marie en la cité beauceronne avec Catherine de Thouars, ex-femme de Gilles de Rais, exécuté deux ans auparavant. –

# Cette même année, le cours de l’Eure reçoit un nouvel aménagement au long de son cours menant de Chartres à Rouen, par système de vannes régulant le cours .

# Dunois s’empare de Gallardon, théâtre incessant de combats, de destructions. Les remparts ne sont plus que fantômes.

1444

# – Charles VII donne à Pierre de Brézé la châtellerie d’Anet, en récompense de sa contribution à aider le roi à chasser les Anglais de l’ensemble de la province, y compris le Perche.

# Le prépuce effectue un voyage vers Paris, sortant exceptionnellement de l’abbaye de Coulombs.Transporté sous bonne escorte dans la capitale, il fut présenté lors d’une cérémonie religieuse à Notre-Dame-de-Paris, les moines recueillant des oboles importantes pour l’entretien de l’abbaye.

1446

# – Les premiers bateaux chargés de tonneaux de vin descendent l’Eure de Nogent-le-Roi à la Seine. Des bateaux de 32 tonneaux, le tonneau étant de 225 litres, soit 7200 litres transportés. Fort nombreux sont les problèmes liés à des litiges au niveau des péages. Les affrontements sont légions. Charles VII intervient pour faire cesser ces droits de passage iniques ce que les seigneurs et religieux, de même les détenteurs de moulins, contestent estimant qu’il s’agit de droits acquis depuis plusieurs siècles. Un procès qui va durer 40 ans sur des conflits incessants où obstructions sur la rivière, bagarres et autres vont se succéder. On va même jeter des grosses pièces de bois pour entraver la libre circulation.

1448

#  – Florent d’Illiers, autre compagnon de Jeanne d’Arc et Jehan Dunois font l’acquisition du château de Chantemesle, situé à proximité de Logron.

# 8 août. Naissance à Châteaudun de Simon de Phares, médecin et astrologue qui se prétendait être descendant de Jean de Meung, et être issu d’une famille de clercs et de juristes d’une famille éponyme. Sur ces origines dunoises, les avis semblent diverger même si certains historiens marquent une préférence pour Châteaudun, comme ville natale, ayant été élevé auprès des enfants de Jean, comte du Dunois, bâtard de Louis de France, duc d’Orléans. Il fit de nombreux voyages en Europe, passionné par toutes les sciences nouvelles et pour certaines mystérieuses au rang desquelles l’astrologie le marqua profondément. Il revint en France et étudia la médecine à Montpellier afin d’acquérir ce qui convenait à sa quête. Il partit pour l’Extrême-Orient, fit de nombreuses haltes au Caire et à Alexandrie où il rencontra les astrologues les plus réputés mais dont la science était restée discrète, puisque l’âge d’or de l’astrologie ne trouvera son apogée en Europe qu’au XVIe notamment avec Nostradamus. A son retour en France, sa réputation était telle que Louis XI l’accueillit à sa cour . Sa connaissance des herbes et des plantes était un facteur d’intérêt pour la personne royale soucieuse de sa santé et impressionnée par la connaissance de ce médecin qui plus est, s’est avéré un graveur remarquable de pierres précieuses. En 1483, à la mort de Louis XI, il vint s’établir à Lyon, ouvrit un laboratoire d’astrologie et se mit à réunir tous les ouvrages les plus remarquables sinon les plus singuliers sur l’observation des astres, sur la destinée humaine, sur les arts divinatoires . Sa bibliothèque contenait pas moins de 200 livres aussi réputés les uns que les autres sinon condamnés par l’église qui réfutait ces prédictions. Charles VIII, roi de France, lors d’un voyage à Lyon, le rencontra. Le vent de la popularité trop grandissante tourna en défaveur de l’astrologue qui fut soupçonné de n’être ni plus ni moins un démon. L’archevêque de Lyon fit fermer son laboratoire et ses livres furent confisqués par l’official, c’est-à-dire le juge délégué pour exercer la juridiction contentieuse. L’archevêque nomma une commission le 2 mars 1494 qui exhorta le parlement de Lyon à s’opposer aux progrès de l’astrologie trouvant cet art pernicieux, fabuleux, sans fondement, superstitieux, usurpant l’honneur de Dieu, corrompant les bonnes moeurs et inventé par les démons par la perte des hommes. Le Parlement confirma la sentence qui condamnait la Phare à ne plus exercer. L’astrologue échappa à une condamnation plus lourde qui aurait pu l’envoyer au bûcher. Sans doute, sa réputation, son passé au service de la cour le sauvèrent de cette sanction. Il disparut à jamais, tombant dans un anonymat qui échappa aux historiens. On lui doit – Recueil ou Histoire de quelques astrologues célèbres et hommes doctes dédié à Charles VIII.

1449

# Août– Visite de trois jours de Charles VII au château de Châteauneuf (en-Thymerais). – Projet d’un canal pour réunir le Loir et l’Eure.

Cette même, il fait incendier le château de Nogent-le-Rotrou, se montrant dans l’incapacité de pouvoir le défendre.

1450

# Environ à la moitié de ce siècle ou plus tard, naissance à Chartres de Rodolphe Boutras, théologien. Auteur de : Urbs gentisque Carnutum où il dénonce les fausses traditions et admet une Vierge qui devait être enfantée et honorée par les Druides.

# Construction de la Maison du Saumon à Chartres

1451

#  – On établit à Chartres le jeu de l’arbaleste, un exercice réservé aux vidamiers, autrement dit une compagnie d’archers. Cet exercice était en réalité un jeu concours avec un prix décerné à celui qui abattrait l’oiseau planté sur le haut de la Tour du Vidame. Cette tour était une maison-forte située proche de l’Hostel Episcopal joignant l’église Notre-Dame, et où résidait le Vidame de Chartres.

1453

– Les Anglais sont définitivement chassés de France. Pays chartrain et Beauce vont connaître une vie relativement tranquille durant deux siècles, tout du moins sur le plan des invasions.

# Milieu XVe siècle – Naissance à Chartres de Jean de Chartres, de son vrai nom Jean Guillaumet, sculpteur et imagier, dont l’essentiel de l’œuvre se retrouve dans la cathédrale de Nantes. Notamment le tombeau de François II de Bretagne –

Sans que la date soit éclairement établie, mise en œuvre des fresques de Meslay-le-Grenet, (Illiers-Combray) mettant en lumière la Danse Macabre ou Ronde de la Mort, un tableau saisissant classant les personnages du plus puissant au plus humble. La représentation est fondée sur le thème de la rencontre des Trois Vifs et des Trois Morts. La paroisse de Pézy, canton de Voves, propriétaire des reliques de Saint-Taurin, redoutant que les Anglais s’en emparent, décident de transférer le précieux bien à Notre-Dame-de-Chartres qui oublia, malgré les réclamations, de leur rendre.

1454

#  – Le chapitre cathédral de Chartres remet en exploitation les sites miniers de la forêt de Senonches, ce qui en quelque sorte relance l’industrie métallurgique au long de l’Eure. En effet, l’agriculture réclame tout ce qui contribue à labourer. L’utilisation du fer croit en demande, sans oublier l’évolution de l’armement, artillerie et armurerie qui se développent d’une façon rapide.

1457

#  Décès à Chartres de Thibaut d’Armagnac,52 ans, un des fidèles de Jeanne d’Arc qu’il apprend à connaître lors du siège d’Orléans, impressionné par la vaillance au combat de la Pucelle. Il combat à ses côtés lors des principales batailles, Beaugency, Patay puis l’accompagne à Reims. Après la mort de Jeanne d’Arc, il continuera à se battre contre les AnglaisCapitaine de Dreux en 1444, puis grand bailli de Chartres et du pays chartrain jusqu’à sa mort.

1458

# Des opérations de sabotage ont lieu sur l’Eure. Les riverains ne s’en ,laissent pas compter, et des portes à bateaux sont tellement endommagées que le cours d’eau déborde inondant les prairies. Tout le monde va y perdre, puisque la navigation va cesser jusqu’à hauteur des Moulins-Neufs, à hauteur de Saint-Prest. Des travaux sont entrepris pour rétablir la navigation.

1459

– Emeute entre Maintenon et Nogent-le-Roi à propos de l’utilisation de l’Eure. Des échauffourées à coups d’arbalète et de bâtons, laissent de nombreux morts et blessés sur le carreau, entre les tenants de l’exploitation et du halage des bateaux, et ceux-là même qui veulent remettre en question l’utilisation au long du cours de l’Eure. Notamment les Chartrains qui ont une emprise sur cette voie d’eau, avec un commerce portant principalement sur du  » vin d’Orléans et de Beauce  » via Rouen. La cherté et le nombre de péages exponentiels considérés comme des rançons sont fort mal accueillis par les utilisateurs du cours d’eau. L’intervention royale n’arrive pas à faire cesser ces droits , et faire entendre raison à des seigneurs peu enclins à obéir. Même le puissant seigneur de Brézé , considéré comme le véritable instigateur, fait saisir deux bateaux chargés de vin qui avaient traversé Nogent gardés par un sergent qui n’a pas suffi. Pierre II de Brézé, seigneur de Nogent-le-Roi, nommé Grand Sénéchal de Normandie le 3 novembre 1451 grâce à Agnès Sorel, est au coeur du problème Ce prince est couvert de récompenses puisqu’il reçoit  » un chapeau couvert de triple de velours vert et orné d’un cordon à deux boutons et grosses houppes, et cinq plumes de couleurs à la devise du Roy . Le cordon est fait de fil de Florence, valant 16 écus la livre ( soit environ 6500 euros de nos jours), et de soie rouge, blanche et verte valant 1/2 sou l’once, environ 1,87 euros) » De Qu’importe qu’il soit bien vu par le roi Charles VII, qu’il ait aidé le monarque à lutter contre les Anglais, la population ne se laisse guère impressionner. Pierre de Brézé va alors se comporter en fin diplomate pour calmer les ardeurs, et trouver ses solutions pour calmer le jeu. Il devra, comme il l’avait déjà fait en 1445, faire enlever des pieux destinés à ralentir la navigation.

1460

# – Pierre de Brézé fait reconstruire le château de Nogent-le-Roi grâce à une contribution financière de Charles VII. Les murs d’enceinte de la ville auront alors environ 2m66 d’épaisseur, flanquées de tours rondes éloignées d’environ cinquante mètres les unes des autres. Des fossés sont alors prévus en connexion avec le Roulebois afin qu’ils soient remplis d’eau et constituent une zone de défense Quatre portes, l’une La Chartraine au midi, La Drouaise à l’ouest, le Pont Marin au nord et les celle des Prêtres à l’est Une poterne dénommée La Gloriette située au sud-est est accolée à l’église Une présence qui durera 336 ans, avant de voit le démantèlement de l’ensemble en 1796

Antoine Brumel peut-être né à Brunelles (Nogent-le-Rotrou) sans certitude pour autant. Il se forgea une grande notoriété à la Renaissance comme compositeur appartenant à l’école franco-flamande. Après avoir été chantre dans les choeurs en la cathédrale de Chartres, il parcourut la France. Auteur de nombreuses messes, influencé par la musique italienne, de même des chansons profanes. Mort v.1520.

1461

#– Décès à Chartres de Florent d’Illiers proche de Jeanne d’Arc, se montrant intraitable face aux Anglais qu’il boute hors de Chartres. Usant de certaines connaissances dont il jouissait à l’intérieur de la cité beauceronne, il fit introduire un espion à l’insu des Anglais et l’une des portes de la ville lui fut ouverte. Chartres libéré, il descendit avec ses troupes sur la Beauce, le Perche, volant de succès en succès. En 1460, il fut nommé gouverneur et bailli de Chartres. Venant d’apprendre la mort de Charles VII qu’il vénérait, il rend le dernier soupir, après avoir déclaré  » il luy eust été difficile de survivre à un tel maistre, qu’on peut dire avoir esté l’un des plus reconnaissans comme il fut un des plus victorieux roys de cette monarchie. » .

1462

#  – Un nouvel incendie endeuille la cité beauceronne qui s’apprête à accueillir le nouveau roi de France Louis XI. Les festivités ne sont pas annulées pour autant, la population avec l’aide des autorités municipales, étant parvenue à en limiter la portée.

# Incendie de plusieurs maisons du côté de l’église Sainte-Foy (Chartres)

Une ordonnance de Louis XI abolit les droits de péage mis en œuvre par les propriétaires riverains s’arrogeant la rivière comme étant leur seule possession. A l’évidence, la décision fut bien perçue par les mariniers car au long de son cours, l’Eure est souvent confrontée à des affrontements meurtriers. Entre ceux qui défendaient leurs biens, et ceux qui voulaient les utiliser à moindre coût. Cette ordonnance sera hélas bafouée à de nombreuses reprises, laissant désolation au long de la rivière car les coûts de reconstruction de certains  » ports  » deviennent prohibitifs. Quarante années plus tard, la rivière n’est plus qu’un cours d’eau banal, sans utilisation potentielle en raison de l’absence de capitaux. Les commerçants chartrains doivent se résoudre à faire appel à d’autres transporteurs, notamment ceux évoluant sur la Seine. La nécessité de commercer au-delà de la Beauce, synonyme de rentabilité, s’imposant, malgré l’augmentation des coûts de transport.

1463

# – Louis XI se rend à Nogent-le-Roi, puis se dirige sur Alluyes. L’année suivante sur le chemin de la Loire, accompagné de son épouse et toute sa cour, il se voit contraint de s’arrêter à nouveau dans la cité nogentaise.

# A propos de Louis XI, il était un roi superstitieux, et pour combattre cette appréhension face à une colère de Dieu; il envoyait régulièrement au Chapitre de Chartres d’énormes cierges pour tranquilliser sa conscience. De leur côté, les riches seigneurs accordaient force de dévotions et de donations pour le salut de leur âme.

1464

#  – Décès de Marie d’Harcourt, son cœur ayant été placé dans une chasse en la chapelle du château de Châteaudun. Elle était l’épouse de Jean d’Orléans, comte de Dunois, non sans avoir connu une rivalité avec Ertard de Montargis pour obtenir la main de la belle dame de Parthenay. Une lutte sans merci entre les deux hommes dont le premier épisode fut gagné par Dunois lors d’un tournoi. Vexé, le vaincu se venge en enlevant la jeune fille. Ce n’est qu’un répit, car Dunois le poursuit et le tue dans un nouvel affrontement, armes à la main. Le mariage aura lieu en 1439, le couple vivant en alternance entre Beaugency et Châteaudun.

# – Mars-Avril.Chartres. – Louis XI se rend à Chartres à fins aussi pieuses que politiques où il promulgue plusieurs ordonnances. Il est accompagné de son épouse, Charlotte de Savoie, 13 ans, qui a vingt-huit de moins que le roi. Elle est enceinte de la future Jeanne de France. Le couple se rend sur les châteaux de la Loire, mais comme la reine connait les prémices de l’accouchement, surtout que les déplacements sont pénibles, Louis XI se fait recevoir par la famille de Brézé à Nogent-le-Roi.

# 23 avril , naissance de Jeanne de France au château de Nogent-le-Roi, fille de Louis XI et de Charlotte de Savoie. Petite, mal bâtie, à 12 ans, elle est unie, pour raisons d’Etat, son cousin Louis II d’Orléans, 13 ans contre la volonté de ce dernier qui avait récusé cette épouse chétive. Devenu roi de France sous le nom de Louis XII en 1498, il s’empresse de faire annuler son mariage, et d’épouse la séduisante et riche Anne de Bretagne. – Les changeurs chartrains possèdent 22 tables établies rue des Changes pour faciliter les transactions de monnaies comme les achats.

1465

# 16 juillet – Pierre II de Brézé, grand sénéchal de Normandie , seigneur d’Anet et proche du roi, est tué à la bataille de Montlhéry. Ce même jour, Louis XI et la cour viennent séjourner au château de Levesville appartenant aux seigneurs d’Allonville, pour prendre du prendre du repos après la bataille. En fait, la bataille de Montllhéry a été initiée dès le 13 juillet en Eure et Loir En en effet, deux armées royales, l’une venant de Chartres, commandée par le comte du Maine, l’autre d’Orléans sous le commandement de Louis XI se sont rejointes pour attaquer le duc de Bretagne, jugé le plus faible, puis remontent sur Etampes La bataille bien qu’acharnée fut indécise, considérant que la victoire se partagea dans les deux camps. En mémoire au Grand Sénéchal, une croix dite de la bataille en mémoire à ce valeureux proche du roi.

1467

# A partir de la présente année, Louis XI viendra chaque année à Chartres. Entre-temps le 30 octobre, ayant craint pour sa vie alors qu’il se trouvait au siège de Liège, le roi fait porter deux cierges en l’église Saint-Père, pour les faire placer devant les images de Saint-Pierre et Saint-Paul, afin qu’une messe soit célébrée pour la prospérité du roi.Ordonnance des bannières signée par le roi permettant à certains gens de métier, de même des marchands, à porter les armes en raison de la lutte du roi contre Charles Le Téméraire.

1468

#  – Edification de la sainte-Chapelle attenante au château de Châteaudun à une époque où seul le pape donnait son autorisation à ce genre de construction adossée à un château. Pour obtenir une dérogation, il fallait disposer d’une relique issue de la passion du Christ. Le Dunois étant possesseur d’un morceau de la Sainte-Croix ramené par Saint-Louis, se vit confirmer la garde du précieux sésame, donc la dérogation papale. La Révolution se chargea de faire disparaître cette relique qui ne fut jamais retrouvée.

# Chartres, sous protection royale, obtient de faire construire un quai à hauteur de l’arche de l’église Saint-André. Blé, vins, peaux, laines, étoffes, venant du commerce chartrain sont entreposés avec les marchandises qui arrivent de Normandie. A cette époque sont promulgués des statues ordonnant une largeur à minima de 24 pieds, soit une largeur de sept mètres environ, comprenant le chemin de halage. Mais comme les dispositions commerciales de l’époque sont floues et donnent à interprétations, des utilisateurs en profitent de frauder à leur profit, comme un passe-droit que les édiles de la la ville ont du mal à contrôler.

1470

# – construction dans le château de Châteaudun de l’escalier gothique flamboyant français, un style élancé qui singularise cette période riche et exubérante qui fut initiée dès 1350.

1471

# Sire Jehan Morhier, seigneur de Villiers, entreprend de faire réparer un moulin ruiné à Chandres. De fait, il prend d’autorité l’initiative de fermer la rivière par un barrage. La justice s’en mêla sur plainte d’un Chartrain empêché de naviguer. Ce dernier fit appel à un sergent qui intima l’ordre aux ouvriers de dégager immédiatement la rivière.. S’en suit une affaire très confuse mêlant des rixes à n’en plus finir où la maréchaussée tente de faire régner l’ordre. Celle-ci arrêta les principaux coupables qui furent aussitôt délivrés par plusieurs assaillants venant de toute la région. On déplora un mort et plusieurs blessés ce qui ne calma en rien les esprits échauffés. Il faudra, après bien des procédures, un arrêt du Parlement intimant le sieur Morhier à lever son interdiction. Mais la lenteur de la justice favorisa des esprits en mal de trouver une solution opposant Nogentais et Chartrains.Les rixes continuèrent qui finiront par donner donner un coup d’arrêt à la navigation fluviale.

1473

# – Des moulins à papier et des moulins à eau commencent à fleurir au long du cours de l’Eure et entre Chartres et Nogent-le-Roi.

# Vers cette date, naissance à Chartres ou Illiers de Laurent Desmoulins. abbé et poète qui a laissé vers 1520 un poème intitulé : Le Catholicon des mal advisés autrement dit le Cimetière des malheureux., composé par  » venerable et discrette personne Maistre Laurent Desmoulins, prestre  » . Dans cet ouvrage, suite à un songe où Dieu l’a chargé d’une mission divine, il fustige ses paroissiens les incitant à se repentir de leurs péchés. Ainsi un esprit surnaturel dénommé ‘’ Entendement ‘’ apparaît lors de son rêve et fait défiler devant lui les damnés du ‘’ Temple de douleur ‘’ c’est-à-dire ceux qui viennent du cimetière. Et puis, surtout il décrit d’une façon aussi plaisante que pittoresque le tableau de la société locale.

1474

# Aux alentours de la présente année la cathédrale de Chartres peut s’enorgueillir de la présence de Johannes Tinctoris comme maitre de musique et des enfants de choeur (magister puerorum) avant qu’il ne parte parcourir l’Europe. Il a été un des grands compositeurs et musiciens de son époque, auteur d’un premier dictionnaire de termes musicaux qui fit une grande partie de sa carrière à Orléans.Décès en Belgique, sa patrie de naissance, en 1511.

1475

#– Grave épidémie de peste à Chartres et la campagne beauceronne et perchoise.

# Gombault Rogerie, frère prêcheur de Pons en Saintonge, connu pour ses qualités de facteur d’Orgue, vient installer, entre autres, un nouveau buffet d’orgue en la cathédrale de Chartres.

# Vers cette année, naissance à Châteaudun de Jean Lefèvre qui se distingua très rapidement par son éloquence alors qu’il entreprenait des études religieuses. Cette particularité lui valut d’être appelé à la cour de Louis XII, prérogative qu’il conserva auprès de François 1er. Il eut l’honneur d’accompagner le roi à Boulogne pour assister au concordat entre le ro et le pape Léon X.

# Après avoir accompli ses études à Paris, Pierre Plumé est nommé chanoine à Chartres, et devient curé de Saint-Saturnin en la présente année. Grâce à lui, la cité beauceronne va connaître l’extraordinaire révolution que va connaître le livre, enluminé par les moines, à la main, quand Gutenberg invente à Mayence l’imprimerie en 1450 dans la cité qui l’a vu naître. Mais vingt ans plus tard, la ville est en proie à une telle agitation que les ouvriers de l’imprimerie qui y travaillaient s’enfuir, laissant leur maître, et se répandirent dans toute l’Europe durant l’année 1470. La France les accueille d’abord à Lyon, puis à la Sorbonne où un atelier est mis en place ; Lors de l’année 1480, Chartres voit arriver ce que l’on va dénommer des imprimeurs ambulants qui vont de ville en ville. Grâce à l’un d’entre eux, le chanoine fait imprimer un Missel le 31 juillet 1482 dans le cloître , et un an plus tard, un Bréviaire. Ce chanoine connu pour être fort riche, fit alors appel à un imprimeur parisien fort connu en ce domaine, en la personne de Jean 1er Du Pré. Il faudra cependant encore attendre soixante-dix ans avant de voir le premier imprimeur s’y installer 

#  3 juin – Jacques de Brézé surprend sa femme Charlotte de France, fille naturelle de Charles VII et Agnès Sorel, en délit d’adultère, et la tue d’un coup d’épée alors qu’elle batifolait à la Ferme de la Couronne à Rouvres, avec Pierre de Lavergne, écuyer, et trucidé du même coup. Il la fit transporter en l’abbaye de Coulombs où elle fut inhumée.Nota : Les faits ont pu se dérouler également le 31 mai 1477, en raison de la contradiction de dates.

1476

# – Nouvelle épidémie de peste associée à la famine en raison de mauvaises récoltes, des conditions climatiques déplorables qui n’ont fait qu’accentuer les risques de propagation de cette pandémie contre laquelle les moyens de lutte sont dérisoires.

1477

31 mai au 1 juin. Charlotte de Valois est l’une des trois filles d’Agnés Sorel et de Charles VII. Le 1 mars 1462, elle épouse Jacques de Brézé. De cette union, naquit Louis de Brézé, futur époux de Diane de Poitiers. Charlotte, eut le grand tort de tromper son mari, âgé de huit ans plus qu’elle elle. Elle choisit comme amant Pierre de Lavergne, presque un frère puisqu’ils eurent tous deux la même nourrice. Elle émigra son coupable adultère à Rouvres, résidence de la famille de Brézé, le mari étant à Anet. Une indiscrétion mit fin à l’idylle qui se termina tragiquement, puis Jacques de Brézé apprenant la forfaiture dont il était l’objet, se rue à Rouvres, surprend les deux amants au lit, et les tue tous les deux, sans une pointe de regret pour sa jeune femme de 29 ans, à fortiori encore moins pour l’amant.

1478

# Au début de l’année 1478, après la mort de son vieil et  » cher  » ennemi, en la personne de Charles Le Téméraire, disparition survenue le 5 janvier 1477, Louis XI envoie une lettre aux  » chers et bien-amés  » habitants de Chartres pour leur expliquer que s’il demande un blanc-seing sous forme d’un effort financier,  » c’est pour réunir, remettre et réduire à la couronne  » la Flandre, l’Artois et le Bourgogne. Il leur promet de les rembourser au plus vite ,décision qu’il prendra sur son lit de mort (1482). De toutes façons, toute idée de se soustraire à ce  » prêt  » était assimilé à un refus devant l’autorité royale.

1479

# – naissance à Dreux de Claude 1er Métezeau, architecte, qui s’éteint en cette même ville en 1555 qui ouvre la lignée des célèbres architectes du nom qui ont contribué à la notoriété de la ville.

1480

# Chartres – Aux abords de l’église Saint-André, deux cimetières sont réunis, celui des Excommuniés, l’autre des Innocents.

# Naissance à Courville ou La Fontaine-Guyon vers cette date de Jacques des Ligneris, issu d’une vieille famille beauceronne titulaire, entre autres, du marquisat de Courville. Très rapidement, il se retrouve à Paris, pour assumer ses études qu’il compte à Louvain puis à Padoue. A son retour François 1er l’honora de la charge de lieutenant du bailliage d’Amiens, puis le mande à Paris comme conseiller au Parlement, une promotion importante. En 1544, il acquiert un terrain de labour appartenant. à un ordre religieux, où il fait construire un hôtel dont le nom reste fameux de nos jours puisqu’il s’agit du Musée Carnavalet situé dans le IIIe arrondissement parisien, à savoir le quartier du Marais. Pour sa réalisation, il fit appel au célèbre architecte Pierre Lescot., et au décorateur Jean Goujon Une construction qui initia une nouveauté architecturale, du type court et jardin, qui inspirera de nombreuses constructions parisiennes. Le nom de Carnavalet vient de la veuve de ce gentilhomme breton, François dit Carnavalet suppose-t-on, ancien écuyer d’Henri II, et précépteur du duc d’Anjou, futur Henri III, et mort avant que sa veuve Françoise de Kernevenoy n’acquiert cette demeure trente quatre ans après sa construction. En 1554, Jacques de Ligneris monte en estime puisqu’il est nommé comme étant l’un des quatre présidents du Parlement. Son honorabilité lui permit d’accomplir la charge avec fermeté même à l’égard du roi. Sa popularité continue avec Henri II qui le porte comme ambassadeur au concile de Trente. Revenu à Paris, il y meurt le 11 août 1556.

# décembre – Grosses chutes de neige puis inondations.

1481

# Chartres – Louis XI se rend à Chartres pour deux pèlerinages distincts.

# 2 septembre  – Jacques de Brézé est condamné à une amende de cent mille écus d’or envers le roi pour avoir tué sa femme. Pour payer cette gigantesque amende, il dut se résoudre à céder toutes ses terres, par acte passé à Tours devant notaire le 5 octobre de cette même année.

1482

# – Construction du château de Courtalain, dans la tradition des châteaux de la Loire, par Guillaume d’Avaugour, propriétaire avec son frère Louis, du château de Bois-Ruffin (Arrou).A l’origine, il s’agissait d’un château féodal à pente forte.

# – L’imprimerie – inventée par Gutenberg en 1450 – fait son entrée à Chartres et s’installe à la maison canoniale grâce au chanoine Pierre Plumé. Ce dernier fait appel à l’éditeur parisien Jean Dupré pour faire imprimer un missel, premier ouvrage jamais mis en oeuvre à Chartres. La maison Plumé sera démolie après avoir été transformée en maison de bienfaisance.

1484

# – Châteaudun – la peste commence ses ravages fin juin, monte en intensité pendant le mois de juillet et dure jusqu’en novembre où elle disparait tout à fait. La mortalité fut considérable pendant ces quelques mois : le nombre des décès qui était en moyenne de 24 par an atteignit eu cette année le chiffre de 99.

# Charles VIII confirme les privilèges des cordonniers, et tanneurs de Chartres, de même les lettres relatives aux contestations entre bouchers et tanneurs.

1485

#  – Premier pèlerinage à Chartres de Charles VIII dit l’Affable, roi de France 1480/1498. Il est alors âgé de 15 ans, et roi de France depuis trois ans. Ordonnance du roi à propos du statut des couturiers, des tailleurs de robes et de pourpoints de la ville de Chartres.

1487

# – Un certain Jean Ouzou, peintre-verrier, demeurant en la ville de Chartres serait auteur de nombreux vitraux, notamment pour l’église de Nogent-le-Roi.

1490

# – Le chanoine Jean Remy, pénitencier en l’église de Chartres fait imprimer à Paris un  » Manuel à l’usage de Chartres  ». Il a été correcteur pour le compte de ce dernier d’ordonnances synodales. Tout laisse penser que ce religieux serait originaire du pays chartrain, puisque plusieurs familles identifiées à ce nom sont présentes à cette époque dans l’agglomération chartraine. (Nota : un pénitencier est un religieux détenant le pouvoir d’absolution des péchés graves.)

1491

# 11janvier. Chartres. Vol sacrilège à la collégiale Saint-André. Un des gagiers, affecté en quelque sorte au gardiennage de cet édifice religieux, est averti par un passant avoir remarqué une corde passant par dessus le rempart de la porte Saint-Jean. L’émotion va être réelle, lorsqu’un inspectant l’intérieur de la collégiale, on s’aperçoit que la porte du choeur a forcée. La chasse de Saint-André a disparu de même plusieurs reliquaires de grande valeur. Le lieutenant général Me Jehan Bauldry est averti du vol. Une enquête est rapidement menée. Trois auteurs présumés sont arrêtés à Oinville-sous-Auneau. Leur responsabilité de vol est vite établie puisqu’ils détiennent l’objet du vol. Trois fieffés coquins de circonstance sous la houlette de l’initiateur un chartrain, Anthoine Macé, de même un prêtre vagabond, Jehan Rabier, et un ancien enfant de choeur de la collégiale, Guillaume Cochonnet.Ce dernier connaissait l’existence de ce trésor pour avoir accompagné plusieurs fois les gagiers en ce lieu emblématique. L’instruction fut rapide, le procès suivit, le Bailli de Chartres prononça leur condamnation  » à estre penduz et estrangler en la place des Halles à Chartres  ». Les trois condamnés firent appel auprès du Parlement de Paris qui confirma la sentence. Les trois voleurs subirent le 1 août de la présente année, la flétrissure et la dégradation ecclésiastique là où le crime avait été commis. Mais alors qu’ils allaient être pendus haut et court, l’échafaudage prévu à cet effet, s’écroule. Une certaine confusion s’en suit, les trois condamnés sont chassés du domaine canonial, mais les archers du Prévôt de Chartres s’en saisissent. Rabier sera pendu à Paris au gibet de Montfaucon. Les deux autres complices profiteront d’une certaine circonstance, en étant bannis du royaume après été dépouillés de tous leurs biens, et surtout se faire oublier sous peine de subir la hart (corde), nom d’alors de la pendaison.

1494

# 14 août – Jacques de Brézé meurt en son château de Nogent-le-Roy. Dix ans plutôt, il s’était pourvu devant le Parlement et rétabli dans tous ses droits. Appartenant à une grande famille de l’Anjou fils de Pierre de Brézé et Jeanne du Bec-Crespin, grand sénéchal de Normandie, on peut le considérer comme petit-fils par alliance du roi Charles VII, puisqu’il est l’époux de Charlotte de Valois, fille d’Agnés Sorel et du monarque. Dans la nuit du 31 mai au 1 juin 1477, comme la relation en est faite à cette date, il est prévenu par un de ses valets que d’étranges bruits viennent d’une des chambres du château de Rouvres dont il est propriétaire. Les 5/6 kilomètres sont avalés à forte allure, et la suite meurtrière nous l’avons déjà citée à l’année de référence. Averti, le roi Louis XI fait traduire en justice Jacques de Brézé, et ce dernier est condamné à mort, ses terres sont annexées et transmises à son fils Louis – jugement qui sera cassé par la suite par Charles VIII et lui rendra ses terres et biens -. Sa peine sera cependant commuée en emprisonnement de 1477 à 1481. Devenu simple citoyen, tout en conservant ce qui convint à ses titres passés, il va s’adonner à la chasse, et à l’écriture. Il compose un poème de référence intitulé Le Livre de la Chasse du grand seneschal de Normandie, en 55 strophes et 10 octosyllabes, puis un autre sur son chien de chasse favori Les Dits du bon chien Souillard (1494).Il dédiera aussi un poème à Anne de Beaujeu pendant la régence de celle-ci les Louanges de Madame Anne de France. Retiré en son château de Nogent-le-Roi autre fief appartenant à la famille de Brézé, il y achève sa vie.

En cette fin de XVe siècle, les évêques de Chartres établissent leur territoire. Ils avaient pour emblème la chemisette dite  » chemise de la Vierge  ». Des bornes délimiteront le territoire en question sous le nom de  » bornes de l’évêque  » à partir de 1700, en accord avec le duc de Noailles important propriétaire régional. Il en existe encore six du côté de Théléville, leur classement pourrait leur éviter un péril à venir (agriculture).

# En cette fin de siècle, Pierre Noël exerce comme fondeur chartrain.

# En la présente année, Guillume Houvet, natif de Chartres, professeur en grammaire dans l’Université de Paris, devient procureur de la nation de France. Auteur de thèmes français et latins, ainsi que plusieurs épîtres latines (1530)., de même une Éloge de l’Agriculture.

1495

#  – Alors que le château de Montigny-le-Gannelon, en réalité une forteresse, a été démantelé, et laissée à l’abandon, Jacques de Renty fait reconstruire l’édifice dans le style renaissance.

En cette fin de siècle, naissance dans le Perche (?) de Jean Goevrot, médecin du roi Francois 1er.

# De même à Chartres, naissance du sculpteur Nicolas Guibert ou Guybert. Il oeuvra à la réalisation du chœur de la cathédrale en 1542.

# En la cité beauceronne venue au monde de Robert Pinaigrier, peintre verrier, auteur de vitraux de l’église Saint-Hilaire de Chartres. Il meurt courant , semble-t-il, à Chartres, mais rien n’est moins sûr car il s’agit d’artistes qui parcourent le royaume de France, en raison de leur réputation.

# 25 avril.Chartres. Pendaison d’un cochon. On pourrait croire à une  » saignée du porc  » quoiqu’on dise  » cochon vivant, porc mort  ». Rien de tout cela. Il s’agit, ni plus ni moins de la mie à mort d’un  » criminel  » après lecture d’une entente le condamnant. Mai pourquoi donc, que diable ? La raison est atroce. Jean Delalande est un vigneron qui exerce son dur et peu lucratif métier à Lonsaulx, hameaux de Lèves. Un dur labeur qui exige en contre-partie la garde d’enfants. Ainsi est accueillie un petite fille de dix-huit mois, répondant au doux prénom de Gilon. Savait-elle marcher ? Aurait-elle échappée à la surveillance de sa nourrice ou l’aurait-on laissée s’amuser dans la cour de ferme ? A-t-elle voulu s’approcher trop près du cochon. Le mammifère domestique à la recherche de nourriture de tout ce qui peut exciter son groin, trouve  » en chemin  » les mains du nourrisson qu’il va manger, puis une partie des bras, et pour finir déguste le nez. Bien entendu Gilon en meurt. Ainsi le cochon est alors jugé pour cet homicide. Peut-être que Jean Delalande a-t-il voulu sauver le pauvre animal appelé à entrer dans les assiettes du cultivateur. La sanction de la justice fût immanente. L’animal fut pendu non sans difficultés, son grouinement devant alerter tous les alentours du lieu d’exécution. Rien ne dit qu’il fut mangé par la suite par le vigneron, à moins d’être propriété de la justice.

# Fin de siècle, naissance à Nogent-le-Rotrou de Jacques Courtin, dernier bailli du Perche en robe longue, mort assassiné en 1562 dans la forêt de Bellême.

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