1300
Durant ce siècle, à Bonneval, Jean le Bon permet aux religieux de mettre en place des fourches patibulaires que François Villon a décrit à sa façon le spectacle de ces corps pendus, et picorés par les oiseaux.
La pluye nous a bûez et lavez,
Et le soleil desséchiez et noircis
Pies, corbeaux, nous ont les yeux cavez,
Et arrachié la barbe et les sourcis.
Jamais nul temps nous ne sommes assis;
Puis ça, puis la, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesse nous charrie,
Plus becquetez d’oiseaulx que dez à coudre.
Ne soyez donc de notre confrairie;
François Villon.
# Originaire de Villemeux, Pierre de Chappes quitta la région, et bien que chanoine de Chartres (1316), il ne vint jamais dans la cité beauceronne. En 1315, il était conseiller au Parlement de Paris, chancelier de France deux ans plus tard, puis évêque d’Arras (1320), charge pour laquelle il abdiqua, pour se rendre auprès du pape dont il fut un proche sinon un secrétaire dévoué.
# Renauld Chauveau semblerait être originaire de Chartres. Elu évêque de Châlons-sur-Marne, tué à la bataille de P, plus exactement à Nouaillé-Maupertuis en 1356 où les Français subirent une détaille cuisante contre les Anglais.
# Pierre le Bègue de Villaines est sénéchal, général et prince,. On le dit né en Beauce avant 1353, et mort entre 1401 et 1413. Toujours est-il qu’il a énormément guerroyé en Espagne, et participa également à la guerre de Cent ans, notamment aux côtés de Bertrand Du Guesclin.Il fut intronisé Grand Ecuyer de France sous le règne de Charles VI (1382) qui lui donnera en 1401 le titre français de Prince d’Yvetot.. A la mort du connétable de Du Guesclin, il porte l’un des quatre écus appartenant à ce grand capitaine d’armes.
#. Elu évêque de Châlons-sur-Marne, tué à la bataille de P, plus exactement à Nouaillé-Maupertuis en 1356 où les Français subirent une détaille cuisante contre les Anglais
# Geoffroi du Temple, originaire d’Eure et Loir, est cité comme argentier ou garde du trésor Philippe le Hardi, puis secrétaire du roi. Ce personnage inaugure la grande famille du Temple.
# Landulrhe, surnommé de Columnâ et chanoine de Chartres au début du 14e siècle. Auteur de plusieurs ouvrages : Breviarium historiale, ut homines bonis prosteritis discont vivere et malis exemplis sciant prava vitare (1479)
# Jean d’Ivry, dit de l’Oeuvre, et dernier maître d’oeuvre de la cathédrale de Chartres, ayant été chargé plus particulièrement de la construction de la chapelle Saint-Piat (1358). Sans doute est-il mort avant 1382, année qui marqua la disparition des architectes en tant que tels puisque prenant la qualification de maîtres-maçons.
# Astrologue judiciaire, Michel de Tourne-Roue se tailla une grande notoriété en matière de jugement de Dieu par les astres. Il vécut à l’époque de Charles VI. On le dit natif de Chartres, sans plus de précisions.
# Au début de ce siècle, Richard dit Chicou est alors l’exécuteur des hautes oeuvres commis à la pendaison des voleurs et des criminels du comté de Chartres. Ces exécutions continuent d’avoir lieu aux fourches patibulaires (gibet) en dehors des remparts chartrains. La coutume voulait que les pendus soient laissés à la vue des passants pendant plusieurs jours, le temps que les chairs soient attaquées par les corneilles et autres oiseaux de passage. Les fourches étaient un gibet composé à l’origine de deux poteaux plantés en terre, plus tard remplacées par des piliers en dur et en nombre variable supportant une traverse à laquelle on suspendait les suppliciés.
Voici ce que l’on peut lire à propos de charte royale.
Jean par la grâce de Dieu, roy des François, savoir faisons à tous prescris et à venir, que nous, ayant considéré l’affection que les bien aimés et fidèles hommes, les abbés et couvent du monastère de Saint-Florentin de Bonneval et leurs prédécesseurs avoient eu jusqu’à présent pour nous et les rois nos prédécesseurs et même pour la couronne de France et aussi les services gratuits rendus depuis longtemps à nous et nos prédécesseurs, la supplique humble que les dits religieux nous ont présentée, contenait dans ledit lieu de Bonneval et ses dépendances, où on connoit qu’ils ont toute sorte de juridiction haute, moyenne et basse, et son plein exercice excepté seulement certains cas à nous réservés à cause de notre comté de Chartres, lorsqu’il arrive que leurs officiers séculiers condamnent quelqu’un à être pendu à la potence il faut, et c’est la coutume, qu’ il soit pendu à une perche appelée gibet, laquelle il faut avec une grande peine et avec beaucoup de monde qu’on ne trouve pas aisément, courber et attirer jusqu’à terre et souvent quand à cette même perche il y a le cadavre de quelqu’un ou de plusieurs qui y ont été pendus, il faut lorsque on veut en mettre un autre, le descendre avec beaucoup de répugnance, en souffrant beaucoup de la puanteur et de la corruption du cadavre, et dans ces circonstances a peine trouvent-ils quelqu’un qui veuille le descendre ou courber la perche, nous suppliant humblement a cause de cela c’est-à-dire proche ladite perche qu’il leur en soit de faire construire et élever des perches patibulaires non fourchues de bois ou de pierre avec trois piliers et de les conserver après qu’elles auront été élevées pour les condamnés et que nous daignassions leur accorder cette faveur, en considération des choses susdites, prêtant une oreille favorable à leur supplique par une grâce spéciale par l’autorisation de la puissance royale, nous avons accordé aux dits religieux et par la teneur des présentes nous leur accordons, que sur leur juridiction ils puissent et leur soit permis de faire planter et élever des fourches de bois ou de pierre avec trois piliers; donnant en mandatement au bailly de Chartres qu’il n’empêche point et ne trouble point les dits abbés et couvent contre la teneur de notre présente grâce, mais au contraire qu’il leur en fasse dans la suite jouir et s’en applaudir en plein.
Donné en l’an de Notre Seigneur 1354, au mois de mars.
# Louis Mocquet, est le premier véritable imagier connu au titre de l’imagerie chartraine. Sa présence est attestée en ce début du XIVe siècle, alors qu’il a marié sa fille à un fabriquant de cartes à jouer. On sait qu’il s’est livré au commerce des estampes, et l’une de ses plus fameuses réalisations a pour nom Le Triomphe de la Vierge, une pièce inestimable réalisée à partir d’imagerie en taille de bois.(Nota – L’imagier, à l’époque médiévale, exerçait dans plusieurs métiers. Chaque imagier avait sa spécialité qu’elle soit dans la peinture murale que la sculpture, la réalisation de vitrail, etc. Soit sur sa création, soit selon une commande qui lui était faite. Les imagiers modernes sont ceux que l’on retrouve plus particulièrement dans les bandes dessinées.)
# On voit apparaître la généralisation de l’assolement triennal en Beauce; autrement dit l’alternance de trois cultures, chacune ne revenant sur la même sole qu’une fois tous les trois ans.
1302
# Mis en place du premier échevin de Chartres.
1304
# – Philippe-le-Bel offre ses armes en trophée à Notre-Dame-de-Chartres, après sa victoire de Mons-en-Puelle.( aujourd’hui Mons-en-Pévèle dans le Pas-de-Calais) sur les Flamands le 18 août. Pour la petite histoire, le roi, par lettre datée du camp de Lille, il précise affecter cent livres »parisis de rente » à l’église de Chartres, afin qu’un service solennel célèbre comme il se doit, le don royal.
# – Fortes chaleurs estivales, le niveau des cours d’eau baisse. Le bétail meurt ce qui est en fait une répétition cyclique de l’année précédente.
1312
# Sours – L’ordre de Saint-Jean-de-Jerusalem, ordre religieux et militaire, est en quelque sorte le pendant des Templiers dont il héritera des biens après leur disparition, est déjà assez riche de donations ce qui lui permet d’acquérir cet ensemble foncier et agricole qui était alors une pièce maitresse de l’histoire Templière en Eure et Loir. A ce sujet, sans que soit clairement établie l’existence de Guillaume de Chartres, attaché qu’il aurait été à cet ordre, une certaine confusion historique semble s’attacher à deux personnages portant le même nom. Par voie de conséquence, il se peut, même si un flou s’est toujours instauré, que l’Ordre des Templiers ne soit pas si éloigné d’une dotation financière accordée à la construction de la cathédrale de Chartres, L’immensité des biens entretient une situation sybilline qui jette des contradictions à propos de certains personnages euréliens taxés d’être des Templiers. Ces derniers sont déclarés plus ou moins attachés à la Commanderie de Sours, ou de Dreux. Tel le vidame de Chartres. Il y a une certitude à propos de la fondation de Sours grâce à Alix de France, princesse royale, fille de Louis VII le Jeune et d’Aliénor d’Aquitaine. Profondément chrétienne, elle peut être également associée à des donations en faveur de la cathédrale comme pour les Croisades, en s’appuyant également sur l’abbaye de Josaphat. Sours pourrait être aussi une complémentarité à l’importante Commanderie d’Arville située dans le Loir et Cher. Sours, possession des Hospitaliers, sera entretenu jusqu’à la fin du XVIIe siècle.
1313
#– Les Chartrains font grise mine face à une levée d’impôts dans le but d’aider la nouvelle guerre en Flandre.
1314
# – première érection de la baronnie-pairie de Châteauneuf-en-Thymerais.
# – Pluies continuelles durant les quatre derniers mois qui vont avoir des conséquences sérieuses sur les récoltes de l’année suivante. Les moissons pourrissent sur pied.
1315
# – Le blé voit ses prix augmenter d’une façon vertigineuse. Le setier (7 litres de contenance environ) est vendu à Paris 50 sous soit 160 euros. En 1311, il se vendait cinq fois moins.
1318
# – Une charte (1169) marque l’existence d’un endroit fortifié à Anet, transformé en demeure fortifiée suite à l’acquisition par Philippe, comte d’Evreux, frère de Philippe le Bel. Dans la foulée agrandi avec l’aide Charles le Mauvais (1340) sous forme d’un château cerné de tours.
# Institution de l’impôt sur la gabelle (grande et petite) sous forme d’une taxe royale sur le sel avec la mise en oeuvre des greniers à sels gérés par des juridictions notamment à Chartres. Elle sera supprimée en 1789, remplacée par une contribution jugée plus équitable.
1321
# Chartres. Philippe le Bel accorde des lettres patentes pour créer un hospice dénommé Six-Vingt Hôpital Saint-Julien prévoyant d’accueillir 70 aveugles. Six-Vingt signifie 120 lits comme le Quinze-Vingt à Paris créé à Paris en 1291.
1322
# – Les Juifs de Chartres exclus de la ville (1315) puis de retour sont chassés à nouveau cette présente année, mais certains parviennent à se fixer. Dès lors, ils sont alors tenus de porter des vêtements de couleur jaune, et des chapeaux cornés, ce qui ne les empêche guère de prospérer, bien au contraire, au grand regret du roi de France.
1323
# ou 1325. Huguet d’Ivry est maitre d’oeuvre de la cathédrale de Chartres, chargé de la construction de la salle capitulaire.
1328
# – Chartres rentre dans le domaine royal et rejoint celui du Perche. Philippe VI de Valois devenu roi de France cette présente année, est du même coup comte de Chartres. Le roi fait diriger la ville par des baillis en l’occurrence des représentants de l’autorité du roi et des sénéchaux qui siègent à la Tour du Roi (château comtal)
# – Octobre – Philippe VI de Valois, en souvenir de sa victoire de Cassel le 23 août contre les troupes flamandes, dédie son armure et son cheval de bataille en la cathédrale de Chartres
1329
# – Jean, duc de Bretagne épouse à Chartres, Jeanne, fille d’Othon, comte de Savoie, cérémonie à laquelle assiste Philippe VI de Valois, le couple étant uni par l’évêque de Chartres, Jean Pasté.
1333
# – Chartres – Pour l’anecdote, le Chapitre a toujours refusé l’inhumation en l’église Notre-Dame-de Chartres de n’importe quel dignitaire du royaume, y compris les ecclésiastiques. Il semblerait que cette opposition proviendrait de la vénération usuellement pratiquée envers l’image miraculeuse de la Vierge. Toute inhumation de fait serait contraire au respect des lieux.
1335
# (vers). Naissance à Chartres de Jacques de Chartres, maître-charpentier du roi et de la ville de Beauvais où il a été inhumé fin XVIe.
# 11 mai.Nogent-le-Rotrou. La cervelle (? ! ) de Saint-Jean-Baptiste, rapportée de Terre-Sainte, avait été cachée, en raison des troubles, dans un des murs du château Saint-Jean. René (parfois cité comme Jean) Courtin l’aurait racontée. Ayant à son actif une Histoire du Perche (XVIe siècle), il est possible qu’il soit à l’origine de cette citation.
1339
# Chartres – Philippe VI de Valois se rend en la cathédrale .
1340
# – Philippe, comte d’Evreux, frère de Philippe le Bel, fait construire à Anet un château fortifié de tours, fortifications qui furent détruites sous Charles V qui s’octroya la châtellenie.
# Une épidémie de peste noire, avec pour origine la puce infectée, s’abat sur l’Europe, donc la France, l’Eure et Loir également. (Nota – Elle aurait eu pour origine une épidémie qui s’est déclenchée en 1334 dans la province chinoise d’Hubeï, et s’est répandue au fil des années, les conquêtes Mongoles pouvant être un point de départ, décimant les populations les unes après les autres, à l’origine de millions de morts.)
# Charles-le-Mauvais entreprend de faire construire à Anet, un château fortifié entouré de tours. En fait, ce château avait déjà existé dès 1169, qui subirez l’outrage des ans pour ne laisser que des vestiges, l’ouvrage n’étant pas, apparemment, d’une importance stratégique.
1348
# – naissance à Châteaudun de Jean de Saint-Avit, évêque d’Avranches, défenseur de la mémoire de Jeanne d’Arc, opposé à l’évêque Cauchon. Enfermé par ce dernier, il mourut en prison à Rouen le 22 juillet 1442 à l’âge de 94 ans. Il est vrai que tout opposa Saint-Avit et Cauchon. Ce dernier le fit accuser d’avoir participé à la tentative du maréchal de Boussac de reprendre Rouen aux Anglais, surtout que Saint-Avit a tout fait pour tenter de sauver Jeanne d’Arc. En sa qualité de doyen de l’épiscopat qu’il veut consulter à propos de la sentence de Dieu sur l’action de Jeanne d’Arc qui comparait devant ses juges ; selon laquelle »lorsqu’il s’agit de choses douteuses concernant la foi » il faut requérir auprès du pape, proposition rejetée tout par l’inquisiteur. Cauchon pour éviter une nouvelle requête, précipite alors la chute de son détracteur.
# 2 février – Chartres – Venue de Philippe VI de Valois en la cathédrale.
# Par période de douze années, la peste dénommée » la mort noire » revient, et fait des ravages dans la population. En l’absence de prophylaxie, on ne peut éviter la transmission par l’homme de puces infectées, et par voie de conséquences la maladie s’étend d’individu à individu. On mesure la méconnaissance médicale de ce siècle, face à ce fléau de la peste, qui pèse sur une population exsangue en raison des nombreux décès qu’elle entraîne. Qui plus est avec une répercussion sur tout ce qui touche la vie quotidienne, la famine en premier lieu.
1349
# Jean III abbé de Coulombs meurt des suites d’une épidémie de peste.
1350
# La peste fait encore des ravages, ses effets seront ressentis sur plus d’une année.
# fin janvier – Chartres – Philippe VI de Valois vient rendre visite.
# 22 août – Philippe VI de Valois, 56 ans, alors en villégiature au château de Nogent-le-Roi est en compagnie de sa toute jeune épouse, Blanche de Navarre, 18 ans. Ses exploits amoureux l’épuisent d’une telle façon qu’il est sans doute victime d’un arrêt cardiaque. Il est transporté d’urgence à l’abbaye de Coulombs, toute proche du château, où il meurt religieusement. Ce roi a eu, au cours de sa carrière, l’idée d’un impôt nouveau : la gabelle qui était une taxation sur le sel, propriété royale, dont les Chartrains comme tant d’autres de Beauce et d’ailleurs subiront les conséquences financières très lourdes. Dite la grande Gabelle ou impôt direct.
Janvier – Jeanne, reine de France, se rend à Chartres pour faire ses dévotions. Elle en profite pour inspecter les prisons de la ville, et fait extraire un meurtrier auquel elle rend grâce.
# Pierre Le Bègue de Villaines, sénéchal, général et prince, serait né en Beauce aux alentours de cette date. Sa mort se situe entre 1401 et 1413. Il combat en Espagne, puis à la guerre de Cent ans aux côtés de Bertrand Du Guesclin.Intronisé Grand Ecuyer de France sous le règne de Charles VI (1382) qui lui donnera en 1401 le titre français de Prince d’Yvetot.. A la mort du connétable de Du Guesclin, il porte l’un des quatre écus appartenant à ce grand capitaine d’armes.
1351
# 17 avril – Visite du roi Jean le Bon à Chartres
1354
1354/1360 – Sur initiative de l’évêque, Simon Lemaire, on creuse de nouveaux fossés autour de la ville de Chartres comme on aménage les remparts ce qui a pour conséquence de détruire bon nombre de maisons pour rendre la défense plus efficace.`
# Guerre de Cent ans – une guerre dont la Beauce sent les effets bien qu’aucune bataille d’envergure ne se soit passée sur cette partie de territoire. La soldatesque a investi par moments le pays chartrain, durant les périodes où l’intensité de la guerre franco/anglaise est moindre. Une armée d’occupation composée de soldats anglais et gascons qui infestent les routes menant de Paris à Chartres, de même Orléans et Montargis. Une situation catastrophique pour les instituions du royaume. Des mercenaires ou milices émargement pourvues en combattants estimés à 6000 hommes. La réaction royale est de vouloir leur couper les routes en concentrant la résistance.Heureusement les conséquences fâcheuses sont bien moins graves que les invasions du passé. Si bien que la population se relève très rapidement de ses désordres, les leçons d’occupation ayant sans doute porté leurs fruits. Notons que Jeanne d’Arc a côtoyé la Beauce sans y entrer.
1356
– Jean II le Bon, s’il s’agit d’un roi courageux au ses bon du terme, c’est un régnant faible. Sentant la pression anglaise, le roi quitte Paris, subissant les escarmouches anglaises qui retardent l’avance de ses partisans. Néanmoins, il parvient à rejoindre Chartres pour établir son quartier général, et se trouve présent du 28 au 30 août où il prend force ordonnances ce qui prouve au demeurant sa présence en la cité beauceronne. Il en profite pour battre le rappel de ses vassaux, lesquels rejoignant la bannière royale, vont alors composer une armée bien supérieure à celle des Anglais soudés Ceux-ci vont profiter d’un commandement qui se désorganise rapidement, si bien que les Anglais prennent rapidement le dessus. Le courage du Roi pour encourager ses troupes ne suffit pas, si bien qu’il se constitue prisonnier pour éviter une effusion de sang inutile. Le Roi Jean II Le Bon est transféré à Londres dans une prison respectable, agréable également , et loin de se douter à ce moment précis que son pays va connaître un véritable camouflet. Ce que Chartres aurait pu laisser espérer avec tous ces seigneurs venant de toutes les régions de France, ne fut qu’une apparence malgré l’enthousiasme pour aider leur Roi.
# – Après leur victoire à Poitiers le 19 septembre, les Anglais s’emparent du château de Beaumont, en réalité Beaumont le Vidame, aujourd’hui Beaumont-les-Autels. Ils prolongent leur périple meurtrier parcourant le Perche, région qui eut à souffrir également des exactions des Grandes Compagnies, dignes émules des Anglais eux mêmes. Ces pillards, autrement dit Les Routiers, mercenaires issus des armées d’Henri II d’Angleterre vont jeter la désolation. Aguerris, très mobiles, étant à l’origine de nombreux ravages en France, ils se vengent à leur façon de leur employeur anglais qui omet de les payer. Une partie de ces hommes s’installe à Epernon, tente avec audace d’assiéger Chartres, en pure perte. Faute d’arriver à leurs fins, ils prennent le parti de piller les campagnes, là où la résistance manque. Pillages, viols, meurtres font partie de leur quotidien criminel, et ceci en toute impunité. La France subit un désordre tel que l’Anglais se croit maître du royaume face à l’impossibilité du trône de France d’assurer une résistance face à l’envahisseur. La Beauce et confins sont alors sous le joug à la fois des troupes royales anglaises, et des brigands sans foi ni loi.
1357
# 29 octobre. Cathédrale de Chartres. Alors que le roi Jean II a été fait prisonnier à la bataille de Poitiers (1356), le Chapitre craignant que les trésors de la cathédrale soient l’objet de pillages, donne ordre de cacher reliques, joyaux, la Sainte-Châsse, les contre-tables de l’autel orné de des figurines d’argent massif. Une version remise en question par certains historiens persuadés que les faits se sont déroulés à une autre date que celle citée, soit la fin du XIVe siècle. Qui plus est, il s’avérait que le maître-autel ayant subi les attaques du temps, se trouvait en mauvais état. Le Chapitre aurait été obligé de faire appel à l’orfèvre Gérard d’Ailiers, pour finalement le vendre après restauration. ( Réf.Archives d’Eure et Loir. Gallica).
1358
# – La guerre de Cent ans n’est pas étrangère à ces désordres de toutes natures, impactant une population éprouvée face à tous ces raids meurtriers. Profitant de la situation, une jacquerie sous la conduite de Jacques Bonhomme élu par ses pairs les paysans et surnommé » le souverain du plat pays » est alors à la tête d’une bande certes hétéroclite de gens de la terre plus aptes à cultiver et pratiquement enrôlés de force pour prendre les armes. Ils saisissent l’occasiond’améliorer l’ordinaire car la disette pèse. Ce rassemblement discordant se répand un peu partout, notamment en Beauce, provoquant de gros dommages. Pourchassés par Charles de Navarre, puis Gaston de Foix, le roi des jacques sera arrêté par Charles le Mauvais, pendu , ou décapité ou sous la torture jusqu’à ce que mort s’en suive , sans que l’on sache réellement le sort qui lui appliqué.
# L’abbaye Josaphat de Lèves est saccagée par les Anglais.
# Mise en œuvre d’un fossé rempli d’eau autour de la Porte Guillaume pour tenter de décourager toute nouvelle attaque anglaise.
1359
#– Les Anglais s’emparent du château de Nogent-le-Rotrou.A leur tête, le roi d’Angleterre, Edouard III et son fils Edward de Woodstock.Pour la petite histoire, certains historiens, sans doute à juste titre, semblent accréditer la thèse selon laquelle ce guerrier redoutable serait le fameux Prince Noir, surnommé ainsi pour sa cruauté envers ses ennemis, et non pour la couleur de son armure.(Réf.Sciences et Avenir – janvier022 – n°899 s’en fait l’écho dans un article explicatif sur cet homme qui reste néanmoins très mystérieux La Beauce en eut à souffrir selon les lois de la guerre à outrance).
1360
– 12 avril. Edouard III pénètre en Beauce, après être entré en France en novembre 1359. ce n’est que dévastation; pillages, tueries. Se trouvent à ses côtés, son fils Charles, prince de Galles, duc de Normandie, celui qui sera surnommé le Prince Noir en raison de son armure en fer bruni qu’il aurait porté lors des combats Ou, autre version qui semblerait plus probable, s’attache à sa brutalité sanguinaire, tuant tous ses adversaires même prisonniers. (Sciences et Avenir. janvier 2022.n°899).
– 27 avril. Délégués français et anglais se réunissent à Chartres pour discuter des modalités. Les Français veulent minimiser les exigences de leurs adversaires. C’est bien mal connaitre le roi d’Angleterre qui détient les clés de toutes négociations dès qu’il tient pour prisonnier Jean II Le Bon, roi de France. A ce moment précis, le Régent, futur Charles V, se pose en négociateur, assisté notamment du légat du pape, Simon de Langres, et quantité de personnalités religieuses et civiles, notamment Jean d’Augereau, doyen de Chartres. Il faudra une semaine de négociations âpres pour parvenir à un consensus auquel les Français doivent se plier. La signature finale par le Régent aura lieu à Paris le 10 mai, et par le Prince de Galles le 15 et 16 mai, et ratifié par Edouard III le 25 mai à Louviers. Libération de Jean II Le Bon le 8 juillet, et tenu à l’écart, et surtout nullement présent à Brétigny où se fixait son sort.
# Début mai à Chartres, préalables lors d’une semaine chargée en discussions, pour établir les contours du traité. Plusieurs personnalités sont réunies autour de Simon de Langres, le légat du pape.
# 8 mai – signature au château de Bretigny – stèle sur la route de Sours- entre Jean Le Bon et Edouard III d’Angleterre, du traité éponyme, décidant de la paix au » terme » de la Guerre de Cent ans, une guerre désastreuse pour la France. Un traité ratifié à Calais. Bretigny conserve son identité dans l’histoire du moins régionale, puisque l’histoire de France retient le traité de Bretigny-Calais.Trêve à défaut de traité qui permet, néanmoins, au roi Jean II, fait prisonnier à la bataille de Poitiers, de retrouver la liberté après quatre ans de captivité. La France a été humiliée, de même sa noblesse atteinte dans ses racines profondes. Le traité a coûté au trésor royal trois millions d’écus d’or – soit rapporté à l’euro actuel, une somme vertigineuse : 1 000 000 000 – , tout en déliant le roi d’Angleterre de tout lien féodal de vassalité avec le roi de France. Ce bâtiment de Brétigny était dénommé pompeusement château, alors même qu’il fut transformé par la suite en une grange. En fait, cette paix provisoire eut pour origine un événement climatique, puisqu’un orage terrible s’abattit sur la région, paraissant sortir, semble-t-il, des flèches de la cathédrale, impressionnant et tuant, dit-on, hommes et chevaux. Le monarque anglais fut effrayé par la violence de la tornade, si bien que sous le coup d’une vive émotion, et profondément croyant, avec la peur du jugement de Dieu, il tourna sa tête vers Chartres. Il jura d’accorder la paix qu’il avait refusé jusqu’alors, en référence au traité de Londres (1359), non ratifié par les Anglais, seul Jean Le Bon l’ayant signé. Au lendemain de cette paix en réalité fort symbolique, les terres de cette plaine furent, en mémoire de cet événement, affranchies de la dîme qu’elles payaient jusqu’alors, ceci jusqu’à la Révolution française, qui la supprimera définitivement. Ce traité fut dénommé Paix boiteuse et mal assise parce qu’elle avait été négociée par Biron, boiteux, et de Mesmes surnommé Mal-assis. Le traité sera rompu le 13 novembre 1368 par Charles V.,Cette guerre de Cent ans, est en réalité une lutte de pouvoir entre deux sociétés seigneuriales, l’une vivant à Paris, l’autre à Londres, cette dernière usant de ce droit dans notre pays depuis 1154, prétendante au trône de France, et déjà fortement implantée en Normandie, tête de pont de tant d’incursions. Henri V réclamera la couronne de France en 1413. On estime que la guerre de Cent Ans a duré plus de cent ans s’achevant par la trêve de Picquigny (Somme) le 29 août 1475. Il faudra véritablement attendre 1904 avec l’Entente Cordiale pour voir les Français et Anglais amorcer un rapprochement. Certes, des mésententes apparaîtront mais elles seront mineures par rapport à la somme des ravages et guerres au long de l’histoire de la France, puisque celle-ci ne put jamais réellement en faire autant au Royaume-Uni. Restent les rivalités de moindre importance. A la suite du traité de Brétigny, Edouard III se rendit en la cathédrale de Chartres afin de vénérer Notre-Dame de ce demi-succès, mais une victoire psychologique dans cette conquête espérée du trône de France. Pourtant Jean Froissart, un des grands chroniqueurs médiévaux, mort en 1410, nous développe les préalables du traité. Les Français ont eu leurs médiateurs, puisque Froissart raconte que » le roi d’Angleterre fut dur à entamer sauf qu’une » effoudre » (tempête) humilia et brisa le courage du roi d’Angleterre ». Précisons qu’une part de légende s’inscrit, sachant tout de même que toute manifestation climatique de grande ampleur est interprétée, à l’époque » comme une manifestation de Dieu. Cette moitié de paix – humiliante pour les Français – suspend les hostilités, ouvrant sur des perspectives malfaisantes et trop souvent permanentes. Des bandes se constituent au pied levé, suivant les opportunités.En cette occasion, la félonie anglaise n’a pas de rivale. Le pays chartrain, en ce lendemain d’apparence, voit apparaître Anglais ou Godons comme ils étaient surnommés à cette époque. Ils sont » chez eux », même si le royaume de France reste présent quoique entamé du 1/3 de sa surface. Le trésor royal est à sec. De même, les Tard-Venus des mercenaires de même les Grandes Compagnies, composés de gens licenciés après le traité,, les Écorcheurs, autres aventuriers pour leur propre compte, issus pour certains des troupes anglaises, tout ce monde pille la région sans vergogne. Ces bandes jusqu’à plusieurs milliers de membres, et menées par des chefs qui ont servi durant la guerre de Cent Ans. C’est la plus complète anarchie dans le royaume de France. Les troupes du roi de France sont exsangues, et le fait que ces mercenaires quittent aussi bien les rangs français et anglais complique singulièrement la paix. (Certaines références sont tirées de l’ouvrage d’Edouard Cosneau.1889. Les Grands traités de la guerre de cent ans ).
# Charles le Mauvais, roi de Navarre (1332/1387) prend ses quartiers dans le château de Nogent-le-Roi avec ses troupes avant que celles-ci n’aillent piller sans vergogne la Beauce.
# Construction de chapelle Saint-Piat par Jean d’Ivry dit de l’œuvre, dernier maître d’œuvre travaillant sur la cathédrale. Sans doute mort avant 1382, marquant la disparition de l’appellation architecte au profit de maître-maçon.
# La peste revient. De nombreux morts chaque jour. Les hôpitaux ne désemplissent pas, et combattre le fléau est mission impossible eu égard à la méconnaissance médicale.
# Chartres – Le roi Jean Le Bon vient remercier la Vierge en la cathédrale, pour sa libération qui a coûté très cher au royaume eu l’égard de l’importance de la rançon Froissart nous précise que le a été signé par le Régent à Paris le 10 mai, à Louviers par les Anglais, et ratifié par Edouard III. Bretigny reste dans l’histoire, les autres dispositions restant dans l’ombre de la normalité. Le 8 juillet, Jean Le Bon quitte à regret ses belles Anglaises, et la rançon commence à être payée dès le 9 octobre. A noter qu’en réalité, le traité d’origine fut remanié et corrigé d’où Bretigny-Calais, et finalement entériné le 24 octobre par les deux rois, et leurs fils ainés. S’en suit un traité d’amitié et d’alliance. Seront libérés de nombreux chevaliers faits prisonniers à Poitiers.
1363
# – Donation par Marie d’Angennes d’une maison de pierre” appelée la maison feu Rogier ” de Senonches, assize à Chartres au carrefour des rues ” du Four-Boèl et de la Croix-aux-Moines, ” pour y faire le presbytère et y bâtir l’église de Saint-Saturnin, laquelle était autrefois hors des murs de la ville à l’extrémité de la place des Épars, à l’encoignure de la rue de Bonneval actuelle Elle fut réédifiée en 1418 sur l’emplacement donné par Marie d’Angenne.
# La coalition anglo-saxonne est battue à Cocherel (Eure) par ls troupes royales de Charles V ce qui soulage la Beauce. Un répit.
1366
# – Charles V, dit Charles Le Sage, roi de France de 1365 à 1380 vient à deux reprises, accomplir un pèlerinage pieds nus à Chartres.
# – Tout particulièrement au niveau de Nogent-le-Roi, l’Eure se met à déborder comme on ne l’avait jamais connu auparavant, provoquant de graves dommages. De nombreux bâtiments engloutis par les eaux, de nombreux noyés. Une répercussion économique grave s’en suit. Toute la basse ville de Chartres est sous les eaux. De nombreux métiers de la rivière vont en souffrir.
1367
# Face aux grandes compagnies, composés de ces soldats qui à défaut de combattre dans les armées régulières, cherchent par d’autres moyens à se regrouper pour aller dévaster les campagnes, rançonner et tuer la population paysanne, le Vidame de Chartres, Guillaume de Meslay, met en oeuvre une compagnie dont les membres sont appelés des vidamiers. Le recrutement s’effectue, de préférence, au sein d’une élite. Il faut avoir 18 ans, être de religion catholique, faire partie des classes élevées de la société, et surtout être fidèle au Roi. Sans oublier qu’il faut s’acquitter d’un droit d’entrée de 50 livres.(plus de 8000 euros, tout de même), et qui n’est pas à la portée de n’importe qui. Une compagnie est composée de quarante-sept hommes, avec un capitaine, un lieutenant, un sous-lieutenant, un enseigne, un guidon, deux sergents, et quarante chevaliers, selon des statuts clairement établis. L’existence de cette compagnie est attestée jusqu’au XVIIIe siècle (1724). avant d’être remplacée par une compagnie d’arquebusiers dénommé » Chevaliers de l’Oiseau Royal »avant de tomber dans le discrédit et disparaitre avec les événements.
# 24 mai – Importantes inondations en basse ville de Chartres en raison du débordement de la rivière Eure.
1368
# Compte tenu des moyens archaïques pour lutter contre le feu, en raison des maisons en bois, la ville de Chartres commande des » croichés » (crochets), des anneaux de fer, des cordes et instruments complémentaires » pour les maisons au cas que il en serait métier, pour eschevier le péril du feu ». Ce qui revient à dire, il est préférable d’abattrecertaines maisons pour ralentir la progression des flammes dans ces brasiers que le bois alimente allégrement.
1369
#– Assemblée des Etats Généraux à Chartres au cours de laquelle Charles V ordonne des mesures nécessitées par la situation critique du pays, et l’engagement d’une nouvelle guerre contre les Anglais. La paix n’est qu’une façade. L’armée royale comme l’armée anglaise n’entreprennent aucune initiative pour lutter contre les bandes hors-la-loi qui sèment la terreur dans tout le pays comme dans l’Eure et Loir d’alors. La situation est grave, le roi en est conscient. En vain. Finalement Charles rompt en avril 1369 certaines modalités du traité, estimant certaines conditions nulles.En fait la guerre Cent ans durera 116 ans
1370
# – Robert Knolles, chevalier anglais, menace Châteaudun. Pour l’éloigner, 500 écus d’or lui furent octroyés, fournis par le chevalier Guillaume de Messalant, et Guillaume Courcon, bourgeois de Châteaudun. Il est difficile de donner un équivalent euro aux monnaies d’or de plus en plus nombreuses au fil des années. Ci-dessus, monnaie d’or à titre d’exemple, parmi tant d’autres.
# Les troupes anglaises font fi des traités comme des trêves. Le traité de Bruges du 1 juillet 1375, les a vexés puisqu’ils ont perdu la Guyenne et Calais deux têtes de pont. L’armée royale relève la tête, la conquête du pouvoir s’étiole pour l’ennemi anglais, Duguesclin leur damant le pion. Un certain calme semble revenir en Beauce.
1374
# – Toujours et encore la peste qui va s’installer durant deux ans. La région subit un sérieux contre-coup comme le royaume. Un tiers de la population a disparu.
# – 10 août. Décès de l’évêque Guerin d’Arcy qui était en poste depuis 1371. Originaire de Troyes. Il était docteur en droit.
1378
# – Sur ordre de Charles V dit le Sage, démolition du château de Nogent-le-Roi, place forte, souvent rebelle. Par ailleurs, le roi fait raser aux 3/4 la châtellenie d’Anet à la mort de Louis de Navarre qui en avait hérité. Elle sera reconstruite au début du siècle suivant.
# Le comté de Dreux est réuni, par voie d’achat, au domaine royal.
1379
# 27 février. Décès de l’evêque de Chartres sous le pontificat de Grégoire XI le 27 janvier 1377, Ebles Dupuy fit rebâtir à neuf le château de Pontgouin. Il a été inhumé à Saint-Jean-en-Vallée.
1380
# – On apprend qu’une armée de 8,000 combattants, conduite par Thomas, dernier fils d’Edouard III, roi d’Angleterre, at débarqué à Calais avec pour but : traverser le centre de la France pour rejoindre Jean de Montfort en Bretagne. L’émoi est grand à Châteaudun. Le vicomte Guillaume de Craon et Guillaume de Chaumont, capitaine de la ville, s’adressent au roi de France, qui accorde 2 deniers par livres sur les Aides afin qu’on les employât à fortifier le château. L’armée anglaise entre en Beauce, séjourne à Toury, brûle le Puiset, mais en réalité ne fait que traverser le Dunois. Par contre, la ville sera la cible pendant les funestes querelles entre Armagnacs et Bourguignons.
# L’armure que portait comme dauphin de France, le futur Charles VI, a fait l’objet d’un don royal à la cathédrale de Chartres. Il s’agirait plutôt selon les spécialistes d’une brigandine à plaques, et tous les éléments de cette armure permettent de se rendre compte du travail accompli en ce XIVe siècle. Une époque où les seigneurs et chevaliers allaient à l’étranger pour trouver les meilleurs ouvriers. La raison pour laquelle Charles VI fit déposer les statuts de la profession d’armuriers ou heaumiers en 1409.
# 26 Juin – Alors qu’il avait été bailli de Saint-Denis-en-France, Jacques d’Ableiges est intronisé au même rang à Chartres, et que l’on peut ranger au rang des opportunistes. Bénéficiant sans doute d’un passe-droit, il est donc accueilli en » grandes pompes » par les citoyens chartrains, puisque, comme le cite Merlet, l’un des historiens de Chartres, on lui octroya douze pots de vin. Sa présence ne fut qu’un feu de paille pour cet homme qui devait avoir ses entrées en peu partout dans le royaume. En effet, Charles VI montant sur le trône, le nomme bailli d’Evreux, fonction qu’il va accomplir sept ans. Est-ce la nostalgie de la terre de Beauce, ou quelque opportunité, à moins d’une reconnaissance de ses états de service, on le revoit maire du chapitre de Chartres. Une façade pour cet homme qui nourrit d’autres ambitions plus prestigieuses, celle de de devenir avocat au Châtelet de Paris. Reconnaissons-lui qu’il trouva enfin ses marques, puisqu’on lui accorde d’être l’un des plus grands jurisconsultes de son temps. Il fut le rédacteur du Grand Coutumier de Paris qu’il aurait entrepris lors de ces précédents affectations, profitant des largesses de ses » employeurs » pour se consacrer à l’écriture, et déléguant ses fonctions, tout en les conservant. Pour la petite histoire, son recueil est une véritable référence sur les coutumes locales, permettant de coucher sur le papier tout ce qui concerne le droit public et le droit criminel. Un document qui ne devait pas être une mince affaire.
1386
# Décès d’Evrard de Tremignon, doyen de l’église de Chartres, élu évêque de Dol en 1383.
# août.Château de Chuisnes. Neuvaine d’Isabeau de Bavière, épouse depuis 1385 de Charles VI. Elle y revient en juin 1389, puis en décembre 1390 avec le roi.
1387
# – Gaucher de Chartres fait régner la terreur sur la pleine de Beauce, malgré la présence de gens d’armes pourvus d’arbalétriers. Pour autant il est obligé de se rendre à Voves, où il cédera tous ses biens suite à un accord avec l’Église.
# Cession par Jean de Rouvray, seigneur de Courtalain, à Guillaume de la Forge d’un courtil en la basse-cour de Courtalain, sous condition. Au cas où il adviendrait qu’il y aurait resguerre de gens d’armes sur le pays, malveillants ou royaume de France ou d’autres gens, ledit Guillaume aurait place au fort de Courtalain.
1388
# – Epidémie de peste qui accable le pays chartrain et en particulier la cité beauceronne, entraînant dans la mort de très nombreux habitants.
# mars – Venue à Chartres de Charles VI, roi de France. C’est un monarque qui n’a plus véritablement sa tête depuis qu’il a été pris d’un véritable accès de folie le 5 août 1382 tuant quatre personnes en forêt du Mans
# Siège de Chartres puis quatre ans plus tard, selon la bonne habitude.
1389
# Chartres. Publication d’un traité au titre du Chapitre Cathedral de Chartres, connu sous le nom de la Vieille Chronique, définissant ce que l’évêque de Chartres, le Chapitre et les chanoines possédaient comme avoués de même leurs fonctions. Ces derniers étaient alors détenteurs d’une avouerie qui les chargeaient de la protection et de la représentation juridique de l’institution ecclésiastique pour les affaires séculières qui relèvent du domaine laïc dans la vie quotidienne. Des représentants choisis parmi les bourgeois et jouissant alors de privilèges et d’immunités que leur conférait cette charge du chapitre. Ce qui démontre l’importance de l’église à l’époque. Pour plus amples informations, se reporter à un document spécifique intitulé : Les avoués du Chapitre Cathedral au Moyen Age sous la plume de Louis Amiot (1924)
# 24 juin – Charles VI revient une nouvelle fois à Chartres. Cherche-il une sorte de salut en raison de son état, alors qu’il n’a pas réellement le pouvoir. Mais il est roi.
1390
# Décès à Chartres de l’évêque de Chartres, Jean Fabri. Il se distingue lors des règnes de Charles V et Charles VI par la sagesse qu’il eut coutume d’employer pour diriger son diocèse.Appelé plusieurs fois à la cour de France pour se voir confié des missions importantes, puis par le roi de Sicile dont il a été le chancelier.Auteur d’un journal sur son activité de 1381 à 1388 intitulé : les Grandes chroniques du Hainaut depuis Philippe le Conquérant jusqu’à Charles VI .
# 13 décembre – Malgré les intempéries, Charles VI revient en la cité beauceronne
# En cette fin de siècle, le château d’Alluyes est occupé par les Anglais.
1391
#– Pose de la première pierre du château de Villebon grâce à Jeannet d’Estouville. Le château connaîtra les affres de la Guerre de Cent ans étant gravement endommagé par un incendie, et néanmoins reconstruit. L’édification en briques comme on peut l’admirer encore de nos jours, date de cette époque de même son pont-levis.
# 10 juillet – Charles VI prouve se fidélité à Chartres, en se rendant une nouvelle fois. Dans ses moments de lucidité, sa relation avec Chartres, la cathédrale en particulier, sans doute l’apaise.
1392
# 16 juillet – Charles VI n’a de cesse de venir à Chartres. Les raisons semblent identiques, il gouverne cependant.
1394
# Concile assemblé à Chartres qui refuse de reconnaître le pape Pierre de Lune élu en Avignon le 28 septembre de la même année, reconnaissant uniquement Boniface IX. Charles VI s’était rendu quelque temps auparavant dans la cité beauceronne accompagné de Jean de Montaigu, nouvel évêque, et se fit porter, insigne honneur, par les députés de quatre barons dépendant de l’église de Chartres.
1395
# Chartres – La pointe du Clocher Vieux, fatiguée par l’usure du temps, est démolie en partie au dessous de la pomme, et reconstruite à neuf. L’année suivante, l’ensemble fut renforcé par des cercles de fer, assurant une meilleure solidité face aux intempéries. Il faudra attendre 1754 pour des réparations à la hauteur des attentes.
1396
# Décès d’Allain de Taillecoul. Il épouse en 1381, Jeanne de la Bruyère, héritière de Jean de Rouvray, décédé et descendant de cette grande famille de guerriers. Allain de Taillecoul ne fut pas en reste. Il fut un grand batailleur au cours de la guerre de Cent ans, digne émule de Bayard, comme lui sans peur ni reproche. Connu également sous le nom de L’abbé de Malpaye, il a occupé un temps la forteresse de Bois-Ruffin, ceci grâce à son épouse. Cette forteresse passa entre les mains de Martin de Rouvray, fils du premier lit de sa mère. Il n’en profite que peu de temps puisqu’il meurt en 1410.